Harry Potter RPG

Liste des messages de Leo Bloodworth

Leo Bloodworth

Homme

25 ans

Sang-mêlé

Britannique

Un piston pour fiston

Message publié le 18/10/2024 à 17:44

Sa bouche s'ouvre et se referme à plusieurs reprises, comme s'il essayait toujours vaguement de trouver les mots qui cherchent à en sortir. C'est-à-dire que c'est pas faux, tout ça. Mais !

 

- P'pa, pas au département des catastrophes magiques ! Il est stupide ou quoi ? Mais genre, le département des sports tu vois. J'suis bon en sport hein. Ou alors la coopération magique, t'sais, j'pourrais coopérer dans les bureaux et tout. Fin y a pas d'mode aplati dans des bureaux tu vois. Tu t'souviens j't'ai déjà aidé plein de fois pour trier tes dossiers, j'sais faire hein ! C'est pas si compliqué. J'te jure.

 

Nan vraiment, on le prend pour qui à la fin ? Si son propre père croit pas en lui, y a plus personne pour le faire. Même que c'était pas sa faute, pour le Magicobus. D'abord parce que lui il avait même pas su pour le mode aplati. Ça s'était fait tout seul ! À cause du niffleur de la vieille dame, qu'était venu fureter partout dans son tableau de bord, non mais vraiment !

 

- L'magicobus c'était un accident. Y aurait pas eu l'niffleur... Il croise le regard de son père et se tait soudain, avant d'ajouter quand même d'une seule traite : y aurait pas les sécurités que y a maintenant sans ça d'toute façon, alors c'est un mal pour un bien.

 

Sa mère disait ça tout le temps, quand il faisait des conneries. C'est un mal pour un bien, Alaric, elle disait. Avec un sourire doux sur les lèvres qu'éteignait toute la colère et la frustration de la pièce. Summer avait un peu le même sourire. Leo avale plusieurs gorgées de jus de citrouille avant de reposer - un peu brutalement - le verre sur la table d'appoint, faisant trembler la lampe posée là.

 

- J'sais que c'est des jobs sérieux, mais j'peux faire un job sérieux. J'suis pas si con. 

 

Il a vingt-cinq ans, Leo, quand même. On a eu le temps de lui dire de nombreuses fois, qu'il l'est, con. Alors bon. Il sait que c'est ce que les gens pensent. Parfois, quand il aperçoit une certaine lueur dans les yeux de son père, il sait qu'il le pense aussi. Mais il est prêt à tout pour prouver que non. Qu'il peut. Qu'il sait faire des choses. Des choses sérieuses, et importantes.

 

- C'est juste que j'ai pas d'bol à chaque fois hein. Tout l'monde a pas la chance de trouver tout d'suite le job dans lequel il est bon comme toi, il balance parce qu'il a déjà entendu sa propre mère le dire à son père quand il était môme. Souvent. Mais j'le sens bien tu sais. En fait j'me disais qu'un stage au niveau deux... il se redresse soudainement pour couper directement court aux protestations : écoute avant d'râler, la justice c'est important pour moi ! J'pourrais désinscri... retranscrire les enquêtes pour être sûr que personne a rien loupé, et aussi j'pourrais être là et observer, j'observe bien, t'as toujours dit j'avais l'œil pour les détails - à moi que ce ne fut sa mère, il n'était plus bien sûr. Si c'est un stage d'observation p'pa, qu'est-ce qui pourrait bien s'passer ?!

 

C'est vrai quoi, qu'on lui laisse sa chance un peu. C'est pas comme s'il pouvait brûler le département ou quoi. Le dernier truc qu'il a brûlé y avait des circonstances atténuantes. C'était à cause du four défectueux de la boulangerie, pas du tout à cause de lui. Lui avait juste voulu aider à enfler les petits pains ok ? Y aurait pas de petit pain à enfler au niveau deux, pas plus que de four défectueux, ou d'Electra, ou de mode aplati planqué sous les bureaux. Pis il se sentirait utile. C'est important de se sentir utile. Ça aussi c'est maman qui l'a toujours dit. Y a rien de beaucoup plus utile qu'un auror ok ? Ça sauve des vies, un auror. Peut-être que c'est ça sa vocation. Sauver des vies. C'est pour ça qu'il est nul pour servir le thé, et faire le ménage, et enfler les petits pains. Il en saura jamais rien s'il essaie pas de toutes façons !


À la plus belle auberge du pays

Message publié le 16/10/2024 à 12:50

Leo reste observer Miss Bergame d'un air interdit, une seconde, deux peut-être - ou cinq. Le visage affaissé sur ses mains, il semble subitement compter ses doigts, dans des gestes rapides et distraits, qu'il reprend à deux fois - trois fois, cinq peut-être.

 

- Ben si ! Si si c'est bien aujourd'hui !

 

Joyeux, il passe une main dans ses mèches déjà terriblement désordonnées, quelques billets sortis de son porte-monnaie dans le même temps pour s'étaler entre lui et Miss Bergame.

 

- Dix ans, jour pour jour que j'vous ai rencontré pour la première fois derrière ce même comptoir. Dix ans ! Ça fait un bail que vous garder la maison voyez, alors ça s'fête ! AUX DIX ANS D'MISS BERGAME DERRIÈRE LE COMPTOIR ! Il annonce à la cantonade, se prenant une rincée d'exclamations contentes tandis que certains s'approchent pour récolter leur verre offert par le jeune sorcier.

 

Il en a un souvenir parfaitement clair, si on lui d'mande. Il était entré comme à son habitude, s'était attendu à rien. Faut dire qu'on venait pas aux Trois-Balais pour la vue, avant Miss Bergame. Juste pour la bièraubeurre, une place au coin du feu, un jeu de cartes explosives. Quinze ans qu'il avait, et de l'acné qui lui ravageait la moitié du visage. Des mèches un brin plus claires, presque blondes, et des notes toujours étalées sur plusieurs parcelles de sa peau - les anti-sèches à l'encre invisible qui finissaient par ressortir au grand jour quelques heures à peine après les examens, et pour lesquelles il s'était plusieurs fois pris des retenues terribles.

 

- J'ai entendu des rumeurs comme quoi que vous alliez racheter l'auberge à M'sieur Deer, c'est vrai ? Z'allez devenir la patronne et tout ?

 

Il est tout excité à l'idée, bien qu'il sache pas vraiment pourquoi. Probablement que ça changera pas grand chose, ou alors peut-être que ça changera tout. Ça signifie surtout qu'il saura toujours où trouver Miss Bergame, parce qu'elle sera là derrière son comptoir. Si elle achète l'endroit, ça veut dire qu'elle va pas subitement s'échapper pour changer de carrière, voyez ? Pis peut-être qu'elle pourra l'embaucher, et alors ils se verront tous les jours, et Leo pourra lui rappeler ses anniversaires - puisque apparemment elle tient pas les comptes.

 

- C'est fort si vous faites ça. Moi j'ai acheté un appartement, savez, ben déjà c'est quelque chose, alors j'imagine même pas une auberge ! 


L'initiative

Message publié le 16/10/2024 à 12:33

La silhouette se fige dans l'embrasure de la porte. Leo, retourné dans la direction du chef Ingram, n'en mène pas franchement large. C'est-à-dire que le chef Ingram a pas l'air content content. Pour pas dire qu'il fait bien la gueule. La tentative de sourire s'estompe à mesure que s'étire le silence. S'il le pouvait, il s'enfoncerait dans le sol. Malheureusement ce n'est pas un art qu'il maîtrise. Alors il demeure là, stupidement ancré à moins de cinquante centimètres de la sortie, son coffre sous le bras, le regard fixé sur le bout de ses chaussures impeccablement vernies - il prend le temps de les astiquer chaque matin, car comme Summer le dit toujours, la première impression, faut pas que ça colle à la semelle. Ou quelque chose comme ça.

 

- Mhmh ?

 

Regain d'espoir, dans le fond des pupilles soudainement dressées vers le chef Ingram. Ça pourrait non ? Rester entre eux. Bon. Le problème c'est que parfois y a des questions comme ça, qu'attendent pas de réponse. Papa lui en colle souvent. Les questions rhétoriques. Cent fois qu'il a du l'écrire ce mot, pour apprendre à plus y répondre avec un solance. Pas qu'il ait bien compris ce qu'était un solance. Dans le doute, il répond plus dès qu'il a un doute que la question soit pas rhétorique. Ou alors comme ça, vaguement, d'un mhmh bien placé. Ça passe partout, ce genre de réponse, ça se mouille pas, ou alors juste un gros orteil qu'on peut sortir direct s'il fait trop froid.

 

Pas que Leo soit bien frileux. Il a gagné un concours d'apnée dans la Manche, tout de même.

 

Son prénom jeté là dans la pièce étrangement plus étroite que dans les vingt minutes précédentes le fait cesser ses tergiversations mentales, et son regard braqué sur le visage du patron se crispe un peu. C'est pas bon, quand le chef Ingram l'appelle Leo comme ça. Pas bon du tout. Mais finalement ? Finalement ça va, non ? La bouche s'ouvre en ovale de surprise, et la tête se secoue de haut en bas avec affirmation. Sûr qu'il peut faire ça. C'est dans ses cordes. Faut dire, c'est du génie un peu : retourner sur les lieux de la disparition, c'est le B.A. BA de toute bonne enquête. Ça fait aucun doute que ça lui donnera une idée fulgurante. Pas qu'il soit pas intéressé par la confection de théières ensorcelées, m'enfin il l'aime bien son badge de stagiaire au département de la justice magique.

 

Pis la dernière fois qu'il s'est trouvé en présence de telles théières, ça s'était pas fort bien fini, alors.

 

- J'vais creuser chef ! J'vais creuser fort !

 

Trouver une raison plausible, il est pas bien sûr de ce que ça veut dire, mais il est à peu près sûr que ça veut dire ne pas révéler qu'il est la raison de la disparition de tous les artefacts de la réserve dans un coffre à disparition. Probablement que ça ce serait pas plausible. Leo fronce subitement les yeux en réalisant ce que, au juste, ça signifie. Le chef Ingram lui demande de mentir. Mentir pour sauver son badge.

 

- Chef... Ça veut dire que ça va rester entre nous hein ? C'était pas une question rhétorique !

 

Il est content, quand il utilise ce mot là, parce que ça fait toujours son petit effet. Comme si d'un coup on le considérait en tant que tel, quoi.

 

- J'vous décevrai pas, il annonce finalement en prenant la tangente sans demander son reste.

 

Parce qu'on sait jamais, le chef Ingram pourrait brutalement changer d'avis pour trouver que Leo est une raison tout à fait plausible à la disparition de l'ensemble des artefacts du niveau II, en plus que ce soit une raison tout à fait plausible à lui retirer son badge. Si on lui demande, le vieux au balai est tout autant une raison plausible que lui. Le coffre sous le bras, Leo se presse en direction de la réserve, qui se trouve grande ouverte. L'idée, lumineuse, lui vient alors qu'il aperçoit la queue d'une cape bleu sombre au détour du couloir - toujours Bill, le concierge, et il s'imprègne du rôle de sa vie en beuglant brutalement :

 

- ALERTE, INFRACTION AU NIVEAU DEUX, ON A VOLÉ TOUS LES ARTEFACTS DE LA RÉSERVE ! ALERTE ! CHEF INGRAM !


Un piston pour fiston

Message publié le 09/10/2024 à 20:13

- Ouais, ouais, carrément !

 

Carrément que ça va, carrément qu'il veut un verre de jus de citrouille. Au choix. Leo il fait souvent les réponses comme ça, à la carte. C'est parce que souvent c'est quand même mieux quand l'autre décide de ce qu'il a bien pu dire. Ça évite même des malentendus, tout ça. Comme par exemple les malentendus à base de jus de citrouille. Quand il était gamin, Leo était persuadé que c'était un genre d'art martial de l'horreur, parce que ça sonnait comme le jujitsu - Summer prenait des cours. Alors ça faisait pas vraiment sens qu'on lui propose un jutsitrouille ok, mais il pensait qu'on le provoquait en duel ou quoi, et il refusait tout le temps. Pis un jour il a goûté un jus et on lui a dit que c'était ça le jutsitrouille, et il a capté. À retardement un peu, mais il a capté. On dit souvent qu'il est comme l'internet moldu du siècle dernier, Leo. Bon il sait pas grand chose ni d'internet ni du siècle dernier, mais à force de métaphores il a compris ça voulait dire qu'il était lent. C'est pas si grave.

 

Maman disait toujours qu'on s'en fout du moment que tout monde atteint la ligne d'arrivée.

 

Il est agité, Leo. Se balade dans l'appartement non sans avoir retiré ses chaussures, et deux orteils lui pointent de chaussettes usés. Il zieute un peu partout, touche tout ce qui lui passe sous les yeux. S'en rend pas bien compte, parce qu'il a toujours fait ça d'aussi longtemps qu'il se souvienne. En se retournant brusquement, il manque envoyer valser le verre promis, le rattrape en une chorégraphie impeccable visiblement maîtrisé. Ça aussi il le fait souvent. C'est facile de le prendre par surprise, mais quand même il a des réflexes. Affutés par vingt-cinq années de pratique, tout de même. Les doigts serrés autour du contenant, il observe son jus plusieurs secondes avant de mater de nouveau son père, qui lui mate sa télévision magique. Leo a pas vraiment les moyens de s'en payer une, de télévision magique. Alors évidemment, il a dit à son père que de toute manière il en veut pas. C'est débilitant. En tous cas c'est ce que disent les collègues. Quand il avait des collègues. Bon, c'est ce qu'a dit Sarah, quand il faisait l'inventaire du Super Z au coin du Chemin et de l'Allée - ce job là il l'avait gardé quatre mois, un record.

 

Sarah avait des seins fabuleux.

 

- J'ai heu... J'ai quitté mon boulot, ouais ça sonne mieux que de dire que c'est son boulot qui l'a quitté, pis c'est pas si faux en plus. Fin y a un moment hein, pis ben j'ai M'sieur Haskin qui m'a relancé pour le loyer et tout et du coup faut quand même j'y retourne et tout. Enfin pas au même, un autre tu vois. Pour changer. Pis c'est la galère un peu, enfin c'est la crise hein !

 

C'est ce que ça dit à la télévision tout le temps, il le sait parce que chaque fois qu'il vient chez son père y a au moins un reportage qui le dit. C'est la crise ! Bon il sait pas bien ce que c'est comme crise, mais apparemment elle dure pis elle est pas dingo. Alors ça se tient. Leo a continué de bouger un peu partout, s'est finalement stoppé à côté du canapé pour s'y laisser tomber brutalement, comme un pantin auquel on aurait coupé les fils. Le verre en perd une lampée de jus de citrouille.

 

- J'sais la dernière fois j't'avais demandé pour être contrôleur du magicobus ça s'était pas super bien fini - surtout pour le Magicobus -, mais j'me disais que tu connaissais du monde au ministère quand même, et peut-être t'as des plans pour me trouver un stage dansunautredépartement ? 

 

Il a sorti ça vite. Débité à la manière d'un arrachage de pansement. Ses yeux se sont noyés dans la télé, comme si y avait eu là les seins de Sarah en exposition.


L'initiative

Message publié le 09/10/2024 à 19:52

Aux applaudissements, aux félicitations, se substituent la réplique cinglante d'un chef Ingram paraissant plutôt mécontent de la prise d'initiative de son brillant stagiaire. L'incompréhension se dépeint sur les traits de Leo, lui donnant plus que jamais l'air juvénile qu'il ne semble que rarement quitter malgré une vingt-cinquième année dépassée. D'abord les yeux qui s'écarquille pour former deux billes d'une confusion certaine. Les lèvres qui s'écartent tandis que la mâchoire s'en vient pendre lamentablement, brutalement se refermer, puis se rouvrir, à la manière d'une boîte à laquelle il manquerait un vérin. Les oreilles qui s'avancent et se recule alors que l'animal cherche ses mots. Pauvre crétin. Il y va fort, le chef Ingram. Ce sont des consonnes qui s'échappent de manière sporadique alors que la pensée, elle, peine à se former sous le crâne. 

 

- D... M... Ah... Qu... ?

 

La tête s'affaisse pour mieux porter le regard sur le coffre, fameux, sa belle armature de bois, ses jolies runes qui ne font que gigoter de part et d'autre de ses quatres faces, en mouvance discrète mais latente, gravée dans des teintes si sombres qu'on pourrait presque les manquer.

 

- C'est heu...

 

Un coffre. À disparition. Non mais ça lui revient. Les runes. C'est ça la différence majeure entre les deux coffres, voyez. L'un en porte, l'autre non. Pour sa défense, c'est la seule. L'unique. Les runes sombres ornant les bordures des quatre faces, en frise constante parfaitement indélébile. Leo redresse la tête, la rabaisse de nouveau. Le chef a raison. C'est évident. C'est-à-dire que le chef a souvent raison, pour ne pas dire toujours. On n'dit jamais toujours, disait maman, parce qu'on ne sait pas ce qui peut nous arriver du jour aux Landes Mains. Bon. Il a jamais visité l'endroit mais il est à peu près sûr que ça expliquerait tout. Notamment qu'on dit jamais toujours, ni qu'on dit jamais jamais. Ça fait que quand maman est partie, Leo s'est dit que ce serait bien, un jour d'aller visiter les Landes. Sur un malentendu... elle y est en train d'les attendre voyez. Enfin bref, le chef a quand même vachement souvent raison, pis là plus que jamais. Enfin plus qu'un jour où il aurait pas raison en tous cas.

 

Ses yeux se relèvent pour faire face aux pupilles noires de Monsieur Ingram. Le chef il a des pupilles noires comme du charbon. Les pupilles c'est toujours sacrément noires, mais celles du patron c'est les pires. Elles vous matent avec une telle intensité parfois qu'on se voudrait assez petit pour se ranger dans un tiroir. Ou dans un coffre à disparition. Alors Leo il sait pas bien quoi dire d'autre que c'que le chef Ingram il voudrait bien qu'il dise. Il est quand même gentil le chef Ingram, parce qu'il donne de gros indices sur ce qui pourrait bien empêcher qu'il s'énerve pour de bon. Pas que quiconque puisse vraiment s'énerver pour de bon. Enfin quand on s'énerve c'est généralement pour du mauvais. Ou alors c'est qu'on a un grain. Pas tout à fait comme le sel ou le café, quoi qu'on se met presque à fumer par les oreilles comme une grosses bouilloire parfois, et... bref. Le chef Ingram il a pas l'air énervé pour du bon ni pour du mauvais, alors Leo il a toute ses chances.

 

- C'est une horrible farce M'sieur Ingram ! J'ai vraiment touché à rien, tout est encore là-bas et tout faut pas vous en faire. HAHAHA ! Il le joue super bien. Donnez lui un oscar. Six à huit mois de travail, et puis quoi ? J'vous ai bien eu hein ? Il en rajoute, parce que c'est un maître en matière d'improvisation d'accord ? Il a fait deux ans de théâtre pendant son collège quand même. Il se permet même un clin d'œil, avec un sourire confiant.

En vrai ça peut bien rester entre eux. C'est des artefacts super méga dangereux dont on parle quand même. Ça vaut probablement mieux que ce soit porté disparu à jamais plutôt que de tomber entre de mauvaises mains. Leo a le regard qui fuit quand même sur la fin, et le coffre est resserré entre ses bras tandis que tout son corps annonce chercher la sortie.

 

- Bon bah c'est pas l'tout...


À la plus belle auberge du pays

Message publié le 29/09/2024 à 15:21

C'est une belle auberge. Sa préférée, dans tout le quartier. Pour peu que le quartier fasse les dimensions des Royaumes-Unis. Il a l'habitude de s'y rendre depuis qu'il est môme. Faut dire c'est un incontournable. Au même titre que la Tête-de-Sanglier. M'enfin la Tête-de-Sanglier, c'est dirigé par un vieux type qui manque des avantages notoires de Miss Bergame, voyez. Leo il a noté la différence très tôt. Quinze ans il avait. La nouvelle serveuse s'est dirigée vers la table qu'il occupait avec les copains pour prendre leur commande, et il a su immédiatement que c'était celle-là son auberge préférée. Alors pour sûr qu'il est plus revenu qu'à celle-là. Histoire de profiter de l'endroit un tout petit peu plus longtemps. Jusqu'au diplôme. Pis après le diplôme, il est revenu encore. Y a pas tant d'bars qui tienne la concurrence, alors il aime pas venir ailleurs. Même si ça implique de prendre le train parce qu'il a pas son permis de transplanage, quand les réseaux de cheminette sont bouchés - ils sont souvent bouchés, c'est quand même pas d'bol, il faudrait qu'il en parle à son père. Peut-être bien que Pré-Au-Lard a un rhume.

 

- Hello !

 

Toujours il s'annonce, quand il débarque aux Trois-Balais. Fort bruyamment et avec tout l'enthousiasme qu'un jeune homme de sa carrure peut avoir. Il se sent presque maître des lieux, à force d'y mettre les pieds. Il n'a pas l'habitude de venir seul. En fait il a plutôt l'habitude d'y donner rendez-vous à Newton. Newton, c'est le seul type avec lequel il est resté en contact depuis Poudlard. Un gars bien, Newton. Gryffondor, comme lui, redoublant, aussi. Le truc c'est que Newton il a trouvé des boulots pas bien nets ces dernières années, et il refuse un peu de se montrer en public. Je t'expliquerais il dit toujours dans ses lettres. Mais comme il explique jamais, Leo sait pas bien de quoi il s'agit. Il sait juste que c'est pas bien nets, parce que Summer l'a dit plusieurs fois : ton pote il trempe dans des trucs pas nets. Ça a pas voulu dire grand chose sur le coup. Pis Summer a ajouté qu'il va s'attirer des ennuis, et là Leo a pas mieux compris, et il a fermé sa gueule, et il a attendu d'en savoir plus. Ça fait deux mois qu'il attends. Il en sait pas plus. Juste que le type est bien mouillé, pis qu'il laisse les gens dans l'flou à force de tremper dans des trucs pas nets, et que c'est pas forcément cool.

 

Bref, il est venu quand même, Leo, parce que c'est pas un jour comme un autre, pis qu'il l'aime bien l'auberge, alors il va pas s'priver.

 

- Miss Bergame - Leo n'avait jamais appelé Miss Bergame autrement que Miss Bergame, parce qu'il aimait la façon dont ça sonnait. Joyeux anniversaire !

 

Le pas rapide l'avait vu rejoindre le comptoir en quelques enjambées seulement, et c'est un sourire ravageur sur les lèvres qu'il s'était accoudé au devant de celle qui n'était plus serveuse mais gérante - ou en tous cas ça y ressemblait, il était pas bien certain d'avoir compris, toujours est-il qu'elle avait accompli l'impossible pour lui. Tenir un job non pas une semaine, ni un mois, mais bien dix années toute entière. Alors d'un ton important, et alors même qu'il n'avait qu'un portefeuille à moitié rempli, Leo annonça : 

 

- Tournée générale !

 

 


Un piston pour fiston

Message publié le 29/09/2024 à 14:55

Soit y a trop d'affaires, soit y a pas suffisamment de rangements. Si on lui demande, le bordel a surtout à voir avec les dimensions pas bien folles de son appartement. Faut dire qu'il a pas de quoi se payer bien mieux. Pis bon. Ça lui convient. Parce qu'on va pas se mentir, c'était pareil dans son dortoir à Poudlard, pis à la maison des parents quand il y rentrait. L'espace finissait toujours pas être entièrement occupé, d'une manière ou d'une autre. Ça tenait presque d'un tour de magie, vraiment. Des biens destinés à s'éparpiller sans jamais trouver d'endroit bien à eux. Comme Leo. Leo non plus n'avait pas d'endroit bien à lui. En dehors de ce minuscule appartement, donc. Appartement dans lequel il ne passait que bien trop de temps depuis qu'il avait perdu son dernier emploi.

 

Ça n'avait pas été bien sorcier, pourtant. Littéralement d'ailleurs, puisque c'est dans le monde moldu qu'il avait signé son contrat. Balayeur. De ce qu'il pouvait en dire, Leo avait été un excellent balayeur. Il avait balayé comme personne. Le boss l'avait balayé comme personne également, après qu'il ait malencontreusement embouti la dernière Electra au milieu d'un mur de béton. Un terrible malentendu, vraiment. Josh n'avait rien voulu savoir. Soi-disant qu'il était intolérable de lancer des marathons de nettoyage au milieu d'un boulevard le dimanche. Jusque là, y avait rien d'écrit dans le mode d'emploi. Pis ça faisait de la pub au métier. De toutes façons Leo avait pas kiffé être balayeur. Excellent, mais pas motivé. Sa magie faisait des étincelles à chaque fois qu'il approchait des machines, en plus de flinguer les freins - c'était pour ça, le mur de béton, pas sa faute on a dit.

 

Bref. Il a perdu son emploi, Leo, et de nouveau il doit passer des heures à regarder ses murs blanc décharnés qu'ont rien de bien intéressant à lui raconter. Il a déjà envoyé fait les démarches pour trouver un autre plan de carrière. C'est pas un flemmard, Leo. Non mais. N'empêche que les réponses sont toujours négatives. Alors il est un peu désespéré. Y a qu'à rien faire de ses journées, il s'ennuie, et quand il s'ennuie, il pense, et quand il pense... ça va pas. Alors ce vendredi il se décide. Il va toquer là où il toque jamais. C'est un conseil de Summer, voyez. Summer est toujours de bon conseil. Elle est venu plusieurs fois dans la semaine pour lui répéter encore et encore d'aller voir Papa pour lui demander un coup de main. Il a des connexions qu'elle a dit. Il saura y faire, pis il te trouvera forcément quelque chose de moins ennuyeux que balayer des trottoirs ! Comme si balayer des trottoirs était ennuyeux.

 

Ça l'était pas, quand on en faisait un marathon.

 

Bref, Leo a quitté son appartement bordélique, un manteau sur le dos - mais pas que, sinon ça lui donnerait l'air d'un pervers qui vient prendre l'air, il a foutu un jean et aussi un sweat qu'il suppose propre, et même des chaussettes neuves que lui a offert Summer. Il a quitté sa banlieue aussi, via le réseau métropolitain. Il aime bien le réseau métropolitain, Leo, parce que y a tout un tas de gens qui le connaissent pas et qui le regardent pas d'en haut. Pas qu'ils soient tous plus grands que lui attention, simplement il se croit pas plus intelligents, avec la lumière à tous les étages et tout. Tout le monde est un rez-de-chaussée, dans le métropolitain. Il a gagné le cœur de Londres, traversé ses rues humides - bien sûr puisque pour la quatorzième journée consécutive du mois, il pleut -, pour enfin gagner l'appartement - pas tellement familier - de son père.

 

Ça lui a pris dix minutes avant de se décider à lever un doigt vers la sonnette, mais ça y est. C'est fait. Le sourire qui s'étale sur son visage n'atteint pas vraiment ses yeux, quand la porte s'ouvre, mais il entre d'un seul élan, pour accrocher son manteau comme par réflexe - un réflexe qu'il n'a vraiment jamais chez lui. 

 

- Salut p'pa, ça va ?


L'initiative

Message publié le 28/09/2024 à 14:10

VLAM.

 

Le dos de la porte vient épouser le mur en un claquement assourdissant, dévoilant la silhouette longiligne de Leo Bloodworth lui-même. Derrière, l'aperçu d'une secrétaire agitée qui semble vouloir empêcher l'inévitable. L'air est réjouit, la démarche vibrante d'un enthousiasme débordant. Un éclat dans l'œil, les lèvres étirées en toute fierté, il ne tarde pas à beugler la raison de sa présence - l'indice principal se trouvant enchâssé sous son bras, paquetage d'une cinquantaine de centimètre carrés enveloppé dans une couverture violacée.

 

- CHEF INGRAM ! J'AI SÉCURISÉ LA RÉSERVE !

 

Plusieurs papelards s'envolent sous la violence du courant d'air qui s'imisce à l'intérieur de la pièce, et Leo les ignore entièrement. Il s'avance d'un pas certain pour poser sur le bureau son précieux colis, qu'il dévoile d'un geste auguste, véritable prestidigitateur de ces dames. Ou, en l'occurence, d'un certain Noah Ingram. Noah Ingram c'est le patron, voyez, et c'est important de lui en mettre plein les yeux parce que... et bien c'est le patron ! Alors pour sûr que quand on lui avait donné pour mission la surveillance de la réserve d'artefacts, Leo l'avait pris à cœur.

 

C'était foutrement plus intéressant que d'accompagner la navigation des notes volantes dans tout le département. Une responsabilité comme aucune autre. On ne lui faisait plus guère faire le café, non mais - certes depuis qu'il avait inondé les bureaux sous les gerbes cahotantes d'une machine ensorcelée pour ce qu'il avait appelé une efficacité double, et qui s'était - par mégarde cette unique fois précisons le - d'un échec. Il n'empêche que la surveillance d'une porte aussi importante que celle des artefacts ? Ça présageait d'une montée en grade. C'était certain.

 

- Tadaaaaa.

 

Le coffre n'est pas inconnu au chef Ingram, voyez. C'est un coffre important. Couvert de runes anciennes dont Leo ne connait guère la traduction. Ce qu'il connait en revanche, c'est le nom de ce coffre. Le coffre incartable. Rien à voir avec un coffre qu'on foutrait sur son dos pour aller au primaire, suivez un peu. Non, le coffre incartable c'est un coffre qu'on ne peut situer sur aucune carte. Rien que ça. Alors fatalement que ça en fait l'un des objets les plus importants de la réserve.

 

- J'ai eu une idée d'génie. Non mais vous allez comprendre. Parce que y avait un type qui rodait, voyez. Le vieux à la serpillère là. Bill. Si, le concierge. Trois fois qu'il est passé d'vant la réserve, il a cru que j'voyais pas son manège mais moi j'vois tout. Alors bon. Ni une ni deux, j'suis allé à l'intérieur pour lui tendre un piège au cas où il lui viendrait à l'idée d'entrer quand il verrait que j'suis pas devant en train de faire ma filature.

 

Si, on peut faire une filature sur une porte. Il en a fait une de neuf heure à onze heure trente, merci bien. Croyez bien que ça file pas bien loin.

 

- J'ai vu l'coffre, et là l'idée d'génie hein ! Il se frappe la tempe. Si on met tout dedans et qu'on l'planque là où seul le chef Ingram il sait où on l'a planqué, ben y aura plus besoin d'filer la porte ! Parce que tout s'ra bien planqué à un endroit que personne aura besoin de filer. Ou même pourra filer. Parce qu'on peut pas filer un coffre incartable hein ?! Leo est tout agité, tout fier. Alors j'ai pris l'initiative et j'vous ai tout mis d'dans. J'espère qu'vous êtes content.

 

Franchement il fait gagner du temps et de l'argent à tout le département. D'un geste. Auguste. Génie on vous dit. Si seulement il avait pas confondu le coffre incartable et le coffre à disparition.


[Évent] Finale de la Coupe du Monde de Quidditch

Message publié le 21/09/2024 à 00:41

Il a pas tout suivi Leo. Mais il est content. Genre y a du Quidditch, et c'est cool le Quidditch. Mais surtout y a Summer et Papa. C'est rare quand même. Très rare. Plus encore depuis la mort de maman. Comme si son départ avait causé une onde de choc et les avait envoyer bouler très loin les uns des autres. Sa sœur était toujours occupé, voyez. Si c'était pas par le travail, c'était par de mystérieuses sessions du soir, ou alors par sa copine, ou alors par [insérez ici toute bonne excuse permettant d'esquiver le moindre contact social]. Pis bon. Papa est toujours... papa. Bougon pour un oui, pour un non. Présent pour le café noir du lundi, mais plus pour se noyer dedans entre deux silences que pour avoir une vraie conversation. Les vraies conversations il les a avec Summer. Summer lui parle, lui explique, Summer est patiente, et gentille, vraiment très souriante. Elle rend tout ce qui est grave bien moins grave, Summer. Elle lui manque, Summer. Alors il est content d'être là à regarder des gens voler sur des balais avec Summer et papa, parce que quand Summer est là papa est moins bougon pour un oui ou pour un non.

 

Bref.

 

Y a des oh, y a des ah, y a des hauts débats - vraiment elle veut rien dire cette expression elle est sans queue ni tête. Comme l'expression sans queue ni tête, étant donné que quand même y en a plein des trucs sans queue ni tête qu'ont quand même du sens, voyez ? Ça vole en tous cas. Ça vole dur et ça vole bien, et ça se bastonne dans l'air, et ça marque des buts, et Leo se gave de son jus de fizbizwiz tout bleu - tellement que ça lui a déteint sur les lèvres un peu, et que ça fait rire Summer. C'est facile de faire rire Summer, cela dit. Mais c'est bien. Tout va bien dans le meilleur des mondes. Même si papa se gave à autre chose que du jus de fizbizwiz et que Leo a rien suivi des scores, pis que quand le match se termine il manque de s'étouffer avec sa paille. C'est-à-dire qu'il a voulu applaudir, hurler et boire en même temps, voyez. M'enfin il a survécu. Même que ni Summer ni papa se sont inquiéter. Ils ont l'habitude, ils savent. Ils le laissent faire ses erreur et apprendre. C'est pas grave, c'est juste que c'est un mec léger. Si, il a entendu des gens le dire souvent. Pas à lui directement - ça aurait aucun sens de parler à quelqu'un à la troisième personne, soyez pas cons. M'enfin c'est sûr que cette expression là il l'a compris. C'est vrai qu'il est léger. Pas physiquement, parce que physiquement il est bien construit. Bâti ? Enfin il est plutôt normal quoi. Leo le mec normal. Ça on lui dit pas souvent.

 

Bref.

 

- C'est qui qu'a gagné ? Qu'il demande discrètement à Summer.

- On s'en tape on s'barre avant d'être coincé par la foule, viens ! Papa, viens !

 

Sans doute qu'elle sait pas non plus, il se dit, Leo. Parce que quand elle sait, elle dit. M'enfin on s'en fiche, au final, parce que ce sera certainement pas l'Angleterre. Restaient que les norvégiens et les japonais. Très franchement Leo en avait déjà pas grand chose à faire du Quidditch - à part que c'est cool à regarder ça lui fout des vertiges de monter sur un balai ok -, alors si c'est une coupe du monde sans les anglais, ça a pas grand intérêt. Nan lui est là pour Summer, et papa, et la loge VIP. Tout ça. S'agirait d'en sortir. Non parce que le super plan de Summer ? Vachement trop super. Tellement trop super que tout le monde l'a eu en même temps. Alors évidemment que ça prend un temps fou de descendre toutes les marches et de laisser guider vers la sortie. Un temps incroyablement long. Les neurones de Leo se déconnectent quelque part avant le dégueuli de son petit morceau de foule à travers le vomitoire numéro trois, et il braque un regard abstrait sur la foule de tentes enflammées. Ça met un temps incroyablement long à faire du sens dans son esprit, ce qu'il a sous les yeux. Les tentes enflammées.

 

Il avait dit quoi le patron ? Toujours prêt. C'est la coupe du monde de Quiddtich. T'es un stagiaire et t'es pas en service, mais quand même faut être toujours prêt. Voilà ce qu'il avait dit. Alors Leo est prêt. À quoi il sait pas trop. À rien, visiblement, parce qu'il reste un peu con à mater les tentes enflammées, et les gens qui paniquent, et les tentes enflammées, et les gens qui paniquent, et toujours prêt. Sa baguette l'est peut-être plus que lui. Comme ses jambes. Ses jambes, et sa baguette. Parce qu'il marche, et vite, dans la direction de la première source de chaleur qu'il aperçoit : visualiser le danger c'est la première étape d'un cas d'urgence, il se rappelle bien ok ? Il le visualise super bien. Pis il articule son sort. Un réflexe vraiment, le seul qui lui vient. Parce que vraiment, quoi d'autre pour éteindre le feu qu'un puissant filet d'eau n'est-ce pas ? Il saisit pas, Leo, l'oxymore. Parce que Leo est un oxy-moron qu'a pas capté que les flammes étaient pas tellement naturelles, ni qu'un filet d'eau peut pas vraiment être puissant.

 

- #[Aguamenti]

Un filet d'eau s'échappe de la baguette. Sans le moindre effet. Zut ?

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