Homme
56 ans
Sang-mêlé
Britannique
Identité
-
- Diplômé·e
- Surnoms : Aldi
- Nationalité : Britannique
Capacités & Statuts
Groupes
"Aldebert Wickerson ?" "C'est à côté."
Message publié le 22/01/2025 à 16:35
Putain de bordel de merde. Aldebert avait déjà cerné la connerie de Grimfire, mais il avait jamais fait gaffe à combien il était obstiné. Le regard se resserre sur les doigts du garçon qui quitte à peine son épaule, et le professeur secoue la tête de gauche à droite.
- Vous m'avez mal compris. Je ne vous laisse pas le choix. Alors personne n'arrange personne, et vous m'suivez sans discuter, bon sang.
Le skatepark, un copain, et puis quoi encore ? Le prenait-il pour le dernier des ahuris ? Il n'avait pas commencé à être père qu'il trouvait déjà la tâche éprouvante.
- Pressez-vous avant que les voisins ne s'imaginent tout et n'importe quoi, voulez-vous ?
Aldebert n'avait cure de ce qu'on pouvait bien raconter sur lui, en vérité, mais s'il pouvait éviter de recevoir une seconde visite des forces de l'ordre chez lui dans cette journée, ça serait sympa. C'est-à-dire qu'à ce stade, on était pas à l'abri qu'on lui dépose un second Grimfire encore plus crétin que le précédent. Sauf que voilà. le garçon se presse ; dans le sens opposé à celui attendu.
- Balthazar, ne soyez pas stupide ! Oh et puis merde.
Un instant bref, l'astronome se voit laisser le garçon se tirer, pour de bon cette fois. Ne plus s'en inquiéter jusqu'au moins la rentrée. Sauf que c'est impossible. Pour des raisons évidentes. Moins d'une heure plus tôt, il n'avait d'autre responsabilité que de tenir son ficus en vie, se pointer à Poudlard pour ses cours, surveiller le mouvement des étoiles au-dessus de sa tête lors des évènements célestes. Tout ça venait de drastiquement changer.
D'un coup discret de baguette, l'appartement est verrouillé, et les jambes se mettent en branle pour courser Grimfire. Arrivé à sa hauteur, Aldebert a le visage fermé de celui qui a pris une décision avec laquelle il n'est possiblement pas d'accord lui-même. Pourtant il continue d'avancer, le mécontentement clairement affiché sur la gueule, les sourcils assemblés en une ligne, et les lèvres serrées qui refusent de commenter la situation brusquement évidente. Il ne lâchera pas Grimfire d'une semelle.
"Aldebert Wickerson ?" "C'est à côté."
Message publié le 22/01/2025 à 16:32
L'eau s'émulsionne rapidement. Trop rapidement, peut-être. Foutue magie. Il aurait pu faire ça à la moldu, histoire de gagner du temps. Le thé s'immerge pleinement, pour une décoction de cing minutes trente pendant lesquelles Aldebert tape furieusement du pied contre le carrelage, une main passant régulièrement dans des mèches hérissées sur le sommet de son crâne grisonnant. Il entend vaguement le môme causer, de l'autre côté, peut encore prétendre ne rien entendre sans paraitre rude. La deuxième fois cependant, il parvient à distinguer nettement tous les mots, et ses oreilles semblent pivoter à la manière d'un chat.
- Comment ?
Le pas se presse vers le salon, pour l'aperçu d'un Grimfire plus que sur le départ, qui s'en va carrément passer le seuil de sa porte. Aldebert reste figé comme un imbécile, avec la vague envie de ne rien y faire du tout. Bon, peut-être pas si vague, l'envie. Peut-être urgente. Peut-être au point de laisser le garçon se tirer à plusieurs bons mètres de l'appartement, sans faire l'once d'un mouvement pour lui courir après. C'est-à-dire que ça l'arrange bien, voyez. L'anomalie de cette journée lunaire, disparue Merlin-sait-où, pour le laisser vaquer à ses occupations. Son rangement. sa vie. Loin de l'idée d'un enfant surprise. D'un Balthazar Grimfire comme légitime héritier.
Sauf que.
- Merde.
Aldebert ne sait guère quand il se met en branle, au juste, mais il se met en branle. Arqué vers l'avant dans une posture sans doute absurde, le bonhomme file au travers de la pièce pour quitter à son tour l'appartement, poursuivre la crête verte jusque lui mettre une main sur l'épaule. À la fois pressante, à la fois légère comme une plume, aussitôt retirée. Cela suffit à les arrêter tous les deux, pour un nouveau face à face nargué d'un énième silence, de ceux si gênants qu'on les sent peser sur chaque centimètre de peau.
- C'est hum...
Raclement de gorge, regard qui fuit sur les portes voisines. Certains sont peut-être collés aux fenêtres à observer l'énergumène Wickerson en pleine discussion avec ce qui ressemble fort à un punk, à deux doigts de composer le numéro de la police.
- Je suis désolé, pour votre mère, Aldebert prononce enfin en se fixant finalement sur son étudiant.
Bien sûr, il ne se souvient guère de Laïka Grimfire. Mais il semble que ce soit clair depuis le départ, en plus de ne pas nécessiter être répété. Alors l'homme pousse un soupir.
- Venez.
Mais l'autre ne semble pas décidé, au contraire.
- Écoutez, visiblement je suis légalement obligé de vous fournir un toit, et vous n'avez aucun endroit où dormir. Pas la peine d'inventer n'importe quoi, il prédit avant même que Grimfire n'ait eu le temps d'ouvrir la bouche. La situation ne me plait pas plus qu'à vous, mais je crois qu'on va devoir s'y faire. Alors venez boire ce foutu thé.
Aldebert s'est écarté d'un pas, désignant sa propre porte d'un bras ouvert invitant Balthazar à lui passer devant. Ça le dépasse complètement, mais ça parait évident que ça dépasse encore plus le gamin. Il a l'air plus paumé encore que d'habitude, si c'était encore possible. Pire, il a l'air vide. L'astronome n'est sûr de rien quant à la manière de gérer toute l'affaire, mais il est hors de question de laisser le gamin errer dans la rue dans cet état. C'est son devoir de professeur, au-delà d'un devoir de père potentiel.
Père. Ça veut toujours pas s'enregistrer sous le crâne, qu'il puisse avoir enfanter un truc pareil. Qu'il puisse avoir enfanter tout court. Alors il compte bien laisser l'information de côté autant que possible.
"Aldebert Wickerson ?" "C'est à côté."
Message publié le 22/01/2025 à 16:27
C'est pas tant le bordel ok ? Ou alors c'est un bordel organisé. Ça va, c'est pas comme si quelqu'un d'autre devait partager l'espace. Partager l'espace. Blague d'astronome. Vous l'avez ? Bref. Quand, même, c'est un peu le bordel. Ça fait un moment qu'Aldebert s'étale dans tous les coins des trois seules pièces de son appartement sans vraiment faire attention, et ça commence à se sentir. Il passe plus de temps à chercher des choses qu'à en accomplir. Alors depuis ce matin, il s'occupe à faire du tri.
Dans les montagnes de parchemins aux notes éparses en patte de mouche, dans les études reçues des divers abonnements aux Observatoires du monde, dans les bouquins empilés qui parfois sont empruntés depuis si longtemps qu'il n'est plus vraiment certain que les bibliothèques dont ils proviennent soit encore en service. Dans les cartes du ciel, dont certaines se font obsolètes, et trouvent une nouvelle place dans des archives qui commencent à devenir ventripotentes dans leur placard dédié. Dans le matériel empilé au hasard également, parce que certaines optiques sont cassées, leurs engrenages distribués à leurs voisines, leurs restes déposées en tas sporadiques sur les fauteuils et canapés.
C'est long et fastidieux, mais une fois dedans, Aldebert ne sait plus vraiment s'arrêter. N'a grignoté qu'un vague sandwich dont les miettes se sont insérées dans quelques entre-pages et autres recoins de ses affaires présentement étalées sur le sol et sur l'intégralité du mobilier. Si c'était pas tant le bordel avant, c'est le bordel maintenant, on va pas se mentir. Pour sûr que c'est pas le moment de recevoir un visiteur. Alors quand ça sonne à la porte, les sourcils se froncent absurdement fort, le regard perçant scrutant l'entrée comme s'il s'agissait d'un ennemi personnel. Dressée, la silhouette s'avance d'un pas ferme, les lèvres scellées en une moue désapprobatrice. Il ouvre la porte sur une paire qu'il ne regarde même pas avant de répondre comme un réflexe qu'ils sont au mauvais endroit, leur claquant la porte au nez.
Ça sonne de nouveau. Les gens sont comme ça. Têtus. Incapable de lire entre des lignes pourtant parfaitement claires. Il rouvre plus sèchement encore que la première fois.
- J'ai dit non !
Les yeux ronds comme deux billes, tel un dégénéré, Aldebert est pourtant forcé de reconnaitre l'un des deux envahisseurs comme étant l'un de ses élèves à Poudlard, et c'est bien malgré lui qu'il demeure figé dans l'embrasure de sa porte à zieuter l'un et l'autre des visiteurs impromptus. Les explications le laissent interdit. Silencieux. Avant de tout bonnement refermer la porte avec brutalité. Non. C'est non. N'importe quoi. Un enfant illégitime. Hériter d'un enfant illégitime. Lui ? Et de cet enfant illégitime là ? Non. C'est non !
- Monsieur Wickerson !
Le cirque dure bien trois quart d'heure avant que la réalité ne lui agrippe la gorge avec une force digne de celle de coriolis. Un premier test à été fait, un second est en cours et ne nécessite qu'une partie de lui-même, mais il ne fait aucun doute réel qu'il est le père de cet individu. Diantre. Fichtre. Foutre merde, même. L'assistant social se tire, laissant Balthazar Grimfire au milieu de son salon, avec son allure de punk et sa crête impossiblement verte. Laïka. Il a pas connu de Laïka. Si ? Bordel de merde.
- Sans doute, oui.
Voilà la seule réponse qui le traverse alors que le silence se prolonge, en laisse passer un autre plus lourd encore. Le garçon reste ahuri au milieu de l'appartement, et Aldebert l'observe d'un coin de la pièce comme s'il s'était agit d'un prédateur subitement surgit par sa fenêtre. À ceci près qu'il s'agirait d'un prédateur se situant au bas de la chaîne alimentaire. De tous les élèves de Poudlard, Balthazar Grimfire était le spécimen le moins enthousiasmant pour un professeur aussi passionné qu'Aldebert. non seulement était-il complètement con, mais en prime il était d'une maladresse telle qu'il créait toujours les pires incidents. Toujours est-il que le spécimen venait de perdre sa mère. Alors.
- Thé ?
Oui, voilà la réponse, voilà la solution. Un thé. Rien de plus britannique que cela, mais Aldebert n'attendit pas la réponse pour se jeter en cuisine. Tout pour s'évader de la vision de Balthazar Grimfire dans son salon, avec un sac de voyage qui augurait l'emménagement. Les doigts tremblants se mirent à lancer la chauffe d'une casserole d'eau, et à fouiller une boîte fort lourde en bois sombre cerné de gravures qui formaient une constellation.
- Qu'est-ce que v... quel thé je vous sers, Monsieur Grimfire ? Et ne foutez pas l'feu au salon.
Merde, merde, merde. C'est à peu près le seul mantra qui peut bien lui traverser l'esprit alors que l'index bouscule de multiples verveines en sachet. Agité, il s'imagine déjà le pire. Le type est capable d'avoir déjà bousculé au moins deux téléscopes hors de prix.