Femme
32 ans
Sang pur
Britannique

Administration






Identité
-
- Diplômé•e
- Surnoms : Lhena, Al'
- Nationalité : Britannique
Capacités & Statuts



Groupes

Message publié le 17/02/2025 à 18:19
Elle en a l’habitude. Chaque couloir est un fil tendu entre deux promesses. Chaque pièce, une cage dorée où s’enferment ceux qui croient tout contrôler. Chaque murmure, un son désagréable des gens qui se veulent importants. Elle connaît trop bien ces lieux. De haut en bas, de long en large. Assez pour que la fascination enfantine s’efface et laisse place à la lassitude. Une forme de vide profond qui teint le visage de chacun de ses collègues. Elle veut plus. Elle a besoin de renouveler le grandiose de son travail.
Droite, élégante, elle avance comme une poupée qui glisse sur le sol. L’éclat des murs reflète son ombre alors qu’elle sort de la salle de réunion. Le regard fixe, froid et les pensées organisées comme une horloge parfaitement huilée. Ils ont accepté. Son projet est validé. Certainement pas une surprise. Juste un fait. Une vérité qui s’impose, indiscutable. Ce n’était qu’une question de temps. Une idée qui a germé, poussé, étouffé toute opposition jusqu’à devenir incontournable. Gravée dans l’histoire du Département.
L’ascenseur monte lentement. Trop lentement. Les lumières projettent un éclat terne sur les parois métalliques. Elle croise son reflet dans les portes polies. Ne s’y attarde pas. Elles s’ouvrent sur un autre étage. Grand, démesuré, grouillant d'activités comparé au sien. Le bruit envahit ses sens, la replonge dans la réalité soudaine. Les gens sont comme des fourmis ouvrières qu’on oublie très vite, quand on passe son temps ailleurs. C’est un théâtre mondain où chacun joue son rôle à la perfection. Des bureaucrates en mission. Des aurors en vigilance feinte. Des employés précipités vers des urgences qui n’existent que dans leur propre importance. Le monde tourne, la société s'impose, et ses règles absurdes trônent au centre comme une promesse creuse de grandeur.
Elle marche. Rapidement. L’agitation autour d’elle est une atmosphère de fond, un bourdonnement sans intérêt. Elle réfléchit lourdement à la suite des événements, dossier en main. Elle ne se préoccupe pas du reste quand ça arrive.
Sec. Brusque.
Un corps percute le sien. Une épaule qui la heurte. Un mouvement incontrôlé. Brutalement, elle recule d’un pas. On est rentré dans son espace vital, certes par mégarde, mais ça lui refroidit toute l’échine. Elle se fige. Le froissement du papier se fait entendre. Des feuilles qui s’envolent, happées par le courant d’air, avant de s’éparpiller sur le sol en un désordre irritant. Une pluie douce de papier qui les enveloppe. Elle en a déjà marre de cette interaction avant même que ça ne commence.
Son regard glisse sur les documents éparpillés, suit leur déroute comme si elle observait les fragments d’un échiquier renversé. Ses doigts effleurent un parchemin en chute lente. Elle le récupère au sol, le froisse entre ses mains. Soupirant, elle inspire lentement. Elle sait déjà qu’elle ne s’excusera pas. Puis elle relève la tête.
L’homme n’a pas l’air commode, mais son regard lui est familier. Est-ce qu’on se connaît... Vous travaillez ici ? Sa voix est calme, posée, gelée au plus profond de l’hiver, alors que ses yeux brillent d’interrogation. Elle doit le confondre, elle en voit des gens, ce ne serait pas étonnant.