Rp avec @Carrie 

(Julian Rosenberg)

Je n'avais pas l'habitude d'enfreindre le règlement. Oh que non car déjà ce n'était pas dans ma personnalité et si je le faisais ce n'était pas pour avoir juste le plaisir de défier une autorité supérieure mais simplement que je pensais nécessaire pour moi. Et, cette nuit, j'avais décidé de me balader hors de mon dortoir ne trouvant pas le sommeil. Me balader la nuit ne me faisait pas peur puis je trouvais que le château renvoyait une toute autre ambiance. On pouvait observer les choses sous une toute autre perspective. Bien sûr, je me faisais la plus discrète possible car je ne voulais pas tomber sur un préfet pour qu'il m'enlève des points mais bon si ça devait se faire, tant pis. Je hausse des épaules à cette pensée. Marcher m'aidait généralement à ordonner mes idées et à prévoir mon futur planning puis à m'endormir. Heureusement, personne ne m'avait surprise jusqu'ici, cela voulait dire que je me débrouillais pas trop mal. Parfois beaucoup de choses me préoccupait l'esprit et elles étaient compliquées à gérer mais bon je faisais avec, je n'avais pas d'autre choix de toute façon. Parfois, j'avais hâte de finir mes études et pouvoir voler de mes propres ailes mais chaque chose en son temps.

Perdue dans mes pensées, je m'arrête soudainement entendant un bruit. Je tends alors l'oreille et abaisse la luminosité de ma baguette jusqu'à l'éteindre alors que je reste immobile. Doucement, je viens me placer dans un recoin et même contre le mur. Des pas se font entendre et j'entends ses derniers se rapprocher dangereusement. Mes yeux s'habituent à l'obscurité et je parviens à distinguer une silhouette. Bordel. Me voilà dans une situation que je n'aime pas du tout. Je désire juste qu'elle passe son chemin et ne me trouve pas mais bon… C'était sans doute peine perdue même si généralement j'étais plutôt chanceuse, des fois j'avais aussi les événements qui jouaient contre moi.  J'ai l'impression que c'est une fille mais je n'en suis pas si sûre. De même, je n'arrive pas à distinguer la couleur de sa maison mais dans un sens je ne préférai pas. Tout ce que je peux faire, c'est attendre et si je me fais surprendre, je souhaite juste que la personne ne soit pas trop moralisatrice. Je me défendrai si c'est le cas mais bon puis elle serait dans la même situation que moi si elle n'appartenait pas à la classe des préfets donc elle ne pourrait pas me menacer sur ce point. C'était un argument de taille me dis-je pour me rassurer. Puis, qui sait, elle pourrait être une alliée, peut-être ? Je n'en avais pas beaucoup mais ça me suffisait tant qu'ils étaient de confiance. 

Bref, je n'avais plus qu'à prier et espérer que l'échange se passe pour le mieux…

Il y a toujours quelque chose qui cloche quand la nuit tombe. Une impression fugace, un frisson imperceptible qui glisse le long de l’échine. Dans le silence absolu, il est facile de se laisser happer par des sensations qu’on ignore en plein jour. Les couloirs murmurent autrement à cette heure-ci. On ne sait jamais si l’on écoute vraiment ou si c’est l’obscurité elle-même qui amplifie les craintes. Les battements de cœur résonnent presque aussi fort que les pas feutrés de ceux qui bravent l’interdit. Dans ces instants volés, entre l’audace et la prudence, tout semble plus intense. Est-ce que ce bruit au loin, n’est que le vent qui s’engouffre ou une présence indésirable ? Un professeur qui fait sa ronde, prêt à interrompre l'escapade. Ou bien la chance de votre vie, pour effrayer quelqu’un d’autre ? 

Julian, elle, observe. Depuis son recoin, baignée dans la lumière de la lune. Elle reste en retrait. Ce n’est pas la première fois qu’elle quitte son dortoir en pleine nuit. Quand l’insomnie s’accroche, quand l’air se fait trop lourd et les pensées trop bruyantes. Sa tête blonde repose contre la pierre froide. Elle est bien, là, seule avec elle-même, à écouter le silence prendre vie. Puis, elle entend les pas. Réguliers, non dissimulés. Quelqu’un qui veut être entendu. Une figure d’autorité, sûrement. Ou alors, un élève trop inconscient pour comprendre le sens du mot discrétion.

Rosenberg soupire, elle ne bouge pas tout de suite. Elle tend l’oreille, essaye de deviner la trajectoire, le rythme, la destination. Pour aller dans le sens inverse. Doucement, sans un bruit, elle se fond dans l’ombre. Se faire attraper ne l’effraie pas. Ce ne serait pas la première fois. Mais tant qu’elle peut rester ici encore un peu, elle préfère éviter l’interruption. Quitte à devoir s’éclipser pour mieux revenir plus tard. Parce qu’entre les murs d’un dortoir ou les profondeurs d’une salle sous l’eau, elle étouffe. Lentement, elle se glisse et elle voit l’ombre s’éloigner à l’opposé. Mais ses yeux gris se posent sur autre chose. Enfin, plutôt quelqu’un. C’est Jennifer, de dos. Qui a l’air occupée par la silhouette qui s’évapore au loin. Julian s’approche silencieusement, et lui tapote l’épaule. Un doigt sur la bouche pour lui faire signe de se taire. Elle lui fait signe de la suivre, pour aller plus loin, dans un lieu plus tranquille.