Femme
63 ans
Sang-mêlé
Britannique

Modération






Identité
-
- Diplômé•e
- Surnoms : --
- Nationalité : Britannique
Capacités & Statuts


Groupes


Message publié le 15/03/2025 à 10:46
Elle trouvait Pré-au-Lard sinistre. C'était étrange, comme tous les élèves, et même des professeurs de Poudlard, se pressaient pour voir les allées décorées de lumières vives, pour dépenser gallions et mornilles dans des friandises qu'ils consommeraient en quelques secondes à peine, sans même vraiment les apprécier, ou bien dans des babioles qui prendraient la poussière au fond d'une valise.
Là où chacun anticipait la joie des fêtes, Katherine voyait des hordes d'asservis par leurs plaisirs individuels. Travaillait-elle à protéger cela ? Probablement. C'était leur bonheur à eux.
Revêtue d'un trench beige dont le col lui remontait jusqu'aux oreilles, de bottes noires aux talons qui claquaient sur le pavé et de gants de cuir dont l'un tenait un long parapluie noir et fermé qui complétait le cliquetis imposé sur le trottoir, Katherine remontait l'allée centrale d'un pas vif, mais mesuré. Elle prenait malgré tout le temps d'observer. Les visages, les attitudes. De temps à autre, elle faisait mine de s'arrêter devant une vitrine, mais ses yeux glissaient sur les objets pour mieux jeter un regard discret à quelques pas derrière elle. Et quand elle fût sûre d'être tout à fait inaperçue dans ce flot ininterrompu d'acheteurs de Noël, elle se glissa entre les portes d'un établissement d'où lui parvenait le murmure de conversations animées.
La Tête de Sanglier n'avait guère beaucoup changé depuis les dernières fois où elle y avait mis les pieds : il lui sembla qu'il y régnait la même atmosphère épaisse, les mêmes échos de rires alcoolisés, les mêmes chuchotements aux tables de ceux qui se confessaient à un ami, un parent ou un amant. Tout se passait comme si les mêmes âmes avaient toujours fréquenté ce lieu ; seuls les visages avaient changé de traits, de nouveaux vêtements avaient été enfilés - mais les intentions étaient les mêmes, ainsi que les odeurs, les lueurs, les soupirs.
- - Un kir, s'il vous plaît.
Elle s'était rendue directement au comptoir, se débarrassant de son trench qu'elle déposa près de son parapluie sur un tabouret voisin avant de se percher à son tour - ses jambes sévères sous une jupe longue se croisèrent l'une sur l'autre tandis qu'elle s'accoudait, l'une de ses paumes retenant son menton, au comptoir où un jeune homme avait pris la commande.
Son verre arriva bientôt - une olive dans une petite coupe fine.
- - Merci. Le propriétaire est-il là ce soir ? demanda-t-elle sur le ton de la conversation, innocemment.