Harry Potter RPG
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Les Soupirs La Tête de Sanglier, samedi 16 décembre 2124

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Katherine Dennison

Femme

63 ans

Sang-mêlé

Britannique

Avatar de Saï Don

Modération

Maître du Pactole

Message publié le 15/03/2025 à 10:46

Elle trouvait Pré-au-Lard sinistre. C'était étrange, comme tous les élèves, et même des professeurs de Poudlard, se pressaient pour voir les allées décorées de lumières vives, pour dépenser gallions et mornilles dans des friandises qu'ils consommeraient en quelques secondes à peine, sans même vraiment les apprécier, ou bien dans des babioles qui prendraient la poussière au fond d'une valise.

Là où chacun anticipait la joie des fêtes, Katherine voyait des hordes d'asservis par leurs plaisirs individuels. Travaillait-elle à protéger cela ? Probablement. C'était leur bonheur à eux.

Revêtue d'un trench beige dont le col lui remontait jusqu'aux oreilles, de bottes noires aux talons qui claquaient sur le pavé et de gants de cuir dont l'un tenait un long parapluie noir et fermé qui complétait le cliquetis imposé sur le trottoir, Katherine remontait l'allée centrale d'un pas vif, mais mesuré. Elle prenait malgré tout le temps d'observer. Les visages, les attitudes. De temps à autre, elle faisait mine de s'arrêter devant une vitrine, mais ses yeux glissaient sur les objets pour mieux jeter un regard discret à quelques pas derrière elle. Et quand elle fût sûre d'être tout à fait inaperçue dans ce flot ininterrompu d'acheteurs de Noël, elle se glissa entre les portes d'un établissement d'où lui parvenait le murmure de conversations animées.

 

 

La Tête de Sanglier n'avait guère beaucoup changé depuis les dernières fois où elle y avait mis les pieds : il lui sembla qu'il y régnait la même atmosphère épaisse, les mêmes échos de rires alcoolisés, les mêmes chuchotements aux tables de ceux qui se confessaient à un ami, un parent ou un amant. Tout se passait comme si les mêmes âmes avaient toujours fréquenté ce lieu ; seuls les visages avaient changé de traits, de nouveaux vêtements avaient été enfilés - mais les intentions étaient les mêmes, ainsi que les odeurs, les lueurs, les soupirs.

 

  • - Un kir, s'il vous plaît.

 

Elle s'était rendue directement au comptoir, se débarrassant de son trench qu'elle déposa près de son parapluie sur un tabouret voisin avant de se percher à son tour - ses jambes sévères sous une jupe longue se croisèrent l'une sur l'autre tandis qu'elle s'accoudait, l'une de ses paumes retenant son menton, au comptoir où un jeune homme avait pris la commande.

Son verre arriva bientôt - une olive dans une petite coupe fine.

 

  • - Merci. Le propriétaire est-il là ce soir ? demanda-t-elle sur le ton de la conversation, innocemment.

 

Karl Mitch

Homme

118 ans

Sang-mêlé

Britannique

Inconscient de Service

Message publié le 22/03/2025 à 21:44

Depuis un peu plus d'une semaine, Karl se sentait particulièrement fier de lui. Ce mois de décembre et cette fin d'année venait apporter son lot d'aventure gargarisante pour celui qui se désignait sobrement le héros de la nation depuis son intervention particulièrement réussie lors de la Coupe du Monde de Quidditch. Il faut dire que réussir à maîtriser parfaitement un contre-sort noir avait eu de quoi flatter son égo. D'autant qu'il n'était pas particulièrement entraîné -en tant que tavernier, il avait peu l'occasion de pratiquer ce genre de magie ; tout au plus lançait-il quelques sortilèges utilitaires pour laver et ranger sa vaisselle.

Malheureusement, la nation n'avait, apparemment, que peu de reconnaissance pour lui aucune médaille ne lui ayant été décernée pour son courage et ses exploits. Mais le vieux Mitch s'en fichait bien -même si, lorsqu'il s'ennuyait, il rouspétait à nouveau sur le peu de considération que pouvait avoir le gouvernement pour des gens comme lui, pourtant essentiels. Il se contentait de raconter à qui voulait l'entendre qu'il était un héros et se faisait mousser lui-même. Ca lui allait.

 

Et puis une semaine plus tôt, après quelques mois d'observation et de soupçons pesant sur deux clients réguliers, il avait entrepris une filature plus qu'excitante avec son ami Kaelen, laquelle avait débouché sur quelques échanges de sortilèges bien placés et le démantèlement d'un réseau de trafiquants de kiwicot. Karl n'avait pas encore revu l'Auror depuis cette aventure ; il se demandait comment ces exploits avaient été reçus par son bureau. Il ne s'attendait décemment pas à une remise de médaille en sa belle taverne mais cette histoire pourrait lui permettre, à nouveau, de se faire mousser devant les gens qui en avaient maintenant marre d'entendre raconter l'épisode de la Coupe du Monde qui avait maintenant quelques mois de trop. C'est qu'il fallait entretenir et soigner son petit égo !

 

Karl repensait à tout ça dans l'arrière boutique où il s'occupait d'inventorier et de ranger les bouteilles.

Il avait laissé Lewis au comptoir, faisant totalement confiance à son jeune serveur pour gérer les clients. Tout à coup, il entendit la voix du jeune homme l'appeler :

 

-Karl, y'a quelqu'un qui veut vous voir !

 

Le vieil homme suspendit son geste, eut quelques secondes de flottement.

Quelqu'un ?

Se pourrait-il que Kaelen soit -enfin- venu le voir pour lui donner des nouvelles et, surtout, lui raconter à quel point leurs exploits de la semaine passée avaient porté leurs fruits ? 

Il reposa la bouteille d'hydromel dont il venait de noter la référence dans son cahier et sortit de l'arrière-boutique, rejoignant le comptoir. La personne qu'il y découvrit n'était absolument pas Kaelen. Ayant à peu près le double de l'âge du jeune Auror, c'était, en plus, une femme. Une femme que Karl connaissait et il ne cacha pas sa surprise de la voir installée à son comptoir. 

 

-Katherine ! s'exclama-t-il en se postant devant elle, des questions plein le regard et un grand sourire aux lèvres. Ca fait un bail qu'on ne s'est pas vus ! Ca fait bien... plusieurs années, j'en perds le compte. On avait quelques affaires en commun, à l'époque, ajouta-t-il avec une complicité malicieuse dans les yeux. Aujourd'hui, c'est un de tes jeunes collègues qui a repris le flambeau et qui passe me voir de temps en temps, ça arrange ses petites affaires quand il y a des informations à glaner. Et toi, que deviens-tu ?

 

Disant cela, il tira à lui un tabouret branlant pour s'y asseoir.

Il avait l'habitude de l'équilibre précaire de son siège et ne l'échangerait pour rien au monde. Il savait parfaitement comment l'équilibrer pour ne pas tomber et c'était devenu, en quelque sorte, son petit objet fétiche.

Son regard s'attarda un instant sur le verre qu'avait commandé Katherine avant de remonter sur le visage de l'Auror expérimentée qu'elle était. Il ne s'attendait absolument pas à la croiser à la Tête de Sanglier ce soir-là... il s'était même demandé, pendant un temps, si elle bossait toujours au Ministère tellement il n'avait plus de nouvelles ni de signes de vie de sa part.  

Katherine Dennison

Femme

63 ans

Sang-mêlé

Britannique

Avatar de Saï Don

Modération

Maître du Pactole

Message publié le 13/07/2025 à 16:22

Un sourire avait étiré les lèvres fines comme du parchemin de Katherine Dennison lorsqu'elle avait reconnu la silhouette de Karl Mitch. L'homme portait toujours ses lunettes sur un visage ridé mais avenant, des cheveux blancs qui ne semblaient pas vouloir le vieillir autant qu'ils le devraient et une tenue qui aurait moins convenu à un centenaire qu'à quelqu'un de son propre âge. La femme eut d'ailleurs un mouvement de tête négatif, comme si elle avait du mal à croire à cette apparition.

 

- Karl ! Tu tiens encore debout ? Quelle surprise ! fit Kate en feignant l'étonnement, ses sourcils fins s'arquant, mais n'effaçant pas la dureté de son visage délicatement maquillé.

 

Leurs échanges se mêlaient à la rumeur des conversations, se fondant parfaitement dans ce paysage sonore fait de voix enthousiastes ou râleuses, de tintements de verre et de raclements de chaises. Les yeux de Kate semblaient pourtant avoir oublié le cadre de ce bar dans lequel elle n'avait pas mis les pieds depuis, effectivement, de nombreuses années : elle dardait sur Karl un regard perçant, presque évaluateur.

 

- Oh, je suis bien au courant, figure-toi.

 

L'ascension de Kaelen Rowle n'est pas sans corrélation avec sa propre chute. Mais Katherine se contenta d'un nouveau sourire froid.

 

- Et il se débrouille visiblement très bien, on dirait. Je trouve le Bureau beaucoup plus calme depuis quelques temps ; il n'y a plus ces vautours des étages supérieurs qui viennent fouiner dans nos affaires. Il y est probablement pour quelque chose, ce garçon-là.

 

Les étages supérieurs désignaient d'autres services proches du Ministre qui, en des temps plus anciens, avaient été plus ou moins coutumiers de visites impromptues - et guère souhaitées - dans le Bureau des Aurors, et Kate supposait qu'avec toutes les conversations qu'il avait pu entendre en tant que tenancier de la Tête de Sanglier depuis qu'il en était propriétaire, Karl devinait bien ce dont elle parlait - au contraire de leurs voisins de comptoir qui trinquaient avec du whisky pur-feu et des gestes trop brusques pour être assez sobres pour déchiffrer leur conversation de toutes les façons.

Ce que Kate rappelait par là, c'était surtout que le Ministère avait eu ses hauts et ses bas pendant les longues années où elle l'avait fréquenté ; des épisodes de méfiance entre les services, des épisodes de solidarité, des épisodes d'indifférence à l'égard de l'actualité, des épisodes d'activité frénétique. C'était son monde à elle, laissé à Londres avec une amertume douce tandis qu'elle devait fréquenter Poudlard et ses alentours. La Tête de Sanglier était bien l'un des rares endroits qu'il lui plaisait ici de retrouver.

 

- Quant à moi... Hé bien, mon cher, j'ai été reléguée à des missions de moindre importance. C'est ce que l'on fait avec les chiffons trop tâchés pour les utiliser en public, tu vois, ironisa-t-elle, sans avoir pourtant l'air le moins du monde affectée par ce constat.

 

Kate porta le verre à ses lèvres, mais se ravisa avant de les y tremper.

 

- Allons, tu boiras bien quelque chose avec moi, tout de même ? J'espère pouvoir entendre toutes tes dernières aventures, nous avons du temps à rattraper.

 

Elle eut un sourire en coin, ses yeux clairs et perçants se teintant d'une malice qui rappelait qu'autrefois, elle avait été un oeil d'aigle pour le Ministère, et qu'il en restait probablement quelque chose, ne serait-ce que de l'ordre de la sagacité.

Karl Mitch

Homme

118 ans

Sang-mêlé

Britannique

Inconscient de Service

Message publié le 03/08/2025 à 14:17

Karl afficha un air faussement outré lorsque Kath' sembla s'étonner qu'il soit encore en vie et toujours debout. Il grommela quelque chose comme on n'abat pas Karl Mitch comme ça ! Mais il ne fit pas plus de commentaires, notant que l'Auror le regardait de ses yeux perçant, comme cherchant à évaluer quelque chose. 

Il fallait avouer, ça lui faisait bizarre de la revoir après tout ce temps. Surtout de façon aussi impromptue. 

Elle reprit, annonçant qu'elle était au courant pour la relève et les liens de Kaelen Rowle pouvait entretenir avec la Tête de Sanglier et son propriétaire. Cependant, à la froideur qui se dégageait de son sourire, Karl se dit qu'elle ne devait pas être la meilleure amie -ou collègue- du jeune Auror. Peut-être même que leurs relations étaient tendues. Il avait entendu -ou plutôt lues- certaines choses concernant la déchéance de Kath' au sein du Ministère. Il n'en connaissait pas les détails et n'avait jamais songé que cela puisse avoir quoi que ce soit à voir avec Kaelen. Cependant, peut-être que c'était ce que pensait son interlocutrice. Tenait-elle son collègue pour responsable de son éviction ?

 

Elle reconnut cependant qu'il se débrouillait bien. Karl eut une petite moue approbatrice, l'air profondément plongé dans ses réflexions. Il se demanda si elle était au courant pour leur dernier exploit, l'affaire du trafic de kiwicot. Mais elle n'en fit pas mention, aussi supposa-t-il que les informations n'avaient pas encore filtré. 

 

Puis il haussa un sourcil lorsque Kath' avança qu'on l'avait reléguée à quelque mission de moindre importance. 

 

-Allons, commença-t-il, tu es dure avec toi-même. Ce n'est pas parce que c'est peut-être ce qu'ils pensent, là-haut, que tu es un chiffon trop tâché pour être utilisé en public. Toutes façons, c'est des cons ces gens-là, qui sont même pas foutus de mettre un pied sur le terrain. 

 

Disant cela, il attrapa sous le comptoir un verre ainsi qu'une bouteille de whisky pur feu dont il se versa un fond. Après tout, qui était-il pour décliner l'invitation de l'Auror à boire avec elle ? Il ne disait jamais non à un petit verre !

 

-Et c'est quel genre de mission de moindre importance ? reprit-il.

 

Il se demandait sur quel type d'intervention on pouvait l'envoyer, maintenant. Il se demandait également à quel point sa chute avait été brutale et vertigineuse. Avait-elle perdue un peu de statut ? Ou avait-elle carrément plongé dans les bas-fonds de ce que le Ministère pouvait lui proposer ?

 

-De mon côté, écoute, je tiens toujours la baraque !

 

Il leva son verre en direction de Kath', dans un geste silencieux pour trinquer. A ta santé !

 

-Et puis, continua-t-il après avoir bu une gorgée, mon quotidien est parfois égayé par quelques... missions inattendues apportées par ton fameux successeur.

 

Il se pencha au-dessus du comptoir et baissa le ton, comme pour une confidence de la plus haute importance :

 

-Je ne devrais sans doute pas t'en parler mais, écoute, on se connaît depuis assez longtemps pour que je te fasse confiance. Dernièrement, je l'ai aidé à coincer des trafiquants de kiwicot. Ca n'a pas été une mince affaire et malgré mes os rouillés, crois-moi qu'ils en ont pris plein la vue quand ils ont essayé de nous attaquer ! Aha, je t'assure, ils ont pas rigolé longtemps !

 

L'air fier, rasséréné par sa précédente aventure, il bomba le torse et laissa flotter sur ses lèvres ridées un large sourire.