Harry Potter RPG
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Black Hollow Bistrot du Niffleur Doré, mercredi 28 juin 2124

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Leo Bloodworth

Homme

25 ans

Sang-mêlé

Britannique

Avatar de Deb

Modération

Inconscient de Service

Message publié le 15/03/2025 à 19:13

- Ouais ! Vingt heures c'est parfait Miss Bergame ! J'serais là !

 

Il sait pas bien pourquoi Leo, mais il est partit très rapidement dans les minutes qu'ont suivies. Comme si qu'un sentiment d'urgence l'avait pris pour Merlin sait quoi. Emporté par les répliques graveleuses qu'avaient pu sortir les clients du bar, il s'était éclipsé en agitant une main vers la tenancière, à reculons ou presque, à s'en prendre une chaise, une table, la porte d'entrée même. Rouge comme une pivoine, il s'était alors retrouvé à la rue. C'est là et seulement là qu'il avait compris le sentiment d'urgence. 

D'abord, il fallait qu'il trouve le fameux bistrot, dont le nom seul lui était venu sans qu'il ne se rappelle où l'endroit pouvait bien se trouver, où la raison pour laquelle cette enseigne l'avait marqué plus qu'une autre. Ensuite, il fallait qu'il s'assure qu'ils servent bel et bien les pâtes fantômes promises, sans quoi il aurait sans doute l'air d'un crétin. Enfin, il fallait qu'il se change pour avoir l'air d'un type cool. Un type cool qui sortait avec une fille. Un type cool qui sortait avec Miss Bergame.

 

Fichtre, quel stress.

Alors pressé, Leo se décide à héler le Magicobus pour un retour vers Londres spectaculairement rapide, pendant lequel il échange longuement avec son conducteur : Patrick. Leo connait bien Patrick. Il faut dire que Patrick est son successeur, et que Leo est l'homme connu pour avoir coincé le Magicobus en mode aplati. Mais surtout, Patrick est une mine d'or en terme d'informations, car il sait aussitôt de quel bistrot Leo veut parler lorsqu'il lui demande. 

 

- Ah ! Mais c'est à côté ça ! Enfin à côté. J'me comprends. En Magicobus y a tout qu'est à côté t'vois. C'est à Black Hollow, dans le nord tu sais ?

Leo connait effectivement Black Hollow. Autrefois, il avait travaillé sur son port. Il faut dire qu'enchanter des navires de cette envergure en partance pour des routes commerciales on-ne-peut-plus secrètes avait son charme, voyez. Un charme qui s'était rompu dès lors qu'il s'était avéré qu'il n'avait pas vraiment les compétences nécessaires même aux tâches les plus simples, et qui lui avait valu se faire licencier pratiquement dans la même semaine que son embauche. Bref. C'était là, sans doute, qu'il avait mis les pieds pour la première fois au Bistrot du Niffleur Doré.

D'ailleurs, il se souvenait à présent de ce qui l'avait grandement marqué au sujet de ce bistrot. Sa forme, d'abord, fièrement sculptée à l'image d'un village majoritairement composé de pêcheurs, héritiers de quelques pirates de renom dont on contait encore les histoires ce jour. Il prenait la forme d'un navire, ou plutôt de l'avant d'un navire, sa coque sertie de richesses - probablement fausses, néanmoins brillantes - qui ne manquaient guère attirer l'œil de ses visiteurs. En fait, il avait l'aspect d'une épave de pirate qui aurait dérobé des montagnes de pièces quelque part sur une île lointaine, peut-être gardé par un dragon.

C'est l'image que s'en faisait Leo du moins, et qu'il se prenait à se remémorer alors que le Magicobus faisait halte à Londres.

- Merci Patrick ! T'crois que tu pourras m'ramener tout à l'heure ? Dans... deux heures !

- Ouais ouais ouais, t'inquiète même pas. Pis j'peux même t'conduire avec ta d'moiselle jusqu'au bistrot tu vois.

- Trop bien.

 

Il était fier, Leo, de voir que finalement tout s'emboitait si bien. À son appartement, il récupère les vêtements les plus classes qu'il détient. Une chemise blanche qu'il ne porte que pour les grandes occasions, une veste de costume que son père lui a acheté lorsqu'il a reçu son diplôme de Poudlard - inespéré -,  un jean parfaitement ajusté qu'il est persuadé de lui porter chance. Il verni ses chaussures, se recoiffe, se parfume, se recoiffe encore avant de se décider à guetter le temps qui passe. Le temps passe diablement lentement quand on est impatient, voyez. Il s'écoule à la manière d'un robinet qu'on aurait mal fermé. Un compte-goutte abominable qui vous fait croiser et décroiser les jambes tellement de fois qu'on ne sait plus dans quel sens on est tourné.

 

Bref.

Leo n'en peut bientôt plus d'attendre. Il repasse devant la glace pour se recoiffer encore, se parfumer encore, avant de quitter l'étroit appartement pour aller faire un tour. Faire un tour accélère toujours le temps qui passe. Puis, alors qu'il s'est trouvé en chemin un fleuriste, il hèle de nouveau le Magicobus, et venir se reposter non loin des Trois-Balais. Il est dix-neuf heures trente, et Patrick lui a assuré qu'il se pointerait dès qu'il lèverait de nouveau sa baguette tout à l'heure. Alors Leo hésite. Entrer en avance et attendre Miss Bergame alors même qu'elle travaille encore ? Attendre dans le froid pour ne se montrer qu'à la dernière minute et l'embarquer avant que quiconque n'ait eu le temps de le charrier ? Il guette le temps qui passe, encore, à la montre magique que lui a offert son père quelques mois plus tôt, et il décide d'attendre.

D'attendre encore.

Jusque dix-neuf heures cinquante deux, où l'homme se met en branle sans parvenir à démontrer de plus de patience, pour entrer de nouveau aux Trois-Balais d'un pas qu'il espère déterminé. Aussitôt, il est enveloppé d'une vague de chaleur lui rappelant combien il faisait froid, là dehors, et il manque rentrer dans une serveuse qui lui passe sous le nez, s'attirant quelques regards ainsi que quelques rires. Il se pince les lèvres. Rajuste inutilement ses cheveux tandis que d'une main il resserre sa poigne sur le bouquet de fleurs qui semble flancher sous la température ambiante. Il se racle la gorge. Cherche du regard Miss Bergame. Se sent suer terriblement, et se demande s'il a mis assez de parfum. C'est éreintant, de sortir avec une fille.

C'est là qu'il réalise qu'il a oublié de demander à Patrick si au bistrot, on pourrait lui servir des pâtes fantômes. Merde.

Isaya Bergame

Femme

35 ans

Sang-mêlé

Britannique

Inconscient de Service

Message publié le 22/03/2025 à 22:07

Après le départ de Leo, la journée s'est écoulée normalement. Les quelques rires et remarques des clients faisant suite à l'invitation du jeune homme se sont vite dissipés, bientôt remplacés par les sempiternels sujets de conversation : la boisson, le Quidditch, les échecs de potion et les compétitions amicales de Bavboules. 

Kelly a demandé, à voix basse, si Isaya était vraiment sûre de ce qu'elle faisait, arguant que le garçon était jeune et touchant à sa façon et que ce serait méchant de briser son petit coeur plein d'innocence. Ce à quoi la gérante a affiché une mine à la fois gênée et désespérée : "je saaaaais, j'ai eu trop pitié ! Mais c'est trop tard, là, je peux plus faire marche arrière !" La jeune serveuse a eu un hochement de tête compréhensif, notant mentalement qu'elle n'aimerait pas être à la place de sa patronne.

 

Dix-neuf heures cinquante-deux.

L'heure tourne vite, bien plus vite qu'estimé.

La porte s'ouvre, fait tinter la cloche, l'air frais du dehors s'engouffre, le temps d'un instant, dans l'établissement. Puis la porte se referme et la chaleur, les éclats de voix et l'odeur de nourriture se retrouvent à nouveau enfermés.

Kelly reconnaît, au premier coup d'oeil, le jeune homme qui est entré. Il manque de lui rentrer dedans alors qu'elle navigue, un plateau à la main surmonté de trois bièraubeurres. Elle va déposer son fardeau à la table convenue et revient vers le nouveau venu. Il n'a pas l'air tout à fait serein, sans doute stressé du premier rendez-vous. S'il savait, se dit-elle, avec une pointe de compassion.

 

-Tu cherches la patronne, n'est-ce pas ? lui dit-elle lorsqu'elle arrive à sa hauteur, avec un joli sourire. Je vais lui dire que tu es là.

 

Et elle s'éclipse. Retourne derrière le comptoir où elle laisse son plateau et se dirige vers la cuisine où Isaya est en train de faire le point avec Erwan sur les commandes de plats à préparer. Lorsqu'elle voit Kelly apparaître, elle sait de suite pourquoi. Pas de mots, seulement un échange de hochement de tête.

Erwan sent une communication non-verbale entre les deux femmes mais ne comprend pas. Il sait juste que la patronne doit exceptionnellement s'absenter cette fin de soirée et qu'ils seront tous les deux à gérer la fermeture. Ca ne le dérange pas : il aime voir qu'on lui confie des responsabilités et qu'on lui fait confiance. Et puis, faut bien l'avouer, il aime bien passer du temps avec Kelly. Même s'il n'est pas sûr que ce soit forcément réciproque.

 

Isaya réajuste rapidement sa coiffure -ramener les mèches rebelles en arrière, les fixer avec les autres dans un chignon oscillant entre le soigné et le négligé, disons une forme de négligence maîtrisée.

Elle n'a évidemment pas eu le temps de changer de tenue depuis le début d'après-midi mais estime que ça ira. Après tout, de son point de vue, c'est une invitation acceptée par pitié. Elle a une certaine affection pour le jeune Leo, c'est sûr. Il la touche, d'une certaine façon. Mais c'est une affection platonique, presque... maternelle ? Ca devient malsain tout ça...

 

Chassant ces pensées encombrantes, elle fait irruption de la cuisine et retrouve Leo, lequel a l'air passablement stressé. Elle note qu'il a changé ses vêtements pour un joli costume qui fait classe et qu'il s'est même parfumé -voire un peu trop.

Elle lui fait un grand sourire pour tenter de détendre l'atmosphère. 

 

-Tu es très ponctuel ! remarque-t-elle d'un ton qu'elle veut enthousiaste. Je te suis ? Ce soir, tu es mon guide !

 

Sur ce, les deux quittent les Trois Balais et se retrouvent bientôt sur le trottoir de Pré-au-lard.

Leo sort alors sa baguette pour faire signe et, rapidement, le Magicobus surgit devant eux. Isaya ne cache pas sa surprise : elle ne pense jamais à utiliser ce moyen de transport. Elle quitte peu Pré-au-lard et lorsqu'elle le fait, elle a davantage l'habitude du transplanage voire de la poudre de cheminette. Décidément, ce Leo l'étonnera jusqu'au bout.

Tandis qu'ils montent, elle constate que le jeune homme et le conducteur semblent bien se connaître. Ce dernier la dévisage d'ailleurs avec une certaine curiosité. Isaya soupçonne qu'il sache totalement pourquoi elle est avec Leo et où ils vont... D'ailleurs

 

-Alors, où se trouve le restaurant qui a plein de chaises et des pâtes fantômes ? demande-t-elle à son cavalier d'un soir.

Leo Bloodworth

Homme

25 ans

Sang-mêlé

Britannique

Avatar de Deb

Modération

Inconscient de Service

Message publié le 25/03/2025 à 14:29

Un sourire éclatant lui fend le visage d'une joue sur l'autre alors que Miss Bergame se montre, le complimente sur son sens de la ponctualité. C'est quelque chose d'important, la ponctualité. Maman le lui a toujours dit. Papa aussi, parfois. Lorsqu'il annonçait qu'il avait un entretien, ils ne manquaient jamais lui rappeler d'arriver en avance, pour mettre toutes les chances de son côté, montrer qu'il pouvait être ponctuel. Ça, et bien s'habiller. Miss Bergame n'avait rien d'un futur employeur, cependant Leo n'était pas sans savoir qu'une femme n'attendait pas moins de la part d'un homme : qu'il soit bien habillé, et ponctuel. Ça il ne le tenait pas de quelconque film, mais bien de magasines empruntés à Madame Gillespies, qui ne manquait par ailleurs jamais de bon conseil en la matière :

 

- Les femmes, elles te diront parfois le contraire, mais ce qu'elles aiment ce sont les fleurs et les compliments. Mais les vrais compliments Leo, attention. Si tu l'pense pas, ça compte pas !

- C'est pour vous Miss Bergame ! Il annonce alors en offrant son bouquet à l'aubergiste, d'une voix forte et sûre. J'en ai pris d'toutes les couleurs, parce que les couleurs ça fait joli, voyez ? Comme vous.

Il rougit un peu quand même, parce que c'est plus facile à dire qu'à faire que de courtiser une jeune femme. Surtout quand elle est aussi jolie que Miss Bergame. Mais il se démonte pas en lui refilant ses fleurs avant de lui offrir un bras. Parce qu'il est son guide. Sûr qu'il va être un bon guide. L'meilleur, pour Miss Bergame. Pas que Leo soit très doué pour guider les gens d'manière générale, mais pour ce soir au moins, il sait où il va emmener la sorcière, et même comment ils vont s'y rendre. Alors ça se présente pas si mal. Il ignore les quelques regards de biais qui semblent un peu les suivre alors qu'ils s'en vont de l'auberge, et se met bien sûr à parler pour occuper l'espace, occuper le silence, occuper Miss Bergame et s'assurer qu'elle n'ait pas le temps même de penser qu'elle risque de prendre froid.

- Z'allez voir Miss Bergame, vous allez pas en revenir d'l'endroit où j'vous emmène. Enfin si bien sûr, vous en reviendrez. J'suis pas un gars comme ça qu'emmène des filles à des endroits dont elles reviennent pas. Il rit nerveusement, ferme la bouche un peu brusquement avant de la rouvrir : c'est pas bien loin d'ici. Il lève sa baguette pour héler le Magicobus, dont les phares surgissent à quelques mètres dans la seconde suivante. Salut ! 

 

Il avise Patrick, se décroche de Miss Bergame pour lui régler deux billets, échangeant un regard complice avec le contrôleur, qui connait parfaitement sa destination. Puis il revient s'installer près de Miss Bergame, ignorant la manière dont le Magicobus se met en branle dans un grand chaos sonore, les chahutant d'un bord et d'un autre sans délicatesse.

 

- Ah ! On va à Black Hollow Miss Bergame ! Connaissez Black Hollow ? Il n'attend guère de réponse. Laisser un silence s'installer, c'est laisser la relation mourir avant même qu'elle n'ait vécu, page 23 de Sorcière Hebdo. Un vrai village de pirates Miss Bergame ! Enfin. De descendants d'pirates, alors on risque pas grand chose. Black Hollow était davantage connu comme un village de pêcheur dorénavant, bien qu'il conserve un charme corsaire dont raffolent les touristes. L'Bistrot du Niffleur Doré c'est un incontournable voyez. Il imagine, du moins. Pis comme j'vous ai dit. Z'ont des pâtes fantômes. Ça il l'espère encore.

Patrick est d'une aide essentielle quand il s'agit de ne pas laisser le silence s'installer, avançant ses propres questions dans la direction générale de Miss Bergame, ou parfois de Leo. C'est vous qui t'nez les Trois-Balais alors ? Celui-ci a tenu l'Magicobus savez. Pas vrai Leo ? Bien sûr, Leo acquiesce, avec cet air paniqué qui stoppe probablement Patrick dans son élan, avant qu'il ne déborde à raconter pourquoi, au juste, Leo ne conduisait plus le Magicobus. Bon et alors vous avez entendu parler d'tous ces meurtres dans votre région Miss ? On sait plus à qui faire confiance de nos jours. Le silence ne s'installe pas, mais parfois Leo se demande s'il n'aurait pas été préférable, car la conversation de Patrick n'est pas toujours du genre à se faire valider par quelque Sorcière Hebdo que ce soit.

Lorsque le véhicule fait halte, une halte brusque qui les envoie presque se ficher directement dans le pare-brise, Leo récupère le bras de Miss Bergame pour la faire sortir, secouant un bras vers Patrick pour le saluer, soulagé intérieurement qu'ils soient enfin à Black Hollow. Au devant même d'ailleurs du Bistrot du Niffleur Doré, vaste pub aux allures d'épave échouée avec sa coque sertie de trésors aussi brillants que des gemmes. Joyeux, Leo rajuste le col de son costume d'une main, lève un peu le menton, puis tend un bras pour présenter la bête boisée ensevelie sous quelques dunes de sable à Miss Bergame.

- Tada !

Isaya Bergame

Femme

35 ans

Sang-mêlé

Britannique

Inconscient de Service

Message publié le 13/07/2025 à 14:50

Isaya affiche une mine sincèrement surprise lorsque Leo brandit devant elle un bouquet fleuri et coloré, affirmant qu’il est pour elle. Elle n’arrive pas à savoir ce qui la surprend le plus : le fait qu’il lui offre un bouquet, ou qu’il ait pensé qu’il fallait absolument un bouquet pour cette sortie. Elle accepte néanmoins le cadeau, d’abord pour ne pas vexer, et puis parce que quelques fleurs, c’est joli et ça n’engage à rien. Elle a quand même envie de se cogner le front contre le mur. Mais qu’est-elle en train de faire ? Ca n’engage à rien, mais quand même… elle se demande ce qui doit se passer dans l’esprit du jeune homme. Combien de pensées sont en train de défiler à la seconde ? Il a l’air stressé, gêné, enthousiaste, tentant de se gonfler de courage et d’assurance. Tout ça pour… quoi ? Elle n’a accepté l’invitation que pour ne pas le blesser. Mais les conséquences ne seront-elles pas pires ?


Isaya raccroche à la réalité lorsque Leo reprend la parole, à propos du lieu où ils vont. Il semble se perdre un peu -comme souvent- dans ses paroles. Lieu dont on ne revient pas tout en revenant quand même, parce que sinon, ça serait pas cool, de ne pas revenir, hein…

Elle constate qu’il a l’air de sacrément bien connaître le chauffeur du Magicobus. Peut-être un autre adulte qui s’est pris d’affection pour ce jeune, qui veille sur lui de loin, histoire qu’il n’explose pas en plein vol. Parce que Leo, ça a l’air d’être un peu le genre d’oisillon qui tente de prendre son envol, plein d’enthousiasme et d’idéaux, mais qui, finalement, ne sait pas très bien voler. En tout cas, c’est comme ça qu’elle le voit. Elle aimerait bien, elle aussi, veiller un peu sur lui, quand il passe, s’assurer qu’il puisse tracer son chemin avec un minimum de sécurité. Et elle se fait la remarque que ce qu’elle fait actuellement va totalement à l’encontre de cette idée. Mais il est trop tard pour faire demi-tour. Elle n’aurait pas le courage de décliner à cet instant, couper net l’enthousiasme du garçon.


Alors que le véhicule repart en trombe, Isaya s’accroche à son siège pour ne pas se retrouvée ballotée d’un côté ou d’un autre. Leo l’a rejointe, donnant quelques indices de plus sur leur destination. Il parle vite, il enchaîne, il va finir pas s’essouffler. Isaya se contente de hocher doucement la tête, consciente qu’elle n’aurait, de toutes les façons, pas l’occasion d’en placer une.

Puis la voix du chauffeur s’élève et la gérante dévisage un instant Leo : 


-Je ne savais pas que tu avais tenu le Magicobus. J’espère qu’il était un bon élément, ajoute-t-elle en direction du chauffeur, sur un ton léger. 


Mais la conversation enchaîne, sur des événements plus sombres. Évidemment qu’Isaya a entendu parler des meurtres. Elle se demande si c’est vraiment le sujet le plus adéquat pour ce genre de soirée. Apparemment, ce genre de question ne se pose pas pour le chauffeur qui continue sur sa lancée.


Puis brusquement, le Magicobus freine. Isaya se rattrape brutalement avant de finir dans le pare-brise. Elle avait oublié à quel point la conduite était hasardeuse dans ce véhicule et se rappelle alors pourquoi elle ne l’utilise quasiment jamais.

Elle suit Leo et tous deux arrivent devant un restaurant dont l’enseigne affiche fièrement Le Bistrot du Niffleur Doré. La peinture de la devanture semble assez vieillie mais il y a l’air d’y avoir de la vie à l’intérieur. Les fenêtres laissent passer de la lumière et lorsque Leo pousse la porte, des sons de voix, de rires et d’assiettes qui s’entrechoquent leur parviennent. 

Un sorcier fin et élégant vient à leur rencontre. Il a un air un peu austère et, après s’être renseigné sur une potentielle réservation, les conduit à une table. Isaya se fait la remarque qu’ils ont l’air de se prendre très au sérieux dans ce restaurant. Le serveur repart après leur avoir laissé la carte.


-C’est donc ici qu’on mange les meilleures pâtes fantôme du Royaume-Uni ? demande Isaya dans un sourire. Tu y viens souvent ?


Elle se demande si Leo est du genre à venir dîner seul dans un restaurant. C’est peut-être un quartier général familial. Le genre d’endroit où on a pris l’habitude de se réunir en famille, pour une soirée, une fête, des retrouvailles. 

Elle baisse les yeux sur sa carte. Ses pensées tournent à mille à l’heure. Elle se demande encore ce qu’elle fait ici. Elle a l’impression de lire sans vraiment lire les différents intitulés. Finalement, elle relève le regard sur Leo : 

 

-On prend des pâtes fantôme ?


Elle n’est même pas sûre de les avoir vues sur la carte.


-Je te laisse décider du repas. Après tout, c’est toi qui connais ! ajoute-t-elle avec un sourire qui se veut rassurant et encourageant.


Puis elle se dit que c’était peut-être une mauvaise idée. Leo pourrait finir par se perdre à trop s’embrouiller dans ses milliers de pensées.

Leo Bloodworth

Homme

25 ans

Sang-mêlé

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Inconscient de Service

Message publié le 22/07/2025 à 15:43

Il s’assoit un peu trop droit, Leo. Comme s’il passait un autre entretien, ou qu’il devait s’assurer de pas faire de tâche sur la nappe. Il y a une nappe. Blanche. Avec des petits reflets dorés cousus dans le tissu. Il tire sur sa chemise pour cacher le fait que son jean est peut-être pas aussi bien ajusté qu’il le pensait, puis il relève la tête quand Miss Bergame parle. Elle sourit. Elle sourit pour de vrai. Même qu’elle demande pour les pâtes fantômes.

 

-Ah ! Oui ! C’est ici ! Enfin, j’veux dire… C’est là que j’les ai mangées une fois. Avec mon père. Et ma sœur. Des vrais pâtes fantômes.
 

Il parle un peu trop fort. Il le sent. Le serveur, élégant comme un Ministre en mission diplomatique, passe à côté et le regarde comme s’il venait de péter dans un violon. Leo baisse d’un ton, se racle la gorge et attrape la carte comme si elle allait lui servir de bouclier. Y a pas les pâtes sur la carte. Parce que forcément que y a pas les pâtes sur la carte. Il est prêt à trouver n'importe quel excuse. Comme quoi que les pâtes fantômes, c'est un menu caché. Rien que pour les connaisseurs. Un menu spécial qu'on obtient en faisant un signe discret au serveur. Parce que c'est un pub de pirates, dans lequel faut savoir creuser pour trouver les vrais trésors. Tout ça. Il a pas l'temps. Pas b'soin. Madame Bergame demande qu'ils mangent des pâtes fantômes sans les avoir cherché sur la carte.

Elle le laisse décider, parce qu'il connait.
 

- Oh. Heu. Carrément. Bien sûr. Laisse-moi… j’vais gérer ça comme un chef.

 

Il plonge dans la carte comme on plonge dans un manuel d’instructions en runes anciennes. Il comprend pas tout. Risotto à l’encre de seiche hurleuse. Bouchées de fléreur caramélisé. Effiloché de boursouf grillé, réduction de sureau noir. C’est terrifiant. Il a pas la moindre idée de ce qu’est une réduction. Ça doit concerner les prix. Mais les prix, ils sont pas vraiment réduits. Pas du tout même. Pis y a pas les pâtes fantômes. Bien sûr que y a pas les pâtes fantômes. Va être obligé d'y aller au culot. C'est pas mal, le culot. Rien à voir avec le masculin d'une culotte, le culot, attention. Le masculin d'une culotte, c'est un slip. Mais le culot lui ? Le culot peut vous faire obtenir vachement plus de chose qu'un simple slip.
 

- Excusez-moi Monsieur…
 

Le serveur les approche, arque un sourcil.

- Vous faites plus les pâtes fantômes ?
- Les quoi ?
- Les pâtes fantômes, Monsieur. Leo insiste en plissant un peu les yeux comme s'il essayait de faire passer un message mental au serveur.
- Je ne vois absolument pas de quoi vous voulez parler.
- Mais si enfin. J'en ai mangé ici même. Le plat invisible. Avec la sauce surprise. Les pâtes fantômes. L'autre plisse les yeux à son tour.

- Je... Oh !

Les yeux du serveur s’écarquillent légèrement. Il redresse la tête. Il se passe quelque chose, là. Une prise de conscience. Un tilt. Une révélation intérieure. Il claque des doigts en hochant la tête comme un homme qu’on vient de tester et qui a brillamment passé l’épreuve.


- Le plat invisible. Bien sûr. Le plat invisibleavec la sauce surprise, murmure-t-il avec gravité, en notant quelque chose d’un geste précis sur son calepin.

Il ajoute même un petit symbole que Leo ne voit pas très bien, mais qu’il imagine très complexe. Il referme le carnet avec lenteur, comme s’il s’agissait d’un parchemin sacré, puis il incline la tête.
 

- Très bon choix, Monsieur. Je vais personnellement m’assurer que tout soit… à la hauteur.


Et il s’éclipse. Leo le suit du regard, la bouche entrouverte. Il se sent… puissant. Respecté. Compris. C’est rare qu’on le comprenne. Bien qu'il ne sache pas ce que, au juste, le serveur a compris. Il se tourne vers Miss Bergame, tout fier :
 

- Voyez ? J’vous avais dit que c’était ici. 

Il bombe un peu le torse. Mais à quelques tables de là, une serveuse s’approche discrètement du serveur, l’air inquiet :


- Tu crois que c’est lui ?
- Qui ?
- Le testeur. Du Guide MagiGourmet. Le mec qui note les restos en douce. Il a demandé le plat invisible. Le serveur, crispé, acquiesce d’un air grave. Et avec la sauce surprise. On est foutus s’il aime pas.

- Mais on l’a pas, ce plat !

- J’ai noté Filet de lutin vapeur sur lit de vapeur et j’vais tout planquer sous un sortilège de désillusion. Avec la sauce du chef. 
- T’es un génie.

- J’suis un survivant.
 

Et pendant ce temps, Leo, dans l’ignorance la plus totale, attrape sa serviette, la pose sur ses genoux, et dit fièrement à l'intention de la très jolie Miss Bergame.
 

- J’adore ce restaurant. Vous savez Miss Bergame, c'était un vrai bateau pirates !

Isaya Bergame

Femme

35 ans

Sang-mêlé

Britannique

Inconscient de Service

Message publié le 03/08/2025 à 15:38

Isaya assiste avec attention à l'échange entre Leo et le serveur. On dirait un dialogue de sourds. Leo parle de pâtes fantômes -invisibles- avec une sauce surprise. Le serveur a l'air un peu perdu tandis que le jeune homme insiste. Isaya songe un instant que cette conversation ne finira jamais. Jusqu'à ce que l'homme écarquille les yeux, comme une forme d'illumination dans le regard, prend quelque chose en note et s'éloigne aussitôt.

 

Leo semble très fier de lui-même, bombant le torse, heureux d'avoir pu passer commande.

Isaya n'ose pas lui demander s'il est sûr que le serveur a bien compris sa demande. Ni même signaler qu'il ne lui semble pas avoir vu des pâtes fantômes sur la carte -mais elle l'a parcourue rapidement, il est possible qu'elle l'ait loupé. En somme, elle n'ose pas briser l'enthousiasme qui submerge le Gryffondor, heureux d'avoir ce sentiment d'assurer la soirée.

A la place, elle le laisse reprendre la parole, affirmant que le restaurant était un bateau pirate. Alors oui, l'aspect extérieur rappelle celui d'un bateau échoué mais de là à affirmer que c'était un bateau... un bateau de briques et de pierres ? Elle n'en dit rien, cependant, se contentant d'un : 

 

-Tu as l'air d'en savoir, des choses. Comment tu as appris ça ?

 

Le traite-t-elle comme un enfant qu'on ne veut pas froisser pour ne pas entacher son enthousiasme ? Peut-être. A dire vrai, elle ne sait toujours pas comment se positionner et regrette de plus en plus d'avoir dit oui à ce dîner. Elle songe un instant qu'à cette heure-là, elle aurait pu être derrière son comptoir, entourée de Kelly et Erwan, dans un univers qu'elle connaît et maîtrise. Là, elle a le sentiment de ne rien maîtriser du tout et, ce qui l'inquiète, c'est que Leo n'est guère mieux. 

Elle lance un regard autour d'eux, cherchant le serveur du regard, se demandant ce qu'il a bien dû comprendre de la commande du jeune homme. Mais elle ne le voit pas, il est peut-être déjà reparti en cuisine.

Alors elle reporte son attention sur son cavalier d'un soir et, attendant qu'on leur apporte leurs plats -quoi qu'ils puissent être- lance la conversation histoire de combler le blanc : 

 

-Alors, tu m'as dit travailler au Ministère ? Je t'avoue que je ne te voyais pas là-bas. Qu'est-ce que tu y fais ?

 

Elle pense à Noah, qui vient parfois boire des verres aux Trois Balais lorsqu'il a besoin de changer d'air. Est-ce que Leo est employé dans son service ? Elle a du mal à l'imaginer au sein du Département de la Justice Magique... sauf peut-être comme gratte-papier ? Ou à l'accueil ? Il n'est pas débrouillard, mais il est gentil, le Leo. Peut-être qu'il saurait accueillir les gens avec bon humeur et enthousiasme ?

 

-Et c'est quoi cette histoire de magicobus ? ne peut-elle s'empêcher de demander.

 

Elle est vraiment très curieuse : ça non plus, elle ne s'y attendait pas. Leo, tenir le Magicobus ? Il devait distribuer les billets, un truc comme ça. En tout cas, il ne devait pas conduire... n'est-ce pas ?

 

Leurs plats finissent par arriver. Deux assiettes fumantes pleines de... Isaya ne saurait identifier ce qui s'y trouve. Des aliments étranges. Translucides. Presque transparents. 

 

-Et voilà messieurs dames ! annonce solennellement le serveur. Pâtes fantômes et sa sauce secrète, recette spéciale de la maison. En vous souhaitant un bon appétit.

 

Sur ce, il tourne les talons sans demander son reste, comme s'il ne souhaitait pas tant que ça qu'on l'interroge sur ce que contiennent réellement ces assiettes. 

Isaya se demande si ça correspond à ce que pensait Leo. Etait-ce ça, ses pâtes fantômes ?

Elle se saisit de sa fourchette et entreprend une première exploration, tâtant du bout de son ustensile les aliments presque invisibles, qui se distinguent plus ou moins bien suivant la luminosité. On dirait une forme de... elle ne saurait trop le dire. Ca ne ressemble pas à des pâtes qu'elle connaisse, en tout cas. Au début, elle pensait que Leo parlait de pâtes en forme de fantôme, comme les enfants s'amusent de vermicelles alphabet. Mais là. Ca prend une toute autre tournure.

Elle lance un regard à Leo, lui souhaite bon appétit, et goûte cet étrange plat. C'est... étrange. Pas du tout ce à quoi elle s'attendait. Elle ne peut pas dire que ce soit mauvais. C'est même plutôt bon. Mais...

 

-Ca n'a pas tellement le goût ni la texture de pâtes, non ?