Femme
14 ans
Sang-mêlé
Française

Administration






Identité
-
- Troisième année
- Surnoms : Bee, Bebulle
- Nationalité : Française
Capacités & Statuts
Groupes

Message publié le 26/07/2025 à 15:28
C’est venu d’un coup. Comme une envie de chocolat chaud en plein enterrement. Le besoin de m’allonger.
Je repère une tache d’herbe moelleuse derrière une pierre et j’y glisse mon petit corps mou avec la grâce d’un chamallow qui fond dans une tasse. Je fait un petit tour sur moi-même, façon crêpe sur poêle, pour trouver la bonne position. Sur le côté ? Non. Sur le dos ? Oui. Bras croisés comme une vieille momie égyptienne ? Parfait.
Le ciel est le ciel, les sortilèges murmurent au loin, et moi je commence à compter les moutons. J’ai pas vraiment décidé de participer aux exercices suivant. Je décrète que la contemplation tactique de la stratégie des autres est une forme avancée de contribution. Même les yeux fermés.
En gros : j’ai la flemme.
Un mouton. Blanc, dodu, qui porte un béret.
Deux moutons. En rollers, pourquoi pas.
Trois moutons. Celui-là ressemble un peu à Gus. Il a des sourcils fournis et un regard inquiet. Je l’ai appelé Gus-ton.
Quatre moutons.
Cinq moutons. Jack, celui qui me lance des regards réprobateurs. Il porte un pull rayé comme s’il a été tricoté dans un rêve de mamie psychédélique.
Six moutons. Celui-là est passé à travers un nuage et a disparu. J’en déduit qu’il a atteint l’illumination.
Je sens des vibrations dans le sol, des bruits qui hurlent à gauche, à droite. Peut-être au-dessus de moi aussi. À un moment, une papillon effleure mes cils. C’est presque agréable. Comme un massage oculaire non consenti. Bravo les artistes… un murmure sans ouvrir les yeux. Vous mettez des paillettes dans ma guerre.
Je laisse ma main glisser sur l’herbe. C’est doux. Quelqu’un a crié non ? Je soupire profondément, y a que moi qui peut crier comme une tragédienne du silence. Je soupire encore. Plus fort. Pour que personne n’ose me réveiller. Les moutons recommence à défiler.
Le huitième a une cloche autour du cou et chante du Bizarr' Sisters.
Je crois que je suis officiellement en train de m’endormir.
Pas grave. Le monde peut bien s’effondrer. Moi je suis bien. Dans l’herbe, sous le ciel, à mi-chemin entre la sieste et l’évasion.
Si un sort me touche ? … eh ben… j’aurai une excuse pour rater le débrief. Voilà tout !