Soudain, sous ses pieds dont le sortilège s'est estompé, la terre se fait plus ferme, moins spongieuse, moins capricieuse. Charlie s’immobilise, comme pour vérifier qu’il ne s’agit pas d’un leurre. Mais non : c’est un sol de vrai terrain, solide, stable, couvert d'herbe douce. La brume se dissipe, le marécage est derrière elle. Un soupir triomphant lui échappe. Après un regard autour d'elle, la rouquine pose les mains sur ses hanches, les cheveux en bataille et les joues maculées de boue. Elle est arrivée la première ! Ses yeux brillent d’une fierté enfantine. Exploratrice Charlie Carter, mission accomplie !
Puis la Serdaigle éclate d’un petit rire joyeux, s'éloignant de la dernière flaque. Alors qu’elle savoure sa victoire, en se tournant vers l'étendue boueuse, Charlie aperçoit la libellule virevolter au-dessus du marécage, comme un dernier clin d’œil avant de disparaître dans les herbes hautes. Enfin, elle arme sa baguette, la pointe tournée vers ses genoux ruisselants. Consectetuer Dryer ! lance-t-elle, confiante.
Le sort fonctionne, quoique de façon un peu inégale. Une jambe sèche plus vite que l’autre, et quelques traces de boue s’incrustent encore au bas du tissu, mais dans l’ensemble, elle est présentable. Elle se tapote fièrement les cuisses, satisfaite du résultat.