Harry Potter RPG
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Les Frontières

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Sasha Shevchen

16 ans Sang-Mêlé·e Ukrainienne Notoriété

Gryffondor
Ce titre distingue un donateur d’exception dont la générosité rivalise avec les coffres les plus remplis de Gringotts, faisant de lui un véritable magicien de la fortune solidaire.
Boutique OCQ, Samedi 10 Février 2125

Sasha s'était ausculté dans le miroir.

 

Les samedis matins, les salles de bain des maisons étaient plutôt vides jusqu'à tard, grâce à ces hordes d'élèves qui voulaient profiter de leurs précieuses grasses matinées du week-end. Pour Sasha, c'était l'un de ses jours de travail et il faisait d'habitude un passage sommaire dans la douche avant de se rendre à Pré-au-Lard. Mais cette fois, il s'était regardé d'un peu plus près. Il connaissait quelques bases de médicomagie, qui avait pu lui permettre de recoudre plutôt proprement l'entaille que les réfugiés de Serpentard avait creusée au-dessus de son nombril. Mais pour ce qui était de son visage, il n'osait pas vraiment se lancer un sortilège à la figure : sa tempe droite était violette et enflée, et sa lèvre inférieure fendue.

S'il passait à l'infirmerie, on lui donnerait un onguent qui apaiserait tout cela.

S'il passait à l'infirmerie, on lui poserait des questions.

Donc, il ne passerait pas à l'infirmerie.

Il envia un instant ces filles qui se partageaient des sortilèges pour rendre le teint uniforme et dissimuler les imperfections, puis se dit que d'ici lundi, cela serait sûrement beaucoup moins visible. Il fallait juste espérer qu'il n'y eût pas trop de visites d'élèves à la boutique OCQ, histoire de ne pas avoir à essuyer des moqueries - et Sasha plongea sous l'eau pour se frotter frénétiquement le corps, le visage, les cheveux - comme pour faire disparaître toute trace supplémentaire de ce qui s'était produit la nuit précédente.

 

 

 

 

 

- ... alors j'ai préparé des tracts que vous pourriez mettre sur votre comptoir pour sensibiliser les gens sur le dégnomage massif des jardins avec les techniques modernes, qui relèvent purement et simplement de la torture de créatures vivantes.

- Heu... C'est pas encore ouvert, madame.

 

A peine arrivé à la boutique, par un temps venteux à en arracher les couvre-chefs des pauvres passants matinaux, Sasha était tombé nez à nez avec une petite dame enveloppée dans un épais gilet bleu, des cheveux gris bouclant sauvagement un visage rond et vindicatif, qui avait sauté sur l'occasion de voir le garçon ouvrir la porte de la boutique.

 

- Je sais, je sais, claironna-t-elle en agitant un tas de papiers sur lesquels le portrait d'elle-même, encadré des mots Gnomes Sans Frontières, mugissait en silence, agitant les poings. Mais nous faisons une réunion publique à ce sujet lundi soir et votre magasin a pour clientèle plein de gens qui achètent des balais pour s'en servir dans leurs jardins...

- C'est pas ma boutique, casa Sasha avec hésitation, le ton morne, mais la femme semblait à peine entendre sa voix.

- ... ce qui veut dire qu'ils ont des jardins qu'ils dégnoment certainement. Alors je n'dis pas qu'ils le font avec plaisir, hein, attention, je dis qu'il existe des solutions alternatives moins cruelles. Et ces solutions il suffit de les connaître, si seulement les gens voulaient bien s'y intéresser. Les gnomes sont d'ailleurs essentiels à la vie des jardins, c'est juste la régulation de leur population qu'il faut renforcer, et figurez-vous que ce n'est vraiment pas si compliqué d'établir avec eux des quotas à respecter par exemple au mètre carré et alors...

- Je vais en parler à ma patronne, pour les tracts.

 

Sasha se retrouva avec le tas de papiers brusquement pressé contre sa poitrine et le rattrapa juste à temps pour que ça ne lui glissât pas entre les doigts. La femme repartait déjà au trot, à cause du propriétaire de la boutique voisine qui venait juste d'ouvrir sa propre porte pour permettre à un hibou d'entrer - elle courut pour l'interpeler, au grand soulagement de Sasha qui se hâta de disparaître à l'intérieur du QG d'OCQ.

 

L'intérieur de la boutique lui était devenu familier : les cliquetis des jouets enchantés dans les bocaux et les odeurs de cire à balai et des bonbons Vif d'Or (goût citron-vanille avec des paillettes acides) lui étaient devenues parfaitement agréables. Il n'était jamais en retard : non pas parce qu'il était exemplaire, mais parce que c'était l'heure la plus calme de la boutique, avant le rush des clients qui voulaient toucher à tout, derrière qui il fallait passer pour remettre de l'ordre, qui voulaient savoir s'ils avaient reçu du spray Aéro-Polish, si l'Impervius Plus serait suffisant pour protéger un balai qu'on utilisait souvent sous la pluie, et s'ils ne pouvaient pas avoir une ristourne sur les Souafles Reviens-Vite parce que c'était le troisième qu'ils achetaient depuis le début de l'année - autant de questions qui donnaient à Sasha le tournis et le faisaient parfois battre en retraite dans l'arrière-boutique, où on avait heureusement plus besoin de son énergie physique que de son cerveau.

A part le calme avant la tempête, ce qu'il aimait aussi, à cette heure-ci, c'était qu'on entendait les bruits de la maison : la vie des Carter qui s'animait ; des pas pressés, des échos de voix. La maison des Carter semblait avoir une vie propre, avec son rythme intimement lié à celui de la boutique. Sasha n'était jamais vraiment entré à l'intérieur, il n'avait eu que des aperçus - Charlie qui déboulait les cheveux encore humides, Alison qui claquait une porte au loin, Freya qui apparaissait, déjà un carton sous le bras et une liste à demi-raturée dans l'autre main pour le suivi des commandes. 

C'était un peu comme être proche de la frontière d'un pays enchanté, aux odeurs alléchantes mais interdites.

 

Ce matin-là, Freya était déjà dans l'arrière-boutique : il l'entendait s'affairer et elle avait dû, de son côté, percevoir les clochettes de la porte d'entrée tinter à son passage. Sasha passa timidement la tête dans la pièce arrière.

 

- Salut Freya.

 

Il n'avait jamais tout à fait réussi à se détendre avec l'aînée des Carter. Elle faisait naître en lui un genre de boule au niveau de l'estomac qui le rendait confus, et parfois curieux de l'observer à la dérobée quand elle était trop occupée pour s'en apercevoir. Alors il demeurait généralement laconique.

 

- Y'a une femme de Gnomes Sans Frontières qui veut qu'on mette ça sur le comptoir. J'en fais quoi ?

 

Il leva le paquet de tracts devant lui. Histoire qu'elle s'intéressât à ça plutôt qu'à lui de trop près, pour aujourd'hui. Après ça, il pourrait retourner se réfugier dans ses tâches - mais pas avant d'avoir reçu la liste des choses urgentes à faire en priorité, que Freya dressait pour lui tous les samedis matins en fonction de ce qui s'était passé dans la semaine.

 

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Freya Carter

Owen Carter Quidditch 24 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

Poufsouffle
Ce titre distingue un donateur d’exception dont la générosité rivalise avec les coffres les plus remplis de Gringotts, faisant de lui un véritable magicien de la fortune solidaire.
Boutique OCQ, Samedi 10 Février 2125

"Un bon balai vaut mieux qu’un mauvais rencard !" affiche le panneau ensorcelé dans la vitrine d'OCQ en référence à l'approche de la St Valentin. Depuis quelques jours, tout le village revêt l'ambiance mièvre de cette fête d'origine britannique bien utile pour booster les ventes après Noël. La boutique de vente de balais magiques et matériel de sports volants n'y échappe pas, proposant une sélection de cadeaux mis en valeur par des petites pancartes aux messages audacieux. Ainsi on peut lire à côté des vifs d'or "Attrape son cœur… et ne le relâche jamais", ou encore "Avec toi, je joue sans filet" non loin des protections, sans compter les miniatures tournoyantes ornées de rubans, les cercles de souafles transformés en cœurs dorés et le stand de poudre à dessiner des traînées roses derrière les balais.

 

Mais l'attraction principale reste l'OCQ500 sorti un mois plus tôt, et son égérie, le batteur Elliot Blackburn, omniprésent sur les murs du magasin de la Grand-Rue.

 

Indisponible à la vente jusqu'à l'été, l'OCQ500 attire une foule de curieux, de sportifs, de fans d'Owen Carter, ou du joueur Gallois, et suscite les pré-commandes. De manière moins prévisible, des chercheurs en magie viennent aussi l'observer, admiratifs de l’innovation qu'il représente dans le domaine de la synthèse énergétique.

 

 

Quand Freya entend la clochette tinter ce samedi matin, elle l'associe à Sasha et continue de s'affairer le temps qu'il traverse le magasin jusqu'à l'arrière-boutique. Occupée à ranger le stock des cartons de badges "Futur pilote OCQ500" en les déplaçant à l'aide de sortilèges informulés lancés du bout des doigts, elle détourne à peine le regard et salue l'étudiant. Hi Sasha, ça va ? demande-t-elle par automatisme, bien qu'elle soit généralement trop débordée pour vraiment écouter la réponse. "Rappel : certains posters sont d’humeur massacrante. Ne jamais coller deux Blackburn grincheux l'un à côté de l'autre afin éviter les affrontements muraux. Le modèle torse-nu bras croisés souffle dans son cadre depuis dix minutes !" déclare l'horloge en même temps que le Gryffondor parle. Freya fronce les sourcils, jette un œil rapide au garçon, puis à l'heure qui tourne, tandis que deux des nombreuses aiguilles de l'horloge situent Charlie et Alison à Poudlard, probablement chacune en classe de soutien. 

 

— Pose-les là. Son geste arrache à distance les flyers des mains de Sasha pour les abandonner sur la table basse décorée d'une centaine d'anciennes cartes de Quidditch à collectionner. Elle ne prête pas attention au visage du sixième année tout de suite, pressée de lui donner les premières tâches de la matinée. Faudrait juste balayer ça avant qu'ils aillent dans le magasin, dit-elle en désignant une nuée de copeaux enchantés qui dansent joyeusement autour de l'atelier.

 

— J'ai pas eu le temps de nettoyer les traces de nez sur la vitrine et on a reçu des badges à mettre en rayon au plus vite. Son index pointe plusieurs cartons annotés "Mon cœur bat pour un batteur", "J'ai le béguin pour un poursuiveur" et "Toi + moi = balai tandem" disposés près d'une pile de courrier arrivé à l'aube. Elle repousse une mèche épaisse de cheveux roux en arrière sur sa tête en soufflant, moi j'vais gérer les posters. Sans un regard à l'Ukrainien, Freya rejoint le coeur de la boutique où deux photos du Gallois installées côte-à-côte s'affrontent à coups de grognements et de ricanements moqueurs. Ça suffit vous allez stresser les clients, déplore l'aînée des Carter en décrochant le parchemin avec Elliot torse-nu, et arborant désormais un sourire enjôleur. Face au portrait de son ancien petit-ami, elle serre la mâchoire. Tu voulais juste un peu d'attention, bien sûr, siffle-t-elle entre ses dents. 

 

Après une courte hésitation, elle décide de fixer le poster dans le coin des bougies senteur "Vestiaires une jour de victoire", "Premier vol un matin de printemps" ou encore "Minuit sur le terrain d'entraînement" pour l'apaiser.

 

C'est en vérifiant l'expression du premier Elliot que Freya remarque l'attention des affiches, désormais tournée vers Sasha en plein travail. Elle s'interroge. Qu'est-ce qu'ils ont tous ? Fais-voir ton œil ? C'est quoi ça ? Et ta bouche ?

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Sasha Shevchen

16 ans Sang-Mêlé·e Ukrainienne Notoriété

Gryffondor
Ce titre distingue un donateur d’exception dont la générosité rivalise avec les coffres les plus remplis de Gringotts, faisant de lui un véritable magicien de la fortune solidaire.
Boutique OCQ, Samedi 10 Février 2125

Si Sasha ne connaissait guère beaucoup les joueurs de Quidditch célèbres d'Angleterre en arrivant à Poudlard, depuis janvier, il avait appris à identifier les visages et les noms de beaucoup d'entre eux désormais. Parmi eux, bien sûr, les stars du moment comme Elliot Blackburn et celles du passé comme Owen Carter. Ni l'un ni l'autre ne lui inspirait beaucoup d'admiration : le premier attirait beaucoup trop l'attention des jeunes filles dans la boutique ; quant au second, il trouvait étrange de ne l'avoir jamais vu à la boutique après presque deux mois passés à y travailler. Non que ça le chagrinât outre-mesure : il n'avait guère envie de se confronter au père des filles dont il avait inutilement mis la vie en danger dans la Forêt Interdite de l'une et fantasmé sur la seconde après s'être retrouvé un peu trop collé contre elle à quelques reprises. (Pour la troisième, au moins, il n'avait encore fait aucune bêtise particulière.)

Toujours était-il qu'il s'était habitué à la présence étrange de toutes ces personnalités dont les posters s'étalaient sur les murs, à qui Freya parlait parfois comme si elle se rendait à peine compte qu'ils n'étaient pas réels.

 

Il avait accueilli avec soulagement la liste des premières tâches, se dérobant à la vue de la jeune femme pour aller enchanter un balai et une pelle pour récupérer les copeaux enchantés. Il fallut user de quelque stratégie pour éviter à certains de s'enfuir de l'atelier pendant que Freya avait rejoint la boutique, après quoi il se dirigea vers les vitrines.

A la main ou avec des enchantements, Sasha n'était jamais mécontent d'être affecté aux tâches d'entretien, bien au contraire. Ce qui le gênait le plus, c'était de devoir gérer des clients. S'il fallait renseigner sur où se trouvait un article, il n'y avait pas de problème, mais il devenait maladroit dès lors que la discussion devenait trop technique. S'il fallait une spécialiste, il renvoyait vers Freya. Il gardait un oeil sur les enfants, aidait les petites filles à saisir ce qui était trop haut pour elles, surveillait les garçons plus âgés qui louchaient sur les paquets de cartes à collectionner. Bref, nettoyer la vitrine lui convenait très bien, et lui-même n'avait même pas remarqué les regards des posters - il s'était habitué à leurs gesticulations sans interagir avec eux.

 

Mais quand Freya intervint, Sasha accroupit près de la vitrine sursauta. Il leva vers elle une mine surprise, avant de comprendre.

 

- Ah, ça. C'est rien du tout, il dit en portant une main à sa tempe, et se hâta de détourner le visage pour reprendre sa tâche - astiquer la vitrine de l'intérieur - il sortirait dans quelques instants faire l'extérieur.

 

Malheureusement, il avait senti que Freya s'était approchée, et il sentit un certain malaise le gagner. Zut. Il avait cru pouvoir s'en sortir plus simplement. Alors il la regarda de nouveau, se redressant, un peu déconfit. Sasha n'avait jamais vu l'aînée des Carter s'intéresser à lui de si près - il déglutit, reculant malgré lui face au regard automnal, mais un peu trop fixe, de Freya. 

 

- Ca va gêner pour les clients c'est ça ? il admit, réalisant un peu tardivement qu'il ne serait en effet pas très accueillant - déjà que ce n'était pas exactement son fort.

 

Il faillit proposer de rester dans l'arrière-boutique, mais se ravisa. Il n'était pas là pour se cacher et il le savait : Freya avait besoin de lui autant à l'avant qu'à l'arrière ; c'était un navire qui prenait sacrément la houle les week-ends et on ne pouvait vraiment pas aller se cacher dans les cabines. Sasha eut une moue contrite.

 

- J'suis désolé, j'ai pas eu le temps d'arranger ça, s'excusa-t-il.

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Freya Carter

Owen Carter Quidditch 24 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

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Boutique OCQ, Samedi 10 Février 2125

La réaction de Sasha suscite l'intérêt de Freya qui s'approche pour essayer de comprendre s'il s'agit d'un accident ou d'une blessure volontaire. Elle observe sa lèvre fendue tandis qu'il parle. Les clients ? Tu commences à les connaître, ils vont t'poser des questions. D'autant plus à Pré-Au-Lard, capitale des ragots du Monde Sorcier. L'étudiant avait pu découvrir le caractère curieux des habitants du village dès le début de son contrat chez Owen Carter Quidditch, quand il a reçu la visite de ceux qui voulaient savoir si un réfugié travaillait au magasin le samedi, comme la rumeur le prétendait. Une dame avait alors commenté son accent sans se soucier d'être juste en face de lui, et Freya avait dû intervenir pour l'éconduire gentiment. 

 

— T'as fait ça comment ? questionne l'aînée des sœurs Carter, habituée à éviter les détours avec l'autre adolescente qu'elle fréquente. À cet instant, la clochette de l'entrée retentit, bien qu'il reste encore 15 minutes avant l'ouverture. Derrière eux, une jeune femme à la chevelure cuivrée surmontée d'un béret d'hiver passe le seuil, un bouquet coloré en mains. Hello ! s'exclame-t-elle en souriant tandis que Freya répond, le visage lumineux à son tour. Salut Fen', viens au chaud, ferme la porte !

 

— J't'ai pris des fleurs, pour la déco de la Saint Valentin ! On pourra les mettre sur le comptoir.

— C'est trop gentil ! Tiens, donne-les moi, enlève ta cape, et j'te présente Sasha du coup, le nouveau job étudiant.

 

Déboutonnant sa cape épaisse pour laisser apparaître encore un gros cardigan vert bouteille, l'inconnue aux yeux gris-bleu incline poliment sa tête devant Sasha. Contente de te connaître Sasha, moi c'est Fenella, mais on m'appelle Fen', ou Fanfan. Elle porte une jupe orange élégante, plissée jusqu'aux mollets, et des bottines en cuir.

 

— Elle va remplacer Blaine. Elle a déjà bossé ici, en fait j'l'ai embauchée l'année dernière, elle était en septième année au chateau, elle venait le samedi comme toi. Elle a grandi à Pré-Au-Lard avec nous, ses parents ont un élevage de veaudelunes. 

— J'ai pris un an pour me préparer à passer les examens du Ministère avant d'essayer de me spécialiser dans le contrôle et la régulation des créatures magiques, précise Fenella en penchant légèrement la tête de côté. 

 

— Tu t'es battu ? demande-t-elle alors sans tergiverser. 

— C'était justement ma question quand t'es arrivée. Anyway, j'vais pas te laisser avec ça Sasha, tu viendras dans l'arrière-boutique après et j'te soigne. Fen', t'as qu'à poser tes affaires derrière aussi, j't'explique vite fait la journée. 

 

— T'es mignon quand même, allez, fais pas cette tête, sourit l'Écossaise avant de s'activer pour rejoindre Freya. Les deux jeunes femmes discutent des nouveautés et des priorités du weekend jusqu'à ce que le Gryffondor ne se montre enfin. "Attention, afflux imminent de pilotes en herbe et de fans surexcités ! On respire, on aligne les badges, et on cache les posters trop grincheux !", chantonne l'horloge alors qu'il reste dix minutes de calme dans le commerce. 

 

Désignant l'un des fauteuils jouxtant la table basse, Freya demande à Sasha de s’asseoir. Ça va prendre deux secondes. Par contre, j'veux toujours savoir c'que t'as fait. Légèrement en retrait, Fenella attrape la pile de flyers Gnomes Sans Frontières qu'elle parcourt rapidement. 

 

— C'est ta sœur qu'a mis ça là ?

— Non mais ça pourrait. C'est une vieille bique qu'a filé ça ce matin à Sasha. 

— Ça se voit qu'ils ont jamais eu un congrès gnome inter-jardins dans leur champ ces gens-là, rigole-t-elle tout en prêtant un œil distrait à la magie de l'aînée Carter qui écarte les doigts pour lancer le charme directement depuis ses paumes.

 

— Episkey.

La plaie de la lèvre se referme partiellement, un filet de croûte apparaît sur la peau, propre mais visible. La tempe cesse de gonfler, la douleur diminue, mais un bleu reste marqué. Déjà mieux, se satisfait à haute voix la rouquine en frottant ses mains.

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Boutique OCQ, Samedi 10 Février 2125

Freya Carter a lancé un sortilège !

Sortilège utilisé : Episkey (Sortilège du Bisou Magique)

Score à atteindre : 5

Résultat du dé : 13

Réussite :

La plaie de la lèvre se referme partiellement, un filet de croûte apparaît sur la peau, propre mais visible. La tempe cesse de gonfler, la douleur diminue, mais un bleu reste marqué. Déjà mieux, se satisfait à haute voix la rouquine en frottant ses mains.

Autres résultats possibles
Réussite critique :

Un souffle tiède enveloppe le visage de Sasha, comme un baume invisible. Sa lèvre se referme lentement, sans douleur, laissant à peine une trace rosée. La tempe se dégonfle avec un petit frisson, comme si la douleur avait été aspirée. Et voilà, se satisfait à haute voix la rouquine en frottant ses mains.




Échec :

Le sort agit de travers. La lèvre se referme… puis se rouvre partiellement avec une nouvelle sensibilité. La tempe chauffe, comme sous un coup de soleil. Rien n’empire, mais rien ne s’arrange. Attends, tu me laisses réessayer, j'vais prendre ma baguette, ok ?




Échec critique :

Le sort rebondit sur la pommette de Sasha comme une gifle légère. La douleur s’intensifie brièvement, la lèvre saigne un peu plus, la tempe pulse violemment. Qu'est-ce que j'ai foutu ? C'est une blessure magique ou normale ? Attends, j'vais prendre ma baguette, dit-elle tandis qu'elle se redresse.




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Sasha Shevchen

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Contrôle et régulation des animaux magiques. Sasha avait dégluti en ouvrant grand les yeux, et son sang soudain glacé sembla se suspendre dans ses veines.

 

- Bonjour.

 

Sasha n'avait pas réussi à grimacer le moindre sourire face à l'inconnue - il l'avait toisée peut-être de façon peut-être un peu trop surpris pour qu'elle commenta sa tête, et il se hâta de détourner le visage.

 

Un garçon normal. Il était un garçon normal. Il n'avait pas envie d'être régulé du tout. Comporte-toi normalement, durnyy. Que ferait un garçon de son âge ?

 

- Mmh, ouais, glapit-il en rougissant jusqu'aux oreilles à cause du compliment, mais pour admettre qu'effectivement, il s'était battu.

 

Sasha se déroba rapidement, trop heureux de ne pas rester sous le regard attentif de Fenella. La jeune femme avait un capital sympathie plutôt élevé, mais son caractère volubile et surtout ses ambitions effrayaient le russe qui s'en retourna astiquer ses vitrines.

 

La tâche lui permit au moins de calmer son coeur qui tambourinait désormais dans sa poitrine. Elle allait travailler avec eux tous les samedis. Elle le trouvait mignon. Elle voulait réguler les créatures magiques. Sasha avait peine à voir cette arrivée comme une nouvelle positive : il aimait bien les jours où il était seul avec Freya, même si le rythme était ardu.

Au bout d'un moment, il se résigna à aller retrouver les deux écossaises dans l'arrière-boutique, obéissant, un peu penaud, pour aller s'asseoir dans l'un des fauteuils désignés.

 

- Je me suis battu avec des Serpentards, expliqua Sasha en levant le nez, histoire de se soumettre aux mains de l'aînée des Carter.

 

Il se demanda un moment ce qu'en penserait Freya. A coup sûr, elle craindrait à ses soeurs. Elle s'inquiéterait probablement qu'à cause des réfugiés, Poudlard fusse devenu un environnement violent. Il évita donc de mentionner le caractère politique de son altercation. Mais tout de même, il devait rétablir une vérité.

 

- Mais c'est pas moi qui ai été les chercher, ils étaient plusieurs et ils m'ont tendu un piège dans les cachots, expliqua-t-il en serrant les points et en carrant les mâchoires.

 

Pas la peine de préciser que la moyenne d'âge devait tourner autour de 12 ans, jugea Sasha, il se sentait bien assez observé comme ça. Il s'était fait rétamer par des gosses. La honte. Puis avait été sauvé par une fille - russe, autrement plus ridicule. Sa bouche se pinça en une moue amère, mais il retint les mots qui lui venaient. Ce venin qu'il avait parfois dans la bouche lui avait déjà coûté une Carter et il le savait très bien. Alors, il ne dirait rien de plus. Il coinça ses poings contre son ventre et fixa le vide devant lui, jetant juste parfois un regard en coin vers la jeune femme aux cheveux cuivrés. Pendant ce temps, la douleur qui l'avait élancé toute la nuit à sa tempe s'apaisa.

 

- Merci, il balbutia, un peu gêné.

 

Il passa la langue sur la coupure de sa lèvre inférieure : la plaie avait séché et ne picotait plus. C'était la deuxième fois qu'une Carter le soignait, décidément. Il ne se voyait pas dans un miroir, mais ses blessures se verraient sûrement moins, et cela éviterait peut-être aux clients, effectivement, de poser des questions. Le regard de Sasha s'attarda brièvement de nouveau sur Fenella avant de consulter Freya.

 

- Si on me pose des questions, il vaut mieux que je dise autre chose ?

 

Sasha savait que certains avaient commenté le choix de Freya de prendre un réfugié pour travailler dans sa boutique, à cause effectivement du manque de discrétion de certains locaux, qui ne se cachaient pas pour évoquer à haute voix leurs idées politiques - qu'ils fussent ou non au courant de qui il était. Il ne savait pas à quel point on pouvait lui être hostile, mais il avait déjà vu une mère tirer un enfant par le coude pour ne pas qu'il s'approchât de lui, ou des gens qui lui parlaient comme à quelqu'un qui n'avait jamais utilisé une plume de sa vie. Au début, il n'en avait conçu qu'une colère passive, enfermant ces drôles de souvenirs au fond d'une boîte, qu'il verrouillait proprement avant de la ranger au fond à droit de son esprit, histoire de faire comme si elle n'existait pas.

Mais parfois, quand il entendait qu'un client questionnait Freya à voix basse à son sujet, il se demandait dans quelle mesure ces incidents n'apportaient pas, en réalité, du discrédit à la boutique. Alors, que diraient les voisins d'OCQ si on commençait à dire que l'un des vendeurs était un garçon violent à l'école ?

Sasha afficha une moue découragée.

 

- J'vais quand même pas dire que j'suis tombé en cours de vol dans un magasin de Quidditch, grommela-t-il, bougon - petit coup d'oeil vers Fenella de nouveau. Mais j'peux dire que c'est un petit accident avec les hippogriffes. Ils sont souvent un peu turbulents, quand on les maîtrise pas bien.

 

Ce qui n'était pas son cas, mais ça, il n'en dirait rien : il n'avait rien à voir avec les animaux magiques, voyons.

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Freya Carter

Owen Carter Quidditch 24 ans Sang-Mêlé·e Britannique Notoriété

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L'ancien employé, Blaine, aidait rarement Freya le samedi, mais plutôt en semaine. L'Écossais cracmol avait rejoint l'équipe d'OCQ au premier départ de Kate en 2100, pour soutenir son ami d'enfance, Owen Carter. Dernièrement, il venait tenir le magasin quand Freya devait passer du temps à l'atelier, avec les fournisseurs, ou encore en campagne de sponsoring. Il n'avait pas spécialement connu Sasha, croisé quelques fois, et était resté d'un naturel impassible face à ses origines ou son histoire. Fenella se comporte de manière totalement différente, attentive au Slave, intéressée par l'altercation dont il parle.

 

— Tsss, les Serpentard, toujours eux hein, commente-t-elle en pliant ses doigts pour mimer les crochets d'un serpent tandis que Freya inspecte son travail sur les blessures de l'élève. J't'en prie. Quoi, la classe d'Alison ? Première Serpentard depuis un grand nombre de générations chez les Carter, la répartition de la cadette avait posé question au sein du foyer de sorciers écossais. Me regarde pas comme ça, j'suis Serdaigle, les meilleurs. J'parie qu't'es tombé chez Poufsouffle, rétorque l'inconnue en croisant les coups d’œil nerveux de Sasha. 

 

— Gryffondor.

— Ah ! Intéressant...

— J'ai jamais vu un Poufsouffle chercher un job étudiant, ricane Freya, moqueuse envers sa propre maison, oubliant qu'elle-même a fourni des efforts considérables très tôt pour aider son foyer en venant travailler le weekend. Elle hausse les épaules et reprend leur conversation. Donc, ils voulaient quoi, les Serpentard ? T'en as parlé à la Direction ? Pendant ce temps, Fenella attrape un tablier noir brodé OCQ en lettres dorées suspendu derrière la porte qui sépare la boutique de l'arrière-boutique, et l'enfile au-dessus de son gros pull en laine. 

 

— T'as qu'à dire que t'as rangé les battes !
— C'est bien ça ouais. T'as qu'à dire que la poudre d’agressivité sponsorisée par Blackburn est trop efficace. Elle étire ses lèvres en coin, ravie par l'argument, et se redresse à son tour pour saisir son tablier sur lequel s'étale son prénom en calligraphie plus ronde, sous le nom du magasin. Ce faisant, elle en jette un à Sasha. Tiens, regarde c'que j't'ai fait.

 

— La classe ! affirme Fenella quand le sixième année déplie son tablier et découvre son prénom brodé dessus, à côté d'une mention "En Formation". Déso, ça arrive un peu tard, mais j'ai pas le temps avant. Bon j'vous laisse ouvrir j'dois descendre faire un point sur le stock de matière pour Jun. Sasha, tu dois encore mettre les nouveaux badges en rayon, oublie pas. Fen', c'est ok ? Parfaitement ok cheffe ! plaisante l'ancienne-nouvelle vendeuse, visiblement réjouie de passer la journée chez OCQ. 

 

Et tandis que la Poufsouffle emprunte l'escalier de colimaçon qui tourne jusqu'au laboratoire d'invention, Fenella s'empresse de sortir sa baguette pour actionner les lampes et tous les petits objets censés être en mouvement dans la boutique. Dehors, une famille attend l'ouverture, ainsi qu'un duo d'hommes d'environ 25 ans. Pendant qu'elle s'active, la sorcière discute. Alors, t'es bien ici ? C'est cool non ? Freya est cool. Pis c'est l'ambiance Saint Valentin là, c'est doux, j'aime bien, les gens viennent chercher des cadeaux. T'as une chérie à Poudlard ? Ou un chéri hein, j'm'en fous. À 10h pile, la double porte s'ouvre et les clients entrent, animant la boutique d'un brouhaha joyeusement tinté par la folk écossaise diffusée à bas volume. 

 

— Bonjour ! chantonne naturellement Fenella, comme si elle n'avait jamais arrêté de travailler ici. Bonjour Messieurs ! Bonjour, oh, jolie écharpe, tu sais que maintenant on a les modèles qui scandent des hymnes ? Un enfant écarquille ses yeux et la Serdaigle débute son samedi de ventes.