Harry Potter RPG
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Le grand emballement Boutique OCQ, mercredi 27 décembre 2124

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Elliot Blackburn

Homme

25 ans

Né-moldu

Britannique

Avatar de Deb

Modération

Inconscient de Service

Message publié le 04/06/2025 à 14:52

Les Catapultes avaient remporté leur match, l'avant-veille de Noël. Une victoire brutale dont les plus belles actions n'avaient pas manquées d'être commentées par tous les journaux du pays, et quelques magasines sportifs dont Elliot recevait gratuitement les numéros. Il les avait fait parvenir à Charli en guise de cadeau, avec un mot simple griffonné à la va-vite : joyeux noël mec. Charli, comme Elliot avant lui, restait à Poudlard pour les vacances, plus emballé par l'idée de célébrer Noël à Poudlard comme un vrai sorcier plutôt que de rentrer à la maison. Kayla s'en était suffisamment plainte lorsqu'il était passé le neuf décembre souhaiter son anniversaire à Liam. 

- J'en r'viens pas qu'il rentre pas. Ça c'est juste parce qu'on lui a raconté que t'étais pas rentré l'Noël de ta première année tu l'sais ça ? C'est ta faute Elliot.
- Naaaan, tu crois j'devrais lui envoyer une personnalité pour son anniversaire ? Ça pourrait lui servir !
- Ta gueule, crétin. Tu lui as envoyé un truc au moins ou tu t'contente toujours de lui r'filer tes goodies gratos.

- J'lui ai envoyé un truc.

- Gratos.

- T'sais que si j'le pourrissais il en d'viendrait con.

- À peu près comme toi alors ! Écris lui et dis lui d'rentrer pour Noël s'te plait.

- Pourquoi j'ferais ça ? Même moi j'serais pas là pour Noël.

- Tu s'ras pas là ?

- J'ai un match !

- C'est l'vingt-trois connard. Charli m'écrit.

- Balance. Mais comme on va gagner on va célébrer comme des tarés, j'aurais la gueule de bois, nan vraiment j'vous épargne.
- Tu pètes les couilles.
- Ouais, allez faut j'tailles !


Ils avaient célébrés. Assez pour qu'Elliot s'enferme toute la journée du vingt-quatre pour graille des trucs immondes en matant la rediffusion du match. Pas assez pour pas s'emmerder sec le vingt-cinq. Les autres types de l'équipe s'étaient tous tirés pour rejoindre leurs familles évidemment, mais Elliot avait pu compter sur Travis pour venir squatter son canapé avec une console - qui plante une fois sur deux à cause des ondes magiques.

 

- Mec t'savais que Colt s'était tapé Freya ? À Poudlard.

- Hein ? Mais nan. T'sais ça comment ?
- Bah c'est elle qui m'l'a dit.
- À Poudlard ?
- P'tain t'es con. Nan, j'la vois au Centre d'puis qu'OCQ sponso.
- Freya ?

- Nan, Merlin ! Tu suis qu'dalle. Et dégage de ma route là !

- Alors elle est toujours aussi bonne ?

- J'ai dis dégage !
- Tu triches p'tain d'bâtard !
- J'gagne surtout. Allez. Baisé mon gaaaars.

- Quand ça Colt s'est tapé Freya mec ?

- La vierge de fin d'année mec. T'souviens ?

- Mais naaaaaaan !
- Jure.
- Dur.
- Ça va ça date, tranquille.

Assez tranquille pour faire l'objet d'une conversation un vingt-cinq décembre entre couilles quoi. Pas qu'Elliot en ait discuté avec Colt depuis qu'il l'a appris. En fait, Elliot a plus vu Colt depuis un bail. L'mec est en voyage. L'genre long voyage improvisé dont il a pas l'air d'vouloir revenir. Il écrit quand il a l'temps. Bref. Noël passe. Mais l'cadeau ? L'cadeau arrive après Noël. Pas qu'Elliot ait pas reçu d'cadeaux pour Noël. Des tas, qu'il en a reçu. Des cadeaux d'fans épluchés par sa sécurité avant d'atterrir dans son appartement le lendemain de Noël, remballés comme de rien. Il a eu la flemme de les ouvrir. Un seul courrier a retenu son attention, un courrier qu'il avait demandé à mettre en évidence s'il était reçu. Un courrier d'OCQ qu'annonce que son balai est prêt et qu'il peut venir le chercher à la boutique.

Moins de vingt-quatre heures plus tard, Elliot a retrouvé son costume de Nikola Brutcell, dissimulant son apparence aux yeux du monde pour se rendre sur Pré-Au-Lard. Y a foule. Genre il s'attend pas vraiment à ce que y ait foule, mais y a foule. Probablement parce que c'est les vacances. Probablement parce que les gens se ruent toujours sur les commercent après Noël, et avant Nouvel An. Pas qu'Elliot ait vraiment conscience d'un truc pareil. Il peut seulement constater, alors qu'on le bouscule sur le chemin de la boutique. Ça l'empêche pas de s'emballer pour le balai qu'il aura bientôt entre les doigts. Il passe la porte comme n'importe quel autre client, les illusions lui donnant l'aspect d'un gars comme tous les autres, qui regarde ses propres posters le saluer avec nonchalance.

Freya Carter

Femme

25 ans

Sang-mêlé

Britannique

Maître du Pactole

Message publié le 16/06/2025 à 14:24

"Les crédits de 2124 expirent le 22 janvier. Pensez à faire valoir vos gallions avant qu’ils ne se dissipent !" scande une affiche au-dessus du comptoir tandis que la foule se presse entre les rayons d'OCQ. L'effervescence est palpable au 76 Grand-Rue. Certains clients viennent échanger leur cadeau de Noël, déçus d'avoir reçu le t-shirt de la mauvaise équipe, ou des protections trop petites. D'autres sont là pour utiliser le bon d'achat offert par une tante qui ne savait pas quoi choisir, ou juste pour dépenser l'argent économisé toute l'année. La visite à Pré-Au-Lard est un classique des vacances scolaires auxquelles les familles de sorciers dérogent rarement. Le charme du village en hiver profite aux commerces, et Freya ne lâche rien malgré la fatigue accumulée depuis la rentrée.

 

— J'dois prendre la résine de saule argenté en bas, tu vois le brun là qui vient d'arriver ? C'est Elliot. Dis-lui de venir derrière s'te plaît, demande la Poufsouffle à Charlie en désignant Nikola Brutcell. Les bras chargés d'une caisse avec des items à remettre en boutique, la benjamine opine et se précipite au comptoir tandis que Freya emprunte l'escalier en colimaçon, et disparaît. Ali, tu vois le brun qui vient d'arriver ? C'est un héritier de la monarchie française hyper blindax et célibataire il faut l'appeler Monseigneur Munster. J'ai la flemme, j'te le laisse du coup, déclare-t-elle avant d'emporter sa caisse plus loin, à un endroit d'où elle pourra suivre discrètement la scène, si personne ne l'interrompt. Alison fixe l'étranger et rajuste sa frange. 

 

Les sœurs Carter ont encaissé l'absence d'Owen à Noël chacune à leur manière, la déception nourrissant chez elles des émotions différentes, entre résignation, tristesse et colère.

 

Forte d'avoir enfin seize ans, la Serpentard s'approche du joueur gallois sous couverture. Monseigneur Munster, bienvenu chez Owen Carter Quidditch, déclare-t-elle maladroitement en effectuant un genre de courbette. Dans un coin, Charlie se tient le ventre, prise d'un fou-rire incontrôlable. Les clients jettent quelques œillades à l'étrange duo formé par Alison et son interlocuteur. Permettez que je vous escorte humblement vers notre matériel d'exception. Que cherchez-vous exactement ? Les pommettes rouges, l'adolescente s'essayer à franciser son accent, sans grande réussite ; on dirait plutôt qu'elle parle avec une pomme de terre trop chaude sur la langue. Alors que derrière eux, une affiche représente Elliot Blackburn en train de poser torse-nu chevauchant un OCQ500 au milieu des Highlands, elle s'explique. Vous avez besoin d'une perle rare comme notre prochain balai. Ignorez le modèle, les Anglais n'ont pas l'élégance à la Française, vous serez bien plus chic que lui Monseigneur Munster, signale-t-elle en cachant la silhouette musclée du sportif.

 

— Ali, qu'est-c'tu fout ?! interrompt Freya au bout de cinq bonnes minutes de comédie. Hein ? Bah je- viens Elliot, murmure la responsable du magasin qui fait signe au Gryffondor de rejoindre l'arrière-boutique. Alison s'interroge, puis fulmine en découvrant Charlie, toujours morte de rire entre les écharpes de supporters et le présentoir à multiplettes. Putain mais quelle petite- Alison, CAISSE, dépêche. Charlie, reprends-toi il reste moins d'une heure, s'te plaît. Freya referme la porte derrière Nikola sans prendre le temps de vérifier que ses sœurs se soient remises au travail. "Inventaire J-4, fermeture annoncée de deux jours minimum !" chantonne l'horloge accrochée au mur pendant que la rouquine semble faire un point mental dans sa tête. Ça, c'est ok. -ça... c'est demain. ... Ah merde, bon. J'lui dirai après- Elliot, réalise-t-elle soudain en croisant pour la première fois le regard de son ancien camarade de classe. Elle est clairement surmenée. Ça va ? Un peu le speed ici comme tu vois. Bravo pour votre match au fait. Bon on descend ? 

Elliot Blackburn

Homme

25 ans

Né-moldu

Britannique

Avatar de Deb

Modération

Inconscient de Service

Message publié le 16/06/2025 à 20:03

Dire que c'est le bordel serait un euphémisme. La boutique est blindée. Des sorciers de tout âge se faufilant entre les rayonnages, hélant ça et là le personnel. Un personnel intégralement constitué de têtes rousses d'ailleurs, très faciles à repérer dans la masse. L'une d'elle se dirige droit sur lui, nul autre qu'Alison, sans doute envoyée par une Freya débordée. Plus qu'à espérer qu'elle ait pensé à dire à ses sœurs d'éviter de griller sa couverture en public. Elliot s'apprête d'entrée de jeu à la couper, mais la manière qu'elle a de lui tirer la révérence en lui servant du Monseigneur l'arrête net.

 

Il hausse un sourcil incrédule, pas bien certain du délire dans lequel elle vient de l'embarquer, mais plutôt super conscient des dizaines de regards intrigués qui se sont tournés dans leur direction. Est-ce qu'elle le fait exprès ? Y a moyen. C'est-à-dire que c'est super malin. C'est pas comme s'il pouvait faire autre chose que la suivre en prétendant être Monseigneur Munster. Pas au milieu d'une foule pareille, alors que la moindre incartade risque d'attirer sur lui l'attention des fans. Les illusions ont leur limites. Alors bien sûr, Elliot devient Monseigneur Munster, qui qu'il soit. 

 

- Un balai, très chère, quoi d'autre ?

Il estime que Monseigneur Munster est probablement un homme condescendant, si on se sent obligé de lui tirer la révérence. Alison a même pris un accent - lequel, ça reste à définir, mais il l'a jamais entendu autant prononcer les voyelles quand elle parle. Le nom qu'elle lui a donné sonne français. Alors peut-être bien que c'est français. Il a pas essayé de prendre l'accent, lui, parce que Monseigneur Munster c'est sans doute un type assez important pour parler dans un anglais impec. Il tarde pas à s'confirmer qu'elle le fait exprès. Ou alors elle le descendrait pas auprès de Monseigneur Munster, pas vrai ?

- Difficile de voir comment on pourrait être plus chic pourtant, il annonce d'une voix forte, jouant l'insurrection.

Mais plutôt qu'un répondant insolent signé Alison, il n'obtient que l'approbation gênée de cette dernière. Ils sont harponnés par Freya, subitement, et Elliot met une poignée de secondes à comprendre que la dernière de la fratrie, Charlie, se fout complètement de la gueule d'une Alison clairement confuse. Un éclat lui échappe malgré lui, et il fout sa main devant sa gueule pour cacher son air goguenard. Il lui tape son meilleur clin d'œil avant de lever un pouce discret vers la gamine encore pliée en deux. Il la connait pas encore beaucoup, mais il est vachement fan. Désireux de s'éloigner de la foule, Elliot se décide à se planquer dans l'arrière-boutique sans demander son reste.

- Salut à toi aussi Freya, qu'il balance en la regardant s'agiter dans tous les sens, dissipant les illussions les uns après les autres.

Il a visiblement pas un super timing, mais il ira pas s'en excuser. Nan, à la place il se marre en croisant enfin son regard, agitant une main comme pour l'extirper de sa transe de commerçante en train de disjoncter.
 

- J'ai cru comprendre, tu d'vrais penser à diminuer l'café quand même, il annonce parce qu'elle est plus en train de balancer tout ce qui lui passe par la tête seconde après seconde que d'avoir une vraie discussion. J'peux repasser quand t'auras un cerveau en vrai, il termine plus sérieusement. Fin tu m'files mon balai par contre, que j'sois pas v'nu pour décorer.

Il la suit vers le sous-sol, parce que bien sûr qu'elle a déjà commencé à descendre avant même de finir de lui demander s'ils peuvent descendre. L'atelier est comme la dernière fois qu'il l'a vu, en vachement plus envahi. Des odeurs de bois lui percent les narines tandis que ses yeux cherchent déjà le manche tant promis. Il a la même hâte qu'un gamin la veille de noël.

- Bon il est où mon bébé ? Elliot demande en claquant des mains. J'pourrais le tester de suite hein ? Au pire tu m'laisses dans l'coin le temps de gérer l'bordel. J'foutrais pas l'feu promis.

Référence à l'unique fois où Elliot avait indeed foutu le feu en s'exerçant à un sortilège avec elle, niquant à tout jamais le balai d'école avec lequel il s'exerçait à l'époque.

Freya Carter

Femme

25 ans

Sang-mêlé

Britannique

Maître du Pactole

Message publié le 19/06/2025 à 19:02

En dehors d'Elliot , chaque membre de l'équipe des Catapultes de Caerphilly aura bientôt son OCQ500, puis quelques autres célébrités du quidditch choisies pour leur rayonnement parmi la sphère sportive. Freya et Jun doivent distribuer pas moins de 30 balais avant fin janvier, alors l'atelier aux dimensions de cathédrale d'Owen s'en trouve encombré. Après elle sous-traitera certaines étapes de fabrication et ne s'occupera plus personnellement des tests de compatibilité, mais les premiers modèles ont le privilège d'être entièrement assemblés dans le sous-sol grandiose de l'arrière-boutique.

 

Surplombées par des lanternes flottantes, les tables de travail témoignent de tâches interrompues, diverses et variés. Là, un manche en mélèze à moitié poncé, ici des outils de gravure près d'une bague en laiton brossé, au fond quelques plumes abandonnées en pleine taille, et partout, des parchemins remplis de croquis dont certains bougent en silence. Mais le véritable spectacle se passe en l'air, entre les lanternes. 

 

Jusqu'alors distraite et incapable de répondre aux provocations d'Elliot, la rouquine se tourne dans sa direction quand il réclame son balai. Ton bébé ? Essaye de le faire venir, défie-t-elle en donnant un coup de menton vers le plafond. Là-haut, l'OCQ500 montre des signes d'impatience, dessinant des cercles larges, irréguliers, ponctués parfois de feintes nerveuses. Devine quoi, j'crois qu'il s'ennuie, ajoute Freya en souriant. Elle attend depuis longtemps la réaction du Gryffondor qui tient une place particulière au centre de sa vie, quoiqu'il en fasse. Siffle-le, conseille-t-elle en se positionnant à ses côtés pour fixer le balai taillé dans un chêne blanc noueux et dense, portant encore les stries naturelles du bois, comme autant de cicatrices de combattant. Couvert de vernis mat texturé, légèrement bruni, l'engin semble capturer la lumière aux endroits où sa patine tire vers le doré. Chêne blanc, oiseau tonnerre. Les propos de l'aînée Carter confirment l'impression d'apercevoir des plumes immenses mêlées aux branches de la queue imposante du balai, retenues par plusieurs cerclages en alliage de bronze et d'or. Les étriers sont forgés de ce même mélange, inclinés en avant pour un meilleur dynamisme. Au-dessus, un siège couvert de cuir végétal languit d'être chevauché, tandis que les plumes vibrent à l'arrière, arrogantes.

 

Fruit de longues conversations entre le synthétiste et Freya, le balai possède un tempérament incompatible avec l'hésitation. Il toise les deux sorciers en produisant un bourdonnement grave quand la Poufsouffle ricane. On faisait les ajustements la semaine dernière, et il a failli péter les côtes de Jun, il lui faut du répondant, ce qui ne devrait pas poser de problème, a priori, mais sait-on jamais. Ses yeux cernés observent le batteur, surveillant la moindre de ses attitudes jusqu'à ce qu'il enfourche enfin son OCQ500. 

 

— À toi de jouer. Impressionne-moi. Elle enfonce une main dans sa poche, prête à sortir sa baguette au besoin. 

Elliot Blackburn

Homme

25 ans

Né-moldu

Britannique

Avatar de Deb

Modération

Inconscient de Service

Message publié le 20/06/2025 à 12:44

La tête d'Elliot suit le mouvement de Freya pour aviser, sous le plafond, le flottement paresseux de balais joliment sculpté. L'un d'eux se détache du lot, par sa teinte presque ivoire d'abord, mais aussi et surtout par un tempérament que l'on devine hargneux même à plusieurs mètres de distance. Le grand huit qu'il semble dessine contre la voûte est ponctué de brusques embardées, comme s'il cherchait à éloigner les autres, tandis que son arrière-train tressaille d'impatience. Elliot le suit du regard avec l'extase d'un enfant devant des illuminations de noël. Il se fait pas prier pour se soumettre à la proposition de Freya. Porte deux doigts de sa main droite à sa bouche, siffle l'engin d'un seul souffle sonore dont les notes résonnent joyeusement dans l'atelier.

Le balai se fige dans l'air d'une façon presque grotesque, le manche ployé à la manière d'un chien, ses poils vibrants d'indignation. Dans la demie-seconde suivant, il entreprend une brève rotation sur lui-même, file droit vers Elliot à toute allure, et se poste droit et fier à ses côtés. Le manche tourne lentement, comme s'il s'était trouvé sur un piédestal, démontrant de tous les détails de sa texture à son propriétaire. Ce dernier échappe un éclat euphorique, une main tendue pour effleurer le bois de chêne blanc avec une révérence qu'on ne lui connait pas vraiment. L'aspect artisanale laisse entrapercevoir ici et là des divergences de couleur, de vernis, qui ne lui prête que davantage le statut d'objet unique.

Mis en valeur sous des rais de lumière dans lesquels tourbillonnent la poussière, l'intégralité de l'engin semble doué d'une véritable personnalité si familière au batteur qu'il en a la gorge nouée. Pas un mot ne traverse ses lèvres, d'ailleurs, tandis qu'il prend le temps de faire le tour du travail minutieux opéré sur chaque installation. Elliot ressent un lien immédiat tandis qu'il saisit pleinement son balai, un lien plus fort encore que celui qu'il entretient avec sa propre baguette. Il lui fait l'effet d'un vertige aussi terrifiant que parfaitement grisant. Un hoquet de stupeur lui échappe d'ailleurs, parfaitement involontaire. D'un geste, il fait reposer le balai à l'horizontal pour en observer la queue, mélange curieux et fascinant de longs crins enchevêtrés à quelques plumes spectaculaires.

Le balai se redresse de lui-même, brutalement, et se met à bourdonner avec une sévérité qu'Elliot juge insolente. Il éclate de rire. 

- Putain il est parfait.

Incapable d'en détourner les yeux depuis plusieurs longues minutes, le batteur reporte tout de même son attention sur Freya, afficher une gueule saturée par l'euphorie d'un instant dont il compte bien profiter le plus possible.

 

- C'est toi qui m'a impressionné là. Enfin Jun et toi j'suppose, il énonce en toute simplicité juste avant que le balai ne lui frappe sauvagement un mollet. Eh ! Ouais, j'arrive ! Mollo Rodrigo.

Le regard noir qu'il adresse à son propre balai est nuancé d'affection, pourtant. La simple perspective d'enfin grimper sur le modèle taillé sur-mesure l'excite beaucoup trop. Elliot inspire profondément tandis que l'objet se place directement dans la bonne position. À peine s'est-il installé sur la selle, les pieds enfoncés dans les étriers, que le balai s'élance. L'adrénaline pulse immédiatement sous les veines du batteur. Il sent le tempérament du balai sous ses doigts.L'envie d'en découdre. De foncer. De ruer. Le lien prend de l'ampleur alors qu'ils s'élèvent ensemble pour se jauger l'un et l'autre, pour le meilleur ou pour le pire. L'hésitation n'existe pas, alors que dans une série d'embardées sévères, Elliot provoque le manche pour le forcer aux figures qu'il a maintes fois réalisées par le passé.

Les choses ne se passent pas exactement comme prévues, cependant. À la volonté d'Elliot se confronte un balai doté d'une personnalité propre. C'est un véritable rodéo qui prend forme sous les voûtes régulières du sous-sol de l'OCQ. Les autres balais flottant jusque là tranquillement, s'écartent. Électrisé, Elliot doit contrecarrer des sursauts imprévus, manque plusieurs fois de se faire envoyer dans le décor sans cérémonie, mais il tient bon. Au bout d'un moment, il a même l'impression de pressentir les envolées brutales avant même qu'elles n'adviennent. Ancré dans l'instant, galvanisé par le conflit, il se met à rire brusquement alors qu'il réalise qu'aucun d'eux ne pourra jamais gagner. Qu'aucun d'eux ne pourra jamais perdre non plus.

La foudre de l'Oiseau-Tonnerre lui picore les doigts.
Il apprend à suivre son courant incendiaire, brutal, hasardeux.
Comme un surfeur se laisserait porter sur l'océan.

- Putain c'est l'feu !

Freya Carter

Femme

25 ans

Sang-mêlé

Britannique

Maître du Pactole

Message publié le 29/06/2025 à 13:20

Fille d'Owen Carter, la jeune Freya était prédisposée à suivre les pas de son père dans le quidditch, elle-même particulièrement douée sur un balai. Les recruteurs de talents des ligues suivaient sa progression avant celle d'Elliot, rien que grâce à son nom de famille, sans qu'elle n'ait encore l'âge d'intégrer les équipes scolaires de Poudlard pour briller. Poursuiveuse au départ, et très vite en route vers une carrière d'attrapeuse, la rouquine a éloigné d'elle-même toutes les opportunités dès lors que sa mère a disparu. Elle a refusé un poste dans l'équipe de Poufsouffle, partagée entre l'école et Pré-Au-Lard, a tourné le dos aux chasseurs de têtes et c'est mieux comme ça

 

La voie d'Elliot n'a d'enviable que le temps qu'il passe sur un balai.

Freya n'aurait jamais supporté le reste. 

 

Elle l'admire, heureuse pour lui, attentive depuis le début à sa progression, match après match, d'une équipe à l'autre. Aujourd'hui encore, l'aînée des trois filles Carter sent bien qu'il a fait une place qu'elle n'aurait pas pu assumer. Un sourire un peu con aux lèvres de le voir prendre en main l'OCQ500, Freya vit le bonheur d'Elliot par procuration.

 

Le batteur des Catapultes de Caerphilly peut apprécier son travail à sa juste valeur, et se rendre compte du bouleversement que va provoquer l'arrivée des nouveaux balais Carter sur le marché du sport volant. Sentir la reconnaissance d'Elliot donne des ailes à Freya. Elle oublie un instant la fatigue des dernières semaines, des dernières années. Une chaleur douce au fond du ventre, elle se concentre pour graver l'image dans sa mémoire, bien consciente qu'il s'agit d'une miette de pain au cœur de la vaste vie de son égérie.

 

L'exclamation du brun réveille l'ancienne Poufsouffle qui saisit alors son propre OCQ500, en chêne blanc aussi, moins tape-à-l'œil cependant. En trois secondes, elle s'élève à la hauteur du prodige, baguette rangée. Tu vas pas te contenter du plafond quand même ? demande-t-elle sur le ton du défi. Ses doigts envoient un sortilège à la penderie faisant office de passage vers les souterrains de Pré-Au-Lard, et Freya virevolte autour d'Elliot. Passe devant, prends ta revanche ! Elle rit, l'esprit léger, la sensation d'avoir douze ans. Son balai donne des à coups, impatient, et la rouquine dessine de grands lacets pour l'apaiser en attendant que le Gryffondor ne fonce droit vers les portes ouvertes du meuble. Son rythme cardiaque accélère, ses phalanges serrent le manche. Elle est prête à suivre Elliot. 

Elliot Blackburn

Homme

25 ans

Né-moldu

Britannique

Avatar de Deb

Modération

Inconscient de Service

Message publié le 09/07/2025 à 14:30

Un sourire large pour seule réponse, Elliot fait s'affaisser le manche de son balai flambant neuf. D'un élan brusque, il s'engouffre à l'intérieur de l'immense penderie faisant office de passage vers les sous-terrains. Freya suit le mouvement, perchée sur une autre de ses créations. Ce n'est que la seconde fois que le batteur s'aventure dans les couloirs labyrinthiques, qu'il sait jalonnés de tunnels parfois privés. Il n'est pas question de ralentir pourtant. De sa dernière expérience en sous-sol, il retient l'information capitale d'esquiver tout ce qui ressemblerait de près ou de loin à une porte, un portail, une trappe. Désireux de mesurer la pleine puissance de l'engin qui sera sien pour tous les entrainements et matchs à venir, Elliot se presse donc d'un corridor à un autre sans démontrer de la moindre hésitation.

 

Par précaution, et malgré leur naturel esprit de compétition, Freya et lui demeure à bonne distance, histoire d'éviter de valdinguer contre un mur. Ils se retrouvent occasionnellement au détour de virages particulièrement serré pendant lesquels ils prétendent se courser. Au terme de plusieurs longues minutes, l'aînée Carter le hèle, le force à ralentir pour lui passer devant et lui montrer la voie. Un sortilège suffit à leur ouvrir un passage, déversant brusquement la lumière du soleil à l'intérieur des couloirs. Elliot n'a pas le temps de se méfier d'un éventuel gobelin enragé leur tombant à nouveau dessus qu'ils s'extirpent des sous-terrains. L'un, puis l'autre déboule à découvert, sous une tempête de ciel bleu, à plusieurs kilomètres du village.

La trappe, dissimulée sous les racines d'un chêne peut-être bicentenaire, semble perdue au beau milieu de la Lande, loin des regards curieux de potentiels promeneurs.

Elliot pousse un cri joyeux alors qu'il réalise pouvoir pleinement profiter du balai à présent qu'ils sont à l'air libre. Ses figures prennent de l'amplitude, l'OCQ visiblement aussi déchainé que lui devant le terrain ouvert qui le laisse s'exprimer entièrement. Assuré par l'espace dont il dispose, Elliot vient plusieurs fois chercher des noises du côté de Freya. Leur engin respectif semble grandement apprécier le jeu, réagissant parfois avant leurs propriétaires pour mieux se tourner autour. Leurs rires résonnent absurdement sous un vent tranquille, comme s'ils étaient subitement redevenus deux enfants, galvanisés par un surplus de sucre et l'excitation d'un premier cours de vol. Freya s'est toujours assez démerdé sur un balai pour qu'Elliot s'imagine qu'elle deviendrait, comme son père, une grande joueuse de Quidditch.

À bonne hauteur, Elliot est convaincu de percevoir au loin le dessin presque effacé des tours du château. Une pensée pour Charli, qui découvre à son tour les merveilles de Poudlard pour la première fois cette année, le sort de l'instant. Il reste flotter tout là-haut, et réalise presque à retardement que le balai s'est arrêté de lui-même avant même qu'il n'y pense pour les laisser vagabonder au gré des courants aériens. Tranquillisé peut-être par l'absurde chevauchée qu'ils viennent de réaliser de la boutique jusqu'ici, il semble aussi détendu que son propriétaire. Elliot lâche le manche, et l'engin s'adapte pour ne pas lui laisser le temps d'avoir même une microseconde de perte d'équilibre. Sans doute que ça ne demanderait presque aucun effort de se foutre debout dessus en véritable funambule, à ce stade.

 

- P'tain j'suis bluffé, il énonce à Freya. Dingue ce truc.

Freya Carter

Femme

25 ans

Sang-mêlé

Britannique

Maître du Pactole

Message publié le 11/07/2025 à 13:01

Elle voudrait qu'il ne s'arrête plus. Qu'il vole jusqu'au-delà des frontières, et qu'elle le suive, laissant tout derrière. L'air glacial d'Écosse peut bien lui mordre les joues, Freya s'en fiche, riant aux éclats tandis que son coeur s'emballe une fois encore. Les chants de Noël diffusés h24 en boutique l'ont rendue mièvre, ou l'était-elle déjà avant ? C'est pas de sa faute si Elliot a toujours la bouille de leurs treize ans lorsqu'il la taquine, pas de sa faute s'il la ramène à l'âge où n'importe quoi était possible, pas de sa faute si à ses côtés elle se sent heureuse, comme avant. Jouant des coudes et des épaules avec le batteur, la rouquine entend son corps réclamer plus. Plus de frôlements, plus de contacts - aussi brusques soient-ils parfois - plus de regards échangés et le monde qui disparaît autour.

 

Est-ce qu'on appelle ça l'amour ?

Dans son cas, c'est plutôt une malédiction.

 

Les balais se calment, les souffles s’apaisent, mais Freya vient de reprendre une dose dangereuse à proximité du brun. Elle est accro, soyez-en sûrs. Elle plane, littéralement. Son esprit imagine l'impossible, loin de penser à la descente sévère qu'il faudra encaisser ce soir, demain, lorsqu'il aura disparu et qu'elle ramassera les miettes de ses souvenirs pour affronter le vide qu'il laisse à chaque fois.

 

Leurs jambes au repos, les OCQ500 à faible allure, ses bras libres, l'aînée Carter rend son sourire au Gallois, une lueur de fierté au fond de ses yeux fatigués. En match, ça va être fou. On a déjà programmé six mois de fabrication avec Jun là, on a des contrats de partout alors qu'on montre juste des prototypes quand on démarche les équipes, informe-t-elle, soulagée d'avoir réussi son pari, à presque rien d'assurer un retour au succès familial dans l'univers du quidditch. Le batteur risque d'y gagner aussi en notoriété, pour un peu que la sphère des entraîneurs nationaux commence à s'intéresser au joueur qui a eu le privilège d'être le premier à chevaucher un 500.

 

Plus bas, sous les nuages et la brume, Pré-Au-Lard et sa campagne frissonnent, et le château attend la fin des vacances, protégeant les élèves restés en son sein jusqu'à la nouvelle année.

 

— T'as eu un bon Noël ? T'as réussi à te reposer ? questionne Freya, sincèrement soucieuse des conséquences du rythme de son égérie, et des répercussion de la pression qu'il subit au quotidien. Elle observe Elliot sans oser laisser trop traîner ses yeux sur son profil ravageur. Elle avait secrètement espérée qu'elle le trouverait moins beau en grandissant, que ça l'aiderait à tourner la page, mais devinez quoi ; il est craquant. L'aînée rabat ses cheveux chaotiques en arrière, ces derniers qui reviennent aussitôt lui lécher les joues et le front, comme si son visage était une torche rousse, flamboyante. Pour nous c'est joker, ça a fini avec Charlie en pleurs et Alison en fugue, j'veux oublier ça, confie-t-elle honteusement. Son regard balaye la mer blanche qu'ils survolent, un soupir au bout des lèvres. Il faudra bientôt rentrer. D'ailleurs Elliot, tu sais c'qu'il se passe entre Alison et Spike Ryder ? J'veux dire, j'me doute de c'qu'il se passe hein. Mais des fois elle dit des trucs juste pour m'emmerder, alors j'sais jamais c'qui est vrai. Tu l'sais toi ? Il en parle ? 

Elliot Blackburn

Homme

25 ans

Né-moldu

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Message publié le 17/07/2025 à 12:01

Elliot braque un sourire fier dans la direction de Freya. Elle est loin, l'époque de leur adolescence. Perchés comme ils sont dans les hauteurs, ils sembleraient presque retrouver la complicité qui les liaient alors. Une complicité simple et vraie. La disparition de Kate Carter, couplée au départ précipité d'Elliot pour le club des Catapultes, ont haché menue cette réalité - finalement très éphémère. Dix ans ont passé. Elliot considère leurs retrouvailles aussi surréalistes que brillantes.

 

- Ouais, ouais. On a célébré la victoire avec les gars, pis l'vingt-cinq Travis est v'nu joué à la console à l'appart. C'était cool. Toi ?

Bien sûr, Freya a passé son noël en famille. Il a toujours du mal à se faire à l'idée qu'elle ait pris la place de ses propres parents. Pas parce qu'ils sont morts. Juste parce qu'ils ont disparu. À l'époque, Elliot avait pas pensé que Kate Carter reviendrait jamais. Pas plus qu'il s'était imaginé qu'Owen lâcherait complètement ses filles pour se mettre à sa recherche, au point de léguer toute la responsabilité à Freya. À l'époque, il vivait un rêve devenu réalité, et les préoccupations de son ex petite-amie étaient loin d'être une priorité. Il s'agissait de prouver qu'il était à la hauteur du poste qu'on venait de lui confier, du contrat à plusieurs milliers de gallions, du maillot légendaire des Catapultes, des types plus âgés qui le regardaient de haut parce qu'il sortait de Poudlard sans autre talent que celui d'être doué sur un balai.

 

- Ohw. Désolé pour toi, il grimace. S'est passé quoi ?

L'absence de Kate et d'Owen Carter n'y est sans doute pas pour rien. Elliot est plus l'adolescent de quinze ans qu'il était. Il se renseigne pas beaucoup sur l'actualité, mais il sait pertinemment que ni l'un ni l'autre ne sont rentré à la maison comme les filles Carter doivent l'espérer. Il sait pas ce que c'est, et il saura jamais. Mais il est encore capable d'imaginer.

 

- Il en parle pas nan, Elliot balance au sujet de Spike et d'Alison, pas bien certain de la réponse qu'il devrait donner. Fin après ils sont ados et ils s'voient, j'pense que t'as pas b'soin d'un dessin, il hausse les épaules avec un sourire qui lui creuse une joue. L'autre jour il m'a demandé s'ils pouvaient squatter mon appart pour célébrer son anniv ou j'sais pas quoi. J'ai dit non, il annonce spontanément en voyant la gueule de Freya. Pas envie d'me taper l'ménage derrière. Les deux mains levées, il hausse les sourcils avant de secouer la tête. Z'ont du s'trouver un autre endroit pour faire ce qu'ils avaient à faire si c'est ta question.

Un rire lui échappe. Freya est visiblement pas prête pour ces conneries. Faut dire, à l'âge d'Alison, personne aurait pu soulever sa jupe d'uniforme même pour s'amuser. Pour elle, le sexe, c'est un truc sérieux. Il est bien placé pour le savoir.

 

- Ils font qu's'amuser j'pense. Y a pas d'mal à ça. C'est naturel ok ? C'est des ados. Joue pas les daronnes ou elle va t'détester. T'as qu'à lui foutre des potions d'contraception dans sa chambre discrétos, j'sais pas.

Elliot a jamais eu de mal à parler de ce genre de délire, contrairement à Freya. Sans doute ce qui fait qu'elle a jamais voulu finalement. Si Colt a fini par lui prendre sa virginité en septième année, c'est qu'il a su faire les choses différemment. Peut-être bien que c'était sérieux. Peut-être bien que c'est ça qui emmerde Elliot, dans l'fond. De se dire que si Freya a bien voulu avec son meilleur pote, c'est pas juste parce qu'elle voulait répondre à un foutu pari débile de leur adolescence. Qu'elle ait pu trouver chez Colt un truc qu'elle a jamais trouvé chez lui.

Freya Carter

Femme

25 ans

Sang-mêlé

Britannique

Maître du Pactole

Message publié le 18/07/2025 à 12:18

Voler au-dessus de Poudlard est légal, contrairement à d'autres zones que les sorciers doivent éviter en balai pour rester discret aux yeux des moldus. Le contrôle des périmètres aériens demeure un sujet complexe depuis sa mise en oeuvre avec la création du secret magique. Peu d'usagers connaissent l'ensemble des règles sur le bout des doigts, et les sanctions amènent leur lot de protestations. Dans le ciel de Pré-Au-Lard et ses alentours, Elliot et Freya ne risquent rien. Travis ? Oh, cool, répond la rouquine au batteur, en revoyant le portrait des 4 garçons lorsqu'ils traînaient ensemble sur les chemins du parc de l'école. 

 

L'intérêt soudain d'Elliot pour son réveillon de Noël surprend l'aînée Carter. Elle le fixe, un peu confuse, et cherche à rassembler l'histoire tandis qu'un groupe de hiboux passent sous leurs pieds. On a gardé les charities de ma mère, donc le 24 on rejoint une maraude sociale avec les filles et on distribue des repas et des petits cadeaux aux personnes qui peuvent rien se payer, elle lui a sûrement déjà raconté cette partie lors de leur adolescence, mais prend le temps de répéter, consciente que le Gallois n'a pas pu tout retenir depuis Poudlard. Bref normalement mon père nous accompagne et c't'année Alison a décidé que puisqu'il se fiche de nous, elle se ficherait aussi de lui, et de Maman, et qu'elle en avait marre d'être bloquée le 24 décembre à cause d'eux. Et j'la connais, c'est juste par principe, parce que la maraude et les charities, ça la touche quand même tu vois. Élevées avec la sensibilité de Kate et la générosité d'Owen, les sœurs Carter ont baigné très tôt dans la philanthropie. 

— Ça a fini en hurlements, Alison qui se barre j'sais pas où, la petite en larmes, ambiance de merde quoi. Son regard dérive au loin, en direction du paysage froid et blanc. L'Écossaise a vécu cette énième dispute comme un énième échec face aux responsabilités qu'elle endosse. Elle soupire lourdement. J'veux même pas savoir c'qu'elle fera avec le permis de transplaner à ce rythme, ajoute-t-elle, l'impression désagréable d'avoir une famille brisée en morceaux au fond du ventre. Alison finira par disparaître à son tour, et les Carter n'auront rien su faire pour la retenir.

 

La suite est loin de rassurer Freya qui écoute Elliot sans cacher son exaspération. Sérieux ? Le joueur de quidditch s'en amuse presque. Un peu plus et c'est elle la vieille aigrie. Elle opère un virage en ramenant une main sur le manche de son balai, les joues rouges, mordues par le froid, la frustration, et l'indignation. Et ils peuvent pas se contenter de se rouler des pelles comme les gens de leur âge ? Ils ont quin-seize ans, c'est pas tant naturel hein, c'est hyper jeune ! L'idée même qu'Alison puisse démarrer sa vie sexuelle en cinquième année offusque sa grande sœur, bien ailleurs lorsqu'elle avait seize ans. J'te jure heureusement que Charlie est plus intelligente sinon elle l'embarquerait dans ses trucs de magazines. Elle a besoin de prouver quoi exactement là ? Qu'elle est adulte ? Y'a d'autres moyens hein. Agacée, Freya foudroie l'air goguenard d'Elliot d'un regard oblique avant de piquer vers la cime des arbres d'une forêt bordant la région de Pré-Au-Lard. La mer blanche prend des allures de lac vert et l'odeur des sapins transperce l'hiver. 

 

— Elle me rend dingue, j'la comprends plus du tout depuis c't'été. 

Elliot Blackburn

Homme

25 ans

Né-moldu

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Inconscient de Service

Message publié le 22/07/2025 à 19:58

Y a toujours eu un fossé invisible entre eux. Des différences nettes, flagrantes, comme autant de raisons de ne rien avoir à faire ensemble. Aux accents gallois d'un né-moldu qui a grandi dans un foyer précaire où règne insultes et violence, ceux plus fleuries d'une écossaise née de parents sorciers connus, relativement aisés. La famille d'Elliot a reposée sur les charities des années durant, faute de pouvoir payer le strict nécessaire à leurs six enfants. Alors bien sûr, lorsqu'il a su que Freya faisait partie de ces gens de l'autre côté de la barrière, il n'a jamais creusé le sujet.

Par honte.

Une honte qui le suit jusqu'à l'heure d'aujourd'hui. Des cadeaux de fans qu'il reçoit chaque année, Elliot en fait parvenir une majeure partie à celles et ceux qui ne pourraient jamais se les offrir. Un geste parfaitement anonyme, qu'il couvre sous le prétexte de vouloir se débarrasser de tout un tas de choses inutiles. Alors, pour toute réponse au drame de Noël qui a secoué la famille Carter, Elliot n'a qu'une réponse à offrir, éternelle, qui refuse de le faire tremper de près ou de loin dans ce genre d'évènement dont il préfère se tenir loin.

 

- Mh. J'vois.

Ça craint en vrai. La situation de la famille Carter. Il a refusé de s'en rendre compte quand il était jeune. Parce qu'il était jeune. C'est difficile de pas l'voir aujourd'hui. Il a beau avoir très peu de contact avec ses parents, avec ses frères ou Kayla, mais il en a quand même. Il pourrait pas faire sans. Même qu'ils fêtent pas noël ou les anniversaires, ils sont là quand y a besoin. Les parents Carter sont pas là quand y a besoin. Ça crève les yeux. Y a que Freya. Freya qu'est là pour Alison, et pour Charlie, comme si elle avait pris le rôle de leur mère disparue, pis même de leur père aussi. Il sait pas quoi en dire. Il a jamais su. C'est pas comme s'il avait jamais eu ce genre de problème.

Il s'est émancipé de toute la famille depuis tellement de temps qu'il a parfois l'impression qu'il en a jamais vraiment eu. Du moins il aime bien s'en persuader.

- Meuf c'est normal à c't'âge, Elliot balance avec nonchalance. Je jure.

Freya faisait juste partie des nanas qui s'en carraient parce qu'elle avait mieux à faire. Mais il peut certifier que c'était vraiment pas le cas de pas mal des autres filles de leur promo.

 

- Z'êtes différentes. C'est pas si grave. La famille c'est comme ça.

Un putain de bordel désorganisé. Toujours il a connu ça. C'est jamais passé avec Connor, mais c'est passé avec tous les autres. Aucun des garçons Blackburn se ressemble. Mais dans l'fond, ils se captent. Y compris Kayla. Les seuls avec lesquels c'est jamais passé pour lui ? Ses parents. Elliot hésite quelques secondes avant d'enchainer, en appui sur son balai.

- T'es sa sœur, pas sa mère, Freya. Elle essaie peut-être de jouer les adultes parce qu'elle t'as vu faire pareil à son âge. Même si clairement elle a pas envie d'être la même adulte que t'es devenu. T'peux pas lui en vouloir pour ça.

Freya Carter

Femme

25 ans

Sang-mêlé

Britannique

Maître du Pactole

Message publié le 25/07/2025 à 17:28

Les leçons de morale d'Elliot sonnent étrangement aux oreilles de Freya. Déjà en octobre au Pays de Galles, le batteur lui a conseillé d'arrêter d'être la mère d'Alison, comme si c'était aussi simple. Comme s'il comprenait quelque-chose aux relations entre l'aînée Carter et ses deux petites sœurs. "Même si clairement elle a pas envie d'être la même adulte que t'es devenue." Mh, rétorque la rouquine, vexée par le sous-entendu.

 

Les deux mains accrochées au manche du balai, elle prend la route du retour, un rire amer aux lèvres. Nan bah c'est clair. C'est clair que j'la fais pas rêver. Travailler un nombre d'heures incalculable pour finir toujours coincée au magasin du matin au soir, en pantalon cargo tâché d'huile nourrissante et de crème à polir, et se taper encore des weekends à remplir la paperasse en surveillant les devoirs et l'état mental de Charlie, bien sûr, qui voudrait de cette vie ? T'as raison, concède Freya, une mine dégoûtée ourlant légèrement ses lèvres tandis que son balai dessine des cercles au-dessus de la trappe camouflée dans l'entrée d'un terrier bordé de fougères cristallisées par le froid.

 

— D'ailleurs ma vie de con m'attend, on va rentrer. Elle ponctue sa phrase d'un geste du menton pour désigner l'ouverture vers laquelle pique déjà son OCQ. Les doigts de la Poufsouffle ont à peine de le temps d'ouvrir le passage que son corps s'y engouffre, suivi par le balai d'Elliot encore rattaché émotionnellement à l'atelier.

 

Leur retour est moins jovial que l'aller, des pensées intrusives envahissant l'esprit de Freya. Elle voit sa sœur céder aux avances de Spike et n'importe quel autre garçon de l'école (ou de l'équipe), et elle entend le brun affirmer que "c'est normal". Elle s'interroge sur la manière dont Elliot la voit, elle-même, après ça. Elle qui évite tout simplement de réfléchir à sa vie, ou plutôt à sa non-vie, et qui avance, évitant de poser la moindre question d'ordre de développement personnel, sous peine de s'écrouler immédiatement. 

 

Les balais connaissent le chemin et appréhendent chaque virage avec fluidité. En accompagnant seulement le mouvement du manche, zigzaguer au milieu du dédale est d'une facilité enfantine. Sans que la sorcière de s'en rende compte, ils atteignent déjà les portes du placard et l'atelier.

 

Descendre du balai donne une impression de lourdeur à laquelle la fille d'Owen est habituée. Elle abandonne son OCQ en lévitation, et souffle en remettant ses cheveux en arrière. Déso pour l'humeur, j'suis fatiguée. Ça ne l'empêche pas d'ouvrir un tiroir rempli de parchemins et d'y chercher le contrat qui lie le joueur à l'objet. Déroulant sur un plan de travail une feuille dupliquée en trois exemplaires, elle dévoile un texte pré-signé par le président des Catapultes de Caerphilly et le manager de l'égérie. Manque plus que ton autographe et tu peux repartir avec, explique la rouquine avant d'attirer une plume entre ses phalanges, qu'elle tend à Elliot.

 

— Tu le testes en entraînement et tu m'fais tes retours fin janvier, on le modifiera s'il faut. Délaissant le brun face aux contrats, elle s'éloigne vers l'escalier. J'arrive, dit-elle en commençant à monter les marches 3 par 3.  

 

Il suffit de quelques minutes pour faire réapparaître Freya, un peu essoufflée bien qu'athlétique, une boite moyenne et cubique emballée de papier kraft dans les mains. On n'avait pas dit si on se faisait un cadeau ou pas, mais j'ai ça pour toi. Elle lui donne en sentant son coeur frapper contre sa poitrine, soudain incertaine. 

 

— C'est pas grand-chose, j'sais que- rien. J'me tais. Combien de fois a-t-elle hésité, convaincue qu'il n'était plus hanté par les mêmes souvenirs qu'elle ? Sous l'emballage, le carton contient un mug rénové, dont les fissures traversent la céramique ça-et-là comme d'autant d'éclairs. Une note l'accompagne : "Tu le voulais tellement, maintenant il est à toi. Prends-en mieux soin qu'à l'époque ;) Joyeux Noël. Tendrement, Yaya.

 

Ce mug, c'est un cadeau de Kate à Owen, puis d'Owen à sa première fille, Freya, pour l'accompagner à Poudlard. L'objet vintage, beige, un peu tordu, possède la particularité de faire pousser des moustaches de chat à quiconque enfonce son nez à l'intérieur pour boire. Un sortilège très populaire aux État-Unis mais rare en Écosse dans les années 2100. Ce mug, c'était aussi l'obsession d'Elliot dès qu'il squattait la table des Poufsouffle au petit-déjeuner. Ou alors c'était juste un moyen d'attirer l'attention de Freya.

 

Un matin d'hiver lors de leur quatrième année, il s'était exclamé à propos du résultat d'un match de Quiditch, et avait fait voler en éclats la céramique. S'en était suivi un silence retentissant. Pourtant aujourd'hui, l'objet semble recomposé, et rempli d'un sachet de chocolat en poudre et de mini-guimauves. C'est un artisan du Chemin de Traverse qui me l'a récupéré y'a 5 ou 6 ans, j'avais gardé tous les morceaux, confie la jeune femme, un sourire nostalgique déformant ses tâches de rousseur. Mais en fait, à chaque fois qu'elle l'utilise, elle pense à Elliot. 

 

— J'sais qu't'as pas besoin d'un mug. C'est juste pour le souvenir. 

C'est juste pour le message.

Elliot Blackburn

Homme

25 ans

Né-moldu

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Inconscient de Service

Message publié le 25/07/2025 à 19:46

Un truc est pas passé. Clairement genre. D'abord le visage de Freya s'est fermé. D'un coup sec, exactement comme une porte. Mais une jolie porte. Elliot fronce les yeux, pas bien sûr de comprendre, encore moins certain de la façon dont il devrait réagir.

 

- Huh ?

 

C'est à peu près le seul truc qui lui vient, quand Freya parle de retourner à sa vie d'con. Grosse inspiration. Faut dire qu'il a jamais pensé que Freya avait une vie d'con, alors ça sort vraiment d'nulle part. Pis il a pas l'temps d'élaborer, parce que Freya retourne apparemment vraiment à sa vie d'con, perchée sur son balai à s'lancer au travers du passage dans l'sens inverse, le plantant là... comme un con. Sous lui, son balai saute un peu, comme dans l'anticipation d'un nouveau départ, et il s'met en branle à son tour pour suivre l'itinéraire sagement. Forcément il se refait la conversation. Dans les grandes lignes quoi. Freya qui parle de sa famille. De Noël. D'Alison qu'essaie de devenir adulte. L'conseil bancal qu'il a tenté de donner en demi-teinte.

Il voit pas.

Genre vraiment pas.

Ça l'emmerde un peu. L'ambiance est bizarre alors qu'ils débouchent de nouveau dans l'sous-sol d'OCQ. Il le sait très bien que l'humeur soudaine de Freya a rien à voir avec la fatigue, parce qu'elle était fatiguée d'entrée d'jeu, et que ça l'a pas empêché de s'éclater sur le balai. C'est un truc qu'il a dit. C'est toujours un truc qu'il dit. Ironiquement, ça a toujours été leur problème, et ça a visiblement pas changé, même après toutes ces années. Elliot saisit l'contrat d'un geste machinal pour y apposer sa signature sans même le lire, sans même réfléchir. C'est pas sa priorité. L'truc c'est qu'il a à peine roulé l'contrat pour le foutre dans sa poche que Freya s'est déjà tirée. Remontée dans sa boutique, où on l'attend vraisemblablement, parce qu'il a pas débarqué au meilleur moment.

Rien l'temps d'dire. Rien l'temps de faire. L'ambiance à plat comparé à précédemment, alors qu'ils se coursaient dans les tunnels en s'marrant.

Elle revient. Il capte à retardement qu'le j'arrive s'adressait à lui, et pas à son personnel. Elle débarque pas les mains vides. Elle a un paquet dans les mains. Un cadeau. Il se sent con instantanément, parce que non, il avait pas prévu qu'ils allaient s'faire des cadeaux. Il le récupère dans le silence le plus total, avec l'impression d'être le dernier des enculés. Il a même pas envie d'l'ouvrir.

 

- J'ai heu... rien pour toi, il s'entend dire. Désolé.


Plus pour se distraire qu'autre chose, il se met à déballer l'bordel. C'est pas bien gros. Ça se dévoile rapidement. Un rire l'échappe alors qu'il reconnait l'objet. L'truc est tout droit tiré d'une époque révolue. Le putain d'mug. Le putain d'mug à moustaches. Ça le faisait marrer. Pis c'est devenu un prétexte comme un autre de venir s'installer près d'Freya à tous les putains d'petit déjeuner pour s'faire pousser la moustache. Il a toujours trouvé ce mug fun. Mais l'mug a jamais été la raison pour laquelle il venait voir Freya tous les matins. Il a visiblement été réparé. La note fait louper un battement dans sa poitrine. Il sait pas vraiment quoi dire. Un sourire collé à la face, il se contente de se pincer les lèvres en le faisant tourner comme pour l'observer sous toutes les coutures.

 

- Putain. Relique de l'ancien temps c'truc, il balance avec une nonchalance qu'il ressent vraiment pas, les oreilles peut-être un peu rouges, et les yeux brillants. T'sais que c'était pas c'mug que j'voulais tellement à l'époque hein ? Il continue sans vraiment de filtre. C'était une excuse pour v'nir te voir.

C'est plus simple de parler d'tout ça avec dix ans d'recul, parce qu'il l'aurait jamais admis à l'époque. Il a une grimace, quelque chose entre une moue et un sourire, alors qu'il s'appuie contre le plan de travail derrière lui.

 

- Merci. C'est l'meilleur cadeau d'Noël que j'ai eu.

Le regard planté dans celui de Freya, il pourrait pas être plus sincère. Tous les autres présents qu'il a reçu sont des présents de ses fans. Des trucs dépourvus d'histoire, ou de souvenir.

- J'sais pas c'que j'ai dit tout à l'heure, Elliot enchaine sans transition en déposant le mug près de lui sans pour autant le lâcher. Mais c'est pas c'que je voulais dire. Genre... j'trouve pas que t'as une vie d'con. Loin d'là. Ok ? Pudique, mais incapable de rester sur un truc pareil, il insiste. J't'admirais déjà vachement à l'époque, et c'est toujours le cas aujourd'hui.

Freya Carter

Femme

25 ans

Sang-mêlé

Britannique

Maître du Pactole

Message publié le 26/07/2025 à 09:51

Elle n'avait pas imaginé qu'Elliot lui offrirait un cadeau, alors elle n'est pas déçue. C'pas grave, répond Freya en regardant fébrilement son ancien petit ami arracher de papier kraft qui recouvre la boîte en carton du mug. Il pourrait se foutre d'elle, étirer un faux sourire et balancer l'objet dans une poubelle en rentrant chez lui. Elle pense au pire car ça l'aide à garder la tête froide. Mais la rouquine décèle bien l'étincelle nostalgique au fond des yeux du brun. Lorsqu'il saisit délicatement l'objet, elle voudrait devenir un mug, et avoir le droit à son tour à autant d'attention de la part du batteur. Au moins ça à l'air de lui plaire, se rassure-t-elle intérieurement jusqu'à ce que son coeur ne bondisse aux paroles d'Elliot.

 

Si la différence de température entre l'extérieur et l'intérieur avait déjà rougit ses joues, les voici écarlates ; un vrai phare écossais. Ah. Bin, j'te le reprends s'tu veux, souffle l'aînée Carter soudain dépourvue de répartie. Mais il prétend que c'est son meilleur cadeau de Noël cette année, et arrache un sourire soulagé à la jeune femme qui retourne sur le terrain de l'ironie malgré elle. I't'fallait pas grand chose, un mug à moitié pété quoi. Elle coince une mèche épaisse de ses cheveux derrière son oreille, le coeur en chamade. T'es ridicule, se résonne-t-elle en soufflant discrètement. "À l'époque", il a dit "à l'époque", alors, redescends sur terre Freya

 

À l'époque, il l'a eue, sa Freya. 

Il lui a réservé le même sort que le mug, sauf que c'était pas un matin au petit déjeuner. 

Elle avait enfermé les morceaux dans une boîte.

Plusieurs ont déjà fouillé depuis, mais personne ne l'a réparée.

 

Elliot ouvre la boîte. Elliot ouvre les portes que Freya referme. Et Elliot continue d'aller voir ce qu'il reste des morceaux vieux de dix ans, coincés là-dedans. Ok bah- bah quoi ? Est-ce que ça ressemble pas aux seuls mots qu'elle avait besoin d'entendre aujourd'hui ? Est-ce qu'elle n'a pas rêvé qu'il l'admire à son tour ? Est-ce qu'au fond, elle n'espérait pas qu'en restant dans le monde du sport volant, Elliot finisse par la remarquer une deuxième fois ? D'accord, dit-elle en grattant l'arrière de son coude, gênée face à la discussion qui s'ouvre, béante, sur des émotions ravalées depuis un million d'années. Machinalement, elle roule les exemplaires de parchemins signés destinés à rester ici, surtout pour s'occuper les doigts. 

 

— Mais, ça s'voit pas trop tu sais. Que genre, tu m'admires. Et j'ai pas fait grand chose d'façon, t'as pas à penser ça. Se dévaluer, c'est encore la meilleure manière d'accepter une fatalité selon Freya Carter. Et c'est plus facile que d'affronter le plongeon derrière la porte. J'vends des balais, y'a rien d'admirable, c'est pas une performance, ajoute-t-elle en rangeant les papiers dans le tiroir.

Elliot Blackburn

Homme

25 ans

Né-moldu

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Inconscient de Service

Message publié le 26/07/2025 à 12:20

- C'est mort, il est à moi maint'nant ! Elliot repousse le mug vers l'arrière d'un geste possessif. C'est mon mug à moitié pété.

Il croise les bras. Embarrassé peut-être pour la première fois depuis vraiment longtemps. Il s'était pas attendu à déballer ce qu'il vient de déballer, et visiblement Freya non plus. Sa réponse le fait froncer les yeux cependant, et il s'agace de la voir tout faire sauf le regarder.

 

- J'pense encore c'que j'veux.

 

C'est presque une accusation. Peut-être bien que ça l'a foutu sur la défensive, de la voir autant sur la défensive. Mais dans la seconde suivante il décroise les bras, et s'accroche au plan de travail pour se hisser dessus d'un seul mouvement.

 

- Mais t'as raison. M'suis emporté. J'sais pas pourquoi j'admirerais une meuf comme toi qui s'contente de vendre des balais, il déballe avec ironie. Ses doigts rencontrent le mug, et il fait genre de boire dedans juste pour qu'une moustache de chat lui pousse de chaque côté des lèvres. Pis d'enchainer, l'air parfaitement sérieux : Non franchement, t'as quoi pour toi ? T'es juste une meuf super jolie qu'arrive à gérer l'éducation d'ses deux petites sœurs en même temps d'redresser la boutique de ses parents, pis qui vient accessoirement d'inventer une putain d'révolution dans l'monde du Quidditch. Pathétique ! J'sais pas ce qui m'a pris. Il redescend de son plan de travail, faire genre de se cirer les poils de moustache avec ses doigts, le mug en suspend dans l'autre main. Tu veux que j'fasse comme mes fans, que j'te demande un autographe et que j'hurle ton nom dans la rue ? J'peux faire des banderoles. C'est super les banderoles. Y en a qui chantent des chansons et qui s'illuminent comme de putains d'sapin d'noël. J'vais t'en faire une pour qu'tu sois sûre.

Elliot finit quand même par fermer sa gueule, et alors que les moustaches disparaissent - l'effet a jamais duré bien longtemps -, il secoue la tête.

 

- Tu m'fumes je jure. T'vois à côté moi j'tape des cognards sur un terrain d'Quidditch depuis qu'j'ai quinze piges, et on m'paie des milliers d'gallions pour ça. Rien d'autre à faire. Taper des cognards. On m'fait des banderoles qui chantent hein ! Mais tu vois j'préfère encore recevoir le mug pété de cette meuf un peu nulle qui s'contente de vendre des balais. Comme quoi.


Il referme le tiroir dans lequel elle vient de ranger ses papiers, pis s'écarte.

- Tu f'sais pas ça avant. Dire que t'as une vie d'con. Dire qu't'es rien ni personne. T'étais même super casse couilles parce qu'il fallait toujours qu'tu me prouves que t'étais meilleure que moi sur plein d'trucs. Y compris sur un balai. T'as l'droit d'continuer d'être casse-couilles comme ça, Freya, c'est pas interdit, je jure.