Adaline McBride , Vendredi 02 août 2024 - 16:02

Tout bon livre débute par une description de son héroïne, n'est-ce pas ? Je n'ai jamais été très douée pour cet exercice, l'auto-portrait ou l'auto-critique. Je laisse généralement les autres se faire leur propre avis sur la question.

 

Par où commencer donc ? Je m'appelle Adaline McBride, j'ai trente ans et je suis infirmière au Collège Poudlard. C'est moi qui suis en charge de soigner les différentes fractures que les élèves présentent après un match de Quidditch, moi encore qui suis en charge des soins après une explosion de chaudron en cours de potions et moi toujours qui fais en sorte que chacun retrouve son apparence normale après un accident de métamorphose. Pour résumer donc, je suis une guérisseuse - plutôt talentueuse d'ailleurs - et tout le monde me prend pour une sorcière moyenne...

 

Je n'ai jamais compris pourquoi à Poudlard on parle d'infirmière alors que ce terme nous vient des Moldus... chez eux, une infirmière, c'est ni plus ni moins qu'une personne qui fait des trous dans la peau pour injecter des saloperies. Pas étonnant que je ne sois pas prise au sérieux avec ce genre de poste. Bref, je m'égare.

 

Comme tout le monde, ou presque, j'ai fait mes études ici même : à Poudlard. Je n'ai quitté le château que le temps de ma formation à l'art de la guérison, puis j'ai sauté sur le poste dès lors qu'il s'est libéré. Bien que je ne sois plus admise au sein du dortoir des Poufsouffle pour le moment, j'ambitionne de devenir directrice de maison dans un futur plus ou moins proche... ça dépend surtout de la direction en fait. Ah oui ! Je suis manumage aussi. Ça peut sembler un détail, mais pouvoir apporter son aide en toutes circonstances est un atout qu'il ne faut pas négliger.

 

Que dire d'autre... je suis blonde avec les yeux verts, les cheveux généralement ondulés et j'ai un petit grain de beauté au-dessus de la lèvre à gauche. De taille moyenne pour une femme, je suis plutôt svelte sans pour autant être sportive, faut pas déconner. Mon père est joueur de rugby de second niveau, ou de seconde division, bref aucune idée du terme exact. Peut-être est-ce aussi pour pouvoir m'occuper de lui que j'ai choisi cette voie en fait... ce sera un élément à explorer plus tard. Ma mère travaille au Ministère de la Magie, au département des Transports magiques. D'un côté comme de l'autre, rien de bien exaltant en soi.

 

L'un comme l'autre, on ne peut pas dire qu'ils aient été très présents pendant mon enfance, mais je ne leur en veux pas. Si j'avais des enfants aujourd'hui, je serais bien incapable de faire mieux qu'eux : mon travail, c'est ma vie !

 

Voilà, je pense avoir plus ou moins fait le tour, le reste vous le découvrirez au fil des pages qui suivent... enfin, si je publie ce bouquin un jour.

 

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Adaline s'écrit à la première personne et au présent (Verdana - 12px). Ses écrits sont comme des notes posées dans un journal intime.

Adaline McBride , Infirmerie de Poudlard, le 15/06/2124

"Le Quidditch est un moyen sain pour nos élèves de laisser libre cours à leur esprit de compétition, et ce, en toute sécurité."

 

Tu parles d'une idée à la con, franchement ! Je n'avais jamais vu l'infirmerie aussi pleine ! J'ai même dû installer des lits temporaires devant pour pouvoir accueillir tous les blessés. Si je mets la main sur le crétin qui a eu l'idée de génie d'ensorceler les cognards, je lui en carre un dans le... Pardon, un peu de contexte.

 

Depuis le début de l'année scolaire, les tensions entre les différentes maisons vont grandissantes. Ou pour être plus précise, les élèves de Serpentard semblent s'être lancés dans un concours pour voir qui s'attirera le plus d'ennuis, et bien souvent au détriment des autres élèves. Alors forcément, plus la finale de la coupe des quatre maisons approchait, plus les petits accidents de couloir se faisaient fréquents.

 

Enfin, enlever une fourrure ou faire disparaître des pustules, c'est une chose ; mais se retrouver avec la moitié de l'école présentant fractures et commotions, là, franchement, même pour moi, ça commence à faire beaucoup.

 

Il semblerait qu'un élève se soit introduit dans le local où sont stockés les cognards pour les différents matchs et qu'il ait tenté d'ensorceler la balle pour n'attaquer que l'équipe adverse, j'imagine... Toujours est-il que le cognard s'est montré moins coopératif que prévu et, une fois la malle ouverte pendant le match, ce ne sont pas les joueurs qui ont été visés : mais le public !

 

Une tour et deux gradins se sont effondrés avant que les professeurs ne parviennent à maîtriser la situation. J'avais pourtant fait part de mes inquiétudes quant à l'ambiance de plus en plus néfaste qui régnait, mais bon... pourquoi est-ce qu'on m'écouterait, hein ? Avec la coupe du monde de Quidditch qui approche à grands pas, forcément, on ne peut pas se permettre d'annuler une coupe locale, quel serait le message envoyé ?

 

Franchement, vous savez quoi ? Je suis bien contente de ne pas avoir à m'investir dans ce championnat stupide. Je laisse ça aux médicomages de Sainte-Mangouste. Après tout, je ne suis qu'une infirmière, moi.

Adaline McBride , Service des blessures par créatures vivantes, le 17/08/2124

Certains diront que c'est une preuve supplémentaire que je mange à tous les râteliers. D'autres diront que, franchement, avec tout le sucre que je leur casse sur le dos, travailler là-bas pendant les vacances, c'est plutôt culotté ! Seulement voilà... premièrement, qui dirait non à quelques galions supplémentaires pour arrondir les fins de mois ? Et ensuite, lorsque le responsable du service est venu pour me débaucher à la fin de l'année scolaire, franchement, l'occasion était trop belle pour montrer à tous que : non, je ne suis pas juste bonne à réduire des fractures et apaiser les démangeaisons. Comme je ne cesse de le répéter : infirmière, c'est réducteur ! Après tout, je suis guérisseuse, moi, comme tout le monde ici !

 

Enfin, comme tout le monde... certains ici semblent aussi doués qu'un babouin avec une baguette magique. Je me demande si le manque de personnel n'a pas forcé Sainte-Mangouste à revoir à la baisse ses exigences en termes de compétences. Après quelques jours seulement, j'ai obtenu du médicomage en chef la responsabilité de m'occuper seule d'une partie du service. De cette façon, les autres employés peuvent se relayer sur leurs patients sans venir contaminer les miens de leurs bêtises. Pas question que je sois associée aux erreurs de soins des autres ; j'ai bien assez à faire avec mes propres imperfections sans avoir à ajouter celles des autres.

 

Voilà maintenant un mois et demi que je soigne les plaies, surveille l'extension des poisons, recherche les antidotes les plus pertinents, régule la température des corps et nettoie les blessures jour après jour, jusqu'à ce que les patients soient suffisamment remis pour être renvoyés à la maison. Parmi mes patients, j'ai même eu la surprise de reconnaître quelques visages connus ! Un élève de Serdaigle mordu par un gnome et dont la plaie s'était infectée faute de soins suffisants. Un autre de Gryffondor, habitué de l'infirmerie du château pour ses cascades sur le terrain de quidditch, qui avait cette fois décidé d'élever un Strangulot (tu parles d'une idée de génie...).

 

Depuis quelques jours toutefois, c'est plutôt le cas de monsieur Ackwood qui me préoccupe. D'après ses dires, il aurait été mordu par une accromentule dans la forêt de Puck’s Glen, ce qui est déjà un fait étonnant en soi, mais le plus étonnant, c'est que sa blessure semble s'aggraver de jour en jour. D'abord discrète bien que douloureuse, la blessure s'étend maintenant sur l'ensemble de son mollet, et sa peau prend une jolie couleur vert émeraude teintée de violet. Quant à l'odeur...

 

Pour la troisième fois de la semaine, je vais essayer de lui appliquer un anti-venin de mon cru ! Les deux précédents n'ont eu pour effet que de diminuer la douleur ; si celui-ci ne marche pas, je serai obligée de faire appel à un spécialiste en la matière, ce qui, très franchement, me fait chier ! Je suis presque sûre que sa morsure n'est en rien due à une accromentule... mais faute de preuve, je ne vais pas cuisiner le pauvre homme. S'il préfère mourir plutôt que dire la vérité, c'est qu'il doit avoir de sacrées bonnes raisons. J'irai peut-être faire un tour du côté de Puck's Glen prochainement... histoire de voir quel genre de bestioles y rôde.

Adaline McBride , Lundi 09 septembre 2024 - 05:39

Liste des écrits

 

@[RP]

Adaline McBride , Conté de Devon, le 26/08/2124

Je dois l'avouer : celle-là, je ne l'ai pas vue venir ! Travailler à Sainte-Mangouste pour entretenir et perfectionner mes compétences, c’est une chose. Mais être sélectionnée pour rejoindre l’équipe mobile de soins de la Coupe du Monde de Quidditch, c’en est une autre ! Bien évidemment, ma première réaction a été d’éclater de rire avant de refuser poliment. Il n’était pas question que je me retrouve, encore une fois, à soigner fractures, commotions et autres blessures. J'avais déjà donné bien assez à la fin de l’année scolaire. Pourtant, il faut bien l’admettre, après mûre réflexion : il faudrait être complètement folle pour refuser une telle somme pour lancer quelques sortilèges de soin.

 

Et me voilà donc, comme je m’y attendais, en plein cœur de l’action ! Enfin, si on peut parler d’action. Depuis le début de la compétition, j’ai à mon actif quatre fémurs cassés, six omoplates disloquées et douze crânes fêlés. Sans compter les sortilèges de désaoulement pour les supporters trop enthousiastes, ainsi que les furoncles et autres infections cutanées causées par les rixes. Remarquez, j’ai tout de même eu droit à un ou deux accidents magiques dans le lot ! Ça change agréablement, il faut l’avouer.

 

Le côté Quidditch en lui-même m’ennuie profondément. Par contre, voir ces athlètes musclés souffrir sous mes soins a ses avantages, ne serait-ce que pour le plaisir des yeux. Et pour les mains aussi, d’ailleurs... Bah, quoi ? Il faut bien palper pour localiser précisément l’origine de la douleur ! D’ici quelques jours, je serai de retour dans mon infirmerie à Poudlard, face aux cris de mes petits braillards et leurs bobos ridicules. Alors, autant profiter des plaisirs qui s’offrent à moi tant que j’en ai encore l’occasion, non ?

 

Mais au fond, c'est amusant de voir à quel point les supporter sont imprévisibles et créatifs quand il s'agit de faire adopter leur point de vue. Un instant, vous êtes en train de lancer un simple Episkey pour soigner une petite coupure ; l’instant d’après, vous devez faire face à un supporter transformé en canari géant par un sortilège perdu. Je commence à me dire que ce travail n'est pas si ennuyeux que ça, finalement. Entre la magie qui fuse de partout, les sorts qui dérapent, et l’adrénaline de la compétition, il y a toujours de quoi s’occuper.

 

Et puis, si je suis honnête, ce petit séjour me fait du bien. C’est un peu comme des vacances, en plus mouvementé. Pas de paperasse interminable ni d'élèves pleurnichards qui se plaignent d’une simple piqûre de doxy. Ici, c’est du concret, du vif ! Bref, une pause bien méritée avant de replonger dans la routine poudlarienne.