Sasha Shevchen
Sang-mêlé
Gryffondor
Né le 11 août 2108
Sixième année
Physique
Trapu, les épaules carrées sous une chemise mal repassée, Sasha a l'air d'un paysan déguisé en sorcier. Il a des cheveux désordonnés, des sourcils épais surmontant des prunelles couleur émeraude, et des tâches de rousseur qui se noient régulièrement sous une rougeur qu'il maîtrise mal. Ses mains sont épaisses, étrangement abîmées de brûlures et de griffures sombres, marques magiques qui ne s'effaceront pas. Des traces de fatigue marquent souvent ses traits, en particulier autour de ses yeux.
Caractère
S'insérer dans un pays étranger n'est jamais aisé, mais Sasha doit parler anglais tous les jours depuis plusieurs mois. Depuis qu'il a été récupéré par la communauté internationale des sorciers, il a été trimballé de droite et de gauche et il a fini par acquérir plus ou moins bien le langage le plus usité de la planète. Néanmoins, même s'il peut échanger avec ses pairs, il n'est pas aisé pour lui de se faire des amis ; impatient et bagarreur, il peut vite se montrer agressif à la moindre frustration. Il n'est pas le meilleur élève de l'école, mais les professeurs ont consigne d'être relativement indulgents avec lui. Il est plutôt ponctuel, mais ses aptitudes théoriques sont plutôt mauvaises. Il reste difficile de l'aider car il dissuade quiconque de trop s'intéresser à lui par des comportements antisociaux.
Histoire et famille
Je viens d'un monde où l'on a oublié que les sortilèges interdits l'étaient pour une bonne raison. La guerre que les moldus voient sur leurs écrans ne se limite pas, sur le terrain, aux bombes et aux missiles : les sorciers s'en sont mêlés de deux côtés de la guerre. Au contraire des conflits passés, ils n'ont pas tenté de respecter les grands codes magiques du monde des sorciers : toute aptitude y a été récupérée sans la moindre réserve, et les formes d'usage de la magie qui en ont résultés, toujours plus originaux, ont largement dépassé la limite de l'imagination qu'ont pu avoir les sorciers des siècles précédents, tant sur le champ de bataille que dans l'espionnage.
Moi, je me suis engagé jeune. Trop selon la Convention Internationale de la Paix Magique, mais je ne regrette rien. Ma mère n'était pas d'accord, mais mon père, qui n'a rien dit, je l'ai vu au fond de ses yeux quand je suis parti : il m'a trouvé brave.
Sauf que tout ce à quoi je m'attendais - lancer des sortilèges sur un champ de bataille, secourir des soldats blessés à l'aide de quelque onguent, et autres utilités que je voyais aux sorciers dans la guerre - était ridicule une fois propulsé parmi les autres groupes de sorciers qui ont servi là-bas. Il y avait des gosses plus jeunes.
Je ne vous raconterai pas.
J'ai été attrapé à cause d'un accident. Après une blessure, je me suis réfugié dans un bâtiment qui a été évacué par les américains - c'était si improbable, de les voir là, avec leur accent de fermiers de l'ouest. C'est eux qui m'ont emmené dans un camp de réfugiés ukrainiens, où un médecin sorcier m'a signalé à la Communauté Internationale.
Et en quelques semaines, me voilà en Angleterre. Dans la civilisation, tout simplement. Avec un petit déjeuner chaud le matin et des leçons pour apprendre à faire pousser des fleurs en plein désert.
Je ne me souvenais pas que le monde civilisé était si absurde.
