Poudlard Le Château [En Cours] Sick Boi
Deb

Jimmy Stone

15 ans

Jimmy Stone , Hall d'entrée de Poudlard, le 10/11/2124

Ça fait chier qu'ils disent tous. C'est pas faux hein, ça fait chier, m'enfin. Ça fait du temps libre, on va pas s'mentir. Quoi que le capitaine a visiblement décidé que les entrainements seraient pas facultatifs, coupe ou pas coupe. Jimmy s'en plaint pas, les entrainements c'est encore ce qu'il préfère. Il a jamais été très porté compétition en revanche. L'un dans l'autre, on peut dire ça l'arrange un peu que y ait plus que ça dans le planning. Voler avec les copains sans la pression d'un match sur les épaules ça change un peu tout. Alors depuis la rentrée, il est pas bien malheureux. C'est ce que Jimmy contemple du haut de la tour, ses jambes en pendant passées entre les barreaux, alors que ses yeux trainent paresseusement sur le terrain de Quidditch tout en bas.

 

- Jimmy Boi !
- C'est là qu'tu t'planquais ?!
- T'fous quoi ?

Jimmy se retourne, son crâne couvert d'un bonnet à visière tissé dans une laine verte un peu sordide. Il a des yeux comme deux têtes d'épingles, et un sourire qui se dessine déjà sur la gueule à la vue des équipiers qui viennent s'entasser autour de lui dans un brouhaha bien à eux. La tour est accessible un peu tout le temps, pour un peu qu'on y fasse pas de connerie. L'immense terrasse enchantée pour prémunir les élèves de risquer tomber dans le vide. La barrière magique leur accorde de se pencher suffisamment pour voir le pied du château, mais si un élève venait à perdre l'équilibre, il serait immédiatement rétracté vers l'arrière avec une force monstre. Un passe-temps comme un autre quand on était en quête d'adrénaline. Chose que Jimmy ne recherchait pas, par ailleurs.

 

La conversation se noue et se dénoue avec le naturel qui convient aux groupes qui ont l'habitude de trainer ensemble depuis longtemps. Leur salle commune à beau se trouver dans le cœur du château, il n'est vraiment pas rare de les trouver tous perchés dans les hauteurs ou trainant quelque part dans le parc dès qu'un pauvre rayon de soleil à fait son apparition. Un symptôme persistant au sein de l'équipe de Quidditch, mais aussi chez quelques autres blaireaux peu désireux de resté blottis dans leur terrier. Les rires agitent leurs silhouettes frêles d'adolescents, et bientôt c'est le ventre de Balt qui gronde et qui les emporte tous vers les escaliers. Les mains dans les poches, sa cravate nonchalamment passé d'un côté et d'un autre de son cou sans qu'il ait même fait mine de vouloir la nouer, Jimmy suit le mouvement en continuant d'écouter les anecdotes  qui continuent de fuser.

 

- Z'avez entendu pour Ryder ? L'a r'joint les Catapultes et tout ?

- Naaaaan, c'est pas des conneries ?
- Vrai d'vrai, c'est dans la gazette et tout hein.
- P'tain dinguerie. Il est même pas si bon qu'ça.
- Raconte pas d'connerie Bilbo.
- Jim ?
- Huh ?
- T'viendras réviser avec nous pour l'exam de Brooks après l'dèj ?
- Nah.
- Lâcheur.
- T'seras à l'entrainement après hein ? Mac a réservé l'terrain et tout.

- Ouais ouais t'inquiète !

La troupe s'installe parmi le reste d'une foule de plus en plus opaque. Des poings sont tapés l'un contre l'autre, des sourires échangés, les dernières rumeurs balancés par-dessus la table alors que la nourriture apparait dans les assiettes avec une ponctualité pratiquement religieuse. Pis c'est l'heure du courrier, et Jim est assez surpris de voir débouler un grand duc de l'école juste devant lui. Devant sa gueule ahurie, Glenn lui fout un coup de coude et chope l'enveloppe pour lui donner. C'est de William, ou en tous cas c'est ce qui est inscrit sur la face du bordel. Le sourire qu'il a sur la gueule en début de lecture tarde pourtant pas à s'effacer complètement, et il reste comme un con à juste mater les lignes qu'il a sous les yeux sans plus réagir. Personne remarque, d'abord, jusqu'à ce que Glenn le zieute de nouveau et n'attire l'attention sur lui en l'appelant plusieurs fois.

- Huh ? Nah c'mon frère.
- Mais ça va mec ?
- Ouais ouais. Fin nan. Fin chais pas. Faut j'y aille ok ?
- Quoi genre grave ? Jim !

Il répond pas, la lettre en main, quitte la Grande Salle d'un pas un peu étrange avant d'aller s'assoir dans les marches du hall, la lettre entre les mains. Il part, qu'il dit. À l'étranger, pour quelques mois Jimmy. Il sera pas là pour noël, tout ça. C'est pas si grave en soit, c'est pas jamais arrivé que Jimmy passe noël à Poudlard. Mais c'est jamais arrivé que son frère parte quelques mois. Les sourcils froncés, il relit encore et encore le bout de papier en se disant que doit y avoir une vraie explication qu'il a raté, mais y a rien. Juste l'information qu'il part, et c'est tout. Il est pas bien sûr d'aimer ça. Faut qu'il réponde. Qu'il demande. Mais il a pas l'courage, parce que ça se trouve il va pas aimer la réponse. Alors il reste planté là dans les marches comme un crétin, finit par ranger la lettre à sa poche pour se mettre en route. Vers le parc.

Ses doigts tardent pas à se mettre à rouler le tabac dans un papier à cigarette, agrémenté de quelques miettes de la tête planquée là depuis déjà plusieurs jours, et il se dirige presque par réflexe vers les serres.


Daryl Brooks , Hall d'entrée de Poudlard, le 10/11/2124

Brooks passait pas mal de temps dans les serres du château. Non seulement il s'entendait très bien avec son collègue de botanique, mais même lorsque ce dernier ne s'y trouvait pas, il avait son autorisation afin de pouvoir récupérer les ingrédients qu'il souhaitait directement dans les serres. Et c'était bien ce qu'il faisait en ce week-end de novembre. Si le froid avait gagné l'extérieur, la serre tropicale recréait parfaitement la chaleur humide nécessaire aux plantes exotiques qu'il était venu ramasser. 

 

Il prenait grand soin de ne pas mélanger les plantes entre elles, ni même les extraits d'essence qu'il pouvait récolter dans des tubes parfaitement étiquetés d'un simple coup de baguette magique. Et lorsqu'il termina sa récolte, et sortit de la serre, il manqua de rentrer directement dans un élève. Aussitôt, ses narines se froncèrent en sentant l'odeur qui l'accompagnait. En un claquement de doigts, il récupéra la cigarette arômatisée du jeune homme pour l'éteindre aussitôt. 

 

- Monsieur Stone... Prêt à prouver une fois de plus que vous portez bien votre nom ? ironisa-t-il froidement à l'attention de l'adolescent.

 

Il soupira, visiblement las de devoir s'occuper de ce genre de cas.

 

- Videz vos poches. Allez, j'ai pas qu'ça à glander, le pressa-t-il alors même que l'adolescent le regardait de son habituel air bovin comme si son professeur n'était rien de plus qu'un train qui passait aux abords de son pré.

 

Et au milieu des miettes de tabac - et autres plantes - une lettre atterrit dans les mains de Brooks qui haussa un sourcil.

 

- Vous savez lire, Monsieur Stone ? Tout n'est donc pas perdu ? se moqua-t-il ouvertement de son étudiant. Cependant, ses yeux avaient accroché quelques lignes de ladite lettre, et son envie de l'enfoncer un peu plus disparut presque instantanément. Il poussa un nouveau soupir. Bon, j'fais quoi de vous ?

 

 


Deb

Jimmy Stone

15 ans

Jimmy Stone , Hall d'entrée de Poudlard, le 10/11/2124

- Fuuuuuuuck.

 

Il l'a vu trop tard. Genre le gars était pas là, pis soudain le gars était là. Voyez. À peine Jimmy a essayé de choper le pétard pour en faire Merlin-sait-quoi que le bordel s'est retrouvé entre les doigts de Brooks comme par magie. Il reste un moment là à le mater en battant des cils, mate à gauche à droite histoire de. De quoi il sait pas bien, mais histoire de, quoi. Les mains enfoncées dans les poches, on croirait facilement que ça lui fait ni chaud ni froid. Sans doute parce qu'en vrai ça lui fait vraiment ni chaud ni froid. Même qu'il tente un smile, on sait jamais, des fois que ça marche. L'a pas l'air bien impressionné, Brooks.

 

- Tss. Daryl j'ai vraiment rien j'te jure, fin vraiment mate ça, il sort son paquet de tabac pour lui montrer le reste de verdure qui reste à l'intérieur. Fin vraiment c'est ridicule, t'vois bien. T'vas pas m'coller pour ça quand même ?

 

Jimmy avait pris l'habitude de tutoyer l'ensemble de ses professeurs. Pas qu'on lui ait accordé ce droit d'une manière ou d'une autre, mais voyez ça tombait comme ça, une habitude. Il continue de vider ses poches quand même. Y a pas grand chose, faut savoir. Déjà y a pas sa baguette. Y a des miettes de trucs, il sait pas trop de quoi. De tabac probablement, pis peut-être bien d'autres trucs aussi. Deux trois bonbons. Pis ce foutu parchemin. Même qu'il a beau faire genre, en le dépliant et en l'repliant tel le magicien moyen, Brooks le récupère pour le zieuter. Jimmy affaise le regard sur le bout de ses chaussures usées, mate partout sauf là où s'trouve son professeur de potions.

 

- Bah j'sais pas Daryl, déjà j'sais pas bien quoi faire de moi. P't-être tu peux faire genre t'as rien vu et m'laisser aller chiller dans les serres, par exemple. Fin c'est qu'une suggestion ! Ça resterait entre nous, tranquille. D'une main il a enfoncé un peu le bonnet vissé sur sa tête, de l'autre il fait un geste un peu vague entre Brooks et lui. J'peux être une pierre quoi. J'porte bien mon nom, pis pas qu'pour le truc dont-on-doit-pas-prononcer-l'nom. Il tape son meilleur clin d'œil avant de faire un patpat sur l'épaule du type, décidément toujours aussi peu impressionné.

 

Faut dire qu'il en faut pour impressioner un type comme Daryl Brooks.

 

- J'peux heu... récupérer ma lettre ? Il a deux doigts qu'on déjà chopé un coin du parchemin pour lentement le tirer vers lui.


Daryl Brooks , Hall d'entrée de Poudlard, le 10/11/2124

Brooks ne se formalisait plus depuis longtemps des familiarités que se permettaient Jimmy Stone. Le gamin était complètement paumé, et tant qu'il restait respectueux, Daryl avait bien d'autre fléreurs à fouetter que d'essayer de lui inculquer quelques bonnes manières. Et tandis qu'il voit les dernières miettes au fond du paquet de tabac, qui n'ont rien à voir avec du tabac, il les fait disparaître d'un geste nonchalant du poignet, hochant la tête de haut en bas pour approuver les dires de l'adolescents.

 

- Mais oui, j'comprends bien Jimmy, trois fois rien. Là, t'as vraiment plus rien, c'est pas plus mal, hein ? lui demanda-t-il en posant une lourde main sur son épaule. De loin, on pourrait croire à deux amis. Mais la pression qu'il mettait sur l'épaule du gamin indiquait clairement qu'il ferait mieux d'arrêter de se foutre de sa gueule pour les prochaines secondes au risque d'atteindre les limites de sa patience. 

 

Et tandis que l'adolescent essayait de se défaire de la situation, Brooks l'écoutait à peine. Il avait l'habitude de ses excuses qui n'en étaient pas vraiment, de ses explications qui n'expliquaient rien, et de sa vision du monde rendue toute rose à cause des plantes qui lui embrumaient les neurones. Il se contenta de serrer un peu plus son épaule, un grand sourire sur le visage, tandis qu'il le laissait récupérer sa lettre.

 

- Tu vas quand même pas me lâcher comme ça, Jimmy ? On s'entend bien, tous les deux, pas vrai ? Hein, mon pote ? il dit en le secouant légèrement, un immense sourire aux lèvres, avant de le relâcher pour lui donner une bonne tape dans le dos.

 

Ce fut alors qu'il se mit en route pour le château, faisant léviter ses plantes derrière lui. Et, sachant pertinemment que s'il ne lui disait pas clairement l'autre ne le suivrait pas, il ajouta, d'un ton bien plus sérieux :

 

- Allez, bouge-toi, tu viens avec moi. C'est pas une retenue, t'inquiète pas. On va juste passer du temps éducatif et de qualité ensemble, entre personnes qui s'apprécient.

 

Et dès qu'il fut certain que l'adolescent lui emboîtait le pas, il se mit à siffloter comme si de rien n'était, tout en regagnant le château et ses chers cachots. 


Deb

Jimmy Stone

15 ans

Jimmy Stone , Hall d'entrée de Poudlard, le 10/11/2124

- Ha ! Ouais, ouais, nan.

 

C'est sorti comme ça, un peu random, un peu con. Pas bien sûr que ce soit un rire, ou juste une exclamation. Jimmy a refroissé la lettre pour l'enfoncer dans le fond de sa poche, zieuté vite fait la main de Daryl que son épaule avant de lui accorder un regard aussi énigmatique qu'un zébu au milieu de sa savane. C'est-à-dire qu'il est pas bien sûr que le mec se foute pas de sa gueule, dans le fond. Dans la forme non plus d'ailleurs. Certes ils s'entendent bien, mais est-ce que le mec peut pas juste le laisser aller chiller dans les serres ? Genre déjà qu'il vient de désintégrer la fin de son stock inexistant, ce serait presque la moindre des choses. Sauf que pas du tout. Le mec lui demande de venir avec lui, et il a beau dire c'est pas une retenue, ça y ressemble fort. Alors Jimmy y va à reculons. Pas littéralement parce qu'il est pas l'dernier des cons. Mais quand même.

 

- Ah ouais ? Chais pas si c'est nécessaire Daryl, t'sais.

 

Les mains dans les poches, il marche d'un pas à la limite du serein, la gueule qui cherche quelque chose du regard, partout sauf dans l'dos du type qu'il est forcé de suivre. Parce que s'il suit pas ça parait évident que là il va partir en retenue, et pour de vrai, pas vrai ? L'est pas le dernier des cons on a dit. Alors il suit, pis pas à reculons, mais presque, dans un silence qu'à l'air plus mordant qu'le froid de novembre encore. Y a encore du bordel dans la Grande Salle quand il passe devant, pis encore ce silence qui les double alors qu'ils s'enfoncent dans les escaliers qui les mènent au cachot. Sa voix résonne étrangement quand il se met à rire, pis qu'il balance :

 

- T'fais ça bien Daryl. Les cachots ça a toujours été mon rêve pour passer du temps qualitatif avec les gens qu'j'apprécie. L'froid, la pierre, tout ça, ça fait rêver vraiment.

 

Jimmy a toqué ladite pierre d'un poing avant de trotter pour rattraper le professeur, le chercher du regard, le reporter ailleurs encore en continuant de marcher, de sa démarche étrange, le dos courbé, l'air de balancer les jambes d'un côté et d'un autre sans réelle logique. Puis bientôt, le professeur ouvre une porte familière, et Jimmy le suit à l'intérieur sans ajouter un seul mot. Il fait pas cas de faire la visite, se laisse juste tomber dans le premier siège qui vient avant de visser son regard sur les tonnes d'ingrédients sur les étagères, grimaçant en reconnaissant quelques trucs immondes.

 

- Bon et maint'nant ? Il demande en cherchant de nouveau le professeur du regard, un regard lointain et un peu vitreux.