Azénor était une petite femme, athlétique et gracieuse. Ses cheveux foncés étaient, la plupart du temps, noués en un chignon bas, et laissaient apparaître sa nuque délicate. Elle avait de grands yeux noirs, un regard strict, et un petit nez rond, orné de quelques taches de rousseurs à peine visibles. Elle aimait maquiller son visage pour parfaire son teint, et se parer des bijoux hors de prix. Elle portait un grand intérêt pour l’apparence; chez elle, rien n’était dû au hasard. Azénor était belle, et elle le savait. Sa classe et son élégance étaient innées; aussi elle était passée maîtresse dans l’art de jouer de ses atouts : ce qu’elle voulait, elle l’obtenait. Ambitieuse et téméraire, elle vouait sa vie à sa carrière et sa réussite.
A seulement 28 ans, Azénor s’était vu offrir le poste de Directrice de Gryffondor à l’école de sorcellerie de Poudlard, en plus de ses fonctions en tant que professeur d’histoire de la magie. Exigeante dans ses cours, mais toujours pertinente; elle aimait l'autorité, la reconnaissance, et l’ordre. Appréciée des élèves, elle savait se montrer stricte mais compréhensive, dure mais juste.
Elle n’en parlait jamais, mais elle voulait plus : elle voulait briser sa routine agréable et devenir quelqu’un de grand, quelqu’un de connue pour ses exploits. Maligne et perspicace, elle faisait attention à se faire apprécier de tous: donner des sourires gratuits était sa spécialité. Mais connaissait-on son vrai visage, derrière son masque de sensibilité? Sa vraie nature était d’aider pour satisfaire son égo imparfait. Si on la pensait généreuse et empathique, alors elle réussissait son coup.
Azénor ne vivait-elle pas la nuit, lorsque dans ses rêves elle s’imaginait à la tête de Poudlard? Ce château était ce pourquoi elle aurait donné sa vie; parce que c’était le seul endroit où elle se sentait chez elle, où elle se sentait aimée. Elle qui n’avait jamais senti que la haine ou l’indifférence de la part de ses pairs, ici elle était utile, ici elle était vue. Elle avait pourtant peu d’amis, elle ne dépassait pas le stade de collègue que l’on aime bien. Trop mystérieuse sur sa vie personnelle, elle ne se livrait pas, mais apportait une oreille attentive à ceux qui avaient besoin d’une épaule sur laquelle se reposer.
Dans ses relations, Azénor n’était jamais allée très loin. Incapable de tomber amoureuse; elle aimait cependant charmer, elle aimait séduire, elle aimait se savoir remarquée, et elle aimait plaire. Elle continuait sans cesse à se dire que le sérieux et l’amour finiraient par arriver, plus tard. Car dans ses rêves de conquête de Poudlard, on pouvait aussi apercevoir deux petits enfants blondinet.