Harry Potter RPG

Liste des messages de Horace Milbourne

Horace Milbourne

Homme

67 ans

Sang-mêlé

Français

La tournée des Blue Biscottes

Message publié le 23/11/2025 à 14:52

L’air de septembre était doux, parfumé des premières senteurs automnales. Horace rabattit le col de sa cape prune - moins par frisson que par habitude - tandis qu’il descendait la rue principale de Pré-au-Lard, son pas oscillant d’un pavé à l’autre, mains jointes dans le dos, l’œil alerte. Il sortait tout juste de chez les Carter. Sa rencontre avec Freya lui avait réchauffé le cœur. Revenue de ses vacances- elle avait parlé de falaises, de petits ports de pêche et d’un troquet où le jus de citrouille se servait dans des coquilles de coco -, elle avait retrouvé sa maison, sa boutique… et ses soucis, sans doute.

Horace ne lui avait pas demandé de détails et s'était contenté de la saveur de son sourire, franc et sincère. Ce qui l’avait vraiment surpris, c’était l’objet qu’elle avait sorti de sa poche. Un téléphone portable. Un vrai, complètement moldu. Freya Carter, en possession d’un tel engin. Il n’en revenait toujours pas. Pour Marley, avait-elle dit. Il faut bien que j’apprenne à vivre dans son monde aussi. Touché. Amusé, emballé, même, l lui avait proposé de chercher une solution pour la recharge - elle avait bien une batterie externe, mais pas de prise. Il ignorait encore comment, mais il trouverait. 
 

Sa visite aux Trois-Balais avait été brève et efficace. Là-bas, on était toujours friand de spectacle. Sa prestation de Sir Salomon J. Van Der Wickensworth III du Duché de Catzbury de l'an dernier jouait en sa faveur, et on lui avait proposé le créneau du samedi soir. Deux heures de scène, avec autorisation de faire participer les étudiants du WAC. Un sans-faute ! C’est donc la Tête-de-Sanglier qui restait. L'affaire allait être toute autre, bien qu'Horace ne se fasse guère de souci quant au résultat de son argumentaire. Ce n'est pour rien qu'il se faisait porte-parole des Blue Biscottes dès lors qu'on lui en laissait l'occasion.
 

Il poussa la porte grinçante du troquet. L’odeur familière de bière, de vieille laine humide et de bois brûlé lui piqua les narines. La lumière était plus faible, plus tamisée. Une cheminée bâillait paresseusement dans le fond. Quelques habitués levèrent à peine les yeux de leur chope en le voyant entrer. Horace ne s’en formalisa pas. Il avait l’habitude de jouer devant plus récalcitrant que ça.

Il se fraya un chemin jusqu’au comptoir, où un grand type à la barbe en jachère rinçait lentement un verre.
 

- Bonjour l’ami, lança Horace avec ce ton aimable et enjoué qui masquait toute tentative d’analyse. Vous pensez qu’il serait possible d’échanger deux mots avec le responsable ? J’ai une proposition à lui faire qui pourrait bien... secouer un peu les murs.


Le barman le regarda de travers, puis haussa une épaule en direction du fond de la salle.  

- Si c’est pour du théâtre, je vous arrête tout de suite. Les clients d’ici veulent pas entendre parler de tragédie shakespirienne pendant qu’ils descendent leur hydromel.


Horace sourit.
 

- Pas de panique. Pas de vers, pas de rimes. Juste un peu d’impro. Des sketchs absurdes. Et quelques élèves de Poudlard pour en profiter, et participer selon leur bon vouloir !
 

Un grognement retentit quelque part à gauche. Un vieux sorcier à la gueule rougie par les pintes aboya :
 

- J’espère que vos mômes savent ce que c’est que fermer leur clapet. Parce que si c’est pour brailler comme à la fête du village…

- … ils seront là pour jouer, pas pour brailler, assura Horace, avec un clin d’œil. Promis. Les Blue Biscottes sont des professionnels. Et moi… leur directeur artistique en chef, fondateur et unique costumier !
 

Quelques ricanements, une ou deux tapes sur la table. Un autre client - une femme au regard perçant et au furet endormi sur l’épaule - leva son verre.
 

— Si c’est aussi bon que l’année dernière aux Trois-Balais, moi j’dis banco. Le vieux en robe bleue avec la perruque de juge, c’était vous ?

- Salomon J. Van Der Wickensworth. En chair, en os, et en dentelle, répondit Horace en s’inclinant.


Elle leva son verre plus haut, et d'autres suivirent. Il quitta l’établissement une bonne demi-heure plus tard, le contrat verbal en poche, et l’impression agréable d’avoir planté une nouvelle graine. Il espérait pouvoir mêler élèves et habitués pour cette soirée-là. Peut-être même Marley, s’il en avait l’envie. Il faudrait en reparler à Owen. Peut-être à Freya aussi. Il y avait des sourires à semer. Des ponts à créer. Des étoiles à allumer !


La petite Carter et son géant de père

Message publié le 18/11/2025 à 11:10

Le regard d'Horace coulisse sur le décor chaotique de la pièce de vie des Carter, se remémorant une époque lointaine où Freya n'arrivait qu'à hauteur de sa cuisse, et déclenchait ses premiers pouvoirs magiques. Sa tête balance doucement, acquiesçant tandis qu'il se souvient :

 

- Ah. Oui. Oui tu m'avais appelé en urgence ! Il rit alors qu'il revoit le visage à demi-paniqué du colosse, et la frimousse d'une Freya aussi terrifiée qu'émerveillée, accrochée aux bras de son père. Ça remonte.

L'absence de Kate ne lui avait pas semblé particulièrement notoire, sans doute parce qu'il n'était autrement pas rare que la sorcière soit par monts et par vaux déjà à cette époque. Son sourire s'efface cependant devant la tristesse d'Owen, et la réalité d'aujourd'hui. L'homme ne réalisait pas, sans doute, dire tout et son contraire. Que l'objet l'a rendu fou. Qu'il ne l'était pas, puisqu'il a trouvé son fils.

 

À présent que Marley a trouvé son foyer, est-ce que le médaillon continue de lui faire effet ?

 

- Tu devrais quand même laisser Bart y jeter un œil. Au cas où, Horace affirme. Qu'on sache exactement ce que c'est. Ce n'est pas parce qu'il t'a permis de trouver ton fils que cela en fait quelque chose d'inoffensif, Owen.

 

Nul ne saurait sous-estimer un artefact magique inconnu provenu de contrées lointaines, encore moins sous le même toit que des enfants. C'était une nécessité à laquelle Horace ne dérogerait pas, pour être le gardien d'au moins trois-cent autres au château, un lieu pourtant parmi les plus sécurisés du pays.

- Tu ne gâches rien, il ajoute en décroisant les jambes, bienheureux. Bart est fidèle à lui-même. Brillant, et fantastique. Quant à moi, je me porte comme un charme. Nous avons de nouvelles responsabilités à Poudlard, tous les deux, depuis l'année dernière. Horace s'avance un peu sous l'excitation : le personnel de l'école - du moins une belle majorité - s'est lancé dans la fondation d'un club. Le Wizard Adventure Club. Bien des choses ont été mises en place par ce biais, et notamment des cours de théâtre que je donne une fois la semaine ! Bart donne des cours de danse, et de langue.

Horace, joyeux, résume les affaires du WAC avec la passion qui l'anime depuis sa création, visiblement très impliqué dans ce projet qu'il considère tout à fait extraordinaire et nécessaire à la vie de l'école.


La petite Carter et son géant de père

Message publié le 15/11/2025 à 18:40

Le capharnaüm que représente la chambre de Charlie ne manque jamais de faire sourire Horace tendrement. Plus imaginative que ses deux aînées, la sorcière ne manque pas de surprendre par une créativité incroyable qui se retrouve dans chaque recoin de l'habitation Carter, et majoritairement dans celui où elle dort. Chose notable cependant : le sol est désormais couvert d'un matelas, probablement destiné au petit dernier de la fratrie, qui ne semble pas avoir de chambre à lui.

 

- Bonsoir, s'annonce Horace en toquant une porte imaginaire, glissant un regard à l'intérieur de la pièce.

Lorsque Charlie était plus jeune, elle forçait quiconque voulait entrer dans sa chambre à user d'un mot de passe énigmatique qui changeait au jugé de la personne invitée, cherchant à imiter l'aigle gardant la salle commune de la maison devenue la sienne à Poudlard. Blottis côte à côte à l'intérieur du lit de Charlie, Marley et elle sont visiblement en plein voyage, la sorcière montrant plusieurs photo d'un lourd album narrant les aventures de Kate. Son frère semble sur le point de s'assoupir.


La voix basse, adaptée à l'heure tardive et au calme régnant dans la pièce, Horace s'avance et vient choir auprès des deux enfants, ses vieux genoux fléchis à l'extrême. Il pose un doigt sur ses lèvres et fait un signe de main discret pour indiquer à Charlie de ne pas s'interrompre. L'histoire est tout à fait prenante. Certes enjolivée par la benjamine, Horace la sait basée sur de véritables anecdotes contées par Kate elle-même, ou par son époux lors de certains dîners ou célébrations.

 

- J'adore celle-ci, il commente en pointant du doigt une photographie nocturne, Kate baignée dans les lueurs d'une lune pleine et rayonnante.

Marley s'est légèrement éveillé à l'arrivée d'Horace, et lorsque ce dernier lui propose de lui montrer un tour de magie pour allumer quelques étoiles, le petit semble tout à fait captivé. Charlie, elle, est encore trop jeune pour connaitre ce sortilège, ou même savoir le lancer. Extirpant sa baguette de la poche de son veston, Horace formule, alors que son poignet aborde un geste simple et courbe dans l'air :

- Speculum Caelestium


Horace parvient à réaliser un piètre dôme où poussent quelques étoiles sans doute similaire à ce que le ciel devrait représenter ce soir, s'il n'était pas couvert de nuages. Ce n'est pas si impressionnant pour quiconque connait ce sortilège et le pratique, mais c'est amplement suffisant pour des yeux d'enfants.



Il prend le temps de leur souhaiter une belle nuit avant de quitter les lieux en silence, pour rejoindre Owen. Immédiatement intrigué par ce que lui montre son ami, Horace saisit le bijou afin de l'observer de plus près. S'il est vrai qu'il a beaucoup bourlinguer dans sa vie, il n'a cependant jamais mis les pieds au Brésil, et ne connait guère l'existence des Lacrymors. Est-ce une magie noire, pour qu'elle continue d'appeler Owen bien après la mort de Kate, au travers de son fils caché ?

 

- Mmmh. Pensif, il repose l'objet avant d'accrocher le regard du géant : Tu veux dire que ce serait ce qui t'as poussé à partir ? Sans jamais regarder en arrière, n'ajoute t-il pas. Je pense que tu devrais t'en débarrasser, il ajoute finalement. Je veux dire, tu as trouvé Marley. Kate... Kate ne serait plus ce mystère insondable. De ce que tu me raconte... ça a l'air d'être un artefact puissant et dangereux, peut-être que tu ne devrais pas le garder sous le même toit que tes enfants. Peut-être aurait-il sa place ailleurs ? Au ministère, dans un musée, pourquoi pas.

Horace Milbourne a lancé un sortilège en utilisant sa baguette : Patrocuite !

Sortilège
Miroir céleste
Difficulté
5
Résultat D20
4
Interprétation
Échec
XP gagnée
3

Horace parvient à réaliser un piètre dôme où poussent quelques étoiles sans doute similaire à ce que le ciel devrait représenter ce soir, s'il n'était pas couvert de nuages. Ce n'est pas si impressionnant pour quiconque connait ce sortilège et le pratique, mais c'est amplement suffisant pour des yeux d'enfants.

Autres résultats possibles

Horace parvient plus brillamment qu'il ne l'aurait cru à réaliser le dôme d'un autre temps, d'un autre lieu, aussi lointain que les photos de Kate Carter au Tibet. Les étoiles se déploient dans un ciel nocturne saisissant, en trois dimensions, qui semble ravir les deux gamins.

Horace parvient à réaliser le dôme d'un autre temps, d'un autre lieu, plutôt similaire à certaines des plus belles nuits qu'il ait connu à Poudlard. Les étoiles se déploient dans un ciel nocturne saisissant, en trois dimensions, qui semble ravir les deux gamins.

Horace parvient à illuminer la chambre d'une poignée d'étoiles qui n'ont sans doute rien de bien réalistes et qui n'ont jamais existé. Un échec invisible aux yeux des enfants qui ne connaissent guère ce sortilège, ou pas assez en ce qui concerne Charlie, pour réaliser son résultat médiocre. 


Pas ma fille

Message publié le 13/11/2025 à 10:25

Égoïste ? Non. Owen n'a rien d'un égoïste. Pas aux yeux d'Horace, qui l'a vu sombrer au plus bas, avant son départ que tous ont finalement pensé définitif. À présent, le géant est là et prêt à se battre pour la sécurité de ses filles, et c'est bien tout ce qu'il existe de plus naturel. Un dévouement aveugle qu'il ne pense pas dans son propre intérêt, mais dans celui d'Alison. Certes, l'adolescente ne le verrait jamais comme cela. Une douceur voile le regard d'Horace, qui, soulagé d'avoir enfin fait entendre raison à Owen, échappe un soupir soulagé.

- Appelle moi encore mon vieux tiens, le taquine le concierge, faussement outragé. 

Rassuré de voir le géant prendre du recul sur la situation et décider d'entamer une véritable discussion en toute connaissance de cause, Horace fait un pas vers l'entrée du bureau du directeur.

 

- Oh, je crois que ça fait belle lurette que le mot de passe n'est plus Bavboule cotonneuse, mon vieux. Plusieurs longues années.

Malicieux, il prononce le mot de passe véritable, laissant s'ouvrir le passage menant à l'intérieur. Il l'accompagne, bien sûr, et au devant de la porte toque trois fois de rang et patiente le temps que l'homme, à l'intérieur, donne son aval pour les faire entrer. Sitôt à l'intérieur, il adresse un sourire large au directeur Woodcraft, un regard d'excuse, ainsi qu'un signe de main présentant le gigantesque parent d'élève déplacé pour l'occasion, et sans la moindre prise de rendez-vous :

- Harrison, pardonnez-moi, je n'ai rien pu faire pour retenir Monsieur Carter de pénétrer dans l'école. Il faut croire que gardien de Quidditch n'est pas ma vocation. Je crains qu'il nécessite une entrevue au sujet de sa fille, et de sa participation au tournoi des Trois-Sorciers. Ses yeux s'accrochent à ceux du directeur avec insistance. Quelques clarifications quant aux sécurités mises en place. Ce genre de chose. Je vous laisse entre vous. Puis, tourné vers son ami, il lui serre brièvement un bras de sa main : Owen. N'hésite pas à me retrouver pour que je te raccompagne tout à l'heure.


Pas ma fille

Message publié le 12/11/2025 à 15:33

Sûr ? Non. Horace n'est pas sûr. Personne n'est jamais sûr. Les garanties n'existent pas, ni dans ce monde ni dans un autre. L'existence de la famille Carter est ponctuée de bonnes comme de mauvaises surprises, et toutes auront eu leur lot de conséquences sur l'ensemble de ses membres, ainsi que sur leur entourage proche. Owen, semble t-il, ne garde en mémoire que les pires, et avec elles, l'assurance que le malheur continuera de s'abattre sur lui et ses enfants.

Horace pousse un soupir las. Son regard balaie le corridor alors qu'il cherche ses mots. Ne les trouve guère. Habituellement, ils s'écoulent pourtant sans qu'il n'ait réellement besoin d'y réfléchir. Lorsqu'enfin son attention se reporte sur Owen, il a un ton grave qu'il n'adopte que rarement, et une certaine fatigue qui creuse des sillons sur son visage soixantenaire.

- Tu n'es pas un connard. Tu es quelqu'un de bon à qui il est arrivé de mauvaises choses Owen. Mais ta vie, celle de tes filles, ou même de Marley, ne peut pas se résumer à cela. Est-ce qu'il n'y avait aucun risque à rejoindre un club de Quidditch professionnel, à l'âge de quinze ans ? Vivre dans la peur constante qu'il arrive quelque d'horrible c'est oublier de vivre. Tu es bien placé pour le savoir. La chance tourne, Owen, tu dois la laisser à tes filles lorsqu'elle se présente, comme tu as pu en profiter dans ta jeunesse !

Nul ne savait ce que Kate aurait dit, si elle s'était trouvé là. Voilà bien longtemps que sa voix s'était éteinte, et que les décisions revenaient à Owen et lui seul, en ce qui concernait ses trois filles. Owen avait cependant sombré, et laissé sa place à Freya. Une Freya plus semblable à sa mère qu'elle ne se l'imaginait sûrement, et qui concédait à la participation d'Alison au tournoi. Est-ce qu'Owen voulait vraiment entrer en conflit direct avec l'une et l'autre de ses filles ?

Interdire quelque chose qui pourrait s'avérer être un véritable tremplin pour Alison, et qui ne se présenterait qu'une fois dans une vie ?

- Entre pas là-dedans comme un bulldozer. Réfléchis à ce que je t'ai dis : Alison a seize ans. L'âge que t'avais quand t'as pris la décision la plus importante de ta vie, et l'âge qu'avait Freya quand elle a commencé à devoir prendre le relais à l'OCQ, chez vous. Pourquoi Alison serait pas tout aussi capable de gérer ce pourquoi elle s'est engagé complètement volontairement ? C'est plus une enfant Owen. C'est plus une enfant.


La petite Carter et son géant de père

Message publié le 12/11/2025 à 15:11

Elle fait ce qu'elle veut, tant pis, assure Owen dans un soupir las. Horace, bien sûr, n'est pas dupe. La douleur de l'ancien poursuiveur est palpable. La cadette Carter ne s'est pas attendrie avec les années, et le retour de son père n'a visiblement rien fait pour arranger les choses. Quid de sa réaction à la nouvelle de l'existence de Marley ? Pas un mot à ce sujet de la part du géant, qui semble ravaler rancœur, doutes et regrets derrière un masque d'indifférence bougonne, ciselé d'amertume.

Gravement, le concierge hoche la tête alors qu'Owen s'épanche sur l'aînée, plus débrouillarde, qui a su reprendre les rênes alors qu'il chutait dans la dépression, l'alcoolisme, et l'incertitude. À quinze ans à peine, Freya a montré une maturité exemplaire, au détriment d'une adolescence perdue a jamais. La sorcière n'avait guère eu le choix, et bien qu'Owen ne l'énonce pas de vive voix, Horace devinait qu'il s'en voulait pour la façon dont les choses s'étaient déroulées.

- C'est une jeune femme particulièrement remarquable. Elle a hérité de ta force de caractère, et de la résilience de Kate, il affirme à demi-voix. Tout comme Alison a hérité de ton ambition, et d'une obstination à toute épreuve.

C'est en la cadette Carter que l'on retrouve son père, et de la manière la plus saisissante qui soit. 

- Elles ont tout autant besoin de toi que toi d'elles, Horace conclut en accrochant le regard d'Owen. Toutes autant qu'elles sont.

Y compris Alison, quand bien même elle clamerait le contraire. Davantage que les deux autres peut-être. Sa virulence n'était due qu'à la blessure profonde que son père lui avait infligé en les quittant au pire instant, à un âge où elle aurait, plus que jamais, eu besoin de son père à ses côtés.
 

__


 

- Oh, réplique Horace en haussant les sourcils alors qu'Owen lui énonce être déjà en contact avec Daryl. C'est un homme très bien. Et un excellent professeur, il affirme en étirant l'ombre d'un sourire.

Un silence s'installe entre les deux hommes, de ces silences confortables que l'on ne dessine qu'entre amis de longue date. Il n'est froissé que par le tictac incessant de l'horloge, accroché dans la cuisine des Carter. Ses aiguilles demeurent pourtant immobiles, pointées dans des directions diverses en dehors de celles de Charlie et d'Owen. Il en manque une à l'effigie de Marley, et Horace en prend une note mentale alors qu'il s'humecte les lèvres.

- Le lancement de l'OCQ 500 est un immense succès. Freya a fait un travail incroyable. Toute l'équipe, d'ailleurs. Tu sais je pense qu'elle n'a pas choisie de prendre la relève, mais on ne peut pas dire qu'elle ait l'air de le regretter. En fait, je crois que c'est un emploi qu'elle adore, et pour lequel elle s'investie énormément.

La passion de la sorcière n'échappait à personne, Owen pouvait au moins se sentir fier de cela. Horace enchaine alors, décidant de conter les aventures de l'année dernière. Les quelques anecdotes de couloir volées aux tableaux et fantômes du château au sujet d'Alison ou de Charlie. Owen a manqué beaucoup de choses, et Horace met un point d'honneur à lui dresser le portrait le plus fidèle possible des épisodes les plus cocasses, ou les plus marquants. Enfin, alors que la soirée s'avance et que la nuit voile les étoiles sous un brouillard épais :

- Je devrais sans doute aller saluer Charlie avant qu'elle ne s'endorme. Et Marley.

 


La petite Carter et son géant de père

Message publié le 10/11/2025 à 19:20

Horace n'aurait certes pas comparé les expatriés ukrainiens et russes aux délégations étrangères qui viendraient prochainement les visiter, mais l'on ne manquait jamais compter sur Charlie pour ce genre d'innocente analogie. Il ignorait que la benjamine Carter passait du temps avec l'un ou l'autre élève extirpé des pays en guerre qui leur avaient confié leurs enfants. Ces derniers ne se mêlaient pas vraiment aux autres, et certains cas très particuliers ayant participé aux combats faisaient l'objet d'une surveillance étroite de la part du personnel de l'école, comme ce jeune Schevchen capable de se métamorphoser en véritable prédateur, ou le pauvre petit Polyanski, réduit à l'état d'arme magique, et voué à une mort certaine.

- Je suis curieux de savoir si certains de ces élèves comptent participer au tournoi. Au moins se sentiront-ils moins seuls à fouler le sol d'une école qui n'est pas la leur, dans un pays tout à fait étranger, Horace énonce d'une voix tranquille.

Il avait à cœur bien sûr, la bonne entente entre tous, et davantage encore le bien-être de ces gamins qui s'étaient retrouvés arrachés à leur famille. Le tournoi pourrait se montrer fédérateur, motif de discussions et de nouvelles amitiés, mais il pourrait tout aussi bien faire naitre des tensions et raviver des hostilités qui ne tendaient à se tasser que depuis quelques semaines. Acquiesçant chaleureusement à l'encontre de Charlie et du petit Marley, Horace se tourne pleinement vers son ami sitôt qu'ils se retrouvent en tête à tête, l'air soudain plus grave, démuni de son éclat de malice habituel. C'est d'un œil acéré qu'il suit les mouvements d'Owen alors qu'il se sert le fond d'un verre, ainsi qu'à lui.

Aux remontrances, il préfère le silence, armé de patience.

Sa longue main se resserre autour du contenant alors qu'il s'installe auprès du géant, et prête une oreille attentive à son histoire. Une histoire terrible. Sombre et violente. Un simple bien approbateur s'échappe de ses lèvres alors qu'Owen admet ne plus boire, et Horace, d'un geste simple, éloigne son propre verre pour le poser auprès du premier. Par sympathie, mais aussi parce qu'il n'est guère homme à festoyer sans être accompagné. La nouvelle de la lycanthropie de Marley le fige dans son fauteuil, et lui fait courir un frisson le long de sa colonne vertébrale. Humidifiant ses lèvres, un pli soucieux creusé sur son large front, Horace pousse un soupir pénible, las.

 

- Par Merlin, Owen.

De nombreuses questions fusent, auxquelles ne font écho que bien peu de réponses. Le périple du géant l'a finalement trouvé fort bredouille, en dehors d'un fils à la fois maudit et miraculeux. Marley vient compléter une famille ayant vécu déjà bien trop de malheurs, mais qui continue de les cumuler. Loup-garou. Cracmol. À peine éduqué. Cela ne s'arrêtait-il donc jamais ? Freya était-elle seulement partie en vacances, ou avait-elle fuit une situation qui venait brutalement la submerger ? Horace, pensif, laisse courir un doigt sur le bord de son verre, intact.

 

- Charlie a l'air de bien prendre les choses. Alison ? Freya ? 

Au moins le jeune Marley avait finalement trouvé sa demeure, le reste de sa famille, et avec elle le confort et la sécurité. S'il était effectivement surveillé par le ministère et plusieurs membres du personnel de Sainte Mangouste, il n'y avait aucun souci à ce faire. Mais il parait évident que les choses ne seront pas simples. Au bouleversement d'un nouveau membre de la fratrie s'ajoute deux problématiques de taille. Au-delà de gérer un enfant qui n'a aucun pouvoir au cœur même d'un village pleinement sorcier, il s'agit de gérer un enfant qui, chaque pleine lune, se métamorphose en bête sauvage incontrôlable.

 

- Nous avons un professeur à Poudlard, qui est également atteint de lycanthropie. Peut-être qu'il serait bon que Marley le rencontre. Pour avoir quelqu'un a qui parler ? Tu sais que tu peux me demander n'importe quoi Owen, à moi comme à Bart. On a toujours été pour toi, pour les filles, et on sera là pour le p'tit aussi. Pour quoi qu'ce soit.


Pas ma fille

Message publié le 10/11/2025 à 15:20

Horace s'abstient de commentaire, son pas tâchant de se calquer sur celui d'Owen Carter et ses enjambées géantes. Bien sûr que non, l'homme n'aura jamais vu l'ombre d'un courrier. Ce n'est pas comme s'il avait été présent pour la rentrée précédente, alors qu'Alison apprenait l'arrivée prochaine du tournoi des Trois-Sorciers à Poudlard, et annonçait son désir d'y participer. Ce n'est pas comme s'il avait participé aux débats, houleux, des sœurs Carter, résultant à la concession de Freya envers Alison. Ce n'est pas comme s'il avait la moindre idée du travail amorcée par sa cadette en préparation du tournoi, ou des moyens mis en œuvres pour que ce dernier se déroule en toute sécurité.

Il y avait eu des réunions, impliquant des parents d'élèves, des professeurs, le directeur.
Il y avait eu des prospectus informatifs, des documents explicatifs, des décharges à retourner.

L'attentat de la coupe du monde avait laissé des séquelles, et la sécurité était devenue la priorité numéro une lors d'évènements d'envergures comme le tournoi des Trois-Sorciers. Horace ne pourrait faire entendre raison à son ami, cependant, vu l'état dans lequel il se trouvait, et sans doute serait-il préférable de laisser le directeur Woodcraft faire son travail pour ce cas précis. Trop impliqué au sein de cette famille de sorcier qu'il a vu s'épanouir, et dont il a porté chacune des filles alors qu'elles n'étaient pas plus haute que son genou, il ne peut que comprendre la position d'Owen Carter, et son inquiétude pour Alison, à peine âgée de seize ans. Lui-même avait retenu son souffle alors que son nom sortait de la coupe de feu, la veille.

- C'est toujours lui. Mais il n'est plus professeur de potions, ni même le directeur de maison, affirme Horace. Son poste accapare tout son temps, et il fait un excellent travail.

Confiant, Horace n'imaginait pas un instant qu'Harrisson puisse sciemment mettre en danger des jeunes de seize et dix-sept ans, de son école comme d'une autre. 

- La sécurité est une priorité du monde magique depuis les évènements de l'an dernier, Owen. Des choses sont mises en place afin d'éviter tout incident majeur, tu t'en doutes bien.

Puis, au sujet d'Alison, alors qu'ils arrivent non loin de l'entrée du bureau du directeur :

- Elle est fière, Owen. La connaissant, elle est sans doute un peu terrifiée, mais elle cherche avant tout à faire ses preuves et à montrer tout son travail accompli ces dernières années.

Faire ses preuves à l'école, à son père, à elle-même.

- Elle a besoin d'encouragements avant toute chose. Pas d'un père qui déboule pour essayer de la retirer de la lice d'un tournoi pour lequel elle s'est durement entrainée. Pas maintenant que son nom a été choisi devant toute l'école, il termine d'une voix grave, l'œil soudain sérieux. C'est la championne de Poudlard. Qu'elle succède ou qu'elle échoue, c'est comme ça qu'on se rappellera d'elle. Personne ne va l'enlever, la séquestrer, ou la blesser. Elle sera mise à l'épreuve, et elle en sortira grandie. C'est tout ce qu'il va se passer Owen.


Pas ma fille

Message publié le 06/11/2025 à 11:37

La silhouette longiligne se fige dans son mouvement, et les yeux d'Horace avisent la carrure massive d'Owen Carter derrière les grilles. D'abord, un éclat joyeux, un sourire qui s'étire sur des lèvres habituées à l'exercice. Mais la figure du géant n'est ni jovial, pas plus que son ton, ou sa posture, et le concierge fronce immédiatement les sourcils. L'homme est clairement remonté comme une pendule, pressé et assuré dans une démarche de véritable manifestant politique.

La dernière fois qu'Horace l'a vu ainsi, c'était dans les jours suivant la disparition de Kate Carter, alors qu'Owen se montrait paré à soulever les foules pour tâcher la retrouver le plus rapidement possible.

- Owen...

Déjà affairé à lever un à un les sortilèges de sécurité de la grille de l'école, Horace pousse un soupir. Nul doute qu'il aurait du le voir venir. L'ancien poursuiveur n'avait jamais semblé très enthousiaste à l'idée que sa fille participe au tournoi des Trois-Sorciers, alors même que sa potentielle inscription lui avait été martelée depuis son prodigieux retour. Il l'avait d'abord su par le biais de Charlie, puis il en avait eu la confirmation de vive voix, lorsqu'il avait rendu visite à son ami.

Dans un grincement sonore s'ouvrent la haute structure métallique, laissant le géant pénétrer le domaine sans hésitation aucune. Derrière lui se referment les grilles, dont le claquement des verrous résonnent tour à tour à travers le parc. Les sortilèges sont remis en place dans la foulée, par la force du réflexe et de l'habitude. Horace serre brièvement une main sur le bras d'Owen en seule guise de salutation, et l'entraine à sa suite sur les sentiers humides du parc.

- Son nom a été tiré, il énonce d'abord, et ne se laisse guère couper par le géant. Alison a pris sa décision l'année dernière Owen, elle a participé à tous les cours de soutien et... des documents ont été envoyés par courrier à tous les foyers dont les enfants seraient susceptibles de mettre leur nom...

Il ne poursuit pas, trouvant cela parfaitement inutile. Il n'avait guère besoin de schématiser les choses. L'absence d'Owen avait laissé Freya en charge de bien des choses. La maison. La boutique. Ses deux plus jeunes sœurs. Horace n'était pas sans savoir qu'il y avait eu de nombreuses disputes entre Alison et elle à ce sujet, et si l'aînée avait fini par capituler, c'est sans doute que la cadette avait eu de très bons arguments.

En ce qui le concernait, il était fier de la progression d'Alison, et du travail qu'elle avait fourni en vu de sa participation au tournoi.

- Le directeur te dira la même chose.

Au-delà de ça, Horace ne pouvait s'empêcher d'imaginer la réaction d'Alison, si son père parvenait à ses fins. Son pas s'aligne sur celui, bien trop rapide, d'Owen, et il semble presque le courser à travers le parc.

- Je t'assure qu'elle s'est préparée pour tout ça, et que l'évènement est tout à fait sécurisé ! Ils n'auraient jamais ouverts les inscriptions aux élèves plus jeunes si ce n'était pas le cas, il continue.


La petite Carter et son géant de père

Message publié le 27/10/2025 à 15:09

- Quelle belle initiative.

 

Owen ne semble guère se remémorer l'épopée de Pinpin, aussi Horace recouvre t-il son sérieux tandis qu'il rebondit à ce que lui annonce fièrement Charlie. Marly, lui, l'ausculte du regard dès lors qu'il n'est plus focalisé sur ce que dit son père, ou sa sœur. Il parait clair que l'anglais n'est pas sa langue maternelle, ce qui ne manque pas surprendre le concierge. Où ce garçon a-t-il grandi ? Visiblement pas auprès de Kate, ni auprès de quelconque civilisation moderne de ce pays.

Tant de questions, si peu de réponses.

Le silence qui s'installe n'a rien de particulièrement pesant, mais il n'est pas non plus parmi les plus légers. Désarçonné par la présence d'un garçon dont il n'aurait clairement jamais pu imaginer l'existence, Horace se contente de manger. Le plat concocté par Fenella est, sans surprise, extrêmement goûteux, et savamment épicé, et c'est par réflexe qu'il se lève pour récupérer le pichet d'eau situé sur les plans de travail.

 

Alors qu'il sert les uns et les autres, il répond à la question de Charlie, une pointe d'excitation dans le fond de l'œil :

 

- Bien sûr ! Il sera même guéri bien avant. Quant aux délégations, elles devraient arriver comme prévu dans deux semaines : je n'ai jamais eu l'honneur de rencontrer la directrice de Beauxbâtons, Madame Delaurier, mais sa réputation la précède. Une sorcière brillante, sans aucun doute. Samwiri Nsimbi en revanche, je l'ai déjà rencontré ! Une seule et unique fois. Un rassemblement au sujet de l'animagie qui se tenait au ministère sud-africain. Un homme très charismatique.

Hors de question bien sûr de révéler quoi que ce soit au sujet des épreuves. Horace se réinstalle, laissant la carafe au centre de la table, et glisse un regard complice vers Charlie :

 

- Je pense que tu vas adorer l'évènement. Une occasion unique de rencontrer des sorciers qui étudient dans des écoles étrangères. Tu sais qu'à Uagadou, ils n'utilisent pas de baguette magique ! Je crois qu'Alison a participé à tous les cours de soutien en vue de ce tournoi, il poursuit, sur le ton de la conversation, en croisant le regard d'Owen. On ne peut pas dire qu'elle ne soit pas décidée.


La petite Carter et son géant de père

Message publié le 12/10/2025 à 19:30

Horace a vu le domicile Carter dans bien des états. Rangé, soigné, organisé ? Jamais. Pas même du temps de Kate Carter. C'était allé de mal en pis, bien sûr. Owen n'étant tourné que sur les recherches de sa femme disparue, et Freya devant jongler entre Poudlard, l'éducation de ses deux jeunes sœurs, et plus tard une boutique qu'elle tiendrait à bout de bras. Le foyer demeurait propre et chaleureux, mais la vie tumultueuse qui y était menée ne manquait guère s'étaler sous les yeux de n'importe quel visiteur y posant le pied.

Des vêtements étalés ici et là ; des papiers en tous genre, marqués de sceaux officiels ; des devoirs inachevés raturés ou agrémentés de dessins enchantés ; de la vaisselle attendant d'être lavée ; des jeux ; des plumes de hiboux qui trainaient au sol, ou s'infiltrait entre les photos et décorations perchés sur des meubles pour certains branlants.

Le tout rendait l'endroit vivant, bien qu'il nécessite clairement que quelqu'un s'occupe davantage de certaines tâches ménagères simples dont Horace se chargeait quotidiennement au château - avec son armée de chiffons et de balais enchantés. Il avait appris à Freya certains de ces sortilèges facilitant le travail au sein d'une maison - à sa demande -, et son absence singulière démontrait des lacunes de son père dans le domaine. Owen demeurait l'homme qu'il avait toujours été. Loin de juger le chaos des lieux, Horace donne un coup de main au géant de quelques coups de baguette bien placés. 

 

- Oh. Je vois.

Il semblerait que la malchance perdure, au cœur de ce foyer déjà meurtri, et le concierge ne manque pas adresser un regard désolé à son ami. La vie de Marley commence durement, et elle n'ira sûrement pas en s'arrangeant, au sein de ce village entièrement composé de sorciers. Son attention se reporte sur le garçon, qui lui apporte sa collection de billes, et Horace, affaissé sur ses jambes, en saisit une entre le pouce et l'index, l'observant avec un air fasciné.

- J'adore celle-ci. Elle me rappelle la France. Quelle superbe collection !

Il la replace délicatement entre les autres en souriant pleinement au garçon. Il tarde à se tourner vers la petite Charlie, et doit réprimer un sourire devant la réaction d'Owen. Il n'est pas sans connaitre la situation d'Alison Carter et de la jeune star des Catapultes, qui semblent s'être trouvée une passion pour les placards à balais. Il n'y voit pas vraiment de mal - c'est après tout de son âge, et le jeune Ryder ne semble pas un mauvais garçon. Mais il peut imaginer sans peine qu'un père puisse voir tout cela d'un très mauvais œil.

- C'est même un excellent joueur, il approuve avec un tintement joyeux dans les yeux.

Les odeurs du plat cuisiné par Fenella se répandent dans toute la pièce, et il ne peut s'empêcher d'émettre un son approbateur. Ça sent terriblement bon. Il n'est pas surpris pour autant de la réaction de Charlie, mais davantage de celle d'Owen. Un rire lui échappe, nuancé de gêne :

- Bien sûr que je le savais. Owen, ta fille n'a plus mangé de viande depuis ses sept ans. L'incident de Pinpin le lièvre fou n'est-ce pas ? Son visage se tordit tandis que ses dents venaient se porter vers l'avant dans une imitation grotesque de l'animal.

Il était difficile pour Horace de constater la distance évidente qu'Owen avait bâti avec ses trois filles dans les dernières années, et tous ces évènements qu'il semblait avoir manqué, ou simplement oublié. Il voulait espérer que Marley serait plus chanceux. Il n'en voulait certes pas à son ami, après tout ce qu'il avait traversé, mais il trouvait ça terriblement dur pour les filles.

- Ça en fera plus pour nous ! Pas vrai Marley ?


La petite Carter et son géant de père

Message publié le 07/10/2025 à 12:10

Le garçon le dévisage sans l'approcher pour autant. Un instant, Horace est convaincu de le voir renifler l'air avec la même curiosité qu'un jeune chiot. La curiosité ne fait que s'accentuer alors que Charlie vient traduire le mot ami en gaélique, comme si l'enfant ne parlait finalement pas si bien anglais.

- Ce n'est rien, il affirme à destination d'Owen. C'est même tout à fait normal à cet âge que de se méfier de grands inconnus comme moi !

Un inconnu en costume trois-pièces de couleur si criardes qu'elles en jurent avec le soleil, qui plus est. Redressé sur ses longues jambes malingres, Horace se tourne vers Fenella, qui vient de passer sa tête par la porte de la boutique. À l'instar de Bartholomew et lui-même, elle continue de veiller sur la famille Carter, en partageant notamment les repas qu'elle aura cuisiné dans sa ferme.

- Bien sûr, il assure en réponse à Charlie, comme à son père. J'ai tout le temps du monde !

D'autant plus maintenant qu'un mystère d'un mètre-vingt se balance entre les pattes du géant. Horace glisse mécaniquement ses mains dans les poches de son veston, dardant d'un œil la petite famille, et le fameux vrai petit frère d'une Charlie visiblement ravie de cette nouvelle situation. Il a tôt fait pourtant de ressortir l'une de ces mains pour presser un bras d'Owen - si l'homme ne mesurait pas plus de deux mètres, il lui aurait sans doute passé un bras par-dessus les épaules, mais c'est bien sûr impossible.

 

- Ça pour une surprise. Ça reste quelque chose de positif à tirer de tout ça, il énonce, moins fort que tout ce qu'il a pu dire précédemment. Tu dois en avoir, des choses à raconter.

Une manière comme une autre pour lui de lui rappeler combien il est navré de la disparition définitive de Kate. Il faisait plaisir de voir Charlie s'occuper ainsi de Marley, avec une joie qu'il ne lui avait plus connu depuis longtemps, et une bienveillance similaire à celle de sa maman.

 

- Par Merlin Owen, ça fait bien trop longtemps. Bart ne pouvait pas venir, mais je suis sûr qu'il se rattrapera bientôt. Comment te sens-tu ?

Horace se doutait bien qu'Owen ne parlerait pas vraiment de la provenance de Marley tant qu'il serait dans les parages, et il était tout à fait prêt à prendre son mal en patience. Sa main de nouveau enfoncée dans l'autre poche de son veston, il s'était calé sur le rythme du géant pour rentrer à l'intérieur de leur domicile, dont l'atmosphère chaleureuse manquait peut-être de quelque chose. Il était curieux pour Horace de voir la maison sans Freya à l'intérieur.


La petite Carter et son géant de père

Message publié le 29/09/2025 à 16:18

Rien moins qu'exalté d'écouter Charlie Carter lui dévoiler les secrets de ses présents pour son père, Horace hoche la tête à plusieurs reprises au souvenir de la benjamine réclamant son avis sur ses diverses trouvailles au sein de sa propre maison. Il y avait quelque chose de terriblement touchant et tragique dans la manière qu'avait la sorcière de gérer l'absence de Kate Carter. Pour sûr, elle ne manquait jamais raviver le souvenir de sa flamboyante mère auprès de qui voulait l'entendre, et au détriment de celles et ceux qui auraient préféré oublier.

Horace, lui, se faisait toujours un plaisir de ressasser les mémoires d'une femme qu'il avait toujours trouvé flamboyante et inspirante, et il refusait de décourager la jeune Charlie alors qu'elle cherchait à retracer le cours de son existence, ou à lui en inventer une nouvelle à présent qu'elle n'était plus. Il ne savait guère si Owen était de cet avis - sans doute ces piqûres de rappel ne faisaient-elles pas toujours grand bien au pauvre homme, mais il osait imaginer que ce dernier comprenait l'innocence de la démarche de Charlie, et sa volonté de perdurer une présence maternelle dorénavant inatteignable.

- Oh je m'en souviens très bien. C'était un déguisement on-ne-peut-plus réussi !

À l'instar d'un certain Monsieur Banks, se souvient-il, étonnement similaire à celui de Charlie dans le choix des accessoires et des coloris, et qu'il avait retrouvé dans un couloir du septième étage - le garçon ne s'était pas montré à la fête, et s'était retranché dans sa salle commune malgré les encouragements d'Horace à rejoindre le reste de ses camarades malgré ses mésaventures avec l'esprit frappeur de Poudlard. Bien sûr, il avait su trop tard que Peeves n'avait rien eu à voir avec l'incident, puisqu'il était occupé ce soir là à saupoudrer l'ensemble des salles de classes de poil à gratter magique.

Au sein de l'OCQ, la fraîcheur de flagrances dignes de la Zéphyrine - la potion qui te donne l'haleine aussi fraiche qu'un vent d'ouest ! - qu'il incorpore religieusement à sa toilette du matin. Il salue Fenella d'un sourire large, et d'une révérence à la Milbourne, toujours heureux de revoir les visages d'élèves qu'il a si maintes fois croisés au château pendant leur scolarité. Impatient de retrouver son ami de longue date, qu'il n'a plus revu depuis de trop nombreux mois, Horace ne s'attarde guère sur la chaleur d'un décor qu'il connait évidemment par cœur.

- Oh, ça, Freya a depuis longtemps besoin de se reposer. J'espère qu'elle profitera bien de ce congé on-ne-peut-plus mérité ! Depuis le temps que je lui dis qu'elle doit lever le pied.

Une chose qui n'était qu'impossible alors qu'elle devait porter à bout de bras la boutique de son père, en plus de ses deux sœurs encore scolarisées, et en demande constante d'attention. Il échange un regard entendu avec Fenella, presse une main rassurante sur l'épaule de Charlie, et suit la benjamine vers l'extérieur. Plutôt intrigué de savoir de qui est au jardin avec Owen, si ni Freya ni Alison ne sont à la maison, il est loin, très loin de s'attendre à la surprise évoquée plus tôt. Une surprise d'un mètre vingt, au visage nimbé de tâches de rousseur, et aux mèches flamboyantes éparpillées sur le sommet du crâne.
 

Étreint avec force par un colosse aux traits à la fois familiers et presque méconnaissables, Horace se fend tout de même d'un sourire large, et son cœur s'essouffle à l'intérieur de sa poitrine. Il rend la pareille à Owen, profondément heureux de le revoir après tout ce temps, et désireux de lui faire passer le message de ses condoléances par le geste davantage que par la parole.

- Owen.

Son seul prénom s'échappe d'entre ses lèvres, nargué d'un sentiment d'un soulagement brutal, avant qu'il ne s'éloigne d'un seul pas. Son regard, inévitablement, se dirige sur le garçon, que Charlie prend dans ses bras avec tendresse. Marley est un mélange saisissant de Kate et d'Owen, aisément identifiable à la sororité qu'Horace côtoie depuis leurs plus tendres années. Estomaqué, il s'affaisse complètement pour saluer le bonhomme d'un sourire, avec un mouvement de tête bienveillant :

- Salut, Marley. Ses yeux, interrogateurs, se hissent sur le colosse, ses sourcils arqués par une surprise muette.


La petite Carter et son géant de père

Message publié le 18/09/2025 à 14:02

- Rien de mal à se poser des questions, Charlie, Horace rétorque avec bienveillance. Mais ce qu'il faut, c'est apprendre à lâcher prise.

Loin d'imaginer que chacun puisse être aussi aérien que sa propre personne, le sorcier reconnait en la jeune Carter les mêmes réflexions profondes qu'un certain Lord Beckett. Enfant, Bartholomew était tout à fait incapable de ne pas réfléchir constamment, aux mille-et-une manières dont fonctionnent les choses. De façon obsessionnelle. Cela frustrait grandement Horace, qui préférait l'improvisation aux planifications, et qui avait de nombreuses fois souligné à son ami l'importance de se laisser aller et simplement profiter, plutôt que de chercher à tout comprendre et tout analyser.

L'âge avait participé à l'œuvre qui faisait aujourd'hui de Bartholomew Beckett l'homme le plus exceptionnel qu'il connaisse. Toujours aussi boulimique de l'apprentissage bien sûr, mais davantage relaxé quant aux actions spontanées. Il ne faisait aucun doute à ses yeux que Charlie apprendrait elle aussi, en grandissant, que la vie ne se mesurait pas aux réponses que l'on pouvait en obtenir, mais aux émotions qu'elle permettait de nous procurer. Horace, lui aussi, avait du procéder à un travail gargantuesque pour tirer son épingle du jeu, et devenir le sorcier flamboyant d'aujourd'hui.

Sourcils froncés, il accueille les propos de Charlie avec une amertume étrange, qui le fait sourire d'un air attristé.

S'il comprenait la déchirure d'Owen à la disparition de Kate, et l'obsession grandissante qui en avait découlé, on ne pouvait dire qu'il approuvait son départ soudain du cocon familial, et son absence brutale dans la vie de ses filles. Horace avait été témoin, avec Bartholomew, des conséquences directes que cela avait eu sur le quotidien de Freya : résolue à récupérer le business familial en plus de gérer ses deux sœurs, il n'avait pas manqué lui ramener régulièrement de la nourriture, mais aussi quelque aide que ce soit dès lors qu'il l'estimait nécessaire.

Il avait été témoin du déclin des relations entre Alison et l'aînée Carter, et du moral de la petite Charlie qui continuait d'attendre désespérément le retour d'un père qui ne donnait pratiquement aucune nouvelle. Noël avait été un coup dur, car s'ils s'étaient rendus sur place pour tenter d'égayer le moral des troupes, tout le monde s'était attendu à voir Owen Carter en personne débarquer, en vain. Il n'était pas surprenant que Charlie redoute finalement cet évènement autant qu'elle l'attendait, mais il se rassurait en se disant qu'Owen était forcément revenu pour de bon.

Une main pressée sur l'épaule de Charlie, il la serre très légèrement contre lui.

 

- Les choses vont s'arranger, tu sais. Comme l'orage qui laisse planer les rayons du soleil au petit matin, les mauvaises choses de la vie ne durent jamais. D'ailleurs, on ne les appelleraient pas mauvaises s'il n'en existait pas de bonnes pour compenser, pas vrai ?

Il tapote un index sur son nom, les yeux malicieux.

- Qu'est-ce que tu lui offres, dis moi ? Toi qui as toujours mille-et-une idées extraordinaires.


La petite Carter et son géant de père

Message publié le 16/09/2025 à 13:26

Alors que Charlie fait du grand Charlie, Horace se contente de lui faire les gros yeux, plus insistant que jamais. Les sourcils arqués, très peu impressionné, jusqu'obtenir au moins quelques informations. Lesdites informations restent maigres, et ne tardent pas à dévier vers des questions existentielles qui tendent à faire oublier le fond de ce qu'Horace attendait vraiment. Un instant, son regard balaie les inscriptions dorées du panneau qui les mène tout droit vers le village, et il opte pour la réponse la plus simple et la plus sincère qui soit.

 

- Lorsque l'on est heureux, Charlie, on ne se demande pas pourquoi on l'est, ni combien de temps cela va durer. On l'est, tout simplement, et tout le reste est chassé de notre esprit, comme un mauvais souvenir.

Le ton sérieux contraste probablement avec la tenue excentrique dans laquelle il est enveloppée, mais qui lui colle si bien à la peau. Horace s'arrête finalement, alors que l'entrée n'est plus qu'à quelques mètres, et se tourne complètement vers Charlie.

 

- On ressent toujours tout un tas d'émotions en même temps, c'est vrai. Mais ce qui importe c'est que celle qui reste au-dessus des autres soit assez légère pour qu'on puisse être porté vers l'avant, au lieu d'être tiré en arrière.

Ses gestes alimentaient ses paroles, qui n'auraient probablement pas autant de sens pour la jeune Carter qu'elles devraient en avoir. Légèrement penché vers l'avant, il plaça ses deux mains sur les épaules de la fillette, et lui accorda :

 

- Alors d'accord, tu ne peux pas dire comment tu vas. Mais tu peux au moins me dire si tu vas quelque part, et si tu y vas avec le sourire. Pas un sourire de théâtre, mais un vrai sourire où tu n'es pas en train de réfléchir au fait d'être heureuse, juste d'être heureuse.

Il lui pinça affectueusement une joue avant de se remettre en marche dans la direction de Pré-Au-Lard.

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