Harry Potter RPG

Liste des messages de Charli Blackburn

Charli Blackburn

Homme

12 ans

Sang-mêlé

Britannique

La poudre de perlimpinpin

Message publié le 26/07/2025 à 11:58

T'aimes pas entendre le nom de ton frère dans la bouche de Charlie Carter. Elle fait genre qu'elle le connait alors qu'elle le connait même pas. Plein d'gens font ça. Même qu'Elliot veut pas tellement passer de temps avec toi, t'as envie d'leur dire à tous : c'est mon frère, c'est moi qui l'connait mieux qu'vous ! Ton regard noir se pose sur cette fille d'une tête plus grande que toi, et la lâche plus. Si tu l'savais pourquoi tu l'as fait alors ? C'est pas comme si c'était si grave, ce que t'as fait. Tu t'retiens de poser la question pour de vrai, parce que t'as toujours bon espoir que M'sieur Milbourne vous libère sans vous forcer à tout nettoyer. Le concierge, d'ailleurs, se contente d'acquiescer sans trop montrer ce qu'il pense, l'air grave, les yeux froncés.

 

Pis CharliE pointe du doigt le reste du couloir, et tu suis du regard ce qu'elle désigne. Tu peux que constater les dégâts avec un effarement stupéfait, prêt à te défendre devant une accusation imaginaire. Parce que c'est sûr ça va t'retomber dessus, pas vrai ? C'est pas cette pleureuse de CharliE que M'sieur Milbourne va accuser, et c'est pas Peeves qu'on pourra punir ! On va dire que t'as provoqué tout ça en lançant la première bombapoudre, et aussi te retirer tout plein d'points, et aussi t'faire frotter le sol jusqu'à ce que t'aies au moins vingt-cinq ans. Rouge jusque la pointe des oreilles, des sons te sortent d'entre les lèvres, véritable série de balbutiements qui cherche le début d'une phrase en même temps de trouver la fin d'une autre.

 

- C'e... M'sieur... Tout ça c'e... Non hein !

 

Interloqué, le regard d'Horace Milbourne se pose sur toi, un sourcil haussé comme un arc, l'autre étonnement ployé, ses lèvres hermétiquement fermées.

 

- C'est pas ma faute que Peeves il a fait ça ! Moi j'voulais juste faire une farce, et après c'est parti en couilles et c'est un accident ! Enfin c'est pas un accident mais c'est Peeves il fait tout l'temps n'importe quoi et il aurait fait ça même que j'aurais pas été là et soyez cool m'sieur s'vous plait nous faites pas frotter jusqu'à ce qu'on soit vieux et tout !

Le silence accueille tes derniers mots, que t'as beuglé tellement fort que des armures se sont de nouveau tournées dans votre direction. Un peu essoufflé, les mèches en bordel qu'encadre un visage que tu sens cramoisie, tu supplie du regard le concierge. Il se contente de te regarder en retour, de ce même air complètement fermé. Puis.

 

- Les scies n'aiment pas les raies, Monsieur Blackburn.
- Huh ?

- Les scies, n'aiment pas, les raies. Il brandit devant toi ses doigts, comme pour mesurer des choses invisibles à tour de rôle. Il aurait fait ça même si je n'avais pas été là ! Les si, n'aiment pas, les rais.

Tu reste con à le regarder, battant des cils en te refaisant la phrase que tu tardes à comprendre dans son intégralité. Même là, tu continues juste de le fixer avec la bouche un peu entrouverte.

 

- Une chose de plus à noter dans les apprentissages de la journée, conclut Horace avec un sourire qui s'étire finalement d'une joue sur l'autre. Aussi, évitez le mot couilles. C'est vulgaire. Préférez c'est parti en cacahuète ou encore c'est parti en sucette, ou la plus ancienne c'est parti à volo !

- Ok ?
- Je ne compte pas vous faire frotter les sols de Poudlard jusqu'à ce que vous ne soyez plus en âge d'y être. En fait, je pense que nous en avons terminé avec notre leçon du jour. Vous semblez tous les deux avoir appris beaucoup de choses de votre rencontre.

 

Le soulagement te fait dégonfler la poitrine d'un coup d'un seul. De plusieurs gestes de baguette très précis et ordonnés, Monsieur Milbourne enchante de nouveaux chiffons et balais, qui se mettent à faire le travail qui était le leur jusqu'à présent, avec une énergie qu'ils n'avaient visiblement pas.

 

- Wah. Tu peux pas t'en empêcher. C'est sacrément impressionnant.

- Qui sait, Monsieur Blackburn. Peut-être apprendrez-vous à faire tout ceci lors d'une prochaine rencontre, pourvu qu'elle ne consiste pas à vous réprimander. Déguerpissez maintenant, il insiste en agitant la main. Non, Miss Carter. Je n'ai pas besoin de votre aide. J'ai une véritable armée à disposition ! Ce dont j'ai besoin il s'abaisse légèrement et baisse le ton c'est que vous retrouviez votre si joli sourire. Sèche tes larmes et va prendre l'air tu veux ? On pourra se faire un thé tout à l'heure si tu veux.


La poudre de perlimpinpin

Message publié le 25/07/2025 à 19:14

T'avais déjà décidé que tu la détestais. Mais plus les secondes passent, et pire c'est. Elle trouve que t'appuies trop fort ? Bah t'appuies encore plus fort, en la regardant droit dans les yeux. Elle est folle. C'est ça que tu te dis dans le fond. Parce que dans sa tête ça existe de faire le ménage dans une bonne ambiance, comme si faire le ménage c'était fun. Y en aurait eu une bonne ambiance si elle t'avais laissé filé, pis qu'elle avait fait pareil sans vous foutre tous les deux dans cette situation d'merde. Mais non. Non l'a fallu qu'elle te stop et qu'elle te fasse la morale, pour que Milbourne arrive et que finalement vous vous retrouviez à faire du ménage et qu'elle te dire que non elle est pas contente. Tu te contentes de l'imiter en jetant ta tête à gauche à droite pendant qu'elle parle. T'écoutes à peine. T'as envie de terminer et de détaler.

- Eh !

 

Tu te plains alors qu'elle t'arrache presque des mains la plaque que t'étais en train de frotter. Pis tu la regardes de biais, avec un air complètement stupéfait, parce qu'elle est vraiment en train de chialer comme une énorme fragile et de demander à Horace de rien dire à sa sœur. Genre vraiment, c'est elle qui fait en sorte que vous vous fassiez prendre, pour ensuite s'inquiéter que l'concierge aille tout répéter ? Peut-être qu'elle aurait du y réfléchir avant d'jouer les balances. T'as beaucoup de mépris dans ton regard tandis que derrière vous s'approche la silhouette longiligne du concierge, qu'a pas l'air le moins du monde déphasé par toute la situation. Y a vraiment pas d'quoi l'être d'ailleurs. Y a que CharliE qui l'est. Toute seule.

 

- Tt, tt, tt. Pourquoi ces larmes ? Mh ? C'est pas grand chose. Rien qui ne mérite d'ailleurs d'être reporté à vos familles respectives, Milbourne darde son regard globuleux sur vous à tour de rôle. On est ici dans une école, et qu'est-ce qu'on fait dans une école ? On apprend. Monsieur Blackburn, qu'avez-vous appris aujourd'hui ? Vous pouvez lâcher votre chiffon.

Contris - par la présence finalement assez imposante du concierge dès lors qu'il jette son ombre sur vous deux - tu te contentes d'abaisser le bras et d'observer le bout de tes chaussures. Tu réfléchis pour de vrai. Parce que tu la vois la porte de sortie. Sans doute que l'autre qui joue la carte de la pleureuse aide pas trop mal à faire pitié, et même si dans l'fond tu détestes un peu ça, tu dirais pas non à faire s'arrêter cette punition horrible.

 

- Monsieur Blackburn ?

- La bombapoudre ça s'lave mal, tu murmures en haussant les épaules.

L'éclat de rire d'Horace Milbourne éclaire le couloir tout entier, rebondit sur des tableaux qui semblent subitement cesser leur train-train quotidien, fait même réagir quelques armures intriguées. Tu lèves les yeux sous le coup de la surprise.

 

- Oui. En effet. La bombapoudre se nettoie très mal, Monsieur Blackburn. Une vraie plaie ! Quoi d'autre ?

 

Une lueur brillante dans le fond des iris, tu trouves que le concierge à un air un peu fou. Décalé. Loin de bien des adultes que tu as rencontré, à l'exception peut-être du bibliothécaire.
 

- Heu... Faut pas mentir. Enfin on a l'droit, mais pas toujours. Juste des fois.

 

De nouveau, le rire de Monsieur Milbourne fait écho dans le long corridor.

 

- Des fois. Mh. Des fois, ce n'est pas tout à fait exact, Monsieur Blackburn. Ne mentez que pour protéger vos amis, ou celles et ceux que vous voudriez voir le devenir, il prononce sur un ton théâtral, un index en l'air, et les lèvres étirées qui lui creuse les deux joues.
- Ok.

 

Tu sais pas trop ce qu'il veut dire. CharliE a un peu menti pour te couvrir, mais t'es assez certain qu'elle sera jamais ton amie.

- Miss Carter ? Qu'avez-vous appris.

- A chialer sur commande, tu souffle à demi-ton en détournant le regard, t'attirant un regard noir du concierge.


La poudre de perlimpinpin

Message publié le 17/07/2025 à 15:29

Tu détestes Charlie Carter. Elle fait genre qu'elle va pleurer. C'est vraiment une grosse fragile. Tout ça pour pas qu'on lui retire des points, c'est sûr. Ça marche en plus. Le concierge lui retire aucun point. Il s'est contenté de dire j'espère bien que vous allez nettoyer ! Hop hop hop. Pis de leur balancer des chiffons, et de tout bien frotter à la main ! Charli grommelle, imite la Serdaigle a mi-voix tandis qu'il frotte et frotte et frotte : j'vais nettoyer Horace gngngn. Même qu'elle le tutoie, l'appelle par son prénom. Ils se connaissent bien. Elle l'a dans la poche. Elle l'a dans la poche mais elle se donne encore des airs de grosse victime un peu triste alors qu'elle s'est même pas faite engueuler.

 

- M'sieur Milbourne ça part pas ! Tu râles parce que la poudre colle au chiffon, et plus tu frottes, plus ça s'étale. Sont merdiques vos chiffons !

Le concierge se contente de faire claquer la langue contre son palais en te regardant de haut, la tête secouée de gauche à droite avec aplomb. Tu soupires. Tu recommences à frotter. Faut frotter fort. Beaucoup trop pour la force que t'as dans les bras. T'as l'impression que vous allez y passer toute la journée au rythme où vous aller. T'en veux à Charlie, t'en veux à Monsieur Milbourne, tu t'en veux à toi aussi. Te faire choper comme ça, c'est trop la honte. Tu t'en fiches pas mal des points perdus pour Gryffondor. C'est le début d'année, cinq points c'est pas grand chose. Qu'on puisse savoir qu'une fille t'as lancé un sort dans le dos au milieu des couloirs en revanche ? Horrible.

 

- J'espère que t'es contente, tu souffles à l'intention de Charlie alors que vous arrivez enfin dans la salle des trophées, et qu'il s'agit d'astiquer chacune des coupes avec l'énergie du désespoir. Il aurait tout nettoyé par magie si t'avais pas essayé de jouer la préfète ou j'sais pas quoi.

Tu sais pas quel âge a Charlie Carter, mais tu sais qu'elle a pas l'âge d'être une préfète. C'est juste une petite je-sais-tout doublée d'une grosse balance. Même que le nom t'évoques un truc, mais t'es pas sûr de quoi exactement. C'est en frottant et frottant encore une plaque dorée sur laquelle brille un nom familier que tu tiltes. Carter. Carter, comme le vieux joueur de Quidditch Owen Carter. T'as la carte, parce qu'Elliot te l'a refilé quand il en a eu un double. Est-ce que Carter c'est juste un nom très commun, ou est-ce que la fille qui vient de le balancer au concierge est vraiment la fille d'Owen Carter ?

 

T'as très envie de croire que c'est un nom commun, bizarrement.

 

Tu te contentes de lui jetter un regard suspicieux en te mettant à frotter plus fort. Derrière vous, Monsieur Milbourne siffle un air étrange et entrainant qui résonne peut-être à travers tout l'étage, les mains dans les poches, ses jambes semblant le balader d'un point à l'autre sans aucune logique.


Le vertige

Message publié le 17/07/2025 à 15:05

Tu t'affaisses un peu, déçu. Dans le fond, tu le savais, mais l'entendre dire ça fait quelque chose. Spike a toujours été bon sur un balai, comme Elliot a toujours été bon sur un balai. Ça veut pas dire que tu seras jamais bon sur un balai. Ça tu refuses. Mais quand même. Ça fait quelque chose. 

 

- Cool, t'annonce.

 

Il dira rien. Il dira rien ni à Elliot ni à personne d'ailleurs, t'en es convaincu. Les yeux brillants, le menton relevé, tu fais tout pour pas que ça se voit de trop que t'es dégoûté de savoir que voler ça devrait être une évidence. Qu'il te montrera que quand t'auras plus l'vertige. Tu sais pas ce sera quand, pis tu sais pas si ça fera que voler a toujours été une évidence - sûrement que non - mais tu sais que ce sera pas aujourd'hui.

 

- Un épouquoi ?

T'as retenu de lui balancer que non, que t'as pas peur d'abord, que t'as peur de rien. Il a vu. Il a vu et il sait. Alors tu passerais juste pour un gros crétin.

 

- C'est où qu'on en trouve des comme ça ? Ça marche comment ? T'peux m'montrer ?

Ragaillardi à l'idée qu'il existe finalement une solution à ton problème - même si ça ressemble à un truc un peu épouvantable, t'as arrêté de trembler. On pourrait même dire que t'as repris des couleurs. Peut-être bien que Spike va pouvoir t'emmener là où on peut s'entrainer à affronter sa peur et tout. Peut-être bien qu'ensuite t'auras plus peur. Plus l'vertige. D'ailleurs t'as pas l'vertige. T'es juste pas bien habitué.

 

- S'te plait s'te plait s'te plait ! Tu supplies en trépignant comme un môme. J'peux t'offrir mieux qu'des cartes légendaires hein.

T'as du mal à imaginer que Spike Ryder passe sa vie à voler. Même qu'il fait pas d'collection d'cartes, il doit bien faire collection d'quelque chose. T'es prêt à parier qu'tu peux lui trouver quelque chose d'utile. T'es doué pour trouver des choses utiles. T'as passé les dernières années de ta vie à tout négocier avec tes frangins, alors t'es habitué à donner de ta personne pour obtenir quelque chose. Tu reculeras devant rien si ça veut dire pouvoir monter sur un foutu balai et voler comme si c'était une évidence. Ton regard défie celui de Spike alors que tu te tiens droit comme un homme dans tes baskets usées jusqu'à la semelle.

- N'importe quoi que t'as besoin j'peux l'avoir t'as qu'à dire, t'annonce, sûr de toi.


Les Epreuves des Courageux

Message publié le 09/07/2025 à 17:40

T'as envie de te foutre de la gueule des filles parce qu'elles ont eu l'air complètement terrifiées, mais tu te retiens. D'abord parce que t'as pas trop fait le malin à l'épreuve précédente, mais surtout parce que tu peux pas t'empêcher de te dire que Sasha se ferait un plaisir de te cramer. C'est ce que ferait tes frères après tout. N'empêche que t'es sûr elles flippent pour pas grand chose. D'ailleurs si elles s'en sont sortis, c'est que ça doit pas être si terrible. Quand même, tu te redresses un peu quand tu passes devant pour faire un peu le fier. Peut-être un peu aussi pour avoir l'air moins petit à côté de ton binôme. Pourvu qu'on s'imagine pas que vous réussissez les épreuves que parce qu'il est là et qu'il connait des sorts que toi tu connais pas.

 

- Ah bon ? Tu te contentes de répondre à Sasha devant la piscine.

Tu pourrais pas savoir, t'es jamais venu aux cachots que pour les cours de potions. D'ailleurs ça t'étonne qu'à moitié d'y trouver une piscine, au vu de la taille du château. On pourrait facile foutre ta maison dedans plus de cent fois. Alors une piscine... L'eau est immonde ceci dit, alors une piscine c'est vite dit. Tu captes pas du tout ton reflet dedans, c'est dire. Ça t'fait pas peur. T'as pataugé dans pire que ça. Pis tu doutes qu'ils aient foutu des créatures dangereuses dedans. Ils auraient pas fait ça. Pas vrai ? Bref, t'as pas peur. Sasha lui il a l'air d'avoir peur. Vachement plus que du vide tout à l'heure. La preuve, il veut même pas foutre un orteil de dedans. Peut-être bien qu'il sait pas nager. Tu le regarde avec insolence histoire de lui demander :

 

- Quoi tu sais pas toi ? T'as peur ?

 

Même que t'as bien envie de montrer que toi non. Parce que t'es passé pour une mauviette un peu tout à l'heure, et faudrait remettre les pendules à l'heure un peu. T'es pas un Gryffondor pour rien. Alors t'attends pas vraiment sa réponse pour retirer ton uniforme, dans des gestes disgracieux. T'arrêtes pas de t'emmêler dans tes robes parce que merde : pourquoi les sorciers doivent porter des robes ? Tu galères vachement moins avec la chemise et la cravate, parce que tu portais déjà des sapes un peu comme ça à ton ancienne école. T'es bientôt en slibard devant le bassin, et tu sautes un peu d'un pied sur l'autre. Pas parce que t'as peur, mais parce que tu te pèles les couilles. Y a un vent glacial qui se traine toujours dans les cachots, et c'est le dernier endroit où t'aurais eu envie de te déshabiller.

 

- Bon. Quand faut y aller...

T'hésites même pas deux secondes. Tu plonges.

Les joues enflées, t'as les bras tendus vers l'avant pour essayer de trouver un fond que tu trouves pas. Alors tu nages. T'as du souffle. Tes copains à Cardiff, tu les battais à plat de couture quand vous faisiez des concours dans l'étang. Juste tu vois rien alors c'est compliqué. Même que t'ouvres les yeux et que ça change rien. Mais tu nages encore. Tu sens ton cœur qui bat jusque dans tes oreilles. Ta poitrine qui brûle un peu. Pis tu sens quelque chose sous tes paumes. Le fond. Et à priori c'est tout ce que tu devais atteindre, parce qu'aussitôt que tu l'as effleuré, tu le sens qui remonte vers toi à une vitesse assez folle, et qui te porte jusqu'en haut. T'émerges en même temps qu'un énorme piédestal en pierre. Tu prends une respiration énorme alors que tu zieutes ce qui semble en sortir.

Une clé, qu'ouvre sans doute la porte en face.

- Bah voilà, facile, t'annonce, essoufflé.

Te faut plusieurs secondes pour reprendre ton souffle, pis tu te rhabilles rapidement en réprimant des frissons. Tu craches, parce que t'as un peu chopé de l'eau dégueulasse. Le reste est épreuves est globalement du même niveau. Rien qui vous arrête. Ni l'obscurité lourde de la pièce suivante - t'as jamais eu peur du noir, et visiblement Sasha pas plus que toi -, ni la tonne d'insectes immondes au travers desquels faut ramper pour atteindre un nouveau couloir. T'es presque étonné quand vous poussez la porte et que tu captes que c'est la fin, que vous avez passé toutes les épreuves. Comme si c'était trop simple. T'as sans doute un peu oublié la terreur que t'as vécu devant le vide de la deuxième épreuve, ou alors t'as pas envie d'en parler.

Tout le monde est groupé, chuchote, et tu vois pas Mika alors t'en déduis qu'il a pas encore terminé. Contrairement aux filles, qu'ont repris des couleurs de l'autre côté de la pièce. Tu dresses une main en l'air pour en taper une avec Sasha. Vous avez géré, l'air de rien. Parce que visiblement vous êtes troisième, c'est pas rien.


Les Epreuves des Courageux

Message publié le 15/06/2025 à 10:40

Sasha se marre, et t'es pas loin de te demander s'il se foutrait pas un peu d'ta gueule. Tu serres les dents pour pas lui dire de la fermer. Il cherche une idée quand même. Même qu'il en trouve une assez rapidement, pendant que toi tu t'contentes de faire un pas en arrière histoire de mettre de la distance entre toi et ce foutu vide. Ton attention s'reporte sur ton binôme ,et t'hoche la tête vaguement.

- Heu, ok.

T'as pas compris. Pour l'instant tu l'vois juste qui s'balade avec un gros tableau qu'il s'apprête à jeter dans l'vide. Mais bientôt tu l'vois qui remue sa baguette pour la seconde fois d'la soirée. L'enchantement fait léviter le cadre jusque là où tu t'tiens. Ben merde. Il en connait des sorts, le redoublant. Même que tu commences à te demander si c'en est vraiment un, de redoublant. Pourquoi on lui fait passer des épreuves de première année si c'est pas un redoublant d'abord ? Bon, tu l'diras pas à voix haute, mais c'est plutôt stylé d'avoir un binôme qui sait vraiment faire d'la magie.

T'analyses la plateforme, assez large pour que tu te poses dessus sans vraiment avoir à regarder le vide. C'est une bonne idée. Quoi qu'en pense la bonne femme qui s'agite à l'intérieur. Tu grimace en t'avançant un peu, t'affaisse même pour t'accroupir devant la peinture. T'as bien entendu le conseil de Sasha, mais c'est mort. Tu fous pas les pieds aussi près du vide. À genoux carrément, tu viens t'installer directement sur le décor. Ça bouge terriblement, comme si tu grimpais sur une planche qui flotterais sur un lac. Ça te rappelle l'étang dans lequel t'allais plonger avec les copains, à Cardiff. Alors t'essaies de te persuader qu'autour c'est pas du vide. Juste de l'eau.

 

- Mais quel rustre ! Jeune homme, vous écaillez ma marmite avec vos chaussures immondes !
- Désolé !

Désolé tu l'es pas. Même que tu tardes pas à lever la tête, juste un peu, pour guetter les mouvements de Sasha, qu'a gentiment attendu qu'tu te mettes à l'aise.

 

- Tu peux y aller, mais doucement ok ?

Ton cœur bat à tout rompre, et t'accroches tes mains moites au cadre en baissant obstinément la tête. C'est de l'eau, rien que de l'eau. C'est pour ça que ça bouge. T'es sur un étang. Les yeux fermés, t'en arrêterais presque de respirer. Sous ton corps prostré la bonne femme continue de râler, mais tu l'ignore complètement. Quand finalement t'arrive de l'autre côté, tu mets plusieurs secondes à te déployer entièrement, et tu quittes la plateforme improvisée de la même façon que t'as grimpé dessus : à quatre pattes. C'est que quand t'es à plus d'un mètre du vide que tu te décides à te relever, te secouer un peu. Ton regard coulisse vers Sasha.

 

- Bon bah voilà on a géré !

T'es un peu pâle, et encore un peu tremblant, mais l'épreuve est officiellement passé. Bon, c'est plutôt Sasha qu'a géré, mais vous êtes une équipe ok ? Personne a besoin de savoir que t'étais pas loin d'te pisser dessus quand le portrait s'est brutalement arrêté au milieu d'rien. Personne. Ça a pas l'air d'être l'avis de Sasha, qu'a l'air pas loin de se foutre de ta gueule encore, alors tu te contentes de lever les mains en reddition. 

- Ok, ok t'as géré. Mais c'est facile aussi quand tu connais déjà plein d'sorts. T'hausse les épaules parce que c'est juste un fait. Aucun des autres élèves aura passé l'épreuve de cette façon, c'est sûr. T'as pas vraiment r'doublé hein...


La poudre de perlimpinpin

Message publié le 06/06/2025 à 18:22

- C'était un accident ! Tu rétorques en criant.

Alors qu'elle ? Elle c'en est une, d'attaque. Elle t'a lancé un sort dans le dos et tu pouvais plus bouger. Alors tu croises les bras, le regard noir. Ta fuite s'est arrêtée nette, parce qu'à l'urgence de détaler du coin avant qu'un membre du personnel ne rapplique s'est substituée une terrible colère qui t'enflamme des pieds jusqu'à la tête. Le même genre de colère qui te prends à la maison, et qui te fais claquer des portes brutalement, briser ce qui te passe sous la main, frapper tes frères même s'ils sont tous plus grands que toi. Le même genre de colère qui a, moins de deux ans plus tôt, provoqué l'éruption de ta magie.

Tu t'en fiches pas mal du bordel que t'as pu mettre. Qu'est-ce que ça peut faire ? C'est que des vieux trophées pour des gens que tu connais même pas. Ils peuvent pas être aussi importants que ça si on a laissé leurs médailles à l'école, d'abord. S'ils voulaient pas que ce soit sali ils avaient qu'à les prendre avec eux ! Tu gardes ton air renfrogné, des rougeurs sur les joues, les lèvres serrés contre tes dents alors que CharliE te raconte qu'elle a des amis chez Gryffondor comme si ça pouvait tout réparer. Il s'en fiche aussi. Parce que c'est pas son ami à lui, c'est sûr, et après ce qu'il va raconter à ses copains ce sera l'ami de personne qu'il connait non plus.

- Et alors ?

Tu t'sens jugé. Juste parce qu'elle se sent obligé de dire que son père aussi, est Gryffondor. Que son père est un sorcier, et donc qu'elle vient d'une famille de sorciers. Tes parents à toi sont pas sorciers. Elliot il t'a jamais expliqué ça. Que ceux qui sont pas des sorciers sont appelés des moldus pour bien montrer qu'ils sont pas des sorciers. Les nés-moldus sont différents. Les nés-moldus comprennent pas. Ils ont pas les refs, comme Hugh ou Noah ont les refs. Comme CharliE doit avoir les refs aussi, c'est sûr. Tu rigoles pas aux mêmes blagues, tu comprends même pas tous les mots, et certains garçons te regardent comme si tu venais d'une autre planète.

Alors tu l'prends comme une attaque personnelle.

Même que CharliE essaie d'être cool et de te montrer parce que tu connais personne, mais que toi t'aime pas qu'on te regarde de haut parce que t'es pas si petit, et ce serait Kayla ça te gênerait pas tellement mais c'est pas Kayla alors elle a rien à t'apprendre, et aussi tu connais pas personne.

- C'est bon hein j'connais du monde ! Tu déclares en faisant un pas vers l'avant. T'crois quoi. J'suis l'frère d'Elliot Blackburn ! Tu gonfles la poitrine un peu. Même qu'il en a eu des trophées et tout, et il s'en foutrait pas mal que j'les ai dégueulassé et tout, il en a plein. C'est qu'des vieux trucs que personne regarde jamais !

C'est pas la première fois qu'on te dit que t'es irrespectueux, même. D'habitude c'est plutôt des profs. À Poudlard ça t'étais pas arrivé encore. Sauf là. Là avec CharliE, qui s'prend pas pour n'importe qui, et que t'es presque content d'avoir couvert de bombapoudre par accident parce que c'est le genre de personne qui lance des sortilèges dans le dos des autres et qui joue les gentilles après comme si c'était pas si grave. Le grincement de plusieurs armures te font relever brusquement la tête vers l'autre bout du couloir, et bientôt des bruits de pas semblent résonner entre les murs, s'approcher de vous. Tu pousse la fille brutalement pour pas qu'elle ait le réflexe de sortir sa baguette, et tu déguerpis dans l'autre direction.

Ta course s'arrête brutalement pourtant, car de l'ombre sort un chevalier en armure qui d'un bras t'arrête et te coupe le souffle.

 

- EH !

Une porte s'ouvre brusquement sur la gauche, de laquelle s'extirpe une véritable horde de chiffons et de balais. L'un d'entre eux te frappe le dessus de la tête, juste assez pour te faire pousser un cri indigné, et tu lui jette un regard noir. Au loin, un claquement de mains qui fait écho jusqu'au bout du couloir.

- Allons, allons. Miss Carter, Monsieur Blackburn. Pardonnez mes ustensiles, ils ont tendance à exagérer toutes les situations.

La voix, tranquille, chaleureuse, semble appartenir à une silhouette longiligne, qui parait bientôt dans la lumière. Le costume du sorcier est absolument grotesque. Tu restes figé à regarder la fille, puis l'homme, incertain de la posture à adopter. Les chiffons, eux, se sont mis à épousseter avec vivacité tandis que les balais s'épuisent à déplacer la poudre du sol vers le placard.

- Des explications peut-être ? Charlie ? Charli ?

L'homme a l'air terriblement amusé, mais toi tu te libère de l'armure d'un geste sec, et tu reste complètement silencieux, les joues rouges et les yeux vissés sur le bout de tes chaussures.


La poudre de perlimpinpin

Message publié le 02/06/2025 à 20:39

  • T'as pas fait trois pas qu'un sortilège te frappe directement entre les omoplates, te figeant brusquement dans ta fuite. Littéralement, en fait. Parce que quoi que t'essaye de faire, y a rien qui marche. C'est comme si ton corps refusait obstinément de répondre à tes plus simples demandes. Frustré, t'es forcé de rester là et de subir. T'as décidé. Tu déteste cette fille. Le problème c'est que tu peux même pas lui lancer un regard noir pour lui faire comprendre. Tu peux rien faire. Ça te ferait presque paniquer. Presque. T'es pas un trouillard. T'as peur de rien. Certainement pas de rester bloqué comme ça pour l'éternité. De plus jamais pouvoir écrire une lettre à ta famille. De plus jamais pouvoir assister à un match de Quidditch. De plus jamais bouger.

    T'as pas peur, t'as pas peur, t'as pas peur. Bon. T'as peur, un peu. Mais tu laisse la colère la remplacer, seconde après seconde, alors que la fille - CharliE, apparemment -, parle et parle et parle. T'écoute pas. Bon t'es forcé d'écouter. Mais tu voudrais lever les yeux au ciel. Te boucher les oreilles et lui brailler des LALALALALA ou l'insulter pis repartir en courant. T'es forcé d'écouter. CharliE - comme si y avait plein de filles qui s'appelaient CharliE, n'importe quoi celle-là - se la ramène à propos d'Horace Milbourne, le concierge, et aussi de sa sœur, qui fabrique des balais, et t'aurais envie de lui hurler qu'tu t'en fous et qu'il est hors de question qu'tu fasse le ménage, et qu'tu vas stfaire prendre à cause d'elle, pétasse.

    Tu sais bien que ça se fait pas de traiter une fille de pétasse, Kayla te l'a déjà dit, mais en vrai de vrai, CharliE c'est une pétasse. Même Kayla serait d'accord. Même qu'elle t'a lancé un sort dans l'dos cette pétasse. Tu bouges pas parce qu'tu peux pas, et elle semble même pas s'en rendre compte parce qu'elle demande si tu vas l'aider, et si tu pouvais bouger tu ferais un geste obscène comme y en toujours à la maison. Mais tu peux toujours pas bouger, et toujours pas bouger, et SBLARF. Le retour à la réalité est brutal. Inattendu. Le sortilège prend fin sans prévenir, et tout ton corps reprend son mouvement, sans que tu sois paré pour le suivre. Alors de sprint vers l'avant, il se fait plongée, avec ton menton qui file directement vers le sol. T'as le réflexe de lever tes bras, mais tu t'éclates quand même comme un crétin.

    Tu grognes.

    - Tu m'as attaqué, t'es tarée ! Tu crises en te relevant du mieux que tu peux, prétendant que t'as même pas eu mal - t'as même pas eu mal de toutes façon.

    N'empêche. Pétasse. Même que tu te gênes pas pour lui lancer ton plus gros regard noir.

 

- J'm'en fiche de nettoyer, pis d'quoi tu t'mêles d'abord ? T'as qu'a aller t'nettoyer toi !

La honte t'embrase les joues. Parce que tu t'es fait battre par une fille. Dans l'dos. Pis que tu t'es cassé la gueule devant elle en prime. Mais ta fierté reste, parce que t'es un Blackburn, et que tu vas pas t'laisser faire.

 

- T'veux juste que j'me fasse prendre pour que Gryffondor perde des points, t'es une balance !

Tu recule, l'air de rien. Pas après pas, vers l'arrière. T'ose plus lui tourner l'dos, parce qu'elle pourrait recommencer à te lancer des sorts, et que tu sais très bien que tu pourras pas te défendre. Mais de face tu sais que tu pourrais esquiver. Tu l'observe en chien de faïence, avec des yeux noirs comme du charbon, et tes bras tendus le long de ton corps.


Les Epreuves des Courageux

Message publié le 29/05/2025 à 19:11

Tu fais la moue. Parce qu'il a raison, mais tu détestes un peu qu'il ait raison. Même que le type est bien trop détendu pour ce qu'on leur demande de faire. Comme si ça lui faisait rien d'être là, à des mètres et des mètres du sol. Sol que tu te gardes bien de regarder.

 

- Mh, mh.

Tu vois. Nan vraiment. T'as bien capté qu'être courageux ça voulait dire affronter ses peurs. T'avais juste pas imaginé que tu devrais affronter une peur pareille. Une vraie de vraie, du genre à t'planter dans tes chaussures et à te retourner l'estomac sans avoir bougé d'un millimètre. Nan t'avais imaginé qu'on allait vous balancer des insectes dégueulasses du genre qui font crier les filles, ou alors vous faire courir dans l'lac dans la nuit parce que ça pèle les couilles - et que t'as pas peur d'avoir froid aux couilles. Ce genre de truc. Pas ce genre de truc. Alors tu vois, mais t'as pas envie d'voir, et tu grimaces encore quand il te demande si tu connais Ascensio.

La rentrée est passé que depuis quelques jours, et tout c'que t'as appris c'est à faire de la lumière avec ta baguette, et à la faire tourner vers le nord. Quand elle a l'temps quoi. Alors non, tu connais pas Ascensio. Pis t'es pas persuadé que se projeter encore plus haut par rapport au sol soit une solution que t'as envie d'envisager. En fait, le principe même t'as fait reculer d'un pas instinctivement. L'gars est parti, pourtant. D'un seul bond vers l'avant. T'as a peine eu l'temps de regarder ce qu'il faisait avec sa baguette. Un vague geste de poignet que tu saurais sans doute pas imiter.

 

C'est impressionnant.

 

L'mec vole, ou presque. L'problème c'est l'atterrissage. À peu près aussi brutal qu'une baffe de ton père quand tu l'as trop emmerdé. Même que tu déglutis, les yeux ronds comme des billes, la main serrée sur ta baguette. T'as pas d'autre idée que ce qu'il vient de faire. C'est ça l'problème. Parce que tu sais juste lancer un Lumos et une boussole, et qu'aucun de ces trucs là te permettra de traverser la pièce. Hors de question de reculer pourtant. Parce que ça serait la honte. Charli Blackburn, faux-gryffondor. Si Elliot apprend qu'il a échoué aux épreuves en plus de pas savoir grimper sur un balai, c'est carrément la fin.

 

- R'montre moi, t'ordonne d'une voix forte, pour te donner l'air de gérer alors que tu trembles décidément deux fois plus. L'geste.

Tu l'fais dans l'vide, sans prononcer un mot. Hyper concentré. T'as pas envie, mais tu t'répètes qu'il faut l'faire, et tu continues. Pis finalement t'inspires très fort et tu regardes droit devant toi.

 

- Tu m'rattrapes si j'me plante hein ?

 

T'as pas l'air sûr. T'aurais presque envie d'le menacer s'il le fait pas. Mais tu sais pas d'quoi. Il fait deux têtes de plus que toi quand même. T'avances. Pis tu te stoppe au-dessus du vide et tu fais l'erreur de baisser la tête. Tu te figes comme un crétin et tu sais que t'y arriveras pas. C'est impossible.

 

- J'peux pas, tu déclares. J'peux pas ok ? T'as pas un autre sort ? Pour transformer l'câble en truc plus gros tu vois, j'sais pas, autre chose ! J'vais pas sauter au-dessus de ça !

T'as reculé en beuglant de plus en plus fort, désespéré.


La poudre de perlimpinpin

Message publié le 29/05/2025 à 18:55

Tu lèves les yeux au ciel. Comme si c'était possible de lire trop les magasines. Ça se lit bien autant qu'on veut d'abord. T'es bien placé pour l'savoir. Même que tu sais pas c'est quoi, une conspiration, mais t'as bien compris que la fille croyait pas à tout ce qui se racontait sur MacDougall. Sûr qu'elle en lit pas assez, elle, des magasines.

 

- J'suis pas p'tit ! Tu déclares avec férocité en te mettant presque sur la pointe de tes chaussures par réflexe. Pis c'est qui ta sœur d'abord, pourquoi elle vérifierais l'balai de MacDougall ?

Si y en a une qui raconte des salades ici, c'est sûr que c'est elle. Parce que même Elliot t'a confirmé pour MacDougall. Et Elliot connait MacDougall. Mieux même que n'importe quel magasine sans doute. Pas que t'aies l'occasion de lui expliquer, d'ailleurs, parce qu'une voix nasillarde vient résonner dans toute la pièce. T'as un mouvement de sursaut alors que ton regard coulisse vers la forme spectrale de l'esprit frappeur de l'école. T'as déjà eu l'occasion de le croiser une ou deux fois. Bien assez pour savoir qu'il peut très facilement vous attirer des ennuis.

 

- Eh !

Pas l'temps de négocier que Peeves a déjà disparu dans un PLOP sonore, et t'inspire profondément en constatant que la fille à côté de toi a raison. Il est parti dénoncer l'carnage au premier professeur qu'il va croiser. Faut se tirer. C'est tout ce qui te vient en tête, et avec urgence.

 

- Quoi ? Bah oui !

T'as pas vraiment capté pourquoi Peeves en avait compté trois, des Charli, parce que t'es à peu près sûr que y a que toi. Mais au regard de la sorcière, et avec la question qui te percute à retardement, tu saisis qu'elle a l'même nom que toi. Un nom d'garçon. Tu grimaces.

 

- T'as un nom d'garçon ?

 

Ouais. Ça te choque assez pour pas avoir pris tes jambes à ton cou dans la seconde. Même que t'as du mal à l'croire. Mais très vite, l'urgence reprend l'dessus, et t'attends pas sa réponse pour te mettre en branle.

 

- ON S'EN FOUT Y A DES PROFS QUI VONT RAPPLIQUER FAUT S'TIRER !

En vrai, surtout toi. Parce qu'au final pour autant qu'tu saches elle va les attendre pour leur expliquer que c'est lui, la bombapoudre. Vu comme elle parle du concierge de l'école et d'Euan MacDougall, c'est l'genre qui pourrait complètement le griller. Pis de toutes façons c'est une fille. On peut pas faire confiance aux filles. Alors tu l'attends pas pour te précipiter dans le premier couloir qui vient, en priant pour que ça te ramène dans la direction de ta salle commune ou d'un endroit tranquille ou te planquer.


Les Epreuves des Courageux

Message publié le 28/05/2025 à 20:28

Le vent, engouffré avec vivacité dès lors que la porte a été ouverte, te malmène presque absurdement. Sans doute parce que c'est vraiment pas un truc auquel tu t'attends. T'as pas fait trois pas que tu te plantes les pieds dans l'sol. Sol qui s'arrête purement et simplement d'ailleurs, pour présenter rien de mieux qu'un gouffre d'une profondeur abyssale dans lequel tes yeux s'enterrent.

 

- Ohw.

 

Arrêtées, les bravades. Éteint, le courage. Ne reste que toi et ce vide. La voix de Sasha ne te parvient qu'à peine aux oreilles. Un fil. Un fil ? Ton attention coulisse vers ce qui semble être un câble, suspendu d'un côté de la pièce à l'autre. Tu déglutis. C'est ça, l'épreuve ? Faut traverser comme ça ? Impossible. Personne peut. Même si ça avait été un pont d'un mètre d'envergure t'y aurais pas posé un seul pied.

 

- Naaah.

 

Le mot, volatile, vient se courber contre les murs, résonne jusqu'aux tréfonds du néant pour te revenir directement dans la gueule, avec un rire que t'as a peine senti passer au travers de tes lèvres. Un rire nerveux. Mordant. Désespéré, peut-être. T'as reculé d'un pas sans même y prêter attention. Ton regard s'est déscotché du vide pour chercher quelque chose. Un moyen de passer qui n'implique pas de marcher sur un câble de quelques centimètres à peine d'épaisseur. Rien, cependant, n'accroche tes yeux fous.

 

- Doit y avoir un balai, tu balances en tatonnant, bousculant ton camarade de deux têtes de plus que toi. Planqué là t'vas voir. J'suis super fort sur un balai attention.

La force de ta voix pâlie alors que tu réalises qu'il n'y a rien, vraisemblablement, dans cette pièce. Rien que ce vide, ce câble, et Sasha Schevchen, redoublant.

 

- T'as dit c'est une illusion pas vrai ? Tu finis par t'entendre dire. Bah vas-y j'te regarde. C'est moi qu'est trouvé la porte alors c'est toi qui nique l'illusion ok ?

Tu croises les bras, essaie de cacher les tremblements qui t'agitent malgré toi.


Le vertige

Message publié le 22/03/2025 à 15:26

Tu te dégonfles, un peu à la manière d'un ballon. Il s'en tape. Il veut pas des légendaires. Il va l'dire à Elliot. Même qu'il va pas t'aider. Parce qu'il peut pas t'aider. Parce que c'est mort, et que tu pourras jamais voler comme Elliot, parce que t'as peur du vide. T'as envie de chialer, mais tu ravales le tout dans un reniflement méprisant alors que tu balances :

 

- J'pas l'vertige.

 

Pas peur du vide. Peur de rien même. T'as croisé les bras, précisément comme le môme que t'es, et ton regard se détourne sur le paysage comme pour y puiser un semblant d'force, ou d'espoir que ce qu'il vient de dire est pas complètement vrai. Que y a des gens qui le vainquent le vertige. Pis que si y en a pas, alors toi tu seras bien l'premier. Charli Blackburn, joueur d'excellence qu'a vaincu son vertige pour devenir le plus grand joueur de Quidditch de tous les temps ouais. Tu t’dis que si tu continues de parler, ça finira par devenir vrai. Comme si dire j’ai pas le vertige assez fort allait faire disparaître la boule dans ton ventre. Celle qui s’est plantée là-haut, à quinze mètres du sol, pis qu'a poussé tellement fort dans ton estomac que t'en as encore un peu la gerbe. Tu renifles encore, pis t’essuies le nez sur ta manche avec une dignité toute relative et tu lâches :
 

- J’pas l’vertige, juste... j’me suis envolé trop vite, c’est tout. Pis l'balai est super capricieux. J’l’ai senti.
 

Tu ponctues d’un hochement de tête comme si t’étais un expert en comportement de balai. Faut bien sauver ce qui peut l’être. Tu croises le regard de Spike une demi-seconde, puis tu te reprends.


- Pis même que j'aurais l'vertige, j'le déglingue. Comme t'as pété la vieille chaise de Kayla une fois. J'le démonte, j’te jure.
 

T’as une petite étincelle de fierté qui retombe aussitôt. T’as beau fanfaronner, t’en peux plus d’être là sur le sol, tremblant comme un crétin, avec ton héros d’un jour qui te dit que tu voleras jamais. Alors tu te redresses un peu, les jambes pas très stables mais le menton bien haut.
 

- J’te demande pas de me montrer pour que j’fasse pareil. J'veux juste tu m'montre pour apprendre ok ? Même si j’suis nul au début, c'est normal d'être nul au début. T'étais nul au début j'suis sûr, il accuse un peu fort comme pour s'en convaincre.

Que Spike était nul.
Qu'Elliot était nul aussi.
Que les héros naissent pas des héros et qu'ils le deviennent.
Même eux ils ont eu l'vertige, pas vrai ?
 

Y a un silence. Le genre de silence qui gratte sous la peau. Puis tu rajoutes, plus bas, comme si c’était un secret :
 

- J’veux juste pas qu'Elliot il sache que j'suis nul alors tu l'diras pas ok. Tu regrettes tout de suite de l’avoir dit, alors tu t’empresses de te redresser d’un bond, les joues en feu, la voix plus forte : j'lui dirais quand j'serais meilleur que lui ça.


Les Epreuves des Courageux

Message publié le 22/03/2025 à 12:41

Huit fois. T'hausses un sourcil peu impressionné. Huit fois. Pis quoi. T'es pas assez con pour y croire. Personne peut redoubler huit fois. Deux, trois, quatre fois peut-être bien, mais y a un moment même les professeurs ils comprennent que y a plus rien à faire, pas vrai ? Alors tu sors la première chose qui te passe par la tête, la même réplique qui sort naturellement chez toi à peu près dix fois la journée.

 

- Mon cul ouais !

 

Huit fois, ça lui donnerait presque l'âge d'Elliot. Nan, celui de Liam en fait. C'type a pas la tête d'avoir l'âge de Liam. Il a juste pas la tête d'un type qu'a l'âge de passer des épreuves de première année non plus. Alors sans doute qu'il a vraiment redoublé, mais pas huit fois quoi. Peut-être deux, ou trois, ou même quatre. Peut-être bien qu'il en a honte, que du coup il raconte n'importe quoi.


Tu te fais pas prier pour passer devant, pis quand l'gars te cause tu te retourne un peu pour regarder ce qu'il fait. En vrai, tu sais même pas pourquoi t'essaie d'être si discret, c'est pas comme si vous aviez pas l'droit d'être là ou quoi. C'est juste que c'est la nuit, pis qu'vous êtes seuls au milieu d'un château vachement silencieux. Y a de quoi se sentir comme un ninja. Alors t'reste un peu impressionné quand Sasha se met à bondir vers l'avant et à grimper les escaliers super vite, et sans faire le moindre bruit.

- Frimeur, tu marmonne pour la forme.

Sauf que deux secondes après, la langue serrée entre tes dents, tu t'mets à l'imiter. Tu bondis comme un chat, persuadé d'être le meilleur ninja de l'univers, pour grimper à sa suite. Tu manques de te ramasser dès les premières marches, parce que rester sur l'avant des pieds ça nique à peu près tout ton équilibre, mais en vrai tu prends l'coup rapidement. Pis quand tu déboules sur le palier, tu t'attends pas à la présence de Sasha adossé au mur, et tu sursautes comme un crétin.

 

- Eh ! Tu l'bouscule comme t'aurais bousculé n'importe lequel de tes grands frères, mais t'as vite fait de passer à autre chose parce que dans la seconde suivante : T'm'as pas entendu arriver hein ? J'ai fait comme t'as dit. Il s'imite lui-même en faisant plusieurs pas sur place, à moitié sur la pointe des pieds. Bon elle est où la salle des armures ?

Puis t’avances, toujours trop vite, mais toujours en mode vrai assassin de l'ombre, et tu bifurques au hasard dans un couloir, passe devant une tapisserie représentant un troll qui joue de la harpe avec un air beaucoup trop concentré. Tu te plante devant chaque ouverture pour checker et brailler des c'est pas là ! et des pas là non plus ! ou encore quelque wow c'est vraiment pas là du tout avant de claquer la porte pour ouvrir de grands yeux en direction de Sasha : t'façons si c'est une salle des armures y a des armures, alors on d'vrait suivre les armures ! Vraie logique ça. Alors tu marches et tu guettes les armures qui vous mènent effectivement dans une salle immense dans laquelle sont postés des dizaines de chevaliers en métal, figés dans des poses dramatiques. Alignés comme des sentinelles, certains casques grincent légèrement tandis qu'ils pivotent pour vous observer avec attention.

T'es pas du tout flippé.
 

Arrêté au seuil, les yeux grands comme des gallions, tu balance encore une fois le premier truc qui te passe par la tête :
 

- Wouaaah. C’est là qu’ils rangent tous les mecs morts en duel ? T'crois si j’leur dis salut, elles me répondent ? Tu zieute la première sur ta gauche pour lui faire un signe de la main : Salut !


Rien ne se passe. T’es un peu déçu, mais tu rentres quand même, les bras tendus sur les côtés, genre attention à pas déclencher un piège magique. Tu tentes d’être encore furtif  - même si t’as déjà percuté une épaule métallique en passant trop près et qu’elle s’est mise à vibrer dans un CLONGGG sinistre, puis tu déclames comme si t’étais en mission ultra secrète :
 

- C'était quoi d'jà ? Traversez la salle des armures et tournez à droite là où la Lune rencontre le Soleil ? Tu réfléchis à voix haute, tes yeux fouillant la pièce. Peut-être une tapisserie ? Un tableau ? Une statue ? Ou genre... des motifs gravés ? T'vois un truc ?


Tu lèves le nez dans tous les sens. Et justement, au fond de la salle, un vitrail attire ton regard. Une lune pâle et un soleil doré y sont enlacés dans un motif en demi-cercle, presque caché derrière une grande armure montée sur un piédestal.


- EH ! Là ! Viens ! Tu fonces comme une flèche, glisses un peu sur le sol lustré et t’écrases à moitié contre le socle de l’armure en voulant faire un arrêt stylé. Tu reprends vite contenance. Ok. Donc maintenant : Faites dix pas vers le Sud. Tu lèves ton parchemin, le tourne dans tous les sens, puis fixes Sasha avec sérieux. Mais l'sud, c’est où ? J'ai pas d'boussole moi. P't-être le redoublant en a une, à force de passer l'épreuve des courageux avec les premières années tout le temps. Ou alors pt-être il sait lire dans les courants d'air, en plus de courir dans des escaliers comme un ninja. Pis soudain l'illumination. OH J'SAIS ! Tu tire ta baguette de ta poche pour la poser dans la paume de ta main, exactement comme on va a montré en cours y a à peine quelques heures. Merde, c'est quoi la formule déjà ? Pointe-Au-Nord. Tu fronce les sourcils, super concentré, et tu te la tente.

- Pointe-Au-Nord !

La baguette tourne un peu bizarrement, tremblote, puis s’arrête sur une direction plus ou moins fixe. Tu sais pas trop si c’est vraiment le Nord, mais t’en es sûr à 80 %. Bon, ben c’est là ! T’façon, au pire c’est Sud-Est, c’est presque pareil. Tu comptes dix pas  avec enthousiasme. Devant toi, un pan de mur craque légèrement… puis un petit loquet doré apparaît entre les deux lions sculptés. Tu le tires avec l’avidité d’un gosse à Noël. T’VOIS ?! Magie. J’suis né pour ça. Pas besoin de boussole. La porte grince et s’ouvre. Pas hyper classe. Mais ça passe. Objectif atteint.

 

Charli Blackburn a lancé un sortilège !

Sortilège
Enchantement des Quatre-Points
Difficulté
6
Résultat D20
13
Interprétation
Réussite
XP gagnée
10

La baguette tourne un peu bizarrement, tremblote, puis s’arrête sur une direction plus ou moins fixe. Tu sais pas trop si c’est vraiment le Nord, mais t’en es sûr à 80 %.


- Bon, ben c’est là ! T’façon, au pire c’est Sud-Est, c’est presque pareil.
 

Tu comptes dix pas  avec enthousiasme. Devant toi, un pan de mur craque légèrement… puis un petit loquet doré apparaît entre les deux lions sculptés. Tu le tires avec l’avidité d’un gosse à Noël.
 

— T’VOIS ?! Magie. J’suis né pour ça. Pas besoin de boussole.
 

La porte grince et s’ouvre. Pas hyper classe. Mais ça passe. Objectif atteint.

Autres résultats possibles

Le sort fuse avec un petit pop net et lumineux, et la baguette vibre doucement dans ta main avant de s’orienter d’un coup sec vers le Nord, comme si elle savait mieux que toi ce que tu faisais. Sasha t’observe, sourcil levé, et même si t’as pas de public, tu lèves le menton avec une fierté énorme.


- T'as vu ça ? T'as VU ça ? Premier essai ! T'as vu ça ! T'as vu ?!
 

Tu comptes alors dix pas ultra précis vers le Sud, comme si tu marchais vers la gloire. Et là, entre deux statues de lions en armure - majestueux, comme dans l’énigme - un pan de mur se met à vibrer, puis à disparaître dans un grondement discret. Une porte magique, bien réelle. Ouverte.


- ON EST DES LÉ-GEN-DES.
 

Tu te retournes vers Sasha, les bras en l’air, et tu t'avances pour taper un check.

Tu lances ton sort. La baguette tremble… puis tourne deux fois sur elle-même avant de te pointer droit dans l’œil. Tu sursautes, manques de la faire tomber, et grognes comme si c’était la faute du bois.
 

- J’ai dû mal prononcer. Ou c’est un modèle défectueux, j’sais pas. C’est pas fiable leur truc.
 

Tu fais dix pas au pif qui t'amène entre deux statues de hiboux. Tu t’acharnes à tâter les murs comme un aveugle, on sait jamais ok ?

Ta baguette explose dans un grand pouf de fumée bleue, te noie les sourcils dans une suie collante, et te fait pousser une touffe de mousse par le nez. Sasha est soufflé par le nuage, recule d’un pas, et te regarde avec de grands yeux. Tu regardes ta baguette à moitié calcinée, tes doigts noirs, et tu éternues de la mousse. T’as plus aucune idée de où est le Nord, ni même où est ta dignité. Les statues de lions ? Même pas repérées.
 

- Ok. J’crois qu’c’était pas ça.
 

Tu lances un regard en coin à Sasha.
 

- Mais t’peux le faire, toi, hein ? Hein ?


Les Epreuves des Courageux

Message publié le 03/03/2025 à 15:55

T'y croyais pas vraiment que y aurait des épreuves. La rumeur se propageait dans les dortoirs depuis la rentrée, mais tu t'étais dit que c'était le genre de chose que les plus grands disent aux plus jeunes pour les terrifier et qu'ils se pissent dessus dans leurs lits. T'as vécu plus de dix ans avec quatre grands frères et une grande sœur, t'es rodé sur ce genre de sujet. Tu sais très bien que faut pas tout croire ce qu'on te raconte, parce que la plupart du temps c'est vraiment que des conneries. Sauf que voilà, c'était pas des conneries. C'est même plutôt super officiel et tout. Le deuxième samedi de novembre, on vous rassemble tous autant que vous êtes pour vous faire un grand discours sur les épreuves qui vous attendent, comme quoi faut prouver votre valeur parce que vous êtes dans la maison du courage et tout.

Ça t'excite immédiatement. Faut dire, t'as toujours aimé prouver que tu sais faire les choses. Même que t'es doué pour ça. T'as démonté Russell sur son propre jeu de combat plus d'une vingtaine de fois. Pis à la course, tu le traces, comme tu traces Liam aussi, qu'a pourtant des jambes vachement plus grande. Tu sais que t'es bon, et tu sais aussi que t'as peur de rien. Même pas de sauter du haut d'une falaise jusque dans la mer gelée, ou de manger du sel à la cuillère, ou de balancer des bombapoudres au milieu de la salle des trophées. T'aimes les défis, et ça a l'air d'être toute une série super spéciale, et super élaborée. Enfin, élaboré par des élèves plus âgés, alors ça sera pas comme les défis des autres gars de ton dortoir quoi. Même si Mika il a vraiment des supers idées de défis.

 

- R'garde les filles, il se marre en les voyant se tenir la main à la mention des insectes. Elles ont déjà la trouille. Elles iront jamais au bout.

Tu dis même pas ça parce que c'est des filles. Kayla elle aurait tout déglingué sur les épreuves. Mais Kayla elle est géniale c'est pour ça. Elle sait tout faire. Si c'était une sorcière, sans doute qu'elle serait encore meilleure qu'Elliot sur un balai et tout. Une star intergalactique ou quoi. Mais bon elle a pas de pouvoirs magiques, pis elle a encore que quatorze ans, alors elle se contente d'avoir les meilleures notes de tout son collège.

T'espère vraiment que tu vas te retrouver avec Mika, parce que tu sais que, comme toi, il a peur de rien. Enfin, il a un peu peur de certains professeurs quand même, et il reste pas trop traîner quand Charli se fait prendre à faire une connerie, mais ça c'est parce qu'il sait qu'il se ferait lyncher par ses parents. Apparemment ils sont super stricts et tout. N'empêche que Mika a jamais froid aux yeux quand il s'agit de faire des conneries, du moment qu'ils se font pas prendre, et ce serait pas mal d'être avec lui.

Les portes s'ouvrent, et les quinze nouveaux que vous êtes se déversent au dehors de la salle-commune. Y en a un qui dénote, tu l'as bien remarqué, mais aucun des préfets a l'air de trouver ça bizarre qu'il soit là, ce gars plus âgé qui se tient avec vous tous comme s'il allait lui aussi passer les épreuves. Tu récupères le parchemin qu'on te donne et tu le lis - avec difficulté, parce que c'est écris en attaché et à la plume et que ça tu t'y es toujours pas fait vraiment -, puis tu fronces les sourcils. Bon. T'es pas avec Mika. T'es avec un mec qui s'appelle Sasha, pis un nom bizarre un peu imprononçable genre Chechen. Mais t'as pas besoin de chercher bien longtemps, parce que l'autre prononce ton nom qu'il vient de lire sur son propre parchemin. C'est le grand. Le grand qui fait trois têtes de plus que tous les autres, et qu'a l'air de faire la gueule.

En vrai c'est pas tant une mauvaise nouvelle d'être avec un gars qu'est aussi grand, parce que ça peut être super pratique. Alors tu te démontes pas et tu le hèle en levant un bras.

- C'est moi ! Puis en t'approchant tu peux pas t'empêcher de lui demander : t'as redoublé combien de fois ?

Nan mais c'est important de savoir, tu te dis, parce qu'il est peut-être un peu attardé, et peut-être bien qu'il peut être pratique parce qu'il est grand, mais moins pratique pour tout le reste. S'il est con, par exemple. T'as un sourire en coin parce que t'admets que tu te fous un peu de sa gueule. T'as pas peur de te foutre de sa gueule juste parce qu'il est grand. Tu cours vite de toute façon. Tu désigne le parchemin avant de lever le menton - t'es obligé de le lever vachement plus haut que d'habitude, mais c'est pas bien différent de quand tu t'adresse à Connor ou à ton père avec toute ton insolence de gamin de onze ans. 

 

- Bon on y va trouver l'passage secret ? Même que t'es excité quand même, et ça se voit. T'as un dernier regard pour Mika qui disparait avec son binôme - c'est Saya, une des filles qui tenait la main de sa copine tout à l'heure en tremblant. J'sais pas c'est où la salle des armures par contre, il annonce de but en blanc avant d'entamer une course tranquille, en essayant de se faire furtif dans l'obscurité. Aussi furtif qu'on peut l'être quand ta voix résonne dans tout le couloir quoi.


Le vertige

Message publié le 25/02/2025 à 20:03

Tu vois bien le mec débarquer. Tout minuscule point sur le terrain, avec une malle en lévitation derrière lui. C'est presque pire en fait, de voir la taille d'une silhouette qui fait qu'approfondir ta sensation d'éloignement avec le sol. T'as pas bougé d'un pouce, et tu sais que tu parviendras plus à bouger du tout de toute façon. Alors tes yeux écarquillés le suivent jusqu'à ce qu'il arrive à ta hauteur, et tu le reconnais instantanément. Spike Ryder. Tu sais pas si t'es dévasté que ce soit lui, ou complètement refait. T'as pas la marge de manœuvre pour ce genre d'émotion tellement t'es encore et toujours tétanisé, les doigts crispés sur le manche de ton balai, le vent qui continue d'essayer de te faire chuter de seconde en seconde. Alors tu réagis pas tellement tandis qu'il se fait son petit monologue, aussi à l'aise que l'a toujours été ton frère dans le ciel.

T'as un sursaut quand il attrape le manche de ton balai, mais tu te laisses descendre exactement comme t'as fait en cours. C'est pas comme si t'avais vraiment le choix, parce que visiblement t'as plus la fonction ni de tes bras ni de tes jambes. Complètement tendu sur ton perchoir, t'as l'impression que ça dure une infinité de secondes avant que t'atterrisse enfin sur le sol, et te laisse tomber pathétiquement dans l'herbe. Tremblant, les paumes de mains tellement moites que t'es pas bien sûr que tu pourrais encore saisir quoi que ce soit, tu te pince les lèvres entre tes dents avec un sentiment de honte abominable qui te bouffe le ventre. Tes yeux essaient même pas de se redresser pour rencontrer ceux de celui que tu vois comme une idole, parce qu'il a suivi le même chemin que ton frère. C'est terrible. Peut-être le pire qui pourrait arriver, pas vrai ?

Il va le dire à Elliot, et alors Elliot saura que t'as raconté que des conneries, pis que t'es vraiment nul sur un balai.

Pétrifié par tout autre chose que la peur du vide cette fois, tu détourne la tête en direction du château, puis des gradins, puis de Spike dont t'esquive toujours le regard - tu regarde plutôt la manière qu'il a de se tenir près de son balai, comme si c'était une seconde nature, comme si l'objet allait pas l'emporter dans les airs et lui faire subir les pires tourments dans les prochaines trente secondes. Faut tout ton courage pour beugler ta demande, sans aucun remerciement pour ce qu'il vient de faire, ni aucune autre forme de politesse tellement ça parait essentiel sur l'instant :

- Tu peux m'montrer comment on fait ?

Tu sers les poings pour enfin rencontrer son regard, de la défiance dans le tiens, mais t'enchaines vite, avant qu'il ait le temps de dire qu'il a pas le temps, que t'es qu'un môme et que tu le fais chier, comme ferait Elliot.

 

- S'te plait. S'te plait tu m'montre et j'te donne toute ma collections d'cartes de l'équipe nationale ok ?

C'est tout c'que t'as à offrir et c'est pas beaucoup, mais c'est tout c'que t'as à offrir. T'as les mèches en l'air, et t'es couvert d'une sueur moite qui te fout des frissons, mais t'as la volonté et ça se voit. T'es planté sur tes talons comme si ta vie en dépendait.

- Mais tu l'dis pas d'accord. C'est entre nous. J'ai toutes les légendaires, tu soulignes avec aplomb, les sourcils froncés.

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