Harry Potter RPG

[En Cours]
Le bureau au fond du couloir Département des Mystère, vendredi 10 août 2125

Lyle Sørensen

Homme

18 ans

Sang-mêlé

Britannique

Avatar de Saï Don

Modération

Maître du Pactole

Message publié le 12/08/2025 à 11:57

Oswald s'était moqué de lui.

 

- Tu t'attendais à quoi, un poste de Ministre ? s'esclaffa le vieil homme dans son fauteuil près de la cheminée, le crâne dégarni, le corps sec sous une robe de chambre épaisse et les pieds fripés bien enfoncés dans leurs chaussons de laine.

 

Même en plein mois d'août, Oswald Sørensen finissait toujours ses journées devant un bon feu, si bien que la chaleur dans le séjour du manoir pouvait devenir intenable en été. A ses côtés, Lyle était avachi sur un tabouret, une main soutenant son menton morose, tandis que l'autre tenait toujours la lettre du Ministère. Sur l'accoudoir du fauteuil qu'occupait le vieil homme, un elfe de maison affublé d'un torchon de cuisine en turban sur le crâne tapotait l'épaule du garçon fraîchement diplômé de Poudlard.

 

- J'étais major de ma promo, maugréa Lyle d'une voix aigre. Je suis pas pris à l'école des Aurors, et tout ce que tes contacts ont pu faire, c'est m'obtenir un stage ?

- C'est très bien, un stage. Ca leur donnera amplement le temps de réaliser que tu as un talent pour être gratte-papier.

 

Lyle leva les yeux au ciel.

 

- Merci pour le soutien, ça fait toujours plaisir.

- Et puis, le Département des Mystères, c'est pas si mal, ajouta la voix du vieil homme, aussi rêche qu'un vieux parchemin ; mais un sourire content éclairait son visage où dansaient les lueurs des flammes de l'âtre.

 

Lyle se redressa un peu avec une inspiration, histoire de retrouver un peu d'optimisme. Pour une fois, Oswald avait raison. Après celui de la Justice Magique, le Département des Mystères était probablement l'un des plus intéressants du Ministère.

 

- Ouais, approuva-t-il.

- Enfin t'emballes pas, tu auras pas le droit d'avoir accès aux Mystères proprement dits, en tant que stagiaire.

- Ah bon ?!

 

La déception se peignit sur le visage du jeune homme.

 

- Ils prennent au moins douze stagiaires par an, tu te rends compte du monde que ça nécessiterait d'oublietter ?

 

Lyle s'affaissa de nouveau et d'un geste las, il lança la lettre dans le feu. Le parchemin s'embrasa en crépitant, occupant le silence de la pièce, et Oswald finit par approuver avec un geste lent du menton.

 

- J'ai toujours trouvé que c'était ça qu'il fallait faire avec la paperasse du Ministère, conclut-il avec sagesse. Mais je n'aurais peut-être pas dû brûler l'invitation au dîner annuel des anciens Aurors. C'est là qu'on fait les vraies affaires...

 

Lyle tourna lentement son visage vers celui de son grand-père, le regard assassin.

 

 

 

 

 

 

 

Pour son premier jour au Ministère, Lyle avait revêtu l'une de ses plus belles capes : noire avec un liseré d'argent, un col haut qui soulignait son cou aristocratique et sa posture hautaine. Bien sûr, l'elfe de maison s'était occupé de lui pour que sa coiffure et son rasage fussent absolument parfaits, et lorsqu'il se présenta à l'entrée du Département des Mystères, après avoir dû sept fois montrer son papier d'identité, expliquer sa présence au Ministère et patienter, ses bottes de cuir martelèrent tranquillement le couloir. Une petite femme au carré blond soigné, dont le bureau était positionné à quelques mètres de la sortie de l'ascenseur, releva un nez sur lequel était juchée une paire de lunettes rondes sévères, et posa sur Lyle un regard allumé d'une lueur inquisitrice.

 

- Vous êtes ?

- Lyle Sørensen, annonça-t-il.

 

Silence.

 

- Heu... Le nouveau stagiaire ?

- Aaah, c'est vous, fit-elle, visiblement un peu déçue. MISTER WHITECOMBE ?

 

Lyle sursauta. D'un bureau voisin, invisible, une voix bourrue leur parvint.

 

- Je suis oc-cu...

- C'EST LE NOUVEAU STAGIAIRE.

- Pé, Marie. Occupé.

- ROSENBERG IL S'APPELLE.

 

Silence.

 

- Heu, Sørensen.

- HEUSORENSEN IL S'APPELLE.

 

Lyle se passa une main sur le visage tandis qu'on entendit un soupir propulsé d'une large poitrine dans le bureau voisin.

 

- Bon, bon, ben il peut venir.

- JE VOUS L'ENVOIE. Vous pouvez y aller, ajouta Marie avec un regard sévère. C'est le deuxième bureau à droite, celui qui a la porte ouverte.

- Ahm... merci.

 

Dans son bureau à la porte effectivement ouverte, Whitecombe n'était pas si âgé que sa voix lasse aurait pu laisser croire : il arborait une chemise aux manches retroussées et ses cheveux noirs un peu désordonnés encadraient un visage d'une trentaine d'années, aux traits fatigués tandis qu'il rassemblait des parchemins pour faire de la place sur son bureau - histoire de ne pas avoir une pile de documents entre lui et le nouveau stagiaire.

Lyle prit place dans le fauteuil en face de lui, déposant à ses pieds une petite mallette proprette en cuir qui tenait debout toute seule - et auto-cirante pour être parfaitement imperméable. Lyle essayait de faire en sorte qu'elle parut lourde. A cet instant, il croisait une jambe sur l'autre puis entremêla ses doigts sur son genou saillant, le dos droit pour faire face à Mister Whitecombe qui le toisait d'un air vide.

 

- Lyle Sørensen alors, c'est ça ?

- Exactement. Le petit-fils d'Oswald, vous l'avez peut-être connu.

- Ah ?

- Oui.

- Hum, non, connais pas, désolé. Bon, donc, vous êtes le nouveau stagiaire du département des Mystères. On avait pensé à vous mettre auprès de Marie, parce qu'elle fait des horaires décalés et qu'il y a beaucoup de travail à faire sur les archives...

 

Lyle blêmit, et Whitecombe eut un bref rire nerveux.

 

- Mais ! Vous avez de la chance, car on a eu, heu, une petite surprise il y a quelques jours, et alors, on a un agent en plus, qui n'a pas d'assistant, et alors on s'est dit que ça lui serait utile de se faire aider.

- Oh, un assistant pour des recherches ?

- Oui, enfin non, vous n'avez pas l'accréditation pour participer aux recherches Lyle, j'en suis désolé. Mais les procédures ont changé depuis que Miss Hilswood a... Enfin, disons qu'elle a été absente quelques temps. Alors on s'est dit que ça tombait bien, quand vous aurez du temps entre les vérifications des sceaux d'archives - il faut le faire toutes les semaines, pour contrôler qu'aucun document n'a d'empreinte magique inattendue, ou n'a été dérobé ou autre - que vous l'aidiez à se mettre à la page sur la partie administrative de son travail, m'voyez ?

 

Lyle ne voyait pas du tout.

 

- Bien sûr.

- Parfait. Marie vous expliquera, pour les archives, et pour les procédures. Vous n'avez qu'à commencer par vous familiariser avec votre nouvel environnement aujourd'hui. On a affecté un nouveau bureau à Miss Hilswood : tout au bout du couloir ; vous n'avez qu'à aller l'attendre là-bas.

- Ah, bien, parfait.

 

Lyle décroisa les jambes et lissa le tissu de son pantalon à pinces avant de se lever.

 

- Hum, et sinon, vous n'êtes pas censé me donner un badge, ou quelque chose comme ça ? Pour dire que j'appartiens au Département des Mystères.

- Hum ? fit Whitecombe, qui avait déjà remis le nez dans ses parchemins. Ah, non, il faudra vous présenter tous les matins, il n'y a pas de badge pour les stagiaires dans ce département.

- Ah.

 

Lyle ramassa sa mallette, les épaules rigides, visiblement vexé.

 

- Et après le stage ?

- Comment ça, après le stage ?

- Hé bien, que se passera-t-il après le stage ?

 

Whitecombe haussa les épaules, visiblement perplexe.

 

- Ben on prendra un autre stagiaire, dit-il comme s'il s'agissait d'une évidence.

 

Lyle serra les mâchoires en grimaçant un sourire sans joie, que Whitecombe accueillit pourtant avec une évidente satisfaction.

 

- Je vois. Merci.

- Y'a pas d'quoi.

 

Le garçon tourna les talons pour s'engager de nouveau dans le couloir, le pas encore un peu plus rigide qu'à son arrivée. Tout au bout, là où la lumière était la moins intense, une pièce vide et sombre n'avait pas encore été investie. Visiblement, il s'agissait d'une ancienne salle d'archives qu'on avait dépoussiéré et débarrassé à la hâte pour y mettre un bureau et quelques armoires. La seule fenêtre de l'endroit était une lucarne en hauteur et Lyle déposa son cartable sur le bureau avec un soupir dépité.

 

- Su-per, on m'a envoyé donc au service du boulet du département, grogna-t-il - à l'instant même où il entendit quelqu'un se racler la gorge derrière lui.

 

Lyle sursauta en faisant volte-face.

 

- Ah, heu, Miss Hilswood ?

Eileen Hilswood

Femme

31 ans

Sang-mêlé

Britannique

Maître du Pactole

Message publié le 15/08/2025 à 00:46

- Le quoi ?

- Le stagiaire, Miss, le stagiaire. 

- Pour quoi faire ?

- Pour vous assister. 

- Pour quoi faire ?

 

Ce n'était pas qu'elle n'était pas familière avec ce qu'était un stagiaire, il s'agissait simplement d'une notion théorique plutôt qu'appliquée. Jusqu'alors, elle avait réussi à les éviter partout, sauf dans la salle café. En règle générale, plus ils prenaient de l'ancienneté au Département, plus ils consommaient de café et dormaient dans le sofa.

La secrétaire soupira discrètement, comme si elle parlait à un enfant particulièrement obtu.

 

- Eh bien, après votre mésaventure, il...

...fallait absolument te mettre quelqu'un dans les pattes pour que tu ne fourres pas ton nez instable dans les projets sensibles.

-... vous sera utile d'avoir quelqu'un pour vous aider. Reprendre vos rapports, les compléter, vous savez bien.

 

Non.

 

- Et donc, là, il est où, ce stagiaire ?

- Il vient d'arriver. Whitecombe l'emmène dans votre bureau. 

- Mon bureau ?

 

Cette fois-ci, elle vit clairement la secrétaire rouler ses yeux vers le plafond. Mais personne ne lui disait jamais rien, à Eileen, alors elle n'avait aucun scrupule à faire de son manque de connaissance le problème de quelqu'un d'autre.

 

- Votre nouveau bureau, au fond du couloir. L'ancienne salle où on stockait les formulaires.

- Vous voulez pas y mettre Whitecombe, plutôt ?

- Ca n'est pas moi qui m'occupe de ça. (mensonge.) Maintenant dépêchez-vous, vous allez le faire attendre. 

 

Elle n'avait pas vraiment le choix. Plus vite elle aurait repris ses marques dans le Département, plus vite ils accepteraient de lui redonner les accès à la Salle du Temps. Eileen n'en avait pas fini avec son projet. Elle se mit un marcher d'un pas vif vers l'endroit indiqué.

 

- ET N'OUBLIEZ PAS SA CONVENTION DE STAGE. 

 

Au moins, au fond du couloir, elle ne serait plus à portée de voix de Marie. C'était cela à prendre. Eileen finit de traverser le couloir et arriva enfin à son nouveau bureau. Le stagiaire, un jeune blond aux allures de Malefoy, avait déjà pris ses aises en déposant son sac sur son espace de travail. On aurait presque pu croire que c'était son bureau à lui, étant donné qu'il était bien mieux habillé qu'elle.

 

- Su-per... Ahemmmm... boulet du département.

 

Il l'entendit un instant trop tard et se retourna vers elle. 

 

- Ah, heu, Miss Hilswood ?

- Ms Hilswood. 

 

La plupart des gens qui travaillaient au Ministère étaient vieux jeux et mentionnaient dans son titre son statut marital. Sauf que ça ne servait à rien de corriger le stagiaire parce que de toute manière...

 

- Enfin... Eileen. Je préfère qu'on se tutoie.

 

Elle décida de ne pas relever sa remarque précédente, parce que la journée venait de commencer et elle n'avait pas l'énergie pour cela. A la place, elle se posa son sac au pied de son bureau. Ouvrit un tiroir, par curiosité. Ils avaient bien travaillé, parce qu'à l'intérieur se trouvaient des feuilles de papier, ainsi que ses stylos et ses crayons, qui étaient bien plus pratiques que le parchemin et l'encre que la plupart des sorciers utilisaient. Plus bas se trouvait son tourne-disque, qui lui permettait de travailler en musique lorsque le reste du Département allait dormir. Elle fit une moue appréciative. Tout avait été conservé et remis à sa disposition. Elle reporta son attention sur le jeune homme.

 

- On commence par quoi ? Café ? Visite ? Tu as des questions ?

Lyle Sørensen

Homme

18 ans

Sang-mêlé

Britannique

Avatar de Saï Don

Modération

Maître du Pactole

Message publié le 06/12/2025 à 19:46

- Pardon, Ms.

 

Sa voix n'avait pas l'air le moins du monde désolée, en réalité. Lyle croisa les bras avec un soupir discret en contemplant sa tutrice de stage, qui avait l'air d'avoir à peine quelques années de plus que lui. Avec un peu de chance, elle n'était pas très compétente. En un instant, Lyle s'imagina propulsé à sa place après avoir démontré à Whitecombes que le stagiaire était beaucoup plus talentueux que la tutrice. Cela le revigora et, soudain de bonne humeur, il détacha ses bras pour mieux frotter ses mains devant lui, prêt à se mettre au travail.

 

- Ok Eileen, approuva-t-il. Tu peux m'appeler Lyle. Je suis le fils d'Oswald Sørensen, si jamais tu as entendu parler de lui.

 

Un Auror de renom, en effet. Mais c'était il y a plus d'une décennie. Enfin, quelqu'un se souviendrait bien de lui, non ? Lyle s'imaginait que quiconque s'intéressait un tant soit peu aux Aurors devait connaître, ne serait-ce que de nom, cet Auror aux origines scandinaves dont la compétence rivalisait avec ses exploits autant qu'avec sa froideur.

 

- Visite et questions, trancha-t-il - comme si c'était lui qui donnait les ordres, ici.

 

Lyle ouvrit sa mallette sur le bureau - sans trop se soucier du fait qu'il s'agissait de celui d'Eileen pour en tirer un calepin et une plume "Eternelle Encre", la fameuse luxueuse marque de papeterie sorcière, qui permettait, comme son nom l'indiquait, de se passer d'encre puisqu'elle était fournir avec la plume. De ses doigts longs, blancs et délicats, Lyle s'empara de ce matériel, prêt à noter.

 

- Alors, je vous suggère de me raconter sur quoi portent vos recherches dans un premier temps, et je ne dirai pas non à un petit historique de votre curriculum vitae non plus. Ah !

 

Il leva sa main tenant sa plume en un geste d'emphase.

 

- Pardon, je vais avoir du mal. Je n'ai pas l'habitude de tutoyer mes confrères.

 

En fait, il n'avait pas l'habitude d'avoir des confrères tout court, et ça se voyait peut-être un peu.

 

- Donc, je disais, sur quoi portent tes recherches, ce que tu as fait avant ça. Je veux bien aussi la liste des problèmes sur lesquels tu butes et ça me fera comme ça quelques éléments sur lesquels travailler pour les prochains jours.

 

Tout en parlant, Lyle s'était acheminé en dehors du bureau, comptant qu'Eileen le suivrait effectivement - le bureau ne renfermait guère grand chose de bien intéressant de toutes façons. Dans le couloir, une vague odeur de café flottait dans les airs, et quelques individus venaient de se presser dans le couloir : les employés du Ministère arrivaient au compte-goutte dans leur démarche d'habitués, se saluaient sous le regard acéré de Marie, qui semblait autant faire office de pointeuse que de secrétaire. Deux hommes habillés de longues robes de sorcier impeccablement repassées et au col étroit se dirigeaient à leur tour vers le fond du couloir, et Lyle devina des gens importants. Aussitôt, il baissa calepin et plume pour donner un coup de coude à Eileen.

 

- Psst. Présente-moi, ok ? Lyle. Le fils d'Oswald.

 

Lyle arbora subitement une posture rigide, le menton haut, à la manière d'un préfet de Poudlard qui prenait son nouveau badge beaucoup trop au sérieux.

Eileen Hilswood

Femme

31 ans

Sang-mêlé

Britannique

Maître du Pactole

Message publié le 07/12/2025 à 23:33

Aussitôt que le stagiaire lui annonça qu'il était le fils d'Oswald Sørensen, aussitôt Eileen compris à qui elle avait affaire. Pas qu'elle ait connu Sørensen père, il était parti en retraite avant qu'elle ne rejoigne le Ministère. Mais elle était arrivée juste assez tôt pour entendre des bruits de couloirs qui commençaient par "Du temps de Sørensen..." suivi en règle générale de commentaire peu agréables par des Aurors trop vieux pour leur temps. Du temps de Sørensen, ça filait droit. Du temps de Sørensen, tous ces criminels auraient fini à Azkaban. Du temps de Sørensen, pas d'apéro dans le Département. 

 

Mais le plus important n'était pas leur lien de filiation. Le plus important était qu'il cru qu'il fut pertinent de le mentionner à sa tutrice de stage. On ne la payait pas suffisamment pour qu'elle en ai quelque chose à faire.

 

- Oh je ne savais pas qu'Oswald avait un fils aussi jeune.

 

Impliquant, par la même occasion, qu'il pouvait s'attendre à être traité comme un gamin tous juste sorti de Poudlard et pas comme le fils prodigue d'un vieux loup du Ministère. Ca n'empêcha tout de même pas le stagiaire de se comporter comme tel, sortant ses affaires sur le bureau. Des réflexes de premier de la classe, à tous les coups. Elle décida d'indulger son attitude, pour le moment. Elle avait clairement mieux à faire que de s'énerver contre un stagiaire, aujourd'hui.

 

- Alors, je vous suggère de me raconter sur quoi portent vos recherches dans un premier temps, et je ne dirai pas non à un petit historique de votre curriculum vitae non plus. Ah ! Pardon, se corrigea-t-il, je vais avoir du mal. Je n'ai pas l'habitude de tutoyer mes confrères.


Eileen failli éclater de rire. Quoi, il vouvoyait ses camarades de classe à Poudlard ? Elle commençait à voir de mieux en mieux à qui elle avait affaire. Riche, fier, pas d'amis, uniquement des connexions. Né avec une cuillère d'argent dans la bouche, et pétant dans de la soie. Si personne ne lui mettait du plomb dans la tête, il en prendrait dans l'aile.

 

Ne parvenant pas à réprimer un sourire, elle suivit le jeune homme en dehors de son bureau. C'était comme recevoir un tout nouveau spécimen à observer. Il ne fallait surtout pas le brusquer, lui faire peur, ou l'énerver, ou l'expérience ne fonctionnerait pas. Elle le laissait monologuer suffisament longtemps pour comprendre qu'il n'avait aucune idée de ce pour quoi il avait été engagé, de comment fonctionnait le Département, et de la difficulté du travail de Langue-de-Plomb. Des gens comme Alhena, Mel ou Goyle ne ferait qu'une bouchée de lui. D'ailleurs, en parlant du loup, Melville McMaden et Oleander Goyle s'approchaient d'eux. 

 

- Psst. Présente-moi, ok ? Lyle. Le fils d'Oswald.


Il était sérieux ? Le gamin tenait donc tant à atomiser sa carrière avant que celle-ci n'ait commencé ? Ne voyait-il pas que les deux hommes étaient en pleine conversation et n'en avaient absolument rien à faire du nouveau stagiaire ? Elle toussota pour qu'on la remarque, et salua les deux hommes d'un hochement de tête. Seul Mel lui rendit son salut. Ce troll de Goyle les remarqua à peine, ayant probablement toujours en travers de la gorge la nomination d'Alhena au poste qu'il prisait tant. 

 

- On va choisir un meilleur moment pour ça, dit-elle, une fois qu'ils furent hors de portée de voix. Il avait de la chance qu'elle eut beaucoup de patience et de temps sur les mains. Je vais te présenter aux collègues qui prennent leurs pauses, si tu y tiens. Par contre, t'es pas le fils d'Oswald, tu es le nouveau stagiaire. Personne n'aime les stagiaires qui commencent par faire valoir leur connexion.

 

Elle espérait que sa légère remontrance parviendrait à le faire se remettre en question. Elle était encore en train d'essayer de le cerner, mais elle voyait déjà ses dents rayer le parquet. Elle espérait qu'en lui faisant quelques présentations, elle arriverait à le canaliser un peu.

D'un pas sûr, elle se dirigea vers la cafétéria. Ouvrit la porte et...

 

Ce n'était pas la cafétéria.

 

Trois collègues, en train de discuter autour d'un bureau, la dévisagèrent avec étonnement. Elle referma la porte et lu "Philomena Fitzsimons". 

 

- Désolée, Fitzsimons. Je cherche la cafétéria, dit-elle d'une voix plate.

 

- C'est en face, maintenant. Ca fait trois ans, Hilswood.

 

Elle haussa les épaules.

 

- Personne m'a prévenu. Au fait, je vous présente le nouveau stagiaire, Lyle Størensen.

@