Femme
18 ans
Sang-mêlé
Russe
Identité
-
- Diplômé·e
- Surnoms : Nikita
- Nationalité : Russe
Capacités & Statuts
Groupes
Message publié le 22/10/2024 à 01:19
Ce n'est pas un sentiment particulièrement agréable. L'admission d'une défaite. La quête d'une solution chez les autres. Ce n'est pas naturel, chez elle. Mais la perte de contrôle sur sa métamorphomagie n'a rien de naturel non plus. Jamais elle n'a aimé ce don. Un don ? Une malédiction. Ses plus vives émotions, présentées comme un livre ouvert aux yeux du monde, pour peu qu'elle ne parvienne pas à les sceller. Probablement ferait-elle une brillantte occlumens, à force de s'exercer à tout compartimentaliser. C'est son professeur de métamorphose de Koldostoretv qui lui avait dit cela, fasciné. Elle avait douze ans alors, douze d'expérience à dissimuler les effets d'une magie qui modifiait son corps à mesure d'émotions toujours plus tassées.
Paraitre aussi imprenable qu'une forteresse, c'est la force d'un soldat, disait toujours son père. Ferme et impassible, il représentait une force de la nature à laquelle elle aurait tant voulu ressembler. Un idéal qu'elle ne pourrait jamais atteindre, car Nikita, tu es une fille toi, pas un soldat. Son frère se plaisait souvent à le lui rappeler, lorsqu'elle essayait de s'y mesurer. Bien sûr le don avait continué de grandir, et la fille avec. L'adolescence l'a rapidement fait subir les aléas d'une guerre intérieure, pour laquelle elle s'imagine parfois avoir été le soldat le plus imprenable qui soit. À présent ? À présent Anya se sent adulte, écartée de tous ces souvenirs d'enfant, confus, abstraits. Plus que jamais elle compartimentalise, plus que jamais elle maîtrise.
Alors pourquoi ?
- Deux mois, professeur. Ça a commencé début de l'été.
Le regard posté sur le visage de son interlocuteur, Anya ne se lance pas dans la moindre explication supplémentaire. Pas sur ce point, du moins. L'origine du problème n'est pas une solution. Ne voit-il pas ? Elle ne serait pas là, sinon.
- J'ai tenté des sortilèges, des potions, la méditation. Rien ne marche. C'est xaoc. Le chaos, Monsieur. Ça déconcentre pour les cours, pour les devoirs, pour tout. Vous êtes professeur de métamorphose. Vous avez déjà rencontré ce problème ? Vous connaissez des exercices pour... canaliser ?
Le dernier mot avait demandé un instant de réflexion à Anya, dont le regard sembla brutalement opter pour des nuances bleutées qui juraient parfaitement avec ses mèches de cheveux. Pour l'instant, ce n'était que des teintes, mais Anya savait pertinemment de quoi sa métamorphomagie était capable. Des milliards de minuscules portions de magie, juste là, sous sa peau, la dévoraient jusqu'aux os, prêtes à faire d'elle quelque chose, quelqu'un qu'elle n'était pas. Deux semaines plus tôt, un sentiment d'horreur l'avait envahit alors qu'elle s'était retrouvé à faire face à une parfaite inconnue dans le miroir. Deux semaines avant encore, ça avait été les traits trop familiers de son frère, comme elle se l'imaginait parfois en rêve s'il avait eu une année de plus.
- Je dois me concentrer pour ne pas que ça arrive. Tout le temps, elle déclare finalement en abaissant définitivement la tête, les sourcils froncés. Comme si je suis... déréglée.
Déréglée, cassée, fatiguée. Anya inspire, expire, redresse la tête.
Message publié le 22/10/2024 à 00:34
Volontaire ? Certes non. Anya Nikitovna ne s'est pas portée volontaire. C'est la direction, qui l'a porté volontaire. Ça ne devrait pas la déranger. Après, tout c'est un camarade, n'est-ce-pas ? Ça la dérange. Justement parce que c'est un camarade. Depuis son arrivée dans l'école, la sorcière s'est tenue isolée des autres expatriés de Koldostoretv, préférant se focaliser sur un nouvel objectif simple. Se fondre dans la masse. L'on ne se fond guère dans la masse en demeurant attroupé entre victimes de guerre, à n'échanger qu'en russe, et à se remémorer la vie là-bas, dans les corridors du palais. Non, l'on se fond dans la masse en se forçant à porter l'uniforme, à parler bien l'anglais, à suivre les cours comme tous les autres. Ainsi on avance. Ainsi on ne meurt pas.
Bien sûr, elle a accepté. C'est ainsi aussi que l'on se fond dans la masse, et que l'on continue de marquer des points pour un avenir bien tracé. Anya n'est pas du genre à lever une révolte, pas du genre à faire la guerre. La guerre n'est jamais vraiment nécessaire. La guerre avale les gens pour les recracher plus fort, ou ne jamais les recracher du tout. Plus fort, mais aussi plus dur. Plus dur, mais aussi plus froid. Plus froid, parce qu'au fond ils sont morts quand même, sans vraiment s'en rendre compte. Anya a toujours admiré son père, mais elle n'a jamais eu l'ambition d'être comme lui ou comme son frère, un soldat. Un soldat obéit aveuglément, donne la mort, meurt à son tour avec ou sans les honneurs, ou revient avec pour seule envie d'y retourner pour tout recommencer.
Elle l'a salué en russe quelques minutes plus tôt. D'une salutation brève, courtoise. Le genre qui n'invite pas vraiment à la conversation. Elle s'est présentée aussi, bien sûr. Аня Никитовна. Седьмой курс, как и ты. Я покажу тебе школу. Anya Nikitovna. Septième année, comme toi. Je vais te faire visiter l'école. La veille, ce sont les préfets de Gryffondor qui l'ont accueillis, mais aujourd'hui c'est elle qui est chargée d'expliquer le règlement, et les spécificités de Poudlard comparé à Koldostoretv. Évidemment, c'est sûr que c'est plus simple pour un nouveau venu qui n'a peut-être que de vagues notions d'anglais d'avoir quelqu'un qui parle parfaitement sa langue en face de lui, en plus de venir du même endroit. C'est une logique qui n'échappe pas à Anya. Elle n'a pas eu cela lors de son arrivée, dix-huit mois plus tôt.
- Davaï.
Ses yeux, habituellement noirs, sont aujourd'hui teintés d'ambre, et elle ne parvient pas à en changer. Elle préfère encore prétendre que c'est normal, plutôt que d'assumer une perte de contrôle. Son uniforme parfaitement ajusté à sa taille arbore le blason des serpents, et son pas est mesuré tandis qu'elle entraine Sasha Shevchen au dehors. Le garçon n'est pas beaucoup plus grand qu'elle, sa posture rigide, ses épaules carrées. Parmi tous les élèves de son ancien école, Anya n'a pas le souvenir de l'avoir déjà croisé, encore moins de lui avoir jamais parlé. À Koldostoretv résidaient un nombre bien plus grands de sorciers qu'il n'y en a à Poudlard, aussi cela n'a rien de bien surprenant. Visage parmi plus de milles autres visages, Sasha est un parfait inconnu, qui ne représente aujourd'hui qu'une mission dont elle ne se charge que par obligation.
- Это парк. Там лес. Это запрещено, можно заходить только до фестральной оболочки и не более. Там озеро. Это не запрещено, но там живут существа, и их нельзя беспокоить. C'est le parc. Là-bas, la forêt. Elle est interdite, on ne peut aller que jusque l'enclos des sombrals, et ensuite, niet. Là-bas, le lac. Il n'est pas interdit, mais des créatures y vivent, et il ne faut pas les déranger.
Le règlement n'était pas bien dur. Les sanctions ne l'étaient pas non plus. Quelques points en moins dans les sabliers, des retenues. Anya n'avait jamais été une habituée des punitions, mais il était clair que la vie était plus aisée pour les sorciers britanniques qu'elle ne l'était pour les étudiants slaves. Ayant désigné un endroit puis l'autre de son bras, Anya continue de marcher, pour prendre la direction des serres. Mécaniquement, elle sort un paquet de blondes de sa poche, et en plante une à ses lèvres. L'habitude est récente. Occasionnelle. Cet été semble avoir bouleversé beaucoup de choses, dont ceci. Elle en propose une à Sasha, par courtoisie. Il a l'âge, après tout.
- Вы курите ? Разрешено только в парке, но не возле вольеров и теплиц. Эти. Их четыре. Номер четыре — самый опасный, без разрешения туда нельзя. Остальные в порядке. У вас есть вопросы ? Tu fumes ? C'est autorisé seulement dans le parc, mais jamais près des enclos, ou dans les serres. Celles-ci. Il y en a quatre. La numéro quatre est la plus dangereuse, on y entre pas sans autorisation. Les autres c'est ok. Tu as des questions ?
Message publié le 21/10/2024 à 21:45
Fais chier.
Plantée devant le miroir, Anya passe ses doigts sur des mèches d'un violet vif qui n'ont visiblement aucune envie de retrouver leur couleur brune d'origine. Profondément agacée, la sorcière pousse plusieurs jurons dans sa langue natale avant de quitter les douches communes d'un pas soudain déterminé.
- Tu vas où ?
- Ne tvoye delo.
- Ça donne quoi en anglais ?
- Ça regarde pas.
- Bah super.
Pressée, la sorcière ne prend guère le temps que d'attraper la veste de son uniforme avant de quitter le dortoir, délaissant sa camarade sans autre cérémonie. Elle ignore les regards des élèves qui, étrangement, semblent la remarquer bien plus que d'habitude, pousse un nouveau juron en passant la porte de la salle commune. Ses doigts continuent de passer nerveusement dans ses mèches, qui virent du violet au rouge, puis à l'orangée, avant de partir sur un vert écaillé qui n'est pas sans rappeler le logo brodé des Serpentards. À court de solutions, Anya n'a plus qu'un dernier recours. Ses talonnettes noires frappent le sol avec une régularité terrible, l'entrainent jusqu'au rez-de-chaussée, puis grimpent les marches du château pour enfin atteindre une large porte familière, à laquelle une main serrée vient frapper sèchement.
- Professeur ?
Anya n'est guère connue pour se tourner vers qui que ce soit en cas de problème, mais celui-ci prend des proportions qui la dépasse un peu plus chaque jour. Sa métamorphomagie n'avait jamais été si hors de contrôle. Elle en sait pertinemment la raison. Pour autant, connaitre cette raison ne l'aide en rien à résoudre le problème. Si ce n'était que quelques mèches qui jouent les arc-en-ciel une fois de temps en temps ça ne la dérangerait pas. Mais on parle de son corps entier qui n'en fait qu'à sa tête depuis plusieurs semaines. La révolte est totale. Pourrait survenir au milieu d'un cours. Pire. D'un examen. Elle ne peut se permettre d'entacher ses notes excellentes. Pas sous le prétexte d'une magie si incontrôlée.
Anya n'est pas quelqu'un qui perd le contrôle.
Les mains soigneusement rangées dans les poches de son veston, Anya patiente avant d'être invitée à entrer, ne donne aucunement l'impression de l'urgence qui l'anime intérieurement lorsqu'enfin elle pénètre dans le bureau du professeur de métamorphose. Ce dernier compte parmi les professeurs les plus respecté du corps étudiant, et Anya n'y fait pas exception. S'il est un homme qui puisse lui fournir une solution, c'est certain que ce sera lui. Le visage neutre et les mains poliment ressortie de l'uniforme pour choir d'une part et d'autre de sa silhouette frêle, Anya s'avance, une salutation sur les lèvres, ses mèches de cheveux s'ornant paradoxalement de nouvelles couleurs invraisemblables.
- Bonsoir, professeur. Pardon de vous déranger, je sais le couvre-feu est pour bientôt. Son regard est directement planté sur Pope, la raison de sa présence ici aussitôt déployée. J'ai problèmes avec le don métamorphomage.
Anya parlait certes un anglais courant, mais les articles semblaient manquer une fois sur deux. Une imperfection dont elle ne se rendait pas souvent compte, sauf si l'on venait oralement la rectifier.