Harry Potter RPG
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Le Philtre de Paix Devant et dans la salle de potions, jeudi 21 septembre 2124

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Sasha Shevchen

Homme

17 ans

Sang-mêlé

Ukrainienne

Avatar de Saï Don

Modération

Maître du Pactole

Message publié le 23/11/2024 à 14:48

Passée la surprise et le léger sursaut dû à l'assaut d'Alison dans sa poche, Sasha avait eu l'impression que la main de la Serpentard était minuscule dans la sienne. Il n'osait plus vraiment bouger. Avait-il toujours les doigts aussi moites ? Est-ce qu'elle tremblait ou il se faisait des films ? Tant d'émotion pour une simple retenue, vraiment, Sasha se demandait dans quel genre d'univers enchanté Alison avait pu grandir pour être autant bousculée pour si peu.

Devant les filles, il resta aussi silencieux et morne qu'une bûche de bois devant la cheminée, comme s'il n'avait d'autre possibilité que d'attendre son destin fatal. Sa seule réaction fut de décocher lentement un regard vers Alison après le mot sauvage.

 

Heureusement, cette dernière emporta le Gryffondor avant qu'il n'eût le temps de dire quoique ce fut, parce qu'enfin une émotion pouvait se lire sur son visage : malgré le baiser (hypocrite) qu'il venait de recevoir, une surprise catastrophée, ou quelque chose de ce goût, avait agrandi ses yeux et entrouvert ses lèvres. Comment ça, on n'a pas faim ?!

Bougon, Sasha suivit néanmoins la jeune fille, le coeur déchiré à chaque mètre qui s'ajoutait inéluctablement entre lui et les tranches de jambon grillé qu'il comptait empiler dans son assiette.

 

- Ben j'espère qu'il va en rester, maugréa-t-il.

 

Alison gardait sa main dans la sienne, un peu bizarrement. Et le silence qu'ils se traînèrent jusqu'à l'angle du couloir lui sembla inconfortable - tandis que son cerveau, lui, traitait avec lenteur les informations qu'Alison avait donné à ses amies. Quand elle lâcha sa main subitement, il fit disparaître la sienne rapidement pour la remettre à sa place : dans sa poche, où on ne pourrait plus la voir. Il haussa les épaules.

 

- Ben maintenant tu sais, il grommela, renfrogné. Pourquoi, ça change quelque chose ?

 

C'était correct de faire semblant de sortir avec un Russe, mais pas un Ukrainien ? semblèrent brûler d'ajouter ses prunelles susceptibles ; mais en face, Sasha rencontra surtout une parfaite indifférence. Savait-elle au moins ce qui existait en dehors de son Royaume ? Autant laisser tomber.

Elle était prête à partir, de toute façon. Pour sa part, il resta planté là, interdit.

 

Silence.

 

- Que vingt minutes ? Ca fait pas un peu...

 

Ses yeux allèrent de droite à gauche, comme si c'était évident. Visiblement, ça ne l'était pas. Il baissa la voix pour poursuivre.

 

- ... Un peu bâclé, quoi ?

 

Le crépitement des torches qui bordaient le couloir meublèrent le silence suivant. Une série de cavaliers et leurs cheveux trottaient dans un tableau au-dessus de leurs têtes, passant et repassant entre des champs jaunis par les blés, le cliquetis des armures lointaines couvrant ici la rumeur des élèves qui s'entassaient dans la Grande Salle pour dévorer les plats.

Le visage de Sasha s'illumina.

 

- Je vais aller directement aux cuisines, il dit comme s'il avait eu une révélation. On n'a qu'à manger là-bas, comme ça on peut prendre le temps, ça les laissera s'imaginer quelque chose d'un peu moins... un peu moins...

 

Merde, le mot lui venait pas. Le seul mot qui lui venait était celui qu'elle avait prononcé elle-même : sauvage. Mais ce n'était pas ça qu'il cherchait.

 

- Un peu moins... Tu vois quoi.

 

De toute évidence elle ne voyait pas, parce qu'Alison voyait des choses qui n'existaient pas dans son monde à lui, et inversement. Comme par exemple des choses pour lesquelles il était perpétuellement coupable et dont lui n'avait jamais entendu parler. Il perdit patience.

 

- Ben sale, quoi !

 

Le cliquetis des armures s'apaisa : le commandant en chef des armées avait décidé d'une halte. Les soldats attendaient dans le silence, leurs drapeaux flottant au vent, et le silence sembla incongru au Gryffondor qui fit claquer sa langue sur son palais. Leurs conversations de sourd ne lui semblaient qu'être une preuve supplémentaire, s'il en fallait une, qu'ils ne pouvaient pas se comprendre.

 

- Enfin moi j'm'en fous après tout, puis au pire ça entretiendra ta réputation exotique de te taper un sauvage, hein. Donc tu fais comme tu veux, moi j'vais chercher quelque chose à me mettre sous la dent.

 

Sans autre forme de procès, Sasha tourna les talons et s'éloigna dans une autre de ces longues galeries de Poudlard, au décor enchanteur. Poudlard était un drôle de labyrinthe dont il avait fini par comprendre le plan principal, mais où il subsistait tout un tas de recoins qui n'attendaient que d'être explorés. Il avait d'ailleurs entendu dire qu'on pouvait atteindre les cuisines par les deux entrées des cachots, de part et d'autre des couloirs qui encerclaient la Grande Salle. Même s'il ne trouvait pas de quoi manger tranquillement, cette exploration ne lui apporterait que des informations importantes pour le reste de l'année ici, et il n'aurait pas perdu son temps à risquer l'inanition pour la réputation d'une fille qui le traitait de sauvage.

Sasha s'enfonça dans le couloir d'un pas étrangement léger et rapide malgré sa carrure trapue. On aurait dit un chasseur longeant les murs, espérant être le seul à capter la proie qui se tapirait à l'angle du corridor suivant.

Alison Carter

Femme

16 ans

Sang-mêlé

Britannique

Maître du Pactole

Message publié le 24/11/2024 à 23:23

— Bin ça change que t'es pas Russe, t'es Ukrainien, rétorque Alison en haussant ses épaules qu'elle recommence à masser en descendant vers ses biceps endoloris par la punition. En face d'elle, Sasha boude comme un ours mal léché, indifférent aux courbatures de leur longue torture. J'm'en fiche, juste pourquoi tu l'dis pas quoi ? T'as peur des Russes de l'école ? Ça lui semble absurde, à l'adolescente qui lit la guerre dans les tabloïds sans en mesurer réellement les conséquences.

 

L'incongruité s'éternise avec les prochaines paroles du Gryffondor, bien loin des préoccupations d'Alison. Vingt minutes, c'est pas assez ? Elle ouvre sa bouche mais la referme, dorénavant certaine qu'il connaît des choses qu'elle ignore sur les relations homme-femme. Vingt minutes, c'est sale ? La sorcière cogite, ses bras croisés sous sa poitrine, l'air renfrognée à son tour alors que Sasha détruit ses plans en quelques mots. Me "taper un sauvage" ?! O.M.G. t'as rien compris ! Elle rit nerveusement, détournant son regard vers l'angle du couloir par lequel ils sont arrivés, anxieuse qu'on puisse les voir se quereller. Mais Sasha s'éloigne déjà.

 

La rousse demeure stoïque pendant de longues minutes, avec pour seul mouvement de lisser sa frange. Elle aussi a faim. Sauf que contrairement à Freya qui reste fine comme un botruc en toute circonstance, Alison grossit. À quatorze ans, elle a pris des cuisses, des hanches, des seins, et surveille depuis sa ligne scrupuleusement. Frustrée par la situation, vexée de sentir les choses lui échapper, soucieuse de croiser ses amies, l'adolescente remonte sa capuche, s'enfonce dans des couloirs peu fréquentés du chateau, et ne revient qu'au bout d'une heure. 

 

Un heure, c'est assez ?

 

Elle éternue tout l'après-midi, persuadée d'avoir attrapé un coup de froid en traversant plusieurs fantômes errant sur son passage.

 

Soudain sa récompense surgit au détour d'une ogive voûtée, vers 17h. Alison Carter, je t'inviterai au bal de Noël si tu lâches ce con de Shevchen ! Un Gryffondor de sixième année l'interpelle, visiblement déjà informé des évènements du matin. Il la suit quelques minutes, le temps pour elle de savourer cette première petite victoire dans le domaine. Mh, j'sais pas. J'vais réfléchir, répond-elle avec assurance, feignant la nonchalance alors que sa poitrine tambourine. Enfin des mecs plus vieux la convoitent ! Le plan fonctionne !

 

Au dîner, on l'aperçoit bavasser vivement à table, réinventant les évènements du jour à son avantage, sa petite sœur près d'elle. 

 

C'est donc un sourire rafraîchi posé sur ses lèvres qu'Alison rejoint les cachots et retrouve l'Ukrainien plus tard. Salut Sasha, prêt à avoir ton premier Optimal en potion ? De bonne humeur, elle fait preuve de pédagogie pendant leur rattrapage du Philtre de Paix. Aussi sérieuse et studieuse que la sorcière sache l'être, elle guide son partenaire vers l'excellence sous l’œil du professeur qui inspecte les fioles rendues dans ses différents cours de la journée. À la 18ème étape, quand le liquide laisse échapper une fumée argentée, Alison soupire de soulagement. 

 

— Voilà ! On a réussi normalement. Les deux étudiants quittent la salle de classe après avoir tendu à Monsieur Brooks un échantillon tout à fait convenable du Philtre de Paix. Entre les torches vacillantes des cachots, la jeune femme se sent légère, comme si elle venait d'en boire une gorgée. Alors qu'ils approchent du mur menant à la salle commune des Serpentard, son aveux brise le silence. Au fait, t'avais raison, une heure, c'est mieux. C'est moins exotique, reprend sa bouche étirée par un sourire gêné qu'elle contient mal. 

 

— Ali-chérie, putain, il vous a enfin lâché ! Viens, on a un truc de fou à te dire !

— Ouais j'arrive.

 

Elle lève ses yeux vers Sasha. Bonne nuit du coup.

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