Femme
12 ans
Sang-mêlé
Britannique






Identité
-
- Première année
- Surnoms : --
- Nationalité : Britannique
Capacités & Statuts
Groupes

Message publié le 02/09/2025 à 16:25
Flora avait oublié à quel point la route de l’école prenait la forme d’un véritable voyage. La valise, les au revoir, la voiture jusqu’à la gare, le train puis la barque. Une journée à passer d’un transport à l’autre devant les magnifiques paysages de l’Angleterre qui défilaient à la fenêtre, aux côtés des personnes qu'elle appréciait : ses parents, ses amis… et sa sœur.
Cette année encore, Alice avait pris la place de gauche dans la voiture. L'année précédente, pour leur première rentrée, elles ne s’étaient pas quitté des yeux, dialoguant silencieusement à travers leurs regards remplis de peine, d’amour et d’encouragement, se tenant la main tout le trajet. Mais cette fois, Alice dormait. Sa main reposait sur le siège. Flora aurait tellement aimé retrouver cet échange qu’elles seules pouvaient comprendre. Elle tenta une pensée vers elle. Alice ouvrit les yeux pour les refermer aussitôt. Cela ne fonctionnait plus.
Alice s’était tenue sur le quai, aux côtés des parents, les yeux à moitié dans le vide. Elle ne réalisait pas vraiment ce qui se passait. On aurait dit qu’elle n’était pas vraiment là. Est-ce qu'elle voyait sa vie comme un long rêve qui n'en finissait pas ? Alice n’était plus elle-même depuis un moment déjà. Comme si on l’avait envouté ou retiré tout ce qui faisait d’elle qui elle était. Elle était devenue une fille méconnaissable, vidée de son essence et de sa force vitale. Ce n'était pas seulement inquiétant, c'était alarmant. Mais leurs parents faisaient tout leur possible pour la guérir. Flora pris place à bord du Poudlard Express sur un siège rouge vif en se disant qu'elle aussi, elle participerait à la guérison de sa sœur d'une manière ou d'une autre. À travers la vitre, son reflet se superposait parfaitement à la silhouette d’Alice et elle crut un instant se regarder dans un miroir. Sauf que ces yeux… Le train siffla brusquement et fit sursauter Flora. Derrière la vitre, Alice restait de marbre, comme si elle n’avait rien entendu. Même pas un clignement d'yeux. Le train s’ébranla sur les rails. Flora posa une main sur la paroi de verre. Ses parents lui souriaient et faisaient de grands gestes d’au revoir. Cette année, pas de larme mais une profonde anxiété. Alice ne bougeait toujours pas et Flora était partagée : elle se faisait énormément de souci et, dans le même temps, en avait marre de la voir ainsi ; elle aurait voulu que le train l'emmène loin de tous ses problèmes. Lorsque le train se mit en marche et que la dernière image qu’elle vit de sa sœur n’était rien d’autre qu’une poupée sans âme, elle se mit à se détester de penser qu’elle était un peu soulagée de ne plus avoir à supporter ce spectacle soporifique.
Lorsque la foule qui se pressait sur le quai pour le départ des élèves n'était plus en vue, son attention se reporta sur ses amis de l’an passé, qui avaient pris place dans la même cabine. Tout en écoutant le récit de leurs vacances, Flora se focalisa sur la raison pour laquelle elle avait décidé de poursuivre ses études à Poudlard. Ses mauvaises pensées la quittèrent et la motivation et la joie que ses camarades lui transmirent offraient la promesse d’un avenir radieux et serein.