Homme
39 ans
Sang pur
Espagnol
Identité
-
- Diplômé·e
- Surnoms : Lipe
- Nationalité : Espagnol
Capacités & Statuts
Groupes
Message publié le 05/11/2025 à 23:52
Voilà plus de sept mois que Felipe faisait la tournée des bars et des salles de spectacle, qu’il offrait son âme aux plus offrants. En vain. La musique ne payait pas, pas plus que la danse ou le théâtre. Oh, bien sûr, il était parvenu à mettre un peu d’argent de côté. Pas suffisamment pour espérer en vivre sur le long terme ; juste assez pour ne pas dépérir au coin d’une rue. Ce n’était pas vraiment le retour en fanfare qu’il avait espéré, ce beau matin de Noël où il avait dansé avec une inconnue.
Pour pallier cette situation quelque peu déplaisante, Felipe avait décidé d’alterner des périodes de création artistique et de travail – du moins, lorsqu’il en trouvait. Il avait tout essayé : serveur dans un pub sorcier, antiquaire moldu, et même plombier. Il avait erré d’un monde à l’autre sans distinction aucune. Cela l’avait perturbé. À force, il s’était retrouvé à nettoyer des antiquités d’un coup de baguette magique, ou à faire la vaisselle à la main. Tout s’était confondu dans son esprit tourmenté, jusqu’à ce qu’il n’en eût plus pu.
Puis... Tout avait changé. Ce fut lors d’un jour pluvieux, de ces jours gris où l’on se plaisait à s’abriter auprès d’une cheminée ronflante pour se réchauffer. L’espagnol n’avait pas su où aller. Aucune auberge n’avait pu l’héberger, ni aucun hôtel. Pour la première fois depuis son retour, il s’était retrouvé à la rue. Il n’avait jamais pensé à investir dans une tente, aussi avait-il dû affronter la fureur du ciel pendant de longues heures avant que les nuages n’eussent disparus – il n’avait même pas songé à utiliser la magie !
Une fois le beau temps revenu, il avait pris une décision. Pas vraiment plaisante. Nécessaire. Il voulait arrêter de vivre comme un vagabond, à errer chaque jour en quête d’un logement quelconque.
Qu’à cela ne tienne ! s’était-il dit. Tout ça, c'est terminé !
Sur un coup de tête, il avait mis un terme à tous ses contrats de travail. Avec ses maigres économies en poche, il avait espoir de tenir un mois entier sans se soumettre à un quelconque employeur. Il comptait profiter à fond de ce mois de liberté, à faire ce qui lui avait toujours plu : de l’art ! Une immense tournée dans le monde magique, son chef-d'œuvre...
Puis, à l’issue de cette mascarade, il rendrait son tablier et chercherait enfin un emploi à temps plein. Il garderait sa musique, sa danse et son théâtre pour lui. Peut-être les offrirait-il parfois à ses amis, ou à un public éphémère, mais il n’en ferait pas son métier.
La question était donc : que ferait-il après son mois de folie ? Il n’en savait rien et, pour être honnête, s’en fichait bien. Il reprendrait bientôt sa vie en main. Mais pas tout de suite.
***
Sa première étape était à Pré-au-lard.
Cela faisait à peine quelques heures qu’il était arrivé aux Trois Balais. Installé à une table, whisky Pur Feu à la main, il réfléchissait... Quelle serait donc la meilleure façon d’introduire son spectacle ? Un show pyrotechnique, ou bien une simple récitation de poèmes espagnols ? La poésie sorcière du XVème siècle aurait à coup sûr son petit succès, mais quelques sortilèges bien choisis attireraient davantage de monde. Il ne savait que faire...
Autour de lui, les gens discutaient. Felipe, désireux de savoir ce que préféraient les locaux en termes de spectacle, laissa traîner une oreille discrète. Quelqu’un racontait une anecdote hilarante à propos d’une piqûre de Billywig très mal située sur son anatomie, tandis qu’un autre – visiblement éméché – expliquait avec une kyrielle de détails la différence entre un Boursouf et un Boursouflet. Visiblement, les créatures magiques étaient à l’honneur, ce soir-là. L’espagnol connaissait-il un poème sur l’un de ces animaux ? Malheureusement, non. Bah, il trouverait bien autre chose.
L’espagnol s’intéressa ensuite à deux hommes qui discutaient sous cape, non loin de lui. Ils étaient suffisamment proches pour qu’il puisse les entendre sans difficultés. Leur sujet de conversation l’intéressait bien davantage que les piqûres de Billywig. Ils parlaient de Poudlard. Felipe n’avait pas osé revenir à Poudlard depuis qu’il avait posé le pied en Grande-Bretagne. En se rendant aux Trois Balais, il n’avait même pas fait de détour pour observer le château. Il ne se sentait pas encore prêt.
- En parlant de cours, t’sais pas quoi ? dit l’un des deux hommes. Y paraît qu’ils ont toujours personne pour être prof d’enchantements. T’imagines ? Avec tout ce qui s’prépare là-bas, c’est étonnant...
Le cœur de Felipe rata un battement. Personne pour assurer les cours de sortilèges ? Cela voudrait-il dire que... Lui ? Il ne s’était jamais imaginé donner des cours aux plus jeunes. Il avait fait de trop mauvais choix dans la vie, et se voyait mal conseiller quoi que ce soit aux élèves sans paraître hypocrite. Pourtant... Cette idée lui plaisait. Il avait beaucoup voyagé, après tout. Il connaissait toutes les subtilités de la magie, et savait adapter ses sorts à l’usage qu’il voulait en faire. L’adaptabilité : n’était-ce pas l’atout premier des bons sorciers ? Il pourrait être utile. Et puis, il pourrait aussi enseigner de beaux enchantements à ses élèves. Faire de l’art, en quelque sorte... Oh, si, cela lui plaisait ! S’il avait pu, il se serait rendu à Poudlard dans la seconde pour y déposer sa candidature.
Mais tout cela pouvait attendre. L’année scolaire n’allait pas démarrer tout de suite, et Felipe s’était donné un objectif. Profiter de son art jusqu’au bout. Et, ce soir, il voulait offrir à Pré-au-Lard un splendide spectacle. Quelque chose d’enthousiaste, d’encourageant. Quelque chose qui offrirait une vision optimiste de l’avenir.
Oui... Son spectacle serait grandiose, digne de cette école qu’il aimait tant. Et bientôt... Eh ! Qui pouvait prévoir ? Peut-être Felipe deviendrait-il enseignant !