Message publié le 24/12/2025 à 09:12
Depuis qu'elle sait que sa mère est morte sous les crocs d'un loup-garou, Alison ne peut s'empêcher de l'imaginer exactement comme ça : les chairs en lambeaux, le corps abîmé, lacéré. Cette vision est tellement récente (cet été) que l'épouvantard l'est tout autant. En troisième année, la cadette Carter voyait son père seul et effondré au sol durant les séances d'entraînement ; une humiliation suffisante à son goût d'ailleurs. Aujourd'hui, il lui faut quelques secondes d'effroi avant de réaliser les similitudes entre le cours de Défense Contre les Forces du Mal et l'apparition d'Owen au milieu du dédale de pierres. Cette posture voûtée, ce scintillement saturé suivant les contours de la silhouette, font froncer ses paupières à l'étudiante. Et s'il s'agissait juste d'un épouvantard ? Déterminée à se mettre en mouvements, elle comprend qu'elle se trouve devant la créature à affronter.
— Bon, prononce-t-elle, davantage machinalement qu'autre chose, en serrant ses doigts sur Lilly Lovedoll, sa baguette en bois de chêne rouge. Et comme pendant tout ce temps son père et sa mère restent inertes, elle en a le cœur net, c'est bien sa plus grande peur qu'elle doit braver pour la première épreuve.
Alison fixe le visage de Kate, puis d'Owen.
Elle peine à se détacher de la scène, même en sachant que c'est son seul moyen d'atteindre les reliques convoitées.
Elle inspire. Elle connaît la projection du sortilège d'expulsion, ça ne sera pas bien différent avec sa mère.
Elle creuse vers les souvenirs de son imaginaire et rassemble les éléments nécessaires pour anéantir l'épouvantard.
Lorsqu'elle est prête, l'Écossaise tend son bras en direction du couple, les jambes tremblantes malgré elle. Elle connaît la formule, elle connaît l'intonation, elle a l'effet en tête ; il n'y a aucune raison d'échouer, n'est-ce pas ? Sans attendre plus longtemps, elle se lance. Riddikulus ! crie-t-elle en direction de ses parents.
Ceux-ci se redressent au bout de quelques secondes, affublés de tenues de ballet criardes, clownesques. Ils commencent à danser face à face, semblables aux personnages de boîtes à musique. Alison étire un léger sourire, soulagée et réconfortée par sa réussite.
Je laisse le Maître du Jeu me guider pour la suite.