Julian, elle a quelque chose de solaire. Elle sourit, tout le temps. Elle a besoin de sourire pour faire croire que tout va bien. C’est sa meilleure arme, sa plus belle. Elle sourit encore plus quand ça ne va pas. Elle veut grandir là où personne ne peut voir sa détresse. Dans l’ombre et la lumière. Tandis que son corps grimpe les marches de l’échelon social. Elle a cet enfant qui dort, qui ne veut pas voir le monde, et cette femme qui veut assouvir son ambition, dans un même esprit. Elle aime se sentir aimée et admirée, parce qu’elle aime être exceptionnelle. Elle a un orgueil démesuré, qu’elle préfère cacher au risque d’être détestée. Mais ça ne l’empêche pas d’être impulsive et de cracher son mépris ou sa colère quand les choses la dépassent. Elle voudrait se contrôler, mais ses émotions l'empêchent de penser correctement. Elle ressent tout, toujours plus fort que nécessaire. C’est angoissant. C’est compliqué à gérer quand on est métamorphomage et que ses émotions se tâchent de couleur sur son visage.
Julian, c’est une adolescente qui rêve éveillée de sa vie future. Elle sourit, car elle est belle et qu’elle le sait. Son père est d’origine Anglo-Saxonne et sa mère coréenne. Alors elle possède une beauté peu commune. Grande, élancée et fine. Des cheveux bruns avec de grands yeux noirs. Des lèvres pulpeuses et une frimousse enfantine. Elle est belle à sa manière. Elle aime ça. Son amour de soi-même est autant un défaut qu’une qualité, ça la pousse à se dépasser pour être ce qu’elle a envie d’être et ça la rend très excentrique, à la limite de l'incompréhensible. Mais son caractère capricieux et narcissique cache quelque chose d’un peu plus complexe. Julian, elle a du mal à s'intéresser aux autres. Elle fait les efforts nécessaires, possède autant d’amis qu’elle peut s’en faire. Tous ceux qui méritent sa gentillesse peuvent en témoigner. Elle est loyale en amitié et possède une conception de la relation à l’autre, plus soudée que la plupart des gens. Mais ça, c’est en apparence. Parce que Julian a du mal à ressentir de l’attachement ou avoir de l’empathie pour les êtres humains. C’est ce qui fait qu’elle papillonne pour ne pas rester trop longtemps au même endroit, car elle a peur que ça se voit.
C’est une jeune adolescente qui évolue dans un monde particulier, où pour elle tout est basé sur l’apparence. Elle joue ce jeu mieux que quiconque. Chaque sourire, chaque regard, chaque mot est calculé. Elle se montre aimable et drôle, comme une étoile brillante dans un ciel souvent sombre. Mais sous cette lumière irritante se cache quelque chose de plus cru. Il y a ses doutes, ses peurs. L’ombre de cette enfant en elle qui refuse de grandir, qui craint d’affronter les vérités qu’elle préfère ignorer. Alors parfois, dans le silence de la nuit, quand elle est seule dans sa chambre, Julian laisse tomber le masque. Son visage, habituellement si lumineux, se défait. Ses traits se modifient malgré elle, reflet de la confusion qu’elle tente de contenir. Ses yeux s’assombrissent, ses cheveux prennent des teintes plus ternes, et son sourire disparaît. C’est dans ces moments qu’elle se sent la plus vulnérable, la plus seule.
Les relations qu’elle entretient avec les autres sont particulières. Elles ne sont que des échos de ce besoin de validation, de reconnaissance. Elle est toujours entourée, toujours aimée, mais elle ne laisse jamais personne s’approcher de trop près. Elle a peur que quelqu’un puisse voir au-delà de son sourire, qu’on découvre cette version d’elle-même qu’elle déteste autant qu’elle chérit. Malgré tout, elle a quelques amis proches, ou du moins ceux qu'elle laisse croire qu'ils le sont. Ils la respectent, l'apprécie, sans savoir qu'elle peine à ressentir la même intensité d’attachement envers eux. Ses moments de loyauté, bien que sincères, sont toujours teintés de cette distance émotionnelle qu'elle s'efforce de masquer. Elle donne, mais jamais totalement. Elle se livre, mais toujours avec des réserves. Son caractère imprévisible rend les choses encore plus difficiles. Parfois, quand les émotions sont trop fortes pour être contenues, elle explose. Ses colères sont aussi flamboyantes que ses sourires sont éclatants. Elle n’arrive pas toujours à se contrôler, et cela la ronge. Chaque éclat de colère, chaque mot qu’elle regrette, est une autre fissure dans le masque qu’elle tente désespérément de maintenir en place. C’est sa métamorphomagie qui la trahit le plus souvent. Ses émotions se reflètent sur son visage, qu’elle le veuille ou non. Lorsqu’elle est en colère, ses cheveux se teintent de rouge sombre, et ses yeux semblent brûler d’un feu intérieur. Quand elle est triste, ses traits deviennent pâles et délavés, comme si la vie quittait lentement son corps. Ces changements involontaires sont un rappel constant de sa propre fragilité. Chaque fois qu’elle perd le contrôle de ses émotions, elle se déteste un peu plus, se sentant incapable de maîtriser cette partie d’elle-même.
Pourtant, malgré cette tempête intérieure, Julian refuse de céder. Elle continue de grimper, de sourire, de séduire. Elle est convaincue que sa place est au sommet, et elle est prête à tout pour y arriver. Mais à quel prix ? Cette question, elle l’évite. Pour l’instant, elle préfère continuer à jouer ce jeu, à être celle que tout le monde aime, même si cela signifie ignorer ce qu’elle est vraiment.
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Point de vue omniscient ou à la première personne (selon la nécessité), s'écrit presque toujours au présent
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Avatar : Jun So-Min