Poudlard Le Château [En Cours] Perdre prisme [ft. Edwin Pope]

Anya Nikitovna , Bureau du professeur de métamorphose, le 15/09/2124

Fais chier.

 

Plantée devant le miroir, Anya passe ses doigts sur des mèches d'un violet vif qui n'ont visiblement aucune envie de retrouver leur couleur brune d'origine. Profondément agacée, la sorcière pousse plusieurs jurons dans sa langue natale avant de quitter les douches communes d'un pas soudain déterminé.

 

- Tu vas où ?

- Ne tvoye delo.

- Ça donne quoi en anglais ?

- Ça regarde pas.

- Bah super.

 

Pressée, la sorcière ne prend guère le temps que d'attraper la veste de son uniforme avant de quitter le dortoir, délaissant sa camarade sans autre cérémonie. Elle ignore les regards des élèves qui, étrangement, semblent la remarquer bien plus que d'habitude, pousse un nouveau juron en passant la porte de la salle commune. Ses doigts continuent de passer nerveusement dans ses mèches, qui virent du violet au rouge, puis à l'orangée, avant de partir sur un vert écaillé qui n'est pas sans rappeler le logo brodé des Serpentards. À court de solutions, Anya n'a plus qu'un dernier recours. Ses talonnettes noires frappent le sol avec une régularité terrible, l'entrainent jusqu'au rez-de-chaussée, puis grimpent les marches du château pour enfin atteindre une large porte familière, à laquelle une main serrée vient frapper sèchement.

 

- Professeur ?

 

Anya n'est guère connue pour se tourner vers qui que ce soit en cas de problème, mais celui-ci prend des proportions qui la dépasse un peu plus chaque jour. Sa métamorphomagie n'avait jamais été si hors de contrôle. Elle en sait pertinemment la raison. Pour autant, connaitre cette raison ne l'aide en rien à résoudre le problème. Si ce n'était que quelques mèches qui jouent les arc-en-ciel une fois de temps en temps ça ne la dérangerait pas. Mais on parle de son corps entier qui n'en fait qu'à sa tête depuis plusieurs semaines. La révolte est totale. Pourrait survenir au milieu d'un cours. Pire. D'un examen. Elle ne peut se permettre d'entacher ses notes excellentes. Pas sous le prétexte d'une magie si incontrôlée. 

Anya n'est pas quelqu'un qui perd le contrôle.

Les mains soigneusement rangées dans les poches de son veston, Anya patiente avant d'être invitée à entrer, ne donne aucunement l'impression de l'urgence qui l'anime intérieurement lorsqu'enfin elle pénètre dans le bureau du professeur de métamorphose. Ce dernier compte parmi les professeurs les plus respecté du corps étudiant, et Anya n'y fait pas exception. S'il est un homme qui puisse lui fournir une solution, c'est certain que ce sera lui. Le visage neutre et les mains poliment ressortie de l'uniforme pour choir d'une part et d'autre de sa silhouette frêle, Anya s'avance, une salutation sur les lèvres, ses mèches de cheveux s'ornant paradoxalement de nouvelles couleurs invraisemblables.

- Bonsoir, professeur. Pardon de vous déranger, je sais le couvre-feu est pour bientôt. Son regard est directement planté sur Pope, la raison de sa présence ici aussitôt déployée. J'ai problèmes avec le don métamorphomage. 

 

Anya parlait certes un anglais courant, mais les articles semblaient manquer une fois sur deux. Une imperfection dont elle ne se rendait pas souvent compte, sauf si l'on venait oralement la rectifier.


Edwin Pope , Bureau du professeur de métamorphose, le 15/09/2124

Des coups secs contre la porte, la soirée est pourtant déjà bien avancée. Je lève les yeux de mes parchemins, redresse les lunettes sur mon nez et invite l'inconnu à entrer. Anya Nikitowa. Sa démarche déterminée est reconnaissable entre mille. Depuis son arrivée à Poudlard, il y a un an et demi, elle m'a toujours impressionné par son sérieux et sa discipline, mais aussi par une discrétion presque calculée. Une élève brillante, sans aucun doute, mais qui semble porter sur ses épaules un fardeau plus lourd que celui de ses camarades. La guerre dans son pays d'origine a sans doute laissé des traces profondes.

 

Elle ouvre la porte et s'avance dans la pièce. Comme toujours, sa posture est impeccable, presque rigide, mais ses cheveux la trahissent. Ils virevoltent dans un chaos de couleurs : du vert vif, au rouge incandescent, pour finir sur un étrange bleu métallique. Je vois à son regard qu'elle tente de garder le contrôle, mais sa métamorphomagie ne lui obéit plus. C’est devenu un problème de plus en plus flagrant ces dernières semaines.

 

Bonsoir, professeur, dit-elle en s’arrêtant devant mon bureau, les mains enfin sorties de ses poches, le visage toujours aussi neutre.

 

Bonsoir, Anya, je réponds en l’observant attentivement. Son anglais, bien que presque fluide, garde encore quelques traces de ses origines.

 

Pardon de vous déranger, je sais le couvre-feu est pour bientôt. J’ai problèmes avec le don métamorphomage, dit-elle, presque brusquement.

 

Je prends quelques instants pour la laisser exposer son souci. Anya n'est pas du genre à demander de l'aide à la légère. Son indépendance est presque une armure. Mais cette fois, je sens qu'elle est à bout. Son corps la trahit, ses cheveux en sont la preuve flagrante, et la situation semble lui échapper de plus en plus. Je me lève lentement, faisant le tour de mon bureau pour m'asseoir sur le rebord, face à elle.

 

Je vois ça, dis-je en pointant d’un léger geste ses mèches qui continuent de changer de couleur. Je comprends que la situation te dépasse, Anya.

Je croise mes bras, la regardant avec une bienveillance mêlée de curiosité. Depuis combien de temps exactement as-tu du mal à contrôler ta métamorphomagie ?

 

Mon ton reste mesuré, mais l’inquiétude est présente. Anya est d’ordinaire tellement maîtresse d’elle-même. Le fait qu’elle ait perdu le contrôle ne doit pas être facile à accepter pour elle, et cela pourrait avoir des répercussions sur ses études si nous n’agissons pas rapidement. Je sais que cette question la met mal à l'aise. Elle déteste exposer ses faiblesses. Mais parfois, le simple fait de nommer ce qui nous ronge est la première étape pour en reprendre le contrôle.


Anya Nikitovna , Bureau du professeur de métamorphose, le 15/09/2124

Ce n'est pas un sentiment particulièrement agréable. L'admission d'une défaite. La quête d'une solution chez les autres. Ce n'est pas naturel, chez elle. Mais la perte de contrôle sur sa métamorphomagie n'a rien de naturel non plus. Jamais elle n'a aimé ce don. Un don ? Une malédiction. Ses plus vives émotions, présentées comme un livre ouvert aux yeux du monde, pour peu qu'elle ne parvienne pas à les sceller. Probablement ferait-elle une brillantte occlumens, à force de s'exercer à tout compartimentaliser. C'est son professeur de métamorphose de Koldostoretv qui lui avait dit cela, fasciné. Elle avait douze ans alors, douze d'expérience à dissimuler les effets d'une magie qui modifiait son corps à mesure d'émotions toujours plus tassées.

Paraitre aussi imprenable qu'une forteresse, c'est la force d'un soldat, disait toujours son père. Ferme et impassible, il représentait une force de la nature à laquelle elle aurait tant voulu ressembler. Un idéal qu'elle ne pourrait jamais atteindre, car Nikita, tu es une fille toi, pas un soldat. Son frère se plaisait souvent à le lui rappeler, lorsqu'elle essayait de s'y mesurer. Bien sûr le don avait continué de grandir, et la fille avec. L'adolescence l'a rapidement fait subir les aléas d'une guerre intérieure, pour laquelle elle s'imagine parfois avoir été le soldat le plus imprenable qui soit. À présent ? À présent Anya se sent adulte, écartée de tous ces souvenirs d'enfant, confus, abstraits. Plus que jamais elle compartimentalise, plus que jamais elle maîtrise.

 

Alors pourquoi ?

 

- Deux mois, professeur. Ça a commencé début de l'été.

 

Le regard posté sur le visage de son interlocuteur, Anya ne se lance pas dans la moindre explication supplémentaire. Pas sur ce point, du moins. L'origine du problème n'est pas une solution. Ne voit-il pas ? Elle ne serait pas là, sinon.

 

- J'ai tenté des sortilèges, des potions, la méditation. Rien ne marche. C'est xaoc. Le chaos, Monsieur. Ça déconcentre pour les cours, pour les devoirs, pour tout. Vous êtes professeur de métamorphose. Vous avez déjà rencontré ce problème ? Vous connaissez des exercices pour... canaliser ?

 

Le dernier mot avait demandé un instant de réflexion à Anya, dont le regard sembla brutalement opter pour des nuances bleutées qui juraient parfaitement avec ses mèches de cheveux. Pour l'instant, ce n'était que des teintes, mais Anya savait pertinemment de quoi sa métamorphomagie était capable. Des milliards de minuscules portions de magie, juste là, sous sa peau, la dévoraient jusqu'aux os, prêtes à faire d'elle quelque chose, quelqu'un qu'elle n'était pas. Deux semaines plus tôt, un sentiment d'horreur l'avait envahit alors qu'elle s'était retrouvé à faire face à une parfaite inconnue dans le miroir. Deux semaines avant encore, ça avait été les traits trop familiers de son frère, comme elle se l'imaginait parfois en rêve s'il avait eu une année de plus.

 

- Je dois me concentrer pour ne pas que ça arrive. Tout le temps, elle déclare finalement en abaissant définitivement la tête, les sourcils froncés. Comme si je suis... déréglée.

 

Déréglée, cassée, fatiguée. Anya inspire, expire, redresse la tête.


Edwin Pope , Bureau du professeur de métamorphose, le 15/09/2124

Je laisse le silence s’installer après ses paroles. Je comprends mieux maintenant, du moins en partie, ce qu’elle traverse. Ce n’est pas seulement une perte de contrôle sur son don ; c’est une lutte contre quelque chose de plus profond, de plus insidieux. Elle se sent envahie, dépassée par sa propre magie, comme si elle ne lui appartenait plus, comme si son propre reflet était devenu celui d’une inconnue.

 

Je la regarde, observant cette rigidité dans sa posture, cette façon presque militaire qu’elle a de maîtriser ses émotions. C’est une maîtrise que j’ai vue chez d’autres élèves avant elle, mais jamais avec autant de détermination et de résistance. Pour Anya, céder à ce chaos qu’elle décrit serait comme abandonner une bataille qu’elle se refuse à perdre.

 

Je me redresse légèrement et incline la tête, adoptant un ton calme et réfléchi, pesant chaque mot pour ne pas rompre ce moment fragile.

 

Je comprends, Anya, que tu ne considères pas ce don comme quelque chose de naturel, encore moins comme un don que tu aurais choisi. Il est exigeant, capricieux, et il impose ses règles sans te laisser de répit. Et pourtant, cette magie fait partie de toi. Elle n’est pas un adversaire, même si elle te donne l’impression d’en être un.

 

Je marque une pause, pour lui laisser absorber mes mots. Elle doit savoir que ce n’est pas elle contre sa métamorphomagie, mais elle avec elle-même.

 

Tu as déjà exploré différentes solutions, dis-je en m’appuyant sur les nombreuses tentatives qu’elle a mentionnées, mais chacune de ces tentatives partait du principe qu’il fallait la contrôler, la soumettre. Et si nous envisagions les choses autrement ?

 

Je me lève et vais chercher une plume sur mon bureau, jouant distraitement avec elle avant de poser mes yeux sur elle.

 

La métamorphomagie est profondément liée aux émotions, aux souvenirs, à tout ce qui compose ton être intérieur. Plutôt que de lutter contre elle, je te propose de travailler avec elle. Des exercices de visualisation, de relâchement émotionnel, qui permettront d’explorer ce que ta magie essaie de te montrer, sans que tu aies besoin de la maintenir sous un contrôle absolu.

 

Je pose la plume, m’assurant qu’elle capte la suite de mes paroles.

 

Cela va prendre du temps, Anya. Mais cette approche pourrait te permettre de te réapproprier ta magie, de l’accepter pour ce qu’elle est, avec toutes ses nuances, ses contradictions. Je ne dis pas que ce sera simple, et cela nécessitera probablement de revisiter certains souvenirs ou sentiments que tu as parfaitement compartimentés.

 

Je me rapproche légèrement, posant une main réconfortante mais légère sur le bord de mon bureau, un geste d’encouragement.

 

Si tu es prête, nous pourrions commencer dès que tu le souhaites. Je t’accompagnerai pas à pas, et nous irons à ton rythme. En fin de compte, ton don ne devrait pas être une entrave ; il a le potentiel de devenir une force, un moyen d’expression et de liberté.

 

Je recule doucement, lui laissant tout l’espace nécessaire pour réfléchir. Elle n’a pas besoin de répondre immédiatement ; cette démarche ne se fait pas en un claquement de doigts. Mais elle doit savoir que cette porte restera ouverte, et que, quelle que soit la route qu’elle choisira, elle ne sera pas seule pour l’affronter.


Anya Nikitovna , Bureau du professeur de métamorphose, le 15/09/2124

Comme souvent, le professeur Pope démontre d'une précision redoutable dans l'emploi de ces mots. Anya demeure stoïque, bien que chacune des répliques ne trouvent en elle un écho. Il parait évident que les méthodes employées jusque là ne suffisent plus. Le professeur a raison. Ses lèvres se courbent cependant d'un rictus bref à la mention d'émotions et de souvenirs à revisiter, et relâcher. Imperceptiblement, le visage est secoué de gauche à droite, comme un refus catégorique qu'elle ne formule pourtant pas. Rigide, son regard se perd sur les bordures écaillées de la large fenêtre, sur le paysage immobile du parc, sur les rangées de livres qui comblent les nombreuses étagères de bibliothèque. Lorsqu'enfin elle en revient au professeur Pope, Anya a un regard d'acier, et des mèches qui se sont comme assombries.

 

- Si vous me dites comment je dois faire, je préfère le faire seule.

 

Le ton employé est implacable. Venir dans ce bureau réclamer de l'aide a déjà été un pas assez éprouvant comme cela. Hors de question de partager émotions et souvenir avec quiconque. Elle est déjà réticente à l'idée de les revivre elle-même. Mais s'il le faut ? S'il le faut elle en trouvera la force, bien sûr. Ceux qui se couchent devant l'adversité sont ceux qui sont faibles. Brusquement, elle se fait l'image d'une pensine énorme dans laquelle elle pourrait entreposer certains aspects de sa mémoire, afin qu'ils ne répandent plus le chaos. Serait-ce un chemin de traverse envisageable, si elle ne parvenait pas à travailler avec eux ? Un instant distraite, elle lève une main pour replacer une mèche libre derrière son oreille, et s'humecte des lèvres bien trop sèches.

 

- Professeur, je sais ma métamorphomagie est pas une magie que je peux vraiment contrôler. C'est comme la nature. C'est дикий, sauvage. Mais les souvenirs, les émotions, on peut contrôler. Avec les potions, les pensines. C'est pas soumettre, professeur, c'est canaliser. Je sais faire, canaliser. Si je relâche tout, là ? Ça déborde. C'est pire, je pense.

 

Comme si Канал имени Москвы le canal de Moscou entrait en crue, et venait déborder dans toutes les rues de la capitale. Anya n'a jamais vu le canal déborder, mais elle a déjà entendu sa mère parler d'une époque où c'est arrivé. Elle a vu les images, dans les gazettes de l'époque méthodiquement conservées. Elle sait à quoi ressemble la ville inondée. Elle sait le désastre. Elle sait la perte. La peur lui fait fermer ses lèvres subitement, comme si l'équivalent d'un tsunami venait de la traverser. Les yeux de son frère se reflètent dans ses pupilles de nouveau métamorphosées, et elle redresse le menton. Chez elle, la métamorphomagie n'était pas vu comme une force, mais comme une faiblesse. Une anomalie sorcière. L'étalage d'émotions indiscrètement étalées au grand jour, des émotions que personne ne voulait voir. Utile dans certains domaines, mais dénigrés par les plus puissants.


Edwin Pope , Bureau du professeur de métamorphose, le 15/09/2124

Je reste immobile, mes yeux fixés sur elle alors qu'elle parle, chaque mot prononcé avec une froide détermination. Son regard d'acier, les nuances sombres de ses mèches, son ton implacable... Tout en elle reflète cette volonté de contrôle absolu, cette peur viscérale de se laisser submerger. Anya ne veut pas de guide, elle veut une méthode. Je le comprends, mais je ne peux m’empêcher de noter à quel point elle semble tendue, prête à ériger un mur plus épais autour d’elle-même.

 

Je me redresse légèrement, appuyant mes paumes sur le bord du bureau. Elle évoque le contrôle des émotions, le pouvoir des potions et des pensines. Canaliser, comme elle dit. Mais je sens que ce qu’elle décrit va bien au-delà de la simple maîtrise. C’est une bataille contre une partie d’elle-même qu’elle considère presque comme une ennemie. Et son refus catégorique de relâcher quoi que ce soit me dit que, malgré sa force, elle est terrifiée.

 

Anya, je t’entends, dis-je finalement, en prenant soin de maintenir mon ton posé. Tu veux des réponses concrètes, des exercices précis pour avancer seule. Et je respecte cela. Ce que tu fais, venir ici pour chercher une solution, c’est déjà un acte de force.

 

Je fais une pause, mes yeux quittant un instant les siens pour se poser sur les reflets du soleil couchant à travers la fenêtre. Le parc est paisible, mais cette quiétude contraste vivement avec le tumulte que je perçois chez elle.

 

Je vais te donner des exercices, des techniques que tu pourras essayer. Mais avant cela, je veux que tu comprennes une chose.

 

Je repose mon regard sur elle, le rendant aussi direct et clair que possible.

 

La métamorphomagie n’est ni sauvage, ni indomptable. Elle n’est pas une rivière en crue que tu dois contenir à tout prix. Ce que tu vis, cette sensation de chaos, c’est une réaction. Un écho. Tu ne pourras pas toujours tout compartimenter, tout canaliser. Parfois, c’est dans le relâchement, même partiel, que tu trouveras la vraie maîtrise.

 

Je la laisse digérer ces mots un instant, conscient qu’elle n’est probablement pas prête à entendre cette partie de ma réponse. Mais je veux planter cette graine, qu’elle y revienne quand elle sera prête.

 

Je me dirige vers une étagère et saisis deux volumes. L’un est un manuel technique sur la métamorphomagie avancée, l’autre un traité sur la gestion des émotions liées aux dons magiques. Je reviens vers elle et pose les livres devant elle.

 

Ces exercices te permettront de travailler sur ta connexion avec ta magie. L’approche est progressive, rien d’invasif. Mais je te conseille aussi d’y aller avec prudence. La canalisation, comme tu l’appelles, peut fonctionner à court terme. Mais à force de contenir, tu risques de créer une pression que tu ne pourras plus gérer un jour.

 

Je fais un pas en arrière, lui laissant l’espace nécessaire pour réfléchir, pour décider.

 

Fais ce qui te semble juste pour toi. Je suis là si tu as besoin d’ajuster ou d’approfondir ces méthodes. Et Anya, n’oublie pas : ta magie, ce que tu ressens comme un chaos, fait partie de toi. Elle ne te définit pas, mais elle mérite d’être comprise, pas combattue.

 

Je me rassois, croisant les mains sur le bureau, lui indiquant sans un mot que je reste disponible si elle a des questions. Mais le reste, je le sais, dépendra entièrement d’elle.