Nom : Nikitovna
Prénom : Anya
Né le 04/08/2107 à Moscou de Maksim Nikitovitch (sorcier) et de Mara Nikitovna (sorcière)
Sœur de Pavel Nikitovitch, né le 08/06/2104 à Moscou et mort le 23/07/2122 à Samara (sorcier)
Occupation : Septième année d'études à Poudlard
Lieu de résidence : Château de Poudlard (pendant l'année scolaire), 12, Cherry Lane, Liverpool (le reste du temps)
Physique :
Petite silhouette très fine, trop fine. De longs cheveux bruns, frisés. Des yeux marrons, pratiquement noirs, qui ont tendance à tout observer. Un teint pâle, voire blanc, trop blanc. Une mâchoire carrée, un regard déterminé. Une démarche discrète, tranquille. Anya Nikitovno, dit Nikita, n'est pas une jeune fille que l'on remarque forcément. Lorsqu'elle ne porte pas son uniforme, la sorcière est planquée dans de larges vêtements sombres qui dissimulent des formes pourant clairement absentes. Malgré ces apparences qui pourraient aisément la voir glisser aux yeux du plus grand nombre dans la case des gens timides, Anya a sa voix claire et assurée, légèrement grave, qui peut surprendre par sa fermeté naturelle.
Prise dans ses pensées, il n'est pas rare de la voir gratter son pouce du bout de l'ongle de son index, geste involontaire peut-être rassurant dont elle ne parvient pas vraiment à se détacher.
Anya porte une amulette en argent qui ne la quitte jamais, de la forme d'un anneau, ornée de runes. Elle a aussi des boucles très discrètes, également en argent, sur les lobes de chaque oreille, ainsi qu'un minuscule tatouage sur l'hélix droite : trois cercle fins qui se succèdent, et surmontés d'un point. Bien que métamorphomage, Anya n'est jamais ni excentrique, ni changeante dans sa manière de présenter. En fait, l'adolescente met bien tout en œuvre pour restreindre au maximum les débordements d'un don qu'elle ressent davantage comme une malédiction. Occasionnellement pourtant, particulièrement sous le coup d'émotions fortes, la sorcière peut être amenée à involontairement user de son pouvoir. Ses yeux, principalement, sont touchés, ou encore ses cheveux.
Anya parle un anglais courant, bien qu'un accent slave ne puisse être perçu sous la prononciation de certains mots, ou de certaines expressions.
Caractère :
Froide. Distante. Distraite. Discrète. D'une discrétion telle qu'on en vient souvent à l'oublier. Anxieuse. Méfiante. Obsédée par la réussite. Réservée. Anya n'est pas femme à parler pour ne rien dire. Pour autant, elle n'a aucun mal à exprimer son opinion haut et fort, pour peu qu'elle en voit l'intérêt. Éduquée d'une manière plutôt traditionnelle, Anya a une vision dure de ce monde, et plus encore d'elle-même. Il est plus que rare de la voir montrer ses émotions, car pour elle c'est un signe de faiblesse. Obstinée, il est très difficile de la faire dévier du chemin qu'elle s'est choisie, tout autant que de tenter de l'y accompagner.
Difficile, mais pas impossible. Anya sait tisser des liens forts avec celles et ceux qui auront eu la patience de s'infiltrer dans son entourage proche. Sa loyauté est cependant fort dépendante de ses propres intérêts, qu'elle considère avant toute chose. Fermement convaincue que dans la vie c'est bien chacun pour soi, son amitié n'est pas synonyme de sacrifice, ou de quelconque don de soi. Une entraide, une assurance, jamais une certitude profonde. N'ayant jamais elle-même bénéficié d'un amour vraiment inconditionnel même de la part de ses propres parents, elle n'est pas vraiment en mesure d'en comprendre le concept, ou même de l'appliquer.
Studieuse, ambitieuse, et farouchement indépendante, Anya a des objectifs dans la vie qu'elle est déterminée à atteindre coûte que coûte. Il ne faudrait pas sous-estimer sa silhouette frêle pour celle d'une jeune femme fragile incapable de prouver sa valeur, et de défendre sa personne.
Histoire :
Anya est une ancienne élève de Koldovstkoretz, réfugiée d'une guerre qui continue de secouer la Russie encore de nos jours. Les élèves de l'école, entièrement détruite, ont été dispersés à travers l'Europe. Comme ses neuf autres camarades intégrés aux quatre maisons de Poudlard, Anya fait partie de la longue liste des enfants devenus pupilles de la nation.
Il y a un avant et un après, bien sûr.
Avant, Anya avait un père, une mère, un frère. Un toit sur la tête dont elle n'aurait jamais remis l'existence en question.
L'éducation est stricte, traditionnelle. Son frère, de trois ans son aîné, lui montre un exemple qu'elle ne peut entièrement suivre car une femme ce n'est pas destiné à la même chose qu'un homme, n'est-ce pas. Maksim est un père qui aime, mais qui ne le montre pas. Il a un charisme fort, des tatouages sur toutes les parcelles de la peau, des morts à son actif. Il a vécu plusieurs guerre, déjà, n'a aucune crainte d'en vivre d'autres. C'est un soldat. C'est un patriote. Il n'est pas tant présent dans l'existence de ses enfants, que pour leur inculquer des valeurs fortes lors de moments souvent fugaces mais résolument intenses. Mara est une mère qui aime, mais qui ne le montre que rarement. Elle un charisme fort également, des gestes fermes, une voix qui porte, mais des mains d'une douceur infinie qui parfois, dans de rares moments privilégiés, viennent caresser les joues de ses enfants. Elle occupe un poste au département de la coopération magique du ministère. C'est une patriote.
Pavel est un frère au tempérament fougueux, emporté, sanguin, qui suit avidement les traces de son père. Anya et lui sont proches, enfants, mais rapidement la différence de traitement de Maksim laisse s'entretenir une distance qui ne s'effacera plus vraiment.
Anya est une fille très curieuse, indépendante, et bornée. Elle ne se laisse guère marcher sur les pieds. Maligne, elle sait y faire pour obtenir ce qu'elle veut. Admirative de son père avant toute chose, l'enfant qu'elle est éprouve un respect distant pour une mère avec laquelle elle ne se trouve pas beaucoup de points communs. L'existence est tranquille, prévisible, entre la chaleur d'une demeure épaisse en plein Moscou, et les bancs d'une école primaire qui lui enseigne les rudiments de la vie. C'est en 2119 que les conflits éclatent brusquement, à Saratov, puis à Samara. Maksim est envoyé sur le front pratiquement immédiatement, et Pavel ne demande qu'à le suivre. Il devra attendre d'avoir seize ans pour ce faire. L'anniversaire est funeste, célébrée autour du cercueil de Maksim. Mara garde la tête haute, fière de son époux, mais il parait évident qu'elle ne souhaite pas voir son fils suivre le même destin.
Elle n'a pas voix au chapitre.
Du haut de ses quatorze ans, Anya n'a qu'une vague compréhension des réels enjeux de cette guerre déployée de plus en plus largement sur le territoire, et dans la direction de Moscou. Concentrée comme ordonné par sa mère sur ses études à Koldoskoretz, l'adolescente refuse de se laisser prendre dans la tourmente. Elle s'acharne à un entrainement intense qui voit ses notes poindre presque jusque l'excellence, au détriment d'une santé déclinante. Elle ne se voit pas perdre la saveur d'un sourire, d'une conversation, oublier ses repas, redoubler d'efforts alors que son corps ne lui demande que du repos. Certains s'en inquiètent, trop peu pour y changer quoi que ce soit. L'actualité est sur toutes les lèvres, et les pâleurs maladives d'une jeune fille du collège ne font guère priorité. Anya s'échine à donner son meilleur, et glisse lentement vers le pire. Amaigrie, affaiblie, elle se sent maître d'une situation qui à bien des égards la dépasse.
Plus encore alors que s'en vient 2122. Pavel Nikitovitch est porté disparu, présumé mort au combat. Un honneur, comparé à certains jeunes que l'on qualifiera de déserteurs, faute d'en retrouver les corps. C'est le témoignage de l'un de ses camarades qui penchera la balance en sa faveur. La nouvelle est accompagnée de sa jumelle, alors qu'au cœur de Moscou, un drame mémorable survient qui achèvera de secouer le monde sorcier tout entier. Une offensive portée au ministère, qui provoque le décès d'une trentaine de sorciers sur place, dont Mara Nikitovna, alors âgée de cinquante-deux ans. Les instants se suivent comme dans un immense brouillard pour Anya. L'école est l'une des prochaines cibles, et le gouvernement prend la décision rapide d'en évacuer l'ensemble des occupants, pour les disperser dans diverses écoles européennes, au-delà du territoire russe.
Ce noël est célébrée dans une famille d'accueil britannique. Lorsque Anya passe les portes de Poudlard pour terminer sa cinquième année de scolarité, elle doit parfaire un anglais qu'elle n'a que très peu eu l'occasion de pratiquer, se faire à une culture dont elle n'a eu l'aperçu qu'au travers de livres et d'émissions télévisées, en plus de faire le deuil de corps qu'elle n'a même pas pu enterrer. Autant dire qu'elle ne se fait pas beaucoup d'amis, pas même parmi les autres élèves expatriés. Ceux qu'elle avait ont été envoyé en France, et en Espagne. Ses repères détruits, son pays toujours à l'agonie, Anya fait ce qu'elle sait faire de mieux. Elle va de l'avant. Ne pas se laisser écraser par la vie, c'est un principe essentiel que ses parents ont implanté en elle.
Quelque soit la douleur, on avance Nikita. Car si on s'arrête, on meurt.