Poudlard Le Château [En Cours] Low profile
Deb

Basil Banks

13 ans

Basil Banks , Salle d'études, Poudlard, le 25/09/2124

- T'fais quoi en fait ?
- Rien j...
- Tu calcules la distance au sol ? S'tu veux on t'jette ça ira plus vite hein.
- Non c'est juste...

- N... n... non... c'est j... juste...

- ... le livre est sensé être là.

- Le l... livre est s... sensé... être làaaaa.

- P'tain de taré.

- Si on l'brûle t'fais quoi ? Incendio !
- Ça va pas marcher.

- Incendio !

- Parce qu'il est sensé être là en fait et...


Bam. L'impulsion d'une jambe qui vient faire valdinguer le bouquin qu'il vient de lancer à plus de trois étages de distance. Le livre prend le mur, fait s'exclamer un tableau, s'en retourner un autre, un fantôme, et enfin un élève, qui esquive miraculeusement le frisbee à dents de serpent qu'il se serait inévitablement pris sur le crâne. Basil n'a guère le temps de constater les effets de tout cela, car Gideon le tient par le col et l'envoie valser jusqu'au bas des escaliers, qui dans un mouvement abrute s'accolent au pallier du second étage. Basil y échoue lamentablement.

 

- Taré.

- Grave.


Jules lui balance un mollard qui vient s'écraser sur l'avant de son uniforme et Basil reste bête à les regarder s'en aller. Finalement il se relève, et guette le rez-de-chaussée avec espoir. Le livre est contre un mur, et c'est bien tout. Il pousse un soupir avant de se pincer les lèvres et de s'engouffrer dans le couloir, les épaules affaissées. Nikolaï avait sans doute raison. Il fallait qu'il apprenne à se défendre. Le souci c'est qu'il ne se sentait pas en mesure d'imposer la même stature que son camarade, d'arborer son regard sur le monde. Les portes se succédèrent, jusque celle du laboratoire de photographie, et après un regard à gauche et à droite, il s'y enferma complètement. Trempées d'un bain à l'autre, ses photos commençaient à prendre vie - grace, notamment, aux potions de fixation temporelle que fournissait le professeur Brooks. 

Certaines images furent tirées de leur baignade pour être accrochées en hauteur par de grosses épingles grossières, d'autres changèrent de contenant pour être plongées dans des fixateurs éthérés ou autre eau de rinçage purifiante. Basil observa longuement les visages qui lui faisaient face - eux ne le jugeaient ni par sa dégaine, ni par sa façon de leur parler de ce qu'il avait pu voir ou non en les photographiant. Puis, lorsqu'il eut terminé, il quitta la pièce sans hésitation, pour rejoindre le rez-de-chaussée. Il avait pas mal de devoirs à faire, et la salle d'études semblait un meilleur endroit pour compléter ses devoirs qu'une salle commune pleine de gens qui chercheraient à le distraire d'une manière ou d'une autre. Malheureusement pour lui, l'endroit était complètement envahit.

Ses yeux se fixèrent sur la silhouette menue de Charlie Carter, quelque part au fond de la pièce, et il s'avança vers elle avec timidité.

- Ça t'embête pas si j'm'installe à ta table ?

À la table à côté, plusieurs élèves de leur année se tournèrent, et quelques rires vinrent ponctuer le silence, aussitôt éteint par un concierge visiblement de garde ce jour là.