Alhena est ornée d’or et de nacre, agrémentée par un soupçon de cruauté et de folie. Quand on l'appréhende, il ne fait ni chaud, ni froid la première fois. C’est plutôt un sentiment de vide qui se fige dans vos veines, comme si votre cœur était sur le point de se congeler. Elle est glaciale, elle vous propulse là où vous n’avez pas envie d’être -mais ça reste si fascinant pourtant. Sa peau blanche, ses légères taches de rousseur, sa chevelure ébène et ses yeux vert émeraude. Une poupée articulée qui vous sourit et qui bouge. Un ornement parfait pour les exigeants.
N’est-ce pas ce que ses parents ont dit d’elle ?
Elle a été élevée comme ça, dans ce but. Pourtant, elle a enfilé les chaussures de son père pour aller encore plus loin. Elle ne voulait pas rester à l’état brut de portrait et ressembler à sa mère. Elle avait de l’ambition, elle en a toujours. Elle veut juste tenir la perfection dans le creux de sa main. Parce que c’est quelque chose qui l’obsède depuis tellement longtemps. Elle aimerait être parfaite. Elle en est bien l’opposé.
Alhena c’est… la complexité dans un seul et même souffle. Elle veut être aimée de tous, mais détestée à la fois. Elle joue avec les limites de la société tout en voulant en être le centre. Quand on la côtoie, on remarque rapidement la brutalité de son égoïsme et la chaleur de son dévouement. C'est cette étoile glacée qui fend le ciel en deux dans une nuit noire. Un diamant brut qui n’est pas poli par le temps, mais par les mots acerbes qu’elle utilise. Si le tact est sa qualité première dans son métier, elle n’en reste pas moins une humaine derrière le rideau du spectacle.
C’est pourquoi elle était à Serpentard. C’est pourquoi elle voulait percer les mystères de toute l’humanité à s’en rendre folle. C’est pourquoi elle travaille dans un département dont tout le monde ignore l'intérêt. Le secret est son fardeau et sa plus belle arme. Elle maîtrise l’Occlumancie et la Légilimancie, elle est hyperpolyglotte. Passionnée par la recherche magique et les voyages. Elle se veut être un cerveau sur pattes qui sait quoi faire pour pousser le monde dans ses retranchements. Après tout, ils ont tout fait pour créer un monstre qui savait pertinemment où aller. Est-ce que c’est de sa faute si les études étaient sa seule échappatoire à l’ambition de ses parents ? Non -même si elle en avait probablement plus qu’eux.
De toute manière, même si vous pensez comprendre Alhena, vous ne la comprendrez jamais. Elle n’est pas faite pour être comprise, aimée ou même détestée. Elle est simplement là pour vous prouver que la perfection humaine réside dans ses défauts. C’est pourquoi elle est parfois détestable et admirable à la fois. C’est une femme qui laisse un goût doux et amer. C’est une mère. C’est une Peverell.
En parlant de sa famille. Une sœur jumelle, un frère aîné, trois enfants. Des parents décédés ? Peut-être bien. C’est une chanson qui se répète et qui reste bien secrète :
Elle a trente-et-un ans. Elle a eu des triplés, il y a de cela environ onze ans, en plein hiver, lors de sa dix-neuvième année. Elle les aime plus que vous ne pouvez le comprendre, mais à sa manière. De toute façon, c’est une histoire qui se veut trop compliquée pour être expliquée. Il est préférable d’attendre qu’elle soit prête à affronter sa propre vérité avant de la raconter.
Le père de ses enfants ? On en discutera une autre fois. Si les membres de la famille Peverell se sont efforcés à ne jamais en parler, c’est pour une bonne raison. Il n’était pas quelqu’un de mauvais. Il n’était pas non plus pas à leur goût. Il était… un cas particulier.
D’ailleurs, elle a été mariée. Elle est veuve aujourd'hui, mais ça n’étonne en réalité personne. Est-ce que c’était leur père ? Peut-être pas…
Elle a une sœur jumelle accessoirement, elles sont très fusionnelles. Elles sont identiques à quelques détails près : comme les yeux par exemple. Mais elles se détestent en même temps. C’est peut-être pour cela qu’Alhena n’aime pas les miroirs. Est-ce qu’elle se voit ? Ou est-ce qu’elle voit Elladora ? Deux faces d’une même pièce qui ne veulent pas cohabiter. Comme c’est amusant.
Et son frère ? Ils sont très souvent ensemble, ils se comprennent très bien -la plupart du temps. Ils sont un peu fous tous les deux. Ils se ressemblent. Ils sont pareils. Mais elle l’a renié, comme ses parents l’ont fait des années auparavant. Peut-être qu’elle voulait renier une partie d’elle-même à travers lui ? Elle aime bien briser ses miroirs.
Oh, et ses parents ? Seul Merlin sait à quel point elle les haït -détester ne serait pas assez fort. Elle était l'héritière qu’ils ont choisie et façonnée. Envoyée dans la forêt des murmures et des peurs pour la créer à leur effigie. Il y a des rumeurs sur leur soi-disant mort. On pourrait penser que… mais non. Elle les haïssait assez, pour se dire qu’il aurait mieux fallu les avoir vivants, pour leur rendre la pareille. La vengeance aurait été son pardon. Pourtant, pour une raison qu’on ignore, elle leur rend hommage tous les ans. Ils l’ont forgé pour être un joyau qui brille trop, et elle, elle s’est aveuglée. Ils étaient comme Icare et elle, son propre soleil.
Alhena est donc un paradoxe humain.
Pourtant, c’est ce qui la rend humaine, d’être autant teintée de gris.
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Point de vue omniscient ou à la première personne (selon la nécessité), s'écrit presque toujours au présent
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