Homme
30 ans
Sang-mêlé
Britannique






Identité
-
- Diplômé•e
- Surnoms : --
- Nationalité : Britannique
Capacités & Statuts



Groupes


Vous reprendrez bien des petits-fours ?
Message publié le 23/07/2025 à 20:17
Kaelen garda les yeux fixés sur William, juché sur sa chaise, le verre levé avec cet enthousiasme franc qu’il lui enviait parfois. Il l’écouta sans broncher, le discours vibrant d’espoir et de volonté. Cette énergie-là, cette manière de faire face à la tempête en rassemblant les autres autour d’un moment suspendu… c’était tout le contraire de ce qu’il aurait fait lui-même. Et pourtant, il en reconnaissait l’utilité. Le pouvoir.
Lorsque Serena lui souffla son commentaire à voix basse, un sourire fin, presque fatigué, passa brièvement sur son visage. Il s’autorisa une gorgée, laissant au silence le soin d’accompagner les acclamations qui s’élevaient tout autour d’eux.
Puis, quand elle reposa sur lui son regard et sa question, son expression se referma légèrement, comme si les mots à venir exigeaient d’être mesurés avec soin.
— Honnêtement ? Je l’ai vécu comme un échec. Pas personnel, pas uniquement en tout cas… mais un échec collectif.
Il se pencha légèrement vers elle, posant son verre avec lenteur sur le rebord de la table.
— On nous avait confié la sécurité d’un des événements les plus sensibles du calendrier magique. Et malgré toutes nos précautions, toute notre organisation, tout notre contrôle... trois directeurs de département ont été tués. Trois.
Sa voix restait calme, mais ses yeux s’étaient assombris. Ce n’était pas de la colère. C’était pire. C’était ce poids silencieux que la culpabilité laisse derrière elle quand elle devient trop familière pour être exprimée autrement.
— Ce genre de choses ne devrait pas arriver. Et pourtant, elles arrivent.
Il redressa un peu les épaules, non pas dans un geste de défense, mais comme on essaie de maintenir une certaine dignité quand on sait qu’on parle à quelqu’un capable d’entendre au-delà des mots.
— Ce jour-là, le chaos a gagné. Pas entièrement, bien sûr. On a fait ce qu’on a pu. On a protégé ceux qu’on a pu. Mais c’est ça qui est difficile à avaler : savoir que « ce qu’on a pu », ce n’était pas suffisant.
Il tourna la tête vers elle, comme s’il cherchait à capter la moindre nuance dans sa réaction.
— Alors maintenant, quand je dis que je travaille à mieux gérer l’imprévu, c’est pas un exercice de confort. C’est une nécessité. Parce que si je ne le fais pas... la prochaine fois, ce sera peut-être pire.
Il marqua un temps, puis ajouta d’un ton plus bas :
— Et la prochaine fois, je veux pas être celui qui se dira qu’il aurait pu faire plus.
Message publié le 11/07/2025 à 21:50
Kaelen resta un instant immobile, le regard fixé sur Owen comme pour déchiffrer dans la raideur de sa nuque toute la douleur accumulée depuis tant d’années. Son esprit vagabonda un instant dans les archives du Ministère : ces rapports jaunis, émaillés de ratures impatientes, où l’on voyait déjà poindre la confusion des premières nuits de pleine lune, lorsque la bête prend le pas sur l’humain. Il se souvint de la première fois qu’un village entier, en Écosse, avait vacillé sous ces métamorphoses incontrôlées : comment, de témoin à victime à bourreau, chacun devenait soupçonnable à la lumière d’une seule morsure.
Un vent de certitude tourna dans son ventre. Il comprit qu’identifier un seul coupable dans une chaîne de lycanthropes était une quête vaine… et pourtant, abandonner ne ferait qu’ajouter à l’injustice. Il imagina déjà Owen, colosse écorché vif, prêt à broyer quiconque lui résisterait. Il pensa à Marley, les mains croisées sur ses genoux, dont les yeux suivaient avec une angoisse muette le moindre déplacement de son père. Comment offrir à cet enfant un avenir serein, quand le monde sorcier redoutait encore les crocs de la pleine lune ?
Kaelen respira profondément, laissant le silence se faire entre eux. Puis, rassemblant son calme, il s’adressa à Owen d’une voix douce, mais ferme, comme on balaie un voile pour mieux voir la réalité :
— Monsieur Carter, j’ai bien saisi votre soif de justice pour Kate. Vous voulez savoir qui l’a attaquée, et je partage votre révolte. Cependant, la nature même de la lycanthropie rend impossible, souvent, l’identification d’un unique agresseur : chaque victime peut, lors de sa première pleine lune, perdre conscience et blesser, sans en garder souvenance.
Il marqua une pause, laissant son regard croiser celui d’Owen, désirant qu’il ressente la sincérité de ses mots. À l’intérieur, il épelait déjà la suite : la réouverture des témoignages, le crissement des scarabées d’encre sur les pages blanches, la relance des informateurs, l’envoi d’une équipe discrète à Puck’s Gleen pour retrouver la trace de ces vieux sorciers.
— Cela dit, poursuivit-il, je vais rouvrir officiellement votre dossier ; nous relancerons chaque piste, nous interrogerons à nouveau tous ceux qui ont croisé votre femme et ses gardiens. Je ne peux rien promettre quant au résultat, mais je m’engage à faire tout ce qui est humainement possible pour exhumer des indices nouveaux.
Un léger frémissement passa dans l’épaule massive d’Owen, et Kaelen profita de ce moment pour intégrer l’urgence scolaire. Il se tourna vers le garçon, aperçut sa timidité mêlée à une curiosité prudente.
— Quant à Marley, ajouta-t-il, le premier pas sera de confirmer son profil : cracmol ou non. Quelle que soit la conclusion, nous ferons appel à des psychologues scolaires et des conseillers en développement pour bâtir un parcours adapté à ses besoins. Je mobiliserai mes connaissances pour qu’un tuteur spécialisé l’accompagne dès son arrivée à Pré-au-Lard, en prévoyant toutes les mesures de sécurité nécessaires lors des phases de pleine lune.
Kaelen croisa les mains, rassemblant dans un dernier regard toute sa détermination.
— Monsieur Carter, conclut-il, je sais que ces démarches ne rendront pas Kate, ni n’effaceront les nuits de souffrance de Marley. Mais je vous promets qu’à partir d’aujourd’hui, votre famille aura toute mon attention.
Il laissa retomber le silence, attendant une réponse du colosse.
Message publié le 08/07/2025 à 13:09
Kaelen restait un instant interdit, son regard bleu acéré accrochant le mouvement du garçon. Marley semblait humer l'air autour de lui.
Reprenant contenance, il s’appuya légèrement contre l’angle de son bureau, les mains croisées dans le dos. Ses traits, d’ordinaire si réservés, s’adoucirent :
— Monsieur Carter, commença-t-il d’une voix empreinte de gravité, je suis profondément désolé d’apprendre la mort de votre épouse, Kate.
Les mots flottaient quelques secondes entre eux, et Kaelen laissa planer un silence respectueux. Il nota mentalement l’écho de la douleur dans la voix d’Owen, la tension contenue dans la mâchoire du colosse. Puis il poursuivit, plus doucement, comme pour rassurer le jeune garçon :
— Je comprends mieux maintenant pourquoi Marley s’efforce de tout renifler autour de lui… Cette manière d’explorer son environnement, c’est une forme de recherche de repères.
Il rouvrit délicatement le dossier qu’il venait de consulter :
— Ce couple de sorciers isolés à Puck’s Gleen mérite qu’on y porte une attention soutenue. Je vais mandater un de nos meilleurs agents pour qu’il se rende sur place, interroge les témoins résiduels et vous apporte un rapport précis sur ces gardiens de Marley.
Kaelen s’approcha de la fenêtre donnant sur l’open-space, contemplant les silhouettes affairées :
— Pour Marley, soyez assuré que nous ferons tout pour que son retour à Pré-Au-Lard se déroule au mieux. Un cracmol lycanthrope représente un défi unique ; je ne vous mentirai pas : la route sera semée d’obstacles, mais vous ne serez pas seul.
Il revint s’asseoir derrière son bureau, dépliant un parchemin vierge :
— Conformément à la loi, nous devons prévenir le Bureau de Contrôle et de Régulation des Créatures Magiques. Ils enregistreront officiellement la présence de Marley, sa condition et son lieu de résidence. C’est une formalité, mais cruciale pour garantir la sécurité de tous.
Kaelen prit une inspiration, scrutant Owen et, par réflexe, jeta un regard à Marley afin de mesurer sa réaction :
'ai da
— Enfin, pour aider votre fils à gérer ses transformations, nous avons deux pistes concrètes. D’abord, je peux organiser sans délai un examen à Sainte-Mangouste ; les spécialistes y sont rompus aux pathologies magiques. Ensuite, j'ai dans mes connaissance quelqu'un qui pourrait vous aider quant à la gestion au quotidien de la lycantropie. Son expérience personnelle et son expertise en potions pourraient être un soutien inestimable pour Marley, et il réside à quelques minutes seulement de Pré-Au-Lard.
Un silence s’installa, chargé d’espoir et d’inquiétude mêlés. Kaelen hocha doucement la tête :
— Dites-moi ce qui vous conviendrait le mieux, et je lancerai immédiatement les démarches. Nous allons avancer, ensemble.
Message publié le 07/07/2025 à 14:52
Kaelen consultait un dossier jauni, posé sur son bureau vitré, lorsque l’on frappa doucement à la porte. Son costume sombre, impeccablement taillé, tranchait avec l’atmosphère chargée de poussière dans l’air. Il leva les yeux, plia délicatement le rapport – un vieux document classé sans suite depuis juin 2114 – puis repoussa sa chaise.
L’employé du Département de la Justice magique ouvrit la porte battante et annonça, d’un ton discret :
— Monsieur Carter et son fils sont arrivés.
Kaelen sourit, rangea le dossier dans l’armoire derrière lui et se redressa. Il poussa la porte fermée qui donna sur l’open-space des Aurors, où plusieurs agents tapaient à leurs claviers ou parcouraient des parchemins. Il salua brièvement d’un signe de tête les visages familiers, puis invita Owen et l’enfant à entrer.
Owen Carter, sa stature colossale un peu voûtée pour faire de la place dans l’encadrement, fit un pas en avant, l’enfant calé sous son bras. Kaelen referma la porte derrière eux, désignant deux fauteuils devant son bureau :
— Bienvenue, Monsieur Carter. Asseyez-vous, je vous en prie.
Il s’assit à son tour, posa ses mains sur le bureau, et adopta un ton posé, presque amical :
— J’ai pris connaissance de votre courrier et j'en ai profité pour consulter le dossier qui nous occupe aujourd'hui. Aujourd’hui, je vais simplement l’examiner avec vous. Pas de formalités superflues : dites-moi ce qui vous amène, et nous verrons ensemble comment avancer.
Dans la lumière neutre du bureau, son regard bleu acier se posa sur Owen puis sur le garçon, en attente de la première phrase capable d’enclencher la remise en mouvement d’une affaire trop longtemps oubliée.
Message publié le 05/05/2025 à 18:02
Hibou reçu le 27/04/2125
Ministère de la Magie
Département de la Justice Magique
Direction du Bureau des Aurors
A destination de Monsieur Owen Carter
Ministère de la magie, 27 avril 2125
Monsieur Carter,
Pour faire suite à votre courrier en date du 24 avril 2125, je vous invite à nous rencontrer ce mercredi 2 mai 2125 aux alentours de 15 heures au Ministère de la Magie. Présentez ce courrier au secrétariat du Département de la Justice Magique, vous serez conduit jusqu'à moi.
Dans l'attente de vous rencontrer,
Bien cordialement,
Kaelen Rowle
Directeur du Bureau des Aurors
Message publié le 05/05/2025 à 17:40
Le hurlement amplifié par le Sonorus résonna dans tout le bâtiment, faisant vibrer les vitres encore intactes et soulevant un nuage de poussière autour d’eux. Kaelen grimaça. L’effet de surprise venait de voler en éclats, balayé par ce cri d’alerte désespéré.
Au-dessus d’eux, les bruits de pas se firent immédiatement plus nets. Lourds. Précipités. Une seule personne, mais elle ne traînait pas.
Kaelen échangea un regard bref avec Karl, le temps d’un accord silencieux. Pas besoin de mots. Ils savaient tous les deux qu’ils n’en avaient pas fini.
Une silhouette apparut dans l’escalier. Elle descendait avec la grâce d’un prédateur, les pans de sa robe de combat battant contre les marches. Pas de masque, mais un regard tranchant, et surtout une baguette déjà levée.
Les sortilèges fusèrent comme une rafale : Bombarda, Stupefix, un Confringo qui pulvérisa un pan de mur. Un meuble explosa, projetant des échardes dans tous les sens. Une chaise fut désintégrée. Le parquet, sous la violence magique, commença à fumer par endroits.
Kaelen esquiva de justesse un rayon rouge qui frôla son flanc et brûla l’ourlet de sa veste. Un deuxième projectile l'obligea à se jeter derrière une commode, que le sort suivant pulvérisa aussitôt.
Pas de doute : cette femme savait se battre. Et elle ne retenait pas ses coups.
Il sentit l’énergie magique l’oppresser, comme une pression invisible. Et au cœur de ce chaos, une idée germa. Risquée. Explosive. Efficace.
Kaelen se redressa brusquement, les yeux rivés sur l’adversaire. Il concentra sa magie, se servit des flux déchaînés autour de lui comme d’un catalyseur. Sa baguette vibra. L’air se densifia, chargé d’électricité brute.
— #[Magicae Effusio] !
Un silence suspendu d’une demi-seconde. Puis, l’absorption. Tous les résidus magiques autour de lui, les fragments de sortilèges, les flux égarés, convergèrent vers lui en un tourbillon surnaturel. Le sortilège que lançait la femme a cet instant même fut aspiré avec le reste, sa magie drainée lui fit presque perdre l'équilibre tandis qu'elle lutait pour reprendre le contrôle. Sa silhouette devint l’épicentre d’un orage invisible.
Puis, l’explosion.
L’onde de choc se propage avec puissance, désorientant violemment la femme. Elle est projetée en arrière, sa tête heurte violemment le sol. Sa baguette roule plus loin. Le mobilier éclate, les vitres explosent. Karl est bousculé mais se rattrape. L’assaut est contenu. Kaelen se relève difficilement, mais la situation est temporairement sous contrôle.
Kaelen Rowle a lancé un sortilège !
- Sortilège
- Maléfice d’Absorption Magique
- Difficulté
- 17
- Résultat D20
- 17
- Interprétation
- Réussite
- XP gagnée
- 3
L’onde de choc se propage avec puissance, désorientant violemment la femme. Elle est projetée en arrière, sa tête heurte violemment le sol. Sa baguette roule plus loin. Le mobilier éclate, les vitres explosent. Karl est bousculé mais se rattrape. L’assaut est contenu. Kaelen se relève difficilement, mais la situation est temporairement sous contrôle.
Autres résultats possibles
Magicae Effusio
Maléfice d’Absorption Magique
L’Affaire de Blackmill [Mission]
Message publié le 22/04/2025 à 16:48
La décharge subtile dans sa baguette le figea. Une seule présence. Stable. Silencieuse.
Il échangea un regard bref avec Alaska, puis un autre avec Katherine. Pas besoin de mots. Ils avaient tous compris.
Il s’approcha de la porte, doucement, dos au mur. Ses gestes étaient précis, mesurés, comme s’il dansait avec l’ombre. Il pointa sa baguette sur la serrure, prêt à intervenir si besoin.
— Une personne. Pas en mouvement, dit-il à voix basse. Soit elle attend, soit elle ne peut plus bouger.
Il désigna les fenêtres opaques d’un signe de tête.
— On contourne. Discretement. Une entrée à l’arrière, peut-être.
Puis, à voix encore plus basse, presque imperceptible :
— Gardez les yeux ouverts. Rien n’est jamais simple avec ce genre de mise en scène.
Et sans bruit, il s’enfonça dans le flanc de la bâtisse, prêt à en faire le tour.
Vous reprendrez bien des petits-fours ?
Message publié le 02/04/2025 à 14:28
Kaelen hocha lentement la tête à mesure que Serena parlait, son regard attentif posé sur elle sans la brusquer, sans tenter de combler le silence qui s’était installé entre deux phrases. Il notait les nuances dans ses mots, ce glissement entre le personnel et le professionnel, cette lucidité qu’elle avait sur ses propres mécanismes, comme une illusion qu’on nourrit en étant parfaitement conscient de la mise en scène.
Il appréciait cela. Cette honnêteté discrète, pas complètement avouée mais perceptible, comme un aveu glissé dans un discours maîtrisé. Il avait croisé peu de gens capables d’analyser avec autant de justesse les contradictions humaines, y compris les leurs.
Quand elle posa sa question, il sourit, cette fois franchement — mais sans ironie. Un sourire sans provocation, simplement teinté d’un certain réalisme.
— Je suis entraîné à m’adapter. C’est une partie du métier, répondit-il d’un ton posé. Mais...
Il marqua une pause, observant le reflet doré de son verre, puis reprit :
— S’adapter n’est pas synonyme de souplesse, pas pour moi en tout cas. Je peux ajuster une stratégie, improviser une réaction, mais une part de moi résiste toujours. Comme si accepter l’imprévu, c’était reconnaître que quelque chose m’a échappé. Et ça... j’ai encore du mal.
Il prit un amuse-bouche, le tourna un instant entre ses doigts avant de le poser sans y toucher. Son regard revint vers Serena, plus direct.
— Mais je travaille dessus. Parce que je sais que ce n’est pas tenable, à long terme. Le monde ne se plie pas à nos schémas. Et s’y accrocher trop fort, c’est souvent ce qui casse.
Il observa autour d’eux, la fête qui battait son plein, les rires, la musique, les pas de danse imprécis et heureux. Un environnement qui lui paraissait presque étranger, mais qu’il tolérait mieux qu’à son arrivée.
— J’imagine que c’est pour ça que je suis encore là, ce soir. Une sorte de test. Voir si je peux tenir dans un espace qui m’échappe.
Il pencha la tête, comme pour la jauger doucement, et ajouta dans un souffle presque complice :
— Tu sembles bien t’en sortir, toi, avec le flou. Même si je suppose que ce n’est pas toujours confortable. Ça t’arrive de vouloir que les choses soient... parfaitement à leur place ?
Message publié le 02/04/2025 à 13:33
Kaelen baissa légèrement les yeux au moment où Karl évoqua son retard et le manque de bûche. Un sourire discret, presque coupable, flotta sur ses lèvres.
- Deux mois ou pas, j’aurais accepté une part congelée. Ou au moins une photo.
Il ne poussa pas la plaisanterie plus loin. L’ironie avait ses limites, et il sentait que Karl, derrière son ton râleur, disait les choses importantes.
Quand le vieil homme enchaîna sur ses supérieurs, Kaelen laissa échapper un souffle, mi-exaspéré, mi-lassé. Il suivit du regard le geste de Karl en direction des piles de dossiers qui colonisaient son bureau.
- Je crois que tu les surestimes.
Son regard se perdit un instant sur un coin de parchemin, le pli de sa bouche s’était durci, pensif. Puis il reprit, plus doucement :
- À part Noah… je sais même pas s’il y en a un seul là-haut qui pense que j’ai ma place ici.
Il haussa une épaule, comme s’il tentait de faire passer ça pour un détail, mais sa voix s'était faite plus grave.
- Noah m’a dit que je connaissais le terrain, que j’avais une façon de penser différente, que c’était ce qu’il fallait. Mais parfois je me demande s’il n’est pas juste en train d’essayer de me convaincre parce qu’il a misé sur moi.
Il se pencha en avant, les coudes sur le bois usé du bureau, et soupira.
- Je fais le boulot. Je prends les décisions. Mais il y a des soirs où je me dis que je suis qu’un pion qu’on a placé là pour faire tampon. Un mec calme, sans scandale, propre sur lui, qui va pas foutre le feu au département. Tant que je signe les bons papiers et que je tiens les effectifs, tout le monde est content.
Il se tut un instant, observant Karl, l’air plus vulnérable qu’il ne le laissait habituellement paraître.
- Sauf que Noah… lui, je crois qu’il y croit vraiment. Et ça, c’est peut-être la seule chose qui me fait tenir la tête hors de l’eau.
Il eut un bref rire, sans joie.
- Bon, et puis la menace de devoir te supporter si je me plante, ça aide aussi.
Quand Karl pointa du doigt les dossiers, Kaelen suivit le mouvement, un brin moqueur dans le regard, mais fatigué dans les gestes.
- Je suis au courant, tu sais. Que je me laisse bouffer. Mais j’ai peur que si je m’arrête trop longtemps, tout me retombe dessus d’un coup. Alors je continue.
Il se leva enfin, saisit sa cape sans prendre la peine de ranger quoi que ce soit.
- Si je range, je reste. Et si je reste, tu vas encore me hurler dessus dans deux mois.
En passant près de Karl, il posa une main sur son épaule, une lueur plus chaleureuse au fond du regard.
- Allez, vieux brigand. Fais-moi oublier ce foutu bureau. Et montre-moi ce qu’il reste de ta tarte à la crème.
Message publié le 02/04/2025 à 13:14
Il avait réagi vite, trop vite peut-être. La précipitation dictée par l’adrénaline avait pris le pas sur la lucidité, et le Metalo Scencio s’était égaré. Il n’atteignit ni le trafiquant de gauche, ni celui de droite.
Mais bien l’acromentule.
Un grognement agacé lui échappa alors que la créature, déjà lourdement blessée, se retrouvait entravée par des mailles métalliques qui achevèrent de l’immobiliser. Si cela aurait pu être une bonne nouvelle quelques secondes plus tôt, à présent, cela sonnait comme un cruel gaspillage.
L’instant de flottement fut fatal.
Les deux trafiquants se relevèrent, plus furieux que jamais, les baguettes levées. Kaelen serra la sienne dans sa main, prêt à encaisser, à contre-attaquer, à corriger le tir. Mais Karl fut le plus rapide : Radicis Perfidum claqua dans l’air, et des racines surgirent du plancher pour se nouer autour de l’un des hommes.
Bonne pioche. Partielle, certes, car les bras du malfrat restaient libres, et il n’eut besoin que d’un mot pour riposter.
— Obstringere.
Kaelen sentit aussitôt la pression s’intensifier sur son corps. Ses vêtements se tordirent contre lui comme s’ils cherchaient à l’étrangler. La cape se resserra brusquement sur sa gorge, sa chemise lui plaqua les bras contre les flancs. Il vacilla, mais tint bon.
Le sort était mal maîtrisé, le pouvoir de son adversaire insuffisant pour l’immobiliser totalement — pas encore. Mais ça ne durerait pas. Il devait frapper, et vite.
D’un mouvement vif du poignet, il visa l’homme toujours libre de ses gestes, le regard dur.
— #[Vicero] !
Pas le temps de tisser, d’immobiliser. Il fallait frapper fort, déséquilibrer, renverser l’avantage. La puissance brute d’un sort bien placé valait mieux que toutes les chaînes manquées.
Le sort frappe le trafiquant de plein fouet. Instantanément, il pousse un hurlement glaçant, les yeux écarquillés d’horreur en voyant ses entrailles — ou ce qu’il croit être ses entrailles — glisser hors de son abdomen. Il tombe à genoux, tremblant, pâle comme la mort, totalement paralysé par la panique. Incapable de distinguer la réalité de l’illusion, il est hors combat, frappé par une terreur viscérale dont il ne se remettra pas de sitôt.
Kaelen Rowle a lancé un sortilège !
- Sortilège
- Maléfice Sort Tout
- Difficulté
- 17
- Résultat D20
- 20
- Interprétation
- Réussite Critique
- XP gagnée
- 6
Le sort frappe le trafiquant de plein fouet. Instantanément, il pousse un hurlement glaçant, les yeux écarquillés d’horreur en voyant ses entrailles — ou ce qu’il croit être ses entrailles — glisser hors de son abdomen. Il tombe à genoux, tremblant, pâle comme la mort, totalement paralysé par la panique. Incapable de distinguer la réalité de l’illusion, il est hors combat, frappé par une terreur viscérale dont il ne se remettra pas de sitôt.
Autres résultats possibles
Vicero
Maléfice Sort Tout
L’Affaire de Blackmill [Mission]
Message publié le 02/04/2025 à 13:02
Le feu était encore chaud.
Il sentit la densité de l’air changer, la brume se reformer après le sort de Katherine. Il resserra les doigts sur sa baguette, les sens en alerte. Pas un bruit, hormis le bruissement constant du vent contre les branches mortes. Le silence, ici, n’était pas un vide naturel. Il était imposé.
Kaelen s’accroupit près du tas de feuilles en combustion lente. Il tendit la main à quelques centimètres du foyer, puis la retira rapidement. La chaleur était réelle, vive, mais maîtrisée. Ce n’était pas un feu accidentel. Quelqu’un contrôlait sa lenteur, voulait qu’il perdure sans s’éteindre.
Une technique pour masquer des traces, ou pire : un appât.
Il se redressa, le regard rivé vers la bâtisse. Elle tranchait avec tout ce qui l’entourait. Trop solide, trop… propre. Il plissa les yeux en observant les fenêtres opaques. Aucune lumière. Aucune ombre. Mais elle n’était pas abandonnée. Il le sentait dans chaque clou, chaque planche en place.
— Ils sont proches. Ou ils veulent qu’on pense qu’ils le sont, souffla-t-il.
Il s’approcha lentement de la porte, longeant le mur en silence pour ne pas se présenter directement dans l’axe d’entrée. D’un regard rapide vers Katherine et Alaska, il désigna d’un geste discret une position d’approche : un triangle, chacun couvrant un angle.
Il leva à nouveau sa baguette, prêt à intervenir si nécessaire. Il se concentra, ferma les yeux une seconde, puis pointa sa baguette en direction de la bâtisse :
#[Hominum Revelio]
Sa voix était calme, mais ferme. Il voulait des réponses. Et il était prêt à ce qu’elles ne soient pas belles à entendre.
Kaelen Rowle a lancé un sortilège !
- Sortilège
- Enchantement de Détection Humaine
- Difficulté
- 11
- Résultat D20
- 19
- Interprétation
- Réussite
- XP gagnée
- 3
#[Hominum Revelio]
Autres résultats possibles
Hominum Revelio
Enchantement de Détection Humaine
Message publié le 16/03/2025 à 20:58
L’acromentule s’écrasa contre le mur dans un bruit sourd. Kaelen ne lui accorda pas un regard de plus. Sa baguette était déjà pointée vers l’escalier, ses sens en alerte. L’ennemi véritable se trouvait à l’étage.
Un claquement de porte.
Des pas précipités.
Un échange de voix hachées, emplies d’une urgence palpable.
Karl, plus rapide que son âge ne le laissait deviner, lança un Glisseo sans hésitation. Un éclair vif toucha l’escalier et en une fraction de seconde, les marches solides se transformèrent en une pente lisse et traîtresse.
Les trafiquants, pris au piège, n’eurent même pas le temps de réagir. Leur élan les projeta en avant et, dans un fracas de tissus et de cris surpris, ils dévalèrent l’escalier en une glissade incontrôlée. Leur chute se termina brutalement sur le plancher poussiéreux, dans un chaos de membres emmêlés et de jurons furieux.
Kaelen ne leur laissa aucune chance de se relever.
D’un mouvement fluide, il leva sa baguette, le regard froid et précis. Il n’attendit ni leur colère ni leur riposte. Ils étaient affaiblis, et c’était le moment d’en profiter.
— #[Metalo scencio] !
Le filet fusa… mais Kaelen n’avait pas prévu le mouvement soudain d’une silhouette sur le côté. L’acromentule, jusque-là à moitié inerte, s’agita brusquement… et se retrouva prise dans le piège à la place des trafiquants. Son corps velu se convulsa sous l’étreinte des mailles, ses pattes griffues battant l’air dans un claquement frénétique. Un imprévu qui, s’il neutralisait la bête, n’arrangeait en rien leur combat imminent.
Kaelen Rowle a lancé un sortilège !
- Sortilège
- Sortilège du Filet de Métal
- Difficulté
- 10
- Résultat D20
- 8
- Interprétation
- Échec
- XP gagnée
- 3
Le filet fusa… mais Kaelen n’avait pas prévu le mouvement soudain d’une silhouette sur le côté. L’acromentule, jusque-là à moitié inerte, s’agita brusquement… et se retrouva prise dans le piège à la place des trafiquants. Son corps velu se convulsa sous l’étreinte des mailles, ses pattes griffues battant l’air dans un claquement frénétique. Un imprévu qui, s’il neutralisait la bête, n’arrangeait en rien leur combat imminent.
Autres résultats possibles
Metalo scencio
Sortilège du Filet de Métal
Vous reprendrez bien des petits-fours ?
Message publié le 16/03/2025 à 17:32
Kaelen observa Serena avec un léger sourire lorsqu’elle évoqua sa relation tumultueuse avec la cuisine. Il pouvait comprendre cette dynamique d’amour-haine, même si, pour lui, la cuisine n’avait jamais été un champ de bataille aussi incertain. Son regard suivit son geste lorsqu’elle leva la bouteille, lui proposant un verre d’un simple regard. Il haussa légèrement son propre verre, indiquant qu’il acceptait volontiers, et attendit qu’elle le remplisse avant de répondre.
— Je suppose que c’est une habitude qui s’est ancrée avec le temps, admit-il en faisant tourner le liquide ambré dans son verre. L’illusion du contrôle, c’est une chose qui s’apprend tôt. Savoir anticiper, prévoir, garder une longueur d’avance… C’est utile dans mon métier.
Il marqua une pause, scrutant un instant le buffet avant de jeter un coup d’œil à sa baguette. Un léger sourire étira ses lèvres tandis qu’une idée lui traversait l’esprit. Plutôt que de s’éloigner pour chercher un autre encas, il opta pour une solution plus simple et plus efficace :
L’appel du plateau fut efficace, bien qu’un peu plus vif qu’il ne l’avait anticipé. L’ensemble arriva rapidement, se posant devant eux avec un léger rebond, manquant de renverser un ou deux petits-fours sur le côté. Kaelen rattrapa l’un d’eux du bout des doigts avant qu’il ne tombe et le déposa dans son assiette, un sourire en coin.
— Bon, ce n’est pas encore du grand art, mais au moins, on a de quoi tenir encore un moment, fit-il en attrapant un amuse-bouche.
Après cette démonstration plus ou moins maîtrisée, Kaelen revint à la conversation avec un regard plus sérieux.
— Pour ce qui est de devenir Auror… disons que ça me paraissait être le seul moyen d’avoir un semblant d’impact sur ce qui m’entoure. Le chaos, c’est quelque chose que je déteste. Trop de variables incontrôlables, trop de risques. Et je préfère être du côté de ceux qui peuvent limiter les dégâts plutôt que de les subir.
Il haussa légèrement les épaules, portant son verre à ses lèvres.
— Mais le contrôle est une illusion, au fond. On peut croire qu’on a une emprise sur ce qui nous entoure, mais il suffit d’un imprévu pour tout remettre en question.
Il jeta un regard à Serena, curieux de savoir si elle partageait cette vision ou si, au contraire, elle voyait les choses différemment.
Kaelen Rowle a lancé un sortilège !
- Sortilège
- Sortilège d'Attraction
- Difficulté
- 3
- Résultat D20
- 10
- Interprétation
- Réussite
- XP gagnée
- 3
L’appel du plateau fut efficace, bien qu’un peu plus vif qu’il ne l’avait anticipé. L’ensemble arriva rapidement, se posant devant eux avec un léger rebond, manquant de renverser un ou deux petits-fours sur le côté. Kaelen rattrapa l’un d’eux du bout des doigts avant qu’il ne tombe et le déposa dans son assiette, un sourire en coin.
— Bon, ce n’est pas encore du grand art, mais au moins, on a de quoi tenir encore un moment, fit-il en attrapant un amuse-bouche.
Autres résultats possibles
— J’imagine que si on veut contrôler les choses, il faut aussi savoir se simplifier la vie, fit-il, l’air faussement détaché.
— Rappelle-moi de ne pas tenter ça quand la salle est trop bondée, dit-il en posant finalement le plateau sur la table.
— Bon. Voilà un parfait exemple de perte de contrôle, commenta-t-il, l’air impassible, avant de sortir sa baguette pour réparer les dégâts.
Accio
Sortilège d'Attraction
Message publié le 16/03/2025 à 16:55
Kaelen se figea dès l’instant où l’acromentule surgit de l’ombre, ses pattes griffues s’étirant vers Karl avec une vélocité inquiétante. L’attaque fut brève mais violente, et la riposte du vieil homme ne se fit pas attendre. Le sort claqua dans l’air, projetant la créature contre l’escalier dans un bruit sourd. Le silence qui suivit fut plus assourdissant encore.
Un couinement strident s’éleva, répercuté par les murs vides de la maison. Pas bon. L’écho pouvait très bien avoir alerté ceux qui se trouvaient à l’étage, et l’idée d’affronter des trafiquants préparés, dans un espace inconnu, n’avait rien d’attrayant.
Kaelen serra sa baguette. Il tourna un regard vers Karl, analysant rapidement la situation. Une créature dressée pour défendre un lieu indiquait souvent que leurs propriétaires n’étaient pas loin… et qu’ils s’attendaient à des ennuis.
D’un geste fluide, il pointa sa baguette vers l’araignée encore tremblante, prête à répliquer si elle montrait le moindre signe de résistance. Mais son attention était déjà ailleurs. Il tendit l’oreille, cherchant à percevoir un mouvement, un bruit, une voix.
Puis il les entendit.
Des pas précipités à l’étage, lourds, rapides. Quelqu’un venait.
L’araignée, elle, n’avait pas dit son dernier mot. Dans un claquement sec, elle replia ses pattes, s’agrippa au sol et bondit à nouveau vers eux, ses crochets luisant sous la lueur des baguettes.
Kaelen n’hésita pas une seconde. Il leva sa baguette et visa droit devant.
— #[Hostium Halitus]
Kaelen brandit sa baguette avec une précision chirurgicale et murmura l’incantation. Une onde de choc parfaitement maîtrisée jaillit, percutant l’acromentule de plein fouet. L’impact fut si puissant que la créature fut projetée violemment contre le mur, laissant une traînée de pattes recroquevillées dans son sillage. Un gargouillement sinistre s’échappa d’elle avant qu’elle ne s’effondre, immobile. Une menace de moins.
Kaelen Rowle a lancé un sortilège !
- Sortilège
- Maléfice du Souffle de l'Ennemi
- Difficulté
- 14
- Résultat D20
- 20
- Interprétation
- Réussite Critique
- XP gagnée
- 20
Kaelen brandit sa baguette avec une précision chirurgicale et murmura l’incantation. Une onde de choc parfaitement maîtrisée jaillit, percutant l’acromentule de plein fouet. L’impact fut si puissant que la créature fut projetée violemment contre le mur, laissant une traînée de pattes recroquevillées dans son sillage. Un gargouillement sinistre s’échappa d’elle avant qu’elle ne s’effondre, immobile. Une menace de moins.
Autres résultats possibles
Hostium Halitus
Maléfice du Souffle de l'Ennemi
Message publié le 16/03/2025 à 16:41
Kaelen arqua un sourcil face aux ronchonnements persistants de Karl. Il ne réagit pas immédiatement aux piques sur la taverne, laissant simplement un fin sourire étirer ses lèvres. Il connaissait l’aubergiste et savait pertinemment qu’il exagérait volontairement pour lui tirer une réaction.
- J’aurais dû me douter que tu trouverais un moyen de me faire regretter mon absence. Une bûche de Noël, vraiment ? Voilà qui est cruel.
Il pencha légèrement la tête, un brin sceptique.
- Mais alors… pourquoi ne pas en avoir apporté un morceau ? Une ultime tentative de me convaincre que j’ai commis une faute impardonnable ?
Il laissa sa question en suspens, fixant Karl avec un amusement évident, comme s’il attendait une justification plausible à cette négligence. L’autre n’allait certainement pas se priver d’en donner une, mais Kaelen avait déjà une petite idée en tête : Karl était trop occupé à râler pour penser à des détails logistiques.
Puis, lorsque l’aubergiste se pencha en avant avec cet air de conspirateur, Kaelen comprit qu’ils arrivaient au véritable sujet qui trottait dans son esprit. Il soutint son regard, impassible en apparence, mais quelque chose en lui se crispa à l’évocation de sa promotion.
- Tu veux dire que sans toi et cette histoire abracadabrante, je serais toujours un simple Auror de terrain ?
Il fit mine de réfléchir, mais cette fois, son tapotement du bout des doigts contre le bois du bureau semblait plus mécanique qu’amusé. Trois mois et il ne savait toujours pas pourquoi c’était tombé sur lui. Il y avait de meilleurs Aurors, des plus expérimentés, des plus politiques aussi. Alors pourquoi lui ?
- Qui sait, peut-être que ton instinct est bon. Peut-être que cette affaire a pesé dans la balance.
Il marqua une pause, avant d’esquisser un sourire plus forcé, presque ironique.
- Ou peut-être que je suis simplement terriblement compétent.
L’ombre d’un doute traversa son regard. Il ne savait même pas s’il y croyait lui-même. Chaque jour depuis sa nomination, il s’attendait presque à voir un hibou du Ministre lui annoncer qu’il y avait eu une erreur, que le poste devait revenir à quelqu’un d’autre. Il était bon dans son travail, il le savait. Mais de là à diriger le bureau des aurors ? Il baissa un instant les yeux sur le bureau avant de les relever vers Karl, chassant ces pensées comme on chasse une volée de corbeaux.
- Dans tous les cas, tu as raison sur un point : je te dois sans doute une tournée.
Il accompagna ses mots d’un léger haussement d’épaules, comme s’il concédait un petit privilège. Mais il savait pertinemment que Karl ne se contenterait pas d’une simple bière en guise de reconnaissance. Et au fond, peut-être qu’un verre partagé lui ferait du bien. Parce que s’il y avait bien quelqu’un qui pouvait l’aider à remettre les pieds sur terre, c’était Karl Mitch.