Homme
118 ans
Sang-mêlé
Britannique






Identité
-
- Diplômé·e
- Surnoms : --
- Nationalité : Britannique
Capacités & Statuts

Groupes


Message publié le 02/03/2025 à 19:08
Karl aurait bien aimé mettre un petit coup de pied au secrétaire qui lui collait aux basques, comme on se débarrasse d'un petit chien trop encombrant qui ne fait que japper en se croyant impressionnant. Mais, premièrement, il savait se tenir et deuxièmement, ses articulations rouillées ne lui permettaient certainement pas de lever une jambe ne serait-ce que de quelques centimètres pour aller en coller une au type qui le suivait, affolé.
-Monsieur, vous n'avez pas le droit, vous...
D'un geste, le vieil homme lui fit signe de la fermer mais le secrétaire semblait n'en avoir cure. Il continuait de répéter que Karl n'avait pas le droit d'outrepasser ainsi son autorité (inexistante) et qu'il n'avait pas plus le droit de déranger monsieur Rowle, lequel avait fort à faire depuis sa nomination toute nouvelle à la tête du bureau des Aurors.
A force de progresser dans les couloirs, le vieil homme vit enfin l'écriteau qu'il souhaitait voir sur une porte tout à fait banale : Kaelen Rowle - Chef du bureau des Aurors.
Sans même frapper, il l'ouvrit et constata que l'occupant de ce charmant bureau avait dû entendre tout ce raffut et semblait attendre sa venue calmement.
-Monsieur, je suis désolé... commença le secrétaire.
Mais il fut invité à faire demi-tour et refermer la porte d'un seul geste de son supérieur. Ce qu'il s'empressa de faire.
Karl ne se fit pas prier, prit place face à Kaelen et sortit de sa poche l'exemplaire roulé de la Gazette du sorcier. Ce même exemplaire où, page 4 ou 5, quelque chose comme ça, il était notifié que le bureau des Aurors changeait de chef. Et que le nom dudit chef sonnait résolument familier aux oreilles et aux yeux du vieux tavernier.
Kaelen semblait résolument très calme, en dépit du bazar causé par Karl. Lequel marmonna quelque chose d'incompréhensible dans sa barbe avant de répondre, d'une voix hautement intelligible :
-J'aurais pu te féliciter avec mon meilleur whisky si tu étais venu à la Tête de Sanglier. Et, mieux encore, si tu avais daigné m'informer de ce pour quoi je devrais te féliciter ! J'y crois pas, j'ai appris ça par la presse. La presse ! insista-t-il, tapotant l'exemplaire du journal posé sur le bureau.
Il marmonna à nouveau quelque chose d'incompréhensible, visiblement mécontent.
-Mais ça, passe encore, c'était y'a pas longtemps, je comprends que tu aies plein de choses à gérer pour ta prise de poste. Même si, ajouta-t-il, un petit hibou pour informer ton vieil ami, c'était pas la mer à boire, hein ? Non, le problème, en vrai, c'est que ça fait presque trois mois que je t'ai pas vu. Trois mois, t'imagines ! Depuis l'affaire de la kiwicot, t'es porté disparu !
Se renfonçant dans sa chaise, il croisa les bras sur la poitrine avant d'ajouter, dans un énième marmonnement mais plus intelligible que les premiers :
-En plus, t'es un bon client.
Message publié le 02/03/2025 à 09:26
Avec @Gabriel
Karl ajusta sa cape carmin sur ses épaules. Il épousseta quelques poussières invisibles, passa une main dans ses cheveux blancs. Il devait être d'une tenue parfaite et irréprochable pour ce qu'il avait à faire.
Il était quatorze heures. Il avait donné son congé à Lewis et fermé la taverne après le départ des derniers clients étant venus pour un solide déjeuner -au menu : steak de dragon, purée de prunes dirigeables, fondant au chocolat et mandarine.
Karl posa un écriteau sur la porte indiquant une fermeture exceptionnelle en ce dimanche après-midi et une réouverture qu'à partir du lundi midi. Il avait à faire.
Il roula un exemplaire de la Gazette du Sorcier et le glissa dans la poche intérieure de sa cape. Puis il prit une profond inspiration et se prépara mentalement à transplaner sur le Chemin de Traverse, zone sorcière la plus proche du centre de Londres où il pourrait passer par la cabine téléphonique pour se rendre au Ministère.
Karl n'aimait pas transplaner. Il n'avait trouvé cette pratique très plaisante. C'est d'autant plus le cas depuis qu'il se sentait vieillir, depuis qu'il avait l'impression que toutes ses articulations grinçaient et que ses genoux ne voulaient qu'une seule chose : faire leur vie loin de lui.
Il n'aimait cependant pas plus la poudre de cheminette, suite à une mauvaise expérience à base de marmonnement mal compris et donc d'une erreur de destination.
Il avait donc pris l'habitude de transplaner mais limitait le plus possible cette pratique. Après, comme il quittait rarement la Tête de Sanglier, il avait rarement à transplaner. Là était l'avantage de vivre juste au-dessus de sa taverne.
Dans un CRAC sonore, il partit et réapparut à proximité du Chaudron Baveur qu'il traversa en grande hâte pour rejoindre le Londres Moldu. Il n'adressa qu'un vague bonjour à Alfred, le tenancier, qui sembla étonné de ne pas voir son collègue de Pré-au-lard poser ses fesses sur un tabouret pour une bonne bièraubeurre. Mais Karl n'avait pas le temps. Il avait à faire.
Marchant d'un bon pas dans les rues de Londres, il rejoignit la cabine téléphonique rouge qui paraissait être un vrai dinosaure dans cette ville si hautement technologique. Ca devait être une sorte de curiosité touristique pour les Moldus.
Il composa le 6-2-4-4-2 afin d'être amené vers le Ministère de la Magie. Une fois arrivé, il reprit sa marche rapide, grimpant les escaliers, s'arrêtant à mi étage pour reprendre son souffle, repartant de plus belle. Une fois arrivé au deuxième, il suivit les indications pour débouler dans le bureau des Aurors où un aimable secrétaire d'une petite trentaine d'années lui adressa un sourire, lui demandant ce qu'il pouvait faire pour lui.
Il fallut attendre quelques secondes, que le vieil homme reprenne son souffle et se remette de sa presque course dans le Londres Moldu.
-Votre responsable, commença-t-il. Je veux voir votre responsable.
Face au mutisme et à l'oeil interrogateur de son interlocuteur, il poussa un petit soupir d'impatience et reprit :
-Kaelen Rowle, c'est votre nouveau responsable, non ?
-Absolument.
-Eh ben je dois le voir !
-Monsieur Rowle est très occupé.
-Ah bah un peu mon n'veu qu'il est occupé, c'est bien pour ça que je viens !
-Non, vous ne comprenez pas, il est très occupé. Ca veut dire qu'il ne peut pas vous recevoir, d'autant que vous n'avez pas de rendez-vous.
-J't'en foutrais du rendez-vous ! Dites-lui que c'est Karl Mitch qui veut le voir !
-Ca ne sert à rien, monsieur. Si vous voulez, je note la raison de votre venue et ce qui vous pousse à vouloir rencontrer monsieur Rowle. Je lui transmets. Et s'il estime que le motif nécessite, en effet, une entrevue, il vous fera parvenir un hibou avec une date de rendez-vous.
-Oh là, c'pas un p'tit jeune comme vous qui va m'empêcher de voir ce sacripant de Kaelen ! J'ai pas besoin d'un rendez-vous, je suis Karl Mitch !
Sur ces bonnes paroles, il s'avança dans le couloir alors que le secrétaire, visiblement paniqué, se levait de sa chaise dans l'idée de faire barrage et ramener le vieil homme à la raison. Mais ce dernier, étonnamment rapide, s'était déjà engagé et clamait à voix haute :
-Kaelen ! Kaelen ! Faut qu'on parle bon sang !
Message publié le 23/02/2025 à 10:44
Karl fut satisfait de constater que le jeune Auror avait répondu à l'appel.
Il le vit passer le seuil de l'établissement et se diriger vers le comptoir d'un pas mesuré. Il vint s'asseoir comme un client lambda, adressant au vieil homme un discret regard entendu.
Karl jeta un coup d'oeil rapide en direction de ses deux suspects qui n'avaient pas bougé, semblant attendre quelque chose. Il n'était donc pas encore le moment de bouger. Il fallait continuer à faire comme d'habitude pour ne pas éveiller les soupçons.
Alors le propriétaire de la Tête de Sanglier afficha son meilleur sourire commercial et s'exclama :
-Bonsoir et bienvenue ! Que puis-je vous servir ? Oh, attendez, ne dites rien, Lewis (il désigna le jeune serveur occupé à ramener des chopes vides) a créé un tout nouveau cocktail à base de jus de citrouille, un véritable délice ! Allez mon garçon, ajouta-t-il en s'adressant audit Lewis, fais-lui goûter ta superbe création !
Ca lui faisait mal au coeur de proposer à Kaelen une boisson sans alcool. Mais il ne fallait prendre aucun risque : si filature voire affrontement il devait y avoir, il valait mieux être le plus sobre possible.
Tandis que Lewis s'occupait à mélanger dans un shaker du jus de citrouille avec une infusion d'hibiscus et du nectar de pêche, Karl s'assit sur son tabouret, face à Kaelen. Dans un marmonnement, il lança à voix basse :
-Je suppose que tu les as remarqués. Je les garde à l'oeil, je te préviens quand ils bougent. Y'a un bon filon.
Lewis posa devant l'Auror son cocktail, décoré de quelques feuilles de basilic.
Tout à coup, la vieille sorcière malheureuse, qui en était probablement à sa sixième ou septième bièraubeurre, envoya valser sa chope dans laquelle il restait un fond de boisson. Tout le monde dans la salle sursauta tandis que, complètement ivre et en larmes, elle se mettait à beugler :
-POURQUOI PERSONNE NE M'AIME DANS C'MONDE ?! C'VRAIMENT TROP INJUSTE AIMEZ MOI PUTAIN D'MERDE Z'AVEZ QUOI CONT' MOI ?!
Le tout en gesticulant de façon très désordonnée, manquant de mettre une droite involontaire au type le plus proche.
Karl adressa un regard à son serveur qui comprit immédiatement que lui revenait la mission de calmer l'ambiance. Aussi, il se précipita vers la sorcière et tenta en premier lieu la diplomatie, l'alpaguant d'une voix douce dont lui seul avait le secret, lui demandant de se rasseoir, l'assurant que personne n'avait dit qu'elle n'était pas aimée et que ça allait passer, ce n'est que l'alcool qui...
En réponse, il se prit une gifle magistrale qui fit s'élever un oh de surprise et d'indignation dans ce qui restait de la clientèle.
Lewis, pourtant habituellement calme et bien poli, sembla voir rouge car il attrapa les poignets de la sorcière qui continuait de s'agiter dans tous les sens en lui intimant, d'une voix beaucoup plus dure et cinglante, de cesser son manège et de dégager d'ici.
-Ah c'pas un jeune comme toi qu'va m'faire dégager 'spèce d'malpoli ! s'exclama la sorcière en tentant à nouveau d'en foutre une au jeune serveur.
Excédé, Lewis lâcha un des poignet de la femme, évita de justesse une nouvelle gifle, saisit sa baguette et, d'un tour de poignet, lui balança un #[Levicorpus] bien senti. Hurlante, éructant de rage, la bave aux lèvres, l'impudente se retrouva tête en bas, cape tombant sur le visage, tandis que le serveur la conduisait de force vers la sortie.
Cette scène avait provoqué une véritable vague d'émotion. Certains s'étaient levés, prêts à intervenir ou venir en aide à Lewis. Tous avaient leur mot à dire sur la situation, créant un brouhaha de voix qui s'entrechoquaient.
Karl afficha une moue satisfaite : une fois encore, le jeune homme avait su se dépatouiller des situations déplaisantes dans lesquelles son charmant patron l'envoyait.
Mais cette satisfaction laissa bientôt place à deux yeux ronds tandis que le vieil homme constatait que ses deux principaux suspects avaient profité du remue-ménage provoqué par la sorcière pour se faire la malle. Heureusement qu'ils avaient payé leurs consommations au moment du service, parce que les réflexes de Karl auraient pu le conduire à s'écrier "ils s'en vont sans payer ! Lewis poursuis-les !" ce qui aurait rendu à néant les chances de filature discrète.
A la place, il tapota l'épaule de Kaelen et désigna du menton la porte qui venait de se refermer.
-Faut les suivre, commença-t-il. S'pourrait bien qu'ils aient quelque chose à voir avec un trafic de kiwicot d'une ampleur encore inconnue. Ca doit pouvoir t'intéresser.
Tout en parlant, il contourna le bar pour se diriger, lui aussi, vers la porte.
S'il avait été plus jeune et plus en forme, peut-être qu'il aurait bondi au-dessus de son comptoir, tel un héros de film d'action Moldu. Non pas qu'il connaisse grand-chose aux films d'action Moldu. Mais en 117 ans d'existence, il avait eu le temps de discuter avec bon nombre de personnes et apprendre des tas de choses même dans des domaines qu'il ne côtoyait absolument pas.
Mais d'ailleurs, était-on bien sûr que Karl Mitch fût âgé de 117 ans ? Absolument pas. Par un heureux hasard, les papiers pouvant certifier de la date de naissance du vieil homme n'étaient plus -la façon dont l'état civil avait (soi-disant) pu les perdre était floue. Aussi, il n'y avait que sa parole pour assurer qu'il avait 117 ans. Mais en y réfléchissant bien, ne disait-il pas depuis quelques années déjà qu'il avait 117 ans ? Vous savez, les vieux, des fois, ça perd la tête...
______________
Lancer de dé :
1 : Il ne sait réellement plus quel âge il a donc il suppose avoir 117 ans.
2 : Il a réellement 117 ans et s'en souvient très bien.
3 : Il n'a pas 117 ans mais est persuadé en avoir réellement 117.
4 : Il n'a pas 117 ans mais plutôt 83. Mais il préfère dire 117 ans, ça en jette davantage.
Message publié le 15/02/2025 à 12:56
Il était vingt-deux heures trente passées. Karl était derrière son comptoir, les bras tendus devant lui, jambes en arrière, en train de faire ses étirements. Dans la taverne, il n'y avait plus grand-monde.
Lewis, le jeune employé de vingt-cinq ans, apportait ce qui serait sans doute les derniers verres de la soirée. Un groupe de jeunes adultes, sans doute tout fraîchement sortis de Poudlard, jouaient des coudes pour tenir tous les huit autour d'une petite table ronde en bois. Ils parlaient fort, riaient fort, faisaient parfois de grands gestes au risque d'éborgner leur voisin un peu trop proche... bref, des jeunes quoi. Karl ne le dirait jamais assez : les jeunes, de nos jours, ça n'a plus d'respect pour rien ! Et surtout pas pour ses pauvres oreilles à plus de vingt-deux heures trente.
Une vieille femme, apparemment malheureuse si on en croyait sa mine défaite, enchaînait les bièraubeurres depuis près d'une heure. Elle était installée dans un coin, dos contre le mur, et Lewis l'entendait renifler à intervalles réguliers lorsqu'il circulait dans la salle pour apporter des commandes ou récupérer des verres vides. Une fois, il lui avait même gentiment proposé un mouchoir mais la vieille avait refusé de sa voix rauque. Il n'avait pas insisté, espérant seulement qu'elle ne cracherait pas sa morve sur le mobilier. Après, c'est à lui que Karl demanderait de nettoyer, il en était sûr !
Des cinquantenaires, a priori un couple au vu des yeux doux qu'ils se lançaient et des propos susurrés qui les faisaient glousser, sirotaient leur verre d'hydromel. Karl ne savait plus depuis combien de temps ils étaient là et ils n'avaient toujours pas fini leur verre. Par Merlin, comment peut-on autant laisser traîner de bonnes rasades d'alcool ?! Si ça ne tenait qu'à lui, il aurait terminé leur boisson cul-sec ! Fallait leur apprendre à boire !
Quelques autres personnes, plus ou moins éméchées, entamaient la clôture de leur soirée à la Tête de Sanglier. Il était temps pour eux de rentrer au bercail -parfois pour continuer la soirée dans la chaleur d'un appartement de Pré-au-lard.
Tout en faisant ses étirements, que sa fidèle clientèle avait l'habitude de voir, Karl gardait un oeil sur deux hommes âgés d'une trentaine d'année.
Il ne connaissait pas leur nom mais savait qu'ils venaient régulièrement tard dans la soirée. Au début, il n'avait pas fait attention à eux. Ils commandaient, ils consommaient, c'était bien.
Puis il avait commencé à remarquer que, parfois, une troisième personne les rejoignait. Celle-ci ne commandait jamais, s'asseyait à peine, repartait presque aussitôt et ne revenait pas. C'était arrivé une fois, puis deux, puis trois. Au bout de la quatrième, Karl s'était décidé : il était allé voir les deux hommes et leur avait dit, mot pour mot "on n'est pas chez vous ici, si quelqu'un entre, il consomme ! Sinon, j'le fous dehors de mes propres mains ! Faites passer le mot aux suivants".
Lewis lui avait dit, plus tard, qu'il n'aurait jamais osé les aborder ainsi. Qui sait de quoi ils étaient capables. Ce à quoi le vieux Karl avait répondu qu'eux non plus ne savaient pas de quoi lui était capable.
Bref, les deux hommes s'étaient pliés au règlement et depuis, le troisième individu consommait. Voilà une affaire qui roule !
Jusqu'à ce que Karl commence à se poser des questions sur ces rendez-vous nocturne.
Jusqu'à ce qu'il aperçoive, de façon totalement hasardeuse, quelques petites pastilles vertes enroulées dans un mouchoir passer d'une paire de mains à l'autre.
Devant Lewis, après la fermeture du bar, il s'était emporté.
Du trafic, dans son respectable établissement ?! Non mais, et puis quoi encore ?! Ils n'allaient pas lui bousiller sa réputation, ces salaupiauds !
Au début, il avait envisagé les foutre à la porte la prochaine fois qu'ils pointraient à nouveau leur nez dans l'établissement. Puis il s'était ravisé. Cette affaire pourrait bien tourner en sa faveur. Ecoutez-donc sa logique : quelques mois auparavant, il avait appris de la bouche de son ami Kaelen que le gouvernement le suspectait de ne pas être un vieil homme respectable en raison des réunions totalement légales qu'il organisait dans son établissement une fois par mois. Et si, grâce à lui, le même Kaelen parvenait à coincer quelques trafiquants de kiwicot voire arrivait à remonter jusqu'au labo de fabrication ? La carrière de son ami s'en porterait bien et lui, Karl Mitch, prouverait qu'il est un respectable citoyen, en vertu de quoi il fallait lui foutre la paix sur ses activités annexes ! Et puis, si sa réputation de héros de la nation pouvait encore perdurer un peu... Parce qu'elle était désormais loin, la coupe du monde de Quidditch où il s'était particulièrement démarqué en affrontant si brillamment un Feudeymon.
Il avait donc écrit à son ami Kaelen.
Il l'avait convié à venir à la Tête de Sanglier, avec sa tête la moins Auror possible histoire qu'il ne soit pas cramé dès son arrivée. Il n'avait pas donné beaucoup de détails, avait seulement signifié qu'il devait venir en forme parce qu'une petite filature n'était pas exclue, qu'il avait probablement un bon filon à lui refiler.
La lettre était partie. Il attendait. Il espérait que Kaelen répondrait à l'invitation. Et qu'il avait des talents pour se faire passer pour qui il n'était pas.
Message publié le 15/02/2025 à 11:55
Kaelen semblait vouloir apaiser les choses entre lui et le vieil homme mais il ne pouvait décemment pas ignorer les ordres de sa hiérarchie. Aussi, repartit-il à la charge, arguant, avec raison, que ses supérieurs ne s'arrêteraient pas sur un échec. Si ce n'était pas lui, l'agent envoyé sur le terrain en reconnaissance, ce serait un autre. Et ça, c'était pas forcément pour plaire au vieux Karl Mitch.
Parce que Kaelen, il le connaissait. Ils avaient déjà plus ou moins bossé ensemble sur certaines affaires (enfin, le tavernier avait surtout rancardé l'Auror sur quelques activités suspectes qu'il ne voulait pas voir déborder dans son établissement). Et malgré son air bougon, Karl l'aimait bien. Ils avaient réussi à trouver une entente mutuelle permettant de tisser un lien d'amitié intergénérationnel. Alors, à bien y réfléchir, le vieil homme préférait largement être emmerdé par Kaelen plutôt que par un autre de ses collègues ou pire, par un de ses supérieurs qui pète plus haut que leur cul !
Il maugréa néanmoins parce que l'idée même qu'on puisse le soupçonner de quoi que ce soit lui hérissait le poil. Le gouvernement avait-il si peu confiance en ses positions et sa capacité à faire face à l'adversité qu'il tentait de museler tous ceux qui pourraient émettre un avis contraire au sien ?
-D'accord, d'accord, concéda-t-il. Mais c'est pour toi que je le fais, pas pour ceux qui t'en ont donné l'ordre. C'est juste pour qu'ils te foutent la paix et qu'ils me lâchent la grappe par la même occasion.
Se penchant au-dessus de son contraire vers Kaelen, il le pointa d'un index qui se voulait menaçant.
-Par contre, je te préviens, t'as intérêt à bien de tenir, va pas me foutre la honte devant les autres ! Et puis, j'leur mentirai pas sur qui tu es. S'ils viennent dans ma taverne, c'est parce qu'ils ont confiance en moi. J'peux pas leur mentir sur un élement aussi important. Attends-toi à ce qu'ils soient aussi outrés que moi, hein. Mais ça leur passera. T'as raté la réunion de septembre. La prochaine, c'est le 17 octobre à minuit. J'espère que tu vas facturer tes heures sup !
Message publié le 17/10/2024 à 18:11
Avec une moue sur le visage, Karl écouta Kaelen débiter son discours visant à apaiser sa colère et faire mieux comprendre à la fois la position du jeune Auror et les motivations de ses supérieurs.
Le ton résolument calme et posé de l'Auror eut tendance à dépeindre sur Karl qui se rassit sur son tabouret branlant. Il était content d'entendre son interlocuteur dire partager une partie de ses craintes concernant une potentielle chute du secret magique. Même si ce n'était peut-être que des paroles visant à l'apaiser, dénuées de toute sincérité, ça faisait plaisir au vieil homme de l'entendre.
Alors que Kaelen poursuivait, le tavernier avala d'un trait le contenu de son verre. Puis, tout en laissant son compagnon de bar poursuivre, il se pencha en grognant sous son comptoir pour en sortir une bouteille de whisky pur feu. Avec tout ça, il avait besoin de quelque chose d'un peu plus fort.
-Qu'on se serve de moi, qu'on se serve de moi, grommela-t-il dans sa barbe tout en se versant un nouveau verre. Mais on ne se sert jamais de Karl Mitch !
Il but à nouveau sa boisson cul-sec, chancela sur son tabouret, se rattrapa, marmonna encore quelque chose dans sa barbe.
Ses yeux se rivèrent dans ceux de Kaelen lorsque celui-ci chercha à capter son regard. Le jeune homme semblait sincèrement désolé de se retrouver dans cette position et d'imposer cela à Karl.
-D'accord, concéda le tavernier en le pointant du doigt, t'as le cul entre deux chaises et t'as rien demandé. Mais tes supérieurs sont des cons.
Détachant son regard de l'Auror, il entreprit de se verser un nouveau verre. Comme s'il n'avait pas assez bu comme ça. Puis il agita la bouteille en direction de son interlocuteur avant de remarquer que celui-ci n'avait pas encore terminé sa deuxième rasade d'hydromel.
-Et je tiens à souligner qu'on ne fait qu'une réunion par mois. S'ils ont l'impression que c'est un rythme déjà trop effréné, c'est qu'ils en branlent pas une en temps normal.
Il eut une moue et ne toucha pas à son verre à nouveau rempli. Au lieu de ça, il croisa les bras sur sa poitrine et se pencha légèrement en arrière, faisant décoller deux pieds de son tabouret. On aurait pu s'attendre à ce qu'il se casse la figure au même titre que la sorcière avinée qui continuait de se balancer près de la porte d'entrée. Mais Karl connaissait par coeur son tabouret, cela faisait près de trente ans qu'il venait y poser son séant lorsqu'il attendait derrière le comptoir -son prédécesseur avait fini au beau milieu d'un feu lorsqu'il s'était avéré qu'il était complètement mangé par des termites, après trente-huit ans de bons et loyaux services. Aussi il savait parfaitement doser le poids de balancement nécessaire pour ne pas tomber.
-Et puis que tes supérieurs trouvent une seule bonne raison d'accuser l'un des membres participant à mes réunions de quoi que ce soit. Nous ne faisons de mal à personne. Franchement, ajouta-t-il en grommelant, je pensais qu'on aurait un peu plus de reconnaissance pour un héros de la nation.
Captant une vague d'incompréhension dans le regard de Kaelen, Karl développa :
-Le mois dernier, j'ai quand même sauvé les miches de beaucoup de gens lors de la finale de la coupe du monde de Quidditch ! J'ai réussi à maîtriser le Feudeymon !
Evidemment, il ne développa pas sur le fait qu'il n'était pas seul et que d'autres s'étaient joints, au même titre que lui, à l'effort commun.
-Vous, les Aurors, vous étiez trop débordés avec ces saletés de mages noirs, il a bien fallu que quelqu'un prenne le relais sur le reste. Et voilà comment on me remercie ! Manque plus qu'on me dise que j'étais en réalité complice de ces mages noirs ! Quelle absurdité !
Et il grommela à nouveau tel le vieux bougon qu'il pouvait être -surtout lorsqu'il se plaignait que, franchement, la jeunesse, ce n'est plus ce que c'était. D'ailleurs, c'était bien là son point :
-Plus de respect et de reconnaissance envers ses aînés !
[Évent] Finale de la Coupe du Monde de Quidditch
Message publié le 16/10/2024 à 17:57
Karl lança un petit "wahouu" adressé à lui-même. Il devait avouer être un poil surpris d'avoir réussi ce sortilège du premier coup. Ce n'est pas comme s'il avait l'occasion de le pratiquer au quotidien. Pas très utile quand on tient une taverne. Mais il fallait croire qu'il n'était pas si rouillé que ça, le vieux.
Il n'eut cependant pas le temps de s'appesantir davantage sur ce bel exploit car rapidement, il revint à la réalité : le Feudeymon était loin d'être maîtrisé et il faudrait encore quelques autres efforts comme celui-ci pour y arriver.
Du coin de l'oeil, il repéra une jeune femme qui venait d'arriver et brandissait, elle aussi, sa baguette en direction du feu dans le but de le contenir. Elle formula son sort mais quelque chose loupa. Karl ne saurait dire comment elle en était arrivée à ce résultat, mais toujours était-il qu'elle se retrouvait désormais face à un galop enflammé qui semblait se diriger droit vers elle.
Secrètement, le vieil homme espéra que la femme saurait courir et vite si elle ne voulait pas finir comme une merguez sur un barbecue Moldu.
Puis il songea qu'il pourrait peut-être faire quelque chose pour l'aider. Ou du moins essayer.
Gonflant à nouveau ses poumons, fort de sa précédente expérience, Karl se dirigea vers la jeune femme ou plutôt le galop de feu qui allait fondre sur elle.
Lui, l'ancien Gryffondor, n'allait tout de même pas laisser une inconnue se faire cramer sur place sans rien faire ! Malgré son vieil âge, il continuait d'abriter cette flamme de courage et de témérité qui l'avait envoyé chez les rouge-et-or il y a bien des années.
Brandissant à nouveau sa baguette, il prononça la fameuse formule pour la deuxième fois, espérant que cela fonctionne et qu'il puisse sauver les miches de l'inconnue. Elle lui serait extrêmement redevable, comme ça. Karl Mitch n'avait pas pour habitude de jouer du chantage et des renvois d'ascenseur mais il fallait avouer que dans une situation aussi tendue que celle-ci, un peu de reconnaissance s'il parvenait à sauver une vie ne serait pas de trop. Puis qui sait... ça pourrait être le début d'une belle rencontre !
#[Finite Terribilis] !
Ce Karl est vraiment un héros, y'a pas d'autre mot. Non seulement il parvient à sauver les miches d'Adaline, mais en plus le Feudeymon qui continue de ravager les lieux commence à reculer.
Karl Mitch a lancé un sortilège !
- Sortilège
- Contre-Sort Noir
- Difficulté
- Résultat D20
- 20
- Interprétation
- Réussite Critique
- XP gagnée
- 6
Ce Karl est vraiment un héros, y'a pas d'autre mot. Non seulement il parvient à sauver les miches d'Adaline, mais en plus le Feudeymon qui continue de ravager les lieux commence à reculer.
Autres résultats possibles
Finite Terribilis
Contre-Sort Noir
Message publié le 14/10/2024 à 20:33
Surpris, Karl regarda son interlocuteur avaler son verre cul-sec et en redemander un en suivant. Il n'avait pas l'habitude de voir Kaelen comme ça. Habituellement, ils sirotaient ensemble leur verre en papotant ou parlant affaire. Et a priori, c'était pour cette dernière chose que l'Auror était venu. Mais même dans ce contexte, son comportement était inhabituel. D'accord, ce n'était pas toujours les choses les plus excitantes et les plus agréables mais il ne s'était jamais la rate au court-bouillon comme ça semblait être le cas.
Kaelen prit une longue inspiration avant de se lancer, débitant son discours d'un ton et d'un rythme qui ne souffrait aucune interruption.
Alors qu'il déroulait son monologue, le visage de Karl passa de l'air dubitatif, à choqué, agacé puis carrément en colère.
Son visage prit peu à peu une couleur rougeâtre alors que ses lèvres se pinçaient.
Bien loin était l'idée de boire un verre ou deux en rigolant de la pluie et du beau temps.
Il prit sur lui pour ne pas interrompre le jeune Auror qui ne semblait pas plus à l'aise alors qu'il annonçait la réelle raison de sa venue.
Lorsque Kaelen eût terminé d'annoncer ce qu'il avait à annoncer, le vieil homme prit à son tour une longue inspiration, davantage pour contenir sa colère que pour trouver le courage de se lancer.
-Dois-je comprendre, commença-t-il d'une voix lente et calme mais dans laquelle vibrait la rage qui l'animait, que tes supérieurs me comparent... nous comparent à des Mangemorts pour la simple et bonne raison que nous ne sommes pas d'accord avec eux ? Ont-ils seulement réellement connu ce qu'étaient les Mangemorts pour oser cette comparaison ?
Question rhétorique. Car même Karl, malgré l'âge avancé qu'il disait avoir, n'avait jamais connu ces sombres années.
-Dois-je comprendre, continua-t-il sur le même ton, que, parce qu'on est dubitatif envers la politique menée, ils nous soupçonnent d'être dans l'illégalité ? Alors quoi, c'est l'amorce d'une bonne dictature où tout ce qui sort de la pensée communément accepté est chassé et persécuté ?
Le niveau de colère monta d'un cran lorsqu'il poursuivit :
-Dois-je aussi comprendre que tes supérieurs sont si peu cultivés qu'ils ont oubliés les siècles derniers où la peur des Moldus a conduit à des persécutions terribles de tout ce qui est différent ? Et je ne parle pas que des sorciers ! Ils sont aussi très forts pour se persécuter entre eux. Alors que la science d'aujourd'hui rappelle sans cesse qu'il n'existe aucune différence fondamentale. Imagine avec nous !
Il se redressa, décollant ses fesses de son tabouret. Posa les deux mains à plat sur la surface du comptoir comme pour prendre appui dessus.
-Ils croient pouvoir faire la leçon à un vieil homme comme moi ? Ils veulent tellement se persuader que leurs idées sont bonnes qu'ils foncent tête baissée sans voir plus loin que leur égo sacré ! Qu'ils fassent leurs expérimentations tous seuls et se brûlent les ailes ! Mais qu'ils n'entraînent pas tout un peuple dans leur perte ! Je refuse de me laisser guider à l'abattoir sans rien faire !
Son ton avait monté sur les dernières phrases et son poing ridé frappa le comptoir. Les deux hommes suspendirent leur partie d'échec pour river leur attention sur le duo tandis que les étudiants relevaient leur tête de leur bièraubeurre. La dame éméchée continuait de déblatérer dans sa barbe sans se préoccuper de ce qu'il se passait.
-Et toi, tu donnes du crédit à cette bande d'incultes qui croient pouvoir faire taire tous ceux qui ne sont pas d'accord avec eux ?!
Message publié le 14/10/2024 à 19:45
Karl se redressa lorsque la porte s'ouvrit. Il ne s'attendait pas à une nouvelle venue surtout à cette heure. Normalement, les gens travaillent ou font leur sieste. Ils ne viennent pas à la Tête de Sanglier.
Il se releva d'autant plus lorsqu'il reconnut le visage de l'arrivant.
Kaelen Rowle était Auror de sa profession et c'était dans ce cadre-là qu'ils s'étaient connus. De petites conversations en petits services, Karl avait accepté d'être parfois indic, surveillant quelques clients potentiellement louches qui venaient parfois tenir conciliabule dans sa taverne. A noter qu'il n'acceptait pas tout et n'importe quoi comme demande. Il fallait motiver sa demande et le convaincre que l'individu était potentiellement réellement dangereux. Karl aimait l'ordre établi et honnissait les fauteurs de trouble, d'autant plus lorsque ceux-ci pouvaient mettre en danger la vie d'autrui. Mais il refusait d'être les yeux et les oreilles du Ministère à tout instant, sans plus jamais dire non. Imaginez que le personnel le composant perde son éthique et commence à contrôler l'ensemble de ses citoyens pour un oui et pour un non. Karl refusait d'être complice d'un tel système.
Jusque-là, les soupçons ayant conduit Kaelen à requérir son aide étaient assez étayés pour que le vieil homme accepte de l'aider. Ils n'étaient pas toujours fondés mais le tavernier avait confiance en la conscience professionnelle de l'Auror pour ne pas poursuivre un honnête sorcier outre-mesure si ses soupçons premiers s'avéraient faux.
Karl aimait bien Kaelen. Il trouvait qu'il était un bon Auror. Et en plus, ils partageaient de temps à autre un petit verre ensemble, ce qui n'était pas déplaisant. De toutes les façons, Karl avait tendance à estimer davantage ceux qui l'invitaient à boire un verre que les autres.
Aussi, lorsque Kaelen lui passa commande, Karl ne fit même pas attention au sourire quelque peu crispé de son interlocuteur et s'exclama :
-Bien sûr ! Et tu sais quoi, j'vais même m'en servir un aussi.
Il n'allait pas laisser passer cette occasion. Heureusement que Lewis n'était pas là. Il l'aurait sermonné sur sa consommation d'alcool et son foi. Son organe était en bonne santé, merci bien ! Il n'avait jamais eu de problème et avait toujours su maîtriser sa consommation. Puis, d'abord, il n'avait pas de leçon à recevoir d'un garnement de vingt-cinq ans, aussi attachant soit-il.
Sans demander à son interlocuteur ce qu'il souhaitait boire, Karl déboucha une bouteille d'hydromel, sortit deux verres de dessous le comptoir et entreprit de verser le liquide.
Il en poussa un vers Kaelen et leva le sien :
-A quoi on trinque ? demanda-t-il, tout sourire, les yeux brillants de contentement face à sa boisson.
[Évent] Finale de la Coupe du Monde de Quidditch
Message publié le 14/10/2024 à 18:46
Karl s'amusait d'écouter les commentaires et critiques des autres spectateurs à mesure que le match avançait. Pour sa part, il se fichait bien de savoir qui avait le souaffle, qui était au plus près d'attraper le vif d'or. Pour lui, les deux équipes étaient méritantes. Peu lui importait l'identité du vainqueur.
Il applaudissait lorsque le souaffle traversait les anneaux, lorsque le commentateur s'excitait comme une puce, lorsque les autres spectateurs s'exclamaient et applaudissaient également.
La bonne ambiance était contagieuse et le vieil homme était heureux d'avoir fait un effort pour venir assister à cet événement.
Mais la sortie du match fut une toute autre paire de manche.
Au début, le tavernier ne comprit pas bien ce qu'il se passait. Il observa un mouvement de foule et sentit son coeur bondir dans sa poitrine. Il aimait de moins en moins les afflux de personnes et encore moins lorsqu'un vent de panique le traversait. On ne sait jamais comment on peut régir en situation d'urgence et encore moins comment peuvent réagir les autres. Karl avait appris, au cours de sa vie, que l'enfer, c'est les autres. Les mouvements de foule n'étaient jamais bon signe et mieux valait prendre rapidement des décisions au risque de se retrouver piétiné sans que qui que ce soit ne nous remarque.
Tendant le cou, Karl tenta tout de même de comprendre avant de prendre une décision.
Se frayant un chemin à contre courant des personnes revenant vers les gradins, il s'arrêta net.
Les éléments qu'il percevaient étaient trop nombreux pour qu'il parvienne à les ordonner rapidement.
D'un côté, il entendait des cris, des annonces qui incitaient les spectateurs à revenir à l'intérieur du stade et utiliser les portoloins qui seront mis à leur disposition pour se mettre en sécurité loin de tous ces chamboulements.
De l'autre, il percevaient des silhouettes qui bougeaient, des étincelles, des semblants de combat.
Mais surtout, il perçut, par tous ses sens, l'ignoble Feudeymon qui commençait à ravager les lieux.
Karl fut pris d'une sueur froide.
Il détestait... non, il haïssait les cahots dans la route lisse toute tracée d'une journée qui devait bien se dérouler. Et, quelle que fût l'origine de ce Feudeymon, ce satané sortilège était un énorme cahot dans sa route qu'il voulait tranquille et sans histoire.
Un instant, il fut pris de l'envie de suivre les spectateurs qui se repliaient en criant. Il s'imaginait saisir un portoloin et se barrer le plus vite possible, courant vers sa précieuse taverne pour s'y barricader. Puis boire un verre -non deux ou trois ou même la bouteille entière- de whisky pur feu en compagnie de Lewis, serveur à la Tête de Sanglier de son état, tout en déblatérant sur ce qu'il venait de se passer.
Lewis... était-il seulement à la Tête de Sanglier ?
Avait-il dit qu'il viendrait assister à la finale ?
Le vieil homme ne savait plus.
Peut-être que Lewis était là, quelque part dans cette foule.
Du haut de ses vingt-cinq ans, n'ayant jamais autre chose que Poudlard puis la taverne, il devait être paniqué. Si le Feudeymon ne l'avait pas déjà consumé.
A cette pensée, Karl se dit qu'il ne pouvait pas laisser tous ces innocents se faire carboniser.
Il détestait les imprévus. Mais n'avait pas perdu son courage pour autant. Il avait toujours mis un point d'honneur à défendre ceux qui ne le pouvaient pas et ce n'était pas à 117 ans (plus ou moins quelques années, sans doute) qu'il allait se dégonfler.
Inspirant profondément, gonflant sa poitrine de sa décision et son courage nouvellement retrouvés, il sortit sa baguette de sa ceinture.
Qui que soient les impudents qui avaient osé balancer un Feudeymon et massacrer ce bel événement, il n'allait pas les laisser faire ! Il allait leur montrer comment il allait mater leur Feudeymon ! Foi de Karl Mitch !
- #[Finite Terribilis] !
Bon, il n'a pas trop perdu la main, le Karl. Une première chose de faite. Allez, on ne se décourage pas !
Karl Mitch a lancé un sortilège !
- Sortilège
- Contre-Sort Noir
- Difficulté
- Résultat D20
- 13
- Interprétation
- Réussite
- XP gagnée
- 3
- #[Finite Terribilis] !
Bon, il n'a pas trop perdu la main, le Karl. Une première chose de faite. Allez, on ne se décourage pas !
Autres résultats possibles
Et hop quel pro ce Karl, un Finite Terribilis lancé bien comme il faut et qui permet même d'étouffer une plus grande partie du Feudeymon que prévu !
Un peu rouillé, le Karl Mitch. Après, 117 ans, ça vous encrasse les os, hein ? Plus qu'à retenter.
Aïe, non seulement Karl ne sait plus faire mais en plus, il s'est laissé distraire par son échec et voilà que le Feudeymon -qui a progressé- vient lamper le bas de sa cape et de sa jambe !
Finite Terribilis
Contre-Sort Noir
Message publié le 14/10/2024 à 18:02
Karl s'appuya sur son bar en bois massif tout en poussant un profond soupir. Il était quinze heures bien entamées. L'heure du déjeuner était passée et même les plus tardifs mangeurs avaient fini par repartir vaquer à leurs occupations. Le calme était quelque peu revenu dans l'auberge.
Plus il vieillissait, moins Karl appréciait les vagues massives de clients. Même si ça faisait son chiffre d'affaire. Après, fallait tout de même se rappeler qu'on se trouvait là à la Tête de Sanglier. Il y avait objectivement moins de passage qu'aux Trois Balais par exemple. Il n'empêche, c'était, à un moment, toujours trop pour le vieux Karl. Surtout quand la majorité était des étudiants arrogants qui ne pouvaient pas boire d'alcool en dehors de la bièraubeurre parce que mineurs et "maman, papa n'aimerait pas que j'en boive". Même pas capables de contourner un tout petit peu les règles pour un verre !
A leur âge, Karl était sûr qu'il n'en avait rien à faire de telles normes.
En même temps, il ne se rappelait pas précisément ce qu'il faisait à leur âge. Et même s'il s'en rappelait réellement, il n'en dirait rien ou très peu. Il avait toujours gardé son passé flou. D'autant plus depuis que les dernières personnes l'ayant connu jeune étaient décédées.
Attrapant d'un bras fébrile un tabouret, il laissa lourdement tomber ses fesses sur le siège et s'accouda au comptoir.
Dans un coin de la salle, deux sorciers vieux et ridés partageaient une chope en jouant aux échecs sorcier. Une dame rondelette et visiblement éméchée était assise à la droite de la porte d'entrée. Elle se balançait sur sa chaise tout en regardant le plafond et marmonnant des propos pour elle-même. Karl se demandait dans combien de temps elle finirait par perdre l'équilibre avant de s'écraser au sol. Enfin, trois étudiants étaient attablés autour d'un table ronde. Ils devaient être en cinquième ou sixième année. Karl ne connaissait pas leurs noms mais il reconnaissait leurs visages. Ils venaient de temps à autres, sans doute quand ils en avaient marre de l'affluence des Trois Balais ou cherchaient un lieu plus intimiste.
Karl aimait ces moments de calme.
Lewis, son jeune serveur de vingt-cinq ans, était parti se reposer dans son appartement de Pré-au-lard. Il reviendrait en fin d'après-midi, lorsque la taverne se mettrait de nouveau à s'agiter à l'approche de l'heure du dîner. Pour le moment, il n'y avait pas besoin d'être deux pour gérer les quelques énergumènes acceptant de poser leur séant à la Tête de Sanglier.
Karl se surprit à se demander ce qu'il pouvait bien se passer d'extraordinaire en ce jour parfaitement calme et banal. A dire vrai, le vieil homme n'était pas tellement un partisan de l'extraordinaire. Il aimait la routine. Les choses qui se déroulent dans le bon ordre. Et sécurisent le quotidien. Il n'aimait pas les explosions d'incongruité qui viennent bousculer l'idée préconçue qu'on se fait de ses journées.
Message publié le 02/10/2024 à 19:18
Dans un profond soupir, Karl Mitch laissa tomber sa vieille carcasse sur une chaise et glissa ses pieds fripés dans une bassine d'eau froide. Il poussa un deuxième soupir proche de l'extase alors que la sensation de froid grimpait le long de ses chevilles et de ses jambes. Il n'était jamais aussi bien que dans ces moments. Après une dure journée, il pouvait enfin se poser.
L'horloge accrochée au mur de la taverne indiquait vingt-trois heures trente. La nuit était tombée à l'extérieur et les derniers clients avaient été mis dehors à coup de balai (deux ivrognes habitués de la Tête de Sanglier que Karl avait appris à congédier durement s'il ne voulait pas se retrouver à fermer à deux heures du matin. Ce n'était plus de son âge les veillées tardives !)
Récupérant son exemplaire de La Gazette du Sorcier posée sur la table à côté, il entreprit de feuilleter les premières pages. Il parcourait toujours les gros titres et les photos de la première à la dernière page. Puis il reprenait tout depuis le début afin de lire plus attentivement chaque article, grommelant des commentaires à sa propre intention et répétant dans sa barbe que, tout de même, le journalisme, ce n'est plus ce que c'était !
Alors qu'il était plongé dans sa lecture, il entendit la porte de la taverne s'ouvrir dans son dos.
-C'est fermé ! lança-t-il d'une voix rude.
-Pas pour tout le monde, répondit une voix masculine d'un ton enjouée.
Reconnaissant son comparse, le vieux Karl Mitch se leva -un peu trop rapidement à son goût car il laissa échapper une grimace en se tenant le dos- et, délaissant chaise, bassine et gazette, alla donner une accolade au nouveau venu.
-Dieter, tu es en avance !
-Je m'étais dit que ce serait la bonne occasion pour papoter un peu avec mon ami Karl.
Ami était un grand mot. Karl n'avait pas réellement d'amis. Juste des connaissances, des collègues, des comparses, des gens qu'il appréciait mais rien qui pût se rapprocher d'un ami au sens de personne proche et confidente.
Le dénommé Dieter prit une chaise et s'installa en face du propriétaire de la taverne.
Il était en effet prévu qu'une réunion se tienne à partir de minuit dans l'arrière-salle de la Tête de Sanglier. Réunion mensuelle. Regroupant des personnes aux idées communes qui voulaient discuter, débattre et s'organiser.
Depuis plusieurs années, certaines volontés politiques tendaient en faveur d'un dialogue de plus en plus ouvert avec les Moldus et certains parlaient d'un potentiel abandon du code du secret magique. On n'en était pas là, mais des gens comme Karl Mitch voyaient plus loin que le bout de leur nez et aimaient anticiper.
Des discussions avaient été entamées il y avait plus de dix ans entre le Premier Ministre Moldu de l'époque et certains politiciens favorables à un assouplissement des frontières entre les deux mondes. Ces discussions n'avaient débouché sur rien de concret mais étaient régulièrement relancées.
Ces volontés britanniques étaient scrutées de très près par les autres gouvernements magiques. Si les sorciers britanniques cessaient de se cacher, qu'en serait-il des autres ? Il était illusoire de croire que les Moldus britanniques garderaient ça pour eux, ne dévoilant l'existence d'un monde magique et parallèle à personne en dehors de leurs frontières politiques. Les réseaux sociaux s'emballeraient, les vidéos et commentaires fuseraient et en moins de temps qu'il n'en faudrait pour dire ouf, tout le monde serait au courant.
Ainsi, il était peut-être utopique d'imaginer un abolissement complet du code du secret magique tant les répercussions seraient grandes et les enjeux importants. Cependant, Karl répétait toujours qu'il ne fallait jamais dire jamais. Et il se préparait au pire.
Karl n'était pas un vieux con.
Il avait juste peur du progrès et de l'inconnu.
Peur que la disparition du code du secret magique signifie le retour des vieilles chasses aux sorcières ainsi que des bûchers. Il se sentait bien dans son invisibilité aux yeux des Moldus. Il se sentait protégé. Et n'avait pas envie que ça change.
Depuis près de deux ans, Karl avait établi au sein de sa taverne une sorte de lieu de regroupement mensuel pour les personnes partageant ses craintes et ses inquiétudes. Ils gardaient un oeil attentif sur les évolutions politiques tant côté sorcier que moldu et discutaient chaque mois des dernières nouvelles. Parfois, ils préparaient des campagnes de lettres et flyers pour sensibiliser le grand public à ces évolutions qu'ils jugeaient inquiétantes, tentant de rallier du monde à leur cause.
Evidemment, toutes les personnes s'opposant à une suppression du code du secret magique ne se réunissaient pas dans l'établissement de Karl Mitch. Le vieil homme les choisissaient soigneusement. Les personnes partageant leurs craintes par haine pure et simple des Moldus n'avaient rien à faire ici. Les autres, les inquiets du changement, les dubitatifs, les sceptiques étaient les bienvenus.
C'est pourquoi en ce soir d'été, Dieter se retrouvait à discuter joyeusement avec Karl en attendant que minuit et le reste du groupe arrive.
[Évent] Finale de la Coupe du Monde de Quidditch
Message publié le 15/09/2024 à 13:02
-Ouïe ouïe ouïe, ce n'est plus de mon âge ça ! se plaignit le vieil homme après un voyage en Portoloin.
Grimaçant, il appuya une main dans son dos en se redressant doucement. Il avait l'impression d'entendre l'entièreté de son corps craquer. A cet instant, il se dit qu'il aurait mieux fait de rester dans son appartement au-dessus de la Tête de Sanglier plutôt que venir se perdre ici au milieu de la foule. Mais il se ressaisit bien vite en se rappelant qu'une finale de Quidditch, il n'y en a pas une tous les jours. Certes, l'Angleterre n'était plus en lice mais il s'en fichait bien. Il ne supportait aucune équipe particulière et était là pour l'amour du sport en général.
Réajustant sa cape sur ses épaules, Karl entreprit de suivre la foule.
De nombreuses tentes étaient plantées là. Nul doute que certaines personnes demeuraient en ce lieu depuis le début de la coupe du monde. En ses plus jeunes années, c'était quelque chose que Karl aurait pu faire. Qu'il avait déjà fait, d'ailleurs. Mais aujourd'hui, il ne s'en sentait plus capable. Certes, les tentes sorcières étaient mille fois plus confortables que les tentes Moldues. On avait droit à un vrai lit et un certain confort. Mais ça ne valait pas son chez-soi douillet. Et plus il vieillissait, plus Karl était intraitable sur ce point : il avait besoin de son foyer à lui pour se sentir bien dans ses pompes.
L'ambiance était à la fête et à l'excitation. Comme on pouvait s'y attendre pour une finale.
La sécurité avait bien été pensée et travaillée. Plusieurs Aurors étaient présents, veillant sur la foule et s'assurant que tout se passe bien. Karl redoutait surtout des débordements de la part des supporters de l'équipe perdante. Qui sait comment ils pourraient réagir ! A chaque coupe, il y avait toujours des imbéciles pour s'embrouiller avec d'autres imbéciles au prétexte que leur équipe avait perdu ou gagné.
Alors qu'il déambulait, s'imprégnant de l'ambiance particulière qui régnait, Karl entendit un homme faire un commentaire sur l'écharpe arborée par une jeune femme (Alaska). L'homme éloigné, le gérant de la Tête de Sanglier ne put s'empêcher de s'approcher de la jeune femme :
-Les Norvégiens ont du mérite, tout autant que les Japonais. Il ne faut pas toujours raisonner par l'ennemi de mon ennemi est mon ami. Moi j'aime bien votre écharpe.
Et il lui adressa son sourire de gentil papy avant de s'éloigner en trottinant doucement et en lui adressant un signe de main.