Homme
67 ans
Sang-mêlé
Français






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- Surnoms :
- Nationalité : Français
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Les lamentations de Salomé Selwyn
Message publié le 24/02/2025 à 20:19
Les couloirs résonnaient encore de quelques échos de pas précipités, un tumulte rythmé par un souffle court et une succession de pardon !, attention !, bougez-vous mes petits ! lancés à la volée à l’encontre des élèves trop lents pour esquiver un Horace Milbourne en pleine mission. Il avait une illumination, et comme à chaque fois qu’un éclair de génie traversait son esprit enfiévré, il lui était impossible de garder cela pour lui plus de quelques minutes. Et qui d’autre que Bartholomew Beckett, son plus fidèle complice, pour être le premier récipiendaire de sa grande révélation théâtrale ?
Le théâtre ! Le théâtre, bon sang !
Il n’avait pas dormi de la nuit – ou si peu – et s’était retourné dans ses draps en songeant à cette œuvre magistrale, cet opus oublié des dramaturges sorciers, qui se prêtait à la perfection à une mise en scène moderne par leurs chers étudiants. Il lui fallait son avis. Son oreille critique. Son sarcasme contenu mais toujours présent. Et c’est donc avec la grâce d’un centaure emballé qu’il poussa les grandes portes de la bibliothèque avec un fracas digne d’un duel en plein champ de bataille.
- Lord Beckett !
Sa voix fusa à travers l’espace silencieux, attirant instantanément une dizaine de regards courroucés, dont ceux d’étudiants penchés sur leurs parchemins et d’un fantôme un brin pincé. Mais il n’en avait cure, il bondit entre les tables, frôlant de peu une tour de livres branlante qu’un pauvre première année tentait d’aligner sur son bureau.
- Mon cher ami, j’ai eu une révélation nocturne !
Il s’arrêta devant le bureau de Bartholomew, s’appuya lourdement sur le bois poli, la respiration légèrement précipitée, mais les yeux brillants comme s’il venait d’assister à l’éclipse du siècle.
- Je sais quelle pièce nous allons monter cette année.
Il brandit sous son nez un livre poussiéreux, vraisemblablement déniché dans les archives du château, et l’ouvrit à la première page jaunie, pointant un titre avec la fierté d’un explorateur découvrant un trésor perdu.
- Les lamentations de Salomé Selwyn !
Il fit une pause dramatique, guettant la réaction de Bart. Une tragédie du dix-huitième siècle, inspirée des véritables événements de la sorcière Selwyn, condamnée à vivre dans un portrait hanté après avoir trahi son propre clan ! D’un geste théâtral, il tapota l’ouvrage, le tournant vers Bart comme s’il lui offrait une relique sacrée.
- C’est brillant, c’est grandiose ! Il y a tout : de la magie, du drame, de l’amour interdit, une scène où un duel oppose deux jumeaux maudits… Il leva un doigt pour appuyer son propos. Et ! Une apparition spectrale qui nécessite une mise en scène complexe mais terriblement audacieuse !
On ne mélange pas les chiffons et les serviettes
Message publié le 24/02/2025 à 19:35
Le visage d'Horace se détend étrangement, les yeux grands ouverts et la bouche en ovale, la mâchoire décrochée d'une surprise peu être un peu feinte, un peu surjoué. Il s'abaisse un peu, juste un peu, un index porté sur le nez qui lui tapote l'arête à la manière d'un homme qui garde bien trop de secret.
- Oh, Miss Howcraft, il se peut que vous soyez parmi les premières au courant, en fait, il confie soudain dans un chuchotement, agrémentant sa réplique d'un clin d'œil.
L'idée jetée par la superbe Aingeal n'avait après tout vu le jour que dans l'intimité des salles du personnel, la réunion prévue bientôt l'introduction d'une chose qui n'avait pour l'heure qu'un nom, et l'ombre d'un potentiel qu'Horace lui prêtait volontiers. Redressé, il reprend d'une voix plus forte.
- Vous aurez plus de détails en temps et en heure bien sûr, mais comme je vous l'ai dit, tenez vous au courant. Guettez l'affichage de votre salle commune, des fois que Monsieur Bowers passe par là dans les prochains jours, ou moi-même. Horace n'avait jamais montré le moindre scrupule à venir orner la pièce de ses propres représentations sur Pré-Au-Lard, ou de quelque activité dont il avait entendu parler aux alentours. Ce que je peux vous annoncer officiellement par contre, c'est la venue d'un bal de noël en décembre. Un bal de noël Amanda, imaginez. Vous aimez danser ?
Si ce n'était pas proposé, Horace comptait bien avancer à la réunion du club quelque cours de théâtre jumelé à des cours de danse en vue de préparer les élèves à participer au bal pour de bon. C'est-à-dire que les jeunes avaient la fâcheuse tendance à se regarder dans le blanc des yeux d'un bout à l'autre d'une pièce sans savoir vraiment que faire de leurs jambes ou de leurs bras, alors même qu'une musique battante leur hurlait de se répandre sur la piste. L'amusement le plus simple semblait d'une complexité sans précédent, pour ces nouvelles générations, à moins que ce ne fut l'âge qui l'aveugle quant au réalité de la sienne alors qu'il était encore adolescent. Il a souvenir pourtant d'interactions plus vives entre les maisons, entre deux spectacles, et même pendant.
Peut-être le WAC changerait tout ça.
- Bartholomew et moi devrions ouvrir le bal. Un vieux pari d'amis, il énonce avec malice en souriant, reprenant l'ensorcellement de ses chiffons. Les bombapoudres, il s'attriste un peu trop dramatiquement pour véritablement le penser. Furieuse invention que celle-ci, je suppose que les sorciers les ont inventés avaient quelque chose contre les sortilèges de ménage dans leur intégralité.
La poudre blanche sommairement gluante s'agrippait partout, et il arrivait qu'on en trouve encore des semaines après que l'une d'entre elles ait explosé. Aucun enchantement parmi les plus basiques n'en venait à bout, bien sûr, et il fallait toujours astiquer à la moldu pendant de longues minutes pour parvenir à décrasser ce dont elles avaient été la cible. Le travail ne dérangeait pas Horace outre mesure, qui voyait dans l'espièglerie de l'enfance - car les jeteurs de bombapoudres n'excédaient que rarement les treize ans en vérité -, un regain de vie dans le château. Quelque chose qui palliait agréablement aux grimaces bougonnes d'adolescents plus âgés, et aux fantômes hantant éternellement les murs de Poudlard.
Message publié le 17/02/2025 à 18:13
Les idées fusent, toutes plus enthousiasmantes les unes que les autres. Théâtre, voyage, cours de cuisine, de musique, concours de vol, rien moins pour faire fulgurer dans les pupilles du concierge l'éclat le plus solaire, posé tour à tour sur chacun de ses collègues. Le badge est récupéré, épinglé fièrement sur la poitrine, sa main tapotant l'objet comme pour illustrer la mise en route de toute cette merveilleuse initiative.
- Au-delà d'un plaisir, même, une fierté ! Il approuve en jetant une œillade sur la jeune Aingeal.
Il était certes vrai que l'annonce de l'annulation de la coupe avait jeté un froid sur l'ensemble des étudiants, mais il ne faisait aucun doute que les activités prévues entre ces murs suffiraient à embellir le quotidien de nombre d'entre eux. Sans doute était-ce même une bénédiction que de voir les sportifs mis au placard pour un temps, poussant la curiosité des élèves à se tourner vers quelque chose de nouveau qui pourrait, potentiellement, les saisir jusqu'au plus profond de leur cœur. À l'instar du théâtre pour lui-même, pierre angulaire d'une personnalité haute en couleur qu'il n'aurait sans doute jamais assumé autrement.
- Avons-nous fait le tour ? Quel dommage que nous soyons si peu. J'aurais pensé que ce bougon de Wickerson aurait été au moins intrigué par le projet. Vous savez quoi ? J'vais lui prendre un badge et essayer de le pousser au vice en personne, il annonce avec malice, piochant dans la coupole avant de glisser la broche dans son veston. Tu ne crois pas que tu pourrais convaincre Daryl, Bart ?
Inutile de compter sur Lysander Bramblethorn, probablement. L'homme n'avait de cesse de rappeler à tous combien il était satisfait de n'avoir affaire qu'à une poignée d'étudiants réellement motivé pour sa matière, n'ayant visiblement ni l'envie ni la patience de passer la moindre minute supplémentaire avec le reste de la population du château. De nouveau, Horace récupère une gourmandise qu'il s'engouffre bruyamment, et sans pudeur, ses doigts faisant glisser distraitement les miettes qui lui retombe sur le col.
- Lesgley, il articule malgré sa bouchée, un autre ? Il désigne le plateau, conscient qu'aucun poufsouffle ne dirait non à une telle proposition.
On ne mélange pas les chiffons et les serviettes
Message publié le 17/02/2025 à 17:47
L'attention reportée sur Miss Howcraft, Horace ne manque pas lui étirer un sourire large et chaleureux, encourageant. Il parait évident que la jeune sorcière est intimidée. Ils le sont pour beaucoup à cet âge, principalement dans la maison des jaunes et noirs - à l'omission de quelques têtes brûlées bien sûr. Loin d'être perturbé par l'évident bégaiement de l'élève, Horace délaisse son activité pour s'approcher, un éclat nouveau dans le regard.
- Je suis allé en Amérique !
Le voyage, mémorable, ne manquerait pas faire rêver. Approchant comme pour révéler un secret à la jeune Howcraft, le concierge poursuit d'un chuchotement :
- Par moyens moldus bien sûr, quoi de plus palpitant.
Redressé brutalement il poursuit, incluant Amanda dans son récit d'une main sur l'épaule tandis que l'autre dépeint devant eux des paysages imaginaires. :
- Avec Monsieur Beckett, nous avons traversé l'état d'un bout à l'autre en chevauchant une splendide Harley, sur la célèbre route soixante-six. Imagine ça. Des kilomètres d'un désert aride ; surmonté d'immenses roches en grès taillé par les vents ; ponctué de végétaux insolites, hostiles, qui se répandent même sous la sécheresse. Les villes ! Miss Howcraft, j'aime la France, et la Grande-Bretagne, mais rien n'est comparable à l'ambiance d'une ville américaine.
Bercé par les films que se plaisaient à regarder ses deux parents lorsqu'il était enfant, Horace a toujours eu ce désir de se rendre de l'autre côté de l'océan Atlantique pour visiter ces lieux qu'il ne voyait jamais que sur petit ou grand écran. Un rêve partagé par son comparse de toujours, et qui les avait vu errer comme deux bougres bien heureux tantôt entre de vastes baraques typiquement américaines de quelque zone urbaine reculée, tantôt entre les buildings démesurés de cité gigantesques frôlant l'absurde.
- Si un jour vous avez l'occasion de vous y rendre, n'hésitez pas une seule seconde. C'est l'aventure d'une vie ! Il termine avec une note de gaieté en tapotant doucement l'épaule de l'adolescente avant de la relâcher complètement. Bon, et comment se passe votre rentrée ? Le nouveau planning ? Vous savez qu'un club se met en place. Il faudra vous tenir au courant. Il annonce avec un clin d'œil.
Horace ne savait guère pour l'heure ce que le WAC pourrait leur réserver comme surprise, mais il avait déjà plus d'une vague idée de ce qu'il voulait voir y fleurir. Il n'avait d'ailleurs grande hâte de participer à la réunion du personnel organisé par la jeune Aisling à ce propos.
Message publié le 12/11/2024 à 18:02
Ça le rend tout chose, Horace, de voir que le délire qu'aura germé dans leurs deux crânes imbéciles va finalement prendre forme. Ça a toujours été, en réalité. L'un comme l'autre se complimentent parfaitement quand il s'agit de faire avancer une idée. Que ce soit lui ou Bart, il y en a toujours un pour prendre les choses en main, l'autre suivant sans même chercher à discuter. Une danse chorégraphiée avec la précision d'une horloge, qu'ils mènent depuis déjà cinquante années.
- J't'ai toujours dit. On est des éternels adolescents. C'est c'qui fait tout notre charme !
C'est même une promesse qu'ils se sont faites. Prendre des rides oui, mais c'est tout. Le cœur lui, doit rester celui d'un enfant toujours prêt à tout pour vivre de nouvelles aventures. Le silence de la bibliothèque les cerne à présent que les étudiants sont partis, mais cela ne semble guère les gêner outre mesure. Horace se perche d'ailleurs sur le bureau de son ami, empruntant l'ouvrage sur lequel il avait été penché avant leur petite séance de carioca. Il ne le zieute que d'un air distrait, ne tardant pas à redresser la tête vers le sorcier.
- Miss Aisling prévoit de fonder un club. T'as su ? Le WAC. La prononciation est semblable à un aboiement, qu'il joue bien sûr en faisant mine de mordre l'air à pleine dents. Wizard Adventure Club. Tu peux me dire pourquoi on a jamais pensé à faire ça nous hein ? Il a l'air outré, même s'il n'en est rien. L'expression est d'ailleurs aussitôt remplacée par une autre, rêveuse : peut-être que je vais pouvoir donner un second souffle à Molière, suffirait de trouver une demi-douzaine d'étudiants assez motivés à l'idée de monter sur scène et hop !
Molière avait représenté les plus beaux moments de son collège. C'est sur les planches qu'il avait mis un terme au b... bégayant Horace Milb... bourne, pour faire place à l'intrépide personnage qu'il jouait depuis lors. Le rôle s'était fondu peu à peu en lui pour qu'ils ne fassent plus qu'un.
- On va en être hein ? C'est même pas une question. Pas plus que le fait d'en être tous les deux. Depuis quand font-ils des choses séparément de toutes façons ? Apparemment il y aura une première réunion dans une semaine. J'trouve tout ça très excitant. Le sourire est large, l'éclat dans les pupilles pétillant. Adventure Club, Bart, adventure. J'ai déjà dix mille idées de ce qu'on pourrait y faire. Je n'imaginais pas Miss Aisling lancer ce genre d'initiative, mais il faut croire qu'on a jamais fini de se faire surprendre par les nouvelles générations !
Horace se détacha du bureau, finalement, reposant le bouquin là où il l'avait trouvé avant de balayer la pièce du regard.
- Bon, si t'as fini ici, j'propose qu'on aille à Pré-Au-Lard terminer la journée. C'est soirée quiz ce soir aux Trois-Balais. On peut pas manquer ça.
Message publié le 29/10/2024 à 19:55
Le visage éclairé, Horace passe les mains sur son propre col en réflexe miroir du geste produit par Bartholomew. Involontairement, il fait claquer ses talons puis ses mains alors qu'est sorti le gramophone, et il ne fait aucun doute que l'homme tout entier se prépare au spectacle. Le groupe d'élèves présents aussi, par ailleurs, puisqu'aucun ne s'est rapatrié dans la section d'études pour fuir l'inévitable, s'amusant plutôt de voir la paire de sorciers se placer au cœur de la bibliothèque. Le mobilier gênant est écarté de quelques coups de baguette magique, organisant une place sommaire suffisamment spacieuse pour organiser, déjà, une première répétition.
Le nœud papillon est brièvement remonté, les bras agités d'un mouvement que l'on pourrait presque qualifier d'échauffement, de même que les jambes qui murmurent déjà la promesse d'une chorégraphie peut-être déjà envisagée. Et un, deux, trois, et quatre. Le haut-parleur du gramophone beugle déjà les premières notes de cuivres prometteurs, laissant leurs deux silhouettes immobiles. Leurs regards se croisent, complice de toujours, avant que brusquement les corps ne se mettent en mouvement, en balancier. Une poignée d'élèves restent les regarder, hilare. D'autres sont victime d'un mouvement générale, et, poussés les uns par les autres, quelques timides se placent derrière Horace et Bartholomew pour tenter de les imiter.
Les hanches agitées provoques des rires, mais Horace se laisse simplement porter par la partition d'une musique qu'il aime tendrement, agripe soudainement les mains d'un Bartholomew au moins aussi sérieux que lui, pour les faire partir en diagonale à travers la pièce.
L'instant semble avoir glissé du fun au solennel en quelques instants seulement, mais bien sûr, bien sûr ils ne sont pas au point, et bien sûr les jambes se plantent brutalement de direction, et bien sûr Horace se marre mais ne se démonte en rien. Reparti de lui-même sur la musique, il se met à attraper des élèves au hasard pour leur montrer précisément les pas qu'il cherche à leur apprendre, tandis que de l'autre côté Bartholomew en fait de même. Chantonnant dans une barbe imaginaire, chacun des hommes semble globalement très pris par la situation, comme s'il s'était agit finalement d'un évènement des plus sérieux de leur existence, et de l'existence de chacun de ces étudiants. Étudiants qui se prennent par ailleurs tous au jeu, dans de grands éclats de rire.
- Bien sûr le jour J vous devrez tous porter un costume au moins aussi cool que le mien, Horace annonce, parfaitement sérieux, près de cinq minutes plus tard. Pas vrai Bart ? J'ai le look, coco, clin d'œil.
Message publié le 26/10/2024 à 15:05
Pour sûr qu'Horace serait de la partie. Comment pourrait-il en être autrement ? Voilà bien des années que Poudlard n'avait vu naître aucun club. En trente ans de conciergerie, il était peut-être même grandement surprenant qu'il n'en ait pas pris l'initiative, avec son comparse de toujours. L'idée ne lui avait pas même traversé l'esprit, à dire vrai, bêtement parce que si du temps de Poudlard il lui avait semblé naturel de se lancer dans des projets de cette envergure, il s'était attendu à son retour à ce que les élèves en fassent finalement de même à leur tour. Cela n'avait pas été le cas. Quant à instaurer un club de professeurs destiné lui-même à pousser ces chères têtes blondes à s'inscrire à plusieurs activités extra-scolaires, il ne pouvait que saluer la démarche.
Lorsque les jeunes oublient de penser, il est bon de savoir que le personnel de Poudlard est plus que prêt à penser pour eux. Du moins leur montrer le chemin dans le brouillard d'une existence dont ils commencent tout juste à percevoir l'horizon des possibles.
Pour l'occasion, Horace avait opté pour de la haute couture - une fois encore la tenue de droite, ni plus ni moins que du Lacarcelle - marque française plébiscité par les sorciers parisiens. Il ne serait pas venu les mains vides, s'il n'avait pas été informé par les elfes en cuisine que Bartholomew n'avait pas déjà fait une razzia dans leurs quartiers. Les grands esprits se rencontrent. C'est donc avec un très léger retard que le concierge débarque dans la salle de classe qui tient lieu de rendez-vous, un large sourire sur les lèvres, ses souliers claquant inexorablement contre la pierre. Bonjour, bonjour ! L'annonce, sitôt la porte ouverte, est précédée d'une inspiration profonde qui le voit profiter amplement des flagrances laissées par un petit déjeuner fraîchement apporté par son ami.
- Un lait sucré pour moi s'il te plait, il annonce de but en blanc en attrapant entre ses doigts un gâteau sec dans lequel il croque promptement.
Aussitôt nonchalamment installé sur une table, les jambes croisées l'une sur l'autre, il darde un œil gamin sur le reste de l'assistance, et particulièrement sur la jeune Aisling - à l'origine de l'idée merveilleuse de ce club.
- Le WAC, hein ? Moi j'aime bien. J'adore. Aingeal, laisse moi te dire que c'est vraiment gé-nial. D'entrée de jeu moi ça m'a rappelé Molière, tu t'souviens de Molière Bart hein ? C'était le club de théâtre que j'avais lancé quand j'étais élève ici. On pourrait faire du théâtre, c'est bien le théâtre.
Message publié le 22/10/2024 à 16:46
- Bart !
Excessivement excité, Horace déboule dans la bibliothèque avec la vigueur d'un adolescent, les cheveux érigés en tous sens, la peau tannée d'avoir passé son été sous le soleil, une tenue - celle de droite évidemment - que l'on ne saurait qualifier autrement que de parfaitement excentrique. Bien évidemment, pas âme qui vive entre les rayonnages, ni même sur les tables de travail : seulement trois jours sont passés, et il n'existe pas un seul monde où quelque étudiant que ce soit irait se terrer brusquement dans la biblio... Ah. Certes. Un groupement de Serdaigles. L'œil ne les attrape qu'au vol, car ce n'est pas le genre de vision qui viendra arrêter notre légendaire gus, au contraire.
- Salut les gosses, il balance simplement avec le sourire avant de s'en revenir au principal concerné. Bart, donc. Suivez un peu.
Les mains appuyées sur le bureau, la silhouette se penche vers le congénère - ils fêtent cette année leur cinquantième année d'amitié, ce n'est pas rien n'est-ce pas ?
- Bart, va y avoir un bal de noël. Non, fais pas cette tête là ! T'as promis, j'veux rien savoir. On va l'faire.
Pour sûr que ce bougre de Bartholomew sait pertinemment où il veut en venir, pour sûr qu'il est déjà probablement en train de réfléchir aux centaines de raisons pour lesquelles il voudrait esquiver une promesse datée d'il y a presque dix ans. Mais. Un Horace est une bestiole obstinée, et s'il s'est armé de patience pendant aussi longtemps, c'est pour mieux s'ancrer brutalement dans le sol au moment venu, et ne pas céder un seul pouce de terrain.
- C'est l'moment où jamais hein. R'garde, on est en septembre, on a trois mois pour s'mettre au point !
Un poing, d'ailleurs, s'abat légèrement sur la table, avec suffisamment de force probablement pour provoquer une ou deux ratures. Le sourire éclatant s'accompagne d'un redressement de sa personne, qui guette son ami avec une lueur fière dans l'œil, et la posture de celui qui vient de se voir combler son plus brillant rêve d'enfant. Il se met à s'agiter, comme habité d'une musique absolument inexistance, sous le regard interdit des gamins de Serdaigle, dont certains se mettent à pouffer.
- La la la, la la la, la la la. Un bal, de, no-ël !
L'occasion ? Il l'a oublié. N'a perduré que ce fait, improbable, qui n'a plus été vécu à Poudlard depuis belle lurette. Est-ce un choix qui vient passer la crème sur la blessure de quelques joueurs dégoûtés par la perspective d'une année sans l'ombre du moindre match ? Probable. À moins que la direction ne se sente d'humeur à la fête.
- Riez pas vous, y en a un seul qui sait danser ici ? J'vais vous donner des classes moi attention. Anton, savez danser la carioca ? Mh ? Non, bah non, pourtant vous devriez, c'est un essentiel mon p'tit gars. La, la, la.
Les hanches s'agitent dans une bibliothèque qui n'a plus grand chose de silencieux, avec les éclats de rire des deux filles de la table, et les remarques puérils du reste des garçons. Ses mains attrapent celles de Jeanne, et il l'entraine au milieu des rayonnages avant de la relâcher soudainement pour se tourner de nouveau vers Bartholomew.
- Bon, alors, oui hein ? Mains sur les hanches, il attend. Faudrait pas mettre la charrue avant les bœufs quoi.
On ne mélange pas les chiffons et les serviettes
Message publié le 22/10/2024 à 16:20
Le coup d'envoi a été donné. Une quarantaine de nouvelles têtes distribuées parmi les quatre maisons fondatrice en la bagatelle d'une heure de cérémonie de répartition, sous l'œil solennel de l'ensemble du corps professoral, mais aussi de ses membres moins éminents du personnel. Horace a déjà retenu la plupart des noms, nécessitera encore plusieurs semaines avant d'être certain du reste. Les visages juvéniles se sont encore émerveillés devant les splendeurs d'un château dont les moindres recoins ont, pour l'occasion été parfaitement astiqués. Du moins l'espère t-il. C'est-à-dire que commanditer une horde de balais demande autant de précision que de confiance, et il est déjà arrivé que plusieurs vieilles brosses ne se rebelles-nt, et décident de plutôt se lancer dans des duels au milieu des couloirs.
Tout ne peut pas être de son ressort.
Les premiers jours se distillent avec la mesure régulière des plannings de tout un chacun. Seule ombre au tableau, l'annonce de l'annulation de la coupe de Quidditch, qui aura vu la déception s'installer dans de nombreux regards. Horace a su faire preuve d'empathie envers les quelques joueurs qu'il a entendu se plaindre à ce sujet, sans se sentir grandement concerné. Ce sport-ci ne l'a jamais franchement intéressé. Ses pensées à lui sont à vrai dire encore pleinement tournées vers le dernier périple estival, qui les a vu lui et Bartholomew profiter d'un immense road trip à la moldu le long d'une célèbre route soixante-six. Sachez que chevaucher une Harley a quelque chose de bien plus palpitant que n'importe quel Comète aux brindilles usées à plusieurs mètres de hauteur.
- Amanda Howcraft.
La voix est chaleureuse, les lèvres étirées en un sourire franc qui fait briller ses yeux d'un éclat enfantin. La silhouette menue de la jeune Poufsouffle de troisième année vient d'être aperçue non loin de l'entrée de sa Salle Commune, tandis qu'il ensorcelle tout un banc de chiffons pour épousseter les tableaux du hall gigantesque. Peeves a cru bon, la veille, d'y faire éclater plusieurs bombapoudres volées à quelques étudiants trop distraits.
- Comment se sont passées vos vacances ? Bonnes j'espère. Vous avez pris des couleurs !
Peut-être était-ce vrai, peut-être ne l'était-ce pas. Toujours est-il que la rentrée lui semble donner un teint plus éclatant à bien des élèves, comme si retrouver la chaleur de Poudlard les ravissait d'une manière ou d'une autre. Qu'importe la longueur de certains cours, la rigueur de certains devoirs, l'endroit demeure un lieu bercé d'une magie ancienne. Une seconde maison. Un point de repère on-ne-peut-plus important dans l'existence parfois chaotique de beaucoup de ces adolescents. Horace doit admettre avoir une préférence, toujours, pour les élèves arborant le blason jaune et noir, si cher à sa propre enfance. Au-dessus de leur tête, des claquements secs dans l'air qui semblent résonner dans tous les étages au-dessus.
- Hey ! Pas de ça ici. Et voilà d'où vient l'expression on ne mélange pas les chiffons et les serviettes, il récite dans un français impeccable en agitant sa baguette magique histoire de séparer les agitateurs.