Homme
38 ans
Né-moldu
Britannique






Identité
-
- Diplômé•e
- Surnoms : --
- Nationalité : Britannique
Capacités & Statuts



Groupes



Message publié le 05/07/2025 à 22:07
Daryl sourit à Basil lorsqu'il refusa de s'ouvrir davantage à lui, bien conscient qu'il venait déjà de faire un grand pas en avant et qu'il n'était pas nécessaire de le brusquer outre mesure. Le petit avait fait honneur au courage de sa maison en venant le voir pour lui parler d'une situation aussi compliquée, et il lui était reconnaissant de la confiance qu'il plaçait en lui. A présent, c'était à lui de faire en sorte que cet acte de bravoure soit récompensé en faisant de sa vie au château une existence plus paisible et encline à son bien-être.
- Merci à toi d'être venu me voir, lui répondit-il avec sincérité et bienveillance.
Il l'observa quitter son bureau, et dès que la porte fut refermée, il se laissa aller contre le dossier de son siège en poussant un profond soupir. Les gamins qui se rendaient coupables de ce harcèlement allaient vite comprendre que ce n'était pas toléré à Poudlard. Aussitôt, il s'empara d'une plume, et d'un parchemin, afin de rédiger une note à l'intention de tous ses collègues, expliquant la situation dans laquelle se trouvait Basil, en leur notifiant bien de ne pas hésiter à le surveiller d'un peu plus près afin de prendre ses harceleurs la main dans le sac.
Il serait bien plus facile de s'occuper de tout cela en mettant le reste de l'équipe pédagogique au courant, et il dupliqua d'un coup de baguette le mot afin d'en faire parvenir une copie à chacun de ses collègues, qu'ils soient professeurs, ou simples adultes travaillant au château : ils formaient une équipe, et se devaient d'agir dans une telle situation.
Satisfait de sa note, il donna l'ordre à un Elfe de Maison du château de la remettre en main propre à chacun, avant de se remettre derrière ses chaudrons.
Message publié le 27/04/2025 à 19:42
Ainsi donc, les harceleurs de Basil Banks se montraient suffisamment intelligents pour agir de façon insidieuse, prouvant ainsi qu'ils avaient pleinement conscience du côté répréhensible de leurs actes. Cela mettait Daryl un peu plus en colère encore. Il nota mentalement la description physique qu'il faisait, d'un autre élève de sa maison en plus de cela. Il passa en revue plusieurs garçons qu'il connaissait bien maintenant, et un nom lui vint presque immédiatement à l'esprit. Et comme par hasard, il s'agissait là d'un trio. Tout collait parfaitement. Ces garçons ne perdaient rien pour attendre.
- Je vois, dit-il sobrement, comme pour ravaler cette colère qui montait en lui et qui n'était aucune dirigée vers Basil.
Il tapota un instant le bois de son bureau, réfléchissant au meilleur moyen de régler cette situation sans risquer de mettre le garçon dans une situation plus délicate encore. Il savait que les auteurs de ces actes ne seraient pas renvoyés définitivement, et lors de leur retour à Poudlard les choses pourraient dégénérer. Il doutait d'ailleurs de l'utilité d'une exclusion dans ce genre de cas. Non, c'était de l'éducation qui manquait à ces gamins, et un rappel que chaque acte menait à des conséquences.
- Personne n'est jamais puni pour rien, rassure-toi.
Les erreurs pouvaient advenir, évidemment, mais elles étaient rares. A Poudlard, la majorité du personnel éducatif essayait de faire les choses correctement. Cependant, le harcèlement scolaire n'était pas un sujet que l'on pouvait prendre à la légère. Et il n'y avait qu'une façon de régler les choses sans mettre la victime dans l'embarras : prendre les auteurs sur le fait. C'était bien là ce que Daryl avait l'intention de faire, et le pauvre petit Basil Banks risquait de régulièrement voir son directeur de maison dans son champ de vision tant qu'il n'aurait pas mis la main sur ceux qui faisaient de sa vie un enfer.
- Et ça ne te retombera pas dessus. Tu as vraiment bien fait de venir m'en parler, Basil, je m'occupe de tout ça, ne t'inquiète pas. Et si jamais ça ne s'arrête pas, tu reviens me voir, d'accord ? On trouvera une autre solution ensemble.
Mais la première, il la mettra en place tout seul. Laisser un gamin vivre chaque jour dans ces conditions lui retournait l'estomac aussi sûrement qu'une potion de puanteur parfaitement exécutée.
- Tu as autre chose dont tu voudrais me parler ? D'autres problèmes, ou au contraire quelques fiertés à partager, après tout, ça ne fait pas de mal non plus, ajouta-t-il avec un léger sourire pour paraître plus engageant malgré cette colère qu'il continuait de ressentir au plus profond de lui.
Message publié le 27/04/2025 à 15:48
Daryl garda le silence face aux arguments d'Aldebert. Il écoutait son collègue avec la plus grande des attentions, et ses mots résonnaient dans son esprit, encore et encore, pour s'y frayer une petite place. C'est expérimental, aucune garantie, mais aucun danger. Difficile de savoir à quoi s'accrocher réellement. Et si le maître des potions n'avait rien contre le fait d'essayer de nouvelles choses lorsqu'il n'y avait que peu d'enjeux, là, il devait bien admettre que c'était une décision autrement plus difficile à prendre. Mais après tout, si cela n'avait montré jusqu'ici aucun effets secondaires dangereux, il pouvait peut-être faire un test. Commencer doucement, comme l'a dit Aldebert, afin de voir par lui-même ce qu'il en était. Ce que ça le ferait ressentir.
Il tourna de nouveau la pierre entre ses doigts, comme si la manipuler lui ferait prendre davantage conscience du pouvoir qu'elle avait, et des bénéfices qu'il pourrait en tirer si vraiment elle ne pouvait apporter que du bon. Un ajustement, il pouvait difficilement cracher dessus. Sa malédiction, il avait bien du mal à l'accepter, notamment à cause de tout ce qu'elle pouvait engendrer s'il ne faisait pas attention à tout ce qu'il faisait en permanence. Alors s'il y avait un moyen de s'octroyer un peu plus de liberté, il pouvait bien se laisser tenter. Au bout de longues secondes, il finit par passer la pierre autour de son cou, pour la cacher sous sa chemise. Et il ne ressentit strictement rien d'immédiat. Cela était sans doute bon signe : il se méfiait bien plus des changements radicaux.
- Un ajustement... Je te ferai des rapports détaillés selon chaque phase lunaire, tu vas vite regretter d'avoir pensé à moi, lâcha-t-il finalement avec un demi-sourire reconnaissant.
Et aussitôt ces mots prononcés qu'un chaudron baveux se mit à glisser dans la salle depuis la sortie des cuisines, sous les yeux effarés de tous les clients, les siens compris. Il hocha légèrement la tête, sans quitter l'étrange scène des yeux, essayant de comprendre ce qu'il pouvait bien y avoir dans ce fichu chaudron pour qu'il en vienne à ressembler à ça.
- Ouais. Ouais j'le vois. Et ouais, j'vais prendre un deuxième verre aussi. A défaut de becter là.
L'idée lui avait traversé l'esprit en entrant dans l'auberge. Elle venait de le quitter en même temps que le chaudron retournait en cuisine avec sa traînée répugnante. Daryl ne put s'empêcher d'agiter sa baguette pour faire disparaître toute trace suspecte du sol, préférant amplement se concentrer sur son verre plutôt que sur le risque qu'il pouvait y avoir à marcher sur une telle substance.
- Je peux te proposer quelques potions d'aiguise-méninges pour ton fils. Pour un ajustement en retour, finit-il par lâcher avec un léger rire. Il était cependant évident qu'aucune potion ne pourrait rendre le gamin intelligent.
Message publié le 17/03/2025 à 17:00
Tandis que la guérisseuse lui dévoilait son plus grand secret, la réaction de Daryl ne se fit pas attendre. Ses sourcils se froncèrent, ses yeux se plissèrent, et sa bouche forma un "hou" des plus douloureux comme s'il venait là d'obtenir l'information la plus compromettante de tous les temps. Il articula alors silencieusement "le jus de citrouille", comme pour s'assurer de la véracité de ce terrible secret avant de faire mine de sceller ses lèvres à clé tout en rangeant celle-ci précieusement dans sa poche, preuve s'il en fallait que son secret était en sécurité avec lui.
Evidemment, jamais il ne se serait attendu à ce qu'elle révèle quelque chose de réellement compromettant à son sujet, mais simplement pouvoir échanger à propos d'autre chose que sa fichue lycanthropie lui faisait du bien. Et il apprenait tout de même qu'elle préférait se sentir unique et avoir un rapport privilégié avec ses patients plutôt que de n'être qu'un numéro dans un hôpital surchargé. Alors, tandis qu'elle annonçait que certaines cicatrices ne se refermaient jamais, Daryl haussa les épaules, fataliste.
- Et certains pensent oublier les leurs en s'occupant de celles des autres. Quelle cruelle ironie, n'est-ce pas ? demanda-t-il, soudainement aussi sérieux que son interlocutrice.
Il n'était pas dupe. Personne ne décidait de dédier sa vie aux autres pour rien. Il avait suffisamment d'expérience dans le domaine pour le savoir. Il finit par lui adresser un nouveau sourire, avant de lui tendre la main afin de la serrer.
- Nous nous verrons donc le mois prochain, Adaline.
Son ton était doux, dénué de toute ironie, contrairement à la majorité de leur échange. Le répondant de la jeune femme à son égard avait quelque chose qu'il trouvait plutôt plaisant, et il ne doutait pas qu'il aurait pu tomber sur bien pire guérisseuse pour s'occuper de son dossier professionnel. Cependant, si elle semblait désireuse de faire son métier, lui n'oubliait pas celui qui avait été le sien durant des années, et avait bien l'intention de savoir ce qui l'avait poussé à entrer dans cette voie.
Message publié le 17/03/2025 à 16:18
Patient, Daryl attendit que le gamin se décida à parler. Il savait d'expérience que les pousser à en dire trop risquait simplement de les pousser à ne pas en dire suffisamment, et il préférait que Basil finisse de lui dire tout ce qu'il désirait avant de prendre lui-même la parole. Il prit d'ailleurs sur lui de garder un air totalement impassible afin de ne pas l'influencer inconsciemment. Pourtant, à l'intérieur, il sentait une colère froide monter. Un gamin de sa maison se faisait harceler depuis Merlin seul savait combien de temps, et il était au courant seulement maintenant. Il planta son regard dans celui de son élève, visiblement on ne peut plus sérieux.
- Tu fais la bonne chose en m'en parlant, Basil, commença-t-il lentement, pleinement conscient que cela devait demander un courage extrême de la part du gamin pour venir se plaindre à un adulte. Et pour une situation aussi sérieuse que celle-ci, le prénom et le tutoiement venaient d'eux-mêmes. Cependant, tu ne peux pas me dire cela et n'attendre rien de moi.
Il était hors de question que Brooks resta les bras croisés alors même que des harceleurs arpentaient les couloirs de Poudlard dans la plus grande des impunités. Il avait toujours été particulièrement à cheval sur la justice, et bien qu'il détestait revêtir son ancien rôle d'agent de police face à des adolescents, il savait qu'il n'en avait parfois pas le choix.
- S'en prennent-ils à toi uniquement verbalement ou aussi physiquement et magiquement ? demanda-t-il, bien décidé à aller au fond de cette histoire. Il était désormais évident que Basil Banks ne sortirait pas du bureau de Daryl avant d'avoir donné tout ce qu'il pouvait concernant ses bourreaux.
Il trouvait tout de même ça étonnant de la part de Basil d'oser ainsi en parler. Le garçon était du genre plutôt renfermé. Evidemment, Daryl appréciait pleinement cette initiative, il en était simplement surpris. Se penchant légèrement en avant, les coudes appuyés sur son bureau, Brooks posa alors la question qui lui brûlait les lèvres. La plus importante de toutes pour faire cesser tout cela, finalement.
- Tu vas devoir me donner des noms. Je sais que ce n'est pas facile, mais j'ai besoin de savoir. Pour qu'ils ne recommencent pas envers toi, mais aussi envers d'autres, expliqua-t-il patiemment.
Parce qu'il savait que les harceleurs se lassaient souvent de s'en prendre encore et toujours à la même personne. Si Basil était une cible, il devait y en avoir d'autres. Qui n'avaient pas la force de venir en parler.
Message publié le 07/03/2025 à 20:31
Par chance, la jeune femme n'avait pas l'air rancunière. Cela n'empêchait pas Daryl de se flageller mentalement à l'idée qu'il pouvait se montrer aussi désagréable envers quelqu'un qui ne faisait rien de plus qu'exercer son métier. Il fallait croire que tout cela le touchait bien plus qu'il ne voulait bien l'admettre. Et qu'il n'était pas si doué que ça pour le cacher. Il haussa cependant un sourcil lorsqu'elle affirma l'avoir bien cerné.
- Ah oui ? Dans ce cas je crains de n'avoir d'autre choix que de vous demander de me révéler un de vos plus grands secrets, Adaline. Pour que nous soyons quittes, voyez-vous... annonça-t-il avec un sourire fugace.
Il était visiblement bien plus à l'aise lorsqu'il s'agissait de parler d'autre chose que de lui-même, et de ce qui pouvait peser sur sa vie au quotidien. Si certains pouvaient voir là une sorte de déni, lui n'y voyait qu'une déformation professionnelle due à son travail précédent.
- Alors, quel lourd secret cachez-vous en venant vous enterrer à Poudlard plutôt que de briller à Sainte-Mangouste comme la majorité de vos pairs ?
Il semblait la scruter pour la première fois, d'un air à la fois sérieux et amusé, bien que l'amusement resta clairement voilé derrière le masque de l'enquêteur chevronné qui était, visiblement, bien plus facile à adopter que celui du professeur conciliant.
- Vous me devez bien cela. Pour me prouver que je ne suis pas seul, ajouta-t-il avec une lueur malicieuse dans le regard.
Message publié le 07/03/2025 à 19:26
Daryl se garda bien de préciser à son collègue qu'il y avait au moins trois autres personnes en plus de Harrison et lui-même qui étaient au courant pour sa lycanthropie. Après tout, il préférait largement qu'il ne leur vienne pas à l'idée d'en parler entre eux, au risque d'agrandir encore un peu plus ce cercle de moins en moins restreint. Dans une école comme Poudlard, les secrets avaient tendance à ne pas se garder bien longtemps, et il considérait déjà le fait d'être parvenu jusqu'ici sans recevoir la moindre pétition de parents d'élèves effrayés et mécontents comme un petit miracle.
Evidemment, Aldebert ne lui faisait pas part de ses soupçons pour rien. L'intérêt de Daryl se trouva brusquement éveillé, tandis qu'il écoutait avec une attention toute particulière la moindre de ses paroles. Le pendentif à peine poussé vers lui qu'il s'en saisit, pour le tourner et le retourner entre ses doigts, comme s'il pouvait en déceler tous les secrets uniquement comme ça. Il fronça les sourcils légèrement, aux explications de l'astronome. Tout cela paraissait tout simplement trop beau pour être vrai.
- Et t'es sûr que ce truc ne risque pas de tout déséquilibrer à la moindre éclipse lunaire ? demanda-t-il, suspicieux.
Il avait trouvé un certain équilibre avec sa malédiction. Ou plutôt une routine de laquelle il n'avait d'autre choix que de s'accommoder. C'était loin d'être parfait, et il détestait toujours ce pan de sa vie - qui prenait énormément de place - mais il devait reconnaître que, jusqu'ici, ça fonctionnait pas trop mal. Sa plus grande peur était de devenir un véritable danger pour la société, comme celui qui l'avait transformé.
- Merci d'avoir pensé à moi. Mais tout est tellement précaire... C'est comme si le moindre gain de sable pouvait tout foutre en l'air. Et je crois que je me suis attaché à cet étrange métier qui consiste à essayer de remplir les têtes vides des adolescents, soupira-t-il théâtralement.
Il ne parvenait cependant pas à s'empêcher de tourner et retourner l'étrange pierre entre ses mains.
- Aucune idée des effets secondaires que ça peut avoir ?
Message publié le 07/03/2025 à 16:41
Dans moins d'une semaine, la pleine lune serait à son apogée. Daryl n'avait guère besoin du moindre calendrier lunaire pour le savoir : la fatigue commençait à se faire sentir, bien qu'il parvint sans peine à garder les apparences. Et elles étaient importantes lorsque l'on travaillait au quotidien avec des adolescents. Ces derniers avaient un don pour tester les limites des adultes, encore et encore, et Daryl mettait un point d'honneur à ce que les siennes ne soient jamais dépassées. En ce mercredi, il n'avait cours qu'avec les septième année, en deuxième partie de matinée, ce qui lui laissait les premières heures du jours de tranquillité.
Il en profitait pour refaire son stock de Tue-Loup et de philtres revigorants. Les chaudrons reposaient tranquillement alors même que quelques coups se firent entendre à la porte de son bureau. Par habitude, il recouvrit lesdits chaudrons afin d'en cacher le contenu, avant d'aller ouvrir la porte. Il n'avait pas de rendez-vous, et il était bien rare que les élèves viennent à une heure aussi matinale pour lui parler de leurs petits problèmes. Aussi, la présence de Basil Banks, troisième année de sa maison, lui fit hausser un sourcil.
- Monsieur Banks, je n'vous attendais pas. Entrez donc, l'invita-t-il d'un geste de la main tout en s'effaçant de l'encadrement de la porte.
Le bureau du professeur n'avait rien de bien extravagant, encore moins de superflu. On savait dès l'entrée qu'il s'agissait là de l'antre du maître des potions de Poudlard. Les étagères étaient remplies de fioles et d'ingrédients en tous genres, tandis que de nombreux instruments nécessaires à la concoction de potion s'étalaient sur les différents plans de travail. Quelques recettes et notes importantes figuraient sur des parchemins en évidence. Enfin, plusieurs chaudrons aux couvercles fermés se trouvaient dans la pièce, certains sur le feu, d'autres en attente de préparation.
L'espace était parfaitement aménagé, et au centre de tout cela trônait le bureau de Daryl. D'un coup de baguette, il fit apparaître une chaise pour son élève, lui désignant le siège d'un signe de tête avant de couper le feu sous ses chaudrons - il préférait mettre en pause ses préparation afin d'être pleinement attentif à ce que venait faire Basil Banks dans son bureau.
- Et bien, je vous écoute, Monsieur Banks, que me vaut le plaisir de votre visite ? demanda-t-il poliment.
Message publié le 19/02/2025 à 17:17
Qu'est-ce qu'il croyait, voilà une bonne question à laquelle il était incapable de répondre. C'était bien plus que de l'empathie qu'il fallait pour se mettre à la place d'Aldebert étant donné l'étendue de la situation dans laquelle il se retrouvait. Découvrir une paternité avec quinze ans de retard était une chose, découvrir que le fruit de ladite paternité n'était nul autre que Balthazar Grimfire en était définitivement une autre, et ne pouvait que laisser place à de l'improvisation.
- C'est sûrement la meilleure solution avec n'importe quel adolescent, finit-il par convenir.
Lui-même laissait énormément de place à l'improvisation durant ses cours, bien conscient qu'à partir de la quatrième année les étudiants avaient tendance à tout faire sauf suivre le fil conducteur qu'il essayait de mettre en place. Et les braquer s'avérait non seulement être une perte de temps considérable, mais surtout totalement contre-productif. Il leva alors son verre en miroir à celui de son collègue pour trinquer avant de s'octroyer une gorgée bien méritée. Le rhum brûle légèrement son oesophage, et il claqua sa langue sur son palais, plus que satisfait du goût de celui-ci.
Ceci dit, le petit sourire qu'il affichait disparut bien vite tandis qu'Aldebert lui annonçait dans le plus grand des calmes qu'il savait pour sa malédiction. Une fois n'était pas coutume, cela laissa Daryl sans voix, à fixer son interlocuteur un peu bêtement avant de reprendre un tant soit peu contenance. Il se racla la gorge et avala une nouvelle gorgée de rhum comme pour gagner un peu de temps.
- Je pensais être discret... Il faut croire que rien ne t'échappe du haut de ta tour, se moqua-t-il avec une pointe d'amertume.
Il n'aimait pas l'idée que sa condition se sache. Il n'avait pourtant rien à se reprocher, et il mettait tout en oeuvre pour ne représenter aucun danger. Pourtant, l'histoire prouvait bien que les siens n'avaient jamais eu très bonne presse, et l'incident qui avait fait de lui un homme maudit n'avait clairement pas arrangé les choses de ce côté-là.
- Je pense que ça reste tout de même moins pire que de découvrir une paternité cachée à la mort de la mère du gamin. 'Fin, tu me diras, d'un côté comme de l'autre c'est une condamnation à perpet', ironisa-t-il sans le moindre sourire.
Il se retint d'ajouter que Grimfire était quand même plus con que la plupart des ados. Aldebert n'avait pas franchement besoin d'entendre ça. Et, quelque part dans son déni, il devait bien le savoir.
Message publié le 14/02/2025 à 19:52
La proposition d'Aldebert avait fortement séduit Brooks. La pleine lune prendrait place trois jours plus tard, et s'il se sentait particulièrement épuisé, il savait surtout que c'était la dernière soirée dont il pourrait profiter pleinement d'ici là. Et puis, le professeur d'astronomie n'était pas le plus désagréable de ses collègues. Il devait même avouer lui trouver un côté fantasque parfaitement amusant qui se prêtait à son propre humour trop souvent corrosif. Et bien que le trajet jusqu'aux Trois Balais ne se fit qu'en échangeant les dernières perles des élèves, comme le veut la coutume de toute sortie entre collègues professeurs, dès lors les portes de l'auberge passées, les étudiants ne feraient plus irruption une seule fois dans leur soirée.
Saluant chaleureusement la tenancière de l'endroit, il se jucha bientôt sur un tabouret, non sans se débarrasser de son manteau auparavant.
- Un double directement, il faudra au moins ça pour se réchauffer, lâcha-t-il en frottant ses mains glacées l'une contre l'autre.
Sur le comptoir, les verres ne tardèrent pas à être remplis, leur permettant ainsi de trinquer joyeusement pour s'octroyer quelques gorgées d'un apéritif bien mérité après leur longue semaine de travail. Si les conversations étaient habituellement bien anodines, puisque noyées dans tout un groupe d'enseignants, en cette soirée en tête-à-tête, Daryl s'autorisa un petit écart. Parler d'un étudiant, certes, mais plutôt de la vie personnelle de son collègue qui s'était trouvée sacrément chamboulée depuis septembre.
- J'ai pas eu l'occasion de te féliciter pour ta paternité. T'as pas écopé du plus futé, mais c'est pas un mauvais bougre, ton rej'ton. Tu t'en sors ? demanda-il sur le ton de la conversation.
Il fallait dire que le pauvre Grimfire n'avait pas la meilleure réputation qui soit auprès du corps professoral. Il fallait pourtant lui reconnaître une certaine constance dans la connerie, et une bonne volonté évidente dès lors qu'on ne lui demandait pas de sortir sa baguette. Et Brooks appréciait le culot du gamin qui n'hésitait pas une seule seconde à sortir des conneries plus grosses que lui pour se sortir des situations lunaires dans lesquelles il se collait.
Message publié le 14/02/2025 à 19:25
Tiens donc, voilà qu'ils passaient la limite de s'appeler par leurs prénoms. La pensée traversa l'esprit de Daryl, et aussitôt il la regretta. Il refusait de s'en prendre à cette femme qui ne faisait que son métier, uniquement parce qu'il était incapable d'accepter ce qu'il était devenu. Il n'allait pas se transformer en l'un de ces quarantenaires aigris et en colère après le monde qu'il méprisait farouchement. Et il devint bientôt clair qu'il n'allait pas se défaire de cette guérisseuse aussi facilement que de ceux qui avaient voulu le suivre avant elle. Quelle étrange situation que de se trouver face à quelqu'un d'aussi têtu que lui. Cela forçait le respect.
Mais ça ne suffirait pas à s'épancher sur toutes les déconvenues personnelles qu'apportaient sa malédiction, puisqu'il trouvait cela très personnel, trop personnel pour être exposé à la première guérisseuse qui passait. Encore une fois, il décida de s'en tenir aux faits concrets et vérifiables.
- Je suis légèrement affaibli environ une semaine avant, mais ça reste supportable. Trois jours avant, je commence à me sentir vraiment épuisé. Et le jour même de la pleine lune, je me contente bien souvent de dormir. Tout comme le lendemain. Et je suis fatigué pendant quelques jours, avant de ne sentir qu'une gêne. Je prends régulièrement des philtres revigorants durant ces périodes, lista-t-il avec une précision exemplaire qui n'était pas sans rappeler celle nécessaire dans l'art de concocter des potions.
Quant à l'endroit où il comptait se transformer en vivant au château... Le directeur lui avait proposé d'aménager une pièce incartable au plus profond des cachots, le tout couplé à un sortilège de Fidelitas pour pallier à toute éventuelle curiosité estudiantine trop poussée, mais Daryl avait décliné la proposition. Il était pour lui inconcevable de se transformer dans le château, quelles que soient les précautions prises pour cela.
- Je rentrerai chez moi les jours de pleine lune, annonça-t-il finalement d'un ton las.
C'était de toute manière là-bas qu'il pouvait le mieux récupérer de sa transformation. Poudlard serait bien trop bruyant pour lui un lendemain de pleine lune pour qu'il puisse le supporter.
- Je raterai ainsi deux jours de cours par mois. Lorsqu'ils ne tomberont pas un week-end, ils serviront de jours d'évaluation. Messieurs Milbourne et Beckett ont gentiment accepté de surveiller mes classes lors desdits jours, reprit-il avec un peu plus d'entrain. Cela répond-il à toutes vos questions ? Ou peut-être vous faut-il me mesurer et me peser afin de... il s'arrêta de lui-même, conscient qu'il faisait exactement ce qu'il s'était promis de ne pas faire.
Il se pinça un instant l'arête du nez, les yeux fermés, avant de soupirer.
- Veuillez me pardonner, Adaline. Je vous assure que je vous suis très reconnaissant de tout ce que vous faites pour que je puisse exercer ici.
Message publié le 13/02/2025 à 11:56
Risquer sa santé ou celle des autres... Lui dire ça alors même qu'il s'était retrouvé maudit dans l'exercice de ses fonctions afin d'assurer la sécurité de ses concitoyens avait un drôle de goût amer bien difficile à digérer. Il avait passé sa vie à protéger ceux qui en avaient besoin. Sa carrière au sein de la Brigade et des tireurs d'élite le prouvait parfaitement. A présent, il ne représentait plus qu'une faiblesse pour ses anciens collègues, et, parfaitement conscient de cet état de fait, il avait démissionné de lui-même, incapable de mettre en danger ceux avec qui il avait si souvent risqué sa vie. Et jusqu'alors, personne ne s'était inquiété de savoir s'il était une menace pour qui que ce soit.
Le sourire qu'il affichait était sans joie. Il avait passé plus de temps à lutter contre sa santé mentale que contre sa santé physique au cours des dernières années, et ce rendez-vous ne faisait que lui renvoyer à la figure un état de fait qu'il connaissait : il était bien difficile pour lui d'accepter sa condition de lycanthrope et tout ce qu'elle impliquait.
- Je suis ici pour pouvoir exercer mon métier, et pour aucune autre raison. Et si cela peut vous rassurer, je n'ai nullement l'intention de mettre en danger qui que ce soit, Miss McBride, annonça-t-il avec calme.
Il prit une profonde inspiration, en fermant les yeux une petite seconde, comme pour remettre en place ses idées. Il valait mieux mettre fin à tout ça au plus vite.
- Je prends évidemment la potion Tue-Loup. Je la fabrique moi-même chaque mois, et elle est parfaitement efficace, je reste en contrôle durant la transformation.
Des faits. Il fallait s'en tenir aux faits. Quelle importance, que ladite transformation était la source d'une telle douleur qu'il en venait à craindre réellement la pleine lune chaque mois. Quelle importance, que plusieurs jours avant, et après ladite transformation, il n'était plus l'ombre que lui-même, une véritable loque aux yeux cernés et au visage creusé, digne de la plus belle représentation d'un junkie en recherche de sa dose. Quelle importance, que, malgré tout cela, il avait été incapable de sauver Lana Jenkins. Il était maudit. Pour rien.
- Autre chose ?
Message publié le 08/02/2025 à 22:07
Daryl n'était pas franchement ravi de devoir faire son suivi directement sur son lieu de travail. C'était cependant une condition sine qua non pour qu'il puisse exercer son nouveau métier, et il avait fini par accepter, non sans quelques bougonnements pour la forme. Il connaissait tout de sa condition lycanthrope. Absolument tout. Et il estimait que personne d'autre que lui-même ne pouvait la prendre en charge. Il était cependant suffisamment intelligent pour ne pas reporter la faute sur la pauvre guérisseuse qui héritait de son dossier : elle n'y était pour rien.
Alors s'il n'était pas d'une très bonne humeur en se pointant à l'infirmerie du château, il n'en resta pas moins poli et tendit sa main à la jeune femme qui ouvrit la porte avant même qu'il n'ait eu le loisir de vouloir le faire lui-même.
- Bonjour, Miss McBride. Daryl Brooks. Je vous dirai bien que c'est un plaisir, mais je n'ai guère pour habitude de mentir, annonça-t-il immédiatement, tout de même conscient que tout ceci serait difficile d'un côté comme de l'autre.
Il entra dans l'infirmerie sans le moindre sourire, simplement résigné à suivre tout le processus nécessaire afin d'être autorisé à enseigner à Poudlard sans que personne ne vienne lui prendre la tête tous les quatre matins à cause de son petit problème de poils.
- Ne perdons pas de temps, nous avons sans aucun doute mieux à faire l'un comme l'autre. Que devez-vous savoir pour votre dossier ? demanda-t-il de but en blanc, du ton de celui qui veut en finir au plus vite.
Visiblement, sa volonté de ne pas s'en prendre à cette pauvre guérisseuse qui n'avait rien demandé à personne avait fondu comme neige au soleil. Il fallait croire qu'il n'acceptait pas si bien que ça sa condition, et encore moins qu'on lui renvoie sans cesse. Il prit tout de même sur lui un instant, afin de mettre les choses au clair.
- Ne le prenez pas personnellement, Miss McBride, je ne doute pas un seul instant de vos compétences, simplement de l'utilité de tout ce cirque, dont je sais que vous n'êtes pas à l'origine.
Message publié le 07/02/2025 à 18:00
Daryl ne put que ressentir la culpabilité qui rongeait la plus âgée des soeurs Carter, et il s'en voulait d'être à l'origine d'une telle prise de conscience. Il n'avait cependant pas d'autre choix que de la mettre pleinement face à ses responsabilités s'il voulait que Charlie puisse s'en sortir. Un léger sourire amusé prit place sur les lèvres du professeur à la mention du lapsus de la troisième année.
- C'est quelque chose qui arrive régulièrement. Même chez les élèves plus âgés, figurez-vous, indiqua-t-il avec un air malicieux, qu'il perdit cependant bien vite pour retrouver son sérieux. Si tous mes élèves se comportaient comme Charlie, mon travail serait absolument merveilleux.
Et c'était là une affirmation très vraie. La petite Carter était appliquée, curieuse, toujours enthousiaste. Elle pouvait se montrer un peu trop bavarde, mais Brooks n'était pas du genre à exiger un silence complet durant sa classe. Tant que les règles de sécurité étaient appliquées, les élèves pouvaient se sentir libres de s'exprimer. Et Alison prenait peut-être cette liberté comme un peu trop acquise, comme la grande majorité des étudiants de cinquième année. Et il n'y avait là rien à signaler si ce n'était le passage de l'adolescence, véritable plaie pour n'importe quel adulte ayant à côtoyer les énergumènes qui y pataugeaient.
- Vous êtes en train de me dire que votre soeur de quinze ans est en pleine rébellion ? Quelle surprise ! se moqua-t-il tout en gardant un sérieux exemplaire. Conscient, cependant, qu'elle attendait probablement une véritable réponse de sa part, il reprit. Rien à signaler d'anormal du côté d'Alison, non.
Il se leva, ayant dit tout ce qu'il avait à dire à la soeur aînée des Carter, prêt à mettre fin à ce rendez-vous. Lorsqu'il tendit la main à Freya pour la serrer, cependant, il la retint un instant dans la sienne.
- Ne vous flagellez pas trop en ce qui concerne Charlie. Vous faites déjà bien plus que ce que vous ne devriez. Si vous avez besoin d'aide, n'hésitez pas à me contacter. Je ne peux pas vous promettre quoi que ce soit, mais j'ai vu défiler suffisamment de gamins ici pour avoir quelques bons réflexes qu'il pourrait vous manquer.
Il haussa un sourcil, comme pour appuyer ses propos et que la jeune femme ne les prenne pas pour des paroles en l'air, avant de la relâcher et de la raccompagner vers la porte. Avant d'ouvrir celle-ci, il ajouta :
- Merci de vous être déplacée, Miss Carter.
Message publié le 28/01/2025 à 18:54
Le clin d'oeil en parlant de capotes n'était sûrement pas obligatoire, mais manqua de peu de tirer un rire à Daryl qui se contenta d'un sourire à la fois amusé et dépité tout en hochant la tête pour indiquer qu'il avait la bonne réponse. Comme quoi, il suffisait d'emmener Jimmy Stone sur des terrains qui l'intéressaient un tant soit peu pour obtenir quelque chose de lui, bien que ça restait infime. En voyant le garçon s'appliquer - sans doute un peu trop - pour coller l'étiquette, Daryl approuva d'un signe de tête.
- J'vois. C'est bien, Jimmy.
Et effectivement, c'était bien. Vraiment bien. L'adolescent ne s'était jamais montré aussi investi dans le moindre cours de potions, et si Daryl avait su qu'il suffisait de lui filer un tétard à chaque fois qu'il se comportait comme un élève correct, il l'aurait fait depuis longtemps. Quelques coups d'oeil suffisait au potionniste pour identifier ce que l'adolescent ne connaissait pas, et il ne perdait pas une occasion de lui dire de quoi il s'agissait, et quelle utilisation il pourrait en avoir. De préférence des utilisations loufoques, puisque c'était là ce qui intéresseraient le plus le Poufsouffle.
Bientôt, tout le bureau fut parfaitement rangé, et Daryl donna une grande tape sur l'épaule du gamin, le sourire aux lèvres devant ce résultat inattendu lorsqu'on connaissait un tant soit peu Jimmy Stone.
- Tu vois, quand tu veux ! J't'avais dit que ce serait du temps éducatif de qualité. Tu t'sens éduqué, là, pas vrai ? demanda-t-il en lui pressant un peu l'épaule pour qu'il comprenne qu'il n'y avait là qu'une seule et unique bonne réponse à donner.
Puis il le relâcha, tapa dans ses mains joyeusement.
- Bon, c'est parfait, tu reposes ces tétards à leur place et j'te vois en cours lundi.
Devant l'air béat du garçon, Daryl tint son sérieux plusieurs longues secondes. Mais il finit par éclater de rire, laissant voler le bocal avec les tétards de crapoquet jusqu'à lui.
- Une blague, Jimmy, c'était une blague. T'as gagné Tic et Tac. La prochaine fois que j'te trouve à fumer dans le parc on s'fait l'inventaire de la réserve. Pis sois pas trop triste. On va pouvoir passer Noël ensemble. J'suis sûr que c'est dans tes rêves de toujours.
Brooks savait bien que les élèves qui passaient Noël au château étaient rarement ravis. Et il pouvait le comprendre. Mais il valait mieux que Stone apprenne à en rire au plus vite. Et c'était sa façon à lui de faire comprendre au gamin qu'il serait pas complètement seul, même s'il n'était pas avec sa famille.