Harry Potter RPG

Liste des messages de Aldebert Wickerson

Aldebert Wickerson

Homme

56 ans

Sang-mêlé

Britannique

Check-up de routine

Message publié le 04/03/2025 à 18:36

- Mh, mh, il se contente de répondre en acquiesçant de la même manière qu'il aurait approuvé la bonne réponse d'un élève à l'examen.

Comme si, d'une manière ou d'une autre, Aldebert avait le pouvoir d'approuver la façon qu'aurait Adaline d'évaluer son état de santé générale. La première question le fait lever les yeux au ciel, bien qu'il ne tarde pas à trouver sa répartie.

- Dormir ! Dormir est une activité chronophage qui nous empêche de profiter de la splendeur de tout un univers observable, Miss McBride, j'ai arrêté ce genre de sottise depuis belle lurette. Mais, croisant son regard insistant il abdique. Je dors. Bien assez. Bien trop. Six heures par nuit au moins. Par nuit, ou par jour. Mais vous conviendrez la nécessité d'un décalage au vu de mon activité, Adaline. L'on n'observe peu d'étoiles sur l'heure de midi.

Les horaires de ses cours se couplaient aux premières heures de la nuit, pour le laisser vaquer à moult autres occupations pour les heures suivantes, avant qu'il ne s'effondre au plus souvent de bon matin, pour ne paraitre parmi le reste du personnel et des élèves que sur ladite heure de midi. Aldebert avait toujours été, de toute manière, un homme nocturne.

- Le seul fourmillement que je ressens au bout de mes doigts, c'est devant les imbécilités que me sortent mes pires olibrius.

Decker, pour ne citer qu'un exemple. L'énergumène pouvait sans nul doute être qualifié de cancer, en ce qui le concernait. Savoir que le type faisait partie du cercle d'amis proches de Balthazar ne faisait rien pour alimenter l'espoir d'Aldebert concernant l'avenir du fils prodige.

- Je ne dirais pas que je me porte comme un hippogriffe, mais je me porte plutôt bien. En dehors de ces quelques ratés dont je vous ai parlé je n'ai rien à signaler. Je ne suis pris de vertige qu'en haut d'un de ces satanés balais magiques, et je n'ai subi la moindre migraine de toute ma vie.

Expédiées, les questions, comme d'un revers de main, prouvant à Adaline comme à lui-même qu'il se portait effectivement bien, s'il n'avait rien de tel à signaler. Mais alors qu'il darde un œil presque fier sur l'infirmière, il se détourne brusquement en fermant et rouvrant la main, pinçant les lèvres pour dissimuler sa grimace. Il poursuit tout de même.

- J'ai bon appétit, une consommation modérée d'alcool, je ne fume pas, et je sors marcher une fois par jour avant le coucher du soleil. Je ferais l'impasse sur la fréquence à laquelle je me rends à la selle bien sûr. Les doigts époussètent distraitement des poussières invisibles sur ses manches avant qu'il ne replie et rouvre la main de nouveau, poussant un soupir avant d'annoncer. J'ai des crampes. Par moment. Au niveau de mes mains, de mon dos, et de mes jambes. Fugaces. C'est tout.


Check-up de routine

Message publié le 03/03/2025 à 18:09

La vérité, c'est qu'Aldebert ne peut qu'approuver Miss McBride. C'est pourquoi il a évoqué les difficultés, même mineures, qu'il serait tant en peine d'ignorer. S'il est un jour où il s'agit d'en avoir le cœur net, c'est sans doute celui-là.

- Qu'on soit bien clair, Adaline. Si  le problème vient d'ailleurs, hors de question de me balancer que tu me l'avais bien dit.

Boudeur, il maintient même son index en l'air comme pour insister sur ce point. Il n'est pas bien sérieux, bien sûr. Jamais. Trop peu souvent, en tous les cas. Sous ses airs de vieux gamin capricieux cependant, il se prend à imaginer le pire. Un instant fugace. Une seconde hargneuse qui file incruster une idée sous les nerfs, s'éparpillant bientôt dans l'entièreté de son cortex. L'idée tient en deux mots, vraiment. Insidieux, minuscules. Et si. Et si un Lumos fébrile du dimanche après-midi pouvait dissimuler une magie toute entière qui flanche pour le reste de sa vie ? Et si l'examen démontrait des origines plus graves à ces lévitations ras-du-sol, des conséquences plus tragiques le plaquant, lui, contre terre ? Et si ces menues frémissements faisaient crouler son univers tout entier ?

Il inspire, les lèvres pincées, expire aussi, toujours par le nez.

- Bon. Ça se passe comment ?

Aldebert n'a rien contre Adaline McBride elle-même. Adaline McBride est une jeune femme extraordinaire, voyez. D'une douceur infinie, ses gestes toujours aussi mesurés que ses paroles, son regard incapable de transporter le moindre jugement. Aldebert apprécie beaucoup Adaline. Il apprécie aussi bien sûr, le travail d'infirmier, et même de médicomages, qu'il tient d'ailleurs en très haute estime. Où l'astronome se doit rapidement de saisir l'infinité de son ignorance, égalée par un potentiel de découvertes toujours plus incroyables et incongrues entre deux étoiles naines ou peut-être sous quelque galaxie, le médicomage tient rien moins que des vies entre ses mains. À bien des égards, il trouvait les domaines similaires, mais tout à fait différent.

Ce qu'il y a, c'est que l'observation appuyée d'une seconde lune n'aura jamais, au grand jamais, les mêmes conséquences qu'un examen médicomagique approfondie de sa personne. Par exemple, il n'irait guère annoncer à sa lune qu'elle sera éclipsée par le soleil sous peu, et peut-être imploser sous les forces gravitationnelles de saturne. Adaline McBride avait ce pouvoir là, et c'était bien suffisant à Aldebert pour ne se sentir pas à son aide sous son regard aussi doux soit-il. Le problème n'était pas Adaline McBride, le problème était ce qu'Adaline McBride serait capable de voir que lui n'aurait jamais pu, et qu'il aurait peut-être préféré ne jamais savoir. Il affiche un sourire, pourtant, le sourire d'un soldat qui s'en va à la guerre.

À moins que ce ne soit le sourire d'un type qui se sent vieux, parce qu'une infirmière doit vérifier ses aptitudes depuis que la société le considère comme senior.


Panneau d'affichage

Message publié le 28/02/2025 à 12:38

A l'attention des élèves de cinquième et de sixième année,

 

Les cours de préparation au tournoi des trois sorciers dans le domaine de l'astronomie et des runes débuteront ce samedi 17 février 2125. Les élèves qui souhaitent y participer sont invités à se rapprocher du professeur Wickerson ou du professeur Bramblethorn. 

 

Pour rappel, celles et ceux qui souhaitent participer au tournoi des trois sorciers devront impérativement avoir suivi à minima trois cours de soutiens et avoir l'aval de deux professeurs. Aucune dérogation ne sera distribué.

 

Aldebert Wickeron, Professeur d'Astronomie 

 

HRPG : Merci de contacter Azaël ou moi-même par message privé sur Discord ou directement sur le forum (pseudo : Deb)

en précisant le nom / la maison et l'année de ou des élèves que vous souhaitez inscrire.


Cœur de loup

Message publié le 25/02/2025 à 16:55

La vérité, incisive, est noyée sous le sarcasme latent, leurs rires impulsifs se joignant devant l'absurdité de leur situation respective.

- Tu es discret, assure finalement Aldebert en reposant son verre. Je suppose qu'en dehors de Harrison et de moi-même, personne ne sait ce qu'il en est.

Tous les sorciers étaient liés, d'une manière ou d'une autre, à la lune. Astre d'importance capitale dans la préparation de plusieurs potions, aussi bien que nombre d'enchantements et sortilèges, elle faisait après tout pièce maîtresse d'un ciel que l'on apprenait à observer dès l'âge de onze ans. Peu pourtant se perdaient à sa contemplation en dehors d'irréductibles comme lui-même. Il fallait au moins une passion virulente pour l'astronomie, voire travailler dans le domaine, pour se perdre en habitudes absurdes du genre. Qui plus est, Aldebert avait toujours eu un don certain pour fourrager son nez où on ne l'attendait pas.

- En fait, ça fait un bail que je cherchais le bon moment pour t'en parler, il admet en jetant son regard alentour, comme perdu dans ses pensées.

Ses longs doigts enroulés autour de son verre, les jambes juchés sur la barre du tabouret tel un oiseau perché, l'on pourrait le trouver brusquement figé, comme pesant le pour et le contre de sa prochaine action. Estimant que Daryl ne souhaitait vraisemblablement pas dévoiler sa nature de loup-garou à tout le monde - auquel cas le personnel aurait depuis longtemps été réuni et briefé à ce sujet -, Aldebert s'était muré dans le silence, ne cherchant aucunement à mettre mal à l'aise le professeur de potions. Le fait qu'il avait récemment mis la main sur un objet certainement très utile.

La mise en branle est soudaine, le regard vif subitement planté sur son interlocuteur alors qu'il commence à s'agiter.

- J'ai longtemps exercé le métier d'astronome avant de venir enseigner, comme tu le sais. J'ai encore de nombreux contacts dans le domaine. L'un d'entre eux travaille sur une thèse depuis des années, une thèse incroyable sur certains des phénomènes les plus irréguliers du cosmos. Je t'épargne tout un charabia, mais il a fait plusieurs découvertes vraiment très intéressantes. Notamment en ce qui concerne les régulations d'Alpotrophe, la constante de Hubble, mais aussi et surtout sur les mesures distrophiques des cratères d'Alpha du Centaure. Aldebert croise le regard de Daryl et comprend brusquement qu'il s'emporte en divergence, se recentre tout en se replaçant correctement sur son tabouret. Bref. Il a fait une découverte récente dans un domaine qu'il ne recherchait pas. C'est toujours comme ça finalement, on a le regard vissé sur quelque chose, et tout se passe dans la périphérie. Il m'a envoyé ceci.

La réplique met fin au monologue infernal tandis qu'Aldebert porte la main à sa poche, pour en tirer une pierre simple et visiblement polie, d'un bleu pâle. Au plus près, on peut constater du mouvement sur sa surface, pratiquement imperceptible mais pourtant bien présent. Cerclée d'un anneau aux écritures fines, mais aux traits durs, elle est rattachée à une cordelette. Un pendentif. L'astronome l'a récupéré plus tôt, avant de rejoindre Daryl, voyant là l'opportunité qu'il attendait depuis un temps certain. Dans la paume de sa main, l'artefact semble plutôt petit, et sans importance aucune.

- C'est trois fois rien, hein. Juste un concentré d'régulation cosmique. Un morceau d'équilibre dans l'immensité chaotique de l'univers. Aldebert dépose la pierre sur le comptoir pour la faire glisser en direction de Daryl. Tout est une question de gravité, tu vois ? Ce moment où la lune est au plus près de la Terre, où elle a le plus d'influence. Trop, parfois. C'est là qu'ça déraille pas vrai ? C'est tout un travail d'ondes, minutieux, vraiment, pire que des fourmis ces machins là. Mais ce truc là ? Il canalise, il lisse, il absorbe. Le genre qui t'évite d'avoir envie d'arracher la tête du concierge trois jours avant la pleine lune, ou de bouffer trois steaks au petit-déjeuner le lendemain. Le genre qui te foutra en paix avec toi même en dehors du jour fatidique de ta repousse de poils.

Aldebert s'écarte un peu pour boire une gorgée de son rhum avant de plaquer le verre dramatiquement sur le comptoir.

- Il l'a trouvé l'caillou. Trouvé, manipulé, enchanté. Un accident académique finalement, parce qu'il pensait avoir complètement autre chose entre les doigts. Alors ça a rien d'officiel d'accord ? Ça bosse encore de partout pour déterminer les limites du bordel. Mais j'ai eu droit à mon échantillon, et j'dois dire que maintenant que j'en ai fait l'tour une bonne demi-douzaine de fois, j'vois pas à qui d'autre il pourrait revenir.


Check-up de routine

Message publié le 24/02/2025 à 11:32

La vision de Miss McBride l'apaise. Personne n'aime se rendre à l'infirmerie, voyez-vous, avec ce genre d'infirmière dans la pièce, il semble tout de suite plus aisé de relativiser la chose. Les lèvres étirées d'un sourire sincère, il presse le pas pour l'atteindre, prétextant subitement que s'il ne se focalise que sur le visage de la jeune femme il en oubliera les rangées de lits, les étagères de gazes, de seringues, de potions à l'apparence suspecte.

 

- Des promesses, des promesses, il grommelle faussement.

L'éclat de son regard pourtant fait contraste. Il est là volontairement. N'est-ce pas ? Certes, en retard d'une poignée d'années, mais volontairement tout de même. Accordez-lui au moins cette maturité. L'homme ne se fait pas prier pour prendre place dans le siège désigné, avec toute la théâtralité qu'on lui connait, ses longues jambes jetées l'une sur l'autre alors que ses deux bras s'étendent sur les accoudoirs. Les yeux clairs viennent se poser sur un environnement bien rangé, comme décidés à trouver n'importe quelle façon de combler le silence qui s'installera inexorablement entre eux dans les prochaines minutes.

Car pour travailler convenablement, rien de plus nécessaire qu'un silence. Aldebert se plait à s'enfoncer à l'intérieur d'un silence. Aux grands classiques déployées par son vieux gramophone à tubes cuivrés peuvent se substituer des heures et des heures de silence. Un silence particulier, lourd comme une couverture confortablement enroulée autour du corps, qui l'accompagne dans ses observations célestes. Un silence qu'il se plait à couper, souvent, de longs monologues adressés le plus souvent à un Molière qui ne prête guère attention à la moindre élucubration, bien qu'il lui arrive occasionnellement de miauler ou de se mettre à pousser un ronronnement bienheureux.

Le silence qui va s'installer entre Adaline et lui-même cependant, il le pressent, n'aura rien d'une couverture lourde et confortable. Ce sera le silence froid et clinique d'un examen minutieux porté sur sa personne, alors qu'il devra se tenir bien tranquille. Un silence ponctué de mouvements d'instruments invasifs destinés à faire le bilan d'un corps on-ne-peut-plus exposé, n'est-ce pas. Un silence qui pèsera plus absurdement qu'un éruptif couvert de poils de demiguise, qui s'installera là dans la pièce, et ne laissera guère plus de place à la plus simple des conversations.

La bouche asséchée, Aldebert passe une langue sur ses lèvres avant d'acquiescer.

- C'est la rentrée, Adaline, tous les professeurs sont sollicités ! Son regard croise celui de l'infirmière, et il a l'élégance de grimacer. Je m'sens comme un charme, Miss McBride. Merlin sait combien le charme est un bois robuste. J'suis plus dans la fleur de l'âge, mais je passe mes journées à monter et descendre des escaliers en pagaille sans m'essouffler une seule fois. Croyez-moi que tout le monde peut pas en dire autant ! Non parce qu'on ne le disait pas assez souvent, mais avec le poste de professeur d'astronomie venait une certaine nécessité physique. Même certains élèves parmi les plus jeunes se plaignaient régulièrement de l'exercice.

Aldebert inspire légèrement avant d'ajouter :

- J'ai hum... quelques... faiblesses au niveau de ma... baguette, cependant. L'admission est formulée un ton plus bas, les doigts s’agrippant et se décrochant de l'accoudoir sans grande raison, un peu comme s'il en testait la solidité. Des ratés parmi les sortilèges parfois les plus basiques, voyez, il souffle sans regarder Adaline dans les yeux. Un lumos un peu fragile, un sortilège de lévitation un peu trop terre à terre, il redresse finalement la tête. Je pencherais plutôt pour un manque de concentration vous savez, j'ai eu pas mal de déboires cette été alors j'dirais que c'est juste ça. La déboire en question était unique, et répondait au nom de Balthazar Grimfire. Un fait qu'aucun membre du personnel ne pouvait ignorer puisqu'un changement d'adresse avait eu être officiellement opéré concernant le garçon, ainsi que plusieurs ajustements quant au tuteur direct de l'élève.


Cœur de loup

Message publié le 14/02/2025 à 20:15

Bienheureux l'Aldebert, qui fait rapidement signe de lui servir précisément la même chose. Un sourcil se hausse à la mention de Balthazar, et l'astronome ne peut s'empêcher de pousser un soupir. 

- Tu crois quoi ? Non parce que Balthazar Grimfire est un phénomène connu du personnel, alors fatalement qu'apprendre qu'il en est à l'origine a fait un choc. Pas qu'en le concernant finalement. La plupart de ses collègues le vannent continuellement sur le sujet. Ça va j'suppose. J'en sais rien. C'est pas comme s'il avait prévu de devenir père d'un adolescent de quinze ans du jour au lendemain. J'improvise ! Il admet alors tragiquement en étirant un sourire.

Y a que son existence entière est un amalgame de surprises du genre. Bon, jamais aussi brutales que celle-ci, admettons. Mais relativement tout de même. Le claquement de deux verres se ramassant sur le comptoir le fait tourner la tête, et il en lève un pour le trinquer avec celui du professeur Brooks.

- J'imagine que ça a pas du être beaucoup plus simple pour toi. Le... Sa main vient s'agiter devant son visage. Un ange passe. Oh, m'la fais pas. J'suis astronome, Daryl. J'suis littéralement un spécialiste des phrases lunaires ok ? Bon. La nonchalance est complètement de mise, même s'il a baissé d'un ton par simple réflexe respectueux. J'dirais rien. Faut pas t'faire de bile. J'ai capté quelques mois après ton arrivée alors..

 Aldebert lève son verre de nouveau pour en prendre quelques gorgées. Fronce les sourcils.

- Dis jamais à Balthazar que j'ai comparé son existence à une malédiction. Parce qu'il réalise après coup que c'est peut-être pas très cool. Bon. C'que je dis c'est que quelque part ça aurait pu être pire. Pis c'est vraiment pas un mauvais bougre. Il est juste... De nouveau Aldebert agite la main devant son visage, affutant l'imitation d'un regard complètement con cette fois. Un ado quoi, merde. C'est con un ado.

Parce que depuis quelques temps Adledbert essaie de se convaincre que c'est que ça, la connerie de Balthazar. L'adolescence. Un homme peut espérer, pas vrait ?


"Aldebert Wickerson ?" "C'est à côté."

Message publié le 14/02/2025 à 19:55

Merde. Il est pas équipé pour ça. Y a des gens équipés pour ça ? Sans doute pas. Personne est équipé pour ça. La réplique a l'air d'avoir enfoncé une pointe quelque part dans le fond de sa gorge, il décide. Parce qu'il arrive plus à parler, Aldebert. Il arrive plus très bien à respirer non plus. Ça fait ça de voir un humain s'effondrer sous ses yeux. Parce que y a pas d'autre mot pour ce qu'est en train de se passer. Balthazar est prostré sur le seul, en train de subir une peine qu'Aldebert est pas certain d'avoir jamais vécu. Un truc qui prend tellement aux tripes qu'on préfèrerait crever. C'est physiquement douloureux de le regarder. Curieusement pourtant, il arrive pas à détourner le regard. Les secondes s'écoulent sans qu'il parvienne à bouger même d'un millimètre. C'est absurde. Stupide. Le truc c'est qu'il a aucune idée ni de quoi faire, ni de quoi dire. Il s'imagine bêtement Laïka Grimfire quelque part dans un coin de la pièce qui les regarde. Ça forge une boule énorme de culpabilité qui lui bousille les entrailles en quelques instants.

- Balthazar, il s'entend dire. Balthazar relevez-vous mon garçon.

Il sait pas vraiment pourquoi, ça parait important. De pas laisser l'adolescent ainsi prostré sur le sol. Sa voix lui est étrangère. Comme bloquée dans le fond de sa gorge. Cette foutue pointe, voyez. Ses yeux sont embués. Il ne l'avait pas réalisé. Posté au-dessus du garçon, Aldebert a une main qui lui tient l'épaule, l'autre bêtement suspendue dans le vide. Puis il se met en action, force Balthazar a se redresser, à s'assoir dans le canapé.

- Là. Là.

L'adolescent est secoué de sanglots violents. Son regard vitreux est comme mort, par instant, et Aldebert essaie de chasser l'idée d'une inspiration vaine. Assis aux côtés de Balthazar, il se trouve démunie aussitôt qu'il a cessé de s'agiter pour redresser l'adolescent et l'installer dans le canapé. Maintenant quoi ? Maintenant rien. Alors il patiente. Renifle discrètement alors que son regard coulisse sur le décor simpliste de l'endroit. Il reconnait chaque meuble. La porte menant à la chambre. Bordel. Les minutes s'écoulent à leur tour, plus pernicieuses que des secondes encore. Elles instaurent un silence étrange et désarticulé. Brutal, finalement. À vous dévorer la poitrine et tout ce qui pourrait se trouver à l'intérieur. Le silence s'étend encore, tel un détraqueur qui aurait aspiré leurs âmes, les aurait lentement digérés. Parfois, Aldebert le déjoue d'un raclement de gorge, mais ça n'y fait rien. Il se sent presque étouffer sur place. Mais là encore il ne dit rien. Il n'y a rien à dire.

Il ne peut qu'être là, comme il n'a jamais été là. Aussi fugueur soit-il d'une quelconque sédentarisation, Aldebert demeure. Figé dans un canapé usé, sous les lueurs vacillantes d'ampoules poussiéreuses et fatiguées. Il ne pourrait pas bouger même s'il le voulait.


Check-up de routine

Message publié le 14/02/2025 à 17:34

Il avait pas prévu d'y aller. En fait il avait plutôt prévu de pas y aller. Mais y a des injonctions qu'on peut pas vraiment ignorer. Cinq ans qu'il aura trainé quand même, avant d'enfin daigner obéir au fabuleux courrier pour la santé et la sécurité de nos seniors. Senior. Aldebert Tinkerton, senior. Pis quoi ? Il a juste passé cinquante balais en fait. On a connu pire. Il est pimpant comme un jeune homme ok ? Bon. Le fait est que ça reste obligatoire. Il a dépassé la date butoir, certes, mais vu l'endroit où il compte passer son examen ça devrait pas tant poser de problème.

Adaline va pas l'emmerder. C'est pas une emmerdeuse. C'est l'opposé d'une emmerdeuse, si on lui demande. Il a confiance quoi. Plus qu'en de parfaits inconnus qui viendrait en prime lui faire des remontrances pour le temps qu'il a mis à venir se faire examiner. Déjà que la dernière fois qu'il s'est pointé à Sainte Mangouste ça a été pour demander les résultats d'un test de paternité. Nan il a plus vraiment envie d'y aller. Z'ont que des mauvaises nouvelles dans ces endroits.

Adaline elle aura pas d'mauvaises nouvelles.

La démarche est rapide, ses longues jambes l'entrainant au travers des couloirs dans le claquement sec de souliers parfaitement cirés. Il ne salue que brièvement les étudiants sur son passage, peu désireux de s'expliquer sur la raison de sa présence dans ce couloir. Le visage relativement fermé, il n'a pas grand chose de sa légèreté habituel. Les lèvres ne s'étirent d'aucun sourire, les poings sont implantés dans le fond des poches comme deux pierres, et le regard perçant ne semble briller d'aucun éclat. Il déteste tout d'un instant qui n'a pourtant pas commencé.

La porte grande ouverte l'accueille de toute sa hauteur, et il est immédiatement baigné des lumières douchées par les immenses fenêtres. L'infirmerie est un endroit agréable, si on occulte le fait qu'on s'y trouve généralement pour les mauvaises raisons. Les lits sont impeccablement alignés, faits au carré, les draps d'une blancheur immaculé. Aldebert s'avance soudainement prudemment, comme s'il s'attendait à être hameçonné par quelconque piège laissé là par un élève mutin absurdement posté derrière la porte. Il n'en est rien. Seulement du vide et du silence.

- Miss McBride ? Adaline ? Sa voix fait écho contre les murs de pierre, et semble vouloir se perdre au plafond.


Cœur de loup

Message publié le 14/02/2025 à 17:23

- Un verre aux Trois-Balais ce soir ? Deux, trois ? Qui dit mieux ? Quelqu'un ?
 

Demande banale jetée par-dessus la table des professeur à l'heure du déjeuner, ce vendredi midi. Un seul animal y avait répondu à l'affirmative, et pas des moindres. Daryl Brooks n'était jamais en reste quand il s'agissait de se détendre en dehors des murs du château. Ça tombait bien. Aldebert n'avait pas calculé l'évènement bien sûr, mais il fallait admettre que ça faisait un moment qu'il voulait se retrouver en tête-à-tête avec le professeur de potions. Notamment pour débattre d'affaires qu'il imaginait parfaitement devoir rester privées, concernant Brooks. 
 

Le ciel était d'une obscurité blasphématoire, les étoiles avalées par un brouillard épais, qui ne permettait guère la moindre observation depuis même la plus haute tour de Poudlard. Aldebert n'était cependant pas du genre à se laisser abattre. Il n'avait pas proposé sa sortie pour rien, après tout. Délaissant Molière au sommet d'une armoire bancale, l'astronome se presse au bas de ses appartements, retrouve la silhouette trapue du professeur Brooks sept étages plus bas, au milieu du hall. Il avait été décidé qu'ils se retrouveraient là après dîner pour faire route ensemble vers le village.
 

- Filons sans attendre. Je viens de croiser l'énergumène Grimfire en train de galocher une quatrième année dans une alcôve, et j'ai pas l'énergie pour ce genre de connerie. Horace ! Horace, est-ce que ça t'ennuie de jeter un œil entre les tableaux jumeaux du troisième étage ?
 

- Ça dépend ce que j'y trouve. 
 

- De quoi occuper au moins une heure de ta soirée. Deux paires de mains pour terminer de ranger les banderoles du bal de noël aussi. 
 

- Ah. Je n'dit pas non. Vous viendrez tous les deux hein ? 
 

- Ça. 
 

Aldebert se contente de renifler sans apporter la moindre réponse, entrainant plutôt Daryl à sa suite.
 

- Merci Horace, bonne soirée !
 

C'est le pas précipité que les deux professeurs s'échappent dans la nuit. Aldebert peste sur les inepties de quelques branquignoles dans ses copies du jour. Les anecdotes sont souvent lunaires, même pour un astronome. Leur entrée dans l'auberge n'attire que peu de regards, l'établissement est déjà pas mal chargé. L'ambiance est au rock et aux feux de cheminées ronflants. Certaines semblent en plein tournoi de fléchettes, d'autres s'entassent autour de tables déjà trop pleines pour beugler des énormités sur la société sorcière de nos jours. Aldebert jette son dévolu sur le comptoir, plusieurs tabourets les attendant presque sagement au devant de verres abandonnés.
 

- Par Merlin. Des adultes. Un véritable monde parallèle. Bon. Rhum ?


"Aldebert Wickerson ?" "C'est à côté."

Message publié le 14/02/2025 à 11:25

Il reste con, Aldebert. C'est-à-dire qu'il le sait, que Balthazar Grimfire est pas le couteau le plus affuté du tiroir. C'est même un fait plutôt évident pour tout le monde parmi le personnel de Poudlard. Mais quand même. Il pensait pas à ce point. Ça le prend complètement de court de voir l'adolescent se mettre à courir après sa mère imaginaire dans le cimetière avant de sauter sur sa planche en vu de la retrouver à la maison. Inutilement, sa bouche s'ouvre et se referme à la manière d'un poisson carpe. C'est alors que Grimfire disparait derrière la grille du cimetière que l'astronome se met en branle.

Non sans marmonner quelques jurons bien sentis dans une barbe aussi imaginaire que le fantôme de Laïka Grimfire.

Les longues jambes élancées avec une fougue certaine, l'homme ne tarde pas à atteindre la sortie, et son regard se perche sur la silhouette lointaine de l'adolescent. Perché sur un skate dans son état, il n'y a pas mille manières dont tout ça peut se terminer. Majoritairement sans les dents. Aldebert guette les alentours avant de transplaner dans un craquement sonore pour écourter la distance le séparant du bougre. D'un geste il se décide à formuler un sortilège de sobriété. Mieux vaut ça qu'attirer sur lui l'attention des quelques moldus qu'il aperçoit désormais au bout de la rue.

Le pas pressé, l'agacement étalé sur un visage aux traits définitivement plissés, Aldebert reprend alors sa route. Sa baguette a retrouvé sa place dans la poche intérieure de son veston, et ses mains enfoncées dans ses poches, il maugréé tout au long du trajet qui le sépare de la demeure Grimfire. Ladite demeure est perchée au sommet d'une librairie à l'ancienne, l'enseigne frappée de vieux lettrages en or probablement peints à la main. La vision provoque la halte de Wickerson, dont le regard épouse chaque recoin du bâtiment outrageusement familier. Laïka Grimfire. La fucking libraire. 

La rencontre avait été mémorable. Dans sa tête il avait fini par la rebaptiser la fille aux livres parce qu'il était infoutu de se souvenir de son prénom. En réalité, elle lui avait jamais dit. Elle avait commencé par l'engueuler parce qu'il mettait des traces de boues sur son plancher. Elle avait un regard vif. Une force de caractère assez folle. Aldebert en était vaguement tombé amoureux. À l'époque, Aldebert tombait amoureux fort facilement. Jamais bien longtemps, non plus. Pas assez pour ne pas quitter l'endroit dès l'affaire accompli pour continuer sa vie sans jamais se retourner. Pas assez pour demander à la fille aux livres comment elle s'appelait.

- Bordel.

Le murmure s'éclate sur le bitume, se répand dans le caniveau. Il en aurait presque la gerbe. On a beau lui avoir confirmé avec des foutus tests, c'est que maintenant que ça devient réel. Aldebert conduit le regard sur la porte entrouverte. Grimfire est à l'intérieur, et il l'imagine déjà beugler Maman dans tous les sens comme le dernier des débiles. Il arrive pas à le juger pour autant. Parce que maintenant il voit le visage de Laïka Grimfire, son corps entier déployé dans l'encadrement de la porte, bras croisés, qui le regarde de haut en bas en l'assassinant du regard.

Le visage dressé vers des étoiles qu'il ne peut pour l'heure que deviner, Aldebert se force à avancer pour pénétrer l'endroit, grimper les escaliers menant vers ce qu'il sait être l'appartement des Grimfire. L'endroit est exigü, mais pittoresque. Un parfait pied à terre Edimbourgeois, pas grandement différent de ce qu'il habitait à l'époque avec sa propre mère. Aldebert se racle la gorge avant d'entrer dans la pièce principal, ou il trouve un Balthazar décidément silencieux. Silencieux de n'avoir rien trouvé entre les murs de son enfance. Silencieux d'avoir perdu sa mère une seconde fois dans la même semaine. Merde.

- Seuls les sorciers peuvent décider de devenir des fantômes Monsieur Grimfire, il se contente d'annoncer d'une voix neutre.


"Aldebert Wickerson ?" "C'est à côté."

Message publié le 26/01/2025 à 19:42

La cannette passe d’une main à l’autre, Aldebert l’attrape sans vraiment y penser, sans même s’inquiéter du fait que ça soit pas franchement académique de boire avec un élève. Franchement, qui s’en soucie ? Il en a déjà bien trop vu pour se formaliser de si peu. Il zieute un instant l’aluminium sous ses doigts, avant de lever les yeux sur Grimfire qui tangue un peu, vacille même, pas seulement à cause de la bière mais à cause de tout le reste, sûrement. Il a raison, en un sens. Trinquer au cimetière ou aux étoiles, qu’est-ce que ça change ? Il est seul dans les deux cas. Aldebert inspire profondément, redresse un sourcil, avant de faire sauter la languette et de prendre une gorgée. Juste une. Une offrande symbolique à l’absurdité de la situation.


- Ça change rien, non, qu’il répond après un silence. Sauf que là-haut, si vous regardez bien, y a des réponses qu'on trouve jamais ici bas.
 

Il pourrait continuer sur une analogie cosmique, un truc du genre les étoiles sont des vestiges du passé qui vous illuminent de leur savoir le plus absolu, mais ça lui semble un peu trop grandiloquent même pour lui, là, tout de suite. Grimfire est en vrac, pas besoin de lui servir du poétique à la louche. Aldebert repose la cannette sur une stèle voisine - un certain Archibald quelque chose, paix à son âme - avant de se redresser en même temps que l’adolescent. Il l’observe se tenir droit, crispé, fier dans sa misère. Il s’en veut presque de voir quelque chose de familier là-dedans.
 

Puis la question tombe, et Aldebert hausse légèrement le menton.
 

- Oui, vous pouvez.
 

Devez, même, mais dans les faits ça gonfle autant l'un que l'autre, alors énoncer ça comme ça donne au moins l'impression qu'on leur a laissé une forme de liberté. Il va pas faire semblant d’être enthousiaste ou de se féliciter de l’idée. Il est légalement tenu d’offrir un toit à ce gosse, et honnêtement, il peut pas vraiment se voir lui claquer la porte au nez. Pas après ça. Mais la dernière phrase de Balthazar le fait tiquer. Une étoile qui serait apparue ? Il le regarde avec l'intensité brute d'un professeur agacé d'un élève particulièrement ignare.
 

- Les étoiles n’apparaissent pas comme ça, Grimfire. Pas du jour au lend...
 

Il marque une pause subite en voyant le visage de Balthazar s'effondrer un peu, et se reprend presque aussitôt.
 

- On peut toujours chercher. Le ciel peut être plein de surprises je suppose.
 

Bien sûr que Grimfire a besoin de se réconforter à l'idée que sa mère a pris sa place quelque part au-dessus d'eux pour veiller sur lui une éternité ou deux. Briser ce genre de rêve absurde ne ferait de lui un bel enculé. Une grimace puérile le traverse alors qu'il s'envoie une nouvelle gorgée de bière - immonde par ailleurs si vous vous demandiez -, et il finit par la faire disparaitre dans le néant d'un coup de baguette. Soudainement élevé sur ses deux longues jambes, il braque deux yeux perçants sur l'adolescent. Il récupère sa veste, avant de désigner la sortie du cimetière d’un mouvement de tête.
 

- Allez, si on tarde trop, on va finir par se retrouver avec un putain de fantôme sur les bras. Rentrons voir si l'univers vous a laissé un signe.

Sur ces mots, il entame la marche, attendant que Grimfire le suive.


"Aldebert Wickerson ?" "C'est à côté."

Message publié le 23/01/2025 à 19:31

Pas de réponse. Pas qu'Aldebert se soit particulièrement attendu à une réponse. C'est pas le genre à en donner, Grimfire. Ni en cours ni en dehors. Pis bon. Les circonstances. Alors l'astronome pousse un soupir avant d'enfoncer ses longues mains dans le fond de ses poches, et de se mettre à avancer. D'un pas tranquille vraiment. Sauf que voilà. L'imbécile a tôt fait de grimper sur son skate, et à prendre une vitesse qu'il est bien incapable de suivre. Le pas s'accélère. S'accélère encore. Bientôt, il est forcé de courir pour ne pas perdre de vue l'adolescent. Pas sportif pour deux sous, son corps lui fait aussitôt comprendre son erreur. Les muscles en feu et la respiration saccadée, il sort brusquement sa sa baguette et informule un sortilège de traçabilité. Juste à temps. Le punk disparait au coin de la rue, et il s'affaisse les mains sur les genoux en essayant de retrouver son souffle.

 

- Bordel.

- Ça va m'sieur ?

- Ouais. Ouais, ouais.

- Z'êtes sûr hein ?

- Ça va, ça va !

 

La réplique est sèche, les yeux vibrants de l'astronome rencontrant ceux, ahuris, d'un type chauve au visage rond, dans un jogging trop grand pour lui.

 

- Ok. Si vous l'dites.

 

Aldebert secoue la tête, se redresse, reprend sa marche en ramassant ici et là les pans de ses vêtements pour paraitre moins désordonnés. Alors que le moldu s'éloigne, le professeur agite discrètement sa baguette pour faire paraitre le circuit pris par Balthazar, et non sans balancer quelques injures dans l'air, il se remet à marcher. Laïka. Merde, il se souvient pas de Laïka. Pourquoi il se souvient pas de Laïka ? C'est pas comme s'il avait eu mille aventures dans sa vie. Bon, il en a eu pas mal. Il a cinquante piges quand même ! Mais au point d'avoir eu un gosse sans le savoir ? Ça arrive à des gens ça ? Fallait que ça arrive à lui, évidemment. Pas à des gens, mais à lui. C'est peut-être la première fois depuis que l'assistant social s'est tiré en lui laissant Grimfire dans les pattes que Wickerson se pose vraiment la question de ce que ça peut bien lui faire.

 

Il est père.

 

Ça veut dire quoi, être père ? Il s'est jamais vu père. Est-ce que ce gamin serait pas plus heureux dans un foyer d'accueil armé pour ce genre d'emmerdement ? Même en essayant, c'est sûr il va tout foirer. Il a jamais appris. Ni avec Ernest, ni avec Franck, ni avec personne. Ça s'apprend d'abord ? Y a un manuel ? Déjà on lui refourgue un gars déjà poussé, visiblement mal entretenu. Y a qu'à voir la gueule. Comment il s'en sort avec un truc pareil ? Bon. Aldebert bifurque et bifurque encore, dans sa tête comme dans la rue, et si d'un bord il s'enfonce dans une impasse, de l'autre il débouche sur un cimetière à ciel ouvert. Prometteur, vraiment. Sans doute qu'il aurait du le voir venir. Il a plus besoin du sortilège pour guetter la présence d'une crête familière au milieu des pierres tombales, et il ralentit le pas à mesure qu'il approche.

Il opte pour une distance raisonnable de plusieurs mètres avec l'adolescent, mais reste debout comme un con en zieutant les écritures annonçant la naissance et la mort de Laïka Grimfire, juste derrière Balthazar. Un Balthazar recroquevillé sur lui-même, et visiblement complètement perdu par rapport à la situation. Aussi perdu qu'Aldebert au moins, mais sans doute plus en réalité. Merde. Il est pas équipé pour ça, c'est définitif. Il se racle la gorge histoire de dire un truc, mais se ravise aussitôt. Il a déjà dit la seule chose qu'il pouvait dire, non ? Mais il peut pas rien dire non plus. Laisser le silence les avaler tout rond, et les recracher dans l'air comme deux billes acides. Nan faut qu'il fasse un truc. Aldebert sort les mains de ses poches pour s'avancer d'un pas, un seul, et s'affaisse finalement pour s'assoir à même le sol.

 

- J'déteste les cimetières, il annonce de but en blanc. Ça fait jamais honneur aux vivants. Rien qu'des pierres froides qui pousse entre des mauvaises herbes. C'est là qu'on enterre les corps, mais c'est pas là qu'on trouve les âmes vous savez. Les âmes elles s'élèvent et elles partent se planquer entre les étoiles pour vous éclairer bien longtemps après qu'elles soient parties. Si vous devez trinquer, trinquer plutôt avec ce qui se passe là haut qu'avec ce truc.

Il regrette d'avoir parlé la seconde suivante, et se tait brusquement. Ça le regarde sans doute pas, avec quoi trinque Balthazar pour honorer Laïka. C'est juste qu'en ce qui le concerne, il est à peu près sûr qu'aucune mère aurait envie de savoir son fils couché sur sa stèle froide.


"Aldebert Wickerson ?" "C'est à côté."

Message publié le 22/01/2025 à 16:45

Sûr qu'il met fin rapidement à la connerie. Déjà il s'est pas cassé la gueule comme un débutant, c'est pas mal. S'il peut éviter de se casser les genoux devant l'intégralité des jeunes du quartier, ça l'arrange pas mal. Ou devant son fils. Son retour est accueillis avec des grands sifflements et des claques dans le dos qui lui rappellent grandement sa jeunesse, et qui le font sourire comme un môme, mais il rend la planche à son propriétaire en haussant les épaules.
 

- J'crois que c'est derrière moi tout ça, j'ai clairement perdu le sens de l'équilibre quelque part après ma cinquantième année.

- Cinquante balais ? Merde t'es vieux.

- Eh oh ça va hein !
 

Aldebert fait pas bien attention, au départ, à Grimfire. Il l'a suivi jusqu'ici, ça veut pas dire qu'il va le surveiller comme un aigle alors qu'il a sans doute plutôt besoin de ses amis. Il est plus que conscient que sa présence est pas la bienvenue pour l'adolescent, même s'il refuse obstinément de complètement l'abandonner en pleine rue. Le truc c'est qu'il est difficile d'ignorer le groupe qui commence à sérieusement lorgner le punk d'un œil étrange en lui répétant de ralentir. Il vient de finir une seconde canette de bière cul sec qu'Aldebert commence à peine à froncer les sourcils, les yeux braqués sur lui.
 

Énervé ? Juste un peu. L'explosion de Balthazar a visiblement tout à voir avec ce qui vient de lui arriver, et qui pourrait vraiment l'en blâmer ? Aucun des jeunes présents ne sait vraiment comment répondre, et aucun non plus ne se décide à le suivre alors qu'il s'en va en embarquant une troisième bière. L'astronome repose la sienne, à peine entamée, pour lui marcher après d'un pas vif. Se voit forcer de trotter à plusieurs reprises pour rattraper l'adolescent, qui se retourne brusquement. Tellement brusquement qu'il manque de lui rentrer dedans. Peu impressionné, Aldebert le regarde ouvrir sa bière d'un geste, fais pas vraiment cas de la réplique assassine qui est probablement sensé le pousser à repartir d'où il est venu.
 

- Vous avez terminé ? Il demande simplement. Si vous comptez vous prendre une cuite, je suppose qu'il faut au moins une personne responsable pour vous ramasser sur le trottoir où vous ne manquerez pas de vous échouer. Il doute que les amis de Balthazar soient bien différents en sa présence ou non. Probablement qu'ils n'ont, en revanche, pas pour habitude de s'inquiéter pour un garçon qui vient de perdre sa mère. Où allons nous ?

 

La question est posé en toute simplicité, les mains d'Aldebert plongées dans ses poches. Le groupe de punks semblent les regarder de loin, sans trop savoir quelle décision prendre. Visiblement aucune. Le sorcier n'avait certes rien demandé, mais il ne comptait pas lâcher Balthazar d'une semelle à présent qu'il en avait la charge. Cela devait sembler clair pour l'adolescent, qu'il pressentait sur le poing de frapper quelque chose. Ou quelqu'un. Ainsi soit-il. Ce dimanche ne se passerait pas comme il l'avait prévu, et il en avait déjà fait le deuil. Au contraire d'un Grimfire qui semblait quelque part entre les stades un et deux de ce dernier.
 

Il n'était pas équipé pour gérer ni l'un, ni l'autre - ni les trois suivants. Mais lui laissait-on vraiment le choix ?
 


"Aldebert Wickerson ?" "C'est à côté."

Message publié le 22/01/2025 à 16:40

Les jambes, longues, n'ont aucune peine à suivre le rythme d'un Balthazar Grimfire qui semble errer davantage qu'il ne marche. Aucune réponse n'est esquissée à destination de l'adolescent, qui ne semble pas comprendre que lorsque Aldebert a décidé d'une chose, il a décidé d'une chose. Les mains dans les poches, l'homme s'installe dans une position similaire à celle du garçon, les yeux perchés sur la route de laquelle proviendra bientôt un bus.

 

Pour les entrainer au skatepark, donc.
 

D'aspect, l'astronome est d'une neutralité sans faille, muré dans le silence. Pourtant sous son crâne s'éveillent de chaotiques pensées qui le font observer plus qu'attentivement le jeune Grimfire. Chercher des similitudes qu'il ne trouve pourtant pas. Laïka. Laïka. Laïka. Une rivière lui vient à l'esprit, et c'est tout. Aucune femme. Probablement que c'est l'une de ces histoires d'une semaine, comme il en a eu beaucoup. Il voudrait voir une photo, n'a aucune envie d'en demander. Patiente, absurdement, et ronge son frein.
 

Il en a passé du temps, au skatepark, lui aussi. Môme, il adorait ça. Avant Poudlard, il passait davantage de temps à y trainer avec les copains que sur les bancs de l'école. Pendant Poudlard, il n'avait plus que les vacances pour rattraper le temps perdu avec des garçons qui ne comprenaient pas vraiment les raisons de son départ pour le nord de l'Écosse, dans ce pensionnat spécial fort mystérieux. Après Poudlard... Après Poudlard il n'y avait plus mis les pieds. Ce qui ne voulait pas dire qu'il n'avait plus mis les pieds sur un skate. Mais honnêtement, cela faisait plusieurs années que ça n'avait plus été le cas.
 

La vie avait cette façon absurde de vous balancer d'un point à un autre sans grande logique, et Aldebert la vilaine habitude d'en amplifier le mouvement rien que pour la beauté du geste.
 

Le silence s'est étendu, creusé, fortifié même peut-être. En quelques minutes à peine, ce silence avait une géo-politique probablement très élaborée, disons le comme ça. Jusque l'arrivée de la paire la plus improbable du monde aux abords du fameux skatepark, du moins. La musique les inonde d'abord, puis la camaraderie d'une bande de potes aux looks toujours plus aberrants qui ne sont pas sans rappeler les choix capillaires de Balthazar. Aldebert se contente de les observer, optant pour une retraite à quelques mètres du groupe comme s'il n'était finalement pas arrivé avec l'adolescent.
 

Si le garçon a besoin de voir ses amis, il n'a probablement pas besoin que son professeur d'astronomie fasse partie des retrouvailles.

 

Ses potes, par contre, ont clairement pas tant besoin d'un quinquagénaire qui les zieute de la rambarde d'à-côté. Le sourire qui lui vient n'a rien de bien naturel. C'est-à-dire qu'il avait pas forcément prévu d'être là aujourd'hui quoi. Encore moins cernés de punks de seize ans.
 

- Hum. Ouais, pourquoi pas. Merci.

 

Après tout, tant qu'à perdre son weekend... Avancé sans grande hésitation en direction de la dizaine de gamins, Aldebert récupère la bière qu'on lui tend pour en prendre plus de la moitié d'un seul coup - non c'est que la nouvelle est toujours pas passé en fait. Ça cause dans tous les sens autour de lui, et Balthazar est partie faire de la planche avec une nana aux cheveux violet qui semblent lui pousser sur la tête avec la même hargne violente que la crête de Grimfire.

 

- Z'êtes qui ?

- Aldebert. Wickerson. J'suis son prof, il balance pour toute réponse, le regard serré sur le gamin. Il skate bien.

- Ah ouais ? Chelou. Du pensionnat là ?

- Yo, Mike, on s'fait un ride ?

- Comment ça, chelou ?

- Bah chais pas, pourquoi z'êtes là ? C'est parce que Balt il a perdu sa daronne et tout ?

- Mh, mh.

- Faites du skate ?

- J'en ai fait.

- Nice. D'vriez y aller.

- Y aller ?

- Faire du skate man !

- Nan, nan ça fait des années que...

- Ah mais allez c'est bon, c'est fun ! T'nez ma planche voir.
 

Aldebert a fini sa bière en quelques instants à peine, et, poussé par le gang d'adolescents, il finit par abdiquer. C'est-à-dire qu'on se fait vite chier à zoner en regardant les autres rouler sur les planches. Pis bon. Quitte à perdre son weekend. Sous les huées du groupe, il se fout sur la planche, et se lance à l'assaut du bordel. Ça fait longtemps. Mais putain c'est bon en fait.
 


"Aldebert Wickerson ?" "C'est à côté."

Message publié le 22/01/2025 à 16:35

Putain de bordel de merde. Aldebert avait déjà cerné la connerie de Grimfire, mais il avait jamais fait gaffe à combien il était obstiné. Le regard se resserre sur les doigts du garçon qui quitte à peine son épaule, et le professeur secoue la tête de gauche à droite.

 

- Vous m'avez mal compris. Je ne vous laisse pas le choix. Alors personne n'arrange personne, et vous m'suivez sans discuter, bon sang.

 

Le skatepark, un copain, et puis quoi encore ? Le prenait-il pour le dernier des ahuris ? Il n'avait pas commencé à être père qu'il trouvait déjà la tâche éprouvante.
 

- Pressez-vous avant que les voisins ne s'imaginent tout et n'importe quoi, voulez-vous ?

 

Aldebert n'avait cure de ce qu'on pouvait bien raconter sur lui, en vérité, mais s'il pouvait éviter de recevoir une seconde visite des forces de l'ordre chez lui dans cette journée, ça serait sympa. C'est-à-dire qu'à ce stade, on était pas à l'abri qu'on lui dépose un second Grimfire encore plus crétin que le précédent. Sauf que voilà. le garçon se presse ; dans le sens opposé à celui attendu.
 

- Balthazar, ne soyez pas stupide ! Oh et puis merde.

 

Un instant bref, l'astronome se voit laisser le garçon se tirer, pour de bon cette fois. Ne plus s'en inquiéter jusqu'au moins la rentrée. Sauf que c'est impossible. Pour des raisons évidentes. Moins d'une heure plus tôt, il n'avait d'autre responsabilité que de tenir son ficus en vie, se pointer à Poudlard pour ses cours, surveiller le mouvement des étoiles au-dessus de sa tête lors des évènements célestes. Tout ça venait de drastiquement changer.
 

D'un coup discret de baguette, l'appartement est verrouillé, et les jambes se mettent en branle pour courser Grimfire. Arrivé à sa hauteur, Aldebert a le visage fermé de celui qui a pris une décision avec laquelle il n'est possiblement pas d'accord lui-même. Pourtant il continue d'avancer, le mécontentement clairement affiché sur la gueule, les sourcils assemblés en une ligne, et les lèvres serrées qui refusent de commenter la situation brusquement évidente. Il ne lâchera pas Grimfire d'une semelle.
 

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