Homme
16 ans
Sang-mêlé
Britannique






Identité
-
- Cinquième année
- Surnoms : Balt'
- Nationalité : Britannique
Capacités & Statuts
Groupes

"Aldebert Wickerson ?" "C'est à côté."
Message publié le 22/01/2025 à 16:34
A la main posée sur son épaule, Balt fait volte-face. Pas trop vite, faut pas déconner. Il se contente de faire face à l'homme supposé être son père, le regardant sans grande agitation. C'est vraiment bizarre, de le voir aussi calme. Mais il a la tête un peu ailleurs. Et c'est sûrement pas plus mal, parce que si elle était ici ça deviendrait sûrement bien trop tourbillonnant pour tout le monde. Il hausse les épaules avec indolence lorsque le type annonce qu'il est désolé pour sa mère.
- Pas autant qu'moi, il répond platement.
Bordel que oui, qu'il est désolé. Sûrement qu'il a jamais été aussi désolé de sa vie alors même qu'il passe pas mal de temps à s'excuser parce que, des conneries, qu'est-ce qu'il en fait. Pis l'ordre tombe, pas franchement enthousiasmant. Alors Balt secoue la tête.
- Nah, vraiment, savez, j'ai des trucs à faire. Un rendez-vous chez..., mais il a pas le temps de finir son énorme mytho que l'autre reprend, comme s'il était le seul à avoir le droit à la parole. Balt ferme sa bouche, ses épaules se haussent quand il lui fait remarquer de pas s'emmerder à inventer quelque chose. C'est dommage. Il est plutôt doué pour ça, Balt.
Qu'est-ce qu'il comprend pas, le Wickerson ? La dernière chose qu'il a envie de faire, c'est de prendre un thé dans son appartement encombré. C'est sûr que le type a même pas un PC pour jouer, ou une console, ou même juste une putain de télé et un abonnement wifi. Mater les étoiles toute la nuit avec son nouveau papa, c'est vraiment pas dans ses intentions. Alors, encore une fois, il secoue la tête de gauche à droit.
- Pas b'soin d's'y faire. Vous voulez pas, j'veux pas, on l'fait pas. Y'a qu'à oublier tout ça. J'ai pas b'soin d'un thé. Pis j'vais pas aller porter plainte parc'que j'dors pas ici, ok ? Pas b'soin d'vous faire d'bile. J'vais aller au skatepark. Pis après j'irai dormir chez un pote. Pas ici. S'vous voulez j'vous dirai où, comme ça s'ils débarquent pourrez leur dire. Pas b'soin qu'ce soit vrai. Voyez. J'vous arrange, vous m'arrangez, on est arrangés. C'beau la vie, hein ?
Il pousse le truc jusqu'à donner une tape sur l'épaule du type, en mode ils sont trop copains depuis un bail, le tout avec un sourire un peu pâle, un peu fatigué, et une énergie pas franchement là.
"Aldebert Wickerson ?" "C'est à côté."
Message publié le 22/01/2025 à 16:30
Balt a l'habitude qu'on veuille pas de lui. Il en prend pas ombrage. C'est même une des rares choses qu'il peut comprendre sans qu'on ait besoin de lui expliquer pendant cinq heures entières. Alors même si Wickerson lui propose du thé, il sait qu'il est pas tellement le bienvenu. Et ça lui fait baisser la tête vers ses baskets. C'est rare de le voir aussi calme. Aussi silencieux. Mais là c'est un peu trop pour lui. Il relève la tête le temps de répondre pour le thé, quand même.
- Rien, merci.
Il a pas envie de thé. Il a pas envie d'être là, non plus, avec un type qu'a tout sauf envie d'être son père. Il a passé toute sa vie sans père, il peut bien continuer encore un peu.
- J'vais y aller j'crois.
Wickerson a pas envie. Lui n'a pas envie. Si aucun des deux n'a envie, il voit pas trop pourquoi les deux se forceraient. Franchement, les choses sont déjà assez cheloues comme ça, y'a pas besoin d'en rajouter. Il remonte la lanière de son énorme sac sur son épaule, ajuste la position de sa planche sous son bras, et se décide enfin à bouger pour se diriger vers la porte d'entrée.
- On s'voit à Poudlard t'façon.
C'est tout ce qu'il trouve à dire pour expliquer sans le dire qu'il a pas l'intention de revenir dans ce drôle d'appartement. Balt a beau avoir l'habitude de pas tellement se sentir à sa place, y'a quand même des limites à pas dépasser, et l'appartement du Professeur Wickerson en fait partie. Il trouvera bien quelques potes pour le dépanner d'ici la rentrée. Au pire, il retournera dans la petite maison de sa mère. Y'a pas de raison, c'est chez lui là-bas, après tout. Il est même prêt à faire l'inventaire des bouquins sans qu'elle lui demande.
Il a quand même du mal, avec ce poids qui pèse sur son coeur. C'est comme s'il avait pris cinquante kilos d'un coup. Et puis, il sent bien qu'il a les yeux qui piquent. Il veut pas que sa mère soit morte. Il veut qu'elle soit là, qu'elle lui fasse un bisou sur le front quand il rentre. Il veut foutre la musique à fond et l'inviter à danser avec un sourire de merde quand elle lui demande de baisser le son. Il veut sa vie d'avant. Il ouvre la porte d'entrée, et passe le seuil.
- A plus.
"Aldebert Wickerson ?" "C'est à côté."
Message publié le 22/01/2025 à 16:15
Il sait pas trop comment se situer, Balt. C'est pas mal compliqué dernièrement. Sa mère est morte, et lui est toujours là. Il avait jamais pensé à ça avant. A cette situation. Il s'était jamais dit que ça pouvait arriver, que sa mère n'était pas éternelle. Et maintenant que c'est acté, ça le laisse con. Encore plus que d'habitude. Il est pas trop sûr de comment il doit réagir. Il s'est retrouvé en foyer, pendant une bonne semaine. Sans parler à personne. Et c'est pas son genre, de parler à personne. Puis y'a eu la cérémonie et le cimetière. On lui a demandé s'il voulait dire quelque chose. Alors il a parlé. Pour la première fois depuis qu'il a vu s'éteindre sa mère sur le canapé, il a parlé. Beaucoup. De plein de choses, mais pas vraiment de sa mère. Pas vraiment de ce qu'il ressent non plus. Juste il a parlé. Comme s'il laissait échapper tous les mots qu'il retenait depuis une semaine. Il s'est quand même bien gardé de dire qu'il a prévenu les gens que le lendemain. Il arrivait pas à y croire. A comprendre.
Et puis, au milieu de tous ces mots, y'avait un nom qui revenait. Le nom que sa mère lui a donné avant de mourir. Le nom de son père, illustre inconnu qui n'a jamais fait parti de sa vie. Elle l'a bien prévenu : il est pas au courant de son existence. Sauf que si, il l'est. Il sait juste pas que c'est son fils, tout comme lui ignorait que c'était son père. Ils se côtoient depuis plusieurs années à Poudlard maintenant. La grosse blague. Mais après quelques vérifications, les services sociaux ont dû se rendre à l'évidence : la réalité s'imposait à eux. Et il était grand temps de rendre Balthazar à son père, unique tuteur qu'il lui restait désormais.
Dans le taxi qui mène à l'appartement d'Aldebert Wickerson, Balt parle. Beaucoup, comme s'il avait peur du silence. C'est sûrement le cas. Il a passé trop de temps dans le silence dernièrement. Et le pire de tous, c'est celui de sa mère. Elle est jamais restée silencieuse aussi longtemps, c'est vraiment trop bizarre. Il reste en retrait, son gros sac de voyage orné de stickers de groupes de metal sur l'épaule, la planche de skate sous le bras. Y'a fallu monter sacrément des escaliers pour arriver jusque là, et faut faire la queue sur le palier, parce que tout le monde ne rentre pas devant la porte.
Alors il reste sur la dernière marche, sa nouvelle couleur de crête à peine visible dans la pénombre. Sa mère avait jamais voulu qu'il se teigne les cheveux. Maintenant, il pouvait. Et il l'avait fait. Il laisse l'assistante sociale frapper à la porte. Il a retrouvé le silence. Il attend. Comme s'il n'était pas vraiment là. Il fait ça des fois. Souvent, en fait. Comme si il s'éteignait, se mettait en veille. Comme si y'avait aucune vie intelligente sous la crête. Beaucoup diraient que c'est le cas.
La porte s'ouvre d'un geste brusque, agacé, sur la silhouette du professeur. La femme parle.
- Aldebert Wickerson ?
- C'est à côté.
Et la porte se claque. Balt s'en rend pas vraiment compte. La femme toque de nouveau à la porte. Cette fois-ci, elle reste ouverte, le temps d'un discours explicatif. Il cherche pas à comprendre les modalités. Tout ce qu'il sait, c'est qu'au bout d'un moment interminable, il est invité à entrer dans l'appartement. Et qu'il est tout seul avec Wickerson. La pièce de vie transpire le boulot du mec, dans un joyeux bordel d'étoiles, de parchemins, d'ouvrages, de télescopes, de cartes du ciel, et d'autres trucs que Balt serait bien incapable de connaître. Et il reste planté au milieu de ce décor, visiblement pas très rallumé.
- Ils s'sont ptêt trompés, énonce-t-il simplement.