Harry Potter RPG

Liste des messages de Isaya Bergame

Isaya Bergame

Femme

35 ans

Sang-mêlé

Britannique

À la plus belle auberge du pays

Message publié le 14/03/2025 à 12:44

Elle sent que la réponse apportée n'était pas la réponse attendue. L'air amusé, elle constate que Leo semble avoir subi un choc particulièrement violent : yeux écarquillés, sourcils hautement relevés, bouche légèrement ouverte, les cils papillotent, clignent de façon presque infinie, signe d'un étonnement non feint. 

L'instant de surprise laisse bientôt place à un sourire, large et étincelant, qui s'étire d'une oreille à l'autre. 

Isaya relève la tête lorsque ses oreilles capte un sifflement lancé depuis la salle, suivi d'un ricanement. Elle jette un regard noir à celui qu'elle pense être le responsable mais constate rapidement que la douce moquerie n'a eu aucun impact sur le jeune homme qui semble n'en faire aucun cas. Il a l'air plutôt perdu dans ses pensées entremêlées, trop concentré pour faire attention à ce qu'il se passe autour de lui. 

 

Il entame une phrase, bégaie, s'interrompt. 

Isaya se sent un peu coupable de l'avoir mis dans une telle situation et s'apprête à lui faire une proposition de restaurant, histoire de le sortir de ses centaines de pensées emmêlées, mais le jeune homme reprend la parole et cette fois-ci, le flot n'est pas interrompu. 

Elle a un doux sourire aux lèvres.

 

-Je ne connais pas. Mais ça a l'air chouette, les pâtes fantôme. Et puis c'est un bon signe s'ils ont des chaises.

 

Le ton n'est pas moqueur. Mais amusé.

Elle essaie de se rappeler comment elle était au même âge. En réalité, à la même période de vie, la sienne était complètement différente. Elle était en voie d'être mariée à Rory et n'essayait pas du tout de vanter maladroitement les mérites d'un restaurant rempli de chaises et de pâtes fantômes. Elle ne peut donc pas tellement se projeter dans ce que doit ressentir Leo à cet instant précis.

 

-Tu repasses ici à vingt-heures et on ira ensemble ?

-Ouah p'tit gars t'as intérêt à être ponctuel ! s'écrie alors un type barbu installé à une table près du bar. Et ses deux copains s'esclaffent avec lui.

-C'est fou, fait semblant de s'indigner Isaya, poings sur les hanches, quand on pense qu'une conversation est privée, elle est en fait tout sauf privée !

-Ah, faut pas vous énerver comme ça, on a pas fait exprès d'entendre !

-Eh bien faites exprès de ne pas entendre !

 

Puis, tournant à nouveau son attention sur Leo :

 

-C'est d'accord pour ce soir vingt-heures ?

 

Elle laissera Kelly et Erwan gérer la deuxième partie de soirée et faire la fermeture. Elle a toute confiance en eux. 

Mais une partie d'elle-même se demande si elle a réellement bien fait d'accepter l'invitation. 


Après-midi cosy

Message publié le 05/03/2025 à 11:43

Avec @Amarychat 

 

Isaya essuie méticuleusement le comptoir en bois des Trois Balais. C'est samedi après-midi, déjà quelques étudiants de Poudlard sont arrivés. Ils sont sortis du confortable cocon du château, ont abandonné les salles communes et les feux de cheminée pour venir s'aventurer dans Pré-au-lard. Une façon de prendre l'air, de changer un peu leur quotidien d'étudiants. Abandonner, le temps d'un après-midi, les cours et les révisions. S'octroyer un moment de pause entre amis.

Isaya se rappelle ses années d'étudiante. Elle aimait particulièrement ces sorties. C'était comme la petite récompense de la semaine. Même si, une fois revenue au château, il fallait alors se replonger dans les livres et s'alarmer du parchemin qu'on devait rendre en Histoire de la magie et qu'on n'avait pas du tout commencé.

 

Margot et Kelly s'occupent toutes deux du service en salle. Elles évoluent avec aisance entre les tables, on sent l'expérience et l'habitude. Bon, après, il faut avouer que Kelly a l'air beaucoup plus aimable que sa collègue qui rouspète souvent lorsqu'une commande est trop longue ou qu'un client précise une bièraubeurre avec beaucoup de mousse, hein. Margot n'est, de toutes les façons, pas connue pour son affabilité. 

 

La gérante laisse les serveuses faire leur boulot et s'occupe, de son côté, d'ordonner ce qui doit l'être derrière le bar et en cuisine.

Elle aime les débuts d'après-midi. C'est toujours le moment un peu de creux, après le déjeuner et avant le rush de début de soirée. Le moment parfait pour les étudiants qui veulent se retrouver dans une ambiance feutrée et conviviale.

Les discussions tiennent lieu d'un gentil brouhaha qui égrènent les minutes. Il n'y a pas un mot plus haut que l'autre, chaque tablée semble respecter les limites auditives de ses voisins.

Il n'y a pas souvent d'esclandres aux Trois Balais. Parfois quelques hurluberlus qui viennent déclamer quelques vers, à l'image d'Horace Milbourne, le concierge-comédien de Poudlard. Jamais rien de méchant.

 

Isaya essuie quelques verres avant des les ranger, bien alignés avec leurs semblables. 

Puis elle se tourne vers le baquet de vaisselle sale. Des chopes, des tasses et des assiettes se sont accumulées à mesure que Margot et Kelly ont nettoyé les tables du déjeuner. L'avantage d'être sorcière, c'est que le nettoyage est souvent rapidement fait et demande peu d'efforts. 

 

Récurvite !

En quelques instants, la vaisselle retrouve son éclat et sent bon le propre. Plus qu'à ranger tout ça.

Isaya Bergame a lancé un sortilège !

Sortilège
Sortilège de Récurage
Difficulté
3
Résultat D20
8
Interprétation
Réussite
XP gagnée
10

Récurvite !

En quelques instants, la vaisselle retrouve son éclat et sent bon le propre. Plus qu'à ranger tout ça.

Autres résultats possibles

Récurvite !

En quelques instants, la vaisselle qui s'était accumulée dans le baquet devient propre comme un sou neuf. Elle brille même, tellement le sort est réussi. Il n'y a plus qu'à la ranger.

Récurvite !

Bon. Ca pétille, ça frétille mais ça ne donne rien. Isaya doit trop s'être laissée porter par l'ambiance cosy de ce début d'après-midi et ne pas s'être assez concentrée sur son sortilège. Plus qu'à recommencer.

Récurvite !

Non seulement la baguette d'Isaya ne produit d'un crépitement étrange, mais en plus quelques étincelles pas du tout prévues s'ensuivent, percutant la vaisselle et provoquant, dans un éclat sonore, une casse monumentale. Ouuuups... il va falloir qu'elle revoie ses basiques.


À la plus belle auberge du pays

Message publié le 02/03/2025 à 11:30

Leo paraît sincèrement décontenancé par la question d'Isaya qui suppose alors qu'il est réellement un gentillet naïf et innocent. 

Quelques remarques des autres clients, rires gras auxquels le jeune homme se joint mais sans avoir trop l'air de comprendre pourquoi les autres rient. Il fait comme les autres, comme la foule, parce qu'écoutez, si ça rit, c'est que ça doit être drôle.

 

Un regard, un geste impatient de la main, Isaya fait signe aux autres clients de cesser leurs rires pleins de sous-entendu auxquels le jeune Leo ne comprend, de toutes les façons, rien.

Le jeune homme renchérit sur son idée de boisson, ce à quoi la gérante lui répond : 

 

-Eh bien, écoute, si je reprends réellement les Trois Balais, j'y réfléchirai. Tu sais faire des cocktails ? Tu viendras expérimenter avec moi, si tu veux. Et on pourra dire que cette nouvelle boisson, c'est un peu ta création. Qu'est-ce que t'en dis ?

 

Puis Leo enchaîne sur un autre sujet. Qui surprend un peu Isaya. Elle ne pensait pas qu'il aurait le courage d'être si frontal.

Elle entend, comme un son lointain, un client ricaner un peu en dépit de toute la volonté que ça a dû demander au jeune homme pour venir proposer une invitation à l'issue du service. Elle lui lance un regard noir qui le fait taire. Elle ne sait pas pourquoi, elle ressent une forme d'affection pour ce garçon tout juste adulte et pourtant encore grand enfant. Il a l'air de faire ses premiers pas dans une vie de grand, tâtonne, oscille, titube. Les expériences amicales, amoureuses, sociales, celles par lesquelles la plupart des gens sont passés ou continueront de passer. Souvent, la façon dont se passent nos premières expériences en matière de relations humaines conditionnent -pour un temps du moins- la façon dont se passeront nos expériences similaires. Alors elle n'a pas le droit de laisser un type aléatoire se moquer du jeune Leo et lui faire perdre tout le courage qu'il a réussi à mobiliser en lui.

Pour autant, la part rationnelle et très professionnelle d'elle-même lui chuchote de faire attention, de ne pas aller trop loin. Mais elle la balaie d'une pensée. Il n'y a rien de... tendancieux, hein ? Et puis, c'est vrai qu'elle n'a pas souvent l'occasion de sortir en dehors de son bar. Depuis qu'il n'y a plus Rory... ils faisaient souvent des sorties ensemble. Jusqu'à ce cet idiot ne s'enferme dans son idée qu'il peut devenir un auteur à succès et qu'il ne passe ses journées penché sur un bureau à griffonner des manuscrits sans grand intérêt.

 

Posant les bras sur le comptoir, Isaya se penche légèrement en avant, comme pour confier à Leo le plus grand des secrets.

 

-C'est d'accord, lui dit-elle à mi-voix. Et tu pourras me raconter comment ça se passe au ministère.

 

Ca, il faut l'avouer, ça l'intrigue.

Leo au ministère... quelle information surprenante. 

 

-C'est quoi, ton restaurant préféré ? En dehors des Trois Balais, bien évidemment, ajoute-t-elle dans un sourire.


À la plus belle auberge du pays

Message publié le 22/02/2025 à 15:21

Isaya ne cache pas sa surprise quand Leo lui annonce travailler au Ministère, au département des transports.

Ca peut paraître idiot, mais elle ne le voyait pas du tout comme agent du Ministère. Il lui apparaissait trop électron libre pour accepter un tel cadre institutionnel. En vérité, elle ne sait pas bien comment elle l'imaginait... Avec son enthousiasme à tout épreuve et son côté un peu perché, elle le voyait sans doute dans quelque chose de plus créatif. Mais peut-être qu'elle se trompe sur la réalité d'un poste au Ministère. C'est peut-être très créatif, après tout.

 

Elle a un sourire lorsqu'il précise qu'il continue de venir jusqu'à Pré-au-lard et plus précisément aux Trois Balais parce qu'il y préfère les bièraubeurres. Et parce qu'il aime bien papoter avec elle. 

Il enchaîne, ses idées fusent plus vite que la lumière. Un instant, elle se demande comment son cerveau peut en générer autant à la minute. Elle l'imagine comme une sorte de chaudron en ébullition, de bouilloire qui siffle sans arrêt. Si elle le connaissait mieux, si elle était plus proche de lui, sans doute qu'elle lui demanderait, à un moment donné, si ce n'est pas trop épuisant tout ça. L'impression d'avoir une machine qui fonctionne à cent à l'heure tout au long de la journée. Elle se surprend à pousser la réflexion encore plus loin, se demandant si ses rêves sont tout aussi agités, bondissant d'un fait à l'autre, d'une idée à l'autre sans repos.

 

L'excitation manifeste qui transparaît dans l'attitude physique du jeune homme et ses yeux écarquillés lui font dire qu'il n'a, décidément, pas du tout l'air épuisé. Il doit nourrir son cerveau de quelque substance dopante -et peut-être légale- lui permettant un fonctionnement optimal H24.

Fort de son idée nouvelle, Leo propose même un nom à sa nouvelle boisson.

Bergamote ? Il y a quand même plus original comme nom.

Perplexité, un court instant.

Les mots s'agencent, s'organisent, les lettres dansent, se découpent.

Elle repense à la façon dont il l'a dit

Bergam Ote, légère pause entre les deux mots, elle comprend qu'il joue sur son nom

Bergam-Hot.

Elle lève un sourcil, un sourire en coin des lèvres qui demeure.

Leo lui a toujours paru être le gamin gentillet et innocent qui fréquentait les Trois Balais depuis son adolescence. Encore aujourd'hui, dix ans plus tard, elle n'arrive pas à se détacher de cette image qu'elle a de lui. Alors elle se demande s'il a conscience qu'en dehors de la bergamote, ça fait surtout Bergam-Hot.

 

-Ne trouves-tu pas ta proposition de nom un peu... tendancieuse ? demande-t-elle avec un sourire et une forme de malice qu'elle ne parvient pas à dissimuler.

 

Avec le Leo, elle n'arrive pas à savoir s'il est juste un grand enfant naïf. Ou s'il sait parfaitement ce qu'il fait.


À la plus belle auberge du pays

Message publié le 17/02/2025 à 13:58

Le jeune homme semble perplexe face à la réponse d'Isaya. Il compte sur ses doigts, comme pour vérifier son information. La gérante ne comprend pas ce qu'il peut bien être en train de compter et attend patiemment, léger sourire aux lèvres. Depuis qu'elle le connaît, elle a toujours trouvé à Leo un côté de gamin attendrissant. Il ne donne l'impression d'être le couteau le plus affûté du tiroir mais pour sûr, c'est un gentil. Et ça, Isaya l'apprécie.

C'est qu'on a souvent tendance à encenser une certaine forme d'intelligence mais on oublie de dire à quel point la gentillesse est vitale dans ce monde. Peut-être même plus que l'intelligence. Que serait la société, sans des âmes charitables sur lesquelles compter dans les bons comme les mauvais moments ?

 

Finalement, Leo étale quelques billets pour la fameuse tournée générale et déclare, tout en même temps, que ça fait dix ans, jour pour jour, qu'ils se sont rencontrés pour la première fois.

Isaya en reste bouche bée. Si elle s'attendait à ce genre d'information !

Elle ne peut pas dire si le garçon dit vrai ou pas. Elle n'a le souvenir exact du premier jour de leur rencontre. Par contre, lui semble l'avoir. Et c'est pourquoi il crie à la cantonade "AUX DIX ANS D'MISS BERGAME DERRIÈRE LE COMPTOIR !"

 

Isaya se sent subitement légèrement gênée de cette démonstration d'enthousiasme et d'affection.

D'un geste de la tête, elle fait signe à Kelly pour qu'elle s'occupe de remplir les chopines de bièraubeurre et qu'elle serve la tournée de Leo. La serveuse s'exécute, riant sous cape de cette intervention soudaine du jeune homme dans une journée en apparence si banale.

Le Gryffondor enchaîne, interrogeant la gérante sur la possibilité qu'elle reprenne la pleine direction de l'établissement.

 

-Oh, tu sais, ce n'est pas encore fait, lui répond-elle doucement. C'est une possibilité, en effet. Mais pour le moment, le fameux monsieur Deer tient encore les rênes !

 

La passation est effectivement dans les tuyaux. Mais Isaya et son patron n'ont pas encore pris réellement le temps de se poser pour en discuter ensemble. Elle sait que Michael souhaiterait que ce soit elle qui prenne sa suite. De son côté, la jeune femme s'interroge parfois sur ce projet. Elle aime les Trois Balais et en prendre la direction la comblerait d'honneur. Mais cela signifierait également être pieds et poings liés à l'établissement sur les prochaines années. Et prendre encore davantage de responsabilités. Est-ce vraiment ce qu'elle veut ?

Les quelques fois où cette question lui traverse l'esprit, elle se reprend.

Bien sûr que c'est ce qu'elle veut. Les Trois Balais, elle y tient énormément. Elle aime ce bar, cette ambiance, elle aime discuter avec les clients, les voir entrer, sortir, se rencontrer, flirter, se disputer. Elle aime ces journées qui ne se ressemblent pas et qui rythment ses semaines.

Alors oui. Il y a de fortes chances pour qu'elle prenne la suite de Michael. Même si, pour le moment, rien n'est acté officiellement.

 

-Et en effet, c'est un sacré pas, l'achat d'un appartement ! Tu l'as acheté où ? Sur Pré-au-lard ? Et que fais-tu, maintenant que tu as quitté Poudlard ?

 

La curiosité d'Isaya est sincère.

Elle n'a jamais vraiment pris le temps de discuter avec Léo. Il était un habitué comme d'autres. Avec ses côtés attachants, sa gentillesse plein les yeux, ses sourires de bonne humeur. Mais elle n'a jamais vraiment su qui il était réellement. Ce qu'il était en dehors d'être un étudiant de Poudlard.


À la plus belle auberge du pays

Message publié le 14/10/2024 à 20:07

Lorsque le tonitruant "Hello" est lancé d'un ton enthousiaste, Isaya se détourne des bouteilles qu'elle était en train de compter et d'inventorier sur l'étagère derrière le comptoir.

Elle voit un jeune homme entrer. Qu'elle connaît bien parce que ça doit faire... presque dix ans qu'il vient régulièrement. Il venait ado, du temps où les sorties à Pré-au-lard étaient un moyen efficace de couper avec Poudlard le temps d'un après-midi. Oublier les cours et les examens. Se ressourcer entre amis. Puis il a continué à venir après les études. Isaya s'est toujours demandé s'il habitait le village mais n'a jamais osé poser la question. Toujours est-il que parmi les clients fidèles, Leo tient une belle médaille. 

 

Elle le voit arriver vers elle et l'accueille avec un sourire chaleureux.

Il a l'air en forme. Heureux, tout ça tout ça. Après, elle a l'impression qu'il est souvent en forme. Il ne fait pas tellement partie de ces clients qui viennent aux Trois Balais pour diluer leur malheur dans l'alcool. Non. Leo a toujours cette belle énergie contagieuse qui fait rayonner l'ambiance des Trois Balais.

Elle va lui demander ce qui lui ferait plaisir mais le jeune homme ne lui en laisse pas l'occasion. Il commence avec son fameux Miss Bergame -pourtant, elle est persuadée qu'il connaît son prénom. Et continue avec une formulation qui la surprend.

S'est-il trompé de personne en lui souhaitant un joyeux anniversaire ?

Non, il a explicitement dit "Miss Bergame"

C'est sur la date, alors, qu'il s'est trompé. Mais d'abord, comment pourrait-il la connaître ? Ce n'est pas le genre de sujet dont elle discute avec les clients, aussi fidèles soient-ils. Par exemple Noah, qui a pourtant ses habitudes ici et avec qui elle aime papoter, n'en sait rien. 

Leo n'attend pas sa réponse avant de déclarer ouverte la tournée générale.

La salle est loin d'être pleine à craquer. Mais la quelque douzaine de clients présents s'exclame et s'esclaffe. Une tournée générale, ça ravit toujours les coeurs. 

 

-Ca c'est un bon p'tit, approuve un homme en levant sa chopine de bièraubeurre encore aux trois quarts pleine.

 

Isaya se penche au-dessus de son comptoir en direction de Leo, comme si elle allait lui confier un super secret. D'un sourire amical, elle lui répond :

 

-Ne te serais-tu pas trompé de personne ? Ce n'est pas mon anniversaire aujourd'hui.


Deux Whisky pour une grande Souaffle

Message publié le 02/10/2024 à 18:47

Isaya regarde Noah lever son verre avant de le vider d'un trait. Elle songe que des illusions, on en a tous. Après tout, c'est bien comme ça qu'on parvient à affronter le monde, dans toute sa splendeur et son horreur. Si on ne se berçait pas, ne serait-ce qu'un peu, d'illusions, on ne parviendrait sans doute pas à faire un pas après l'autre tellement on verrait le monde dans sa réalité la plus crue. 

 

A son tour, elle boit. Une petite gorgée. Pense aux illusions d'avant, aux illusions brisées, à celles qui se reconstruisent et celles qui apparaissent.

 

-Ecoute, t'as raison, commence-t-elle, si Rory est heureux comme ça et qu'il ne fait de mal à personne, qui suis-je pour lui dire comment vivre ? Quant à toi, je pense qu'une petite dose d'illusions et d'espoirs est nécessaire pour faire ton boulot. Croire en des jours plus fastes, plus palpitants est utile pour tenir le cap. Jusqu'à ce que ces fameux jours arrivent. Et tu te féliciteras d'avoir tenu bon. 

 

Son regard quitte Noah pour se perdre quelque part au-dessus de son épaule.

La porte du bar s'ouvre et se ferme, laissant entrer ou sortir des silhouettes parfois familières, parfois non. Les voix enveloppent la pièce, les rires résonnent et les plats défilent. Isaya se fait la réflexion que pendant qu'elle papote, Erwan assure tout, tout seul. Mais il n'a pas l'air de s'en plaindre, le gaillard. C'est qu'il est robuste et courageux. Elle le cherche néanmoins des yeux, afin de sonder un éventuel appel à l'aide silencieux.

Le serveur est en grande conversation animée avec Rosa, une vieille dame qui vient tous les soirs sauf le jeudi et qui discute très souvent avec Erwan de la qualité du jour des steaks de dragon. Isaya s'est toujours demandé comment le jeune homme pouvait tenir la conversation avec cette vieille pipelette dont l'unique obsession est d'avoir chaque soir un excellent steak dans son assiette. A priori, le jeune serveur s'acquitte de cette tâche avec joie et bonne humeur : il doit y trouver un quelconque intérêt.

Isaya reporte à nouveau son attention sur Noah. Reprenant la bouteille de whisky, elle en versa de nouveau dans le verre du directeur du bureau des Aurors et dans le sien.

 

-Aux illusions qui nous permettent de continuer notre bonhomme de chemin ! On n'aime jamais toutes les parties d'un boulot, même si c'est le poste dont on rêvait. Je suis sûre que viendra le jour où tu feras enfin ce pour quoi tu avais choisi cette voie. Et que tu ne laisseras pas la place à quelqu'un de plus mauvais que toi pour le rôle, ajouta-t-elle d'un ton taquin. 

 

Elle eut un rire avant de lever à nouveau son verre et boire une énième gorgée.

A ce rythme-là, elle ne finirait pas la soirée et ça ne ferait pas très professionnel devant Erwan !


Deux Whisky pour une grande Souaffle

Message publié le 25/08/2024 à 16:27

Isaya hoche vigoureusement la tête : elle comprend, le besoin d'un verre dans une ambiance chaleureuse pour laisser derrière une journée particulièrement barbante et pas du tout à la hauteur de ce qu'on attendait. Elle aussi, est passée par cette phase-là à quelques reprises. Notamment sur les derniers mois ayant précédé l'officialisation de sa rupture avec Roy. L'idée de rentrer chez elle et de le trouver potentiellement installé dans le canapé lui foutait l'angoisse. Ca l'ennuyait rien que d'y penser. Ce qu'il pouvait être devenu mou et sans intérêt au fil des années ! D'un barbant à préférer faire un câlin au saule cogneur. Alors elle avait allongé le plus possible ses journées de boulot. Profitant comme elle pouvait de la douce ambiance des Trois Balais et partageant parfois (souvent) quelques coups avec son patron Michael (sous le regard sévère et désapprobateur de Margot qui, de toutes façons, n'était jamais contente de rien).

 

Elle écoute avec attention Noah qui déroule les motivations réelles qui l'ont poussé vers ce travail. Il dit ne pas vouloir se contenter des affaires banales qui l'ennuient. Et préférer plus d'action, se confrontant à de vrais mages noirs aux buts tout aussi sombres. Les chasser, les traquer, les arrêter. Ce sentiment d'avoir rendu un fier service à la population en la protégeant d'un individu plus que dangereux.

Mais comme il le dit lui-même, il y en a de moins en moins.

D'un côté, c'est un bon signe : la paix perdure et les dangers s'éloignent. Ce n'est pas plus mal pour le commun des mortels.

Mais elle peut comprendre sa frustration. Confronter son idéal à la réalité du terrain, c'est parfois compliqué.

 

Elle secoue doucement la tête lorsqu'il lui demande si elle le prend pour un fou.

 

-Tu ne dois pas être le seul à avoir choisi la voie des Aurors pour ces raisons. Après tout, ce sont les modèles qu'on en a, ces grands sorciers qui ont combattu les mages noirs du temps de Voldemort et ont fondé la résistance dont tout le monde parle encore. Et parfois, la réalité est terriblement décevante. C'est difficile à accepter.

 

Elle tapote son verre du bout de l'ongle.

 

-Et lui, c'est un très cher ami qui donne un petit coup de pouce pour accepter cette réalité et accepter que nos idéaux ne restent parfois que des idéaux.

 

Elle pousse un petit soupir, s'étire et s'accoude contre le comptoir. 

 

-Moi, j'ai grandi avec l'idéal des bons festins et du prince charmant. Pas de souci pour les premiers. Mais le second... j'ai mis du temps avant de m'avouer et accepter que Rory -mon ex- était loin d'être le prince idéal que j'avais imaginé au départ. Les Trois Balais et quelques verres m'ont beaucoup aidée à me détacher de cette utopie que je m'étais faite pour m'incliner devant ce qui était la réalité. A savoir qu'il est juste un type mou, persuadé d'avoir du talent alors qu'il n'en a pas.

 

Elle roule des yeux en se remémorant ces événements. Puis, se remettant face à Noah, elle ajoute :

 

-Franchement, aucune maison d'édition n'a voulu de ses bouquins, il s'est retrouvé à devoir s'auto-publier ! Et on va pas dire qu'il ait eu un franc succès, j'suis sûre tu le connais même pas. C'est un signe, quand même, non ? Bah il veut rien voir, rien entendre. Voilà le parfait exemple du type qui plane encore très haut dans ses idéaux et ne s'est absolument pas confronté à la réalité.

 

Sur ces paroles, elle vide son verre d'un seul trait. Le repose brutalement sur le comptoir puis hausse les épaules l'air de dire : parfois, y'a des cas désespérés


Deux Whisky pour une grande Souaffle

Message publié le 17/08/2024 à 13:33

Isaya n'a pu s'empêcher d'afficher une discrète moue lorsque Noah évoque une période de réunions aussi longues qu'ennuyeuses. Ce n'est pas du tout comme ça qu'elle imaginait son boulot ! Bon, d'accord, elle a conscience qu'il doit avoir une tonne de paperasses à traiter, l'administratif, vous connaissez... Mais quand même. Elle pensait qu'il y avait plus de trucs palpitants dans sa vie professionnelle. Avouez, c'est pas très sexy de dire qu'on traite de la paperasse et qu'on organise des réunions barbantes tout au long de la journée. Ca l'est beaucoup plus quand on dit qu'on est un genre d'agent qui est sur une mission top secrète pour sauver le pays.

 

La légère moue d'Isaya s'efface bien vite avant d'être remplacée par un sourire brillant lorsque son interlocuteur lui révèle être aujourd'hui à la tête du bureau des Aurors. Ah ! Elle le savait ! Il ne peut pas faire que traiter de la paperasse ! Il doit aussi poursuivre des gens louches, des gens malintentionnés, qui cherchent parfois dans les tréfonds des archives des sorts de magie noire oubliés juste pour le kiffe de dire je connais des trucs que les autres ne connaissent pas ! 

C'est sûr, Noah doit être sur le terrain parfois. Les réunions barbantes, ça peut pas être que ça son boulot d'Auror. C'est absolument pas la représentation qu'elle en a. 

Puis l'homme enchaîne sur la coupe du monde de Quidditch. Ah ça, pour en entendre parler... en tant que gérante d'un bar, Isaya croise beaucoup de monde tout au long de la journée. Et dans tout ce monde, il y en a forcément un certain nombre qui s'extasient sur cette coupe du monde à venir. En ce qui la concerne, elle n'en a pas grand-chose à faire. Elle n'a jamais été particulièrement passionnée de Quidditch. Ses parents non plus d'ailleurs. Ils n'ont donc pas eu l'occasion de lui transmettre la passion que certains parents transmettent à leurs enfants.

En tout cas, ce qu'Isaya retient, c'est que cette foutue coupe du monde demande beaucoup de réunions et de pourparlers et que Noah est obligé d'y participer mais n'apprécie pas outre-mesure cette mission.

 

-Je ne peux que te comprendre, répond la gérante. Ca a l'air gravement barbant ton truc. 

 

Un verre levé, une gorgée avalée.

L'alcool se propage doucement dans son corps, petite chaleur.

 

-Mais c'est quand même pas que ça, le boulot de chef des Aurors ? C'est pas des réunions à dormir debout toute la journée, tous les jours que Merlin fait ?

 

On sent dans sa voix une pointe de déception en imaginant Noah lui avouer que oui, c'est quand même beaucoup ça le boulot de chef des Aurors.

 

-Franchement, reprend-elle, je pourrais pas faire ça. C'est peut-être bien payé, mais ma santé mentale en prendrait un coup. Si j'étais Auror, je serais là pour... pour du terrain, de l'action, faire régner l'ordre et la justice ! Pas pour organiser des réunions avec des gens qui blablatent des heures pour ne rien dire ou presque. 

 

Puis, se rendant compte de ses propos, elle affiche une mine d'excuse :

 

-Oh pardon, je voulais pas dire ça... enfin c'est super le boulot que tu fais, surtout si ça te plaît. Je ne dénigre pas ça.

 

Elle regarde le fond de son verre qu'elle tient toujours en main. Petit mouvement de poignet : le liquide s'agite, les glaçons s'entrechoquent.

 

-C'est juste que je comprends totalement que ça ne soit pas ta tassé de thé. Je suppose que tu n'as pas choisi ce métier pour ce côté-là de la profession.


Deux Whisky pour une grande Souaffle

Message publié le 04/08/2024 à 17:23

Depuis qu'Isaya a pris son service à seize heures, le bar est resté plutôt calme. Kelly, la jeune employée de dix-huit ans lui a dit qu'il y avait eu un peu de mouvement vers midi mais sans plus. Cette journée semble tranquille. Ce n'est pas pour déplaire à Isaya qui aime parfois s'octroyer quelques heures sans rush, où elle peut simplement flâner dans ce bar qui est devenu comme sa seconde maison.

 

Elle observe l'horloge au-dessus de la porte d'entrée, faisant face au comptoir. Presque dix-huit heures. Kelly va débaucher et Erwan est déjà arrivé pour prendre la relève. Ils sont quatre, sans compter le grand patron, pour faire tourner cet établissement chaleureux. En règle générale, Kelly fait l'ouverture avec Margot, la grosse matrone qui aurait bien aimé gérer le bar mais qui a un trop mauvais caractère pour que Michael, le patron, lui laisse la gestion et la mission de représenter les Trois Balais. Isaya arrive dans l'après-midi, s'octroie deux bonnes heures pour s'occuper de tout le côté gestion avant de prendre son service derrière le bar, rapidement rejointe par Erwan, un jeune homme de vingt-six ans, dynamique et plein d'humour.

 

Quelques habitués commencent à arriver lorsque Kelly quitte le bar, lançant un joyeux "passez une bonne soirée !". Isaya la salue de la main alors qu'Erwan est déjà tout affairé à prendre les commandes et débattre de la qualité actuelle des steak de dragon.

La porte s'ouvre à nouveau et Isaya reconnaît celui qui vient d'entrer. Noah, le type qui travaille au ministère et qu'elle imagine volontiers croulant sous des dossiers divers et variés, passant ses soirées au bureau et ayant même aménagé un coin dodo au fond de la pièce. Les fois où elle pense à lui, elle se dit qu'il doit avoir un niveau de stress élevé -elle imagine toutes les personnes bossant au ministère comme ayant un niveau de stress élevé. Peut-être qu'un jour, elle devrait lui offrir cette tisane dont sa mère lui fait sans cesse la promotion et qu'elle vend soit-disant beaucoup à Ste-Mangouste pour les familles trop inquiètes du sort de leurs proches.

 

Noah la reconnaît également et va vers elle. 

Elle l'accueille de son éternel sourire chaleureux. Lui, n'a pas l'air d'être au meilleur de sa forme. L'imagination d'Isaya s'active, s'affole, fait des soubresauts et des cabrioles. Il y a un énorme problème politique dont personne à part les hautes sphères n'a entendu parler et Noah est investi d'une mission aussi cruciale que confidentielle pour gérer cette crise. Ou quelqu'un a merdé au ministère ce qui pourrait entraîner de sérieux soucis diplomatiques et Noah doit rattraper la bourde de son collègue par tous les moyens. Ou encore c'est lui qui, en croyant bien faire, a mis les pieds là où il fallait pas et il est sur la sellette, à deux doigts de perdre son job et perdre son âme dans l'alcool. Ou bien...

Il lui demande un verre un verre d'Ogden's et elle se dit que ça y est, c'est le début de la fin, le premier verre qui va en amener un autre qui va en amener un autre et un autre... jusqu'à vider la cave des Trois Balais.

 

-Eh ben, ça n'a pas l'air d'aller fort, commente-t-elle en ramenant une mèche de cheveux derrière son oreille. Je te prépare ton verre.

 

Elle se retourne, attrape une bouteille, dose consciencieusement le niveau d'alcool dans le verre, y ajoute quelques glaçons. Puis elle revient vers Noah. Commence à tendre le verre au sorcier avant de suspendre son geste.

 

-Tu bois pour oublier ? Ou dans l'espoir que ça te remettra les idées au clair ? Si c'est ça, je te préviens, c'est rarement la solution.

 

Isaya ne connaît pas bien Noah. Pourtant, elle a l'impression de le connaître assez pour se permettre cette familiarité. Il a ses habitudes aux Trois Balais. C'est comme ça qu'ils ont commencé à échanger quelques mots devenus au fil du temps de petites discussions. Souvent superficielles, ni l'un ni l'autre n'est beaucoup entré dans les détails de sa vie personnelle. La preuve : elle ne sait pas exactement ce qu'il fait au ministère. 

Isaya aime bien Noah. Il n'est jamais méchant avec elle, il remplit les caisses des Trois Balais avec sa fidélité et il est un bon compagnon de blabla de bar.

Elle lui fait un petit sourire qui semble dire : "quoi qu'il se passe, t'inquiète pas, ça finira par se résoudre". Mais pas avec l'alcool.

 

-Oh, tu sais quoi ? reprend-elle, en posant finalement le verre devant son client. Je vais boire avec toi.

 

Elle se retourne pour se préparer un verre.

Pour sûr, si la grosse Margot était là, elle ronchonnerait et dirait que voilà, c'est pour ça que Michael aurait dû la choisir elle et pas Isaya comme gérante parce qu'elle, au moins, elle ne boit pas pendant le service ! Et gna gna gna et gna gna gna. Si seulement elle pouvait se lasser de ce boulot et se barrer, cette madame-mauvais-caractère !

 

-Allez, dis-moi tout, lance la gérante en reprenant sa place face à Noah.

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