Harry Potter RPG

Liste des messages de Charli Blackburn

Charli Blackburn

Homme

12 ans

Sang-mêlé

Britannique

La poudre de perlimpinpin

Message publié le 24/02/2025 à 18:58

Il te faut qu'une poignée de secondes pour comprendre qu'on est sur tes talons. Poussé par l'adrénaline, un rire silencieux qui t'étire des lèvres gamines, tu te presses dans un couloir, puis un autre, et encore un autre. Bien sûr tu es bien loin de connaitre encore toutes les facéties que le château peut bien réserver aux jeunes garçons de ton espèce, et tu suis les rangées d'armures qui ont, jusqu'ici, été ton unique repère pour trouver la salle des trophées. Il s'avère pourtant rapidement que la route empruntée n'a rien à voir avec celle prise à l'allée. En fait, tu as presque l'impression de tourner en rond, alors que derrière toi retentit la voix d'une sorcière que tu t'imagine, avec un genre de frousse dénuée de véritable peur, préfète. Dans la précipitation, tu bouscule un chevalier, ne prête guère attention à la manière qu'il a de tourner la tête vers toi.

Mais une main, bientôt, t'attrape, et malgré la puissance de tes jambes, les doigts serrés autour de ton bras mettent un arrêt définitif à ta fuite. Tu te débats pourtant encore plusieurs secondes, habitué des corrections rustres de tes grands frères lorsque tu les fais tourner en bourrique. Peine perdue. La fille te tient. Essoufflé, les pommettes rougies et les yeux un peu hagard, tu fais face, tes boucles brunes étalées pêle-mêle autour de ton visage, pointant par endroit dans quelque direction étrange. Ton regard se fait défiant alors que de ton autre main tu attrapes la sienne et pince, fort, la forçant à lâcher prise. Un seul pas de recul alors que tu la dévisage et constate à retardement qu'il ne s'agit pas d'une préfète, mais d'une élève plus jeune. Elle tousse encore et encore, t'observe comme certains professeurs mécontents de tes réponses en cours.

- Horace ? C'est qui Horace, tu demande plutôt que de répondre, complètement sur la défensive.

Bon. C'était pas prévu qu'une fille se prenne la bombapoudre. Mais c'est honnêtement un peu marrant de la voir entièrement couverte de blanc. Alors tu te pinces les lèvres et t'échappes un rire involontairement alors qu'elle tousse encore.

- C'est bon c'était juste un défi, tu balances avec assurance. T'vas pas l'dire hein, tu réclames soudain un ton plus haut, en t'approchant un peu. R'garde ça part facile.

Tes mains minuscules viennent tapoter un bras de la fille, faisant s'envoler une nuage de poudre blanche qui vous enveloppe tous les deux. Tu tousses à ton tour, étrangle un rire. Ce n'est qu'au bout de plusieurs secondes que tu remarques les écritures sur le tee-shirt qu'elle porte, et tes yeux s’écarquille tout rond avant que tu ne brailles :

- HAN C'EST LE MAILLOT DE L'ÉQUIPE NATIONALE D'ÉCOSSE ?!

Bien sûr, les Catapultes de Caerphilly sont bonnes, mais c'est à rien à côté de l'Équipe Nationale d'Écosse. Même que Charli les a jamais vu jouer, mais il a vu des figures de certains joueurs dans les So Quidditch que lui refile Elliot quand il a fini de les lire. Ils sont bons. Mais pas assez bons pour aller battre le Canada, ou même le Luxembourg. Au moins assez pour jouer contre eux, quand même, et c'est pas rien. Charli sait qu'Elliot est fan. Alors bien sûr, il est fan aussi.

- C'EST CELUI D'QUI ? PAS MACDOUGALL HEIN, C'EST UN CON ! Il récite en trépignant.


La poudre de perlimpinpin

Message publié le 19/02/2025 à 20:53

Tu crois bien que t'auras jamais fini de t'extasier. D'abord devant la taille du château. On pourrait facilement mettre ta maison toute entière dedans, plusieurs fois. Y a des armures qui bougent. Pour de vrai. La nuit, on t'a raconté qu'elle faisait des tours de garde dans les couloirs. T'es pas bien sûr que c'est vrai, mais t'as déjà entendu le grincement métallique de ton dortoir, alors peut-être bien que c'est pas des conneries. Tous les tableaux bougent. Comme s'ils étaient vivants. Y en a même qui parlent et certains qui t'insultent, avec des vieilles insultes que t'as jamais entendu de toute ta vie - et pourtant t'en as entendu des tas, des insultes. Les cours ont rien à voir avec ceux donnés dans ton ancienne école. Tout le monde écrit sur de vieux parchemins, avec de grandes plumes qui sont vachement difficile à manier, et de l'encre épaisse avec laquelle t'arrête pas de faire des tas sur à peu près tous tes devoirs.

Ça fait déjà plus de trois semaines que t'es là, mais t'as l'impression que tout est encore à découvrir.

T'as écris à Elliot pour lui raconter que t'avais été réparti dans la même maison que lui, et aussi que t'as eu tes premiers cours de vol, et que t'as été génial, et que tout le monde te dit que t'es la prochaine star du Quidditch exactement comme lui. T'as embelli un peu. T'as pas envie qu'il s'imagine que tu lui fous la honte à Poudlard. Il a pas répondu, mais c'est pas bien grave. T'as écris à Kayla aussi. Enfin au reste de ta famille, mais la lettre était adressé à Kayla, parce que tu préfères que ce soit elle qui ouvre l'enveloppe pour pas qu'elle y foute de la graisse partout, et aussi pour qu'elle la lise avant tout le monde. Tu lui as tout raconté dans les moindres détails, et même le cours de vol, mais ça sur un papier à part où t'as bien écrit que fallait pas que les autres lisent. T'attends toujours la réponse, mais c'est normal que ça prend du temps parce que faut que tout le monde écrive une partie. Peut-être même que Maman va écrire une phrase ou deux ? Tu sais pas, mais t'espères.

T'as appris quelques sorts déjà. Des sorts qui paraissent déjà incroyables, même si t'as vu des élèves plus grands se balancer des sorts encore plus dingues dans les couloirs, et que tu sais que tu les apprendras pas avant un moment. Déjà tu sais lancer un Lumos. Mika t'as aussi montré comment lancer le sort du nez coulant, et ça c'est vachement marrant. Mika c'est un garçon de ton dortoir qui vient d'une famille de sorcier, et qui demande qu'on l'appelle Mika, même si en vrai il s'appelle Michael. T'essaies encore de maîtriser le maléfice des chatouilles, mais celui-là est plus compliqué. N'empêche qu'on s'ennuie jamais à Poudlard, parce que même en dehors des cours y a beaucoup trop de choses à faire. Des couloirs à explorer. Des statuts à fouiller. Des bonbons à tester. Récemment, t'as découvert les bombamousses et les bombapoudres, et ça c'est sûr que ça va faire toute ta scolarité.

D'ailleurs t'en tiens une dans la main, qu'on t'a défié de balancer dans la salle des trophées sans te faire prendre.

Facile.

Tu t'avances en jetant des coups d'œils réguliers aux alentours. On est samedi, et le samedi, il y a tellement d'élèves qui se promènent dans les couloirs que personne ne fait vraiment attention à ce qui s'y passe. Tu sais que t'as toutes tes chances. T'as l'impression d'être dans un de ces films qu'aiment mater tes frères à la télévision. La bombapoudre planqué dans la paume d'une seule main, tu te retiens presque de frôler les murs comme un ninja. Presque. C'est-à-dire que tu peux pas t'empêcher de faire un peu comme si t'étais vraiment dans un film, et qu'une musique de suspense accompagnait chacun de tes pas. De commenter, même, tes propres mouvements, une main devant la bouche.

- L'agent Blackburn est en place, je répète, agent Blackburn en place.  Roger.

Le chuchotement est absurde, te fait pouffer tout seul alors que tu croise le regard de Mika, de l'autre côté du couloir, loin, si loin qu'il est difficile de même décerner son visage. Tu lèves un pouce discret avant de t'infiltrer directement dans la pièce convoitée. Tu zieute les alentours avec un air qui n'a rien d'innocent, jette ton dévolu sur la vitrine la plus en valeur du lot, sur laquelle semble perpétuellement braquée deux spots de lumière magique provenant du plafond. Un sourire malicieux se dessine alors que tu approche, encore et encore, jusque, dans un mouvement vif, balancer l'arme sur la cible avant de filer sans demander ton reste. Tu n'as pas vu, bien sûr, qu'à l'instant même où tu jetais ta bombapoudre, cette fille te passait devant.

POUF !

La poudre se répand dans la seconde, impossible bien sûr à nettoyer par magie - c'était là tout le fun des armes magiques comme celles-ci, elles étaient impossibles à récurer d'un simple coup de baguette. D'une blancheur immaculée, collante et terriblement volatile, elle ne tarde pas à couvrir les trois mètres carrés à la ronde alors que tu es déjà en train de fuir de toute la force de tes jambes trop minuscules pour t'éloigner efficacement de la scène de crime.


Le vertige

Message publié le 19/02/2025 à 19:56

Ça s'est pas passé comme prévu. Tu sais pas vraiment pourquoi. T'y croyais dur comme fer, jusqu'à ce que ton pied frappe le sol et t'entraine dans les airs, plus de dix mètres plus haut. C'est juste qu'à mater Elliot faire, ça avait pas l'air si compliqué. Il fait ça comme de respirer. Tu t'attendais pas à ce que ça monte si vite et si fort, à ce que le vent essaie de t'emporter avec lui, à ce que le sol semble si loin d'un coup, à ce que le manche semble glisser sous tes mains complètement moites. Tu t'es tapé la honte, vraiment, parce que depuis la rentrée on a pas arrêté de te regarder en coin en chuchotant que t'es le petit frère de Blackburn, des Catapultes.

Sûr que t'es fier, même que t'en as joué.

T'as regretté aussi vite que le vieux balai d'Elliot t'as emporté tout là haut, et que t'as eu l'impression que t'allais gerber tout ton déjeuner sur la pelouse. Ça t'as pris tout ce que t'avais pour tout garder, mais le malaise qui t'as pris est encore trop frais pour que tu puisses l'ignorer. Parce qu'ils te regardaient tous, là, en bas, et que tout ce que t'as réussi à faire, c'est devenir plus blanc qu'un drap, et rester figé dans l'air sans plus oser bouger d'un seul cheveu. Jusqu'à te faire récupérer par le professeur de vol. La honte. T'as dit que t'avais mal digéré, et c'est passé devant tous les autres, mais c'est sûr que ça passera pas pour toujours. Parce que tu le sais que c'est pas ça. Que ça a rien à voir avec le déjeuner. Que juste tu sentais que t'avais rien à faire sur ce balai du tout, et que t'aurais préféré être n'importe où ailleurs.

Impossible de reproduire l'évènement la semaine prochaine. Juste impossible. Alors ce matin t'as bondis de ton lit aux aurores, t'as emporté ton balai avec toi, et t'as filé directement vers le terrain. Tu sais que y aura personne parce que personne se lève si tôt un dimanche, pas vrai ? T'es même pas passé par la case petit déjeuner. On sait jamais. T'as pas envie de gerber pour de vrai. T'es excité un peu, comme t'étais excité avant le cours de vol, sauf que cette fois-ci ta poitrine se contracte un peu. T'as peur. Tu l'admettrais même pas à toi-même, mais t'es terrifié à l'idée que ça se reproduise. Que tu grimpes tout là-haut et que tu restes bloqué. Mais t'es Charli Blackburn, t'as ça dans le sang, et tu refuses de croire que c'est pas ta place. Alors le balai installé au sol, t'inspire, et tu te place exactement comme le professeur vous a expliqué.
 

- Debout !

Au moins, le balai obéit directement. Comme s'il pressentait qu'il était le petit frère d'Elliot. Ça avait été la même chose pendant le cours, et c'est peut-être ce qui t'as sauvé quand t'as été redescendu. Si le balai t'obéis, c'est que c'est pas toi le problème. Obligé. Tu reste un moment comme ça, minuscule silhouette plantée sur la pelouse encore fraîche, une brume épaisse sinuant encore entre les hauts gradins. Y a personne pour te regarder. Peut-être bien que c'est ça qui t'as figé non ? Pas la hauteur, pas la sensation, juste tous ces yeux braqués sur toi qu'attende que tu fasses des dingueries dans le ciel juste parce que tu t'appelles Blackburn. Tu te rassures comme tu peux, puis finalement tu t'installes, et tu frappes ton talon sur la terre avec vigueur.

Aussitôt, c'est comme si un grappin te prenait au ventre alors qu'en moins de trois secondes tu te retrouves à plus de quinze mètres de hauteur, le vent sec balayant tes boucles brunes, et te forçant à plisser les yeux. Regarde pas en bas, tu te répètes. Mais bientôt tu peux pas t'en empêcher. Tu regardes en bas. C'est loin. Vraiment très loin. Tu te vois tomber. Pourtant tu ne bouges pas, figé sur le manche, tes mains subitement moites s'accrochant désespérément dessus avec toute la force que tu peux avoir. Tes yeux vissés sur le sol, t'es persuadé de le voir arriver à toute vitesse, et t'as un sursaut, la respiration coupée.

Ça craint. Ça craint, ça craint, ça craint. Tu repenses à toutes ces fois où t'es allé voir un match d'Elliot, même s'il voulait pas que tu sois là, à la façon qu'il a de faire des figures comme si c'était rien. T'arrives plus à inspirer correctement. Trempé dans un maillot de sport usé qui te retombe au milieu des cuisses, et un jogging dont le bas a du être roulé jusqu'aux chevilles, tu réalises que t'es bloqué. Encore, et ça te tétanise encore plus. C'était pas une bonne idée. C'était pas une bonne idée du tout.

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