Homme
14 ans
Sang-mêlé
Français






Identité
-
- Troisième année
- Surnoms : Adi
- Nationalité : Français
Capacités & Statuts

Groupes

Toi, Moi, et ta tête dans le sol
Message publié le 07/09/2025 à 20:39
Mabel le surprend. Même après quatorze année de vie commune, à évoluer ensemble sur tout et pour tout, Mabel le surprend. Car où Adam n'est fait que de tergiversations et de répétitions, sa jumelle n'est qu'excitation impulsive que rien ne saurait jamais arrêter. Elle sort du brouillard tel un commando. N'attire pas même son regard, dirigé sur la poisse épaisse. Il se prend son sortilège de plein fouet.
- Ho ! Jeupf Bilibiza !
Les lettres sortent sans logique, ne forment aucun des mots initialement pensés. Adam se fige, perturbé. Paniqué, presque, avant de comprendre qu'il ne s'agit là que de la conséquence de ce qu'il vient de recevoir. Un sortilège de babillage. Il secoue la tête avant de lever un pouce en l'air, seul manière d'exprimer finalement ce qu'il cherchait à dire, quelques secondes plus tôt. Bien joué, Mabs.
De nouveau, sa baguette se lève, mais il hésite, réalise rapidement que toute tentative de formulation sera vaine. Alors... autant s'exercer aux informulés qu'il est pourtant loin de maîtriser. Fort de sa nouvelle décision, Adam s'arme, fait le geste, et sans ouvrir une seule fois la bouche, élance toute sa magie dans la direction de sa jumelle.
Le sortilège n'a pas vraiment l'effet escompté, mais il a le mérite de ralentir Mabel dans ses mouvements. La ralentir très fortement. C'est mieux que rien.
Adam Rosier Sinclair a lancé un sortilège !
- Sortilège
- Maléfice du Saucisson
- Difficulté
- 5
- Résultat D20
- 16
- Interprétation
- Réussite
- XP gagnée
- 3
Le sortilège n'a pas vraiment l'effet escompté, mais il a le mérite de ralentir Mabel dans ses mouvements. La ralentir très fortement. C'est mieux que rien.
Autres résultats possibles
Le sortilège fouette Mabel de plein fouet, et elle se retrouve raidie très subitement, teintée d'une couleur saisissante, avant de tomber lourdement au sol.
Le sortilège n'atteint pas Mabel, et préfère frapper un pauvre escargot passant par là. Il se retrouve éjecté à plusieurs mètres. Figé, ou non, nul ne le sait ni ne le saura. Adam hausse un sourcil, à demi-désolé, à demi-intrigué.
Le sortilège ne va pas plus loin que le bout de ses doigts, s'échoue lamentablement avant même d'avoir commencé. Bon, les informulés, c'est pas pour tout de suite.
Petrificus Totalus
Maléfice du Saucisson
Toi, Moi, et ta tête dans le sol
Message publié le 03/09/2025 à 12:31
Une joue se creuse, une fossette apparait. Le duel est tout à son avantage, et ce n'est pas pour lui déplaire. Non pas qu'Adam prenne un quelconque plaisir à battre Mabel de la sorte. Simplement, il éprouve une certaine fierté quant à la réussite de chacun de ses sortilèges. Sa jumelle, au contraire, semble se débattre avec sa propre baguette magique, se plonge accidentellement dans un brouillard épais. Le sortilège manque sa cible, traverse le brouillard pour venir percuter un caillou. Il était là, le fameux. Adam hausse les épaules, comme résigné. Il est vrai qu'il est vraiment difficile de viser dans le brouillard. Peut-être devrait-il plutôt essayer de le dissiper avec un autre sortilège.
Pour la pluie de grenouilles, on repassera. Un instant bref, Adam abaisse son arme, penche la tête sur le côté. Observe Mabel. Même si ce n'est clairement pas ce qu'elle voulait faire, elle s'est dissimulé à lui, et il sera définitivement plus difficile de viser. Soit. Adam n'a rien contre un challenge. Alors que Mabel se plaint de l'obscurité environnante, il essaie de visualiser ou se situent ses bras, ses jambes, mais surtout : sa baguette.
Quelques secondes suffisent à lui faire lever le bras de nouveau, pour essayer de désarmer Mabel au travers de son obscur brouillard, avec une formule qu'il prononce distinctement et avec assurance :
- Expelliarmus !
Adam Rosier Sinclair a lancé un sortilège !
- Sortilège
- Maléfice de Désarmement
- Difficulté
- 6
- Résultat D20
- 5
- Interprétation
- Échec
- XP gagnée
- 3
Le sortilège manque sa cible, traverse le brouillard pour venir percuter un caillou. Il était là, le fameux. Adam hausse les épaules, comme résigné. Il est vrai qu'il est vraiment difficile de viser dans le brouillard. Peut-être devrait-il plutôt essayer de le dissiper avec un autre sortilège.
Autres résultats possibles
Le jet fait mouche, et la baguette de Mabel s'envole brutalement dans l'air, sortant du nuage dans lequel sa silhouette s'était noyée. Ce dernier se dissipe bientôt, et Adam hausse un sourcil.
- J'ai gagné, non ?
Sans doute voudrait elle une revanche. N'importe quel duel se devait d'avoir une revanche. Surtout s'il impliquait les jumeaux Rosier Sinclair.
Le jet fait mouche, et la baguette de Mabel s'envole brutalement dans l'air, sortant du nuage dans lequel sa silhouette s'était noyée. Ce dernier se dissipe bientôt, et Adam abaisse le bras.
- Elle est tombée juste là, Mabs.
La désignation est sommaire. Il patiente sagement.
Le sortilège fait chauffer sa baguette vivement, et il la lâche sans le vouloir, la laissant rouler au sol. Ses doigts sont brièvement secoués dans l'air, mais il n'apparait aucune cloque ni aucune rougeur dessus. Bon. Est-ce qu'il ne serait pas tant de s'exercer à la manumagie finalement ?
Expelliarmus
Maléfice de Désarmement
Message publié le 02/09/2025 à 13:49
Les informations sont longuement prises en considération. Adam peine à comprendre comment cette femme qu'il ne connait guère peut bien savoir ce qui est naturel pour lui ou non. Ceci dit, parler à ce serpent lui parait effectivement on ne peut plus naturel, aussi veut-il lui donner raison.
- Mh.
Sourcils froncés, visage sérieux, Adam passe en revue les membres de sa famille. Mabel lui aurait dit, bien sûr. Mabel ne peut jamais rien lui cacher. Mais aurait-elle su ? Lui-même ne savait pas qu'il parlait une autre langue lorsqu'il parlait au serpent, et ne l'aurait jamais su si cette femme ne le lui avait pas fait remarquer. Est-ce qu'il était possible que Mabel parle aussi la langue des serpents sans même le savoir ? Parlaient-ils ainsi entre eux sans le savoir ? Et Dylan ? Et Maman ? Il faudrait qu'il demande. Il ne saurait rien sans demander.
- Je ne savais pas que je pouvais faire ça avant aujourd'hui.
L'avait-il déjà fait ? Il a le vague souvenir d'avoir déjà discuté avec un reptile, il y a très longtemps. Dans une ménagerie magique où les avait entrainé Nicolas. Personne ne lui avait rien dit. Il faut dire que personne ne l'avait vu. Ça lui avait paru plus naturel encore qu'aujourd'hui, comme il se serait adressé à n'importe qui. Il n'avait pas eu l'impression que le serpent lui répondait autrement que dans sa propre langue, mais avec le recul, sans doute qu'il ne parlait pas anglais, lui non plus.
- Est-ce que certains serpents parlent notre langue comme nous on parle la leur ? Il demande subitement, curieux.
Est-ce que c'était vrai pour d'autres animaux ? Est-ce que des gens pouvaient s'adresser aux oiseaux, ou aux poissons ? Un nouveau monde s'ouvrait à lui. Un monde dans lequel tout était possible, un peu comme celui de sa jumelle, dans lequel le moindre buisson pouvait devenir un ennemi redoutable, la moindre brindille une arme empoisonnée. Un monde qui n'était pas issu de l'imaginaire, mais un monde dont il faisait partie. Fascinant.
Toi, Moi, et ta tête dans le sol
Message publié le 02/09/2025 à 06:23
Mabel s'écroule au sol, les jambes cotonneuses. Pas aussi droite qu'un aérolithe fendant l'atmosphère, mais plutôt d'une manière étrange, bancale, grotesque. Adam sourit. Amusé. Son silence seul répond aux répliques hachées de sa jumelle, car il est déjà en train de réfléchir au prochain sort qu'il pourrait lui lancer. C'est, après tout, un duel, et les duels, Adam les prend tout à fait au sérieux. Alors, il fait l'inventaire mental de tout ce qu'on leur a enseigné à Poudlard cette année, et toutes les autres.
Adam perd dans les méandres d'un esprit aussi gélatineux que les genoux de Mabel, alors qu'elle tente de se relever. Se relève, d'ailleurs. Braque sa baguette sur lui, fait fuser un sortilège. Il a manqué tout ça. Atteint par la lumière, il sent ses oreilles se faire picorer par le sortilège. Elles s'agitent, comme prises d'une volonté propre, et ça chatouille assez pour lui faire échapper un rire comme il en échappe rarement. Un rire léger, d'enfant.
- Bien joué, il admet à l'intention de Mabel. Au moins tes voyelles n'ont pas démissionnées.
Car des voyelles, Hysteriaucule en contenait beaucoup. Plus que de consonnes, en fait. Contrairement au sortilège que lui s'apprête à lancer, les oreilles battant sous le vent, sa baguette de nouveau brandit contre sa sœur :
- Crocura ! Le flash est vif, le sortilège atteint Mabel de plein fouet. Victime du croche-patte invisible, elle retombe sur le sol brutalement, et Adam enchaine un informulé pour se parer d'un bouclier. Fier de sa réussite, il a tout l'air du garçon concentré qu'il est. Certains diraient qu'il est difficile de se concentrer devant Mabel Rosier Sinclair, mais pas Adam.
Adam Rosier Sinclair a lancé un sortilège !
- Sortilège
- Maléfice Trébuchant
- Difficulté
- 6
- Résultat D20
- 20
- Interprétation
- Réussite Critique
- XP gagnée
- 6
Le flash est vif, le sortilège atteint Mabel de plein fouet. Victime du croche-patte invisible, elle retombe sur le sol brutalement, et Adam enchaine un informulé pour se parer d'un bouclier. Fier de sa réussite, il a tout l'air du garçon concentré qu'il est. Certains diraient qu'il est difficile de se concentrer devant Mabel Rosier Sinclair, mais pas Adam.
Autres résultats possibles
Le flash est vif, le sortilège atteint Mabel de plein fouet. Victime du croche-patte invisible, elle s'effondre exactement comme à la minute précédente :
- Les anguilles électriques n'ont pas de jambes Mabel.
L'humour du garçon était spécial, sans nul doute. En fait, il était toujours échappé sur un ton très sérieux qui n'aidait pas à comprendre qu'il faisait une blague. Mabel, elle, savait bien sûr.
Le sortilège ricoche contre la terre. Fait valser un caillou.
- Je crois qu'il existe plus de trente façons de faire tomber quelqu'un dans un duel.
C'était très sérieux. D'ailleurs, Adam comptait bien le vérifier. Sans doute se trompait-il, car il ne connaissait pas encore tous les sortilèges à lancer en duel.
Il a voulu aller trop vite, sans doute, et c'est lui qui se fait crocheter les jambes par un obstacle invisible. Il s'effondre sur le sol, davantage à la manière d'un aérolithe que d'une Mabel Rosier Sinclair aux genoux gélatineux. Le souffle coupé, il a heureusement eu le réflexe de se rattraper de ses bras, épargnant un menton qui se serait peut-être ouvert sous le choc. Ça ferait mal, un menton ouvert.
Crocrura
Maléfice Trébuchant
Toi, Moi, et ta tête dans le sol
Message publié le 01/09/2025 à 17:18
L'ennui n'est pas quelque chose qu'il connait spécialement, si ce n'est par les descriptions - édulcorées - qu'en fait Mabel à toute heure de la journée. Adam sait reconnaitre l'avantage du calme et du silence, lorsque sa jumelle n'y voit que les raisons passives - agressives - d'exploser. Ce n'est pas comme s'ils étaient assis à ne rien faire. Ni Adam, ni Mabel, ne sont jamais assis à ne rien faire. Ils pensent. Leurs neurones en randonnée incessante sous leurs crânes nébuleux, incontestablement excités. L'un plus affuté que l'autre à s'agiter sans qu'on ne le voit esquisser le moindre mouvement. L'autre impossible à garder dans un même mètre carré plus d'une minute de rang.
- Ok.
Il pourrait avancer que mourir de poussières est impossible, mais Mabel sait que c'est impossible. Mabel éternue ses mots et ses expressions sans jamais les contempler vraiment, ni les croire fondées pour de bon. C'est parce qu'elle les relâche si pêle-mêle à mesure qu'elles lui viennent, d'ailleurs, que ses mots ne semblent jamais fondés. Ils n'ont pas le temps de s'accrocher ou que ce soit, et s'éventent directement. Adam ne jette pas un seul coup d'œil vers les toilettes, n'a guère la moindre pensée pour Maman, alors qu'il s'échoue au pied de son tabouret, et suit sa jumelle au dehors. Maman n'a pas besoin qu'on la materne. C'est le principe d'une Maman. Elle saura toujours les trouver, où qu'ils aillent, et quoi qu'ils y fassent.
- Si tu gagnes, j'avale le tiens, Mabel, il rétorque au contraire de toute logique, comme il aime à le faire.
La réplique fait mouche, d'ailleurs, car sa sœur voit son propre sortilège se retourner contre elle, trop occupée sans doute à réfléchir à l'endroit de l'envers de ce qu'ils parient - ou ne parient pas. Adam brandit sa baguette, pour formuler à son tour une attaque qu'il espère plus efficace que celle de Mabel sur sa personne.
- Locomotor Wibbly !
Le sortilège fuse, laisse le temps à sa jumelle de se protéger si elle le souhaite.
Adam Rosier Sinclair a lancé un sortilège !
- Sortilège
- Maléfice de Jambencoton
- Difficulté
- 5
- Résultat D20
- 12
- Interprétation
- Réussite
- XP gagnée
- 10
Le sortilège fuse, laisse le temps à sa jumelle de se protéger si elle le souhaite.
Autres résultats possibles
Les jambes de Mabel se font coton. Nuage. Vapeur incapable de supporter son poids pourtant plume. Un rire doux échappe à Adam. Un rire rare, de ceux qu'il réserve à sa sœur.
Le sortilège atteint la paroi d'une bâtisse, et se perd. Adam conserve une posture défensive, concentré. Son visage reste pourtant d'une neutralité parfait, exactement comme s'il se tenait toujours hissé sur le tabouret à l'intérieur du bar, et non dehors en plein duel.
Le sortilège refuse de sortir. Pire, il semble partir à contre-sens de son bras, pour lui faire flageoler les jambes, et l'avachir dans une posture grotesque... de nuage de coton. Une posture qui tranche étrangement avec le sérieux qui s'affiche encore sur son visage.
Locomotor Wibbly
Maléfice de Jambencoton
Message publié le 19/08/2025 à 16:09
Adam ne dit rien pendant tout ce temps. Il regarde. C’est un peu comme lire un livre écrit dans une langue bizarre, mais qu’il comprendrait quand même. Chaque geste de Mabel est un mot. Chaque mot est un code. Chaque code est un passage secret vers une autre pièce dans leur tête. Il ne sourit pas. Il ne rit pas. Ce n’est pas parce que ça ne lui plaît pas. C’est parce qu’il est trop occupé à tout mémoriser. Il sait que ça, c’est important. Le genre de chose qui disparaît si on la regarde trop vite. Elle entre la première dans le repaire.
Adam, lui, reste un moment dehors.
Il regarde les moustaches de l’arbre remuer doucement, comme une barbe qui réfléchirait à voix basse. Il aime bien cet endroit. Pas pour sa forme, ni pour son ombre. Mais parce qu’ici, rien ne les suit. Ni le silence de Krys. Ni les murs anglais. Ni la question de savoir quand Nicola reviendra. Elle ne reviendra pas. Il ne le pense pas encore vraiment. Mais quelque chose en lui commence doucement à s’en douter. Il entre à son tour. Le sol est humide. Le monde entier a changé de densité. Il regarde Mabel avec son sceptre et ses proclamations.
Il l’écoute dicter ses règles.
Il approuve d’un hochement de tête très grave, très officiel. Puis il enlève ses chaussures. Pas parce que Mabel l’a commandé. Mais parce qu’il ne veut vraiment pas écraser les soldats-cailloux. Ce serait idiot de les enrôler pour ensuite les piétiner. Il pose ses chaussures en bordure du territoire, bien alignées. Il faudrait peut-être une pancarte. Ou un sort de protection. Il y pensera plus tard. Quand Mabel s’effondre au sol dans une pose dramatique, il s’accroupit juste à côté. Pas trop près. Mais pas loin non plus. Il attrape un caillou à ses pieds. Pas un très beau. Juste un discret. Un soldat d’infiltration. Il le glisse dans sa poche.
- Le drapeau, dit-il, pensif. Il serait vert foncé. Presque noir. Avec une chaussette rose et un cornichon qui dansent.
Le cornichon serait presque camouflé. Il hoche la tête pour approuver son idée. Puis lève les yeux vers les branches qui frémissent. Un mouvement. Il le voit aussi. Le frisson dans les feuilles. Il ne panique pas. Il ne parle pas. Il observe Mabel qui s’élance. Elle rampe comme une déclaration de guerre silencieuse. Adam reste immobile. C’est son rôle. Mabel fonce, Adam calcule. Capitaine et stratège. Il imagine qu’un jour, il écrira ce moment dans un carnet. Ce serait un bon chapitre.
Chapitre 1 : la fondation du chaos.
Un cri. Il sursaute à peine. Il se lève. Traverse les moustaches. Mabel est là, au sol. Pas blessée. Juste bruyante. Il s’accroupit. Regarde ce qu’elle tient. Ce qu’elle a vu. Ce qu’elle a touché. Peut-être rien. Peut-être tout. Peut-être une brindille qui pinçait plus que prévu. Il l’inspecte sans la toucher, concentré.
- Il a eu peur, dit-il. Très sérieusement. Tu l’as pris par surprise.
Il n’y a aucun reproche dans sa voix. Juste un fait. Un constat. Comme on dit il pleut ou ce caillou est bleu. Puis, doucement :
- Tu crois qu’il faut lui donner un nom ?
Il ne dit pas ce que c’est. Ni s’il parle d’un insecte, d’un espion, ou du royaume lui-même. C’est Mabel qui décide de ces choses-là. Lui, il pose les questions. Comme toujours.
Message publié le 03/06/2025 à 20:22
Adam garde les yeux sur le serpent, même quand elle parle. Il écoute sans l’interrompre, l'air absorbé. Il ne comprend pas tout, mais il sent que c’est important. Chaque mot semble poser quelque chose qu’il n’avait jamais pensé à nommer. Il penche un peu la tête quand elle dit don. Ça ne lui semble pas juste. Ce n’est pas un cadeau, ce n’est pas une chose brillante qu’on montre. C’est juste là. En lui. Comme un battement. Une présence. Une évidence. Quand elle lui demande s’il connaît quelqu’un d’autre comme lui, il fronce les sourcils légèrement. Tente de se remémorer une conversation. N'importe quoi.
- Je sais pas… non. Peut-être ? Ça me dit rien.
Il gratte doucement la pierre du bout des doigts. Réfléchit. Loin de l’idée d’un secret, c’est juste qu’il ne s’est jamais vraiment posé la question. Il croit que sa sœur Mabel pourrait comprendre, si elle essayait. Mais elle ne l’a jamais fait. Et Dylan, elle, dit souvent que les serpents sont flippants. Elle ne les approche pas. Adam lève un peu les yeux vers la femme, hésite, puis demande :
- C’est si rare ?
Il ne sonne pas inquiet, mais plutôt intrigué. Il voudrait de classer l'information dans sa tête. Adam n’a pas peur d’être différent. Mabel et lui sont différents. Ils l'ont toujours été. Mais il n’aime pas ne pas savoir, ne pas comprendre. Il y a quelques secondes, il pensait encore que tout le monde pouvait entendre les serpents. Il tourne enfin complètement la tête vers l'inconnue. Maman ne veut pas qu'il parle aux inconnues, mais Adam obéit rarement à cette règle particulière.
- C’est pas comme une langue. C’est pas des mots. C’est… quelque chose entre. Vous voyez ?
Il baisse à nouveau les yeux sur le serpent, qui a bougé d’un centimètre, peut-être deux. Pas plus.
- J’ai pas l’impression que c’est un don, il dit doucement. C’est plus… comme une vieille chanson qu’on connaît déjà. Même si personne me l’a apprise.
Un silence. Puis :
- Vous pensez que c’est grave ?
Devrait-il garder ça secret ? Il ne pourrait jamais cacher ça à Mabel. À Dylan sans doute. À Maman... il n'en est pas certain. Maman trouve toujours. Même les choses qu’il pensait bien enfouies. Elle les déterre. Comme si leurs secrets poussaient directement dans son jardin.
Message publié le 06/04/2025 à 16:27
Il ne sursaute pas. La voix parvient à lui comme à travers une couche d’eau tiède : atténuée, douce, mais indiscutablement réelle. Il reste un instant figé, comme s’il fallait laisser la vibration mourir avant de se retourner. Puis, lentement, il lève les yeux. Elle est là, debout. Une femme. Adulte. Bien plus que lui. Sa silhouette se découpe sur les branches nues, figée dans une inquiétude polie. Elle regarde le serpent. Pas lui. Adam baisse les yeux à son tour. Le reptile est toujours là, paresseusement lové sur la pierre tiède. Sa langue fouette l’air à intervalles réguliers. Il n’a pas bougé depuis plusieurs minutes. Mais maintenant, il est tendu. Adam murmure, à peine plus fort qu’un souffle :
- C’est bon. Elle ne te fera rien.
Le serpent se détend légèrement. Puis un sifflement glisse entre ses crochets, presque paresseux :
- Elle a peur. Je la sens. La peur fait paniquer. La panique fait danger.
Adam hoche doucement la tête. Il se redresse, sans geste brusque, les mains toujours bien visibles, puis pivote à demi vers la femme sans jamais tourner complètement le dos à l’animal.
- Il ne veut de mal à personne, dit-il, simplement. Pas besoin d'avoir peur.
Sa voix est posée. Neutre. Il regarde la femme un instant, sans insistance. Il n’a pas l’air effrayé. Ni de vouloir s’expliquer. Il énonce juste un fait. Puis, comme s’il traduisait quelque chose d’essentiel, il ajoute :
- Il dit que les peurs trop vives peuvent rendre dangereux ceux qui n’ont pas l’intention de l’être.
Un silence suit sa phrase. Il ne bouge pas. Le vent agite les hautes herbes, l’eau de la mare frissonne à peine. Puis, comme une pensée qu’il partage plus qu’il ne la pose, il ajoute :
- Il dit que c'est vous qui avez peur. Ses yeux se posent sur le serpent, toujours lové, à moitié endormi maintenant. Puis il regarde la femme à nouveau, un rien de curiosité dans le regard : Pourquoi je le comprends mais pas vous ?
Est-ce que Mabel pourrait aussi comprendre le serpent ? Dylan ? Maman ? Souvent, Adam se sentait différent des autres, mais il trouvait des points communs avec les membres de sa famille qui tendaient à le rassurer. Il n'y avait autour d'eux personne pour lui indiquer ce qu'il en était cependant. Seulement cette parfaite inconnue qui ne semblait pas entendre le serpent comme lui l'entendait.
Message publié le 06/04/2025 à 10:57
Il n’avait pas prévu d’aller quelque part. Il était simplement parti. Les autres s’étaient donné rendez-vous à Honeydukes, à Zonko, à la Cabane Hurlante, dans un brouhaha de plans flous et d’excitation collective. Adam, lui, avait quitté le groupe sans un mot, porté par une habitude qu’il ne questionnait plus : prendre une direction différente. Non pas pour fuir, ni par besoin de solitude absolue, mais plutôt par cette envie discrète d’écouter le silence là où les autres ne l’entendaient jamais. À Pré-au-Lard, tout semble bavarder. Même les bâtiments. Même les arbres. Il y a une rumeur sourde dans les pavés, un vieux dialogue entre les cheminées et les nuages, un chuchotement qui court sur les vitres embuées des salons de thé. Adam y prête attention sans le vouloir vraiment. Il capte les détails que les autres effleurent. Il avait suivi les rues en pente, quitté les façades alignées pour des bordures de champs, puis les champs pour un sentier à peine tracé, à l’orée du village. L’endroit n’avait plus de nom, plus de panneaux, plus d’agitation. Seulement des pierres moussues, un ruisseau discret, et une mare cerclée d’herbes hautes, là où l’eau semblait avoir oublié de s’écouler.
Il s’approche. Le sol est détrempé. Chaque pas imprime l’humidité. Il aime cette sensation : la terre qui cède à peine, la sensation d’enfoncement. Comme si le monde était un peu plus souple ici. C’est alors qu’il le voit. Un glissement furtif, presque imperceptible. Une ligne serpentine entre deux touffes d’herbe. Le mouvement s’arrête à quelques centimètres de lui. Un serpent. Petit, mais long. Son corps noirâtre est veiné de reflets olive, sa langue bifide jaillit et rentre à intervalles réguliers, comme s’il goûtait l’air.
Adam s’accroupit lentement. Il n’a pas peur. Il n’a jamais eu peur des animaux. Ils sont lisibles. Prévisibles. Ils ne posent pas de questions inutiles. Il penche légèrement la tête. Le serpent l’observe. Et puis, il parle :
- Tu n’as pas froid ici ?
Il ne sait pas pourquoi ces mots lui viennent. Il ne s’attend pas à une réponse. Il ne réalise pas qu’il n’a pas parlé en anglais. Le serpent se fige. Puis redresse un peu la tête, ses yeux fendus ancrés dans les siens. Et il répond :
- Le soleil chauffe les pierres. C’est assez.
Adam ne bouge pas. Il cligne une fois des yeux. Ce qu’il entend n’est pas une voix, pas un langage construit, mais une compréhension absolue, instinctive. Ancienne. Comme si les mots ne passaient pas par ses oreilles, mais directement par une zone enfouie dans sa conscience.
- Tu vis ici ?
- Je passe. L’eau est calme. Le vent ne me porte pas ailleurs pour l’instant.
Adam sent un frisson dans sa nuque, mais pas de peur. Plutôt une sorte de vertige doux, comme si son esprit venait de changer de fréquence sans le prévenir.
- Tu parles souvent aux humains ?
Le serpent ondule légèrement. Une pause. Puis :
- Ils ne m’écoutent pas. Ils sifflent sans comprendre. Tu… toi, tu entends vrai.
Il baisse les yeux un instant. Entendre vrai. Est-ce que ça veut dire qu’il comprend ? Ou est-ce que ça veut dire qu’il est… différent ? Adam ne répond pas tout de suite. Il observe le serpent qui glisse lentement sur une pierre plate, s’y enroule partiellement, les écailles réchauffées par les rares rayons du jour. Il parle encore.
- Je ne savais pas que je savais.
Le serpent incline la tête.
- La langue est ancienne. Elle ne se sait pas, elle se sent.
Un silence. Un souffle. Adam regarde les nuages reflétés dans la mare, déformés, élastiques.
- Est-ce que d’autres entendent ?
- Parfois. Rarement. Trop rarement. Ils craignent.
Adam reste là, accroupi, les coudes sur les genoux, immobile. Il ne sait pas combien de temps s’est écoulé. Le temps semble avoir ralenti ici. Comme s’il se pliait à un autre rythme, plus souterrain. Le serpent le regarde. Un long regard sans clignement, sans clarté, sans mystère non plus. Juste là. Présent.
Message publié le 18/03/2025 à 11:46
La porte claque derrière eux avec un bruit sec, avalé aussitôt par l’air tiède du printemps anglais. Le parc s’étale devant eux, vibrant sous une lumière dorée. Mabel est figée comme si elle venait de voir un présage gravé dans l’écorce d’un arbre. Ses yeux pétillent de mille complots, scannent l’environnement comme si elle venait de tomber sur une carte au trésor. Lui, il observe simplement la manière dont son manteau refuse de se poser correctement sur ses épaules. Un jour, il faudra qu’il lui dise que l’étiquette est censée aller à l’intérieur. Pas aujourd’hui. Aujourd’hui, elle a un air de prophète désorientée et ça lui semble être une posture importante. Les mains dans ses poches, il jette un regard au parc devant eux. Il écoute l'air. Il ne sait pas exactement ce qu’il écoute, mais il aime bien le faire. Mabel tourne la tête. Son regard est de flamme.
Il sent la tempête d’idées avant même qu’elle ne frappe. Il l’observe avec la patience d’un vieux chat qui a déjà vu trop de batailles inutiles et qui sait qu’il n’en sortira jamais vraiment vainqueur. Il pourrait dire quelque chose, prévenir peut-être, mais il se contente d’attendre, car avec Mabel, les révélations tombent comme la pluie en automne. Les noms de code. Les identités secrètes. Le camouflage. Le pigeonnage. Il hoche lentement la tête. Pas pour dire oui, pas pour dire non. Juste pour suivre la danse sans s'y jeter. Elle est Capitaine Chaussette du Chaos. Ça, il s’y attendait. Ce n’est pas sa première déclaration d’identité révolutionnaire. Il s’en rappelle vaguement d’une autre, Sir Pudding Électrique, il y a un an et demi. Peut-être qu’ils devraient tenir un carnet des moments historiques. Aujourd'hui, il est Grand Cornichon de l’Ombre.
Un silence. Il réfléchit. Pourquoi un cornichon ? Pourquoi de l’ombre ? Il visualise un bocal. Un liquide trouble. Un univers hermétique, une attente infinie. C’est… plausible.
- C'est vrai que les cornichons sont mystérieux. On ne sait jamais d’où ils viennent vraiment.
C’est tout ce qu’il répond. Pas plus. Pas moins. Juste ce qu’il faut. L'équivalent d'un oui. Il accepte le titre. Il ne sait pas encore ce qu’il implique, ni quelles responsabilités cela va engendrer, mais il le portera avec dignité. Mabel, elle, s’emballe déjà. Elle a vu quelque chose. Une cible. Une mission. Adam suit son regard. Il cherche l’élément déclencheur. Et il comprend.
- Le banc. Faut pas l'approcher.
Il le dit sans inflexion. Constat neutre. Fait indiscutable. Ce banc prétend à la normalité, mais ce banc, personne ne s'assoit dessus. Ce banc est louche. Ce banc écoute. Il observe les enfants qui courent plus loin, cette guerre de territoire bruyante. Il analyse. Comme Adam. Sauf qu'Adam ne prétend pas être un banc. Adam est un Grand Cornichon de l'Ombre. De l'autre côté du parc, un enfant court à toute vitesse, poursuivi par une horde furieuse. Trois autres gamins sur ses talons. Ils dévalent la pente du parc comme des bêtes en chasse. Adam les observe, impassible.
- Une guerre territoriale !
Mabel hoche la tête, les yeux brillants.
- Nous devons choisir un camp ! Adam se fige. Il analyse. Prendre une décision stratégique maintenant pourrait sceller leur destin dans cette contrée hostile. Ou alors… on peut former une faction indépendante. Il croise les bras, lève les yeux au ciel comme s’il pesait le pour et le contre d’une décision qui pourrait changer le cours de l’Histoire. Je crois qu'on devrait fonder d’un empire clandestin. Adam lève un doigt. Avec un QG secret.
Et là, il le voit. L’endroit parfait. Un vieux saule tordu, avec des branches qui s’entrelacent comme des bras maigres et noueux. Sous son ombre, des racines creusent un petit renfoncement naturel dans la terre, un abri juste assez grand pour deux enfants… le centre névralgique de leur empire en devenir. Il attrape la manche de Mabel et la tire dans cette direction d’un pas rapide. Ils filent entre les bancs suspects, esquivent les batailles déjà en cours, slaloment entre les pigeons-espions. Et lorsqu’ils atteignent l’arbre, Adam pose une main dessus comme un explorateur qui vient de découvrir un territoire inexploré. Il attend. L'idée fulgurante de sa jumelle pour leur nouveau QG. Car voyez, Mabel est une histoire qu’il aime comprendre. Il ne se lasse d'ailleurs jamais de l’entendre parler.
Message publié le 05/03/2025 à 23:07
Tout s'est passé très vite. Trop vite. Un instant ils se trouvaient encore dans l'habitation qu'avait toujours connu Adam, au milieu de Paris, ne se contentaient que d'évoquer la perspective d'un départ qu'il ne parvenait pas à comprendre entièrement. L'instant suivant, ils étaient au cœur de Londres à défaire des cartons entiers de souvenirs pour décorer leurs nouvelles chambres. Nouvelle maison, nouveau pays, nouvelle école, nouvelle vie. Nicola ne reviendrait pas. Voilà la seule certitude. Un fait qu'aucun d'eux ne parvenait vraiment à comprendre. Dylan devait terminer sa scolarité à Poudlard, où l'an prochain Mabel et lui feraient sa rentrée. En attendant il fallait faire la route pour se rendre à St James, de l'autre côté du parc sur lequel ils avaient une vue imprenable.
Adam n'avait pas encore décidé s'il aimait l'Angleterre. Ne s'était pas même posé la question. Il suivait la route que traçait leur mère, et c'était tout. Il n'avait aucune crainte, simplement des tonnes de questions. D'incompréhensions qui ponctuaient leur quotidien. Toutes leurs habitudes avait été rompues si nettement qu'il était sûr qu'il en garderait des cicatrices. Sa chambre n'était plus sa chambre. Son salon n'était plus son salon. Son jardin n'était plus son jardin. Sa ville n'était plus sa ville. Il fallait parler anglais avec tout le monde là-dehors, car aucun ne savait échanger même un seul mot de français. Il fallait composer avec un environnement qui n'avait plus rien à voir avec ce qu'il avait connu, sauf que ce n'était pas pour des vacances. C'était pour de nombreuses années à venir. Peut-être le reste de toute leur vie.
- On devrait sortir, il annonce brutalement à Mabel, en tailleur sur son lit.
Bien qu'ils aient chacun leur chambre depuis leur aménagement à Londres, Adam passait le plus clair de son temps dans celle de sa sœur, lorsque celle-ci n'envahissait pas la sienne. Maman leur avait demandé, bien sûr, s'ils voulaient leur espace, et c'était un choix qu'ils avaient fait après une longue concertation de jumeau à jumeau. De celles dont ni maman, ni Dylan ne pouvait jamais faire partie. La séparation était un processus un peu long, tout de même, voire particulièrement inefficace. En dehors de quand ils dormaient, il ne passait que rarement plus d'une heure l'un sans l'autre. Le regard perdu sur la vue d'une fenêtre large par laquelle perçait les rayons du soleil, Adam plisse les lèvres avant d'affirmer sa position de nouveau en hochant la tête.
- Allez. Viens on va jouer au parc.
Maman avait été claire. Ils devaient toujours prévenir s'ils sortaient, et ils n'avaient pas le droit d'aller au delà du parc - dans les limites de ce qu'on pouvait voir du parc de la maison bien sûr. Ils n'avaient pas non plus le droit de disparaitre plus de deux heures de rang, et surtout ils ne devaient en aucun cas parler au moindre inconnu. Sommes toutes, ils étaient libres de profiter du temps clément que présentait le printemps, tout autant que des quelques heures de liberté que leur conférait le weekend. Mabel comme lui avaient terminé leurs devoirs depuis la veille, et l'ennui commençait à poindre depuis déjà de longues minutes. La vaste maison dans laquelle ils se trouvaient n'avait pas grand chose à voir avec leur ancien appartement, et ni sa sœur ni lui n'y trouvaient vraiment leurs marques. Du moins, c'est ce qu'il aimait à s'imaginer. Il avait parfois la désagréable impression que Mabel se sentait autant chez elle ici qu'à Paris.
- M'man on va jouer au parc ! Il annonce alors qu'il enfile déjà son manteau avant de se diriger vers ses chaussures.