Harry Potter RPG
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Anya Nikitovna

17 ans Sang-Mêlé·e Russe Notoriété

Deb
Serpentard
Pour tout ceux ayant le courage d'affronter les MDJ's, alors qu'ils pourraient y laisser plus qu'une dent !
Une salle désaffectée, Dimanche 11 Février 2125

Elle n’avait pas dormi. Pas une seconde. Pas un soupir, pas un clignement assez long pour mentir au corps. Juste les yeux grands ouverts dans l’obscurité, fixés sur le plafond trop haut des cachots, les bras croisés sur le torse, et le visage tendu comme une corde. Chaque minute s’était écoulée dans un silence compact, transpercé seulement par les légers souffles des autres filles, les craquements des vieilles poutres ou la litanie de ses pensées.

Curo As Velnus.
 

Elle connaissait pourtant le sortilège. L'avait lu, annoté, visualisé les gestes, répété la formule jusqu’à la réciter dans ses cauchemars. Ce n’était pas un sort de première année. Elle le savait. Elle l’avait su en ouvrant le livre. Sortilège de niveau avancé, réservé aux situations délicates. Mais elle n'aurait pas du échouer. Pas elle. Et pourtant, c’est ce qu’elle avait fait. Spectaculairement. Brutalement. Elle s’était enfuie. Cette idée tournait en boucle. Elle ne pensait pas à ce que Sasha avait ressenti. Ni même à ce qu’il pouvait penser d’elle. Non, ça… elle préférait prétendre que ça ne comptait pas. Ce qui l’obsédait, c’était le lien insidieux qu’elle traçait dans son esprit entre ce sort de soin raté - et toutes les fois où sa métamorphomagie lui échappait. Tous ses échecs. Ses doigts crispés sur les draps, ses yeux brûlants, elle avait fini par se redresser, silencieuse, et se glisser hors du dortoir dans un simple pantalon d'uniforme noire, une chemise propre enfilée à la va-vite, et sa veste d'uniforme.

Ses cheveux coincés en un chignon sévère, sa baguette à sa poche, Anya avait emporté avec elle les deux livres que le professeur Pope lui avait donnés au début de l'année, et dont chaque page lui était devenue familière. En sortant, elle avait croisé Stan dans le couloir des dortoirs. Assis sur la première marche, les bras croisés sur les genoux, le regard torve. Il ne dormait pas. Lui non plus. Il l’avait fixée. Un long moment. Avec cette haine sale, collante, que seuls les garçons de son pays savaient distiller. Elle n’avait rien dit. Pas bougé un muscle. Mais son poing dans la poche s’était contracté jusqu’à blanchir les jointures. Elle avait fui la salle commune suffocante, gravi les étages comme on grimpe un échafaud. Les couloirs étaient encore vides à cette heure. Juste le clapotis des tuyaux et le souffle froid des murs de pierre. Elle était montée jusqu’à la vieille salle de duel qu’elle savait désaffectée, au bout du couloir est. Une pièce oubliée, aux rideaux déchirés, aux boiseries mangées par le temps.

La salle baignait dans une lumière crayeuse. À l’est, les premières lueurs du jour s’effilaient comme une blessure au ciel. Anya balaya le sol d’un coup de baguette, y traça un cercle de craie épais, puis disposa autour d’elle des objets utilisés déjà des dizaines de fois : une bougie blanche, une statuette en argile brute, un vieux mannequin désarticulé, le réceptacle. Tous sont déjà marqués des tentatives de la veille. Elle s’assit en tailleur, au centre. Les deux livres ouverts devant elle.
 

Identifier, canaliser, transmuter.
 Chapitre IV, Les Reflets Intérieurs - page 71.


Ses yeux se ferment. Sa respiration se fait plus profonde. Les mèches frémissent, hésitent entre deux teintes. Un brun cendré, un éclat de cuivre. Deux heures entières, elle s'affaire, méthodique. Pratique ses métamorphoses les plus basiques sur les différents objets, tour à tour. Une variation de couleur simple. Un subtil changement de texture. L'allongement d'une mèche de bougie. La statuette devient sphère, puis cube, revient à sa forme initiale. Le mannequin est recousu par magie, avec une précision nette. Encore, et encore, et encore. Chaque fois, Anya conclut sa métamorphose d'une tentative sur son propre corps, sans baguette.

 

Petit à petit, elle retrouve le sentiment de contrôle dont elle a tant besoin. Chaque victoire l'emporte à faire plus, à faire mieux. À pousser les curseurs de ses propres attentes. 

 

Elle visualise des changements plus profonds : la forme de son visage. L’ovale, la mâchoire, les pommettes. Elle visualise ce qu’elle faisait autrefois. Quand elle contrôlait. Quand tout était net. Une brûlure lui vrille le crâne. Ses traits changent. Juste un peu. Puis un peu plus. Une teinte imprévue. Une asymétrie. Sa bouche gonfle. Ses yeux s’écarquillent, comme agrandis par erreur. Ses pommettes deviennent floues. La douleur s’infiltre dans ses tempes. Elle cherche à revenir. Redevenir elle. Elle n’y arrive pas.


- Non… non non non…


Ses mains tremblent. La flamme de la bougie vacille à force de mouvements. Elle tente de se redresser, titube. Ses cheveux passent du blanc au noir, puis au rose. Ses yeux changent de forme, d’iridescence. Sa peau se marbre de tâches étranges, ses doigts s'allongent par soubresauts. Elle était prise dans un orage magique, étrangère à elle-même. Un cri déchire l’air. Sa magie déborde d’un coup de sa baguette qu'elle tient désespérément. Un sort fuse, informe, aveugle, brut, frappe le mannequin de plein fouet. Le bois éclate en mille morceaux. Elle s’écroule à genoux. Les cheveux collés au visage, les traits distordus. La respiration en vrac. Le corps en feu. Les pensées éparpillées. Et puis… Des pas. Elle sent une présence. Sa voix, rauque, étrangère, sortie d’une gorge trop large :
 

- Dégage.
 

Mais elle ne bouge plus. N’arrive même plus à se relever. Son visage n'est plus sien. Son corps n'est plus sien. À la merci de son propre don, qui semble vouloir la remodeler toute entière. Elle est vulnérable, elle le sait, et elle abhorre qu'on puisse témoigner d'une scène aussi pathétique. Se mord la lèvre jusqu'au sang dans une tentative désespérée de retrouver un semblant de contrôle.

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Sasha Shevchen

16 ans Sang-Mêlé·e Ukrainienne Notoriété

Gryffondor
Ce titre distingue un donateur d’exception dont la générosité rivalise avec les coffres les plus remplis de Gringotts, faisant de lui un véritable magicien de la fortune solidaire.
Une salle désaffectée, Dimanche 11 Février 2125

 

Plus le temps passait, et plus il n'y avait qu'une seule chose qui permettait à Sasha de tromper les pensées désagréables qui menaçaient de l'engloutir, en particulier la nuit.

 

Poudlard aurait pu, aurait lui apporter des souvenirs nocturnes plus doux que ceux de la guerre, et il était vrai que vivre ici était moins difficile en pratique. Pourtant, pendant les heures où le Soleil prenait congé, de désagréables images l'assaillaient et pas seulement celles laissées par la guerre : aussi celles d'enfants armés de morceaux de métal, aux rires désincarnés, ou encore celles de créature comme des araignées géantes qui essayaient de l'enrouler dans sa toile. Ou bien, tout simplement, des armées d'élèves qui le prenaient pour ennemi. Bref, la nuit, tout prenait une autre couleur, un autre sens. Un sens qu'il ne voulait pas regarder en face.

 

Cette seule chose qui lui permettait d'échapper à toutes ces images, c'était tout simplement d'errer sous sa forme animale. Il y passait toujours de plus longues heures, parfois à ne pas rentrer du tout au dortoir. Un jour, il se doutait que ses camarades de dortoir le dénonceraient, mais c'était devenu plus fort que lui. Et pour l'instant, ses déboires l'opposaient principalement aux Serpentards, chez qui il passait pour un menteur, un sauvage, et un faible geignard, probablement, depuis la veille.

Sous sa forme animale, cette réalité s'effaçait pour être réduite à l'essentiel de ses sens. Les souvenirs étaient là, et sa raison aussi bien sûr, mais elle était comme mise de côté, parce qu'il pouvait se laisser porter par ses pulsions félines : l'envie de suivre une trace olfactive dans la forêt, de se rouler dans la neige pour nettoyer son pelage. Les nuits où il pleuvait trop abondamment, il se contentait de rester à l'intérieur du château, comme ce soir-là. Il en avait exploré bien des recoins à cette époque de l'année, et effectuait une espèce de ronde qui consistait à passer en revue les endroits les plus intéressants découverts.

 

Une odeur.

 

C'était comme cela qu'il l'avait trouvée. Certains passages récents laissaient une trace olfactive à laquelle il s'intéressait - ou non, c'était selon. S'il identifiait l'odeur du concierge, il prenait le chemin inverse.

Mais là, c'était autre chose. Une odeur qu'il avait déjà sentie. Qu'il avait haï. Qu'il avait... peut-être un peu désiré, aussi, étiré sous un buisson à regarder la silhouette d'une slave aux boucles généreuses.

Mais maintenant, il fallait surtout la haïr. Que faisait-elle hors de son lit si près de l'aube ? Sasha avait humé les effluves, avait longé un couloir, tourné à un angle. Ses pattes s'appuyaient sur le sol comme si cela avait été du velours : il s'appliquait à garder ses griffes les plus rétractes possibles, car il savait que sinon elles tintaient sur la pierre froide d'une manière qui pouvait le trahir.

Et quand il avait trouvé l'origine de l'odeur, il était seulement resté à observer dans l'entrebaîllement de la porte.

 

Anya s'entraînait. Elle était sage. Plus sage que lui : il aurait dû travailler plus dur et il le savait, plutôt que de vivre comme un désoeuvré. Mais plutôt que d'en tirer leçon, il resta là, à continuer à l'observer.

 

Après avoir transformé les objets, Anya se mit à travailler sur elle-même, sous les yeux curieux mais discrets de Sasha. Il s'était douté de sa métamorphomagie : les cheveux d'Anya changeaient parfois de couleur, assez subtilement, mais visible tout de même. Mais il ne la savait pas capable de... Changer de nez, de forme du visage, de couleur de peau. Il frissonna un bref instant. Ce genre de don était bien plus dangereux que le sien. Elle pouvait si facilement manipuler quelqu'un en prenant une apparence qui n'était pas la sienne, songeait-il - quand la transformation d'Anya se fit plus rapide, plus... Désordonnée.

 

Quand le mannequin éclata, Sasha fit un tel bond, qu'il se retrouva un mètre plus loin, dans le couloir, à détaler, le poil hérissé - mais encore deux mètres plus tard et il s'était retourné, le regard vissé sur la porte, le souffle court, les pattes tendues prêtes à repartir pour s'enfuir le plus vite possible.

Mais de l'autre côté de la porte, pas d'Anya qui débarquait pour l'attaquer. Elle avait juste dérapé avec sa magie, ça n'avait rien à voir avec lui.

 

C'était une opportunité pour faire quelque chose d'idiot et il le savait parfaitement. Sasha jeta un oeil d'un côté du couloir et puis de l'autre, vérifiant que ni créature vivante ni portrait ne pourrait le voir passer d'une forme à une autre.

 

L'instant suivant, il entrait dans la pièce, parfaitement humain.

En silence, il referma le panneau derrière lui pour les isoler, son regard interdit courant sur les débris qui gisaient au sol, un peu partout, puis sur la silhouette d'Anya, dans un état... Probablement proche de celui dans lequel elle l'avait trouvé lui-même, la veille. Il en portait toujours quelques traces au visage, d'ailleurs. Il n'était pas allé à l'infirmerie, s'était soigné lui-même et le résultat n'était pas vraiment parfait. L'une de ses lèvres et sa tempe droite portaient des marques bleuies. 

 

Il s'efforça de grimacer un sourire en s'approchant, à pas lents. Ce n'était pas un sourire rassurant : il fallait qu'elle comprît qu'il n'avait certainement pas oublié. Comme elle avait profité d'un moment de faiblesse pour l'humilier un peu plus. Alors même qu'il lui avait rendu ses photos, malgré la haine qu'il avait pour les Russes. Pourquoi avait-il fait ça ? Il s'en voulait maintenant. Il devait montrer qu'il était au moins aussi dur qu'elle. Non ? Il fallait s'en convaincre.

 

Sasha déglutit, tâcha de surmonter son malaise pour s'accroupir devant la silhouette échouée de la Russe. Il planta ses coudes sur ses genoux, tout en la toisant.

 

  • - Et pourquoi j'dégag'rais ? il demanda d'une voix rauque. Pourquoi j'profiterais pas de la faiblesse des autres ? Comme vous savez si bien faire, vous les Serpentards.

 

Ca ne pouvait pas être une coïncidence qu'autant des russes réfugiés avaient été envoyés dans la maison des serpents. La bouche de Sasha affichait une moue dégoûtée. Il pencha la tête un peu sur le côté, fronça les sourcils.

 

- T'as... vraiment pas la même allure que quand tu f'sais la fière hier, remarqua-t-il, et son étonnement n'était que partiellement artificiel. L'apparence d'Anya, de près, le laissait circonspect. 

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Anya Nikitovna

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Deb
Serpentard
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Transpirante, la respiration presque sifflante, Anya demeure figée les yeux fixés sur le sol et le corps entièrement rigide. Tout semble instable à l'intérieur. La texture de sa peau, sa couleur, la longueur de chaque mèche de cheveux, la vibrance de ses iris. La sorcière perçoit pleinement la voix de Schevchen, assassine, mais elle se refuse à le regarder. Bien sûr, il se souvient de la dernière fois qu'ils se sont croisés. De l'échec. Il ne sait pas, évidemment, que c'était un échec. Au mot Serpentard, Anya se crispe, violemment secouée d'une envie de le gifler.

 

- Замолчи. Ferme là.

Serpentard, elle n'est pas. Ne le sera jamais. Ce n'est qu'une maison dans laquelle on l'a mise, une maison dont elle est étrangère. Comme elle est étrangère à ce pays, à ses gens, à ses coutumes.

- Замолчи. Ferme là !

Plus fort. Craché à la gueule de Schevchen. Accroupis devant elle, il la toise. La juge. Elle le hait. Des larmes glissent de ses yeux sans qu'elle s'en aperçoive. Ses mains se serrent, les ongles s'enfonçant dans sa peau avec hargne. Elle se force à se relever, malgré les changements qui s'opèrent encore et encore dans ses jambes, ses bras, ses mains.

- Tu crois que tu vaux mieux ? Gryffondor ? On a du te mettre dans la maison du courage car tu as si courageusement tué pour ton pays Sasha, quel homme !

Ce n'est plus Sasha qui se trouve devant elle pourtant. C'est son propre frère. Son propre père. Morts à la guerre pour rien. Pour qu'elle se retrouve seule à Poudlard alors que les combats font encore rage là-haut. Leurs enfants avides de sang errant dans les couloirs. Comment Schevchen ose t-il leur tenir rigueur de la haine qui les habite ? Lui qui est plus âgé qu'eux, lui qui a fait la guerre, lui qui a peut-être assassiné leurs pères et leurs frères mh ? Comment ose t-il les juger, alors qu'il ne vaut pas mieux, dans sa maison hémoglobine. Anya fait un pas vers l'avant, les pupilles cerclées d'un noir de charbon, les mèches brutalement assombris, et le visage pâle comme la mort. Un goût métallique sur la langue lui rappelle sa propre morsure, tout à l'heure, et elle décide de cracher sur l'ukrainien avec tout ce qu'elle a. Démente, elle ressent l'envie furieuse de l'agresser physiquement, de le passer à tabac comme les autres garçons l'ont fait hier. Pourtant elle reste là, tendue comme un arc, à l'observer avec une furie millénaire.

 

- Qui fait le fier ici ? Qui profite de la faiblesse de l'autre ?

Elle n'a demandé qu'un chose. La paix. C'est lui qui s'était infiltré pour décortiquer ses journaux. Lui qui l'avait volé. Lui encore qui se tenait devant elle alors qu'elle réclamait la solitude et le silence. Lui qui cherchait la guerre. À quelques centimètres seulement du visage de Sasha, elle le jauge. Le juge. Se remémore avoir imaginé qu'ils deviendraient amis. Un garçon lui rappelant son frère. Un garçon qui n'était pas mort à la guerre. Un garçon qui comprendrait ce qu'ils avaient traversés. Tout au sujet de Sasha n'était que mensonge et trahison. Alors son nom, elle le crache aussi. Et tout ce qu'il représente.

- Очищено, Sasha. Dégage, Sasha

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Sasha Shevchen

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Le sourire de Sasha s'était effacé. Il s'efforçait de se concentrer. Il avait serré les poings, les jointures de ses mains devenant blanches malgré les striures noires qui les parcouraient inélégamment. Ses lèvres se pincèrent et se tordirent tandis qu'il serrait les mâchoires, résistant à la pulsion de l'attraper par le cou pour y resserrer ses doigts et la faire taire.

 

Etait-ce la raison qui le retenait, ou la stupéfaction de ce qui se passait sur ce corps, habituellement si parfait, désormais en proie au chaos ? Anya donnait en vérité un spectacle qui l'effrayait au-delà de ce qu'il l'aurait admis : sa peau miroitait de couleurs et de textures changeantes, jusque sur son visage aux traits pourtant relativement intacts ; ses cheveux s'allongaient et se défrisaient, gigotaient telles mille queues de lézard abandonnées dans la fuite. L'expérience était troublante, et Sasha respirait fort, sans s'en rendre compte, juste parce que c'était nécessaire pour encaisser tout ce qui se passait tant visuellement que dans les mots d'Anya. Ses paroles étaient autant de flèches qui le clouaient à la réalité, lui rappelant l'identité de celle qu'il regardait à terre.

 

Quand elle se redressa, il se leva aussi mais pour avoir un mouvement de recul, incertain. Il la scrutait toujours, les yeux écarquillés de stupéfaction. Bientôt il prit un air mauvais.

 

- Zatknysya ! (Ta gueule !) rétorqua-t-il aussi vertement qu'il le pouvait, dans une expression bien ukrainienne, et probablement haïe des russes. Parle pas de c'que tu connais pas !

 

Elle fit un pas en avant en avant, Sasha fit un pas en arrière. Ses doigts s'étaient resserrés sur sa baguette, mais en cas de danger véritable, ce n'était pas sous cette forme qu'il se défendrait. Mais comment justifierait-on d'avoir retrouvé le cadavre d'une élève lacérée de griffes et de crocs ?

Le pas suivant, et Sasha se retrouva contre le mur, le souffle court. Anya était si proche, avec son teint de fantôme, et il sentait son sang vivant battre follement dans ses veines. Il en avait vu, des choses, sur le champ de bataille, mais cela était encore inédit.

 

Mais il n'était pas question qu'il s'en allât. Il serra les lèvres de nouveau, rassemblant de l'oxygène, du courage, et tout ce qui pouvait traîner en lui avec.

 

- Qu'est-ce que t'as ?

 

Il avait demandé ça froidement. Comme s'il exigeait de savoir, si elle exigeait qu'il partît.

 

- Qu'est-ce que t'es ?

 

Une vague moue de dégoût s'était peinte sur son visage. Ses mains étaient moites et ses doigts tripotaient sa baguette, mais il l'avait gardée baissée. Elle n'avait pas fait la guerre. Si elle l'attaquait, il aurait tôt fait de répliquer. Il maîtrisait la situation, se convainquait-il intérieurement. Il maîtrisait.

 

- T'es le résultat de quel genre d'expérience ratée ? persifla-t-il.

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Anya Nikitovna

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Hargneux, Sasha campe sur sa position, à moins d'un mètre d'Anya. Il voit pourtant. Sa souffrance. Il ne peut pas passer à côté. Prend plaisir à la regarder écarteler la sorcière, comme il a du prendre plaisir à la guerre, devant les corps de soldats russes tombés au combat. Les questions la frappent plus durement que l'aurait fait une gifle. Le dégoût dans le regard du garçon. Elle abaisse les yeux sur des mains qui peinent à tenir sa baguette à cause des changements qui les animent. Ses bras semblent vouloir se couvrir d'écailles, se tapisser d'une étrange fourrure, se bosseler par endroit alors que les os poussent contre la chair.

 

Elle voudrait pouvoir se dépecer d'un seul geste.

 

Sa respiration s'accélère alors qu'elle se détourne brusquement. Fait dos à l'ennemi. Impossible de se battre dans cet état. Impossible de lui donner ce qu'il cherche. Alors s'il reste, qu'il termine ce qu'il a commencé. Elle l'ignore, alors qu'elle cherche du regard les lignes de son livre dans un espoir désespéré de se focaliser et de faire s'arrêter cet enfer. De nouveau elle se mord la lèvre, au même endroit que précédemment, et le sang coule, coule, et la douleur semble aider. De la main qui tient sa baguette, elle abaisse les manches de sa chemise d'uniforme pour dissimuler ses bras. Ses ongles rapent contre une peau agitée.

Elle tremble.

Qu'est-ce que t'es ? Un monstre. Une anomalie. Il n'y a pas d'Anya Nikitovna dans cette pièce, qu'un corps qui change d'aspect, de forme, à n'en plus finir. Jamais elle n'a perdu le contrôle à ce point. La douleur semble aider. Dos à Sasha, elle passe une main sur son visage pour sécher ses larmes d'un geste sec, dur, douloureux. Elle inspire. Expire. Puis d'un seul élan elle se retourne et se jette sur Schevchen pour le pousser de toutes ses forces. Le souffle court, du sang au menton, Anya pousse un cri à l'instant même de la collision, animée d'une haine viscérale.

 

Qu'il réponde. Qu'il la cogne. Qu'il la délivre.

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Sasha Shevchen

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Sasha avait pu respirer l'espace d'un instant, quand Anya s'était détournée. Il observa sa démarche douloureuse, toujours perturbé par le désordre visible qui animait la Serpentard et auquel il ne pouvait donner aucun nom. Sa seule hypothèse était celle d'une expérience - parce qu'on disait que les Russes faisaient des expériences même sur les femmes pour les rendre utiles à la guerre, et parce que les Veilleurs aussi tentaient leurs propres manipulations de la magie pour obtenir des avantages stratégiques. Est-ce qu'Anya avait menti sur son passé ? Quand ils étaient pseudo-amis, elle avait vaguement évoqué une vie de famille, mais pas être investie elle-même dans quoi que ce fût lié à la guerre. Mais il ne voyait pas d'autre explication.

Sasha s'humecta les lèvres, cherchant quoi dire : il avait vu ses larmes, et même s'il ne voulait en concevoir aucune compassion, il voulait aussi mettre un terme à cet affrontement dans lequel elle ne pouvait pas se mesurer à lui - encore moins dans son état de souffrance visible.

 

Mais elle n'était pas de cet avis.

 

Elle fit volte-face d'une manière si brutale et haineuse que Sasha lâcha sa baguette.

 

L'instinct prit le dessus.

 

Pris d'un réflexe pour se défendre, le corps de Sasha se mua brusquement : son visage s'allongea vers l'avant ses bras raccourcirent, comme absorbé par un torse trapu et ses vêtements se changèrent en un poil dru marqué de tâches rondes et noires.

 

L'instant d'après, la panthère était là. Les griffes de Sasha renversèrent la jeune femme avec brutalité pour la faire tomber au sol. Il était bien plus lourd sous cette forme - au moins vingt kilos de plus, et c'était une masse dont le cuir ne souffrirait pas de la pression médiocre des mains d'Anya. Sa gueule énorme se retrouva, grondante au-dessus du visage de la russe, les oreilles rabattues en arrière et les crocs dehors - mais ses yeux, ses prunelles étaient humaines, et leurs regards se confrontèrent, tous les deux figés dans la haine et l'horreur.

 

 

 

 

 

Que diable avait-il fait.

 

 

 

Sasha la relâcha et bondit sur la porte. La poignée céda facilement et il se faufila hors de la pièce, détalant à toute allure.

 

Que diable avait-il fait.

 

Il détala ventre à terre, tourna à l'angle du couloir, à gauche. Gauche encore.

 

Quel putain d'imbécile. Il ne pouvait pas la laisser savoir. Ce n'était pas un témoin en qui il pouvait faire confiance.

 

Gauche, et gauche encore.

 

Sasha réapparut dans la pièce à la vitesse de course. Anya n'avait eu le temps que de se redresser sur les coudes - visiblement sonnée par la chute et la tournure des évènements - et il bondit sur elle. Ses griffes se plantèrent dans ses épaules pour la plaquer de nouveau au sol et un grondement menaçant acheva de la tenir , prisonnière et immobile.

 

Un coup de crocs et c'en était fini d'elle.

 

Pourtant, il retrouva immédiatement forme humaine - les mains appuyées sur les épaules d'Anya, à califourchon sur elle, la respiration haletante et le front en sueur. Il saisit sa baguette et la pointa immédiatement sur le visage de la jeune femme.

 

- Zabuty, prononça-t-il, le souffle court. (Oubliettes.)

 

De la baguette de Sasha jaillit une pauvre lumière qui percuta le front d'Anya. Elle parut confuse, et un instant le Gryffondor lui-même fut connecté à un mélange de ses souvenirs - comme probablement, elle le vivait aussi. La situation ne dura qu'une poignée de secondes, mais il vit une famille, un foyer, une coupure de journal et un torrent d'émotions qui lui nouèrent la gorge. Simultanément, il savait qu'il avait malencontreusement déversé des souvenirs en elle - mais lesquels ? 

Et se souvenait-elle qu'il venait de l'attaquer sous la forme d'une panthère ? Avec un peu de chance, toute la confusion générée serait un écran contre la vérité qu'il essayait de protéger. 

 

Mais il haletait, perturbé, toujours à califourchon sur elle. Ses yeux allaient du visage d'Anya à sa baguette dressée - il ne la pointait plus sur Anya, comme s'il avait lui-même oublié pourquoi il était là. 

 

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Sasha Shevchen a lancé un sortilège !

Sortilège utilisé : Oubliettes (Sortilège d'Amnésie)

Score à atteindre : 14

Résultat du dé : 12

Échec :

De la baguette de Sasha jaillit une pauvre lumière qui percuta le frond d'Anya. Elle parut confuse, et un instant le Gryffondor lui-même fut connecté à un mélange de ses souvenirs - comme probablement, elle le vivait aussi. La situation ne dura qu'une poignée de secondes, mais il vit une famille, un foyer, une coupure de journal et un torrent d'émotions qui lui nouèrent la gorge. Simultanément, il savait qu'il avait malencontreusement déversé des souvenirs en elle - mais lesquels ? 

Et se souvenait-elle qu'il venait de l'attaquer sous la forme d'une panthère ? Avec un peu de chance, toute la confusion générée serait un écran contre la vérité qu'il essayait de protéger. 

 

Mais il haletait, perturbé, toujours à califourchon sur elle. Ses yeux allaient du visage d'Anya à sa baguette dressée - il ne la pointait plus sur Anya, comme s'il avait lui-même oublié pourquoi il était là. 

Autres résultats possibles
Réussite critique :

De la baguette de Sasha jaillit une lumière claire. Il vit dans les yeux d'Anya une drôle d'expression vague, comme si elle perdait connaissance. 

L'instant suivant, elle paraissait redécouvrir son environnement. Sasha se retrouvait à califourchon sur une fille, et dans une position menaçante. 

 

Mais au moins, elle aurait oublié la panthère.




Réussite :

De la baguette de Sasha jaillit une lumière claire. Il vit dans les yeux d'Anya une drôle d'expression vague, comme si elle perdait connaissance. 

L'instant suivant, elle paraissait redécouvrir son environnement. Sasha se retrouvait à califourchon sur une fille, et dans une position menaçante, mais si elle se souvenait d'une panthère, ses souvenirs demeureraient trop flous pour pouvoir les associer à Sasha. 

 

Enfin, il fallait l'espérer.




Échec critique :

De la baguette de Sasha jaillit un jet électrique qui percuta violemment le frond d'Anya. Elle parut perdre connaissance, et son corps s'amollit étrangement sous lui.

 

- A... Anya ?

 

Il la secoua par l'épaule. Quelque chose n'allait pas. 

 

Quelque chose n'allait pas du tout

 

 

[Proposition de résultats possibles, je te laisse choisir : 

  • Inversion temporelle : Au lieu d'effacer les dernières minutes, le sort efface des souvenirs plus anciens, laissant intact le souvenir de la transformation de Sasha

  • Transfert de mémoire : Les souvenirs d'Anya se mélangent encore plus avec ceux de Sasha, créant une confusion identitaire

  • Cascades d'oubli : Le sort continue à effacer de manière incontrôlée, détruisant progressivement toute sa mémoire récente à chaque fois qu'elle essaie de former de nouveaux souvenirs

  • Démence magique : Sa magie devient instable et imprévisible, se déclenchant selon ses émotions fragmentées, de façon durable ou temporaire]




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Anya Nikitovna

17 ans Sang-Mêlé·e Russe Notoriété

Deb
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Pour tout ceux ayant le courage d'affronter les MDJ's, alors qu'ils pourraient y laisser plus qu'une dent !
Une salle désaffectée, Dimanche 11 Février 2125

Anya ne s'attend guère à la métamorphose immédiate de Shevchen. Sans même qu'il n'ait prononcé la moindre formule, esquissé le moindre geste, le garçon s'allonge, s'étire, sa peau bientôt couverte d'une épaisse fourrure tandis que sa musculature semble tripler de volumes. C'est une panthère imposante qui prend sa place, ses griffes saillantes s'enfonçant brusquement sous la peau de la sorcière tandis qu'il la fait basculer. La douleur est instantanée, brutale. Sa tête cogne le sol dans un craquement sinistre. Son regard croise deux pupilles vertes au milieu d'une gueule fauve grondante.

 

La seconde suivante, la panthère relâche sa prise. Haletante, Anya ne perçoit qu'à peine sa forme qui fuit la pièce. Elle reste là, son sang s'écoulant contre son menton, et le long de ses bras où l'animal l'a griffé. Sasha. Anya ne réalise pas immédiatement que ses transformations ont cessé, sonnée. Un sifflement persiste dans son crâne. Elle s'entend grogner. N'a ni le temps ni l'énergie de se relever alors que la porte s'ouvre encore. Elle a un mouvement de recul, mais elle n'a aucune chance face à une panthère majoritairement constituée de muscles. Les griffes viennent s'accrocher de part et d'autre de sa silhouette brutalement figée.

Est-il venu terminer le travail ?

Au lieu de ça, la forme s'étire pour reformer les traits de Shevchen, qui pointe aussitôt sa baguette dans sa direction. L'aveugle d'un jet de lumière alors qu'il prononce une formule qu'elle n'entend qu'à peine. Un flot d'images se déversent brutalement sous son crâne. Des champs à perte de vue ; des tentes, trempées ; des sorciers hurlant des sortilèges lancés sur des mannequins de pailles ; des silhouettes qui courent entre des ruines ; Sasha recroquevillé sur le sol, ensanglanté. D'autres se superposent, familières. Sa maison ; son frère lui courant après dans la campagne ; son père lui désignant un cerf au loin ; la une d'un journal où l'on perçoit la photographie du Ministère en ruines ; son amie, Natacha, riant au milieu des couloirs de Koldostoretv.

Anya cligne des yeux. Confuse, le corps comme pétrifié, elle ne fait pas un seul geste alors que Sasha demeure penché sur elle. Sa propre respiration résonne à ses oreilles, rauque, étrangère, comme si elle appartenait à quelqu’un d’autre. Forte. Presque sifflante. Le sang continue de couler sur le plancher. Une sale odeur les entoure, et ce silence pesant qu'ils ne semblent pas pouvoir rompre. Ça prend quelques secondes avant qu'elle ne sorte de sa torpeur. Prise d'un sursaut, elle se démène pour le pousser et s'extirper de son emprise, reculant en rampant sans le lâcher du regard. D'une main tremblante, elle cherche sa baguette à tâtons.

 

- V... Va t-en, elle prononce d'une voix qu'elle ne reconnait. Une voix lointaine. D'une faiblesse rare. Ses doigts trouvent le bois de sa baguette, à laquelle elle s'agrippe désespérément. Va t-en. Ce n'est pas un ordre. C'est une supplique. Les tremblements la secouent impérieusement, et elle crache un mélange de salive et de sang sur le sol. Braque une baguette peu assurée dans la direction générale de l'ukrainien, qu'elle ne distingue pas très bien. VA T-EN !

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Sasha Shevchen

16 ans Sang-Mêlé·e Ukrainienne Notoriété

Gryffondor
Ce titre distingue un donateur d’exception dont la générosité rivalise avec les coffres les plus remplis de Gringotts, faisant de lui un véritable magicien de la fortune solidaire.
Une salle désaffectée, Dimanche 11 Février 2125

Il y a un rire, dans sa tête. Le rire d'une fille qu'il n'a jamais connue, et pour laquelle il éprouve pourtant un sentiment de familiarité douce.

 

Ce n'est pas son amie à lui, réaliste-t-il. C'est celle d'Anya.

 

Il la relâcha brusquement, avec un mouvement de recul, confus. Des bribes de souvenirs étaient encore éparpillés ça et là - On lui montre un cerf. - quand il se laissa tomber sur son séant, sur la pierre froide, à côté de la russe. Il la libéra en retirant la jambe qui restait en travers d'elle, plus préoccupé en réalité par la volonté de retrouver ses propres souvenirs que par l'envie de la laisser vraiment tranquille. Ses propres souvenirs avaient fui vers elle, en partie. Il le savait, sans savoir comment ni pourquoi.

 

Le ton d'Anya le tira toutefois de sa torpeur, et il la contempla : elle avait retrouvé sa forme habituelle : son visage doux, ses cheveux bouclés. Même sa voix élégante, quand bien même elle était blanche, aussi pâle que sa peau blême à cet instant.

 

- J'ai... C'est...

 

Quoi, une erreur ?

 

- Un accident, il balbutia, le souffle court, sans y croire lui-même. C'était un accident.

 

Il ne savait plus ce qu'Anya savait. C'était pire que de savoir qu'elle connaissait son secret. Pourquoi n'avait-il pas proprement terminé le travail, comme on le lui avait appris en cas de compromission ? Sasha secoua la tête en un signe négatif. Elle avait peur, très visiblement. Il n'était plus question de le provoquer. La baguette d'Anya tremblait, pointée sur lui dans un geste faible, et il déglutit. Ses yeux se posèrent au sol, puis sur Anya de nouveau. Il crut voir encore son amie, son père, son frère. La coupure de journal qu'il identifiait désormais comme celle qu'il avait vu dans les documents rassemblés de la russe. Il secoua la tête encore.

 

- J'peux pas. Tu saignes.

 

Il désigna la tâche sombre au sol. Pas trop importante pour que sa vie fut en danger, jugea-t-il. Suffisamment pour qu'elle dût être emmenée à l'infirmerie, normalement. Mais qu'est-ce qu'il dirait alors ?

 

- J'vais t'soigner, il dit.

 

Il leva les paumes pour marquer son innocence : elles étaient marquées de striures noires, semblant vouloir dire le contraire, mais il l'avait oublié.

 

- J'te jure. Laisse-moi faire. J'partirai pas. Ok ?

 

Autour d'eux, le château les enveloppait d'un silence de plomb. Il n'avait aucune idée de l'heure qu'il pouvait être. Du temps qui leur restait de tranquillité. Mais il savait qu'il fallait agir vite.

Alors il déposa sa baguette au sol, comme une preuve de sa bonne volonté. Il avait basculé à genoux. Voilà, il était à la merci de la baguette d'Anya.

 

- Tu peux pas rester comme ça. C'est trop risqué pour nous deux, insista-t-il, se persuadant intérieurement qu'avec ce qu'il avait vu, si elle détenait un secret sur lui, il détenait en retour un secret sur elle également. Laisse-moi faire. Je sais faire. J'ai été formé à ça.

 

Ainsi qu'à d'autres choses, certes. Mais était-on toujours obligé de retenir les pires de ses qualités ?

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Anya Nikitovna

17 ans Sang-Mêlé·e Russe Notoriété

Deb
Serpentard
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Une salle désaffectée, Dimanche 11 Février 2125

Par réflexe, les yeux d'Anya s'affaissent sur le sang qui s'écoule encore de ses bras, assombrissant le plancher un peu plus à chaque seconde. 

 

- Nan, elle s'entend murmurer par réflexe en ayant un mouvement de recul. Nan t'approche pas.

 

Elle ne veut pas de ses soins. De sa présence dans cette pièce. Pourquoi ne s'en va t-il pas ? Pourquoi tient-il tant à rester si ce n'est même pas pour terminer ce qu'il a si bien commencé ?

 

- Mh, mh, elle secoue la tête à la négative en reculant encore alors qu'il lève ses deux mains.

Hors de question qu'il l'approche. Qu'il la touche. Qu'il lève encore sa baguette sur elle. La baguette de Sasha roule sur le sol, mais Anya ne baisse pas sa garde tremblante. Continue de secouer la tête en reculant, jusque toucher le mur derrière elle. Risqué ? Risqué pour lui, peut-être. Il est l'auteur du crime.

 

- T'approche pas, elle répète en maintenant pathétiquement sa baguette. J'vais m'soigner toute seule. J'ai pas b'soin de toi. Laisse moi.

Anya se revoit échouer à soigner Sasha, la veille, mais elle demeure déterminée, inspire profondément en ne quittant pas Sasha des yeux. À genoux sur le plancher miteux. Pourquoi ne s'en va t-il pas ?

- Personne saura.

 

Personne ne doit savoir. Sa faiblesse face au garçon. Son incompétence. Il a pris le dessus si facilement. Voilà pourquoi personne ne veut d'une femme dans les rangs des soldats. Elle ne vaut rien. Pas avec la malédiction qui pèse sur elle. Quelque soit l'acharnement avec lequel elle poursuit ses études. Quelque soit son ambition viscérale. Elle ne vaut rien.

 

- Laisse moi, elle réitère.

Encore là, elle peine à distinguer les détails de la pièce. La silhouette de Sasha n'est qu'une masse sombre devant-elle. Son souffle court un bruit étrange qui résonne jusque sous son crâne. Sa baguette semble trop lourde. Ses mains ne répondent plus tout à fait. Elle fixe Sasha, mais les contours de son visage ondulent, incertains, flous. Comme si son propre regard la trahissait. Plus que jamais, elle prie pour qu'il obtempère. Qu'il quitte la pièce. Oppressée, incertaine, elle sent des larmes couler de nouveau, silencieuses, discrètes. Il pourrait l'achever. Il était à rien de le faire, tout à l'heure, tous crocs dehors. Est-ce comme ça qu'il œuvrait sur le champ de bataille ? Les soldats ukrainiens sont-ils tous animagus ? Est-ce comme ça qu'a fini son père ? Son frère ? Dévorés vivants par d'énormes bêtes extirpés des rangs ennemis ?

- S'te plait.

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Sasha Shevchen

16 ans Sang-Mêlé·e Ukrainienne Notoriété

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Ce titre distingue un donateur d’exception dont la générosité rivalise avec les coffres les plus remplis de Gringotts, faisant de lui un véritable magicien de la fortune solidaire.
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Elle refusait, et refusait encore. Sasha secouait la tête négativement, refusant d'y croire. Soudain Anya n'avait plus rien à voir avec la créature étrange et effrayante qu'il avait vue un peu plus tôt : elle était une jeune femme sans défense, avec des larmes plein les yeux et rassemblant son courage pour combattre un ennemi qu'elle savait trop puissant pour elle. Elle résistait, et plus elle résistait, plus Sasha avait l'impression qu'elle était une chose à protéger et non à détruire. C'était injuste. Il devait détester les russes. Et elle, depuis le premier jour, s'acharnait à être jolie, sérieuse et brave, à se comporter noblement - sauf quand elle avait compris qu'ils étaient dans deux camps séparés, bien sûr.

Les traits de Sasha se déformèrent. Maintenant, elle ne le rejetait pas uniquement par principe des origines, mais parce qu'elle avait vu ce qu'il était vraiment.

 

Il allait d'échec en échec, ici.

 

Il serra les dents et lentement, baissa les bras. Il se pencha pour récupérer sa baguette, précautionneusement pour ne pas déclencher de la peur chez Anya qui pourrait la faire attaquer de nouveau, puis il se leva. Il ne prit pas la peine d'épousseter son jean qui avait traîné dans la poussière : il recula d'un pas, les bras le long de son corps, vers la porte. Il s'humecta les lèvres, s'efforça de prendre un ton dur.

 

- Très bien. Tu as raison. Personne saura. Sinon je me débrouillerai pour venir finir le travail.

 

Sasha espéra que la menace sonnait suffisamment intimidante. Maintenant qu'Anya avait peur de lui, elle ferait son effet, se persuada-t-il. Il n'avait pas besoin qu'Anya restât silencieuse à vie : seulement quelques mois. Il saurait la maintenir silencieuse, se répéta-t-il en quittant la pièce, mais tous ses membres tremblaient.

 

Il repoussa la porte derrière lui, sans la refermer totalement pour produire le moins de bruit possible. Le couloir l'accueillit avec une lumière douce de fin de nuit : le soleil bientôt allait reprendre tous ses droits sur le château, illuminant chacun des recoins, les terrassant de réalité crue et froide.

 

Sasha ne fit que quelques pas avant de ranger sa baguette. Il s'adossa contre un mur et se laissa choir lentement le long de celui-ci. Le sol froid et dur l'accueillit en silence, et il fit reposer lourdement son crâne contre la pierre, l'oreille à l'affût, un oeil tourné vers la porte.

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Anya Nikitovna

17 ans Sang-Mêlé·e Russe Notoriété

Deb
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Une salle désaffectée, Dimanche 11 Février 2125

Figée contre le mur, le bras tendu pour maintenir sa baguette sur Sasha, Anya suit chacun de ses mouvements, la respiration saccadée. La menace de Sasha la fait déglutir. Elle n'y répond guère. Ne doute pas un instant qu'il ne se gênerait pas pour la mettre à exécution. La silhouette du garçon disparait bientôt derrière la porte, qui se referme, étrangement, sans un bruit. Pour autant, Anya garde la même posture, baguette braquée devant elle. Il pourrait changer d'avis. Il pourrait revenir à la charge. Longtemps, elle ne bouge pas. Ignore la douleur qui continue de la traverser. La sensation de vertige qui lui mord l'estomac, fait vibrer le sang sous sa peau, battre son cœur directement dans ses oreilles.

Ce n'est qu'au terme de plusieurs longues minutes qu'enfin, son bras s'affaisse. Misérablement. Un sanglot lui échappe, dégueulé dans le silence comme preuve ultime de sa faiblesse. Elle étouffe tous les autres en se mordant brutalement la lèvre, fait couler davantage de sang. Recroquevillée sur elle-même, elle inspire lentement, expire prudemment. Certaines entailles saignent encore, au niveau de son bras droit, et la douleur aussi, est bien présente. Sourcils froncés, Anya passe un index sur l'une d'entre elle, grimace en ressentant des picotements sur toute sa peau. Si elle maîtrisait sa métamorphomagie, sans doute pourrait-elle faire entièrement disparaitre les marques par sa simple volonté. Prétendre que rien n'était arrivé.

Nauséeuse, l'esprit embrumé, Anya ne s'imagine pas une seconde pouvoir lancer le moindre sort correct, sur elle-même, d'une main qui parvient à peine à tenir sa baguette. Alors elle relâche la pression sur cette dernière et la laisse rouler au sol. Les jambes allongées devant elle, sa main gauche vient se refermer sur son bras droit, fermement, qu'elle maintient allongé contre sa cuisse. Elle laisse basculer sa tête vers l'arrière, contre le mur, et cherche vaguement du regard ce qui pourrait l'aider autour d'elle. Sa veste d'uniforme, délestée plus tôt. Bien plus tôt. Avant que Shevchen ne la trouve et ne tente de l'assassiner pour avoir osé lui demander de la laisser tranquille. Anya s'avance, lentement, sa main relâchant son bras pour attraper le vêtement.

D'un geste brutale qui lui arrache un grognement de douleur, elle en déchire une partie. Merlin merci, ce n'est pas un tissu épais. D'une seule main, elle essaie alors de nouer la bande autour de son bras. Échappe plusieurs glapissements frustrés chaque fois que ses doigts entrent en contact avec la plaie. Ça lui prend du temps. Ça lui prend énormément d'énergie. Mais elle parvient finalement à faire un nœud, et saisit sa baguette sur le sol pour la passer à l'intérieur. Et tourner. Tourner. Tourner. Enfin, elle se laisse glisser vers le sol, s'allonge de tout son long, et ferme les paupières. Se focalise sur sa respiration. Se force au calme. Un calme qui semble l'emporter loin, très loin de cette pièce, et même de tout Poudlard.

1 : Anya s'évanouit
2 : /

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Une salle désaffectée, Dimanche 11 Février 2125

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