Harry Potter RPG
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Caméléon

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Anya Nikitovna

17 ans Sang-Mêlé·e Russe Notoriété

Deb
Serpentard
Pour tout ceux ayant le courage d'affronter les MDJ's, alors qu'ils pourraient y laisser plus qu'une dent !
Une salle désaffectée, Dimanche 11 Février 2125

Les limbes de l'inconscient la transporte bien au-delà de la salle de duel. Au-delà de Poudlard. Au-delà de l'Angleterre. Elle marche. Du moins, elle est sûre qu'elle marche. Ballotée à un rythme régulier, dans le paysage familier du quartier qui l'a vu grandir. La façade de sa maison se dessinera dans quelques minutes à peine, mais pour l'heure elle se contente de croiser le vieux Dmitri installant ses légumes au devant de son épicerie. Ses yeux ne s'attardent guère sur sa silhouette en forme de cane. Ils se perdent plutôt dans les feuillages fraîchement taillée de sa rue, s'élèvent jusqu'un ciel parfaitement azuré. Un soleil chaleureux fait paresser ses rayons sur une journée hors du temps, une journée paisible.

Bientôt, elle l'aperçoit. La face rouge. La porte blanche. Les volets ouverts depuis l'aube, sans doute, et les vastes fenêtres au travers desquelles elle devine plusieurs silhouette. Une réunion familiale. Elle en reste convaincue. Peut deviner, à l'ombre d'un dos, la posture de son père qui parle fort, sans qu'elle ne puisse discerner sa voix. Un sentiment d'excitation la gagne. Un sentiment de joie. Absurde. Elle accélère. Mais alors que les pavés lui courent sous les pieds, la façade s'effondre. La rue s'affaissant sur elle-même, comme avalée par le néant. Elle se sent tomber. Tend une main vers l'avant, la respiration courte, les yeux grands écarquillés. S'éveille avec la sensation nette d'avoir chuté. Le sursaut, violent, précède une sensation étrange de chaleur alors qu'elle marche.

Du moins, elle est sûre de marcher.

Ballotée à un rythme régulier.

 

Les yeux grands ouverts, d'un noir sombre, se braque sur le visage de Shevchen, au-dessus d'elle. D'un mouvement brutale, elle se dégage, manque de tomber directement sur le sol dans sa fuite, mais se rattrape au mur adjacent, recule. Quelque chose tombe au sol. Une douleur la saisit. Plusieurs. Derrière son crâne. Dans les bras. Le long de la colonne vertébrale. Elle les ignore toutes pour assassiner du regard l'ukrainien dont elle s'éloigne encore avec vivacité. Elle tremble sur ses jambes, mais se refuse à ployer, une main accrochée au mur, ses yeux sur son ennemi. Plusieurs insultes se déversent de ses lèvres en russe, sur un ton sec. La fraîcheur la frappe alors, et elle réalise que sa chemise est ouverte. 

Instantanément, Anya la ressert contre son corps en réalisant l'impensable. Le garçon l'a dévêtu. Ses yeux glissent vers le sol, où sa baguette git, et elle arrête de reculer pour aller de l'un à l'autre vivement. De nouveau elle jure. Rougit. Jure encore. Outrée. Atterrée. Mortifiée. Elle veut rattacher son vêtement mais ses gestes sont lents, douloureux, ses doigts tremblants sur des boutons qui refusent de lui obéir. Son regard traverse le couloir, désert, qu'elle reconnait comme celui du premier étage. Les seuls mots qui lui viennent sortent étranglés, dénaturés par un embarras qui semble infini :

 

- Rends moi ma baguette.

Un ordre, une supplique, nul ne le sait. Hors de question pour Anya d'approcher l'ukrainien même d'un seul mètre cependant, et elle laisse l'ordre s'étouffer dans le silence du corridor, ses yeux sombres avalés par un désespoir brûlant.

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Sasha Shevchen

16 ans Sang-Mêlé·e Ukrainienne Notoriété

Gryffondor
Ce titre distingue un donateur d’exception dont la générosité rivalise avec les coffres les plus remplis de Gringotts, faisant de lui un véritable magicien de la fortune solidaire.
Une salle désaffectée, Dimanche 11 Février 2125

Les couloirs n'avaient jamais paru si longs à parcourir à Sasha. Il avait pourtant déjà porté un être humain - et peut-être, même, sous le choc, un corps plus lourd que celui d'Anya, sans s'en rendre compte. Mais à cet instant, il avait une conscience aiguë de tout ce qui n'allait pas : il était hors du dortoir à des heures interdites, à transporter une jeune femme russe inconsciente, le chemisier ouvert même s'il avait rabattu sur elle ce qui restait de sa veste. Si on le surprenait ainsi, qui pourrait croire qu'il ne voulait que la ramener saine et sauve ?

 

Les rixes entre ukrainiens et russes, ou tout simplement les bagarres déclenchées autour des réfugiés de Poudlard n'étaient pas tout à fait inconnues du personnel de l'Ecole. Et d'intuition, Sasha se doutait que peu de professeurs avaient eu quoique ce fut à redire du comportement d'Anya, alors que ce n'était pas son cas. Il serait jugé coupable avant même d'avoir pu ouvrir la bouche.

 

Il avait beau accélérer le pas, il avait l'impression que les couloirs s'étiraient devant lui à mesure qu'il les parcourait. Sous sa forme animale, les distances paraissaient beaucoup plus courtes.

 

Sasha espérait arriver au bout de ses peines, mais c'était sans compter le réveil brutal de la jeune fille. Elle lui échappa des mains, et il ne put même pas accompagner sa chute : Anya s'était dégagée brusquement pour le rejeter, et malgré l'impact au sol, elle s'écartait déjà en le fusillant du regard. L'ukrainien déglutit en jetant quelques coups d'oeil autour de lui.

 

- Shht ! lui intima-t-il alors qu'elle jurait.

 

Ils étaient dans une partie du château fréquentée : pas si loin de la salle commune des Serpentards.

Sasha jeta un regard à ses pieds : la veste gisait à côté de la baguette. Le Gryffondor se hâta de se baisser pour les ramasser et se rapprocher d'Anya pour les lui tendre - il se pencha en avant pour lui parler d'un peu plus près, en un chuchotement qu'il espérait, nul ne pourrait entendre, comme s'il commettait un crime.

 

- Si tu t'sens mieux rentre vite, ordonna-t-il. Et si...

 

Des gloussements retentirent à l'angle du couloir. Sasha tourna la tête avec vivacité - il capta instantanément une odeur alcoolisée tandis que deux silhouettes apparaissaient et s'immobilisèrent quand ils se rendirent compte, eux aussi, qu'ils n'étaient pas seuls. C'était une jeune fille aux cheveux blonds dont les jambes semblaient flageoler comme des spaghettis - elle se retenait heureusement au bras d'un garçon à la moue défensive et qui toisait déjà Sasha.

 

- Qu'est-ce que vous faites là, siffla le Gryffondor, qui avait reconnu le duo - la blonde avait plaqué une main sur sa bouche, comme si elle venait de retenir une exclamation, mais ses yeux écarquillés riaient encore d'une ivresse légère.

- Et toi, t'as encore réussi à attirer une Serpentard dehors, fit Lucian, goguenard.

 

Sasha émit un sifflement mécontent entre ses lèvres.

 

- Si vous rentrez à votre salle commune, raccompagnez-la, elle se sent pas bien, gronda-t-il, non sans pousser doucement, d'une pression de l'épaule, Anya vers les deux plus jeunes Serpentards.

 

Le visage de Lucian se troubla.

 

- Attends, tu veux dire qu'une autre fille t'est bizarrement tombée inconsciente dans les bras ?

- Oh. My. God.

- Mais tu les drogues ou quoi ?

- C'est un hasard, protesta Sasha.

 

Ses yeux furibonds allèrent de Gwen et Lucian à Anya.

 

- Dis-leur, je t'ai juste ramenée !

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Anya Nikitovna

17 ans Sang-Mêlé·e Russe Notoriété

Deb
Serpentard
Pour tout ceux ayant le courage d'affronter les MDJ's, alors qu'ils pourraient y laisser plus qu'une dent !
Une salle désaffectée, Dimanche 11 Février 2125

Le mouvement de recul est inévitable, involontaire. Anya se force à l'inertie. Son corps se tends absurdement sous une volonté qui va clairement à l'encontre de sa survie. Le temps de récupérer sa baguette. Le temps pour Shevchen de  lui glisser quelques mots. Le temps de percevoir, dans la périphérie d'une vision encore trouble, deux ombres se profiler, agrémenté de rires adolescents.

- Shht ! Elle l'imite en levant une main pour le faire taire brutalement.

 

Anya se tourne, plus que jamais consciente de l'état déplorable dans lequel elle se trouve. Elle reste droite et fière, pourtant, silencieuse. Jauge la situation du mieux qu'elle peut, malgré les circonstances. Voudrait frapper Lucian Alistair à la mâchoire pour ce qu'il sous-entend impudiquement devant elle. Ce n'est pas le pire, pourtant. Le pire vient de nulle autre que Shevchen, qui ne se gêne pas pour indiquer aux deux autres qu'elle ne va pas bien. Immédiatement, les poings d'Anya se serrent, et elle tourne la tête vers lui avec brutalité pour le fusiller du regard. Poussée vers l'avant, elle se maintient fermement sur ses jambes pour ne pas flancher, sans le lâcher des yeux.

 

- Vos gueules, elle prononce finalement, sèchement, en reportant son attention vers l'avant avant de replonger le regard dans celui de Shevchen. Fermez là tous.

Elle empoche sa baguette, d'un geste, agitant les pans d'une chemise aux tâches sombres, rouge métallique.

 

- Laissez moi passer.

- Nan mais on va t'ramener au dortoir, Anya ! Elle a du sang sur sa ch'mise Lucian !
- Dégage de mon ch'min.

 

Gvendolin ? Gwendolyn ? Qu'importe. Elle n'a cure ni de cette blonde, ni de son camarade. Ivre, la sorcière est très facile à repousser alors qu'elle essaie vainement de placer un bras autour d'Anya. Le geste, brutal, est accompagné d'un claquement agacé de sa langue contre son palais. Le garçon, pourtant, n'a pas l'air de saisir le message, car il prend la posture défensive d'un véritable chevalier en se tournant vers la russe, les yeux accrochés sur la silhouette de Sasha :

- C'est Shevchen qui t'as fait ça ?

- Nan, il m'a juste trouvé et raccompagné, c'est comme il a dit. Изгоните стервятников ! Dégagez les vautours. Ты мне больше не нужен, Shevchen. J'ai plus b'soin de toi Shevchen. Если я увижу тебя снова, ты труп. Si j'te revois, t'es mort.

Le vertige est toujours là. Amoindri par les quelques minutes d'inconscience de tout à l'heure, mais bien présent. De même que la sensation étrange d'avancer comme dans un rêve, les gestes d'une lenteur morne, le corps faible, la vision restreinte. Elle ignore tout ça, au profit d'un détournement complet du groupement qui commence à échanger des insultes au milieu du couloir. Elle marche, et marche encore, se force à être toujours plus rapide pour mettre une distance entre elle et Shevchen. Jamais elle n'a autant haï quelqu'un de toute sa vie. Jamais elle n'a autant ressenti la honte, la peur, la défaite. Le fait qu'on les ai vus n'arrange rien. Anya lève le menton pourtant, les yeux secs, le visage pâle, et elle marche encore. La lumière est trop blanche. Elle brûle comme un mauvais souvenir. Les pas sur la pierre ne résonnent pas comme ceux de Moscou. Rien n’est familier ici. Elle dévale les escaliers qui mènent au rez-de-chaussée, ceux du sous-sols, atteint sa salle commune, les mains contre les flancs de sa chemise pour dissimuler le sang.

Dans le dortoir, elle n'accorde d'attention à aucune des filles qui se prépare, et personne ne prête attention à elle si ce n'est pour lever les yeux au ciel ou chuchoter quelques mots qu'elles croient discrets. Anya tire les rideaux de son lit d'un geste sec, informule un sortilège de camouflage sonore, et se replie entièrement sur elle-même. Le cœur battant, elle reste là, sans bouger d'un millimètre. Les bras enlacés autour de ses genoux, elle se refait le film de la matinée, encore et encore. Ses ongles s'enfoncent dans sa peau. Aucune larme ne coule. Pas un son ne s'extirpe de sa gorge pourtant nouée. Elle ne se déploie qu'au bout de longues minutes, retire sa chemise et la replie soigneusement pour la placer devant elle. Voudrait la brûler. Son corps la lance, mais elle prétend ne rien ressentir alors qu'elle récupère un large sweat sur le côté de son lit, et l'enfile dans des gestes mécaniques sans prendre la moindre précaution.

Allongée, elle réalise que ses jambes tremblent encore. Qu'une sueur moite et froide lui parsème la peau. Elle cherche le sommeil, en vain.

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