Les dés sont jetés ! Voici les résultats :

Une fois complètement immergé dans l'eau, Nikolaï se concentra sur le fait de maintenir ses branchies opérationnelles. Il s'assit donc au fond du bassin, en tailleurs, ses coudes reposant sur ses genoux tandis qu'il se tenait aussi droit qu'il le faisait lorsqu'il était debout. Il n'était pas évident de rester focaliser sur des branchies alors même qu'il pouvait sentir la pression de l'eau sur lui, et tous les remous que faisaient ses camarades autour de lui alors qu'ils effectuaient eux aussi l'exercice. Les yeux fermés, il fit cependant tout pour rester impassible, et garder à l'esprit l'image de ces branchies magiques qui lui permettaient de respirer.

Malheureusement, ce ne fut pas suffisant pour maintenir ce lien magique fragile qu'il ne parvenait toujours pas à accepter malgré tous ses efforts. Bientôt, l'eau fut totalement irrespirable dans ses poumons, le forçant à remonter à la surface rapidement, en toussant pour la première fois depuis le début. Alors que le professeur Pope le ramenait au bord du bassin, il devait bien admettre une chose : faire de la magie - ou du moins essayer - l'épuisait bien plus que n'importe quel exercice physique. D'autant plus qu'il essayait en vain. Ce n'était tout simplement pas compatible avec sa nature profonde. Avec ce qui vivait en lui. 

Les dés sont jetés ! Voici les résultats :

L’eau s’épaissit à mesure qu’il avance. Comme si elle devenait plus dense, plus sombre. Autour de lui, les rayons du soleil s’éteignent, filtrés par une sorte de voile invisible. Il ne voit plus que flou et mouvements : son propre corps, le remous de ses bras, la vibration légère d’une herbe aquatique qui tangue dans le courant. Plus de surface. Plus de repères. Juste le silence. Ses branchies picotent un peu. Il sent l’eau passer dans son cou à chaque respiration, comme un souffle froid et artificiel. Il serre la mâchoire. Ne pas penser. Ne pas s’inquiéter. Amanda tient bon. Il doit lui faire confiance.

Un mouvement de jambe. Puis un autre. Chaque mètre lui semble plus long que le précédent. Le froid s’est infiltré dans ses vêtements et il devine à peine la direction de la lumière. Mais il continue, concentré. Parce qu’il ne veut pas échouer. Parce que Nikolaï le regarde peut-être. Parce qu’Amanda croit en lui. Alors il pousse un peu plus loin, les muscles tendus, les yeux grands ouverts malgré la brûlure. Encore un peu.

Les dés sont jetés ! Voici les résultats :

Le marais continue de se mouvoir sous tes yeux ébahis. Ton esprit s’égare, mais pas longtemps. Mr Pope attire ton attention et celle des autres élèves. Il évoque votre arrivée, votre « état d’esprit »... Puis il explique ce que vous allez faire. Il parle de se transformer soi-même, ce qui te rend assez perplexe. Est-ce que toi, en tant que première année, tu as les compétences nécessaires pour pratiquer la métamorphose humaine ? Mais ce n’est sans doute pas ce qu’il veut dire. Ce doit être une façon de parler.

Tu retournes auprès de Wendy lorsque le professeur annonce les binômes. Tu es contente de pouvoir rester avec elle lors de l’exercice, alors tu lui offres un grand sourire. Ou plutôt un sourire tout ce qu’il y a de plus simple, mais tu en fais si peu souvent qu’il te semble énorme.

La première étape est le bassin. Tu écoutes les consignes avec attention, pour comprendre tout ce qui t’es demandé. Ça n’a pas l’air très facile. En fait, ça t’inquiète carrément. Tu n’as pas du tout envie de plonger dans l’eau, du moins pas pour le moment. Tu préfèrerais observer d’abord, et agir ensuite.

- Je vais lancer le sort, glisses-tu à l’oreille de Wendy . Toi, tu vas plonger. Ça te convient ?

Tu ne comptes pas lui laisser le choix, de toutes façons. Mais tu lui laisses tout de même le temps de répondre. Tu te diriges ensuite vers le bassin, en traînant ta meilleure amie derrière toi. L’idée de la voir plonger ne te réjouit pas, d’autant plus que c’est à toi de lui donner des branchies, mais tu ne laisses rien paraître. Mr Pope ne va pas la laisser se noyer, après tout... même si tu ne réussis pas ton sortilège.

Tu sors ta baguette, tu la soupèses un moment, si longtemps, en fait, que plusieurs élèves ont déjà commencé l’exercice lorsque tu es prête à lancer le sortilège. Tu te retournes vers Wendy.

- Branchia Ventosa, récites-tu.
 

De petits branchies apparaissent sur la nuque de la Gryffondor. Rien d’incroyable, mais cela fera l’affaire. Maintenant, c’est à Wendy de jouer.

Que dit une noisette dans l’eau ?

Au secours, je me noix

J’ai beaucoup de points communs avec les noisettes, visiblement...

Je me débats vaillamment. Je pédale avec les bras, je tourne des jambes, je fais des brasses dignes d’un crapaud épileptique. Mes branchies vibrent au rythme de ma panique tranquille. C’est beau. C’est poétique. C’est nul. Très, très nul...

Je pense à Adam. Ça ne m’aide pas spécialement, mais ça me réchauffe le cœur. Puis… plus rien. Plus d’eau dans les poumons. Plus de branchies. Plus de glouglous rigolos. Juste de l’air. De l’air tout sec, tout simple. Et du sable dans les chaussettes. Hein ?

Je cligne des yeux. La terre ferme ! J’suis revenue sur la rive. Comment ? Je toussais trop pour comprendre. Peut-être qu’une grenouille m’a téléportée ? Peut-être que j’ai été recrachée par une algue géante ? Mystère et boule d’hippocampe -enfin pas trop, tout le monde sait comment je suis remontée, mais j'aime bien faire des mystères. Pas vous ?

Bref, je suis vivante. Trempée, dégoulinante, dégoulinifiante, mais vivante. Et toujours aussi jolie, c’est fou ça.

Je m’ébroue comme un chien heureux, balance un peu d’eau sur mes camarades sans faire exprès, presque pas exprès. Puis je me tourne vers Charlie avec un sourire aussi éclatant que mes dents pas lavées du matin. Allez, à toi maintenant, mon poisson-chat. Baguette pointée sur elle. Amuse-toi bien là-dedans, j’ai rencontrée un calamar qui aimait faire des bisous aux Serdaigles ! Petit clin d'oeil. #[Branchia Ventosa] !

Je cligne des yeux. Je cligne encore. 

Puis je penche la tête. 

Y a… rien. Genre RIEN. 

Charlie a exactement la même tête qu’avant. Tu crois qu’il faut attendre que la pleine lune se reflète sur l’eau ? Je plisse des yeux. Je la regarde, perplexe. Un visage de patate molle. Bon… Tu veux pas réessayer, j’imagine ? 

Trois élèves plus âgés arrivent encore au compte-goutte avant que la classe ne soit complète. Le professeur attire alors l’attention sur le sujet du jour. Il affirme qu’il ne souhaite pas que la classe quitte le cours dans le même état d’esprit qu’en y étant entrée. Wendy, pas même certaine de pouvoir définir son état d’esprit actuel, est un peu perplexe. Elle écoute la suite avec une certaine curiosité, car il faut dire que le professeur Pope sait manier le suspense.

Elle est ravie d’apprendre qu’elle a visé juste – pas en supposant que le cours aurait un rapport avec les balais volants, mais en pensant à un parcours d’obstacles. C’est bien ça ! Et la première étape sera le bassin. La petite écossaise croit dans un premier temps qu’il va leur falloir nager en apnée, mais non… Ils vont utiliser un sortilège pour se doter de branchies qui leur permettront de respirer sous l’eau ! C’est fou !

Après son petit tour, Wendy voit Tansy revenir auprès d’elle. Sa copine paraît intimidée par la première épreuve mais lui offre tout de même un grand sourire. Wendy le lui rend avec un regard qui se veut déterminé et encourageant. Elle sait qu’elles forment un bon duo alors, même si l’exercice semble difficile, elles feront de leur mieux ! Avant de s’approcher du bassin, elles se mettent d’accord sur leur organisation :

- Je vais lancer le sort. Toi, tu vas plonger. Ça te convient ?

- Oui, ça me va parfaitement !

Il lui semble tout naturel d’être la première à se jeter à l’eau. En vérité, elle n’est pas encore prête à lancer un sortilège sur Tansy qui risque de la mettre en danger… Peut-être qu’en commençant par ressentir les effets du sort, elle parviendra mieux à se le représenter et aura plus de facilité à le reproduire. Vu ses difficultés en métamorphose, cette mise en pratique ne pourra que l’aider. Et puis, reconnaissons qu’elle est plus sportive que sa camarade, qu’elle a plus tendance à se lancer dans ce genre d’expériences à la limite de l’imprudence…

Une fois arrivée aux abords du bassin, Wendy se débarrasse de sa cape qu’elle balance en tas sur le sol. Son pull la rejoint bientôt, ainsi que ses baskets. L’air frais la fait presque frissonner. Elle entreprend donc de s’échauffer avec de larges mouvements, tandis que Tansy se prépare mentalement. Autour d’elles, les autres élèves s’agitent, se jettent des sortilèges plus ou moins réussis. De belles catastrophes la font éclater de rire, comme cette fille transformée en licorne.

Bref, revenons à nos citrouilles. La plus jeune équipe est finalement prête à se lancer dans la course. C’est le moment décisif. La rouquine appréhende un peu le sortilège. Et si elle devenait une licorne, elle aussi ? Ce serait amusant, c’est sûr… Mais ce n’est pas comme ça qu’elle pourrait respirer sous l’eau. Elle fixe Tansy qui la pointe de sa baguette, et lorsque la formule est prononcée, elle sent sa peau remuer au niveau de son cou. Elle tâte du bout des doigts et sent des sillons découper sa peau finement.

Bravooo, tu as réussi ! a-t-elle envie de crier à Tansy. Mais elle s’en révèle étrangement incapable. Pas grave, sa fierté se lit sans doute dans ses yeux bleus pétillants.

Wendy commence à avoir du mal à respirer. Il n’y a pas de temps à perdre ! Elle se hâte de plonger dans l’eau froide qui imprègne rapidement son jogging et son t-shirt. Il n’est pas agréable de nager toute habillée, mais ce n’est pas le plus bizarre. Le plus bizarre, c’est de se sentir comme un poisson dans cette eau sombre et mouvante. Elle a l’impression d’être tombée au fond du lac de Poudlard, avec moins de plantes aquatiques et sans le calmar géant. Et pourtant, elle y remplit ses poumons à nouveau normalement.

Après ce court temps d’adaptation, Wendy s’élance en battant des jambes. C’est parti ! Elle compte bien atteindre l’autre extrémité du bassin en un seul trajet. Il suffit d’y mettre son énergie habituelle, non ?

Les dés sont jetés ! Voici les résultats :

Le papillon s'échappe en direction du gradin sur lequel trône la sorcière aux cheveux blancs qui suit Nikolaï partout. D'abord inquiète d'avoir mis sa camarade en difficulté, Charlie retrouve vite son sourire quand Mabel la rassure joyeusement. Soulagée de constater que la Gryffondor est en pleine forme, elle écoute ses bêtises sans même avoir le temps de se préparer à recevoir le sortilège, trop fascinée par le soi-disant calamar, et le clin d’œil charmeur.

" Branchia Ventosa ! "

Mais rien n'arrive quand Mabel prononce la formule en pointant sa baguette sur Charlie.

La rouquine se tâte rapidement le cou, balayant d'un regard hésitant les autres élèves, tous concentrés à l'exercice. Avec gentillesse, elle ramène son attention vers sa binôme qui semble perplexe. Oui t'as raté. C'est pas grave. T'as lancé super vite ; t'avais bien visualisé les branchies ? demande-t-elle, la voix douce, habituée depuis longtemps à ce que l'apprentissage de la magie implique un grand nombre d'échecs, et beaucoup d'ajustements. Si Mabel pensait à un poisson-chat au moment de formuler le sort, elle a bien failli se retrouver affublée de moustaches ! L'idée même lui arrache une moue amusée. C'est toi le poisson-chat, rétorque finalement la benjamine Carter avant de chercher la concentration nécessaire au fond d'une grande inspiration. Elle tend le bras et imagine les branchies multicolores revenir sur la peau ensoleillée de Mabel Rosier Sinclair. Branchia Ventosa !

Sa deuxième tentative fonctionne aussi, même si Charlie avait moins l'énergie d'y mettre des fantaisies. C'est bon ! se dépêche-t-elle de signaler à sa partenaire d'atelier. Grouille, saute, on va réussir cette fois !

Wendy semble ravie du résultat. Ni une, ni deux, elle fonce vers le bassin et plonge tête la première, tout sourire, sans perdre une seule seconde. Non, vraiment, vous vous êtes bien trouvées. Toi, tu n’aurais jamais agi avec autant d’assurance. En fait, tu aurais probablement paniqué avant même d’avoir mis le pied dans l’eau. 

Tu parviens à conserver un semblant de calme tandis que la Gryffondor bat vigoureusement des pieds pour avancer. Pourtant, tu sens une boule naître au creux de ton ventre. C’est à toi de maintenir le sortilège pour qu’elle puisse atteindre l’autre côté du bassin. Mais si tu échoues, que se passera-t-il ? Va-t-elle se noyer ? 

Qu’avait dit le professeur, déjà ? Tu ne te souviens même plus. En vérité, plus rien ne te vient à l’esprit. Mais tu n’es pas certaine que la meilleure chose à faire soit de te poser autant de questions. Il faut faire le vide dans ton esprit. Tu prends une grande inspiration, puis tu expires avec calme. Les autres élèves disparaissent pour ne laisser que Wendy, sous tes yeux, qui nage avec assurance malgré ses vêtements encombrants. Tu te coupes du monde pour ne plus rien voir d’autre. 

Cependant, la voix dans ta tête refuse de se taire... Parviendras-tu à te concentrer suffisamment pour que ton amie puisse traverser le bassin ?
 

Les dés sont jetés ! Voici les résultats :

Bon. Alors voilà. Mon sort, il fait rien. 
Nada, niet, que dalle. 
C’est pas qu’il se rate. Non non. Il s’absente. Comme une chaussette après lavage. Pouf, évaporé dans le néant de l’incompétence magique. 

Je baisse ma baguette, fière malgré tout. Le menton levé comme si j’étais une grande magicienne. 
C’est l’attitude qui compte, pas le résultat. 

Je fronce les sourcils, genre concentration absolue. J’avais pourtant bien visualisé les branchies… avec les petits plis et tout. Peut-être qu’elles étaient trop jolies pour apparaître. Et j’y crois à moitié, ce qui est déjà bien plus qu’un quart. 

Charlie semble amusée de la situation, c’est l’essentiel ! Elle me dit même que c’est moi le poisson-chat. Alors là, ça mérite un clin d’œil, un vrai de vrai, bien appuyé comme une tartine de confiture. 
Miaou. C’est probablement la chose la plus bizarre que j’ai jamais dite à quelqu’un. Je suis fière !

Charlie me balance le sort. Et là, here we go again ! 
Les branchies réapparaissent comme si elles n’avaient jamais eu envie de me quitter. Ça chatouille un peu, mais j’adore. J’suis à moitié sirène, à moitié bête de foire, à moitié… bon, ça fait trop de moitiés. Je vous laisse faire les maths.

Je claque des doigts. Vire ma veste avec panache. Ou alors je la coince dans un rocher, on verra plus tard. Et je bondis. 
Littéralement ! 
Une bombe digne des plus grands marécages magiques. 
Y a des éclaboussures, une chaussette qui s’échappe. Encore une ?! 
Et moi, qui coule avec l’élégance d’un potiron dépressif. 

Sous l’eau, c’est calme. Humide, mais calme. Je nage. 
Enfin… nage c’est un grand mot. Je remue tout, un peu comme un chiot qui apprend à danser. Ça fait des bulles, des remous, des mouvements flous, mais moi, j’suis à fond. J’avance, ou je recule ? Aucune idée. Mais je bouge. 
C’est déjà pas mal. 

Je continue d’avancer en ligne droite. Enfin, ma version de la ligne droite. C’est-à-dire une sorte de spirale gauche qui pense à droite, mais qui finit dans un virage. Chaque battement de jambe m’éloigne un peu plus de la réalité et m’avance un peu plus près de… de quoi déjà ? 
Ah oui. De l’objectif. Le but. Le trésor ? 
Non. La mission. 
Enfin bref, un truc. 

Je vois pas de poissons. Ils doivent avoir peur. Ou alors ils sont morts de rire. Peut-être que je suis en train de devenir une légende aquatique. 
Mabel, la sirène bancale. 

J’suis bien là, dans mon monde liquide, dans mes pensées étranges, dans ma nage désorganisée mais motivée. 
J’ai froid, j’ai faim, j’ai perdu toute notion du haut et du bas, mais j’ai des branchies et j’suis vivante. 
C’est beau. Et j’avance. Droit devant. Ou pas. Mais j’y vais.

Les dés sont jetés ! Voici les résultats :