Charlie observe ses jambes à présent presque sèches, tapote le tissu de son pantalon avec satisfaction, puis lève les yeux vers les gradins. La fatigue commence à tirer sur ses épaules mais elle la repousse d’un froncement de nez obstiné. La rouquine se sent comme après une vraie expédition, éreintée mais vivante, et surtout… motivée. Ce sortilège, elle le tient presque. Il lui manque encore de la finesse, du contrôle, peut-être un geste plus précis. Alors, en attendant les autres, elle s’écarte un peu, trouve une pierre plate et humide, et recommence. Consectetuer Dryer !

Le sort agit correctement : un vent tiède se déploie autour de ses jambes et termine le séchage en quelques secondes, bien qu’un peu maladroitement. Quelques mèches de cheveux s’envolent au passage.

Progression depuis le départ : 10 mètres

Basil sent une décharge bizarre remonter le long de sa jambe droite. Son pied s’allonge, se transforme, mais pas complètement. Des griffes inégales, un orteil allongé, l’autre tordu. Il tente de poser le pied... et bascule. Son corps penche, la boue le happe. Il s’enfonce jusqu’aux genoux, des éclaboussures partout, la sensation poisseuse qui s’infiltre sous ses vêtements. Il grimace, grogne, se débat. Chaque mouvement le fait glisser encore. Six mètres en arrière, il se sent ridicule, lessivé. Mais il relève la tête, essuie son visage d’un revers de manche et se remet en marche. Pas question d’abandonner. Un pied après l’autre, la boue suinte, les branches craquent sous ses pas. Il avance. Encore. Toujours.

Les dés sont jetés ! Voici les résultats :

Flora n'y croyait plus, et pourtant, elle voit enfin se rapprocher l'herbe verte du terrain. Un sol frais et stable lui tend les bras, signant la fin de l'Épreuve du Marécage. La petite Poufsouffle ne se précipite pas, cependant. Il ne manquerait plus qu'elle glisse et s'enlise à quelques pas de la victoire. Tandis que le niveau de l'eau baisse et que les brins d'herbe se laissent deviner sous l'eau trouble, Flora foule le gazon du stade de ses pieds griffus. Une fois suffisamment éloignée du marais, elle s'assied par terre, étalant ses longues jambes. Elle contemple avec soulagement les petites griffes déplaisantes se rétracter et ses jambes glisser sous son pantalon pour reprendre leur taille normale. Puis, elle laisse aller sa tête en arrière et c'est tout son corps qui s'affale dans l'herbe fraîche, bras écartés, pour respirer à plein poumons l'air sain et frais du matin.

Progression de Flora : Arrivée !!

Progression depuis le départ : 12 mètres

Basil lève les yeux vers l’horizon flou du marécage. Il aperçoit une silhouette familière : Charlie. Déjà arrivée. Ses bras se lèvent dans une sorte de victoire silencieuse, et son sourire illumine la brume. Plus loin, Flora progresse, visiblement pas loin d’y parvenir elle aussi. Basil serre les dents, se sentant un peu à la traîne. La fatigue pèse sur ses jambes trempées, mais il continue, chaque pas plus lourd que le précédent. La boue l’aspire, le retient, mais il lutte, dégageant ses pieds à chaque mouvement. Il avance, lentement, mais sûrement. Un pas, puis un autre. Un rictus obstiné sur les lèvres.

Les dés sont jetés ! Voici les résultats :

Toujours allongée par terre, Flora tourne la tête et voit une Serdaigle assise sur un rocher en train de lancer des sorts. Elle admet qu'un petit Qu'on sait qu't'aies tué, Drailleur serait le bienvenu (en tout cas, c'est comme ça que Flora prononce ce sortilège, qui lui laisse toujours une pensée bizarre). Elle se met à espérer que l'air chaud produit par la baguette de sa camarade parvienne jusqu'à elle, trop fatiguée à l'idée d'enchaîner autant de sorts en une seule matinée. Et puis, elle se dit que lorsque le professeur fera disparaitre le marais comme il a fait disparaitre le bassin, peut-être que la boue de ses vêtements se volatilisera également. Dans ce cas, il ne reste plus qu'à attendre. Et se reposer un max avant la troisième et dernière épreuve, celle du Mur.

Progression depuis le départ : 13 mètres

Un mètre. Un foutu mètre de plus. Basil enrage intérieurement, mais il garde le cap. La boue l’agrippe, lui colle aux chevilles, glisse entre ses doigts quand il s’aide de ses mains pour avancer, comme si elle voulait le retenir à tout prix. Mais il ne lâche rien. Il avance, têtu comme une mule, déterminé à finir ce maudit parcours. Il jette un regard rapide en arrière, puis vers la ligne d’arrivée qui se profile au loin. Il inspire, force sur ses jambes, et continue de s’enfoncer dans ce terrain mouvant, comme un galérien au milieu d’une mer épaisse.

Les dés sont jetés ! Voici les résultats :

J'ai comme qui dirait été aspirée ces dernières semaines par Clair Obscur... qui a relégué au second plan le RP...

Cassée. C'est le seul mot qui vient à l'esprit d'Amanda. Elle se sent cassée, épuisée.

Basil, pourtant, veut retenter. Un nouveau sortilège réussi. La Poufsouffle se demande si, vraiment, elle va avoir la force de replonger. Mais pas le temps de penser davantage, le professeur signe l'arrêt de la première épreuve.

Amanda écoute les consignes, affalée dans l'herbe, reprenant doucement son souffle et ses forces. Elle ferme les yeux quelques secondes, se laissant porter par la voix de Pope. Qui parle de traverser un marécage à l'aide d'un sortilège. Elle n'a jamais tenté ce sort. Ne le connaissait d'ailleurs même pas avant ce matin.

Lorsqu'elle rouvre les yeux, elle regarde, un instant, le ciel au-dessus d'elle. Elle sent une certaine agitation alors que les premiers élèves se mettent en branle pour faire leurs preuves face au fameux marécage.

Bientôt, Basil se motive également. Il lui lance un regard, un rictus, complice. Et s'élance, lui aussi, dans la course folle.

Amanda se redresse, pour regarder le départ de son ami. Elle espère qu'il réussira son sort. Sa bonne étoile semble lui sourire car, cette fois-ci, pas de faux départ. Captivée, elle le regarde avancer. Peu à peu. Mètre après mètre. Elle constate que Flora s'est, elle aussi, lancée dans l'aventure. Et même qu'elle est vachement loin ! Puis elle lance un regard à Pope. Qui ne semble pas pressé de morigéner les élèves encore au point mort, sur la ligne de départ. Alors elle en profite pour se vautrer à nouveau dans l'herbe. Elle ne se sent pas capable d'affronter le marécage. Elle a besoin d'une pause, d'un temps. Pour revenir en forme pour la troisième épreuve. Elle n'a jamais été une grande sportive et a l'impression d'avoir tout donné dans sa nage. Alors, fermant les yeux, elle profite un instant de la douceur matinale, la sensation de l'air sur son visage, la clarté lumineuse qu'elle distingue à travers ses paupières closes et les sons qui lui parviennent, comme à travers un filtre. Cette petite pause lui fait du bien. Elle pourrait même carrément s'endormir, tiens... quelle idée d'aller à un cours de soutien le samedi matin au lieu de faire la grasse mat' !

La boue suinte sous ses pas, lourde et collante, et Basil sent bien que ses appuis commencent à faiblir. Chaque mètre gagné est une bataille, chaque pas un défi. Il sent la fatigue le gagner, la boue peser sur ses mollets, le sol se dérober légèrement sous lui. Inspirant profondément, il brandit sa baguette, la main ferme malgré le tremblement.

- Ungula Stabilo.

Il serre les dents, tente de visualiser ses pieds devenant des pattes griffues, plantées dans la terre instable. Ça doit marcher. Il faut que ça marche. Il ne veut pas encore glisser, ni perdre tout ce qu’il a gagné. Il veut avancer.

Un léger fourmillement dans ses orteils annonce le succès du sort. Ses appuis se font plus fermes, moins traîtres. Les griffes sont discrètes mais efficaces, et même si le marécage le freine encore, il sent qu’il peut avancer plus facilement. Il inspire profondément, un peu soulagé.

Étalée de tout son long dans l'herbe, Flora regarde le ciel. Les nuages jaunes tranchent doucement sur le plafond azuré. Un vol d'oiseaux. Des oiseaux qu'elle n'avait jamais vu à la ferme. Elle se demande pourquoi les créatures magiques, qui n'ont pas de barrières, n'apparaissent pas aux yeux des Moldus. Le ciel est universel et n'a pas de frontières. Se sentent-ils en sécurité auprès des sorciers ? Ressentent-ils un confort au sein des terres magiques possédant une force qui leur serait familière et protectrice ? Y a t'il des environnements plus propices à l'évolution des pokém... des animaux magiques ? Flora n'en a pas conscience, mais les braconniers existent aussi chez les sorciers. Elle ne se doute pas de la valeur et des vertus des composants de ces êtres vivants, tout comme certaines plantes. Flora a encore tant à apprendre et se pose tellement de questions, qu'elle ne saurait toutes les formuler même si on lui laissait du temps.

16m parcourus

Un léger frisson lui parcourt les jambes alors qu'il sent la magie opérer. Ses pieds prennent une forme étrange, comme plus larges, plus stables. Il regarde brièvement ses bottes, surpris de voir des griffes effilées là où se trouvaient ses orteils. C’est… bizarre, mais il ne va pas se plaindre. Il teste prudemment le sol sous ses pieds, se redresse et reprend son avancée dans le marécage. Le terrain reste capricieux, mais à chaque pas, il s’enfonce moins. La boue glisse sous ses griffes sans le happer. Au loin, il aperçoit Charlie qui lève un poing en l’air, déjà arrivée de l’autre côté. Basil esquisse un sourire fatigué, puis baisse la tête, concentré. Un pas après l’autre, toujours en avant.

Les dés sont jetés ! Voici les résultats :

Alors que ses prunelles bleues retrouvent la libellule au-dessus du marécage, Charlie sent une légèreté nouvelle s’installer dans sa poitrine. Ses jambes sont sèches, son souffle calme, et sa confiance gonflée à bloc. Elle se rend compte qu’il lui reste un peu de temps avant que les autre n'arrivent. Pourquoi ne pas s’entraîner un peu ? se dit-elle, le regard pétillant. Amusée, la rouquine lève sa baguette.

Elle ferme les yeux un instant, visualise le mouvement, puis le murmure en silence pour s’en imprégner. Enfin, la Serdaigle inspire profondément, cherche à canaliser cette sensation de légèreté qui l’habite encore, et ouvre les paupières. Aqua Fullonum !

Un joli nuage de bulles s’échappe du bout de la baguette, certaines grandes, d’autres minuscules, un peu désordonnées mais charmantes. Elles virevoltent un instant autour de Charlie avant de s’éloigner paresseusement. L’une d’elles se colle à sa joue sans éclater. Elle sourit, fière d’avoir obtenu un résultat aussi fluide du premier coup, même si le contrôle n’est pas parfait.