L'niffleur a adopté Alison. Fergus se contente de leur jeter des regards en biais, l'air faussement désintéressé. Du côté des autres, ça a pas l'air d'avancer des masses, ni du côté d'Sam et d'Ambrose, ni du côté de Ryder et de Shevchen. Ça semble prendre une éternité avant qu'le prof daigne les calculer d'nouveau, pour leur balancer à tous de nouvelles consignes.

Spécial le cours où ils doivent vraiment se démerder de A à Z avec les moyens du bord. Il a pas la moindre idée d'la manière dont ils doivent s'y prendre. Pis si on lui demande, au vu des galeries creusées par la créature dans tout l'enclos, l'collier est déjà plus du tout où l'gars l'a posé.

D'ailleurs, le niffleur est même plus sur Alison. Ferguson l'a pas vu s'tirer. Pas plus qu'il a vu la sorcière se relever. Il zieute son manège en secouant la tête, avisant le retour de la créature dans sa cabane sans plus montrer le moindre intérêt pour elle, ou pour son tube de rouge à lèvres.

- S'est lassé d'toi on diriat, il déclare sur un ton égal.

Il a pas l'air de vouloir même tenter l'moindre truc, Gus. Faut dire, c'était déjà la galère de juste attirer l'attention du niffleur, alors lui donner des ordres en espérant qu'il obéisse ça lui parait carrément mission impossible. Pris d'une idée vachement plus fun, et vachement plus débile, il se redresse brutalement en guettant le tube de rouge à lèvres qui luit sous l'soleil.

- Haaaaaan.

Sa posture, à demi-courbée, est supposée rappeler celle du niffleur, mais rappelerait peut-être à quiconque en aurait la référence une certaine créature nommée Gollum. Les yeux accrochés au précieux sésame tenu entre les doigts d'Alison, il s'en approche avec un air avide, les yeux grand ouverts :

- Précieeeeeux.

Gus fait semblant de vouloir voler le tube à plusieurs reprises avant de se mettre à chercher de lui-même dans l'enclos, comme un chien fou :

- Si Ferguson trouve le collier, Alison donne le précieux à Ferguson, oui ?

Il a pris une voix perchée, étrange, qui n'est pas non plus sans rappeler celle de la créature du seigneur des anneaux, et il balance tout ce qui lui fait obstacle, finit par creuser à l'aide d'un espèce de bol rutilant découvert au milieu du bordel.

1-5 : le niffleur ne fait pas du tout cas de leur présence. En fait, il semble avoir de nouveau pris la tangente, car on ne l'entend plus ;
6-10 : le niffleur ne fait pas du tout cas de leur présence, mais on l'entend qui gratte ça et là dans sa cabane ;
11-15 : le spectacle de Ferguson attise l'attention du niffleur, qui pointe le nez en dehors de sa cabane ;
16 - 20 : le spectacle de Ferguson attise l'attention du niffleur, qui se met à chercher avec lui, dans un étrange élan compétitif. Il est notablement plus efficace que Fergus pour creuser ;

Cet exercice est un énorme fail. Le chaporouge n'accepte pas la présence d'Ambrose dans son champ de vision, et il n'a plus rien à faire de ce que peut lui montrer Sam. En fait, il fait sa vie, et qui peut bien lui en vouloir ? Le chaporouge n'est pas connu pour être une créature que l'on peut vraiment domestiquer. Alors quand le professeur revient vers eux pour leur annoncer qu'ils doivent à présent lui faire parcourir des obstacles, Sam ouvre deux yeux ronds.

- M'sieur il en a rien à faire de mon chocolat, j'crois qu'il a tout d'suite compris que c'était de l'arnaque, pis Ambrose peut pas l'approcher sans qu'il pète un boulon, comment on est sensé faire ?

Frustrée par la situation qu'elle trouve simplement impossible, Sam ne va pourtant pas se démonter. C'est après tout un cours, et le professeur ne leur donnerait pas à faire quelque chose d'impossible. Elle ne peut pas s'empêcher de sentir une pointe de déception toutefois lorsqu'elle comprend qu'il les laisse trouver les solutions par eux-mêmes. Elle n'a rien contre ça. Mais là... elle n'a rien. Pas une piste.

Tournée vers Ambrose, ses épaules s'affaissent, et elle croque dans son chocolat avec hargne, pour mieux venir le présenter à son ami. Manger a toujours aidé à faire des plans. Installée près de lui, ils regardent s'affairer le chaporouge, qui a l'air au moins de s'être calmé. Il n'a pas lâché son arme de fortune, un bâton long d'un bon mètre, et il cherche toujours du regard le moindre ennemi à l'horizon, mais il ne balance plus des objets au hasard autour de son enclos.

- T'en dis quoi ? J'ai rien d'autre à lui proposer à c'truc. Alors sauf si t'as du sang d'moldu dans les poches...

Peut-être qu'ils pourraient tenter le tout pour le tout...

- Ou alors tu t'montres et tu fais en sorte d'être dans la direction où on veut qu'il aille. Faut juste pas qu'il t'atteigne quoi.

C'est clairement pas une vraie idée. Ça la fait même un peu mourir de voir la gueule d'Ambrose face à ce qu'elle propose. 

- J'ai rien d'mieux ok ! Elle s'exclame.

Je lance pas de dé parce qu'il n'y a pas de plan pour l'instant.

Plantée au milieu de l'enclos avec son tube de rouge-à-lèvres en main, Alison croise le regard placide de Ferguson et lui répond, un brin dramatique. Tout l'monde finit par se lasser d'tout l'monde, Gus, c'est pour ça qu'les gens deviennent fous en cherchant l'amour exclusif, car ça existe pas, complète-t-elle à l'intérieur de sa tête, persuadée qu'elle passera entre les mailles des sentiments, qu'elle est au-dessus de ça. Mais la seconde d'après, elle manque de lâcher l'étui brillant, stupéfaite face au jeu d'acteur du Poufsouffle. 

— Qu'est-ce'tu fous ?! ricane la sorcière derrière sa main, incertaine de comprendre le manège du brun. Il est drôlement ridicule, ou ridiculement drôle, elle ne sait pas bien, et s'en fiche ; il la fait rire, d'un rire con, sincère, certainement plus enfantin que les airs d'adulte qu'elle se donne. 

Sans la référence moldue, l'adolescente s'imagine qu'il imite le niffleur, et qu'il veut juste une place sur ses cuisses. Ça avait failli marcher le soir de la Saint Valentin.

Elle jette un œil à Spike et Sasha occupés du coté de l'hippogriffe, se demandant brièvement si l'un ou l'autre apprécierait de la voir plaisanter avec Ferguson Decker en personne. L'ont-ils déjà vu rire franchement, d'ailleurs ? Peu importe, l'attention de la rouquine est rattrapée expressément par la question du cinquième année. Hein ? Mais- un gloussement la tord en deux. Gus arrête j'vais m'pisser dessus, dit-elle en continuant de se marrer. L'apothéose arrive quand le niffleur pointe son bec et observe curieusement la scène, avant de se joindre aux fouilles. 

— Putain ça marche, s'écrie Alison en sautillant sur place. Ça marche, il cherche avec toi ! 

1-5 : ...mais il s'arrête bientôt, et regarde l'adolescente qui lève deux mains en l'air. Oh nan. No way, j'me mets pas à quatre pattes là, tu rêves !

6-10 : ...mais il s'arrête, et fixe Alison qui agite le tube de rouge-à-lèvres, sans grande réaction de sa part. "Tu veux pas refaire ta voix cheloue, j'crois qu'ça l'excite", rigole-t-elle.
11-15 : le niffleur commence à déterrer un tas de trucs du sol, mais toujours pas de collier. Il se perd parfois à vérifier ce que Ferguson lui-même déterre. Alison a le temps d'aller prendre des notes.
16 - 20 : ..l'adolescente n'a même pas le temps de retrouver le parchemin pour prendre des notes, que le niffleur déterre le collier. "Il l'a !" Maintenant il faudra le convaincre de leur donner.

Le jeu, il le joue jusqu'au bout. C'est pas comme si ça l'emmerdait jamais d'passer pour un couillon. Ça l'emmerde d'autant moins qu'Alison se marre, et Alison se marre c'est quelque chose. Alors évidemment, Fergus joue la compétition avec un niffleur investit d'une nouvelle mission : une mission qu'il ne tarde pourtant pas oublier complètement. Pourquoi ? L'évidence même.

- La maîtresse Alison doit chercher aussi ! Oui !

Balancé d'un pied sur l'autre à la manière d'un pingouin, Ferguson approche de sa camarade, qui, les bras en l'air, a carrément pris une posture défensive. Une posture défensive fendue d'une moue hilare qui ne la lâche plus. Ferguson poursuit donc sa route, déterminé à aller au bout d'la connerie.

- Alleez !

Le niffleur fait frémir son museau dans l'air, mais reste statique à les observer tour à tour, comme peu certain de la marche à suivre.

- Soit Alison cherche, soit Alison donne le précieux à Ferguson !

Il attaque la sorcière de ses deux bras, décidé à récupérer le tube de rouge à lèvres comme s'il s'agissait du plus grand trésor de ce siècle. Au passage, il chatouille les hanches d'Alison, conscient qu'elle finira fatalement par lâcher l'objet au sol, ou mieux encore, par abdiquer. On va pas s'mentir, la voir se foutre à quatre pattes pour fouiller le sol comme une enfant, àa vaudrait carrément l'détour. Pas sûr que ça relancerait le niffleur dans l'action, mais cet objectif là est objectivement... oublié.

- AHA !

1-5 : Le tube est brandit dans les airs, Fergus l'observant la pupille étincelante, la sorcière délaissée sur le côté. Le niffleur lui, s'est lassé de toute l’interaction pour repartir dans ses galeries.
6-10 : Le tube est brandit dans les airs, Fergus l'observant la pupille étincelante, la sorcière délaissée sur le côté. Le niffleur lui, a les yeux qui s'y accrochent soudain, attirés comme un aimant.
11-15 : Le tube est brandit dans les airs, Fergus l'observant la pupille étincelante, la sorcière délaissée sur le côté. Le niffleur lui, pousse un cri aigu, et se jette sur lui pour essayer de récupérer à son tour le trésor. C'est... la moitié de l'exercice ?

16-20 : Le tube est brandit dans les airs, Fergus l'observant la pupille étincelante, la sorcière délaissée sur le côté. Le niffleur lui, pousse un cri aigu, et se remet à chercher frénétiquement sous la terre, comprenant peut-être que pour obtenir à son tour le sésame, il lui faut lui aussi avoir un trésor à proposer à Ferguson et Alison.