Harry Potter RPG

[En Cours]
Pas ma fille Bureau du directeur de Poudlard, mardi 16 octobre 2125

Owen Carter

Homme

64 ans

Sang-mêlé

Britannique

Garde-Grains

Message publié le 06/11/2025 à 09:30

Il refuse d'imaginer son Alison en proie aux épreuves du Tournois des Trois sorciers. À peine la nouvelle propagée à ses oreilles par une radio locale, le colosse s'est débarrassé de son tablier en cuir, semblable à ceux du travail de la forge, abandonné en boule sur l'établi de retapage des balais volants. T'as entendu la même chose que moi ? a-t-il aboyé vers Fenella, elle-même en plein travail à la boutique. Quoi ?

 

— À la radio, t'as entendu c'qu'ils ont dit ? Alison, au tournoi.

— Ah !.. t'as entendu toi alors. 

— Oui. 

— Oui j'ai entendu, avoue finalement la Serdaigle en repliant du bout des doigts plusieurs écharpes en pile ordonnée. Elle jette un œil discret au père de famille qui tourne en rond à côté d'elle, ses sourcils broussailleux froncés. Elle l'a fait alors ! Elle l'a vraiment fait ! Elle est inconsciente ou quoi ?! - Owen, ils sont une cinquantaine à avoir tenté leur chance, 'fin j'veux dire, c'est pas n'importe quoi, c'est le tournoi. Elle se prépare depuis l'année dernière tu sais, explique la jeune femme aux cheveux cuivrés, ses paumes repassant machinalement la laine brodée de motifs aux couleurs métalliques. Mais ils peuvent pas la laisser, elle est mineure ! C'est une gosse ! beugle-t-il en retour, sa main battant l'air à plusieurs reprises, retombant lourdement contre sa cuisse pour exprimer toute sa stupéfaction. Elle a seize ans par Merlin !

 

— ...bah j'sais pas moi Owen. C'est prévu comme ça, c'est la Coupe de Feu. 
— Coupe de Feu ou pas Coupe de Feu, j'reste son père, et ils vont entendre parler de moi ! décide alors l'ancienne star du quidditch, récupérant au passage sa large veste au col molletonné, qu'il enfile avec empressement avant de quitter le magasin.

 

- -

 

Un grand-duc européen au plumage brun-noir parsemé de reflets roux, et aux iris d'ambre, survole la forêt interdite et l'école en cercles larges. Depuis le ciel froid d'Écosse, la silhouette d'Owen semble minuscule, pressée de parcourir les mètres restants en direction du portail de fer forgé. Horace, hèle-t-il en apercevant son ami à proximité des grilles grâce à "un heureux hasard".

 

— Horace ouvre-moi, il faut qu'je vois le directeur, demande-t-il sans précèdent. Elle peut pas participer Horace, j'suis pas d'accord moi, ajoute l'homme, sûr de lui. 

Horace Milbourne

Homme

67 ans

Sang-mêlé

Français

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Vif de Cœur 2025

Message publié le 06/11/2025 à 11:37

La silhouette longiligne se fige dans son mouvement, et les yeux d'Horace avisent la carrure massive d'Owen Carter derrière les grilles. D'abord, un éclat joyeux, un sourire qui s'étire sur des lèvres habituées à l'exercice. Mais la figure du géant n'est ni jovial, pas plus que son ton, ou sa posture, et le concierge fronce immédiatement les sourcils. L'homme est clairement remonté comme une pendule, pressé et assuré dans une démarche de véritable manifestant politique.

La dernière fois qu'Horace l'a vu ainsi, c'était dans les jours suivant la disparition de Kate Carter, alors qu'Owen se montrait paré à soulever les foules pour tâcher la retrouver le plus rapidement possible.

- Owen...

Déjà affairé à lever un à un les sortilèges de sécurité de la grille de l'école, Horace pousse un soupir. Nul doute qu'il aurait du le voir venir. L'ancien poursuiveur n'avait jamais semblé très enthousiaste à l'idée que sa fille participe au tournoi des Trois-Sorciers, alors même que sa potentielle inscription lui avait été martelée depuis son prodigieux retour. Il l'avait d'abord su par le biais de Charlie, puis il en avait eu la confirmation de vive voix, lorsqu'il avait rendu visite à son ami.

Dans un grincement sonore s'ouvrent la haute structure métallique, laissant le géant pénétrer le domaine sans hésitation aucune. Derrière lui se referment les grilles, dont le claquement des verrous résonnent tour à tour à travers le parc. Les sortilèges sont remis en place dans la foulée, par la force du réflexe et de l'habitude. Horace serre brièvement une main sur le bras d'Owen en seule guise de salutation, et l'entraine à sa suite sur les sentiers humides du parc.

- Son nom a été tiré, il énonce d'abord, et ne se laisse guère couper par le géant. Alison a pris sa décision l'année dernière Owen, elle a participé à tous les cours de soutien et... des documents ont été envoyés par courrier à tous les foyers dont les enfants seraient susceptibles de mettre leur nom...

Il ne poursuit pas, trouvant cela parfaitement inutile. Il n'avait guère besoin de schématiser les choses. L'absence d'Owen avait laissé Freya en charge de bien des choses. La maison. La boutique. Ses deux plus jeunes sœurs. Horace n'était pas sans savoir qu'il y avait eu de nombreuses disputes entre Alison et elle à ce sujet, et si l'aînée avait fini par capituler, c'est sans doute que la cadette avait eu de très bons arguments.

En ce qui le concernait, il était fier de la progression d'Alison, et du travail qu'elle avait fourni en vu de sa participation au tournoi.

- Le directeur te dira la même chose.

Au-delà de ça, Horace ne pouvait s'empêcher d'imaginer la réaction d'Alison, si son père parvenait à ses fins. Son pas s'aligne sur celui, bien trop rapide, d'Owen, et il semble presque le courser à travers le parc.

- Je t'assure qu'elle s'est préparée pour tout ça, et que l'évènement est tout à fait sécurisé ! Ils n'auraient jamais ouverts les inscriptions aux élèves plus jeunes si ce n'était pas le cas, il continue.

Owen Carter

Homme

64 ans

Sang-mêlé

Britannique

Garde-Grains

Message publié le 09/11/2025 à 23:13

MacDuff continue ses cercles jusqu'à trouver un perchoir parmi les nombreuses branches des arbres du parc de Poudlard, traversé prestement par Owen, Horace sur ses talons. L'homme aux deux mètres presque cinquante refuse de croire qu'on peut laisser une gamine de seize ans participer à un tournoi aussi dangereux que l'est celui des Trois Sorciers. J'ai jamais eu d'courrier moi, répond-il avec mauvaise foi, regrettant amèrement d'avoir pensé qu'elle ne serait jamais choisie, que les probabilités joueraient en sa faveur à lui - exceptionnellement.

 

— Tu vas pas m'dire que t'as confiance Horace quand même ? questionne Owen en détournant son regard du chateau pour croiser celui du concierge aux sourcils expressifs. Et la Coupe du Monde l'été dernier, elle était pas sécurisée peut-être ? reprend-t-il, la tête remplie d'un pessimisme nourrie par la peur de perdre un membre de sa famille, à nouveau. Ses chaussures martèlent les flaques des sentiers sans jamais que le colosse ne semble s'en préoccuper, jusqu'au porche d'entrée du grand hall où il tape brièvement ses semelles sur le tapis, davantage par habitude que par véritable attention. Le directeur, c'est toujours.. Woodcraft, le prof de potion, le directeur de Maison aussi, de Freya, c'est ça ? demande-t-il en levant son visage en direction de l'architecture imposante de l'école, où chaque sorcier des îles britanniques retrouve le souvenir de son propre passage chuchoté par la pierre. 

 

Lui-même a suivi une scolarité chaotique ici, sa corpulence et ses origines ne laissant que rarement indifférents les autres élèves. Très vite heureusement, Owen Carter s'est révélé monstrueusement doué dans l'ovale du terrain de quidditch. Grâce à sa grande taille, il a intégré l'équipe de Gryffondor avant l'âge requis et s'est abandonné à la pratique du sport volant devenu son destin. Il se rappelle de l'époque où la salle commune du septième étage rugissait de joie ou de colère au rythme de leurs performances, quand son nom était scandé aux quatre coins du chateau et qu'il a commencé à recevoir la visite de certains managers d'équipes locales, très sérieusement intéressés. Tout était à la fois rapide et trop lent pour le presque géant qui en voulait toujours plus, malgré l'intensité de sa carrière. Parcourir les couloirs et les escaliers a le goût d'un voyage dans le temps dont Owen ne profite pas réellement, focalisé sur son objectif. 

 

— Tu l'as vue ? Alison. Depuis hier, tu l'as vue ? Elle est comment ? s’enquière l'Écossais auprès de son ami, étant qu'à lui, elle ne décroche plus un mot depuis longtemps.  

Horace Milbourne

Homme

67 ans

Sang-mêlé

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Vif de Cœur 2025

Message publié le 10/11/2025 à 15:20

Horace s'abstient de commentaire, son pas tâchant de se calquer sur celui d'Owen Carter et ses enjambées géantes. Bien sûr que non, l'homme n'aura jamais vu l'ombre d'un courrier. Ce n'est pas comme s'il avait été présent pour la rentrée précédente, alors qu'Alison apprenait l'arrivée prochaine du tournoi des Trois-Sorciers à Poudlard, et annonçait son désir d'y participer. Ce n'est pas comme s'il avait participé aux débats, houleux, des sœurs Carter, résultant à la concession de Freya envers Alison. Ce n'est pas comme s'il avait la moindre idée du travail amorcée par sa cadette en préparation du tournoi, ou des moyens mis en œuvres pour que ce dernier se déroule en toute sécurité.

Il y avait eu des réunions, impliquant des parents d'élèves, des professeurs, le directeur.
Il y avait eu des prospectus informatifs, des documents explicatifs, des décharges à retourner.

L'attentat de la coupe du monde avait laissé des séquelles, et la sécurité était devenue la priorité numéro une lors d'évènements d'envergures comme le tournoi des Trois-Sorciers. Horace ne pourrait faire entendre raison à son ami, cependant, vu l'état dans lequel il se trouvait, et sans doute serait-il préférable de laisser le directeur Woodcraft faire son travail pour ce cas précis. Trop impliqué au sein de cette famille de sorcier qu'il a vu s'épanouir, et dont il a porté chacune des filles alors qu'elles n'étaient pas plus haute que son genou, il ne peut que comprendre la position d'Owen Carter, et son inquiétude pour Alison, à peine âgée de seize ans. Lui-même avait retenu son souffle alors que son nom sortait de la coupe de feu, la veille.

- C'est toujours lui. Mais il n'est plus professeur de potions, ni même le directeur de maison, affirme Horace. Son poste accapare tout son temps, et il fait un excellent travail.

Confiant, Horace n'imaginait pas un instant qu'Harrisson puisse sciemment mettre en danger des jeunes de seize et dix-sept ans, de son école comme d'une autre. 

- La sécurité est une priorité du monde magique depuis les évènements de l'an dernier, Owen. Des choses sont mises en place afin d'éviter tout incident majeur, tu t'en doutes bien.

Puis, au sujet d'Alison, alors qu'ils arrivent non loin de l'entrée du bureau du directeur :

- Elle est fière, Owen. La connaissant, elle est sans doute un peu terrifiée, mais elle cherche avant tout à faire ses preuves et à montrer tout son travail accompli ces dernières années.

Faire ses preuves à l'école, à son père, à elle-même.

- Elle a besoin d'encouragements avant toute chose. Pas d'un père qui déboule pour essayer de la retirer de la lice d'un tournoi pour lequel elle s'est durement entrainée. Pas maintenant que son nom a été choisi devant toute l'école, il termine d'une voix grave, l'œil soudain sérieux. C'est la championne de Poudlard. Qu'elle succède ou qu'elle échoue, c'est comme ça qu'on se rappellera d'elle. Personne ne va l'enlever, la séquestrer, ou la blesser. Elle sera mise à l'épreuve, et elle en sortira grandie. C'est tout ce qu'il va se passer Owen.

Owen Carter

Homme

64 ans

Sang-mêlé

Britannique

Garde-Grains

Message publié le 12/11/2025 à 13:38

" Pourquoi tu ne vas pas faire joujou avec ta panoplie du parfait daron ailleurs ?!! " hurlerait probablement Alison, ou un truc comme ça, si elle le croisait en pleine campagne contre sa participation au Tournoi des Trois Sorciers. Enfin, c'est ce qu'imagine facilement Owen, maintenant qu'il a rencontré le côté explosif de sa deuxième fille, dont il connaissait déjà l'esprit borné - hérité de lui-même en personne. Sauf qu'actuellement, il en est conscient, la Serpentard flirte aux côtés d'une ambition maladive, la poussant à croire qu'il s'agit de réussir où les Carter ont échoué. Il connaît le sentiment de fierté - Comme ça doit être fabuleux de savoir qu'on est l'élu - tout ça, il sait, il l'a vécu. Ce qui ne ressemble qu'à une vaste supercherie aux yeux de sa cadette a bien existé dans la vie de l'ancienne célébrité du monde sorcier. 

 

Désemparé face aux propos de son ami, il frotte ses cheveux bouclés puis sa barbe drue. Elle me déteste déjà, moi j'peux pas juste la laisser là-dedans, quitte à être le con qui torpille sa réputation, fulmine-t-il, de grands gestes des bras à l'appui, alors même qu'ils ne sont qu'à quelques mètres de l'accès au bureau du directeur. T'es au moins sûr de ça, Horace ? Qu'il lui arrivera rien ? J'pense qu'on peut être sûr de rien, et toi, ou Barth, ou Monsieur Harrison, personne peut me garantir que la foutre dans cette compétition c'est pas la balancer de l'autre côté, poursuit-il, quasiment essoufflé par ses propres paroles, harassé d'avoir imaginé en boucle la mort tragique de Kate sous les crocs d'un loup-garou pendant ces six derniers mois. 

 

— Et tu connais le pire mon ami, tu le sais très bien, que si j'la retiens d'participer, j'suis un connard, mais si j'la laisse et qu'il lui arrive un truc, j'suis un connard aussi, conclue le colosse, accompagné du claquement de ses larges paumes contre ses cuisses lorsqu'il relâche ses bras, fataliste. Et nan, j'sais pas c'que Kate aurait voulu faire, mais j'me pose la question : ça fait dix ans -onze, que j'me pose la question, ajoute-t-il, sans même que le concierge n'ait évoqué l'absence de sa femme. 

Horace Milbourne

Homme

67 ans

Sang-mêlé

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Vif de Cœur 2025

Message publié le 12/11/2025 à 15:33

Sûr ? Non. Horace n'est pas sûr. Personne n'est jamais sûr. Les garanties n'existent pas, ni dans ce monde ni dans un autre. L'existence de la famille Carter est ponctuée de bonnes comme de mauvaises surprises, et toutes auront eu leur lot de conséquences sur l'ensemble de ses membres, ainsi que sur leur entourage proche. Owen, semble t-il, ne garde en mémoire que les pires, et avec elles, l'assurance que le malheur continuera de s'abattre sur lui et ses enfants.

Horace pousse un soupir las. Son regard balaie le corridor alors qu'il cherche ses mots. Ne les trouve guère. Habituellement, ils s'écoulent pourtant sans qu'il n'ait réellement besoin d'y réfléchir. Lorsqu'enfin son attention se reporte sur Owen, il a un ton grave qu'il n'adopte que rarement, et une certaine fatigue qui creuse des sillons sur son visage soixantenaire.

- Tu n'es pas un connard. Tu es quelqu'un de bon à qui il est arrivé de mauvaises choses Owen. Mais ta vie, celle de tes filles, ou même de Marley, ne peut pas se résumer à cela. Est-ce qu'il n'y avait aucun risque à rejoindre un club de Quidditch professionnel, à l'âge de quinze ans ? Vivre dans la peur constante qu'il arrive quelque d'horrible c'est oublier de vivre. Tu es bien placé pour le savoir. La chance tourne, Owen, tu dois la laisser à tes filles lorsqu'elle se présente, comme tu as pu en profiter dans ta jeunesse !

Nul ne savait ce que Kate aurait dit, si elle s'était trouvé là. Voilà bien longtemps que sa voix s'était éteinte, et que les décisions revenaient à Owen et lui seul, en ce qui concernait ses trois filles. Owen avait cependant sombré, et laissé sa place à Freya. Une Freya plus semblable à sa mère qu'elle ne se l'imaginait sûrement, et qui concédait à la participation d'Alison au tournoi. Est-ce qu'Owen voulait vraiment entrer en conflit direct avec l'une et l'autre de ses filles ?

Interdire quelque chose qui pourrait s'avérer être un véritable tremplin pour Alison, et qui ne se présenterait qu'une fois dans une vie ?

- Entre pas là-dedans comme un bulldozer. Réfléchis à ce que je t'ai dis : Alison a seize ans. L'âge que t'avais quand t'as pris la décision la plus importante de ta vie, et l'âge qu'avait Freya quand elle a commencé à devoir prendre le relais à l'OCQ, chez vous. Pourquoi Alison serait pas tout aussi capable de gérer ce pourquoi elle s'est engagé complètement volontairement ? C'est plus une enfant Owen. C'est plus une enfant.

Owen Carter

Homme

64 ans

Sang-mêlé

Britannique

Garde-Grains

Message publié le 13/11/2025 à 08:55

" Tu es quelqu'un de bon à qui il est arrivé de mauvaises choses " martèle Horace avec toute la bienveillance que lui connaît son vieil ami. Et Owen, planté au milieu du couloir comme un gigantesque cheveux posé sur un bol de soupe, l'écoute ; car c'est ce qu'il fait en général lorsque le concierge adopte ce ton exceptionnellement sérieux. 

 

Entendre le Français mettre dans la même perspective la vie du colosse et celle de ses filles donne une dimension différente au tournoi. Quinze ans, seize ans, c'est aussi l'âge vers lequel Kate a vécu ses premières expériences de journalisme aux États-Unis, et c'est l'âge qu'avait sa propre mère quand elle a décidé de quitter les montagnes d'Écosse pour construire sa vie en dehors du tumulte des géants et demi-géants. Un âge sûrement charnière, si l'on en croit les paroles d'Horace, et l'expérience d'Owen - peu importe qu'il veuille protéger Alison. Mrh, grogne-t-il, forcé d'admettre une certaine démesure dans sa réaction. Forcé d'admettre également qu'il allait entrer là-dedans comme un bull-quelque-chose ou n'importe quel gros animal moldu inconnu des sorciers écossais, mais visiblement semblable à son comportement. 

 

Le problème, c'est qu'il ne l'a pas vue grandir, son Alison. 

Elle a toujours 7 ans aux yeux d'Owen,

c'est là qu'il s'est arrêté.

 

L'orage au fond de ses prunelles grises se dissipe légèrement, et laisse place à ses tourments habituels, plus profonds. C'toi qu'as raison, je l'sais. J'sais qu'c'est égoïste au fond, d'vouloir les garder. Pis en même temps, tu vois, à force d'faire n'importe quoi, j'vais la perdre. Donc bon. Il se tait, serre ses lèvres derrière sa barbe rousse, fixe le sol, hésite carrément à faire demi-tour. 

 

— Enfin, j'vais pas y'aller comme un animal, mais j'vais y'aller quand même. Au moins lui parler quoi, histoire d'apprivoiser sa peur à lui aussi, finalement. Sa large paume bouscule l'épaule du concierge qu'il veut remercier. T'as toujours les mots toi hein, mon vieux Horace ! Tu vois quand j'te disais l'autre jour que t'en faisais déjà largement pour nous, j'parlais exactement d'ça, ajoute-t-il, un sourire aux yeux, avant de regarder brièvement l'accès à l'escalier du bureau du directeur, qu'il faut actionner d'un mot de passe. C'est plus Bavboule cotonneuse je suppose ?

Horace Milbourne

Homme

67 ans

Sang-mêlé

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Vif de Cœur 2025

Message publié le 13/11/2025 à 10:25

Égoïste ? Non. Owen n'a rien d'un égoïste. Pas aux yeux d'Horace, qui l'a vu sombrer au plus bas, avant son départ que tous ont finalement pensé définitif. À présent, le géant est là et prêt à se battre pour la sécurité de ses filles, et c'est bien tout ce qu'il existe de plus naturel. Un dévouement aveugle qu'il ne pense pas dans son propre intérêt, mais dans celui d'Alison. Certes, l'adolescente ne le verrait jamais comme cela. Une douceur voile le regard d'Horace, qui, soulagé d'avoir enfin fait entendre raison à Owen, échappe un soupir soulagé.

- Appelle moi encore mon vieux tiens, le taquine le concierge, faussement outragé. 

Rassuré de voir le géant prendre du recul sur la situation et décider d'entamer une véritable discussion en toute connaissance de cause, Horace fait un pas vers l'entrée du bureau du directeur.

 

- Oh, je crois que ça fait belle lurette que le mot de passe n'est plus Bavboule cotonneuse, mon vieux. Plusieurs longues années.

Malicieux, il prononce le mot de passe véritable, laissant s'ouvrir le passage menant à l'intérieur. Il l'accompagne, bien sûr, et au devant de la porte toque trois fois de rang et patiente le temps que l'homme, à l'intérieur, donne son aval pour les faire entrer. Sitôt à l'intérieur, il adresse un sourire large au directeur Woodcraft, un regard d'excuse, ainsi qu'un signe de main présentant le gigantesque parent d'élève déplacé pour l'occasion, et sans la moindre prise de rendez-vous :

- Harrison, pardonnez-moi, je n'ai rien pu faire pour retenir Monsieur Carter de pénétrer dans l'école. Il faut croire que gardien de Quidditch n'est pas ma vocation. Je crains qu'il nécessite une entrevue au sujet de sa fille, et de sa participation au tournoi des Trois-Sorciers. Ses yeux s'accrochent à ceux du directeur avec insistance. Quelques clarifications quant aux sécurités mises en place. Ce genre de chose. Je vous laisse entre vous. Puis, tourné vers son ami, il lui serre brièvement un bras de sa main : Owen. N'hésite pas à me retrouver pour que je te raccompagne tout à l'heure.

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