Poudlard Le Château Salles de Cours [En Cours] Le Philtre de Paix
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Système

Maître du Jeu

Maître du Jeu , Devant et dans la salle de potions, le 21/09/2124

Alison Carter a lancé un sortilège !

Sortilège utilisé : Evanesco (Sortilège de Disparition)

Difficulté du sortilège : 6

Modificateur de baguette : 0

Résultat du dé : 6 (6+0)

Réussite :

— Evanesco. Ça fonctionne. Ça fonctionne un peu trop bien puisque même le chaudron disparaît. Oup's. Alison regarde autour d'elle et s'empare d'un chaudron vide à l'arrière. Plus qu'à le remplir d'eau et croiser les doigts pour qu'elle ait le temps de mettre la poudre bleue avant de se faire repérer.

Autres résultats possibles
Réussite critique :

— Evanesco. Discret, rapide, la formule vide le chaudron qu'elle s'empresse de remplir d'eau. Plus qu'à croiser les doigts pour qu'elle ait le temps de mettre la poudre bleue avant de se faire repérer.




Échec :

— Evanesco. Stressée, elle vise au mauvais endroit et fait disparaître le flacon de mandragore liquide dans le néant. Alors, Alison saisit le chaudron pour le vider mais se brûle salement la main. Elle sert les dents en couinant doucement, mais le professeur l'a vue.




Échec critique :

— Evanesco. Rien. Pas de chance. Alison panique, en plus le professeur l'a vue. Elle déteste cette situation et commence à sentir les larmes lui monter aux yeux.





Daryl Brooks , Devant et dans la salle de potions, le 21/09/2124

Le cours se passait plutôt bien jusque là. Il était clairement pas entouré des élèves les plus studieux du château, mais il s'en contentait du moment qu'ils faisaient preuve d'un minimum de tenue et de bonne foi. Difficile d'en demander davantage à des adolescents dont la capacité de concentration n'excédait pas celle d'une petite cuillère. Il ne saurait dire exactement quand tout avait commencé à partir en vrille, mais le résultat était bel et bien là : il se retrouvait avec un élève au nez cassé tandis que deux autres continuaient l'air de rien alors même que leur culpabilité ne faisait aucun doute. Poussant un profond soupir de lassitude, il interpella une élève de Serdaigle.

 

- Holloway, veuillez emmener Dixon à l'infirmerie je vous prie.

 

Le gamin était à moitié en train de geindre avec son nez entre ses mains comme s'il risquait de perdre la vie à tout moment, aussi ne se fit-il pas prier pour se laisser escorter en dehors du cachot par sa camarade. Pendant ce temps, Brooks observait Shevchen et Carter, les bras croisés, l'air totalement impassible, tandis que les deux ne faisaient qu'aggraver leur cas. L'un en mettant n'importe quoi dans la potion, l'autre en... Faisant carrément disparaître ladite potion. Et le chaudron qui allait avec. Un sourcil se haussa avec circonspection devant la scène qu'il ne pensait pas voir un jour. Les adolescents avaient la merveilleuse capacité à le surprendre chaque jour un peu plus dans l'étendue de leur connerie.

 

Et Carter ne s'arrêta pas là, allant prendre un autre chaudron pour le remplir comme si de rien n'était. C'était sans doute un peu trop pour sa patience légendaire, puisqu'il se racla la gorge pour rappeler sa présence aux deux idiots du fond de classe.

 

- Quand vous aurez fini de me prendre pour un con, hésitez pas à me le faire savoir.

 

Le ton froid et sec suffit largement à faire taire tous les murmures qui couraient dans la salle de classe. Si Brooks laissait une certaine liberté à ses élèves durant son cours, il attendait d'eux en retour un certain respect, et un peu de bon sens qui semblait échapper aux deux trouble-fêtes. 

 

- Miss Carter, faites demi-tour je vous prie.

 

Devant l'air surpris de la jeune fille, il insista d'un simple regard pour qu'elle obéisse, tournant le dos au reste de la classe. 

 

- Avancez tout droit. Encore. Encore. Bougez-vous un peu le cul, on va pas y passer la journée.

 

Il la fit ainsi avancer jusqu'au mur de fond de salle. 

 

- A gauche, maintenant. 

 

Et c'est ainsi qu'Alison Carter se retrouva au coin. 

 

- Mains sur la tête, et en silence. Monsieur Shevchen, même chose, de l'autre côté. Le premier qui l'ouvre j'lui fais boire la potion de Grimfire. 

 

Ledit Grimfire était sans doute le pire élève de la classe à mettre devant un chaudron. Un genre de danger public reconnu, mais qui avait le mérite de faire ce qu'il pouvait malgré une limitation très certaine.


Sasha Shevchen , Devant et dans la salle de potions, le 21/09/2124

Sasha ouvrit grand les yeux, fixant l'emplacement vide où s'était tenu, l'instant précédent, un chaudron plein d'un liquide rose. Alison n'eut pas l'air tant affolée que ça, passant déjà à l'étape suivante qui consistait... A remplacer le chaudron par un autre. Il la regarda faire, hébété, jusqu'à être interrompu par le professeur.

 

Ca, il s'y était attendu. Sasha fronça le nez, se consolant de la vision tout de même satisfaisante de voir le Serpentard qui couinait toujours s'échapper vers l'infirmerie avec, même, une aide pour trouver son chemin. Ces anglais, c'étaient de vraies fillettes. Certes, c'était un cours raté, il en avait bien conscience, mais ce serait aussi désormais clair pour les cinquième années qu'il n'était pas de bon ton de venir se frotter à lui - et encore moins de le désigner comme un Russe.

 

Pendant le petit tour que le professeur fit réaliser à Alison, Sasha resta silencieux, la regardant exécuter le petit numéro, non sans une pointe de peine pour elle : probablement qu'il y était pour quelque chose dans le sort qu'elle était en train de subir. En ce qui le concernait, il ne se sentait pas plus que cela humilié : des sanctions idiotes, il en avait vécues d'autres, et des bien pires que celles-ci. Alors il s'exécuta, non sans un dernier coup d'oeil d'avertissement aux deux Serpentards devant lui qui avaient le bon goût, cette fois, de rester silencieux.

 

 

 

 

Regarder la pierre sombre et froide des cachots, les mains sur la tête et pendant près d'une heure, c'était certes long. Mais Sasha prenait l'exercice plutôt tranquillement : il avait glissé ses doigts les uns dans les autres, pour maintenir sans efforts ses paumes sur ses cheveux, et par moments ses yeux se fermaient, presque somnolent, et il était obligé régulièrement de prendre une grande inspiration pour se réveiller, histoire de ne pas risquer de faiblir et s'endormir sur place. C'était le genre d'exercice qui lui rappelait un peu ceux, stupides, qu'on lui faisait parfois faire pendant son entraînement, quand il s'était engagé auprès des Veilleurs : attendre immobile dans un bain d'eau froide, tenir suspendu par les mains à une échelle le plus longtemps possible, et toutes ces joyeusetés qu'ils avaient tant critiqué avec les camarades qui avaient eu la même idée folle que lui : s'engager beaucoup trop tôt dans leur vie. Il lui venait de ces souvenirs une drôle de nostalgie. Aussi, même s'il glissait de temps à autre un regard vers Alison, le temps passa pour lui visiblement plus vite que pour elle : il devinait dans ses traits la consternation et la rougeur, si bien qu'à un moment, il crut même qu'elle allait abandonner. Pourrait-elle faire une chose stupide et faible, comme se retourner et se mettre à pleurer que ce n'était pas elle, mais lui qui était à l'origine de tous leurs problèmes ?

 

Sasha regarda le mur, avant de jeter de nouveau un coup d'oeil vers Alison. Cette fois-ci, il la regarda longtemps, attendant patiemment le moment où elle jetterait elle aussi un regard vers lui. Au bout d'un moment, cela arriva effectivement. Leurs regards se croisèrent, et Sasha se rendit compte qu'il ne savait pas comment l'encourager : l'expression de son visage resta figé. Il se contenta de soutenir le regard de la jeune fille, de la façon la plus neutre possible, pour qu'elle ne détournât pas immédiatement ses propres yeux. Alors, il bougea lentement le poignet : le reflet de sa montre dessina une tâche qui courut vers Alison, qui s'éloigna aussitôt. Il recommença en suivant la tâche du regard, pour qu'elle en fît autant. Est-ce qu'elle l'avait enfin vue ? Il haussa les sourcils en une question.

 

Puis, comme elle fronçait les siens mais qu'elle avait suivi des yeux la tâche dorée qui courait sur la pierre, il actionna de nouveau son poignet. Une longue fois, puis deux fois plus rapidement. Trois fois rapidement. Une fois rapidement, une fois longue, deux fois rapidement.

 

Il savait bien qu'il n'avait aucune chance qu'elle comprît ce qu'il était en train de faire. Mais enfin, ça l'occupait. L'heure d'attente était presque terminée.

 

 

 

 


Alison Carter , Devant et dans la salle de potions, le 21/09/2124

— But sir, I wanted- Intransigeant, le professeur pousse Alison dans ses retranchements sans la moindre pédagogie. Elle fixe d'abord Monsieur Brooks comme une idiote, incertaine de comprendre ses intentions. Par Merlin, qu'est-ce qu'il lui prend de l'afficher devant toute la classe comme ça ?! Rouge de honte, la sorcière s'exécute jusqu'à rejoindre le mur où elle ne peut s'empêcher de jeter un œil à l'enseignant, pensant qu'il va se raviser. Mais non. Voici Alison au coin, rabaissée plus bas qu'une gosse de 10 ans. Les mains sur sa tête, elle réalise qu'il aurait mieux fallu demander au potionniste l'autorisation de jeter le contenu du chaudron plutôt que d'essayer de le faire disparaître. Encore une fois, la fierté d'Alison a eu raison d'elle.

 

Ses joues flambent face à la pierre humide du cachot. Elle se sent bête, elle supporte mal l'humiliation. Derrière eux le tapage des fioles reprend tandis que les élèves tentent de garder le fil de la recette pour fabriquer un philtre de paix. Dans l'esprit d'Alison, c'est tout sauf la paix. Le ridicule de la situation tourne en boucle autour de ses tempes battantes. Elle vacille légèrement, les larmes aux yeux. Hors de question qu'elle pleure ici ! Relevant son menton, Alison inspire et expire lentement, la bouche tremblante. L'autorité de ses parents était si relative qu'elle n'avait jamais vécu ça avant aujourd'hui. Bientôt ses bras s'engourdissent et l'adolescente hésite à clamer son innocence. Certes, elle a fait disparaître le chaudron, mais Sasha est coupable du reste. Elle voulait seulement réparer sa bêtise pour éviter un Piètre ou un Désolant. Maintenant ils vont sûrement avoir un Troll. Cette pensée libère une grosse larme qui roule sur la pommette écarlate d'Alison.

 

"M'sieur Brooks est un gros con", se répète-t-elle, vexée que le professeur n'ait pas su faire la différence entre sa volonté de recommencer la potion, et le sabotage grotesque de Sasha. Quant à lui, "il peut aller se faire foutre pour que j'gâche mon année à cause de son caractère de merde", rumine la sorcière intérieurement. C'est alors qu'elle sent le regard du Russe (qui n'en est plus un, visiblement) peser sur elle. "Quoi ?", interrogent les yeux humides d'Alison.

 

Bien sûr, elle ne comprend rien aux éclats de lumière envoyés par Sasha. Bien sûr, elle se demande encore pourquoi il est allé la défendre si rapidement après l'imitation grossière de son camarade. Peut-être qu'elle devrait mettre un terme à cette idée de petit-ami. Les filles savent parfaitement se faire des suçons entre elles.

 

Alison passe le dernier quart d'heure à ressasser en fixant devant elle, muette et immobile, déterminée à ne pas offrir une autre chance au professeur de l'humilier. Quand enfin le brouhaha de fin des cours envahit la salle puis s'estompe, elle laisse tomber ses bras mais reste face au mur, le corps tétanisé par l'effort. Il lui faut quelques longues secondes pour essuyer son visage, inspirer, lisser sa frange, et enfin heurter le regard de Monsieur Brooks en ignorant celui de Sasha. On peut deviner qu'elle a pleuré, même si elle parle la tête droite, en se tenant les bras.

 

— J'ai compris. J'recommencerai pas. J'voulais pas perturber la classe. 


Daryl Brooks , Devant et dans la salle de potions, le 21/09/2124

Le calme était revenu dans la salle de classe, permettant à Brooks de reprendre son cours correctement, et d'aider les étudiants les plus en difficulté. Il ne prêta plus la moindre attention aux deux qu'il avait puni, estimant qu'ils avaient perdu suffisamment de son temps jusqu'à présent. Lorsqu'il libéra enfin le reste de la classe, il regarda les deux adolescents qui restaient devant lui, assis à son bureau, les bras croisés, gardant quelques secondes de silence pour les toiser un à un.

 

Si le garçon ne semblait pas plus perturbé que cela, Carter, elle, avait bien compris la leçon, à n'en pas douter. Lorsqu'elle prit la parole, il ne répondit pas tout de suite, comme s'il prenait le temps de réfléchir, ou de décider s'il pouvait ou non la croire. Finalement, il poussa un soupir emprunt d'une lassitude évidente.

 

- A la bonne heure, répondit-il finalement avec un enthousiasme simulé.

 

Il tapota un instant ses doigts sur le bois du bureau avant de se redresser, pour commencer à ranger les fioles des potions étiquetées qui encombraient son bureau d'un mouvement de poignet, afin qu'elles aillent se ranger en quelques cliquetis dans l'armoire dédiées aux concoctions des élèves, qu'il noterait plus tard dans la soirée. Il était évident que Carter avait pleuré. Le professeur ne s'attendait pas à une telle réaction, et après un nouveau soupir, il décida de se montrer moins intransigeant qu'à son habitude.

 

- Vous reviendrez ici après le dîner. Tous les deux. Et vous me ferez ce fichu philtre de paix, lâcha-t-il en passant son regard de l'un à l'autre pour s'assurer que cette consigne était bien claire.

 

Ainsi, ils seraient notés, et ne se retrouveraient pas avec un Troll dans leurs moyennes respectives pour potion non rendue. 

 

- Oh, et s'il vous reprend l'idée de confondre ma salle de classe avec une cour de récréation vous prendrez la porte. C'est clair ? Allez, barrez-vous, les congédia-t-il d'un geste de la main en direction de la porte.


Sasha Shevchen , Devant et dans la salle de potions, le 21/09/2124

Devant le professeur, Sasha était plutôt serein. Les enseignants de Poudlard avaient les punitions légères à son goût. Certes, il n'aimait pas le regard des autres et les humiliations ; mais cette fois-ci, avoir emporté avec lui le nez d'un autre garçon compensait suffisamment pour qu'il se sentît plutôt tranquille face à Mister Brooks. Il jetait de temps à autre un coup d'oeil vers Alison. Elle avait le nez et le blanc des yeux rouges. Est-ce qu'elle avait vraiment pleuré pour une simple punition ?

Sasha évita de lever les yeux au ciel et se reconcentra sur le professeur. Il avait mis ses mains dans ses poches. Lui aussi avait mal aux bras, aux épaules en particulier, mais Veles irait tondre les nuages le jour où il l'admettrait.

 

- Ok, Sir, fut le seul commentaire de Sasha à l'attention de Brooks - et lorsque ce dernier leur indiqua la porte, il en prit la direction à la suite d'Alison d'un pas tranquille.

 

Le couloir froid qui courait entre les cachots les accueillit d'un silence lugubre. Les flammes qui ornaient régulièrement la pierre pour maintenir une luminosité tamisée ne parvenaient pas à chasser l'humidité et l'austérité des lieux. Alison avait le pas vif - à cause du froid ou d'autre chose, qu'en savait-il ?

Sasha pressa le pas pour ne pas se laisser distancer. Accéléra même jusqu'à la dépasser un peu, histoire de pouvoir lui parler tout en jetant des coups d'oeil vers son visage fermé - si c'était possible. Il ne savait pas pourquoi, mais ces rougeurs autour des traits juvéniles d'Alison attiraient son regard d'une manière insolite. Comme lorsqu'on voit, pour la première fois, une chenille aux couleurs fluorescentes : anormale, repoussant et fascinant à la fois. Sauf qu'il ne pouvait décemment pas la scruter de façon trop évidente. De toutes façons, les lueurs vacillantes des cachots ne lui permettaient pas, comme dans la salle de classe, d'apercevoir les détails qu'il avait entrevus plus tôt.

 

- T'as dit qu'il fallait que je m'assois pour manger avec toi des fois. Je fais ça maintenant ou il faut pas ?

 

Il avait toujours ses mains dans ses poches. Sasha ralentit soudain l'allure, fronçant le nez à la vue de ce qui les attendaient en haut d'une volée d'escaliers censée les ramener dans le hall : la brochette était là, attendant patiemment le dernier petit morceau au caramel qui la complèterait.

 

(Il faisait faim. Il fallait dire qu'au bout des cachots, à droite avant l'escalier, il y avait le chemin qui conduisait aux cuisines, et il remontait par le couloir une odeur de jambon grillé qui lui tordit l'estomac. Il en aurait jappé d'envie, mais ça n'aurait pas été correct.)

 

Sasha avait ralenti plus encore : les morceaux de viande s'étaient toutes retournées pour scruter leur arrivée avec force de chuchotements scandalisés, qu'elles cachaient mal derrière leurs petites mains délicates. Le Gryffondor ne put s'empêcher de glisser plus près d'Alison pour parler à voix basse.

 

- Tu devrais pas leur montrer que t'as pleuré, il gronda doucement, comme s'il n'avait pas eu besoin de bouger les lèvres pour s'exprimer, comme un ronronnement à peine perceptible dans l'allée des cachots.

 

Puis, comme on aurait refermé la visière d'une armure pour être mieux protégé, Sasha enfonça ses mains encore plus profondément dans ses poches et carra les épaules, y rentrant légèrement la tête, le visage fermé. La grande blonde le regardait avec une lèvre légèrement soulevée par la répugnance et pour lui signaler qu'il avait remarqué cette déformation disgracieuse de son visage, Sasha la fusilla du regard en s'arrêtant au bas des marches.

Il attendrait qu'Alison débutât l'ascension avant de suivre. Hors de question de s'approcher de ce chapelet-là de bonne volonté.

 

 

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