Harry Potter RPG

Liste des messages de Basil Banks

Basil Banks

Homme

14 ans

Sang-mêlé

Britannique

Pratique magique

Message publié le 31/03/2025 à 11:22

Amanda semble approuver la réparation. Ce qui ne signifie pas, bien sûr, que sa mère l'approuverait à son tour. Elle accepterait, sans doute, comme elle acceptait certaines tâches indélébiles sur ses pantalons, ses gants, son bonnet, ses chaussures. La seule chose que gardait Basil intact n'était jamais que son Mekapteur, dont il prenait grand soin, et qu'il parvenait miraculeusement à tenir à l'écart des farces qu'on lui faisait si souvent. S'il parvenait à maîtriser ce genre de sortilège cependant, ces problèmes seraient derrière lui, et avec eux les regards appuyés d'une maman qui, il le savait, se doutait que tous ces accidents n'étaient pas toujours dus qu'a sa maladresse naturelle. 

Le regard couve les coutures dont sa camarade fait le compliment, et il y repasse un doigt plus lentement que tout à l'heure, comme pour en retenir le moindre défaut. La prochaine fois, elle serait pratiquement invisible, il décide. Il ne s'attend pas, en se retournant, à la gerbe de fleurs que lui tend subitement Amanda, et se sent rosir jusque la pointe des oreilles.

- Oh !

Ses doigts viennent saisir le bouquet presque par réflexe, et il se tient là comme un crétin, avec ses orchidées multicolores, à ne plus savoir quoi en faire. Les lèvres pincés, les yeux un peu écarquillés, il dresse la tête vers Amanda, la rabaisse sur son bouquet, de nouveau vers Amanda avant d'enfin balbutier :

- Heu... merci ?

Jamais personne lui a offert de fleurs. Encore moins tout un bouquet. Leur flagrance est douce. Printanière. Leurs teintes joliment illuminées par le soleil qui traverse les hautes fenêtres. Ce n'est pas un énorme bouquet. Ce n'est pas un bouquet extraordinaire. Mais c'est un joli bouquet. Basil se demande s'il va faner, à force d'être serré dans sa main moite, alors il s'empresse de récupérer un encrier vide sur une table. Sort sa baguette de l'autre main, malhabile, pour y faire couler un peu d'eau, et y déposer, délicatement, les tiges.

L'opération ne dure que quelques secondes, pendant lesquelles il sent les rougeurs s'étendre sur sa nuque, ses joues.

- T'avais rien à te faire pardonner tu sais, c'était juste un accident, il énonce sans la regarder, arrangeant une orchidée pour la tourner vers la lumière. En tous cas ton sort est vraiment réussi !

 

Ignorant les ravages de la timidité subite, il décide de se focaliser sur la magie d'Amanda. Lui adresse un sourire sincère par-dessus le bouquet. Un autre garçon que lui aurait pu se plaindre que ce n'était pas aux filles d'offrir des fleurs. Mais il était Basil Banks, et il savait apprécier la valeur d'un cadeau lorsqu'il se présentait, ainsi que la gentillesse d'une camarade qu'il se plaisait à voir comme une amie. Parce qu'il ne lui venait jamais à l'idée de l'humilier devant les autres. Parce qu'elle passait du temps avec lui entre les classes. Non pour se moquer, ou le prendre en pitié, mais pour s'entrainer, rire de leurs échecs, s'encourager dans leurs réussites.

- Merci Amanda, il répète alors plus sérieusement avant de récupérer sa baguette abandonnée plus tôt sur son pupitre. Ça m'rappelle...

Les fleurs n'étaient pas sans lui rappeler un sortilège, et lorsque son regard tombe sur un chapeau abandonné sur une étagère, Basil est saisi d'une envie. Alors il pointe son arme dans la direction de l'objet avant de formuler :

- Herbifors !

Un léger frémissement soulève le chapeau, et d’un coup, quelques fleurs modestes poussent entre les mailles du tissu. Un petit bouquet coloré - pâquerettes, pensées, boutons d’or - dépasse maladroitement du bord. Ça n’a rien de spectaculaire, mais c’est joli, propre, et clairement fonctionnel. Basil se fend d’un sourire satisfait, content que ça ne lui ait pas explosé à la figure, file le récupérer pour le présenter à Amanda :

- Un vrai chapeau de sorcière pour les garden-parties. C'est pour toi !

Basil Banks a lancé un sortilège !

Sortilège
Enchantement Fleuri
Difficulté
6
Résultat D20
10
Interprétation
Réussite
XP gagnée
3

Un léger frémissement soulève le chapeau, et d’un coup, quelques fleurs modestes poussent entre les mailles du tissu. Un petit bouquet coloré - pâquerettes, pensées, boutons d’or - dépasse maladroitement du bord. Ça n’a rien de spectaculaire, mais c’est joli, propre, et clairement fonctionnel. Basil se fend d’un sourire satisfait, content que ça ne lui ait pas explosé à la figure, file le récupérer pour le présenter à Amanda :

- Un vrai chapeau de sorcière pour les garden-parties. C'est pour toi !

Autres résultats possibles

Le sort fuse proprement de la baguette, dans une courbe nette et maîtrisée. Le chapeau se redresse comme secoué par une bourrasque invisible, puis de longues tiges en jaillissent en cascade, s’épanouissant presque instantanément en une explosion de fleurs de toutes les couleurs. Lavandes, pivoines, bleuets, et même quelques rares pétales d’argent s'entrelacent avec grâce. Le tout forme un véritable chef-d'œuvre végétal, un couvre-chef floral improbable mais magnifique.
Basil en reste bouche bée, presque un peu choqué de sa propre réussite.

- C'était heu... pour te faire un cadeau. Mais j'crois que j'y suis allé un peu fort, il rit légèrement.
Le sort claque un peu trop tôt, ou trop tard, c’est difficile à dire. Le chapeau se soulève d’un bond, puis retombe sans gloire dans un bruit mou. Une seule fleur minuscule pousse sur le sommet : une marguerite solitaire, qui pendouille lamentablement sur le côté. Basil soupire, bras ballants.

- Mh. J'crois que faut que je travaille là-dessus.
Le jet de magie est mal canalisé. Au lieu de faire pousser des fleurs, le chapeau se met à trembler violemment avant de... germer. Des tiges grimpantes jaillissent dans tous les sens, projetant des feuilles humides et collantes partout autour de lui. Deux lianes s’enroulent autour du pupitre, une pousse épineuse fonce vers le plafond comme une harpe incontrôlable. Basil se protège le visage en criant :

- Mince j’crois qu’il veut s’échapper ! Fais gaffe Amanda, c’est vivant ce truc !

Pratique magique

Message publié le 29/03/2025 à 20:23

Basil sursaute en entendant le bruit sourd. Son cœur fait un bond, et son regard se tourne aussitôt vers sa veste - ou plutôt vers le trou béant qui vient d'y apparaître, pile au milieu du dos. Il reste figé une seconde, bouche entrouverte, avant de lentement se tourner vers Amanda. Elle est blanche comme un drap. Il aurait pu paniquer. Il aurait pu râler, ou s’exclamer, ou pousser une exclamation de drame. Mais… il éclate de rire. Un rire franc, surpris, un peu incrédule.
 

- Bon bah... on saura au moins qu'elle est pas imperméable aux attaques surprises.
 

Il s’approche, prend sa veste entre les mains. Le tissu est fendu net. Amanda bafouille, s’excuse encore, mais Basil secoue la tête.
 

- C’est pas grave ! J’me dis que j’devrais p’têt m’entraîner à ça aussi…
 

Il dégaine sa baguette, déplie le tissu sur la table, et se penche légèrement, concentré. L’ouverture lui paraît bien large pour une si petite erreur. Mais c’est pas grave. Ce genre de truc, c’est aussi ça, apprendre la magie. Il inspire profondément. Pointe sa baguette sur la veste. Et prononce, d’une voix claire :
 

- Reparo.

La couture se fait, presque proprement. Le trou se referme dans un petit bruit sec, et s’il reste une discrète marque au milieu du tissu, c’est rien de dramatique. Juste une couture visible qui ne se démarque pas d'autres usures du vêtement. Basil passe les doigts dessus, teste un peu le tissu, puis hoche la tête.
 

- Pas trop mal. J’crois que j’vais survivre.
 

Il lève un regard amusé vers Amanda.
 

- Et elle aussi, apparemment.

Basil Banks a lancé un sortilège !

Sortilège
Sortilège de réparation
Difficulté
6
Résultat D20
18
Interprétation
Réussite
XP gagnée
3

La couture se fait, presque proprement. Le trou se referme dans un petit bruit sec, et s’il reste une discrète marque au milieu du tissu, c’est rien de dramatique. Juste une couture visible qui ne se démarque pas d'autres usures du vêtement. Basil passe les doigts dessus, teste un peu le tissu, puis hoche la tête.
 

- Pas trop mal. J’crois que j’vais survivre.
 

Il lève un regard amusé vers Amanda.
 

- Et elle aussi, apparemment.

Autres résultats possibles

La magie fuse avec précision, presque élégamment. Les bords calcinés se replient comme des doigts, se joignent à nouveau avec fluidité, et disparaissent sans laisser la moindre trace. Même le tissu autour semble regonflé, comme si la veste venait de sortir tout droit des étals de Madame Guipure. Basil écarquille les yeux, visiblement bluffé.
 

- …Ok. J’m’attendais pas à faire ça aussi bien.
 

Il tourne la veste, observe le dos de plus près, puis lève les yeux vers Amanda, un peu trop fier :
 

- Honnêtement ? Elle est plus neuve que ce matin. Tu crois que je peux facturer ce genre de service dans l'école ? Il plaisante.

Le tissu tressaille, les bords se rejoignent… puis se détachent mollement. La magie n’a pas tenu. Le trou est toujours là, comme une mauvaise blague. Basil grimace, se frotte l’arrière de la tête.


-  Euh… ok. On va dire que c’est un design expérimental ?
 

Il se tourne vers Amanda avec un petit sourire gêné.
 

- J’vais devoir bosser ça un peu plus, hein. Mais t'sais quoi foutu pour foutu - sa mère disait ça souvent - t'as qu'à essayer toi aussi.

La magie rebondit étrangement. Au lieu de réparer le tissu, elle claque sur la manche gauche… qui se détache d’un coup sec, glissant jusqu’au sol dans un froissement mou de tissu. Basil reste figé. Puis il cligne des yeux.


- ... Heu...
 

Il se baisse, ramasse lentement la manche, comme s’il avait sous les yeux un artefact maudit. Puis il la balance sur son épaule, résigné.
 

- Grunge sorcier ?
 

Et il éclate de rire devant l'absurdité de la situation.

- T'inquiète c'est qu'une veste, il affirme à Amanda. J'l'ai depuis super longtemps. Foutu pour foutu on a qu'à continuer à s'entrainer dessus !


Pratique magique

Message publié le 28/03/2025 à 08:48

Un certain soulagement le saisit tandis que le sortilège d'Amanda fait son effet. Dans ce genre de moment, Basil ne peut qu'admirer la magie, qui semble dédiée à ne vouloir laisser aucune trace de leur forfait. Aucune ? Oh, peut-être cette légère marque effacée sur l'avant du bureau. En se penchant bien dans le bon angle, sans doute pourra t-on deviner la phrase gravée là par la plume quelques instants plus tôt. Avec un peu de chance, le professeur Pope ne la verra jamais, car comme le souligne si bien Amanda, elle n'est vraiment visible que pour élève posté au premier rang. Basil hausse les épaules, adressant un sourire à sa camarade :

 

- Ça l'fait ! Y a que nous qui saurons que c'est là et ce que ça y fait.

 

Ça a des allures de secret. Basil n'a jamais eu de secret avec personne, si ce n'est avec lui-même. Le secret, parfois lourd, de visions qu'il ne comprend pas tout à fait, lorsque des mots ne lui débordaient des lèvres sans avoir le moindre sens pour quiconque les entendait. Ce genre de secret semble absurde à côté. Dérisoire. Léger. Il échappe un éclat de rire, détendu à l'idée que l'ordre avait été ramené à la salle de classe. Bien sûr, ils ne sont pas à l'abri que tout dérape de nouveau, mais savoir qu'ils ont une solution à portée de baguette rend la chose plus simple.

 

- Ouais, j'vais retenter. J'vais bien finir par y arriver à force ! Basil fronce les yeux un instant, avant de soudainement retirer sa veste d'uniforme. Si j'arrive à le maîtriser, j'voudrais qu'il puisse protéger mieux qu'une feuille de parchemin, il explique à Amanda en déposant le vêtement sur le dossier d'une chaise qu'il positionne face à lui.

 

Et puis, au pire, s'il l'abîme, ça ne regardera que lui et ses compétences à la réparer. Basil se poste, baguette en main, pratique le geste rapidement dans l'air une ou deux fois avant de prononcer la formule en réitérant :

- Impervius !

Le jet de sort frappe la veste avec un bruit sec. Pas aussi propre que décrit dans le manuel, mais assez pour qu’un frémissement magique parcoure brièvement le tissu. Basil plisse les yeux, fait couler un peu d’eau sur la manche à l'aide de sa baguette. L’eau perle, puis glisse doucement. Pas parfait, mais clairement imperméabilisé.
 

- Pas mal, hein ?

Il se tourne vers Amanda avec un sourire mi-fier mi-surpris.

- Bon, c’est pas à l’épreuve d’un orage… mais j’dirais qu’il peut encaisser une bonne averse déjà.

Basil Banks a lancé un sortilège !

Sortilège
Enchantement Imperméable
Difficulté
6
Résultat D20
8
Interprétation
Réussite
XP gagnée
3

Le jet de sort frappe la veste avec un bruit sec. Pas aussi propre que décrit dans le manuel, mais assez pour qu’un frémissement magique parcoure brièvement le tissu. Basil plisse les yeux, fait couler un peu d’eau sur la manche à l'aide de sa baguette. L’eau perle, puis glisse doucement. Pas parfait, mais clairement imperméabilisé.
 

- Pas mal, hein ?

Il se tourne vers Amanda avec un sourire mi-fier mi-surpris.

- Bon, c’est pas à l’épreuve d’un orage… mais j’dirais qu’il peut encaisser une bonne averse déjà.

Autres résultats possibles

Le sort frappe la veste avec une précision élégante, et une légère lueur bleutée se propage doucement sur le tissu, comme une vague protectrice parfaitement maîtrisée. La veste vibre à peine, mais quelque chose dans l’air autour d’elle semble… renforcé. Basil s’approche, fait couler quelques gouttes d’eau de sa baguette sur la manche : elles glissent comme sur du verre, sans même l'effleurer.
 

- T’as vu ? Même pas un pli mouillé !

Il rit, bluffé lui-même.

- Sûr j’peux faire ça sur mes chaussettes pour plus jamais avoir les pieds trempés quand j'me promène dans l'parc le matin !

Le sort fuse trop vite. Trop sec. Il rebondit sur la veste sans laisser la moindre trace. Rien. Basil cligne des yeux, s’approche, verse un peu d’eau : ça s’imbibe tout de suite, formant une tache humide bien visible.
 

- Ouais non.
 

Il soupire.

 

- J'vais pas abandonner pour autant, il déclare. Tu veux tester ? T'peux hein. Au pire on trouvera l'moyen de réparer ma veste si ça s'passe mal !

Le sort dévie à l’impact. Plutôt que de s’absorber dans la veste, il la frappe de biais… et une partie du tissu fume légèrement, comme si la manche venait d’être brièvement carbonisée. Une trouée noire s’étale sur l’épaule gauche du vêtement, un sifflement magique s’échappant du tissu brûlé.
 

- Oh, non non non non.
 

Il attrape sa veste en catastrophe, souffle dessus comme s’il venait d’y foutre le feu lui-même, lève des yeux ronds vers Amanda.

 

- Ok j’crois que c’était pas exactement le bon angle. Ni le bon débit. Ni... la bonne journée peut-être.
 

Il grimace en observant le dégât :
 

- J'vais réussir à réparer ça. Au pire j'dirais à ma mère que j'ai combattu un dragon ?


Pratique magique

Message publié le 27/03/2025 à 20:05

Une retenue ? Mince. Elle a raison, Amanda. Basil se pince les lèvres en observant le bureau, noirci par l'encre et plusieurs phrases qui semblent presque incrustée à l'intérieur même du bois. Des phrases qu'il préférerait que le professeur ne lise pas en s'imaginant que lui ou Amanda aient pu les écrire volontairement. Il fallait absolument qu'ils parviennent à nettoyer les conséquences de leurs échecs. Sans doute que sa camarade se fait précisément la même réflexion, car elle élève sa baguette pour prononcer un sortilège de nettoyage, d'une voix claire et déterminée. Le bureau cependant, reste inerte devant le déploiement de ses efforts, et Basil se met mentalement à paniquer.

 

- Heu... on insiste ! On est là pour s'entrainer après tout...

Un vieux proverbe disait : les paroles s'envolent, les écrits restent. Mais il était absolument sûr que ce proverbe devait plutôt s'appliquer à de belles leçons correctement apprises qu'à ce genre de phrases disgracieuses au manque de respect certain. Basil lève donc sa baguette à son tour, formule d'une voix forte et claire, comme Amanda avant lui, le geste aussi précis qu'il se rappelle devoir l'exécuter.

- Tergeo !

Le jet de sort sort de travers, dévié, et vient s’écraser mollement à côté du bureau. Rien ne se passe, sinon une légère fumée qui s’élève du sol sans effet réel. Basil cligne des yeux, baisse sa baguette et marmonne :
 

- …Ouais bon. L’honneur de M'sieur Beckett survivra pas à ça.
 

Il jette un coup d’œil gêné à Amanda, puis tente de sourire, comme si c’était pas si grave.
 

- C’était pour te laisser une deuxième chance de briller.

Basil Banks a lancé un sortilège !

Sortilège
Sortilège Détergent
Difficulté
6
Résultat D20
4
Interprétation
Échec
XP gagnée
3

Le jet de sort sort de travers, dévié, et vient s’écraser mollement à côté du bureau. Rien ne se passe, sinon une légère fumée qui s’élève du sol sans effet réel. Basil cligne des yeux, baisse sa baguette et marmonne :
 

- …Ouais bon. L’honneur de M'sieur Beckett survivra pas à ça.
 

Il jette un coup d’œil gêné à Amanda, puis tente de sourire, comme si c’était pas si grave.
 

- C’était pour te laisser une deuxième chance de briller.

Autres résultats possibles

Le sort jaillit avec une précision parfaite, un rayon fin et stable qui trace un mouvement fluide sur le bois. Sous ses yeux, l'encre se retire comme aspirée par une bouche invisible, les lettres se dissolvent dans l’air avec une grâce presque magique. La surface du bureau retrouve même un éclat neuf, comme si le meuble avait été poli à neuf. Basil reste un instant figé, surpris de sa propre réussite, avant de souffler :
 

- Oh bah... j'crois qu'il a eu peur de moi, le bureau.
 

Il se tourne vers Amanda, un peu fier malgré lui :
 

- Ni vu ni connu !

Celui qui a dit que les écrits ne pouvaient pas s'envoler ne devait certainement pas être un sorcier.

Un jet de lumière un peu tremblant s’échappe de sa baguette, pas parfait, mais suffisant pour que l’encre se mette à se résorber lentement. Une partie du bureau retrouve sa teinte initiale, même s’il reste une petite auréole, là où une insulte trop tenace a décidé de s’incruster un peu plus profondément. Basil grimace, mais se permet un sourire.
 

- J’crois qu’on a sauvé l’honneur du M'sieur Beckett. À moitié, au moins.

Le sort rebondit sur le bureau, ricoche contre la table voisine et... vient éclabousser une nouvelle fois la plume abandonnée d’Amanda, qui se met à cracher une nouvelle salve d’encre violette en traçant en capitales tremblantes :

BRAMBLETHORN PUE DU BEC !
 

Basil recule d’un pas, les yeux ronds. Il essaie de l’arrêter à la main, ce qui ne fait qu’enduire ses doigts d’encre. Nouveau soupir désespéré. Il se démonte pourtant et se tourne vers sa camarade.
 

- Vas-y Amanda toute façon on a pas l'choix faut qu'on y arrive !


Pratique magique

Message publié le 27/03/2025 à 18:22

Les pommettes rougissent sous l'effet du compliment tandis qu'un sourire perce, croque une joue encore enrobée par l'enfance qu'ils n'ont qu'à peine quitté l'un et l'autre. L'image d'Amanda guettant les mouvements de la plume plusieurs longues secondes lui donnerait presque envie de tirer son Mekapteur de sa sacoche pour immortaliser l'instant. Il passe, cependant, comme ils ont l'habitude de le faire, sous une pluie de poussière nimbée par les rayons du soleil que filtrent les larges fenêtres.

 

- Ça viendra ! Il l'encourage. Rit, un peu, car il n'irait jamais imaginer Amanda écrire ça de toute façon.

Puis, Basil triture sa baguette. Sur quoi veut-il s'entrainer ? Pas mal de sortilèges en réalité. Il a beaucoup de mal à s'exercer en cours, car il a toujours peur qu'un camarade ne vienne dévier ses essais pour en faire des bêtises que les professeurs lui octroient ensuite. Mais dans la sécurité d'une salle de classe désertée à l'exception de lui et d'Amanda, il sait que tout est possible.

 

- Vas-y, montre, il s'enthousiasme en observant sa camarade se mettre en place.

 

Basil n'a jamais entendu la formule qu'elle prononce, et il écarquille le regard devant l'amas de bulles qui se met à rédiger des mots. Des mots qui s'adressent visiblement à lui. Il se sent rougir, encore, mais il balaie la gêne d'un rire parce qu'Amanda parle de nouveaux des phrases rédigées par sa plume folle, et il préfère encore se focaliser là-dessus que sur le fait qu'elle puisse penser qu'il est le meilleur.

 

- C'est trop cool. Attends moi j'essaie de maîtriser celui-là en ce moment, il annonce en se redressant, baguette en main.

Ce serait moins spectaculaire, mais Basil se penchait souvent sur les sorts plus pratiques. Il prononce distinctement, le geste à l'appui précisément comme le leur a enseigné le professeur, l'instrument pointé dans la direction d'une feuille de parchemin ramenée plus tôt par Amanda : 

 

- Impervius !

Le sort claque dans l’air avec un son trop sec, et un petit éclair jaillit - pas sur le parchemin, mais droit vers la plume d’Amanda restée sur la table. Elle se redresse brusquement, vibre dans tous les sens… puis commence à suinter de l’encre comme une fontaine, éclaboussant la table, les mains de Basil, et un coin de la robe d’Amanda.
 

- Aaaaah non non non non c’était pas ça !

Il tente d’essuyer en catastrophe, l’air totalement paniqué.

- Oh la la j'suis désolé !

Un éclat de rire nerveux lui échappe.

- Tu crois que Pope va nous demander un devoir sur l’interaction catastrophique et accidentelle entre sortilèges inoffensifs ?

Basil Banks a lancé un sortilège !

Sortilège
Enchantement Imperméable
Difficulté
6
Résultat D20
1
Interprétation
Échec Critique
XP gagnée
3

Le sort claque dans l’air avec un son trop sec, et un petit éclair jaillit - pas sur le parchemin, mais droit vers la plume d’Amanda restée sur la table. Elle se redresse brusquement, vibre dans tous les sens… puis commence à suinter de l’encre comme une fontaine, éclaboussant la table, les mains de Basil, et un coin de la robe d’Amanda.
 

- Aaaaah non non non non c’était pas ça !

Il tente d’essuyer en catastrophe, l’air totalement paniqué.

- Oh la la j'suis désolé !

Un éclat de rire nerveux lui échappe.

- Tu crois que Pope va nous demander un devoir sur l’interaction catastrophique et accidentelle entre sortilèges inoffensifs ?

Autres résultats possibles

Le sort jaillit de sa baguette avec une précision étonnante. Le parchemin se couvre d’un voile irisé, presque invisible, mais visible sous certains reflets de lumière, comme une bulle protectrice. Basil approche un doigt prudemment, y dépose une goutte d’eau du bout de sa baguette - elle roule sans pénétrer, glisse parfaitement comme sur une vitre enchantée. Il relève la tête vers Amanda, les yeux brillants de fierté.

- Avec ça plus b'soin d'se protéger pour sortir sous la pluie !
Un petit éclat discret émane du parchemin, et Basil sent une légère vibration dans sa baguette. Il hausse un sourcil, incertain. Pour vérifier, il attrape son encrier - pratiquement vide et laisse tomber quelques gouttes d’eau dessus. La première perle s’écrase… puis rebondit doucement. Pas de quoi protéger un sac en pleine tempête, mais ça a l'effet escompté.
 

- Okay, j’crois que ça a marché… un peu.

Il fronce le nez, concentré, puis tourne les yeux vers Amanda, mi-sérieux mi-souriant.

- Avec ça plus b'soin d'se protéger pour sortir sous la pluie !

Un petit pouf sec résonne, mais aucun éclat, aucune vibration. Le parchemin reste désespérément normal. Basil fait une grimace contrariée. Il tente de faire tomber une goutte d’eau dessus pour vérifier, mais elle imbibe le parchemin à la seconde où elle le touche. Le papier gondole misérablement.
 

- … Ou alors j’ai juste lancé un sort d’humidification.

Il pousse un soupir dramatique, pince les lèvres. Y a des jours comme ça, hein. Mais il sourit vite à Amanda, un peu honteux mais pas vexé.

- Bon au moins ça a pas explosé ou fait apparaitre des phrases horribles hein !


Pratique magique

Message publié le 25/03/2025 à 21:08

Le silence de la chambre noire l'aura happé près d'une demie-heure toute entière, à plonger et replonger les photographies argentiques dans leurs bains. Bientôt, toutes sont accrochées, alignées sur un long filin suspendu au plafond, et Basil reste les observer alors même qu'elles n'ont pas découverts tous leurs secrets. Les couleurs restent encore fades, les ombres relaxées entre des silhouettes qui ne se sont guère mises en mouvement. Coup d'œil vers une montre dorée qu'il conserve dans la poche intérieure de sa veste. Ce n'est pas tout à fait l'heure, mais Basil aime arriver en avance. Pour plusieurs raisons aussi diverses que variées. Principalement pour éviter d'être en retard. Car voyez-vous, il n'était pas déraisonnable d'imaginer qu'on pourrait venir le chahuter dans le long couloir le séparant de la salle de classe, ou qu'une vision viendrait le figer des minutes entières, ou qu'un certain esprit frappeur se déciderait à le prendre à son tour pour cible.

 

Bref.

 

Il n'arrive rien de tout cela. En fait, Basil arrive bien avec trente minutes d'avance dans une salle de classe déserte, et il s'avance comme d'instinct vers la table qu'il occupait plus tôt. Son manuel extirpé de sa sacoche, qu'il laisse glisser au sol, il se décide à réviser en attendant la venue d'Amanda. Pas que le professeur Pope ne les ait mis en binôme tous les deux. Cela arrivait régulièrement : Banks et Howcraft n'étaient certes alphabétiquement pas assez proches pour expliquer le phénomène, mais sans doute le pupitre qu'ils avaient décidé d'occuper dès le début d'année, deux rangs avant le fond de classe. Désireux de ne pas trop attirer l'attention, ni d'un côté ni d'un autre. Ce coup-ci cependant, c'était Amanda qui avait demandé à Basil de s'exercer avec elle après les cours. Tout à fait volontairement. Basil ne connaissait pas très bien Amanda, mais il trouvait qu'elle était une élève extrêmement gentille.

L'an dernier par exemple, elle n'avait pas hésité à lui prêter de l'encre lorsque la sienne s'était malencontreusement métamorphosée en bestiole avant de quitter abruptement la salle de cours. 

C'est joyeusement donc qu'il la salue à son arrivée, d'un sourire large - sans prêter la moindre attention à l'heure, perdu qu'il était dans la relecture du dernier cours. Très vite, il s'agit de se mettre au travail, et Basil se pince les lèvres à la mention du défi. Honeydukes, il n'y a plus remis les pieds depuis l'épisode explosif pour lequel l'avait fait accuser Flynn au beau milieu du magasin.

- Dix, c'est bien, il répond avec enthousiasme sans y faire mention pourtant, délaissant ce problème à son lui du futur. Vas-y, montre !

Son manuel est fermé d'un geste alors qu'il se dresse de sa chaise pour sortir sa baguette et la rejoindre. Amanda ensorcèle une plume, qui ne tarde pas à s'élever dans les airs, et à prendre une posture, comme si elle était douée d'une vie propre. Basil lâche un éclat de rire, les sourcils haussés, plutôt impressionné. C'est un sortilège qu'il n'a jamais tenté de lancer encore, mais il a bien envie de s'y mettre, à voir la plume s'agiter comme elle le fait. Amanda perd pourtant visiblement son contrôle, car la plume se met à rédiger des trucs complètement délirants sur les tables. Wickerson mate les constellations pour pas voir sa calvitie ou encore Flynn Ryder fait même bander des chocogrenouilles et autre celui qui lit ça a des morpions magiques. Le plus mémorable étant sans doute le Milbourne nique Lord Beckett dans la bibliothèque qui fait violemment rosir les joues de Basil en le faisant étouffer un rire :

- Finite Incantatem ! 

La plume vacille, tremble, tente une dernière insulte - probablement une variation bancale sur Ryder lèche les balais de son frère - mais elle tombe finalement sur le bois de la table, comme assommée. Un gribouillis tordu continue à clignoter faiblement sur le bureau avant de disparaître, lentement. Basil pousse un petit soupir de soulagement, rangeant sa baguette comme si de rien n’était.
 

- Bon bah… on va dire que j’l’ai calmée, hein ?

Basil Banks a lancé un sortilège !

Sortilège
Antisort Général
Difficulté
4
Résultat D20
16
Interprétation
Réussite
XP gagnée
3

La plume vacille, tremble, tente une dernière insulte - probablement une variation bancale sur Ryder lèche les balais de son frère - mais elle tombe finalement sur le bois de la table, comme assommée. Un gribouillis tordu continue à clignoter faiblement sur le bureau avant de disparaître, lentement. Basil pousse un petit soupir de soulagement, rangeant sa baguette comme si de rien n’était.
 

- Bon bah… on va dire que j’l’ai calmée, hein ?

Autres résultats possibles

Un éclat clair jaillit de sa baguette, presque élégant, et la plume s’effondre sur la table comme une étoile filante ratée. L’écriture cesse net, figée à la dernière lettre de ça rime aussi avec queuette, comme si les mots eux-mêmes avaient été surpris par la soudaine autorité du Gryffondor. Basil souffle, victorieux, les doigts légèrement tremblants d’avoir aussi bien géré. Il jette un regard à Amanda, haussant un sourcil :
 

- Ben dis donc elle en avait des choses à dire !

Un petit plop inoffensif s’échappe de sa baguette, suivi… d’absolument rien. La plume, elle, redouble d’enthousiasme, comme pour célébrer son immunité soudaine. Elle attaque une nouvelle ligne pleine de panache, où l’on devine : Amanda a des fantasmes sur Bramblethorn. Basil blêmit, manque d’en faire tomber sa baguette.


- Oh non non non non, fais un truc ! Amanda, elle va écrire un roman là !

Sa voix se casse au dernier mot, sa baguette vibre dans sa main... et au lieu d'annuler quoi que ce soit, la plume semble gagner en vigueur. Pire : une seconde plume restée dans le sac d’Amanda s’élève à son tour, soudainement possédée par la même malédiction d’écriture hormonale incontrôlée.

- MAIS QUOI ?!
 

Les deux plumes se lancent dans un concours d’insultes, remplissant la table de Pope a une perruque en poils de Botruc ou autre Basil embrasse ses chaussettes avant d’dormir. Basil recule d’un bond, la baguette levée comme un épouvanté face à un troll.
 

- C’est pas moi j’te jure, j’ai rien fait, ELLES SE MULTIPLIENT !


L'Affaire des Fizbizwiz Trafiqués

Message publié le 25/03/2025 à 11:21

Flynn a l'air plutôt super sûr de lui. Il est venu seul. Il va pas s'tirer. Il a envie d'lui payer un verre à lui, Basil Banks, et il va pas l'lâcher parce qu'il a personne a retrouver. Ça parait simple. C'est tout sauf simple, pourtant. C'est inattendu, inhabituel au possible, déroutant. Basil se demande sérieusement s'il devrait pas faire précisément ce qu'il a peur que Flynn fasse. Foutre le camp. Ça serait sans doute plus raisonnable. Ça laisserait moins d'chance à d'autres conneries d'arriver. Pourtant il se surpris à secouer la tête de droite à gauche, les mains enfoncées dans son blouson, le pas vissé sur celui de l'autre troisième année.

La chaleur du pub l'enveloppe instantanément, comme une couverture jetée sur ses épaules, et Basil sort un peu le menton de son col pour jeter un regard alentour. Y a pas grand monde. Aucun élève en vue, d'ailleurs, ce qui manque pas de soulager Basil. Il retire son blouson, son écharpe, qu'il dépose sur le dossier de la chaise sur laquelle il s'installe avec un genre de précaution, comme s'il s'attendait à ce qu'un piège quelconque y ait été déposé. Le dos un peu raide, gêné par une situation qu'il n'avait pas vu venir et dans laquelle il n'est pas foncièrement à l'aise, Basil suit du regard son camarade, qui commande déjà.

- Merci, il balance un peu bêtement.

Flynn Ryder est cool. Voilà la vérité qui s'impose. Basil se serait jamais attendu à ça, parce que Flynn est le petit frère de Spike, et que Spike est le plus jeune joueur à avoir rejoint une équipe de Quidditch professionnelle depuis pas mal d'années, et qu'il aurait toutes les raisons d'être le dernier des crétins. Celui que Basil avait cru être lorsqu'il l'avait dénoncé au milieu d'Honeydukes. Ça rend l'insulte qu'il lui a servi bien pire. Les doigts enchevêtrés les uns dans les autres sous la table, il se sent con. Il a pas vraiment l'habitude qu'un autre garçon de son âge veuille passer du temps avec lui volontairement. En dehors de Nikolaï peut-être.

Mais Nikolaï n'est pas le genre de garçon qui fait la conversation.

 

Entre le ronflement des cheminées et la bonne humeur ambiante cependant, Basil ne peut pas nier se sentir bien mieux que quelques minutes auparavant, et il s'autorise à se détendre un peu. À se caler contre le dossier de sa chaise. Le silence s'étire pourtant, étrange, peut-être pas assez pour être gênant encore, mais Basil pressent qu'il pourrait le devenir. Quand le chocolat chaud arrive, il le regarde comme si c’était un trésor moldu, remercie vivement le serveur avant de le saisir de ses deux mains pour en récupérer la chaleur.

- J'adore le chocolat chaud, il confie en osant finalement dresser un sourire vers Flynn. 

Il souffle un peu sur sa tasse, puis laisse le liquide fumant lui mordre les lèvres. C’est bon. Évidemment que c’est bon.


- Tu sais que pendant la Seconde Guerre mondiale, y a des soldats qui emmenaient des sachets de chocolat en poudre dans leurs bottes ? Pour les garder au sec. Certains disaient que ça aidait à tenir l’coup quand ils pensaient qu’ils allaient crever. Genre... une gorgée avant d’se faire tirer dessus.
 

Il baisse un peu la voix, mais ses yeux restent fixés sur sa tasse. Ses oreilles rougissent. Merde. Flynn va l'prendre pour un timbré c'est sûr. Sa mère lui a pourtant dit d'arrêter de parler de la guerre tout le temps.


Celui qui beuglait des ordres à tout va

Message publié le 24/03/2025 à 13:48

Le choix ne lui est guère laissé. Nikolaï se poste au-dessus de lui, véritable tour humaine qui projette sur Basil une ombre brute, figée. Un instant bref. La main du russe l'empoigne pour le hisser vers le haut sans la moindre délicatesse, et avec une aisance absurde. Basil tousse pauvrement, n'a pourtant pas le temps de se plaindre que l'autre le force à avancer, un bras jeté par-dessus ses épaules pour le soutenir afin qu'il ne chute pas directement sur le sol. Basil avance. Il ne sait pas pourquoi il avance, mais il avance, la gerbe au bord des lèvres et les poumons enflammés. Pantin désarticulé, il court même, sans équilibre réel, sans savoir vraiment où il va. Dans la périphérie de sa vision, d'immonde points noirs qui menacent de lui ôter la vision complètement.

 

Il ne dit rien pourtant, prend sur lui, et suit. Pour beaucoup, parce qu'il n'a plus la force de rien dire, ou alors parce que le russe l'entraine d'un pas ferme sans lui laisser le choix. C'est dur. Affreux, même. Comme un cauchemar que l'on vivrait éveillé. Basil se prend à se demander si on les voit. Si quelqu'un va se foutre de lui dans quelques minutes, quelques heures, de s'être laissé martyriser comme ça par Nikolaï. Mais il est trop tôt, bien trop tôt pour que quiconque soit dehors à profiter du spectacle pathétique qu'il doit sans doute offrir. Tout s'arrête brutalement, alors que ses baskets se figent au même instant que celles de Nikolaï, et que le russe le laisse tomber sur le sol. Marionnette aux fils coupés, il reste là à fixer la terre, avec la violente envie de vider tout le contenu de son estomac dans l'herbe à côté.

 

Rien ne sort.

 

Nikolaï a tort. Qu'il ne peut pas faire. A l'impression de le lui avoir prouvé si profondément que le russe va se détourner en crachant au sol, affirmant qu'il est faible. Mais le garçon reste. Tour immobile et rigide au-dessus de lui, il reste, campe sur ses positions. Demain plus facile, a-t-il dit. Demain. Demain Basil aura t-il retrouvé l'usage de ses jambes ? Grande question. Il a l'impression nette d'avoir été immolé vivant. Parvient à peine à respirer. Mais il a constaté par lui-même que c'était possible. A vu Nikolaï courir, et courir encore, sans se plaindre une seule fois. Faire des pompes, sans broncher, et même des abdos, et courir encore. Il semble imperméable à la peine, à la douleur, à la fatigue elle-même. Est-ce qu'il a souffert comme Basil souffre, au départ ? Il aime à penser que oui.

 

Parce qu'alors peut-être que Nikolaï a raison, et qu'un jour il sera fort comme le russe, capable de se défendre, et de courir des kilomètres sans s'essouffler.

 

- Ok, il répond alors, dans un souffle cassé.

Dans son regard, un éclat. Déterminé, malgré la fatigue. Il lève une main pour demander l'aide de l'autre garçon, qui le redresse sans effort. La journée va être longue. Il rêve de retourner s'écrouler dans son lit, pour ne pas ressurgir avant plusieurs heures. Mais ça va être l'heure du petit-déjeuner. Du cours d'Étude des moldus, puis d'Histoire de la magie. Alors il inspire profondément, pousse un long soupir, et se secoue mentalement avant d'embrayer, le corps endoloris et le sang qui lui mord les veines, avec ce petit excès d'adrénaline étrange qui le rend presque indifférent à son état.

 

- On va manger ? Il demande en guise d'invitation.


L'Affaire des Fizbizwiz Trafiqués

Message publié le 16/03/2025 à 18:51

C'est par instinct que Basil secoue la tête devant le paquet de bonbons, comme si sa vue seule pouvait suffire à lui remettre les tripes à l'envers. Il l'a eu, sa dose, et pas qu'un peu. Quelque part, il est rassuré de constater que Flynn s'est pas tiré, même s'il ose toujours pas le regarder. Il inspire lentement, histoire de se donner l'impression de pas être dans un état un peu glauque, avant de tâcher de se relever une jambe après l'autre. Finalement, son regard trouve l'autre garçon, alors que du revers de sa manche il s'essuie la bouche. Y a rien en vrai, mais c'est juste un réflexe. Le gars vient de lui proposer de lui payer quelque chose, et Basil sait pas vraiment quoi faire de ça. Alors il se contente de le regarder essayer de se débarrasser de la tâche de vomi étalée au sol.

Il grimace.

 

- Attends c'est pas à toi d'faire ça, il balance, un peu dégoûté.

Il sort sa propre baguette avant de la pointer en direction de sa gerbe pour formuler le sort.

La gerbe est comme absorbée par la terre, sauf que l'odeur persiste. Écœuré, Basil range son instrument avant de relever la tête vers Flynn.



- T'es pas forcé d'me payer un truc hein. C'est pas ta faute si y avait un bonbon périmé dans c'que t'as acheté.

En vrai s'il l'avait pas mangé, sans doute que ça aurait été Flynn qui l'aurait mangé. Comme quoi la vie faisait bien les choses. Même sans avoir de vision, il avait évité à quelqu'un de vivre un truc vraiment merdique. Il a bien compris quand même que Flynn en démordrait pas, alors il le suit.

- J'savais même pas qu'un fibizwiz ça pouvait faire ça, il commente sur le ton de la conversation.

C'est bizarre un peu, de se balader à Pré-Au-Lard avec Flynn Ryder. Juste d'avoir de la compagnie à Pré-Au-Lard en fait. Basil sait pas trop quoi en faire. Est-ce que les garçons qui se promenaient en groupe dans Pré-Au-Lard parlaient de choses particulières ?

- J'crois que j'en mangerais plus jamais d'ma vie.

Alors qu'ils avancent, Basil reconnait plusieurs élèves, et sent comme un malaise l'envahir à l'idée qu'on puisse voir Flynn en sa compagnie. Qu'on puisse venir lui demander pourquoi ils étaient là ensembles. Est-ce que Flynn irait raconter ce qui s'était passé ? Il avait dit que non. Mais ce serait pas la première fois qu'un gars lui promet de pas raconter un truc qu'il le raconte quand même. Pour pas passer pour un gars qui traine volontairement avec Basil Banks. Ou par plaisir de lui avoir fait croire que quelqu'un pouvait être de son côté même l'espace de cinq minutes.

- T'es pas là avec des potes ? Il demande, nerveux. J'veux dire c'est ok si tu veux aller avec eux et tout. J'vais mieux.

La porte de sortie est ouverte. Parce que plus leurs pas les approche de l'auberge des Trois-Balais, plus Basil se sent pris par un mauvais pressentiment. Comme si le fait d'entrer à l'intérieur avec Flynn Ryder risquait de leur apporter que des problèmes, ou quelque chose comme ça. Mais c'est tout ce que c'est. Un pressentiment. Pas une vision. Mais parfois, ses pressentiments sont aussi forts et véridiques que ses visions.
 

Basil Banks a lancé un sortilège !

Sortilège
Sortilège de Disparition
Difficulté
6
Résultat D20
18
Interprétation
Réussite
XP gagnée
3

La gerbe est comme absorbée par la terre, sauf que l'odeur persiste. Écœuré, Basil range son instrument avant de relever la tête vers Flynn.

Autres résultats possibles

Ça marche du premier coup. Propre et net. Comme ce qui reste de son méfait d'ailleurs. Même l'odeur infâme a disparu. Satisfait, Basil range son instrument avant de relever la tête vers Flynn.
Rien ne se passe. Basil serre les dents, encore nauséeux rien que de regarder le bordel, et décide de laisser la nature faire les choses. Sa baguette rangée dans sa poche, il se tourne vers Flynn.
Le sortilège a carrément l'effet inverse, dispersant la gerbe et multipliant son odeur dans l'air. Basil s'éloigne d'un pas en rangeant son instrument. Ok au pire ça va se barrer avec le temps non ? C'est que de la gerbe. T'façon s'il reste il aura plus besoin de sort pour multiplier le désastre. Il tourne la tête vers Flynn.

L'Affaire des Fizbizwiz Trafiqués

Message publié le 12/03/2025 à 15:48

Plus le temps passe, moins la sensation est agréable. Il a un peu le vertige, un peu la gerbe, et le mélange est tout sauf fameux. Pis ça l'inquiète de sentir que le sol continue de s'éloigner autant. Alors il a pas vraiment de réponse à offrir à la question de Flynn. De toute façon elle est probablement rhétorique. Sûr que non ça faisait pas partie de ses plans de devenir un foutu ballon. En fait, il avait pas d'autre plan que d'ingurgiter du sucre, aussi bêtement que ça puisse paraitre. Il hoche la tête parce que ouais, ça lui va plutôt carrément de pas finir accroché sur le clocher du village. Ne serait-ce que pour les moqueries de tous les autres élèves qui le verraient hameçonné là-haut. Comme s'il avait besoin de ça, bordel. Il s'agite encore et encore, mais y a pas moyen de retrouver le moindre semblant d'équilibre quand on est plus rattaché à rien du tout.

 

Il répondrait bien à Flynn un truc sarcastique du genre que si, il va s'installer, pis refaire sa vie parmi les nuages parce que ça a l'air bien plus douillet qu'les dortoirs de Poudlard finalement, mais Basil a jamais été un gars bien sarcastique, et la vérité c'est qu'il aimerait bien que ça s'arrête toute cette connerie. D'abord parce qu'il a vraiment la gerbe, et ensuite parce qu'il commence à monter assez haut pour se dire qu'une chute sera fatalement douloureuse, et ça c'est un truc dont il aurait préféré ne pas se rendre compte. Ses yeux paniqués essaient de suivre Flynn alors qu'il tourne sur lui-même en véritable cosmonaute, le costume en moins. Il serre ses lèvres entre ses dents pour retenir une remontée un peu acide.

- J'ai l'vertige, il annonce d'une voix un peu faible parce que c'est la seule chose qu'il se sent capable d'annoncer.

Déjà sur un balai il a le vertige. Et sur un balai il se tient droit, bien à cheval, en sécurité finalement. Alors entièrement livré à lui-même à presque trois mètres de hauteur sans la moindre idée de la manière dont il va redescendre, s'il va redescendre. C'est pas comme s'il pouvait compter sur les sortilèges anti-chute des vieux comètes de l'école. Il peut que compter sur le fait que l'effet du bonbon finisse par s'estomper de lui-même, et de préférence en douceur.

- P't-être ça me foutra en avance pour le cours, il se prend à balancer en guise de consolation faiblement humoristique au sujet de la tour d'astronomie.

Ça le fait rire un peu, sauf que rire semble booster le flottement aérien, l'emportant soudainement à plus de cinquante centimètres d'un seul coup. Il a un mouvement désespéré alors qu'il balance un juron et qu'il tend sa main dans la direction de Flynn.

 

- J'te jure j'en ai pris qu'deux, il assure alors que son index touche presque un doigt de l'autre garçon. C'est peut-être pas si con l'coup des pierres. Nieeeh. T'es trop loin Flynn. 

Merde, merde, merde. Ça monte. Pis ça tourne, c'est chiant. Il va gerber, c'est sûr il va gerber. Pourquoi y a autant de vent d'un coup ? Ça a toujours été si violent, le vent ? Puis, alors qu'il sent un frisson l'envahir et que la bile lui remonte directement sur la langue, il se sent être décroché. D'un coup d'un seul, sans prévenir, la lévitation s'arrête, le laisse retomber sur le sol alors qu'il en était à plus de trois mètres. Son corps fait un bruit un peu mou alors qu'il expire tout son air et reste un peu scotché au sol. Il se sent lourd.

Un contrecoup probablement légitime alors qu'il vient d'ignorer la gravité pendant plus de trente secondes.

Ça le prend aux tripes avec hargne, et il vomit pauvrement contre les herbes qui n'ont rien demandé. La langue tirée comme un chat qui vient de bouffer une croquette périmée, il secoue la tête avant de se redresser pour s'adosser au muret. Il ose même pas regarder Flynn. La honte bordel. Alors pour essayer de redorer son blason il essaye quand même de balancer un truc, d'une voix qu'il reconnait pas vraiment :

- J'crois j'aurais préféré qu'ils soient explosifs tes trucs.


L'Affaire des Fizbizwiz Trafiqués

Message publié le 04/03/2025 à 12:08

Si Flynn Ryder était son ami, sans doute que sa répartie l'aurait fait rire. Sauf que y a pas cinq minutes, il traitait Flynn Ryder de sale con après qu'il l'ait dénoncé pour un délit qu'il a même pas commis. Alors Basil ne rit pas, resserre juste un peu les lèvres pour se retenir, et continue de regarder son camarade avec un air mêlant la défiance et l'incertitude. Il le regarde saisir un des bonbons pour le mettre dans sa bouche. Rien ne se passe. Le garçon hausse les épaules, et Basil relâche une respiration qu'il avait pas conscience de retenir. Il hésite qu'une poignée de secondes avant d'avancer à son tour sa main vers le sachet pour récupérer un fizbizwiz.

Le globe, coloré, reste entre ses doigts cependant, et Basil l'observe avec une intensité exagéré tandis que Flynn se remet à parler. Les oreilles rouges, il aimerait presque que l'autre se taise plutôt que de s'expliquer comme il le fait. Ça ressemble presque à des excuses. Sauf que personne s'excuse auprès de Basil Banks. Pire, Basil l'a traité de sale con, alors sans doute qu'il a pas besoin de s'expliquer comme il le fait. Incapable de savoir quoi répondre à un truc pareil, il se contente de manipuler le fizbizwiz entre le pouce et l'index, d'en détailler la texture avant de finalement, après un long moment, venir le déposer contre sa langue.

Bouche refermée, les joues rondes et les dents qui craque le contour du bonbon, il a toutes les excuses du monde pour ne pas répondre, alors. Une cascade de sensations surprend son palais, picore le dessus de sa langue, fait exploser entre toutes ses dents des saveurs qu'il serait bien en peine de nommer. Ça pique, mais pas méchamment. Ça pique d'une manière un peu absurde, un peu marrante, et il sent que ça se propage un peu dans tout son corps comme un frisson plutôt très amusant. Il a la vague impression que la pointe de ses oreilles et de son nez se mettent à trembler subtilement, mais l'impression disparait aussi rapidement qu'elle est intervenue.

Flynn a déballé une chocogrenouille, lui, et Basil ne peut pas s'empêcher d'avoir une pensée pour Lord Ribbit. Est-ce que Charlie Carter mangeait des chocogrenouilles ? Est-ce que Charlie Carter mangeait des chocogrenouilles devant Lord Ribbit ? Est-ce que Lord Ribbit en tirait l'impression que Charlie mangeait des membres de sa famille ? Les sourcils levés, les yeux un peu écarquillés comme un ahuri, il se concentre sur Flynn Ryder et sa façon étrange de s'expliquer sans s'excuser. De le faire mettre dehors d'un magasin de bonbons pour mieux lui en offrir. De vouloir dire la vérité

La vérité, c'est que Basil a tout de même traité Flynn de sale con, alors que c'en ai visiblement pas un.

- J'suis désolé pour heu... tout à l'heure, il annonce finalement.

Sa main vient attraper un second fizbizwiz, qu'il gobe vivement comme pour se donner le courage de continuer. Sauf que celui-ci n'a clairement pas la même saveur ni le même effet que le précédent, et Basil est brutalement coupé dans son élan. Ça pétille toujours, mais ça picote un peu plus que le précédent, et il sent un frisson étrange lui courir dans le dos. Ses oreilles bourdonnent légèrement, et un drôle de vertige l’oblige à se stabiliser en écartant légèrement les bras. Faire un pas en arrière. Ou du moins essayer. Parce qu’au lieu de sentir le sol sous sa semelle, il sent… rien du tout. Basil fronce les sourcils, baisse les yeux.
 

- Oh.
 

Ni paniqué ni fondamentalement émerveillé, Basil a l'air neutre, presque blasé, comme si son cerveau refusait encore d’accepter ce qu’il est en train de voir. Ses baskets ne touchent plus l’herbe. Son corps entier semble léger, comme s’il était vidé d’une partie de son poids. Un autre frisson lui parcourt la nuque, et il bouge légèrement une épaule pour tester l’effet. Son mouvement le fait monter d’un cran.


- Oh.


Cette fois, l'information semble avoir monté au cerveau, et il a les lèvres qui s'étirent avec un mélange d'amusement et de légère confusion. Ses bras battent un instant l’air, et il sent un léger déséquilibre qui lui fait perdre quelques centimètres d’altitude, avant qu’il ne rebondisse doucement comme une foutue bulle de savon. Il rit, d'un rire un peu enfantin pour un garçon de treize ans, Il tend une main vers le sol, comme si ça allait l’aider à se retenir d’une quelconque façon. Évidemment, ça ne sert à rien. Il flotte. Pas haut. Quelques centimètres seulement, pour l’instant. Il se tord le cou pour observer Flynn, le fixant avec une expression joyeuse. Il fait un mouvement plus brusque pour tenter de reprendre le contrôle, mais l’élan est trop fort : il monte d’un coup sec de trente centimètres, comme un ballon mal attaché. 


- Heu...
 

Sa main cherche un point d’appui, en vain. Il jette un coup d’œil aux alentours, les jambes repliées sous lui, les doigts crispés comme s’il s’attendait à être propulsé dans la stratosphère d’une seconde à l’autre.
 

- J'sais pas pour la gigue ou les canaris, mais celui-là a l'air de vouloir m'envoyer directement dans l'espace, c'est normal ?

C'est que c'était marrant au début mais il a pas prévu de devenir un satellite. La panique monte juste un peu, sans trop prévenir alors qu'il réalise que l'effet ne s'estompe pas, pas comme avec le bonbon précédent. S'il s'envole Flynn va le rattraper pas vrai ? Parce que c'est pas un sale con, finalement. Les yeux grands ouverts, Basil se met à tournoyer inutilement, prenant encore un peu de hauteur.


Celui qui beuglait des ordres à tout va

Message publié le 25/02/2025 à 15:33

Bien entendu, l'entrée en matière est aussi rude que l'instructeur, l'ordre fouetté dans l'air en guise de seule conversation. Pris de court, Basil reste un peu bête alors que Nikolaï part déjà, mais il s'élance à sa suite sans poser de question, conscient qu'il aurait finalement du s'attendre à ce que les choses se passent ainsi. Le silence qui s'installe est ponctué par leurs pas réguliers, et leur souffle court. La course n'est, à l'instar de tous les autres sports, n'est guère le fort de Basil, qui ne tarde pas à regretter toute l'affaire. Où Nikolaï semblait complètement dans son élément, le visage sévère et le rythme plus régulier qu'une horloge, sa posture assurée, Basil se trainait avec la sensation vive que son sang le brûlait de l'intérieur, que ses poumons se mourraient, que ses muscles se tendaient à chaque enjambée.

C'était horrible.

L'apparence stoïque de son camarade cependant, l'empêche d'émettre la moindre plainte, et il se force à poursuivre sans relâche. La distance se creuse dès le premier tour du lac, et au second, Nikolaï doit faire demi-tour pour l'entrainer à sa suite, l'enjoignant d'accélérer. Le troisième n'a pas eu lieu, car Basil s'affaisse les mains sur les genoux, toussant bruyamment et cherchant désespérément à reprendre son souffle. Pour toute réponse, Nikolaï se contente de le punir en lui ordonnant de faire des pompes, et Basil  le regarde se mettre en place pour les faire avec lui, crachant ses poumons, complètement mort. Nan. C'est pas possible. Il pourra pas en fait. Il va se mettre à gerber, ou quelque chose du genre.

- N... Nan m... mais j'en peux plus Nik... Nikolaï, il articule malgré lui.

Le regard de Nikolaï coupe court à ses gémissements. La sueur sur les tempes, les pupilles noires et les lèvres serrées, il ne semble pas secoué le moins du monde par l'effort qu'ils viennent de réaliser, déjà en train de s'affaisser et de remonter dans un mouvement sec et agile. C'est rien moins qu'impressionnant, et après avoir inspiré profondément et expiré une dernière fois, Basil se laisse tomber au sol pour se mettre à son tour en position, pas même certain de calculer ce qu'il est en train de faire. Basil n'a jamais fait de pompe de sa vie, mais il fait de son mieux pour imiter le russe, sentant immédiatement la difficulté lui remontant le long des bras, et au creux du ventre. Il pousse un grognement, et même un juron, mais continue encore et encore.

C'est fondamentalement plutôt pathétique, et il est forcé de faire des pauses, mais il parvient à quinze, puis à vingt, et à vingt-cinq même, à trente, et trente-cinq, pense s'arrêter à quarante avant de trouver l'énergie de continuer encore et encore. Nikolaï a depuis longtemps terminé de son côté, et lui ordonne de continuer, alimentant une volontée qu'il ne se connaissait même pas. Puis il arrive à cinquante, et s'effondre sur le sol comme une marionnette à laquelle on aurait coupé les fils. Lorsque Nikolaï lui beugle de repartir faire trois tours du lac, Basil se roule sur le dos et écarte les bras et les jambes en étoile, le visage écarlate et les mèches éparpillées dans tous les sens. Il a même pas la salive pour parler, et encore moins l'énergie de même regarder le russe, mais faiblement il secoue la tête de gauche à droite.


En quête d'action

Message publié le 24/02/2025 à 17:15

Il rougit, bien sûr, car il se sent idiot, avec sa question stupide. Voudrait balbutier que c'était pas une vraie question, une façon de parler tout au plus, mais n'a guère le temps de trouver les mots pour se justifier plus bêtement encore que Charlie enchaine. Basil hausse les épaules alors, son regard s'affaissant sur le sol, un sourire naissant sur les lèvres tout de même. Puis ses sourcils se croisent, et il redresse le menton pour l'observer avec circonspection :

 

- De quoi ?

Le directeur ? Basil n'a pas eu de rendez-vous avec le directeur. Il a eu un rendez-vous avec le directeur ? Mince, est-ce qu'il a oublié un rendez-vous avec Monsieur Woodcraft ? Paniqué, le garçon tente de se remémorer une lettre, un regard, n'importe quoi, mais rien. Ce ne serait pas la première fois qu'il oublie ce genre de chose. Une tendance que sa mère n'apprécie pas, et elle le lui fait souvent savoir. Encore perdu dans des rêves éveillés, Basil ? Souvent elle lui rappelle de faire plus attention à ce qui se passe autour de lui quand ça se passe autour de lui. Bien sûr, il est bien pratique que ce genre de désagrément soit si récurrent : comment expliquer, sinon, les écorchures et les incidents de sorts perdus dans les couloirs, alors qu'il ne prêtait pas suffisamment d'attention à son environnement.

L'arrivée d'une flopée de chouettes et de hiboux met fin aux pérégrinations mentales de Basil, et pris par l'élan donné par Charlie Carter, il jette à son tour ses bras au-dessus de lui en guettant les missiles blanchâtres délestés par les créatures. Une fiente s'écorche sur un arbre à moins de trois mètres d'eux, une autre gratifie l'herbe de sa ponctuation odorante, juste à côté de son pied. Basil s'en éloigne vivement, cligne plusieurs fois des yeux en observant les néanmoins gracieux volatiles s'infiltrer en pagaille à l'intérieur du château par une série de meurtrières dans les étages. Il y perçoit, l'espace d'une courte et intense seconde, l'ombre d'un dragon immense perché sur le sommet de la tour d'astronomie.

Un battement de cils, et l'ombre a disparue, épluchée par le soleil.

Il reporte son attention sur Charlie Carter, et des lunettes de soleil si grandes qu'il perçoit son propre reflet, bêtement planté devant elle. Ne réalise qu'au bout d'un temps qu'il est demeuré silencieux face à la réplique de sa camarade, et doit se forcer à revenir près de quatre secondes plus tôt pour écouter de nouveau sa question. Il fait ça, souvent. C'est comme de rembobiner une vieille cassette moldue, avec les mêmes interférences étranges, et les sons distordus, et les couleurs fades, fades, fades. Il s'humecte les lèvres, enfonce les mains dans ses poches, hausse les épaules une fois encore. Halloween. Basil ne s'est plus déguisé en quoi que ce soit pour Halloween depuis longtemps. Enfant, il avait insisté pour que sa mère lui fasse un véritable costume de reporter qui aurait vécu le crash d'un zeppelin dans les années 1920.

Un déguisement spécifique que personne n'avait bien sûr deviné, qui l'avait vu couvert de traces rouges et épaisses de part et d'autre du visage, jusqu'au sommet de l'arcade, avec des lunettes brisées qu'il avait insisté pour avoir - bien qu'il n'était pas certain qu'il aurait du. Depuis Poudlard cependant, Halloween n'avait plus la même saveur. Les autres enfants avait jugé amusant, la première année, de métamorphoser son costume de capitaine Brooks en véritable plant de végétation, le faisant écoper du surnom qu'on lui connaissait aujourd'hui dans les couloirs. L'an dernier, les mêmes fauteurs de troubles l'avait métamorphosé de nouveau, sans grande imagination encore, avant de le coincer dans un placard pour le reste de la soirée.

Il n'avait pas prévu de célébrer Halloween pour sa troisième année.

- Heu... j'sais pas. Il répond pourtant, parce qu'il ne voudrait pas décevoir Charlie Carter, et il a l'intuition absurde que lui annoncer son absence aux festivités aura précisément cet effet. J'y ai pas encore réfléchie, il se prend à mentir, même, avant de lui retourner la question. Et toi ?


L'Affaire des Fizbizwiz Trafiqués

Message publié le 24/02/2025 à 12:05

Il a envie de l'ignorer. Le problème c'est que Basil n'a jamais été très doué pour ignorer les gens. Ni ceux qui lui donne des surnoms idiots dans les couloirs, ni ceux qui lui volent ses affaires et partent en riant à gorge déployé, ni ceux qui projettent sur lui des boules de papier en cours, ni ceux qui se postent face à lui en salle d'étude pour singer tout ce qu'il fait. Le cœur battant parce qu'il vient de traiter Flynn Ryder de sale con, Basil ralentit, se mord la lèvre, mais ne se retourne pas. Il croit entendre des pas qui se pressent dans sa direction, et il s'imagine déjà être bousculé, balancé directement sur le sol. Imagine le visage de Nikolaï devant son échec. Ses paroles dures et froides. Toi faible Basil. Mais Flynn ne le bouscule pas. En fait, Flynn n'a même pas bougé de l'endroit où il l'a laissé. Il se contente de parler. Sans l'insulter une seule fois.

Basil se fige, cette fois. Lèvres serrées, il se retourne doucement, comme un animal méfiant prêt à fuir au premier signe d'hostilité. 

Muré dans le silence, son regard se porte sur le sachet de bonbons déposés par Flynn entre eux. La fraîcheur ambiante s'infiltre sous son blouson, et l'instant s'étire étrangement après la proposition du garçon. Basil a les yeux froncés devant l'absurdité de la situation. Est-ce que c'est une vanne ? Est-ce que Flynn attend qu'il récupère le paquet pour subitement le mettre au sol en représailles ? On ne peut pas dire que Basil connaisse vraiment Flynn. Bien qu'il soit de son année, ils ne sont pas de la même maison, et ne se croisent que dans quelques cours communs dans lesquels Basil fait son possible pour demeurer invisible aux yeux des autres. Peine perdue. Ce faisant, il se prive probablement d’interagir avec de potentiels camarades qui ne seraient pas intéressé de lui faire visiter les toilettes du deuxième étage.

Des camarades comme Charlie Carter, ou peut-être Flynn Ryder.

Son frère est un joueur de Quidditch professionnel, le genre de personnalité que personne ne peut ignorer dans l'école. Un fait qui a participé grossièrement à la catégorisation de Flynn Ryder comme d'un garçon populaire avec lequel il n'aura jamais rien à faire. Certainement pas partager un paquet de bonbons à Pré-Au-Lard.

- J'en veux pas, Basil déclare alors en haussant les épaules, relevant un menton fier. La dernière fois qu'on m'a filé des bonbons ils ont fait sauter l'rayon d'un magasin alors tu vois...

C'est dit avec un genre de rancœur amère, pourtant ses lèvres s'étirent légèrement, comme s'il avait tenté quelque part de faire de l'humour à son insu. Le silence s'étire encore, et Basil zieute les bonbons, puis Flynn Ryder, puis les bonbons de nouveau. En vrai, il en prendrait bien un ou deux. Parce que dégagé de la boutique comme un malpropre, et avec la certitude de plus pouvoir y mettre les pieds avant au moins... est-ce qu'il pourrait seulement y remettre les pieds ? Bref. Basil est à peu près sûr qu'il est pas prêt de manger de nouveau des bonbons. Il s'humecte les lèvres involontairement avant de se balancer étrangement d'un pied sur l'autre, d'inspirer, et de planter de nouveau son regard sur Flynn.

- Ils sont pas explosifs ceux-là hein ?


En quête d'action

Message publié le 18/02/2025 à 18:28

Clic, clic, clic, clic, clic, font les rouages du Mekapteur entre ses doigts. Basil se contente d'observer son battement, la lueur du soleil reflété dans l'objectif. La plupart des élèves ont profité de ce samedi pour se rendre au village, mais certains flânent encore dans le parc. Ce sont surtout les plus jeunes bien sûr, qui n'ont pas encore l'autorisation de quitter Poudlard le weekend. Il y a aussi plusieurs étudiants plus âgés qui se sont entassés dans l'herbe pour étudier. Personne ne prête attention à lui, bien qu'il ait passé les trente dernières minutes à observer tout le monde, photographiant ça et là ces instants dont il a l'impression, dans la seconde où son doigt presse le bouton, de faire partie. Dans un mouvement brusque, le Mekapteur se replie sur lui-même, et Basil le glisse à l'intérieur de sa sacoche avant de se redresser.

Son regard parcourt inutilement les bords du lac, puis l'orée de la forêt interdite, à la recherche d'un certain crapaud. Depuis que Charlie lui a dit qu'il avait bel et bien disparu, Basil n'avait pas pu s'empêcher de guetter sa présence dès qu'il quittait le château. En vain. Lord Ribbit semblait s'être volatilisé. Le garçon ne perdait pas espoir, cependant, et il n'admettrait qu'envers lui-même que s'il espérait tant retrouver le crapaud de Charlie, c'était bien pour avoir une excuse de l'approcher en dehors des cours. Voyez, Charlie Carter avait cette faculté particulière d'être foncièrement gentille et terriblement joyeuse, ce qui faisait naturellement qu'elle n'était jamais vraiment seule. Ce n'était pas, bien sûr, toujours les mêmes personnes autour d'elle, mais il était rare de la trouver seule comme lorsqu'ils avaient étudiés.

Le courage de Basil avait manqué pour l'approcher, et il s'était contenté des grands sourires adressés par Charlie Carter lors de leurs quelques cours communs, ou des quelques chuchotements qu'elle lui avait glissé à l'oreille - notamment pour l'informer de la disparition de Lord Ribbit. Bref, Basil aurait aimé trouver Lord Ribbit. Pas seulement pour approcher Charlie Carter bien sûr. Mais un peu quand même.

Planté dans ses souliers un peu usé - maman avait promis qu'ils en rachèteraient une paire ensemble pour noël, Basil pousse un soupir avant de commencer à marcher dans la direction du château. Étrangement, depuis que Nikolaï était entré dans sa vie, il découvrait l'ennui. Ça ne l'avait jamais vraiment frappé avant, car il s'était habitué à faire ses journées seul. Seul avec son Mekapteur, seul avec ses parchemins, seul avec ses rêves et ses visions bizarres. Mais il ne l'était plus tant, depuis la rentrée. Chaque matin était dédié à l'entrainement, intensif, que Nikolaï tenait absolument à lui faire suivre pour être fort, Basil. Certains matins étaient plus durs que d'autres, et le garçon se plaignait de courbatures terribles aux bras, aux jambes, et même au dos. Mal c'est bien, disait Nikolaï. Quand même. Il avait mal.

En dehors des entrainements, Basil et Nikolaï cheminaient ensemble pour aller en cours, et prenaient leurs repas ensemble. Personne n'embêtait jamais Basil lorsque Nikolaï était dans les parages. Parfois, lorsqu'ils n'avaient pas cours, Basil et Nikolaï s'asseyaient ensemble pour faire leurs devoirs, ou simplement discuter. Ils ne discutaient pas beaucoup, mais ils discutaient. Enfin, c'était surtout Basil qui parlait, et Nikolaï qui l'observait durement. Aussi, lorsque Nikolaï n'était pas là comme aujourd'hui, Basil se sentait seul, et c'était parfaitement nouveau.

C'est alors qu'il parvient presque aux larges portes donnant sur le hall que Basil la voit. Charlie Carter. Charlie Carter, seule. Il se fige, comme un lapin pris dans les phares d'une voiture. N'ose pas bouger d'un millimètre, parce qu'il ne sait pas quoi lui dire. Puis il repense à Nikolaï, redresse le menton, et s'avance.

- Eh, salut Charlie ! Il lance avec un aplomb qu'il ne s'imaginait pas. T'es pas à Pré-Au-Lard ? Il s'étonne, secrètement ravi que ce ne soit effectivement pas le cas.

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