Harry Potter RPG

Liste des messages de Basil Banks

Basil Banks

Homme

14 ans

Sang-mêlé

Britannique

Celui qui beuglait des ordres à tout va

Message publié le 17/02/2025 à 20:25

Le lendemain, dès l'aube, Basil s'était éveillé. Trempé de sueur, persuadé d'avoir vogué sur Bételgeuse, zeppelin immense de plus de vingt-quatre mètres de long, aux mats qui s'étaient écroulés sur le pont dans un fracas terrible et brutal. Il s'était alors rappelé de sa promesse de rejoindre Nikolaï avant le petit déjeuner, et il n'avait pas hésité plus de cinq minutes avant de se lever définitivement de son baldaquin. S'il voulait un jour obtenir ce cliché tant convoité, pensait-il, il était essentiel qu'il suive l'entrainement du russe.  Il n'avait aucune idée de l'heure qu'il était, bien que le jour n'avait clairement pas point sur l'horizon, et que l'ensemble de ses camarades dormaient encore à points fermés. Optant pour un simple jogging et un tee-shirt blanc, Basil quitte la pièce sans faire cas de peigner ses cheveux, et s'avance dans une salle commune entièrement déserte. Ses baskets blanches sont visiblement usées.

Les élèves sont en droit de se lever plus de deux heures avant le petit déjeuner, aussi n'a t-il aucun problème à rejoindre le hall d'entrée, puis le parc, dont les températures glaciales lui font échapper un frisson. Un instant, Basil se prend à regretter sa décision, bien que sa vision lui confirme clairement qu'elle était inévitable. Comment, sinon, finira t-il par obtenir la confiance de Nikolaï, et sa confirmation d'un portrait dans les prochains jours ? Avancé sur le chemin, il s'arrête pour observer le lac au loin. Le soleil semble en réalité non loin, puisque l'horizon est bercé d'une lueur presque surnaturelle. Basil a, à vrai dire, l'habitude de se lever avant tout le monde, et de se coucher avant tout le monde, ne serait-ce que dans l'idée de capturer ces lumières uniques qui parsèment le paysage anglais à des heures incongrues. Il regretterait presque de ne pas avoir emporté son Mekapteur.

C'est au dernier instant qu'il se rappelle que Nikolaï lui a donné rendez-vous devant la porte, et il remonte le sentier d'un pas pressé pour retrouver le russe. Fidèle au poste, ce dernier semble l'image même de l'entrainement militaire qu'on lui devine, figé ainsi dans l'éclaircie matinale. Un sourire se dessine sur le visage de Basil, qui secoue une main conviviale bientôt retombée contre son flanc. Les lèvres tirées par une anxiété soudaine et impromptue, Basil ne tarde pourtant pas à saluer son camarade de vive voix, un peu curieux de ce qu'il va advenir dans les prochaines minutes, ou même dans la prochaine heure.

- Salut. Bon, on commence par quoi ?


L'Affaire des Fizbizwiz Trafiqués

Message publié le 14/02/2025 à 18:05

- C'est pas moi madame !

Carrément c'est injuste. Et si Basil avait du gagner un gallion chaque fois qu'il lui arrivait des injustices pareilles, sans doute qu'il serait déjà riche. Aucun gallion n'est jeté dans sa direction cependant, seul le regard assassin de la gérante d'Honeydukes. Faut dire, il a tout pour avoir l'air coupable. Couvert de sucre, au centre même de la détonation, difficile de même imaginer qu'un autre puisse être à l'origine du problème survenu moins de deux minutes plus tôt. Cet autre cependant, s'en tire à très bon compte, planqué entre deux rayonnages, en train de pouffer dans sa main devant la soufflante que se prend un Basil balbutiant des excuses qu'il ne devrait même pas à sortir.

- C'est une honte ! Comment es-tu éduqué je me l'demande, tu te rends compte de ce que ça peut me coûter ce genre de chose hein ? Bien sûr que non. Je te reprends une fois, une seule fois dans mon magasin, et j'appelle immédiatement les autorités. On verra si tu feras le malin !

Basil ne dit rien. Se contente d'acquiescer ici ou là. De marmonner d'autres excuses, le regard fuyant et les épaules affaissées. D'énoncer son nom quand on lui demande. Son âge. De s'excuser encore. Quand finalement la tempête s'arrête et que la dame le laisse déguerpir, il file sans demander son reste. Sans vraiment regarder où il va non plus. Il court juste, sans s'arrêter. Énervé. Triste. Les deux à la fois. Tout ça c'est la faute de Denis. Toujours pareil. Tiens moi ça Basilic ! Il avait pas eu le temps de cligner des yeux que ça avait implosé directement dans ses mains.

Son bras vient essuyer son visage d'un geste pataud, et ses yeux froncés balaient le paysage. Il s'est un peu éloigné du village sans le vouloir. Au loin, on devine la silhouette de la cabane hurlante, chancelante. Récemment, quelqu'un est mort là-dedans. Il l'a su avant qu'on trouve le corps, et personne l'a cru. Basil aperçoit alors un garçon un peu plus loin. Un garçon familier. Flynn Ryder. Ses poings se serrent sans qu'il n'y prête attention. Il repense à Nikolaï, et il lève le menton alors qu'il approche. Il mange des bonbons. Les bonbons qu'il a volé. Après l'avoir accusé d'un truc qu'il a même pas fait.

- HEY FLYNN ! Son courage se dégonfle dès que l'autre se retourne, et il a un mouvement involontaire de recul. Mais il pense à Nikolaï. Alors. T'es un sale con. Là. Voilà. Basil en dit pas plus avant de le pousser et de repartir aussi sec. Énervé mais pas trop. Apeuré plus qu'autre chose à l'idée que l'autre se venge soudainement, alors qu'il a tous les droits d'être en colère. Il accélère.


Low profile

Message publié le 14/02/2025 à 10:44

Pourquoi tu dis ça ? Les mots prononcés avec trouble ne font qu'écho aux trop nombreuses fois où on les lui aura balancé. Avec colère, la plupart du temps. Incompréhension. Jugement. Basil ne parvient pas à redresser la tête pour trouver le regard de Charlie, de peur de ce qu'il va y trouver. Il préfère enterrer ses pupilles sur le sol, les joues empourprées, les mains désespérément moites. Ça y est. Elle va partir. Elle va partir sans se retourner en décrétant qu'il est vraiment trop bizarre et qu'il raconte n'importe quoi. Ses doigts s'accrochent les uns aux autres. Il a chaud. RIBBIT. 

 

Le silence ne s'étend pas l'éternité qu'il mesure, pourtant. De nouveau, Charlie parle. Prononce son nom. Il peut presque entendre la suite sans avoir besoin de l'écouter. Basil, pourquoi tu dis ça, c'est n'importe quoi ! Arrête de mentir. Ils ont raisons les autres t'es vraiment trop bizarre. Mais ce ne sont aucun de ces mots là qui sortent de la bouche de Charlie. Non, c'en sont d'autres. D'autres qui font dresser les yeux de Basil vers le visage constellé de taches de rousseurs, et le font battre des cils bêtement. D'accord ? Il s'entend répéter plus qu'il ne réalise le faire.

Elle n'est pas partie. Elle n'a pas tourné les talons devant sa prédiction. Elle n'a pas emporté Lord Ribbit avec elle pour ne plus jamais te revoir Basil Banks. Éberlué, le garçon laisse échapper un long soupir, comme s'il avait jusque là tenu sa respiration. L'avait-il fait ? Peut-être bien. RIBBIT ! Par méfiance pure, il laisse s'écouler une, deux, trois secondes encore avant d'esquisser le départ d'un sourire qui vient finalement s'accrocher d'une oreille sur l'autre. Bref, mais intense, le sourire s'efface pourtant pour laisser place au froncement de sourcils concerné tandis que Basil insiste : Tu pourras pas. L'empêcher. Il déglutit. Si je l'ai vu c'est que ça va s'passer tu sais. 

Le problème de ses prédictions, c'est qu'elle ne servait jamais à rien. Parfois il les confondait avec ses rêves, toujours plus absurdes les uns que les autres. Annonçait un orage terrible qui ne venait jamais. D'autres fois elles étaient vraies, et elles arrivaient, et c'était tout. Rien de ce qu'il pouvait faire ne pouvait modifier le cours des choses. Il avait avec le temps appris à cerner plusieurs différence majeures qui existaient entre ses rêves et ses visions. C'était plus simple lorsqu'il les avait de jour, car là aucun doute n'était possible. , aucun doute n'était possible.

- Peut-être on pourrait le protéger. Avec un sort. Pour que l'oiseau le lâche tout de suite après. Il annonce finalement avec sérieux, presque surpris de sa propre témérité. Elle n'était pas partie, après tout. Elle n'était pas partie, alors elle le croyait, non ? Basil se mord la lèvre, fait courir ses doigts sur les mécanismes du Mekapteur comme pour se rassurer. Tu sais comme un bouclier qui ferait que si on l'attrape on est... électrocuté ou quoi. Une décharge. 


Low profile

Message publié le 31/01/2025 à 20:43

Basil observe Charlie cajoler son crapaud, un sourire hissé sur les lèvres.
 

- Ribbit, hein ? Il incline légèrement la tête, fixant la créature amphibienne qui cligne lentement des paupières. Ouais, il a l’air d’un Lord, c’est sûr.
 

Il ajuste son Mekapteur autour de son cou, tapote distraitement son bracelet de perles colorées. Il a encore du mal à croire que tout ça est en train d’arriver, mais il est hors de question de ne pas en profiter jusqu'au bout. Il suit Charlie à travers les coursives, leurs deux silhouettes jetant des ombres furtives à revers des torches suspendus sur les murs. Lord Ribbit perché sur son crâne, elle prend une démarche grandiloquente, le menton haut, comme en pleine procession royale. Basil pouffe, secoue doucement la tête avant de se surprendre lui-même à jouer le jeu :

- J'espère que votre Majesté se sent bien à son aise ! RIBBIT !

Deux éclats de rire s'échappent au travers du couloir. Finalement, ils atteignent un recoin oublié de la tour. Une alcôve ronde où les plantes ont lentement conquis l’espace, où les livres sont empilés comme si le temps lui-même avait oublié cet endroit. Il effleure distraitement les motifs floraux sculptés dans la pierre avant de poser les yeux sur Charlie, qui s’anime en racontant l’histoire de l’endroit. Ses yeux s'ouvrent comme deux billes à la mention de l'ancienneté des parchemins, et il ne peut s'empêcher d'approcher les livres avec révérence pour en caresser la couverture.

- Ah ouais ? Basil a discuté avec bien des fantômes du Château. Ils sont de bien meilleurs compagnie que les autres élèves, en plus d'avoir des tonnes d'histoires anciennes à raconter. Helena Serdaigle ne fait pas partie de ceux qu'il a eu l'honneur de rencontrer, cependant, et il hausse un sourcil curieux : Elle est comment ? Mais c'est alors que Charlie l'approche, et il ne peut pas s'empêcher d'avoir un vif mouvement de recul. Pratiquemment imperceptible, il finit simplement par se figer alors qu'elle applique l'essence de Murlap. Oh. RIBBIT ! Basil n'a rien a ajouter à ça, à part un très doux merci... qui peine à résonner dans la pièce, alors même qu'il lui semble peser environ une brique. 

C'est qu'il n'est pas un grand habitué de ce genre d'attention, et que Charlie le prend par surprise. Hormis sa mère, aucune fille ne l'a jamais approché de la sorte - ni aucun garçon, ou alors pour lui lancer un poing directement dans la face histoire de lui apprendre à raconter n'importe quoi. Figé et silencieux, il la regarde faire, bien qu'elle soit si proche qu'il en a une vision trouble. Ses yeux clignent à plusieurs reprises avant qu'elle ne s'écarte, et il sent une chaleur vive lui mordre les joues. Lèvres pincées, il acquiesce pour une raison inconnue, se tourne brutalement vers le crapaud qui semble quémander de l'attention. Un rire lui échappe au surnom, et il prend un air un peu fier, menton relevé, qui ne lui ressemble absolument pas.

 

- Je pense... il guette les alentours, pointe du doigt l'opposé de la pièce avec un sourire aux lèvres : là ! On va tester des photos devant le vitrail.

Une lumière magnifique s'en étirait, qui ne tarde d'ailleurs pas à se répandre sur le visage de Charlie, et la peau rugueuse de Lord Ribbit. Basil dresse son Mekapteur pour analyser l'angle, indiquant de gestes de la main précis l'endroit où sa camarade doit déposer Lord Ribbit. Là, juste devant le vitrail. FLASH. L'animal trône sur son tas de grimoires, le regard impassible, comme s’il savait exactement à quel point cette mise en scène était importante. FLASH. Charlie prend la pose à la demande de Basil, main sur le cœur, l’autre tendue vers son crapaud, comme si elle le présentait officiellement au monde sorcier. FLASH. Lord Ribbit est perché sur le rebord de la fenêtre, un moment d’hésitation. Un battement de silence. Se surperpose à l'image, la vision nette de serres s'agrippant au crapaud pour l'emporter dans les airs, quelque part ailleurs

La respiration de Basil s’est bloquée un instant. Il sent son cœur battre un peu plus fort. Il cligne plusieurs fois des yeux avant de constater que rien n'a bougé. Lord Ribbit est toujours posté dans l'alcôve, Charlie riant de bon cœur en replaçant une mèche derrière son oreille. FLASH. Basil avale sa salive, abaisse son Mekapteur dont les cliquetis s'ébattent à tout rompre. Le cœur de Basil en fait de même alors que son regard croise celui de Charlie, et qu'il pèse le pour et le contre. Il ne veut pas lui dire. Il ne veut pas lui dire, sinon elle va le prendre pour un garçon bizarre. Elle ne voudra plus rester dans la même pièce que lui. Elle se moquera comme tous les autres. Mais ça va arriver. Lord Ribbit va se faire emporter par une chouette, quelque part dans le parc. Où à ce qui ressemblait au parc. Il doit lui dire. Elle lui a mis de l'essence de Murlap sur sa blessure.

- Charlie ? Il hésite encore. Puis finalement : Lord Ribbit il faudrait... il se stoppe avant d'inspirer, guettant le regard intrigué de Charlie RIBBIT ! Il va s'envoler. Enfin il est en danger. Enfin il va s'f... s'faire prendre par un oiseau tu vois. Les doigts font rouler les roues du Mekapteur alors qu'il se sent rougir encore, et son regard s'affaisse. J'l'ai vu il va s'faire prendre alors c'est sûr que ça va arriver et j'préfère te l'dire pour pas qu'tu sois trop triste quand ça arrive, il balance à toute vitesse.


Low profile

Message publié le 28/01/2025 à 19:19

Basil sourit, un peu gêné, en la voyant s’extasier sur sa gerbille comme si c’était la créature la plus précieuse du monde. Il ne sait pas trop comment réagir à ce genre d’enthousiasme… alors il ne réagit pas vraiment, se contentant d’hocher la tête en guise d’acquiescement.
 

- Ouais… elle me manque un peu. Mais bon, elle est mieux chez moi, c’est plus calme. Il esquisse un sourire bref, et quand Charlie lui demande où il vit, il hésite une seconde avant de répondre, un peu surpris qu’elle s’intéresse à ce genre de détails. Birmingham. Un appart avec ma mère. Rien d’incroyable.
 

Il observe distraitement les deux doigts de la jeune fille former une croix en l’air pour imiter l’enseigne de son magasin. Il l’a déjà vue, évidemment. Tout le monde connaît Carter Quidditch. Mais il n’avait jamais vraiment pensé que quelqu’un pouvait vivre juste au-dessus. Comme si les gens qui travaillaient à Pré-au-Lard disparaissaient une fois les boutiques fermées.
 

- J’vois. Ça doit être cool d’habiter là-bas.

Il garde la photo de Crevette dans sa main un instant de plus, puis la range dans sa sacoche en la lissant doucement du bout des doigts. Comme si Charlie l’avait rendue un peu plus importante en la regardant. Puis, tout s’accélère. Elle lui attrape la main et l’entraîne, et il suit sans réfléchir, presque malgré lui. Il faut croire que c’est une habitude avec elle. Ils courent à travers les couloirs, filant entre les étudiants interloqués. Basil sent son cœur tambouriner dans sa poitrine, mais ce n’est pas désagréable. Il n’a pas souvent ce genre de moment, où il oublie de penser.
 

Jusqu’à ce qu’un groupe de Serpentards décide de ruiner l’instant. Ses doigts se crispent légèrement autour de la main de Charlie, comme un vieux réflexe de défense. Il sent déjà la moquerie monter, prête à s’abattre sur lui. Il sait qu’il devrait baisser la tête et accélérer. Mais Charlie réagit avant lui. Elle hurle ça sans même ralentir, sans leur accorder plus d’une seconde d’attention. Comme si leurs paroles n’avaient aucun poids. Comme si c’étaient juste des bruits de fond. C’est peut-être ça, le plus impressionnant.

Basil cligne des yeux, presque déconcerté, avant de laisser échapper un rire bref et nerveux en continuant de courir. Les Serpentards n’existent plus. Juste Charlie, son énergie inépuisable, et les escaliers qui se déroulent devant eux. Arrivés au quatrième étage, il reprend son souffle en se penchant légèrement en avant, les mains sur les genoux. Il redresse la tête en écoutant l’explication sur Fiona Glenmoril, fasciné malgré lui. Il ne connaissait pas l’histoire. Il aime bien cette impression que Charlie sait des choses qu’il ignore.
 

- Sérieux ?! Un regard vers le vitrail, puis vers Charlie qui recule. Ouais, ouais. Il hausse les épaules, un sourire en coin. J’vais pas m’envoler.


Sauf que Charlie s’arrête net et lui tend un bracelet. Il reste con. Juste planté là, le regard fixé sur les perles rouge, orange et argent qu’elle enroule autour de son poignet. Il ouvre la bouche, la referme, complètement pris de court. C’est rien, un simple bracelet. Mais pas pour lui. Elle disparaît avant même qu’il ait le temps de répondre. Basil baisse lentement le regard vers son poignet. Son pouce effleure les perles, et il serre la main, comme pour s’assurer qu’elles sont bien là. Il ne sait pas quoi en penser. Il ne sait même pas si c’est normal. Mais il sait qu’il ne va pas l’enlever.

Dix minutes plus tard...





Pile ou un :

Basil est toujours là, mais plus aussi sûr de lui qu’avant. Il garde la tête basse, le regard un peu fuyant, et ses doigts tripotent nerveusement la lanière de sa sacoche. Son poignet est nu. Les Serpentards étaient revenus. Pas les mêmes, mais ça ne changeait rien. D’abord, ils s’étaient juste moqués. De lui, du fait qu’il attendait « sa dulcinée » comme un idiot. Qu’il avait l’air stupide avec son bracelet. Ils avaient ri, ils l’avaient cerné, et avant même qu’il ne trouve quoi répondre, on le lui avait arraché. Il avait essayé de le récupérer. Vraiment. Il avait tendu la main, il avait même dit "Rendez-le" d’une voix qui se voulait ferme. Mais ils avaient juste rigolé, lancé le bracelet entre eux comme une balle, et avant qu’il ne puisse attraper quoi que ce soit, il avait disparu dans une poche. Et qu’est-ce qu’il pouvait faire, hein ?


Rien. Comme toujours.


Alors il avait baissé les yeux. Il avait laissé tomber. Maintenant, il est là. Les mains vides. Et quand Charlie revient, rayonnante, Lord Ribbit entre ses doigts, Basil colle aussitôt un sourire sur son visage. Un truc faux, pas aussi large qu’avant. Mais il fait semblant. Il fait toujours semblant.
 

- J’dois avouer qu’il a la tête d’un Lord.
 

Il ne regarde pas son poignet vide. Il ne dit rien du tout sur ce qui vient d’arriver. Parce qu’il refuse de ruiner ce moment. Parce qu’elle ne comprendrait pas pourquoi il n’a rien fait. Parce qu’au fond… il ne comprend pas lui-même. Il évite son regard, désigne le crapaud avec un sourire forcé.


- On va faire un chef-d’œuvre, Lord Ribbit.
 

Pourvu qu’elle ne remarque rien.

Face ou deux : 

Charlie réapparaît, radieuse, un crapaud dans les mains. Basil reste silencieux une seconde, puis lève un sourcil.


- J’dois avouer qu’il a la tête d’un Lord.
 

Petit sourire. Il tape du bout de l’index sur son bracelet, puis pointe le batracien.
 

- On va faire un chef-d’œuvre, Lord Ribbit.


Celui qui se tenait plus droit qu'une Tour Eiffel

Message publié le 26/01/2025 à 19:09

Pas le droit. Évidemment que pour le russe, c'est la seule question qui se pose. Pas celle de savoir s'il pourrait ou non crever les yeux de quelqu'un, mais s'il en avait le droit. Ça donne à réfléchir. Lâché comme une évidence au milieu du couloir, ça ne participe qu'à rappeler combien Nikolaï est différent. De lui comme de tous les autres élèves de Poudlard. Nikolaï a fait la guerre. Nikolaï a coupé des doigts. Nikolaï a tué. Un frisson remonte l'échine de Basil, bien qu'il ne sache pas si l'information le choque ou l'attriste. Les deux, peut-être bien.

 

Il parait évident que Nikolaï n'a rien d'un enfant, et tout d'un soldat.

Basil n'est pas naïf. Il sait que la guerre fait ce genre de chose aux gens. Il a lu tant de choses sur le sujet qu'il en connait des facettes que même certains professeurs ignorent. Des détails sordides sur lesquels son regard s'est accroché malgré lui, comme s'il lui fallait savoir, comprendre. S'imprégner d'une histoire dont il n'avait pourtant jamais fait partie. Ça reste autre chose d'être au devant d'un garçon qui l'a vécu. Un garçon pas plus âgé que lui. Un garçon bien plus grand et plus fort, cependant. Un garçon capable de crever des yeux s'il le faut, et même de tuer.

- Oh.

C'est tout ce qu'il parvient à sortir. Minuscule et bête. Fragile. À la guerre il n'y a pas de bien ou de mal. Il n'y a que des ordres à suivre, quand il ne s'agit pas de simplement survivre. Basil ne sait plus très bien dans quel document il a lu cette phrase, mais elle lui est restée. L'enchaînement de la proposition de Nikolaï le fait se figer brutalement dans le couloir et ouvrir deux yeux ronds. Il a un mouvement de recul bref, comme si la phrase l'avait frappé.

- Attends quoi ?

Lui, faire du sport ? Son regard s'affaisse sur deux bras frêles qu'il a soudainement l'envie de planquer dans son dos. Une main gênée s'accroche à la lanière de sa sacoche, l'autre s'enfonce dans une poche. Il hausse les épaules.

- J'sais pas j...

Un nœud se forme au creux de son estomac. Il va se ridiculiser c'est certain. Même en s'entrainant très fort, il pourra jamais rester qu'une crevette. Tout le monde le dit. Mais la vision lui revient en tête. La vision de Nikolaï face à l'objectif, pas dans une posture de soldat, simplement figé là en toute confiance. Alors relevant finalement la tête en tâchant de se faire plus droit que d'ordinaire, il inspire avant d'acquiecer.

- Ok. Il se mordille l'intérieur de la joue, quand même, peu assuré. J'veux dire on peut essayer. Pour voir. Mais si j'suis nul tu m'coupes pas les doigts pour en faire un collier ok ?

La tentative d'humour lui fait pousser un sourire bref, nerveux. Ça va tomber à plat c'est sûr. Mais Basil se sent fier malgré tout. Fier de tenter quelque chose de nouveau. Fier de se tenir aux côtés d'un type aussi fort qu'a peur de rien ni personne, et que ce type veuille passer du temps avec lui pour l'aider à le rendre plus fort.


Celui qui se tenait plus droit qu'une Tour Eiffel

Message publié le 21/01/2025 à 18:51

Blink. Blink. Les battements de cils de Basil auraient pu être cartoonesques s'ils avaient été accompagnés d'un tel bruit. C'est cependant dans le silence le plus total que le garçon reste observer son camarade.

 

- Tu l'aurais pas fait hein ?

 

Non parce que si Nikolaï prétend qu'il doit croire en ce qu'il dit pour que ce soit crédible, ça veut dire qu'il vient vraiment de menacer un autre garçon de lui crever les yeux. Plusieurs. Avec la conviction qu'il l'aurait fait s'ils n'étaient pas partis. D'abord, pourquoi ils étaient partis hein ? Est-ce qu'ils avaient vraiment eu peur que Nikolaï leur crève les yeux ? Peut-être bien. À dire vrai, si le russe s'était adressé à lui avec ce regard là, et ce ton froid, pour lui annoncer une telle chose, sans doute l'aurait-il cru aussi.

 

Alors très vite, Basil affaisse le regard vers la pointe de ses chaussures, les sourcils froncés. Il ne sera jamais capable de crever les yeux de quelqu'un, lui, c'est sûr.

 

- Ça peut pas marcher parce que j'pourrais pas faire ça, il finit par balancer en redressant la tête et en haussant les épaules.

 

C'est bien à cause de ce simple fait que les autres garçons, et même quelques filles, se moquaient si souvent de lui. Il n'arrivait pas à être méchant. Ça faisait de lui une cible facile, qui ne répondait jamais. Parce qu'être méchant, ce serait faire exactement ce que tout le monde lui faisait. Ce serait leur donner raison. Pourquoi Nikolaï ne comprenait pas ? C'est comme ça qu'on fait la guerre, non ? Sa passion morbide pour ces sujets de l'histoire lui avait appris au moins ça. Ça commence toujours par quelqu'un qui fait quelque chose de terrible, et quelqu'un qui répond par quelque chose de plus terrible. Sauf que si tout le monde se crève les yeux, à la fin tout le monde est aveugle, et personne n'a rien gagné.

 

- T'as pas eu besoin d'le faire et ils t'ont quand même écouté, il annonce finalement en tournant la tête dans la direction qu'ont pris leurs camarades. J'aimerais bien qu'on m'écoute comme toi on t'écoute.

 

Pas juste parce qu'il ferait peur, ou qu'on penserait qu'il peut crever les yeux des gens. Juste parce qu'on s'intéresse à ce qu'il dit. Qu'on pense pas qu'il est bizarre, ou complètement taré, ou complètement débile. Basil pousse une inspiration avant de resserrrer la lanière de son sac sur son épaule et de se remettre à marcher.

 

- T'as déjà crevé les yeux d'quelqu'un Nikolaï ? Il demande avec curiosité. 


Low profile

Message publié le 21/01/2025 à 18:08

Ce message fait l'objet d'un avertissement de contenu :

Évocation de violence envers un animal

Où Basil s'était tenu en spectateur, Charlie avait été actrice principale. Rien de bien surprenant. Naturellement avenante, souriante et sûre d'elle, Charlie devait faire partie de ces enfants avec lesquels on a envie de jouer. Pas comme lui, donc, à sortir la mauvaise phrase au mauvais moment. Alors, quand l'adolescente se penche pour l'embrasser sur la joue, une rougeur vive colore sa peau jusque la pointe de ses oreilles, et Basil sent son estomac se nouer. Est-ce que c'est un piège ? Est-ce qu'une bande de Gryffondor va débarquer pour lui hurler que c'est pour de faux et qu'il a été bien bête d'imaginer que tout ça était vrai, ruinant l'intégralité des photos de la pièce dans laquelle il ne faisait normalement entrer personne ?

 

Aussi bien terrifié à cette idée qu'à celle de remettre en cause la présence même de Charlie à ses côtés, Basil inspire profondément et retient son souffle. Une, deux, trois secondes. Expire sans bruit dans l'obscurité. Charlie a l'air sincère. Il ne la connait pas bien, mais il sait que c'est une fille gentille. Pas du genre à faire ce genre de farce avec d'autres juste pour l'ennuyer. N'est-ce pas ? Il secoue la tête de gauche à droite pour indiquer que non, ça ne le dégoûte pas, un crapaud. Ce n'est pas son animal préféré, mais il les trouve amusant, avec leur posture constamment agenouillée, et leurs coassements profonds.

 

Il se permet un sourire avant de répondre, son enthousiasme grignoté par le doute qui continue malgré tout de lui travailler les méninges.

 

- C'est cool comme nom, Lord Ribbit. Moi j'ai une gerbille. Mais je l'ai laissé chez moi. Elle se plait pas au château.

 

Ou plutôt, il avait bien trop peur qu'il lui arrive quelque chose, comme ce qui était arrivé à la première.

- J'l'ai appelé Crevette, il confie dans un souffle. C'est elle là, il annonce en feuilletant les photos pour en extirper une, presque tout en dessous.

Crevette était minuscule, comme une crevette. Ce n'était cependant pas la raison pour laquelle il l'avait appelé ainsi. Le nom faisait écho à un rêve qu'il faisait régulièrement, où il se voyait au bort d'une falaise. C'était celui d'une chouette qui s'agitait sous une pluie battante, et aux yeux étrangement semblables à ceux de sa gerbille. La personne qui était avec lui dans son rêve, appelait la chouette Crevette. Alors Basil n'avait pas hésité un instant lorsqu'il avait rencontré sa seconde gerbille. La première, paix à son âme, n'avait vécu que deux mois avant d'être noyée dans les toilettes du septième étage.

- Si tu veux on peut faire ça maintenant. Il est où Lord Ribbit ?


Low profile

Message publié le 16/12/2024 à 19:47

Le violet est la couleur préférée de Charlie Carter. Allez savoir pourquoi, l'information se range dans le crâne du jeune Banks, dont le sourire s'étire en creusant une fossette sur sa joue. Il se redresse brusquement lorsqu'elle le prévient qu'il reste de l'encre sur son parchemin, et la laisse œuvrer en silence, guettant les alentours de quelques brèves œillades.

 

- Bien joué ! Il la félicite à voix basse, les oreilles rouges de réaliser que ça fait de lui le seul des deux à avoir échoué.

 

Au moins elle ne s'est pas moqué de lui. Conforté dans sa première impression de Charlie, Basil a bien du mal à se concentrer pour le reste de l'étude, la jeune fille continuant de lui offrir de larges sourires par-dessus leurs deux manuels. Autant dire que les parchemins ne se remplissent guère. À la levée de l'heure de travail, Basil se lève avec l'ensemble de ses camarades, rangeant sans grande méthode ses affaires au fond de sa sacoche de cuir. La question de la sorcière le fait ouvrir des yeux ronds, et il acquiesce avec timidité.

 

- Si tu veux, Charlie Carter.

 

Amusé par sa simple initiative de l'imiter dans sa façon de prononcer son nom au complet, il pouffe bêtement avant de l'entrainer à sa suite dans les couloirs. Oubliés les groupes d'élèves qui pourraient à tout instant briser leur bulle de complicité, et le prendre à partie dans l'un de leurs stupides jeux consistant globalement à Rob a Bank. Sa main s'est liée à celle de Charlie comme par réflexe pour mieux se mettre à courir sans raison aucune. Ils n'étaient pourtant poursuivie d'aucune menace, ni d'aucune obligation scolaire.

 

Le second étage est vite atteint, et avec lui le laboratoire de photo, devant lequel il s'arrête net. Un index posé sur ses lèvres, il pousse la porte avant de se mettre à chuchoter.

 

- Faut pas faire trop de bruit, sinon ça peut altérer les bains ok ? Les photos sortiraient à moitié effacées.

La pièce n'était guère spacieuse. Elle était même plutôt étroite, ses parois envahis de plans de travail sur lesquels s'enfonçaient des bacs larges et peu profonds. Tous étaient emplies de liquides de couleur et d'aspect différents, qui semblaient pour certains mijoter, pour d'autres ne pas bouger du tout. Obscur, l'endroit n'était éclairé que par une simple lanterne rougeâtre suspendue au plafond. Aux murs étaient accrochés de nombreux fils sur lesquels étaient pendues des photographies. Certaines n'avaient pas finies d'être développées. Celles qui l'étaient étaient majoritairement des portraits des élèves expatriés de Russie. Plus occasionnels étaient les paysages pris dans le parc de Poudlard, et pour certains aux alentours de Pré-Au-Lard, et quelques rares clichés représentaient des créatures que Basil y avait rencontré. Un botruc dans le creux d'un énorme chêne. Un écureuil volant qui saute du toit de Zonko pour venir se percher au sommet d'un platane. Toutes les photographies sont en mouvement, ou presque.

- On est que quatre à utiliser l'endroit tu vois. Mais les autres sont tous plus âgés. Ça par exemple c'est une photo d'Amaya. Et ça c'est à Victor.

Les autres sont de lui, Gregory ne laissant jamais aucun cliché trainer dès lors qu'il était développé. Basil envahissait largement l'espace, et pour deux raisons : d'abord il prenait davantage de photographies que les trois autres réunis, mais surtout il avait peur de les emmener dehors et de se les faire détruire par des élèves mal intentionnés. Ça n'aurait rien eu de nouveau, voyez. Agité, Basil passe d'un bac à l'autre pour vérifier l'avancement du développement, s'arrête au devant d'une étagère accrochée au mur pour extirper une photographie parmi toute une pile qui siège là.

- Celle-là c'est ma préférée. C'était l'année dernière.

C'est Poudlard, vu de derrière le lac. Plusieurs chouettes semblent quitter la volière à tire-d'ailes, tandis que dans le parc on voit plusieurs élèves en pleine bataille de boules de neige.


Celui qui se tenait plus droit qu'une Tour Eiffel

Message publié le 16/12/2024 à 19:16

Un instant, Basil reste observer Nikolaï avec des yeux ronds, la bouche un peu entrouverte. Il n'est pas bien certain du lien étiré par le russe entre les autres garçons se moquant ouvertement de lui, et sa mort. Il faut dire cependant qu'extirpé de la guerre, l'on tire souvent une mentalité dure comme celle-ci. Il l'a lu dans diverses archives d'articles de presse, et même dans plusieurs romans. Sa fascination pour ce genre de phénomène est loin de dater d'hier. Pratiquement incollable sur la première guerre mondiale qui a ravagé le monde moldu, ainsi que sur celle qui a suivi, Basil est au fait de nombre de leurs conséquences désastreuses sur les populations. Alors, sa bouche se referme bientôt, et il se contente d'un simple mmh qui n'approuve ni ne désapprouve les dires de son camarade slave.

Il hausse par ailleurs les épaules lorsque l'autre refuse de comprendre que ses visions se produisent systématiquement, que ce soit ou non de la volonté de ses protagonistes. Nikolaï le verrait bien par lui-même, comme tous ceux qui ne l'avaient pas cru auparavant.

- Ok...

Peu certain des conseils prodigués - même la tête haute, il en faisait bien une de moins que l'ensemble de ses camarades -, Basil se contente de froncer les yeux en s'imaginant les suivre : parler fort n'est pas dans sa nature, et il serait probablement tétanisé rien que d'entendre le son de sa propre voix faire écho dans les couloirs en réponse aux provocations. Nikolaï n'avait, qui plus est, pas répondu à sa question. Alors, un instant passe. Pas tant gênant que silencieux. Étrange. Peut-être absurdement long, à moins qu'il ne dure qu'une poignée de secondes. Basil n'est sûr de rien. Simplement qu'il reste observer Nikolaï, puis le couloir, Nikolaï de nouveau, avant d'émettre un genre de raclement de gorge, et d'élaborer un geste flou qui se veut peut-être illustrer un salut.

Quelque chose comme ça.

Mais alors qu'il commence à s'en aller, pensant planter là le russe et sa posture militaire, Nikolaï commence à le suivre. Les yeux ronds de nouveau, Basil se sent étrangement soulagé de le constater, et il se pince brièvement les lèvres en ce qui ressemble peut-être vaguement à un sourire. Pour lui-même, pour le monde. Un garçon marche à ses côtés, un garçon dont personne n'oserait se moquer. Nikolaï Polyanski. Le garçon qui se tient plus droit que la tour Eiffel. Sans vraiment s'en rendre compte, Basil se redresse, les épaules vers l'arrière, le menton haut, les yeux non plus vissés sur la pointe de ses souliers, mais vers le bout du couloir. Son pas s'adapte à celui, plus rapide et plus assuré, de Nikolaï. Le silence se prolonge, et aucun d'eux ne semble vouloir le briser.

Quelques regards les suivent, lui semble t-il. Planqués dans les alcôves, entre deux armures. Sur le palier des escaliers de l'étage suivant. Dans le recoin d'un couloir. Mais la magie opère, car personne ne lui adresse la parole, ni ne tente de lui lancer le moindre croque-jambe, ni ne lui lance de boulette de papier, ni ne l'asperge d'encre, ni rien. Basil se sent comme une confiance terrible qui le pousse vers l'avant avec davantage de vigueur, jusque bifurquer vers l'escalier qui s'enfonce dans les sous-sols, les mènera en salle de potions. C'est-là, dans la semie obscurité d'un couloir sombre, que parait un groupe de serpentards, visiblement décidés à lui barrer la route. Ils n'ont pas l'air de même calculer la présence du russe à ses côtés, peut-être persuadé qu'ils ne font que marcher côte à côte, et non ensemble.

C'est là que le doute survient, dans l'esprit de Basil. Marchaient-ils seulement côte à côté depuis tout ce temps ? Ou simplement dans la même direction...

- Basilic...
- T'as zappé tes manières ou quoi ?
- T'as pas un truc à nous donner ?
- De quoi ? N... Nan.

La seconde qui suit le voit dresser le menton, tâchant de faire face tandis que les trois garçons, de son année, forment une véritable barrière entre lui et le reste du couloir. Déjà-vu. Des dizaines de fois, en réalité. Il sait pertinemment ce qu'ils veulent. Comme chaque lundi : les sous que lui envoie sa mère par courrier pour profiter de Pré-Au-Lard.

- Bah si Basil. On t'apprend rien qu'tu sais pas déjà quand même.
- L'mec voit que ce qu'il veut en fait.
- Laissez-moi passer ! Il s'exclame subitement, d'une voix forte, le menton toujours relevé.

Sauf que ça le surprend plus que les autres, qui se mettent plutôt à rire bêtement, se balançant des coups de coude.

- Laissez-moi passer ! L'imite Foley d'une voix aigüe.

- T'vas faire quoi si on t'laisse pas passer, nous photographier ?
- J... Nan...
- N... Nan...
- P'tain mais quelle grosse victime. Bon file c'que t'as là, on a pas qu'ça à foutre.


Low profile

Message publié le 02/12/2024 à 20:13

Il a froncé le nez sans trop s'en rendre compte. Bart. C'est qui, Bart ? Pis ça lui vient. M'sieur Beckett. Lord Beckett, qu'il se plaisait à leur rappeler parfois en se donnant des airs faussement importants. Devaient être vachement proches de Charlie pour qu'elle l'appelle comme ça. Il arrive pas à s'imaginer un monde où il appelerait le bibliothécaire Bart, ou n'importe quel professeur par juste son prénom. Ça doit quand même faire un peu bizarre. Quant à la mention du bal de noël de l'année précédente, ça lui fait juste afficher un genre de sourire un peu crispé. Aussi amusant que ce soit d'imaginer Ryan Hedgecombe se faire repousser par les filles à cause de son haleine de tartare de dragon, ça reste un moment dont il ne garde pas le meilleur des souvenirs.

 

Voyez, Basil Banks n'avait pas pu assister au bal de noël, car il avait passé toute la soirée enfermé à double tour dans un placard à balai du quatrième étage.

 

- Few, c'était moins une, il chuchote une fois le concierge reparti.

Les yeux de Basil se posent alors sur la paume teintée de Charlie et il étouffe un rire derrière la sienne. Il jette un œil à Monsieur Milbourne, qui s'est affaissé plus loin pour répondre aux interrogations de plusieurs étudiants de sixième année, avant de braquer sa baguette sur Charlie.

- Bouge pas hein.

C'était un sort qu'il n'avait jamais testé que sur lui-même, et sans grand succès, mais il avait peut-être un peu envie d'impressionner sa camarade. Alors avec application, il prononça la formule, la voix basse et les yeux braqués sur sa cible.

 

- Encaustum Corpus !

La paume reste désespérément violette, et Basil en devient rouge jusqu'au bout des oreilles.

- Zut. Ça marche d'habitude, il murmure avant de chercher un mouchoir dans la poche de son uniforme. Tiens, essuies là à la main si tu veux.

Absurde héritage de la bonne éducation de sa mère : toujours avoir sur soi de quoi nettoyer de potentielles bêtises. Basil se pince les lèvres avant d'affaisser le regard sur son parchemin, honteux de son échec.

Basil Banks a lancé un sortilège !

Sortilège
Enchantement de l'Encre Divine
Difficulté
Résultat D20
5
Interprétation
Réussite
XP gagnée
3
L'immense tâche, semblable à une marque de naissance, gesticule absurdement sans prendre de forme réelle, et bringuebale d'un bord à l'autre de la main de Charlie avant de se planquer quelque part au sommet de son pouce, comme encrée sous son ongle. 

- Bon bah voilà t'as l'pouce violet maintenant, il se contente de dire en haussant les épaules, sa baguette de nouveau rangée dans les replis de sa robe. 

Le concierge n'allait pas s'insurger de ça, si ? D'ailleurs il n'était même pas sûr que Monsieur Milbourne ait grand chose à faire d'une tâche d'encre, de manière générale.

Autres résultats possibles

L'immense tâche, semblable à une marque de naissance, prend soudainement la forme d'aigle élégant, qui vient se glisser sur le dos de la main de Charlie. Un clin d'œil à sa maison, bien sûr. L'animal semble prendre son envol sur le bras de la jeune fille, dans des allers et retours vertigineux qui le voit faire quelques figures vraiment impressionnantes, avant de simplement reprendre place au creux de la paume de Charlie. Basil, pas peu fière, se contente de lui tendre un mouchoir qu'il garde toujours à sa poche - un héritage de la bonne éducation de sa mère.

- Tiens, t'as qu'à l'essuyer à la main, il se contente de dire en tirant la langue, sa baguette de nouveau rangée dans les replis de sa robe.

La paume reste désespérément violette, et Basil en devient rouge jusqu'au bout des oreilles.

- Zut. Ça marche d'habitude, il murmure avant de chercher un mouchoir dans la poche de son uniforme. Tiens, essuies là à la main si tu veux.

Absurde héritage de la bonne éducation de sa mère : toujours avoir sur soi de quoi nettoyer de potentielles bêtises. Basil se pince les lèvres avant d'affaisser le regard sur son parchemin, honteux de son échec.

La tâche s'agrandie mystérieusement, pour se répandre non seulement sur le dos de la main de Charlie, mais aussi le long de son poignet, et jusque son coude, trempant sa chemise au passage. Basil se pince les lèvres avec des yeux ouverts comme deux billes tandis que le concierge semble se redresser pour leur accorder de nouveau toute son attention. Un hoquet de stupeur semble lui avoir échappé à son insu tandis qu'il en laissait tomber sa baguette sur la table. Des rires voisins pulsaient à ses oreilles.

- Mais qu'est-ce qui se passe là-bas. Les enfants, les enfants, c'est un instant d'étude et de calme, on arrête de rire, merci. Monsieur Banks, Ch... Miss Carter !

Dans de grandes enjambées il approchait tandis que Basil observait la tâche prendre davantage d'ampleur encore, rendant Charlie intégralement violette sous ses yeux à la fois fascinés et horrifiés.

Low profile

Message publié le 25/11/2024 à 18:32

Son rire est étouffée derrière une manche bouffante alors qu'il complète d'une voix hilare : Pundibilum ! Y avait même des chansons à son propos, que l'on pouvait entendre en ouvrant certaines chocogrenouilles collectors lorsque l'on était particulièrement chanceux. Basil se pince la lèvre avant d'hocher la tête, dans un sens puis dans l'autre. Nan j'l'ai pas, j'la veux bien. J'pourrais te l'échanger contre celle de Haka si tu veux. Il n'en avait qu'une, mais il savait qu'il en aurait d'autres. Alors bon. Ses yeux suivirent le concierge du regard jusque sa disparition, et il les ouvrit comme deux soucoupes en entendant Charlie lui confesser qu'elle le connaissait depuis toujours. Vraiment ? Est-ce qu'elle avait vécu à Poudlard toute sa vie ? Non, c'était stupide. Il avait du mal, parfois, à s'imaginer que le personnel de l'école pouvait avoir une vie en dehors du château.

- Tu rigoles ? J'crois pas hein. 

 

Basil avait entendu parler du bal de noël. En fait, c'était le sujet numéro un de pas mal d'élèves depuis que l'information avait fuitée, quelques jours plus tôt, d'un groupe de serdaigles qui sortaient de la bibliothèque. Rien qu'à l'idée de danser devant tout le monde, il avait rougit jusque la pointe des oreilles, et préférait ne même pas répondre à l'enthousiasme que montrait sa camarade pour un tel évènement. Il ne pouvait rien imaginer de plus humiliant que de se mettre à faire une telle chose volontairement. On se moquait suffisamment de lui comme ça pour qu'il n'en rajoute pas une couche. Il enviait Monsieur Beckett et Monsieur Milbourne de pouvoir prendre de telles initiatives sans craindre qu'on les bouscule ensuite dans les couloirs. Simplement parce que c'était deux adultes.

 

- C'est pas parce que des gens dansent ensemble qu'ils sortent. Faut faire d'autres choses tu sais.

 

Il n'avait certes pas une grande connaissance du sujet, mais il avait vu comme Sasha Shevchen avait bécoté Alison Carter à la sortie d'un cours. Charlie savait-elle que sa sœur sortait avec l'un des expatriés de la guerre ? Basil n'eut pas le temps de lui poser la question, car brusquement la sorcière tire son parchemin sous sa plume, et il est a un geste de recul. L'encrier se renverse sous leurs deux regards catastrophés, mais elle a un réflexe si rapide qu'il en devient particulièrement impressionnant. La table, elle, n'est guère impressionnée, nuancée d'un violet sombre en une longue tâche immense qui rivalise aisément avec celle qui macule son propre parchemin. Basil se pince les lèvres, ne peut pas s'empêcher d'échapper un genre de rire étouffé en regardant le désastre. 

Il guette à droite et à gauche avant de saisir sa propre baguette, et de la pointer vers le mobilier, décidé à aider sa camarade.

-

Basil parvient à bout de l'énorme tâche d'encre, non sans fierté. Il adresse un large sourire à Charlie avant de redresser à la main son encrier.

!

Basil Banks a lancé un sortilège !

Sortilège
Sortilège Détergent
Difficulté
Résultat D20
14
Interprétation
Réussite
XP gagnée
3

Basil parvient à bout de l'énorme tâche d'encre, non sans fierté. Il adresse un large sourire à Charlie avant de redresser à la main son encrier.

Autres résultats possibles

Basil parvient à nettoyer la tâche entière, si brillamment qu'on aperçoit qu'il y a dessiné quelque chose... un triton.
Animer de l'encre, ça lui vient presque naturellement à force, mais alors l'essuyer c'est une autre affaire. C'est à peine si les contours font minent de s'estomper, et Basil se pince les lèvres en lançant un regard d'excuse à Charlie.
Basil ne pensait même pas que c'était possible, mais l'encre semble s'étaler plus encore, gagnant cette fois le parchemin miraculeusement sauvé précédemment par le réflexe de Charlie. Horrifié, il se prépare déjà à perdre dans la seconde le seul semblant d'ami qu'il a pu se faire dans les trois dernières années.

Low profile

Message publié le 22/11/2024 à 14:44

Un sourire intimidé a ponctué la mention de son nom complet. Personne ne l'appelle ainsi, ou alors parfois sa mère lorsqu'elle est très fâchée après lui. Charlie ne semble pas fâchée, elle. Charlie n'a jamais vraiment l'air fâchée. En fait, chaque fois que Basil croise la route de Charlie, elle lui donne l'impression d'être la personne la plus gentille du monde, sans doute incapable de s'énerver après qui que ce soit. C'est peut-être ça qui l'avait mené jusque sa table aujourd'hui. De toutes les options présentes, il était évident que c'était la meilleure. Les gens n'embêtaient pas Charlie Carter comme on pouvait l'embêter lui. Parce qu'elle n'était pas aussi étrange, peut-être, ou plus simplement parce que son père était une célébrité reconnue du monde sorcier.

 

- Merci.

C'est le seul mot qu'il avait prononcé dans les dernières longues minutes. Son manuel d'histoire de la magie avait été grand ouvert devant lui, un large parchemin soigneusement déroulé, une longue plume maladroitement trempée dans l'encre avant de venir goutter sur le papier, et goutter encore. En équilibre précaire dans sa main, il n'y prêtait guère attention, ses yeux sur les lignes étriquées qui s'amoncelaient sur les pages. Parfois il était distrait par quelques gestes de la fille qui lui faisait face. Par la présence de bracelets colorés dans un angle éloigné de son champ de vision. Parfois il glissait un regard timide vers elle qu'il rabattait aussitôt sur son étude d'un paragraphe joyeusement intitulé le gobelin à travers les âges, aussi peu intéressant soit-il.

 

Puis Charlie avait parlé, et Basil avait redressé la tête vivement. Sa plume n'avait toujours pas gratté le moindre mot sur son parchemin qui n'avait pourtant plus rien de vierge tant la mare d'encre commençait à y prendre de la place. Il ne semblait définitivement pas le réaliser, et la manche de sa chemise n'était qu'à quelques centimètres de tragiquement finir bleutée jusqu'au coude. Il secoue la tête, car non, ils n'ont pas eu les résultats, et sans doute qu'il va avoir une sale note car il n'a rien compris à tous ces cours sur la Confédération lui non plus. Basil n'a pas vraiment l'habitude qu'on lui adresse la parole pour autre chose que pour lui rappeler qu'il est taré cela dit, alors il tarde à répondre. Mais finalement c'est un sourire qui se dessine sur ses lèvres à la mention des géants, et il acquiesce :

 

- Han ouais les géants c'était cool.

 

Basil avait été fasciné par les photographies de ces guerres dans le manuel. Ils ne rentraient jamais tout à fait dans le cadre, à moins de se pencher grossièrement, et leurs proportions étaient définitivement incongrues. Comme des hommes dessinés à la va-vite par la main d'un enfant. Un éclat de rire lui échappe devant les images que lui montre Charlie du bout d'un ongle violet, et il place rapidement une main devant sa bouche avant de rencontrer le regard du concierge. Ce dernier se contenta de plisser les yeux en claquant sa langue contre son palais à répétition, un index porté devant ses lèvres comme seul avertissement. Basil hocha la tête avant de se pencher plus avant pour mieux observer la glace géante qui n'allait pas tarder à se faire dévorer.

 

- Huh ? Oh. Quelques doigts viennent lui triturer l'arcade, et il réalise qu'il y a un peu de sang, pratiquement sec. C'est rien. J'suis tombé dans l'escalier, il énonce en essuyant encore et encore du bout de ses doigts avant de chercher dans une poche de son sac de quoi faire ça plus proprement. Ne trouvant rien, il finit par simplement les frotter contre son jean. Tu dessines bien, il énonce à voix basse. Il se met à feuilleter son propre manuel pour trouver la section des géants, et lui montre quelques croquis qui semblent se battre ici et là. L'on peut aisément voir que le livre est pratiquement couvert de ce genre de chose, ainsi que parfois de quelques notes inscrites dans les coins de pages. R'garde j'avais fait Conan et pis Haka le Terrible avec sa hache ensorcelée. On disait à son propos qu'il était tombé amoureux de cette dernière, et l'avait épousé. Basil s'était disputé avec le professeur car il maintenait que la hache avait autrefois été une femme, alors que rien ne l'avait prouvé jusqu'ici. 

L'arrivée éminente de Monsieur Milbourne le fit baisser la tête brutalement, mais ce dernier se contenta de refaire claquer sa langue en leur faisant les gros yeux avant de disparaitre entre deux rayonnages. Il n'était pas bien sévère, mais Basil n'aimait guère attirer l'attention comme ça.


Low profile

Message publié le 20/11/2024 à 20:56

- T'fais quoi en fait ?
- Rien j...
- Tu calcules la distance au sol ? S'tu veux on t'jette ça ira plus vite hein.
- Non c'est juste...

- N... n... non... c'est j... juste...

- ... le livre est sensé être là.

- Le l... livre est s... sensé... être làaaaa.

- P'tain de taré.

- Si on l'brûle t'fais quoi ? Incendio !
- Ça va pas marcher.

- Incendio !

- Parce qu'il est sensé être là en fait et...


Bam. L'impulsion d'une jambe qui vient faire valdinguer le bouquin qu'il vient de lancer à plus de trois étages de distance. Le livre prend le mur, fait s'exclamer un tableau, s'en retourner un autre, un fantôme, et enfin un élève, qui esquive miraculeusement le frisbee à dents de serpent qu'il se serait inévitablement pris sur le crâne. Basil n'a guère le temps de constater les effets de tout cela, car Gideon le tient par le col et l'envoie valser jusqu'au bas des escaliers, qui dans un mouvement abrute s'accolent au pallier du second étage. Basil y échoue lamentablement.

 

- Taré.

- Grave.


Jules lui balance un mollard qui vient s'écraser sur l'avant de son uniforme et Basil reste bête à les regarder s'en aller. Finalement il se relève, et guette le rez-de-chaussée avec espoir. Le livre est contre un mur, et c'est bien tout. Il pousse un soupir avant de se pincer les lèvres et de s'engouffrer dans le couloir, les épaules affaissées. Nikolaï avait sans doute raison. Il fallait qu'il apprenne à se défendre. Le souci c'est qu'il ne se sentait pas en mesure d'imposer la même stature que son camarade, d'arborer son regard sur le monde. Les portes se succédèrent, jusque celle du laboratoire de photographie, et après un regard à gauche et à droite, il s'y enferma complètement. Trempées d'un bain à l'autre, ses photos commençaient à prendre vie - grace, notamment, aux potions de fixation temporelle que fournissait le professeur Brooks. 

Certaines images furent tirées de leur baignade pour être accrochées en hauteur par de grosses épingles grossières, d'autres changèrent de contenant pour être plongées dans des fixateurs éthérés ou autre eau de rinçage purifiante. Basil observa longuement les visages qui lui faisaient face - eux ne le jugeaient ni par sa dégaine, ni par sa façon de leur parler de ce qu'il avait pu voir ou non en les photographiant. Puis, lorsqu'il eut terminé, il quitta la pièce sans hésitation, pour rejoindre le rez-de-chaussée. Il avait pas mal de devoirs à faire, et la salle d'études semblait un meilleur endroit pour compléter ses devoirs qu'une salle commune pleine de gens qui chercheraient à le distraire d'une manière ou d'une autre. Malheureusement pour lui, l'endroit était complètement envahit.

Ses yeux se fixèrent sur la silhouette menue de Charlie Carter, quelque part au fond de la pièce, et il s'avança vers elle avec timidité.

- Ça t'embête pas si j'm'installe à ta table ?

À la table à côté, plusieurs élèves de leur année se tournèrent, et quelques rires vinrent ponctuer le silence, aussitôt éteints par un concierge visiblement de garde ce jour là.


Celui qui se tenait plus droit qu'une Tour Eiffel

Message publié le 20/11/2024 à 15:49

La réponse, tranchée, ne laisse aucune place à la négociation. Basil a les épaules qui s'affaissent, et son regard se perd quelque part derrière la silhouette parfaitement rigide de son camarade de classe. Il s'attend presque à le voir partir, de sa démarche militaire, mais Nikolaï ne s'en va pas. De nouveau il lui parle, aussi durement que pour son refus précédent, mais étonnamment pour balancer une observation qui n'a strictement rien à voir avec l'article que Basil souhaite écrire. Les yeux bleus se sont perchés en hauteur - le jeune russe fait peut-être une tête de plus que lui -, et les lèvres s'ouvrent et se referment alors que la pointe des oreilles rougissent. D'avoir été étudié et jugé ainsi, peut-être. Basil n'est pas du genre à s'inquiéter beaucoup de ce qu'on pense de lui, ou de quelque première impression qu'il ferait à un camarade. Celle qu'il vient de faire à Nikolaï cependant, lui importe, bien qu'il ne sache pas en déterminer la raison.

 

Un simple haussement d'épaules fait office de réponse, cependant, et Basil se détache du regard incisif du sorcier russe pour braquer ses prunelles contre la pierre derrière lui.

 

- Pour quoi faire ? Il réplique en toute simplicité.

 

L'ignorance, c'est encore ce qui marche le mieux. Plus jeune, Basil avait tenté de se défendre. Ça ne rendait jamais la situation que pire que ce qu'elle était avant. Au moins maintenant on ne faisait que lui donner des surnoms idiots. C'est à peine si on le bousculait dans les couloirs. On ne le voyait pratiquement pas. Il était devenu ce gamin invisible dont on ne se rappelait que pendant les cours, lorsque les professeurs l'interrogeaient directement malgré sa manière de s'enterrer sur son siège.

 

- Ça va ils font que rire. C'est pas si grave.

 

De nouveau ce haussement d'épaules alors qu'il ose de nouveau affronter le regard de Nikolaï.  Anya non plus n'avait pas voulu, pour la photo. Mais il avait pu la convaincre. Est-ce qu'il pourrait convaincre Nikolaï ? Un flash lui passa brutalement devant le regard, et un instant il paru complètement absent. Il avait vu le garçon dans cette même posture militaire. Il était dans un portrait. Un portrait dont le cadre était identique à tous ceux qu'il avait fait jusqu'alors pour les autres élèves expatriés de la zone de guerre. Un sourire se glissa sur son visage, et il sembla être extrêmement soulagé soudainement.

 

- Tu diras oui ! Il annonce sans réfléchir.

Grimace dans la seconde suivante en réalisant que si le garçon n'est pas convaincu dans la seconde, c'est qu'il n'a probablement pas envie d'entendre qu'il le sera dans les jours suivants pour une raison ignorée à ce jour. Personne ne veut savoir ce qui va arriver, Basil. Sa tête s'affaisse, et c'est à peine s'il sent le coup d'épaule qu'il se prend alors qu'un groupe de Serpentard remonte le couloir dans l'autre sens.

- S'tu veux on peut marcher ensemble jusqu'au prochain cours, il offre dans un murmure, les yeux braqués sur le bout de ses chaussures.

Peut-être qu'à côté de Nikolaï Polyanski, on rirait moins de Basil Banks et de ses manières étranges.

Liste des messages de Basil Banks