Homme
118 ans
Sang-mêlé
Britannique






Identité
-
- Diplômé•e
- Surnoms : --
- Nationalité : Britannique
Capacités & Statuts

Groupes


Message publié le 03/08/2025 à 14:17
Karl afficha un air faussement outré lorsque Kath' sembla s'étonner qu'il soit encore en vie et toujours debout. Il grommela quelque chose comme on n'abat pas Karl Mitch comme ça ! Mais il ne fit pas plus de commentaires, notant que l'Auror le regardait de ses yeux perçant, comme cherchant à évaluer quelque chose.
Il fallait avouer, ça lui faisait bizarre de la revoir après tout ce temps. Surtout de façon aussi impromptue.
Elle reprit, annonçant qu'elle était au courant pour la relève et les liens de Kaelen Rowle pouvait entretenir avec la Tête de Sanglier et son propriétaire. Cependant, à la froideur qui se dégageait de son sourire, Karl se dit qu'elle ne devait pas être la meilleure amie -ou collègue- du jeune Auror. Peut-être même que leurs relations étaient tendues. Il avait entendu -ou plutôt lues- certaines choses concernant la déchéance de Kath' au sein du Ministère. Il n'en connaissait pas les détails et n'avait jamais songé que cela puisse avoir quoi que ce soit à voir avec Kaelen. Cependant, peut-être que c'était ce que pensait son interlocutrice. Tenait-elle son collègue pour responsable de son éviction ?
Elle reconnut cependant qu'il se débrouillait bien. Karl eut une petite moue approbatrice, l'air profondément plongé dans ses réflexions. Il se demanda si elle était au courant pour leur dernier exploit, l'affaire du trafic de kiwicot. Mais elle n'en fit pas mention, aussi supposa-t-il que les informations n'avaient pas encore filtré.
Puis il haussa un sourcil lorsque Kath' avança qu'on l'avait reléguée à quelque mission de moindre importance.
-Allons, commença-t-il, tu es dure avec toi-même. Ce n'est pas parce que c'est peut-être ce qu'ils pensent, là-haut, que tu es un chiffon trop tâché pour être utilisé en public. Toutes façons, c'est des cons ces gens-là, qui sont même pas foutus de mettre un pied sur le terrain.
Disant cela, il attrapa sous le comptoir un verre ainsi qu'une bouteille de whisky pur feu dont il se versa un fond. Après tout, qui était-il pour décliner l'invitation de l'Auror à boire avec elle ? Il ne disait jamais non à un petit verre !
-Et c'est quel genre de mission de moindre importance ? reprit-il.
Il se demandait sur quel type d'intervention on pouvait l'envoyer, maintenant. Il se demandait également à quel point sa chute avait été brutale et vertigineuse. Avait-elle perdue un peu de statut ? Ou avait-elle carrément plongé dans les bas-fonds de ce que le Ministère pouvait lui proposer ?
-De mon côté, écoute, je tiens toujours la baraque !
Il leva son verre en direction de Kath', dans un geste silencieux pour trinquer. A ta santé !
-Et puis, continua-t-il après avoir bu une gorgée, mon quotidien est parfois égayé par quelques... missions inattendues apportées par ton fameux successeur.
Il se pencha au-dessus du comptoir et baissa le ton, comme pour une confidence de la plus haute importance :
-Je ne devrais sans doute pas t'en parler mais, écoute, on se connaît depuis assez longtemps pour que je te fasse confiance. Dernièrement, je l'ai aidé à coincer des trafiquants de kiwicot. Ca n'a pas été une mince affaire et malgré mes os rouillés, crois-moi qu'ils en ont pris plein la vue quand ils ont essayé de nous attaquer ! Aha, je t'assure, ils ont pas rigolé longtemps !
L'air fier, rasséréné par sa précédente aventure, il bomba le torse et laissa flotter sur ses lèvres ridées un large sourire.
Message publié le 13/07/2025 à 12:32
Karl eut envie de donner une bourrade dans le dos de Kaelen lorsqu’il l’entendit douter lui-même de sa légitimité à se tenir à cette place. Une bourrade qui aurait voulu dire tu racontes n’importe quoi et ne te laisse pas abattre comme ça. Il songea que le Ministère, c’était quand même bien rempli de cons. Des types qui pètent plus haut que leur cul et déplacent leurs pions sans grande explication. Ces même pions qui étaient alors les premiers à pâtir de ce manque de transparence.
-Ah, ça, c’est sûr que me supporter ne sera pas du gâteau ! renchérit le vieil homme lorsque son ami évoqua la chose.
Il eut un sourire goguenard qui retomba rapidement lorsque Kaelen évoqua la masse de travail qu’il ne pouvait s’empêcher de traiter au risque de tout lui retombe dessus d’un coup. Karl eut envie de ronchonner que le système était fait ainsi, pour vous tenir pieds et poings liés : si on se rebelle d’un peu de fainéantise bien méritée, on finit toujours par le payer et le système de cillera même pas.
Mais voir Kaelen se lever et saisir sa cape fit disparaître ses mots au fond de sa gorge. L’Auror avait, finalement, l’air décidé à prendre une pause. Il s’était rendu à l’évidence -à la sagesse. Le tavernier retrouva son sourire en se levant à son tour -grommelant au passage que ses articulations n’étaient plus ce qu’elles étaient, bon sang d’bonsoir !
-Brigand ! fit-il mine de s’offusquer. C’est l’ministère, les brigands, dis donc, jeune impertinent ! A mon époque, on ne manquait pas de respect à ses aînés de la sorte !
Il trottina cependant à la suite du jeune impertinent qu’il affectionnait à sa manière.
-Tu vas voir, ma tarte à la crème, c’est la meilleure ! Bien mieux que celle des Trois Balais, c’est moi qui te le dis. Toutes façons, tout est bien mieux qu’aux Trois Balais, ce bar de bobos. Nous, au moins, on est authentiques. Au-then-tiques !
Sur ce, il quitta le bureau du nouveau chef des Aurors. Bien décidé à garder un oeil sur son comparse, histoire de lui éviter quelques dérives dans un trop plein de travail dont on peut rapidement perdre le sens.
Message publié le 13/04/2025 à 13:18
Karl afficha une moue mécontente de lui-même : certes, son sortilège avait fonctionné mais pas à la hauteur de ses attentes. Car son adversaire qui venait de se faire soulever du sol par des racines surgies du sol parvint à conserver ses bras libres de toute entrave et cela lui suffit pour qu'il ne vise Kaelen d'un sortilège. Heureusement, il ne semblait pas aussi doué que ça et, si son sortilège atteignit sa cible, il ne se révéla pas assez puissant pour clouer l'Auror sur place.
Le vieil homme constata avec plaisir que son coéquipier, en bon agent entraîné qu'il était, n'avait pas perdu de temps pour viser leur deuxième adversaire. Le sortilège fit mouche et se révéla particulièrement efficace. Le cri de l'homme déchira l'atmosphère poussiéreuse de la pièce et il tomba à genoux, pâle, tremblant, incapable de se reprendre.
-Espèce de... commença le sorcier que maîtrisait Karl mais ses mots se perdirent dans sa gorge lorsque le vieil homme, d'un mouvement de baguette, parvint à resserrer davantage l'étreinte des racines.
Puis, souhaitant jouer sur l'effet de surprise, Karl leva d'un seul coup l'effet de son sortilège, entraînant la chute de son adversaire qui ne s'y attendait pas. Sans demander son reste, le tavernier visa le corps échoué au sol et prononça un #[Metalo scencio].
Il n'était pas question d'éliminer qui que ce soit. Il fallait les arrêter mais les garder en état de parler et répondre à quelques questions. Il était bien possible que ces deux types ne soient que des rouages d'une machine bien plus grande. Il leur fallait en savoir plus.
Alors que l'homme commençait à reprendre ses esprits, le sort de Karl jaillit et fit mouche. Il se retrouva immobilisé sous le filet de métal. Ses yeux lançaient des éclairs mais il n'était pas prêt de pouvoir se libérer. Cependant, il fit une action à laquelle Karl ne s'attendait pas : profitant de quelques centimètres de jeu laissé par le filet, il dirigea sa baguette, toujours en main, vers lui-même. Instantanément, le filet se resserra, mordant sa chair au passage. Mais il eut le temps de lancer un simple sortilège ne lui demandant que peu de concentration et d'énergie : #sonorus, prononça-t-il d'une voix rauque avant de se mettre à hurler :
-Alerte intrusion !
Aussitôt, sur les étages supérieurs, des bruits de pas se firent entendre, lourds et pressés. Il y avait clairement encore au moins une personne, celle que, se souvint subitement Karl, Kaelen avait détectée comme faisant des allers-retours dans un espace restreint.
_______________________________
Lancer de dé 6, pour définir la prochaine action de l'homme, à ne prendre en compte qu'en cas d'échec ou d'échec critique du sortilège de Karl :
1-4 : il se concentre sur Karl
5 : il porte secours à son compagnon tétanisé
6 : il reporte son attention sur Kaelen qui a durement porté atteinte à son compagnon
Karl Mitch a lancé un sortilège !
- Sortilège
- Sortilège du Filet de Métal
- Difficulté
- 11
- Résultat D20
- 12
- Interprétation
- Réussite
- XP gagnée
- 3
Alors que l'homme commençait à reprendre ses esprits, le sort de Karl jaillit et fit mouche. Il se retrouva immobilisé sous le filet de métal. Ses yeux lançaient des éclairs mais il n'était pas prêt de pouvoir se libérer. Cependant, il fit une action à laquelle Karl ne s'attendait pas : profitant de quelques centimètres de jeu laissé par le filet, il dirigea sa baguette, toujours en main, vers lui-même. Instantanément, le filet se resserra, mordant sa chair au passage. Mais il eut le temps de lancer un simple sortilège ne lui demandant que peu de concentration et d'énergie : #sonorus, prononça-t-il d'une voix rauque avant de se mettre à hurler :
-Alerte intrusion !
Aussitôt, sur les étages supérieurs, des bruits de pas se firent entendre, lourds et pressés. Il y avait clairement encore au moins une personne, celle que, se souvint subitement Karl, Kaelen avait détectée comme faisant des allers-retours dans un espace restreint.
Autres résultats possibles
-Ouf, marmonna Karl. Celui-là est aussi complètement immobilisé. On ligote le tien et on avance, ajouta-t-il, se rappelant que Kaelen avait détecté une troisième présence qui n'était pas l'Acromentule lorsqu'il avait scanné le bâtiment.
Le vieil homme, perturbé et, on va l'avouer, manquant de la forme que sa jeunesse aurait pu lui octroyer, n'eut pas le temps de faire un geste pour esquiver la brute qui lui rentrait dedans de plein fouet. Conclusion : il bascula en arrière, heurtant lourdement le sol de son dos dont il fut persuadé entendre un craquement typique de vieille personne. Son bras décrivit un arc-de-cercle vers l'arrière. Il n'eut pas le temps d'annuler le sortilège qu'il était en train de lancer. Le filet métallique se matérialisa alors que la baguette pointait vers le plafond. Il retomba sur Karl, sonné, tandis que son adversaire, visiblement très en forme en dépit de ce qu'il avait subi, parvint à s'extraire du contact physique juste à temps pour ne pas se laisser emprisonner.
Sans perdre une seconde, le trafiquant brandit à nouveau sa baguette, prêt à en découdre.
Metalo scencio
Sortilège du Filet de Métal
Message publié le 23/03/2025 à 13:10
Karl serait presque tenté d'entreprendre un gnagnagna face au fin sourire qui étire les lèvres de son ami et à sa remarque concernant la bûche de Noël manquée, remarque d'où se fait entendre une pointe de douce ironie. Voilà qui est cruel, qu'il dit. Le vieil homme sentit que son interlocuteur ne le prenait pas au sérieux alors qu'il ne lui viendrait jamais, au grand jamais, à l'esprit de ne pas être sérieux à propos d'une si bonne bûche de Noël !
Puis il remarqua l'air légèrement sceptique de l'Auror alors qu'il demandait pourquoi il ne lui en avait pas ramené une part. Karl eut un air outré à cette question, levant les bras comme si Kaelen avait posé la plus absurde des questions.
-Deux mois, commença-t-il, tu as deux mois de retard ! J'allais quand même pas garder une bûche pendant deux mois ! Non mais écoute, tu te rattraperas au Noël prochain.
Puis venait le moment tant attendu par Karl. La réponse. A la question qu'il se posait depuis tout ça temps. Depuis qu'il n'avait plus eu de nouvelles de Kaelen, ne sachant pas ce qu'il était advenu de leur opération kiwicot. Ne sachant pas à quel point il pouvait se gargariser d'en avoir fait partie et même plus : l'avoir initiée. Il n'avait, pour autant, pas attendu d'en savoir plus pour commencer à la raconter à qui voulait l'entendre -notamment le pauvre Lewis qui devait connaître l'aventure par coeur désormais.
Mais la réponse apportée par Kaelen fut un brin décevant. Il ne disait ni oui ni non. Il disait peut-être. Il semblait sincère. Il ne lui apportait pas réponse tranchée mais non parce qu'il ne le voulait pas, mais parce qu'il ne le pouvait pas. A croire qu'il ignorait lui-même les réelles raisons de sa promotion. Cette constatation radoucit le vieil homme qui se sentit un peu peiné pour son jeune ami : ne pas savoir si on doit son avancement à ses propres preuves ou un ensemble de facteurs externes sur lesquels on a aucun contrôle n'aide pas à se sentir légitime.
Malgré la remarque de Kaelen accompagnée d'un sourire forcé, Karl perçut la lueur de doute qui traversa son regard. Il ne savait pas et se posait des questions.
Puis l'atmosphère se détendit lorsque le jeune Auror reprit et concéda qu'il lui devait bien une tournée.
-Boh, commença Karl en agitant la main, ce n'est qu'un détail.
Mais évidemment, qu'il lui devait une tournée !
-Tes supérieurs sont des cons, je le maintiens, reprit-il, en écho à une vieille discussion qu'ils avaient eue pendant laquelle Kaelen avait fait comprendre à Karl que sa hiérarchie était soupçonneuse quant aux réunions nocturnes qu'il organisait mensuellement à la Tête de Sanglier. Même pas foutus de te dire pourquoi t'as eu ta promotion ? Ca doit trop leur coûter de reconnaître que t'es compétent, c'est tout !
Il fit une pause, se calant dans son fauteuil. Puis il ajouta :
-Te fallait bien une histoire comme celle de la kiwicot pour leur en mettre plein la vue !
Une autre façon de dire : j'ai quand même un peu participé et de se faire mousser intérieurement.
-En tout cas, si tu continues de te noyer sans cesse dans ta paperasse sans prendre le temps de relever la tête et venir boire un verre, tu vas finir par plus pouvoir remonter à la surface. Chef du bureau des Aurors ou pas. Alors hop, tu vas ranger des affaires et tu vas prendre un temps pour toi. Et payer cette tournée ! On n'a plus de bûche mais il doit bien rester de la tarte à la crème.
Tout en parlant, Karl désigna d'un geste le bureau de Kaelen et les parchemins qui s'y accumulaient. Son ton ne souffrait aucune contestation. Il savait ce que ça pouvait faire de se perdre dans son travail et ne jamais trouver le chemin vers la sortie. En ces années de vie, il en avait côtoyé, des gens. Dont certains s'étaient irrémédiablement perdus et ça avait été la croix et la bannière pour les retrouver. Il ne souhaitait pas ça à Kaelen. D'autant qu'à 30 ans, on a encore beaucoup de choses à vivre. C'était trop tôt pour ne plus revenir de la sphère professionnelle.
Message publié le 22/03/2025 à 21:44
Depuis un peu plus d'une semaine, Karl se sentait particulièrement fier de lui. Ce mois de décembre et cette fin d'année venait apporter son lot d'aventure gargarisante pour celui qui se désignait sobrement le héros de la nation depuis son intervention particulièrement réussie lors de la Coupe du Monde de Quidditch. Il faut dire que réussir à maîtriser parfaitement un contre-sort noir avait eu de quoi flatter son égo. D'autant qu'il n'était pas particulièrement entraîné -en tant que tavernier, il avait peu l'occasion de pratiquer ce genre de magie ; tout au plus lançait-il quelques sortilèges utilitaires pour laver et ranger sa vaisselle.
Malheureusement, la nation n'avait, apparemment, que peu de reconnaissance pour lui aucune médaille ne lui ayant été décernée pour son courage et ses exploits. Mais le vieux Mitch s'en fichait bien -même si, lorsqu'il s'ennuyait, il rouspétait à nouveau sur le peu de considération que pouvait avoir le gouvernement pour des gens comme lui, pourtant essentiels. Il se contentait de raconter à qui voulait l'entendre qu'il était un héros et se faisait mousser lui-même. Ca lui allait.
Et puis une semaine plus tôt, après quelques mois d'observation et de soupçons pesant sur deux clients réguliers, il avait entrepris une filature plus qu'excitante avec son ami Kaelen, laquelle avait débouché sur quelques échanges de sortilèges bien placés et le démantèlement d'un réseau de trafiquants de kiwicot. Karl n'avait pas encore revu l'Auror depuis cette aventure ; il se demandait comment ces exploits avaient été reçus par son bureau. Il ne s'attendait décemment pas à une remise de médaille en sa belle taverne mais cette histoire pourrait lui permettre, à nouveau, de se faire mousser devant les gens qui en avaient maintenant marre d'entendre raconter l'épisode de la Coupe du Monde qui avait maintenant quelques mois de trop. C'est qu'il fallait entretenir et soigner son petit égo !
Karl repensait à tout ça dans l'arrière boutique où il s'occupait d'inventorier et de ranger les bouteilles.
Il avait laissé Lewis au comptoir, faisant totalement confiance à son jeune serveur pour gérer les clients. Tout à coup, il entendit la voix du jeune homme l'appeler :
-Karl, y'a quelqu'un qui veut vous voir !
Le vieil homme suspendit son geste, eut quelques secondes de flottement.
Quelqu'un ?
Se pourrait-il que Kaelen soit -enfin- venu le voir pour lui donner des nouvelles et, surtout, lui raconter à quel point leurs exploits de la semaine passée avaient porté leurs fruits ?
Il reposa la bouteille d'hydromel dont il venait de noter la référence dans son cahier et sortit de l'arrière-boutique, rejoignant le comptoir. La personne qu'il y découvrit n'était absolument pas Kaelen. Ayant à peu près le double de l'âge du jeune Auror, c'était, en plus, une femme. Une femme que Karl connaissait et il ne cacha pas sa surprise de la voir installée à son comptoir.
-Katherine ! s'exclama-t-il en se postant devant elle, des questions plein le regard et un grand sourire aux lèvres. Ca fait un bail qu'on ne s'est pas vus ! Ca fait bien... plusieurs années, j'en perds le compte. On avait quelques affaires en commun, à l'époque, ajouta-t-il avec une complicité malicieuse dans les yeux. Aujourd'hui, c'est un de tes jeunes collègues qui a repris le flambeau et qui passe me voir de temps en temps, ça arrange ses petites affaires quand il y a des informations à glaner. Et toi, que deviens-tu ?
Disant cela, il tira à lui un tabouret branlant pour s'y asseoir.
Il avait l'habitude de l'équilibre précaire de son siège et ne l'échangerait pour rien au monde. Il savait parfaitement comment l'équilibrer pour ne pas tomber et c'était devenu, en quelque sorte, son petit objet fétiche.
Son regard s'attarda un instant sur le verre qu'avait commandé Katherine avant de remonter sur le visage de l'Auror expérimentée qu'elle était. Il ne s'attendait absolument pas à la croiser à la Tête de Sanglier ce soir-là... il s'était même demandé, pendant un temps, si elle bossait toujours au Ministère tellement il n'avait plus de nouvelles ni de signes de vie de sa part.
Message publié le 19/03/2025 à 19:02
Karl eut un air satisfait en constatant que son sort avait fonctionné et que les deux malfrats étaient cul au sol. Il avait cependant conscience que la satisfaction et le répit seraient de courte durée car les deux hommes n'étaient ni assommés ni sonnés par tant de prise d'initiative. Bien au contraire : ils semblaient fort fort fâchés tandis qu'ils se débattaient pour se relever.
Le tavernier constata que Kaelen, toujours prisonnier dans son corps de jeune adolescent, ne s'en laissait pas conter et avait déjà pointé sa baguette sur leurs adversaires. Il n'en attendait pas moins d'un Auror ! Réflexes, rapidité et précision, voilà qui devaient le définir.
Enfin...
Précision...
On y reviendra.
Même s'il n'était pas forcément question de précision. Il fallait bien avouer : Karl non plus n'avait pas pensé que l'Acromentule pût encore bouger une patte après le violent coup qu'elle s'était pris. A l'instar de son coéquipier d'un soir, il avait sursauté en entendant la bestiole remuer et constata bientôt qu'a défaut d'avoir emprisonné les deux sorcier, il avait emprisonné l'Acromentule.
Cet échec et l'instant de flottement qui en résultat suffirent pour offrir aux trafiquants l'occasion de se relever et se remettre en position de combat, baguette levée.
Malgré son âge et ses os rouillés, Karl semblait conserver ses réflexes d'antan car il reporta bien vite son attention sur leurs adversaires et visa celui de gauche avant qu'il n'ait pu lui-même attaquer.
#[Radicis Perfidum]
Des racines de taille convenable surgirent du sol et s'attaquèrent au malfrat qui parvint, dans un ultime réflexe, à éviter de se faire immobiliser les bras au même titre que sa taille. Ainsi, il se retrouva bientôt soulevé du sol, une racine plutôt robuste entourant sa taille. Mais ses bras demeuraient libres et il comptait bien se servir de sa baguette.
_____________________________
Tandis que Karl entamait les hostilité avec un premier adversaire, l'autre en profita pour s'attaquer à Kaelen.
1 - Il lança un #[Obstringere] qui réussit parfaitement et frappa Kaelen de plein fouet avant que celui-ci ne puisse riposter. L'Auror sentit soudainement ses vêtements se resserrer autour de son corps, de façon anodine dans un premier temps puis de plus en plus fermement jusqu'à commencer à comprimer la cage thoracique.
2-3 - Il lança un #[Obstringere] qui atteignit sa cible et commença à enserrer Kaelen dans ses vêtements. La pression devint de plus en plus inconfortable mais a priori, l'homme n'était pas assez puissant pour donner à son sortilège tout son potentiel de nuisance.
4-5 - L'homme lança un #[Obstringere] mais qui loupa sa cible de quelques centimètres. Sans doute perturbé par l'aspect juvénile de Kaelen, l'homme avait inconsciemment dévié son sort.
-Qu'est-ce qu'un gamin fiche ici ? demanda-t-il alors d'une voix forte.
6 - L'homme lança un #[Obstringere] mais au lieu d'un éclat de magie, ce fut un bruit d'explosion qui surgit de sa baguette et, bientôt, il sentit ses propres vêtements se resserrer. Le sort n'était pas tellement réussit car il se retrouva seulement avec une tenue une taille en-dessous mais cet échec le surprit tellement que, dans un sursaut de stupeur, il perdit à nouveau l'équilibre et se retrouva à nouveau au sol, criant qu'il était restreint dans ses mouvements à cause de sa veste devenue trop serrée.
Karl Mitch a lancé un sortilège !
- Sortilège
- Sortilège des Racines tueuses
- Difficulté
- 10
- Résultat D20
- 15
- Interprétation
- Réussite
- XP gagnée
- 3
Des racines de taille convenable surgirent du sol et s'attaquèrent au malfrat qui parvint, dans un ultime réflexe, à éviter de se faire immobiliser les bras au même titre que sa taille. Ainsi, il se retrouva bientôt soulevé du sol, une racine plutôt robuste entourant sa taille. Mais ses bras demeuraient libres et il comptait bien se servir de sa baguette.
Autres résultats possibles
-Putain de merde ! jura-t-il.
Radicis Perfidum
Sortilège des Racines tueuses
Message publié le 16/03/2025 à 17:40
Karl essuya d'un revers de main la sueur qui coulait sur son front. Ouf, il l'avait échappé belle. Il ne s'était pas du tout préparé au fait d'affronter une Acromentule. Il remerciait ses vieux réflexes d'avoir pris le dessus et d'avoir fait réagir son corps avant qu'il n'ait pas réellement penser. Sinon, il serait peut-être en train de se débattra au milieu d'un toile aussi dégoûtante que solide.
D'un regard, il constata que Kaelen dans son corps d'enfant n'était pas resté les bras croisés et avait brandi sa baguette. Il n'en attendait pas moins de la part d'un Auror. La bestiole semblait tremblante du précédent sort reçu de plein fouet mais pas vaincue. Aussi fort était à parier qu'elle repartirait bientôt à l'assaut.
Mais des bruits sourds provenaient de l'étage attira leur attention.
Evidemment, le raffut causé par l'ouverture des hostilités n'était pas passé inaperçu et les deux trafiquants -voire plus- s'étaient mis en branle pour venir constater ce qu'il se passait.
Mais le duo n'eut pas le temps d'anticiper davantage car l'Acromentule avait repris du poil de la bête et s'apprêtait à repasser à l'attaque. Kaelen n'eut aucune hésitation et, brandissant sa baguette, lança son sort en direction de la créature. Le sortilège fut parfaitement exécuté et leur adversaire se le prit de plein fouet. Elle fut projeté en arrière et l'impact fut si violent qu'elle sembla totalement sonnée voire... morte ? En tout cas inerte et ce pour un bon moment.
Karl poussa un petit sifflement admiratif mais n'eut pas le temps de combler d'éloges son coéquipier d'un soir car les pas pressants se firent plus proches.
Il courut en direction de l'escalier et jeta un coup d'oeil à l'étage. Il entendit une porte claquer, des voix pressante et aperçut deux silhouettes se dessiner dans l'obscurité du palier. Sans plus réfléchir, il pointa sa baguette, avec l'idée de ralentir le plus possible le moment de la confrontation avec les deux hommes.
#[Glisseo] !
Le sortilège percuta l'escalier en un vif éclair. Il se transforma en toboggan sous les yeux plein d'incompréhensions des trafiquants qui glissèrent sans rien pouvoir y faire. Ils atterrirent au sol sur les fesses, éructant de rage. Leurs mouvements étaient désordonnés, ils tentaient à la fois de brandir leur baguette et de se relever. Cette confusion laissaient quelques secondes à Karl et Kaelen pour se réorganiser mais le combat était clairement inévitable.
Karl Mitch a lancé un sortilège !
- Sortilège
- Sortilège de Glisse
- Difficulté
- 4
- Résultat D20
- 11
- Interprétation
- Réussite
- XP gagnée
- 10
Le sortilège percuta l'escalier en un vif éclair. Il se transforma en toboggan sous les yeux plein d'incompréhensions des trafiquants qui glissèrent sans rien pouvoir y faire. Ils atterrirent au sol sur les fesses, éructant de rage. Leurs mouvements étaient désordonnés, ils tentaient à la fois de brandir leur baguette et de se relever. Cette confusion laissaient quelques secondes à Karl et Kaelen pour se réorganiser mais le combat était clairement inévitable.
Autres résultats possibles
-Oups, s'exclama Karl en se reculant de quelques pas pour rejoindre Kaelen. Je crois qu'ils arrivent à grands pas !
Karl et Kaelen, déstabilisés, glissèrent sans rien pouvoir faire et se retrouvèrent les fesses au sol au centre de la pièce devenue cuvette. Et les pas dévalant l'escalier se firent plus proches, tout comme les voix qui s'exclamaient qu'ils allaient leur faire la peau.
-Oh la honte, marmonna le vieil homme.
Glisseo
Sortilège de Glisse
Message publié le 13/03/2025 à 15:57
La silhouette du quarantenaire banal s'engouffra dans les affres sombres du bâtiment à la suite du jeune garçon qui cachait en réalité un Auror bien plus âgé qu'il n'y paraissait avec son physique juvénile. Vus de loin, on aurait pu croire à un père et son fils rentrant chez eux à pas de loup, tard dans la nuit. Il aurait été questionnant tout de même de voir ce jeune adolescent dehors si tard et surtout loin de l'enceinte du château en pleine période scolaire. Mais bon, l'avantage de la nuit c'était, justement, de ne croiser personne qui puisse se poser ce genre de question.
Karl nota dans un coin de sa tête de demander à Kaelen où il trouvait ses cheveux, comment il les choisissait et pourquoi avoir choisi ceux-là. A la limite, le quarantenaire passe-partout, c'est bien. Rien qui ne puisse attirer l'attention. Mais le gamin... quelle idée ! Pour une mission de filature en pleine nuit !
Silencieusement, le vieil homme talonna son ami, la baguette toujours serrée dans son poing. Il n'entendait rien. Mais n'était pas sûr de pouvoir se fier à 100% à son sens. Vous savez, à 117 ans... même s'il était très en forme pour son âge, il n'avait tout de même plus son corps de jeune adulte. Et peut-être qu'il était parfois un peu dur de la feuille.
Kaelen leva sa baguette et lança un #[Hominum Revelio] qui sembla lui renvoyer quelque information.
Ainsi, Karl apprit qu'en plus de deux présences à l'étage -sans doute les deux malfrats du bar- une troisième semblait faire des allers-retours dans un espace plus restreint. Mais a priori, personne ne semblait bouger dans leur direction. Leur effraction s'était donc faite en toute discrétion.
Le tavernier hocha vigoureusement la tête et donna une tape dans le dos de l'enfant-Auror, comme un bien joué silencieux.
Il fit quelques pas en avant et lança un #[Lumos] dans le but d'y voir un peu plus clair.
La pièce dans laquelle ils se trouvaient était dépouillée de tout objet personnel. De la poussière se soulevait depuis le parquet au rythme des frémissement de l'air. Quelques meubles étaient recouverts d'un drap blanc -ce qui semblait être une commode, une table, des chaises, un meuble bas. Face à eux, ils pouvaient voir de profil l'escalier qui menait à l'étage. A leur gauche, encore engloutie par l'obscurité, une porte fermée.
Karl dirigea sa baguette-lumière vers la porte et décida de s'en approcher.
Mais à peine avait-il fait deux pas qu'une silhouette, dissimulée jusque-là dans l'espace non comblé sous l'escalier, bondit vers lui.
La baguette du vieil homme fit volte-face et laisse voir une acromentule a priorio pas très sympa et qui semblait vouloir les empêcher de pousser plus en avant leur exploration.
#[Arania Exumaï] !
La baguette de Karl se mit à crépiter et envoya une méchante brûlure sur l'acromentule, juste avant qu'elle ne puisse l'atteindre de l'une de ses pattes velues. Celle-ci fut repoussée vers l'arrière et poussa un autre couinement plus fort encore alors qu'elle percutait l'escalier. Aïe... ce bazar pouvait bien avoir alerté ceux qui avaient dressé l'acromentule afin de les protéger...
Karl Mitch a lancé un sortilège !
- Sortilège
- Maléfice Brûle-Aranéides
- Difficulté
- 7
- Résultat D20
- 19
- Interprétation
- Réussite
- XP gagnée
- 3
#[Arania Exumaï] !
La baguette de Karl se mit à crépiter et envoya une méchante brûlure sur l'acromentule, juste avant qu'elle ne puisse l'atteindre de l'une de ses pattes velues. Celle-ci fut repoussée vers l'arrière et poussa un autre couinement plus fort encore alors qu'elle percutait l'escalier. Aïe... ce bazar pouvait bien avoir alerté ceux qui avaient dressé l'acromentule afin de les protéger...
Autres résultats possibles
La baguette de Karl se mit à crépiter et envoya une méchante brûlure sur l'acromentule, juste avant qu'elle ne puisse l'atteindre de l'une de ses pattes velues. Celle-ci eut un petit couinement de douleur et recula sous le choc.
La baguette de Karl crépita mais il ne se passa rien. Dans un ultime réflexe, trouvant de l'agilité il ne savait où, le vieil homme roula sur le côté pour échapper à la prise de l'acromentule. Cependant, celle-ci poussa ce qui pouvait ressembler à un grognement de colère qui déchira le silence de la maison. Peut-être le son s'était-il répercuté jusqu'à l'étage...
La baguette de Karl crépita mais il ne se passa rien. Décontenancé, le tavernier secoua sa baguette comme s'il allait en faire tomber quelques gouttes d'un sort qui avait manifestement échoué. Evidemment, il ne se passa rien et ces quelques secondes suffirent pour qu'il soit à portée de pattes de l'acromentule qui se saisit du corps du vieil homme, lequel pesta, rouspéta et tapa son meilleur scandale, sans penser aux deux silhouettes à l'étage qui pouvaient sans doute l'entendre.
-Tu n'avais pas vu ce gros machin dans le noir avec ton sort ?!
Arania Exumaï
Maléfice Brûle-Aranéides
Message publié le 13/03/2025 à 15:27
Karl ronchonna face à l'aspect très calme de Kaelen. Il ne semblait même pas comprendre quel point il était absurde que ce soit la Gazette du Sorcier qui lui ait appris sa promotion ! Enfin quoi... imaginez, c'était comme si vous appreniez par le journal votre propre mariage ! Bon, d'accord, ce n'était pas tout à fait la même chose et cet exemple ne reflétait absolument pas la réalité de la relation qu'entretenaient les deux hommes. Mais quand même. Il était vexant, en tant qu'ami, d'apprendre une telle chose par la presse. Imaginez si Lewis lui avait dit "je suppose que vous êtes déjà au courant, mais votre ami Kaelen a été promis, c'est écrit ici", il aurait eu l'air bien con à répondre "eh bien mon garçon, tu me l'apprends !" Etait-ce donc ainsi que devait être traité un héros de la nation ?
Puis Kaelen donna une explication un peu laconique, rebondissant sur le fait que, oui, il avait été très occupé ces derniers temps.
Karl ronchonna à nouveau lorsque l'Auror, un léger sourire en coin, demanda si l'établissement se maintenait toujours sans ses gallions. Le vieil homme le fixa un instant sans répondre, le regardant s'adosser contre son fauteuil, bras croisés.
-Tu seras peut-être surpris d'apprendre que tu n'es pas l'unique client de ma chère taverne, commença-t-il en bougonnant. J'peux quand même payer le salaire de Lewis, même sans tes gallions. Même si bon, on crache jamais sur quelques sous, hein. Et puis t'as loupé la bûche de Noël, c'est dommage, elle était excellente.
Vaine et piètre tentative de faire culpabiliser l'autre. Mais après, c'était vrai : le repas de Noël organisé avec les quelques clients sans famille et désoeuvrés était particulièrement un bon souvenir pour Karl. L'ambiance était à la fête et pour l'occasion, son chat Kawa était même venu piquer un roupillon sur le comptoir.
Soudainement, le vieil homme se pencha en avant, un bras posé sur le bureau, comme pour une confidence ou ramener encore plus de sérieux dans cette situation déjà, disons-le, très dramatique.
-Entre nous, ta promotion, l'affaire de la kiwicot n'y est pas pour rien, hein ?
Allez, avoue.
Le regard de Karl se mit à briller d'un éclat intense, une forme de complicité teintée d'une fierté sans pareille. D'une certaine façon, Kaelen devait lui être reconnaissant de sa promotion, il en était sûr !
Message publié le 05/03/2025 à 10:39
Kawa ne comprenait pas très bien pourquoi, ce soir-là, son maître l'avait saisi sous son bras et l'avait fait sortir de ses confortables appartements au-dessus de la Tête de Sanglier. Le félin n'émit pourtant aucune protestation, ayant l'habitude d'être porté. Il se cala entre les bras de son maître et referma les yeux, reprenant, là où elle en était sa sieste journalière. Laquelle durait en général vingt-deux ou vingt-trois heures sur vingt-quatre. A son vénérable âge de chat, on n'a plus grand-chose d'autre à faire que dormir et grignoter quelques croquettes. Karl veillait toujours à ce que la gamelle soit bien plein et époussetait ses coussins toutes les semaines. Rien n'était de trop pour Kawa, ce fidèle compagnon qui ne l'avait jamais abandonné.
Le tavernier s'aventura dans les rues de Pré-au-lard. Il était plus de vingt-trois heures et il avait à Lewis le soin de s'occuper de la fermeture de la Tête de Sanglier. Ce dont le jeune serveur s'était acquitté de bonne grâce.
Quelques jours auparavant, Karl était allé remonter les oreilles de son ami Kaelen, lequel n'avait plus pointé le bout de son nez à la Tête de Sanglier depuis trois mois. Depuis l'affaire de la kiwicot. En tant que nouveau chef du bureau des Aurors, il avait fort à faire. Mais le rouge-et-or était tout de même déçu de constater que son ami ne venait plus comme avant.
Il s'était alors dit qu'il lui fallait un nouveau coup comme celui de la kiwicot. Sauf que pas de nouveaux trafiquants en vue à la Tête de Sanglier. Pas de client suspect sur lequel enquêter serait intéressant.
Puis il s'était souvenu d'une sordide affaire survenue un mois plus tôt, pas très loin d'ici. A la cabane hurlante, plus précisément.
A priori, l'affaire n'avait pas avancé.
Alors il s'était dit que lui, Karl Mitch, avec l'aide de Kawa, son chat pisteur (en réalité juste vieux chat ronron) allait peut-être réussir à dénicher un indice qui serait passé sous les radars et pourrait alors envoyer un petit hibou à Kaelen, lui intimer de ramener ses miches sur place. Quelle superbe idée pour un héros de la nation tel que lui !
Il arriva près de la cabane hurlante et constata que Kawa n'avait pas l'air d'être d'humeur enquêtrice. Il était plutôt dans une volonté de roupiller de tout son long.
Peu importe.
Il tendit l'oreille, n'entendit aucun bruit. En même temps, si tard dans la nuit, il était peu probable de trouver qui que ce soit. A part peut-être une bande d'adolescents boutonneux venus pour se faire faire peur tout en enfreignant royalement le règlement de l'école. Plus jeune, Karl aurait carrément pu être l'un d'eux.
La porte s'ouvrit sans difficulté et le tavernier fit descendre son chat qui sembla protester avant de se résigner. Il s'étira, bâilla, fit ses griffes sur le parquet tandis que son maître, soucieux de conserver sa tranquillité, sortait sa baguette. Des fois qu'il ferait un peu de bruit, autant ne pas alerter les éventuels passants.
Immugio !
Comme prévu, la porte devint une sorte de planche ne laissant filtrer plus aucun son. Karl avait quelques heures de tranquillité.
Il constata alors que Kawa avait trouvé un petit coin qui lui convenait et s'était rallongé, en boule, la queue enroulée autour de son corps. Il roupillait sec. Soupira, Karl lui tapota la tête pour le réveiller. Le vieux chat ouvrit un oeil paresseux.
-Allez Kawa, cherche ! lui intima le vieil homme. T'es un chat pisteur ou tu ne l'es pas ?
Si le félin avait pu parler, il lui aurait répondu qu'il ne l'était effectivement pas et ne l'avait jamais été. Mais à la place, il se contenta de lancer une oeillade à son maître avant de reprendre sa sieste.
Le tavernier poussa un deuxième soupir et se gratta le crâne. Le voilà bien embêté. Il avait tout misé sur son super chat, tout ça pour qu'il préfère dormir !
Troisième soupir.
Sa bassine d'eau froide lui manquait.
Qu'est-ce qui lui avait pris, de venir jusqu'ici ? Franchement... Il aurait quand même été bien mieux au chaud à la Tête de Sanglier. Quant à Kaelen... il n'aurait qu'à lui vanter la qualité particulièrement bonne des steaks de dragon de ces dernières semaines pour l'inciter à venir manger ? Ouais... c'était pas mal comme plan.
Un peu déçu tout de même, il reprit son chat dans ses bras et repassa la porte en sens inverse. Tout ça pour ça. Franchement.
Karl Mitch a lancé un sortilège !
- Sortilège
- Enchantement d’Impassibilité
- Difficulté
- 4
- Résultat D20
- 12
- Interprétation
- Réussite
- XP gagnée
- 3
Immugio !
Comme prévu, la porte devint une sorte de planche ne laissant filtrer plus aucun son. Karl avait quelques heures de tranquillité.
Autres résultats possibles
Comme prévu, la porte devint une sorte de planche ne laissant filtrer plus aucun son. Karl avait quelques heures de tranquillité. Il constata par ailleurs qu'il avait réussi son sortilège avec une facilité déconcertante, ce qui boosta totalement son égo et le rendit fier de lui même. Il n'était pas si rouillé que ça, le vieux !
La baguette de Karl crépita mais rien ne se passa. Le vieil homme fronça les sourcils, intrigué. Il devait être un peu rouillé... en même temps, il était parti avant de faire son rituel journalier des pieds dans la bassine d'eau froide -ce qu'il s'empresserait de faire en rentrant. Il n'était donc pas au top de sa forme.
La baguette de Karl crépita mais rien ne se passa. Le vieil homme fronça les sourcils, intrigué. Il sentit son coeur battre à tout rompre. Comment pouvait-il louper un sort si simple ?! Etait-ce donc ça, le maléfice de l'âge ? Ne plus réussir le plus basique des sortilèges ? Un sentiment de honte profonde l'envahit et il en rougit jusqu'aux oreilles. Clairement, il ne raconterait à personne cette expérience et se promit de faire un point sur sa vie et sa carrière de sorcier. Peut-être qu'il n'était plus temps pour lui d'agiter sa baguette magique à tout va et qu'il lui fallait prendre sa retraite, cesser de vouloir jouer les héros et se contenter de la bonne vieille Tête de Sanglier.
Immugio
Enchantement d’Impassibilité
Message publié le 03/03/2025 à 19:50
Suite de ce RP
Avec @Gabriel
Kaelen, fidèle à sa réputation d'Auror, fut prompt à réagir. Sans doute que lui, à la place de Karl, il aurait réellement sauté par-dessus le bar, sa forme physique et ses trente ans lui permettant certainement cet exploit. Ce qui n'était clairement plus le cas du tavernier.
Alors que ce dernier s'apprêtait à rejoindre la porte en quelques enjambées, il constata que son comparse avait sorti deux petites fioles qu'il n'identifia pas de suite. Puis il comprit que c'était du polynectar et qu'il avait pris au mot son conseil, soigneusement rédigé dans le courrier qu'il lui avait fait parvenir, de venir avec sa tête la moins Auror possible. Après tout, le plus simple n'était-il pas de changer carrément de tête ?
Avant qu'il ait eu le temps de poser une question, Karl se retrouva avec une fiole dans une main et un Kaelen qui se glissait déjà dans la nuit noire, à la poursuite des deux trafiquants. Le vieil homme le rejoignit et ne put s'empêcher d'être surpris par l'obscurité qui pesait sur Pré-au-lard. Le ciel était lourd et sombre, dissimulant les possibles étoiles et le croissant de lune qui diminuait un peu plus chaque jour.
Karl aurait voulu demander à qui appartenaient les cheveux présents dans la potion et à quoi il allait ressembler. Mais ce n'était pas le moment de telles divagations, d'autant que les rues étaient curieusement calmes ; quelques mots trop forts pourraient les faire repérer.
Il constata d'ailleurs que les deux hommes venaient de tourner dans une rue ; aussi les enquêteurs improvisés accélérèrent le pas histoire de ne pas les perdre de vue. Ils prirent un temps à l'ombre d'un renfoncement pour avaler le polynectar.
Karl ne savait pas à quoi s'attendre, il ne s'attendait en réalité à rien. Mais il fut quand même surpris en distinguant ses mains à travers la nuit et en tâtant ce qui était désormais son corps pour peut-être une heure ou plus, il ne savait pas quelle était la qualité du breuvage remis par Kaelen.*
Se faufilant tels des chats derrière leurs proies, les deux compères arrivèrent bientôt devant un bâtiment à trois étages plongé dans le noir. Les trafiquants étaient entrés par une porte qui s'était ouverte silencieusement. Ils ne semblaient pas se méfier et ne paraissaient pas avoir capté qu'on les suivait.
Il s'écoula quelques secondes pendant lesquelles le bâtiment resta plongé dans le noir. Puis une petite lucarne au troisième étage s'illumina.
-Ah, c'est donc là leur quartier général ! s'exclama le tavernier en s'élançant vers la porte.
Sans penser à la possibilité d'éventuels pièges, il posa la main sur la poignée et tenta d'ouvrir la porte. Qui demeura définitivement fermée. Il rouspéta, marmonna puis sortit sa baguette, prêt à en découdre avec cette maudite porte.
Alohomora !
La porte s'ouvrit sans trop de difficulté. Cela surprit Karl, qui s'attendait à ce que les trafiquants eussent davantage protéger ce qui devait être leur quartier général. Il se contenta d'un haussement d'épaule avant d'inviter Kaelen à entrer.
_________________________
* Lancer de dé pour déterminer l'apparence de Karl :
1 : Karl devient une belle jeune femme d'environ vingt-cinq ans, boucles blondes cascadant dans son dos, de généreuses formes noyées dans sa cape de vieillard. Il se demande vraiment à qui Kaelen est allé piquer des cheveux et s'il n'est pas en train d'incarner l'un de ses fantasmes inaccessibles.
2 : Le voilà monsieur passe-partout, quarantenaire, petite moustache, grand et sec. La cape qu'il arbore tout le temps ne va pas au personnage qu'on imagine davantage en costume-cravate Moldu. Mais pas le temps de se faire une beauté !
3 : Il pourrait presque ressembler à sa vieille tante, décédée depuis une éternité : petite, les traits sévères, des sourcils fournis et des mains de travailleuse manuelle. Si besoin de mettre une bonne gifle, le voilà !
4 : Il a l'apparence d'un jeune sportif au corps élancé et finement sculpté, cheveux d'un délicat blond vénitien et yeux d'émeraude. Si seulement il n'en avait pas que l'apparence mais également les ressenti ! Il arrêterait de sentir ses articulations grincer malgré ce corps de jeunnot.
Karl Mitch a lancé un sortilège !
- Sortilège
- Sortilège de Déverrouillage
- Difficulté
- 3
- Résultat D20
- 7
- Interprétation
- Réussite
- XP gagnée
- 3
Alohomora !
La porte s'ouvrit sans trop de difficulté. Cela surprit Karl, qui s'attendait à ce que les trafiquants eussent davantage protéger ce qui devait être leur quartier général. Il se contenta d'un haussement d'épaule avant d'inviter Kaelen à entrer.
Autres résultats possibles
La porte n'était visiblement verrouillée que par une simple clé. Quels amateurs ! Et Karl parvint à l'ouvrir avec une facilité déconcertante, permettant l'accès au bâtiment mais le faisant également le sentir particulièrement fier et glorieux de la réussite de son action. Le héros de la nation est de retour !
Soit les trafiquants n'étaient pas des débutants et avaient protégé leur porte par un système magique, soit Karl était particulièrement rouillé ce soir-là. Dans tous les cas, rien ne se passa et le tavernier se sentit particulièrement déçu et un peu honteux de cet échec. Où est donc passé le héros de la nation ?!
Ouuuups... non seulement cela ne fonctionna pas, mais en plus il y eut une sorte de boum qui ébranla la porte sans la faire céder et se répercuta dans l'ensemble du bâtiment. Pour sûr, la discrétion était totalement morte...
Alohomora
Sortilège de Déverrouillage
Message publié le 02/03/2025 à 19:08
Karl aurait bien aimé mettre un petit coup de pied au secrétaire qui lui collait aux basques, comme on se débarrasse d'un petit chien trop encombrant qui ne fait que japper en se croyant impressionnant. Mais, premièrement, il savait se tenir et deuxièmement, ses articulations rouillées ne lui permettaient certainement pas de lever une jambe ne serait-ce que de quelques centimètres pour aller en coller une au type qui le suivait, affolé.
-Monsieur, vous n'avez pas le droit, vous...
D'un geste, le vieil homme lui fit signe de la fermer mais le secrétaire semblait n'en avoir cure. Il continuait de répéter que Karl n'avait pas le droit d'outrepasser ainsi son autorité (inexistante) et qu'il n'avait pas plus le droit de déranger monsieur Rowle, lequel avait fort à faire depuis sa nomination toute nouvelle à la tête du bureau des Aurors.
A force de progresser dans les couloirs, le vieil homme vit enfin l'écriteau qu'il souhaitait voir sur une porte tout à fait banale : Kaelen Rowle - Chef du bureau des Aurors.
Sans même frapper, il l'ouvrit et constata que l'occupant de ce charmant bureau avait dû entendre tout ce raffut et semblait attendre sa venue calmement.
-Monsieur, je suis désolé... commença le secrétaire.
Mais il fut invité à faire demi-tour et refermer la porte d'un seul geste de son supérieur. Ce qu'il s'empressa de faire.
Karl ne se fit pas prier, prit place face à Kaelen et sortit de sa poche l'exemplaire roulé de la Gazette du sorcier. Ce même exemplaire où, page 4 ou 5, quelque chose comme ça, il était notifié que le bureau des Aurors changeait de chef. Et que le nom dudit chef sonnait résolument familier aux oreilles et aux yeux du vieux tavernier.
Kaelen semblait résolument très calme, en dépit du bazar causé par Karl. Lequel marmonna quelque chose d'incompréhensible dans sa barbe avant de répondre, d'une voix hautement intelligible :
-J'aurais pu te féliciter avec mon meilleur whisky si tu étais venu à la Tête de Sanglier. Et, mieux encore, si tu avais daigné m'informer de ce pour quoi je devrais te féliciter ! J'y crois pas, j'ai appris ça par la presse. La presse ! insista-t-il, tapotant l'exemplaire du journal posé sur le bureau.
Il marmonna à nouveau quelque chose d'incompréhensible, visiblement mécontent.
-Mais ça, passe encore, c'était y'a pas longtemps, je comprends que tu aies plein de choses à gérer pour ta prise de poste. Même si, ajouta-t-il, un petit hibou pour informer ton vieil ami, c'était pas la mer à boire, hein ? Non, le problème, en vrai, c'est que ça fait presque trois mois que je t'ai pas vu. Trois mois, t'imagines ! Depuis l'affaire de la kiwicot, t'es porté disparu !
Se renfonçant dans sa chaise, il croisa les bras sur la poitrine avant d'ajouter, dans un énième marmonnement mais plus intelligible que les premiers :
-En plus, t'es un bon client.
Message publié le 02/03/2025 à 09:26
Avec @Gabriel
Karl ajusta sa cape carmin sur ses épaules. Il épousseta quelques poussières invisibles, passa une main dans ses cheveux blancs. Il devait être d'une tenue parfaite et irréprochable pour ce qu'il avait à faire.
Il était quatorze heures. Il avait donné son congé à Lewis et fermé la taverne après le départ des derniers clients étant venus pour un solide déjeuner -au menu : steak de dragon, purée de prunes dirigeables, fondant au chocolat et mandarine.
Karl posa un écriteau sur la porte indiquant une fermeture exceptionnelle en ce dimanche après-midi et une réouverture qu'à partir du lundi midi. Il avait à faire.
Il roula un exemplaire de la Gazette du Sorcier et le glissa dans la poche intérieure de sa cape. Puis il prit une profond inspiration et se prépara mentalement à transplaner sur le Chemin de Traverse, zone sorcière la plus proche du centre de Londres où il pourrait passer par la cabine téléphonique pour se rendre au Ministère.
Karl n'aimait pas transplaner. Il n'avait trouvé cette pratique très plaisante. C'est d'autant plus le cas depuis qu'il se sentait vieillir, depuis qu'il avait l'impression que toutes ses articulations grinçaient et que ses genoux ne voulaient qu'une seule chose : faire leur vie loin de lui.
Il n'aimait cependant pas plus la poudre de cheminette, suite à une mauvaise expérience à base de marmonnement mal compris et donc d'une erreur de destination.
Il avait donc pris l'habitude de transplaner mais limitait le plus possible cette pratique. Après, comme il quittait rarement la Tête de Sanglier, il avait rarement à transplaner. Là était l'avantage de vivre juste au-dessus de sa taverne.
Dans un CRAC sonore, il partit et réapparut à proximité du Chaudron Baveur qu'il traversa en grande hâte pour rejoindre le Londres Moldu. Il n'adressa qu'un vague bonjour à Alfred, le tenancier, qui sembla étonné de ne pas voir son collègue de Pré-au-lard poser ses fesses sur un tabouret pour une bonne bièraubeurre. Mais Karl n'avait pas le temps. Il avait à faire.
Marchant d'un bon pas dans les rues de Londres, il rejoignit la cabine téléphonique rouge qui paraissait être un vrai dinosaure dans cette ville si hautement technologique. Ca devait être une sorte de curiosité touristique pour les Moldus.
Il composa le 6-2-4-4-2 afin d'être amené vers le Ministère de la Magie. Une fois arrivé, il reprit sa marche rapide, grimpant les escaliers, s'arrêtant à mi étage pour reprendre son souffle, repartant de plus belle. Une fois arrivé au deuxième, il suivit les indications pour débouler dans le bureau des Aurors où un aimable secrétaire d'une petite trentaine d'années lui adressa un sourire, lui demandant ce qu'il pouvait faire pour lui.
Il fallut attendre quelques secondes, que le vieil homme reprenne son souffle et se remette de sa presque course dans le Londres Moldu.
-Votre responsable, commença-t-il. Je veux voir votre responsable.
Face au mutisme et à l'oeil interrogateur de son interlocuteur, il poussa un petit soupir d'impatience et reprit :
-Kaelen Rowle, c'est votre nouveau responsable, non ?
-Absolument.
-Eh ben je dois le voir !
-Monsieur Rowle est très occupé.
-Ah bah un peu mon n'veu qu'il est occupé, c'est bien pour ça que je viens !
-Non, vous ne comprenez pas, il est très occupé. Ca veut dire qu'il ne peut pas vous recevoir, d'autant que vous n'avez pas de rendez-vous.
-J't'en foutrais du rendez-vous ! Dites-lui que c'est Karl Mitch qui veut le voir !
-Ca ne sert à rien, monsieur. Si vous voulez, je note la raison de votre venue et ce qui vous pousse à vouloir rencontrer monsieur Rowle. Je lui transmets. Et s'il estime que le motif nécessite, en effet, une entrevue, il vous fera parvenir un hibou avec une date de rendez-vous.
-Oh là, c'pas un p'tit jeune comme vous qui va m'empêcher de voir ce sacripant de Kaelen ! J'ai pas besoin d'un rendez-vous, je suis Karl Mitch !
Sur ces bonnes paroles, il s'avança dans le couloir alors que le secrétaire, visiblement paniqué, se levait de sa chaise dans l'idée de faire barrage et ramener le vieil homme à la raison. Mais ce dernier, étonnamment rapide, s'était déjà engagé et clamait à voix haute :
-Kaelen ! Kaelen ! Faut qu'on parle bon sang !
Message publié le 23/02/2025 à 10:44
Karl fut satisfait de constater que le jeune Auror avait répondu à l'appel.
Il le vit passer le seuil de l'établissement et se diriger vers le comptoir d'un pas mesuré. Il vint s'asseoir comme un client lambda, adressant au vieil homme un discret regard entendu.
Karl jeta un coup d'oeil rapide en direction de ses deux suspects qui n'avaient pas bougé, semblant attendre quelque chose. Il n'était donc pas encore le moment de bouger. Il fallait continuer à faire comme d'habitude pour ne pas éveiller les soupçons.
Alors le propriétaire de la Tête de Sanglier afficha son meilleur sourire commercial et s'exclama :
-Bonsoir et bienvenue ! Que puis-je vous servir ? Oh, attendez, ne dites rien, Lewis (il désigna le jeune serveur occupé à ramener des chopes vides) a créé un tout nouveau cocktail à base de jus de citrouille, un véritable délice ! Allez mon garçon, ajouta-t-il en s'adressant audit Lewis, fais-lui goûter ta superbe création !
Ca lui faisait mal au coeur de proposer à Kaelen une boisson sans alcool. Mais il ne fallait prendre aucun risque : si filature voire affrontement il devait y avoir, il valait mieux être le plus sobre possible.
Tandis que Lewis s'occupait à mélanger dans un shaker du jus de citrouille avec une infusion d'hibiscus et du nectar de pêche, Karl s'assit sur son tabouret, face à Kaelen. Dans un marmonnement, il lança à voix basse :
-Je suppose que tu les as remarqués. Je les garde à l'oeil, je te préviens quand ils bougent. Y'a un bon filon.
Lewis posa devant l'Auror son cocktail, décoré de quelques feuilles de basilic.
Tout à coup, la vieille sorcière malheureuse, qui en était probablement à sa sixième ou septième bièraubeurre, envoya valser sa chope dans laquelle il restait un fond de boisson. Tout le monde dans la salle sursauta tandis que, complètement ivre et en larmes, elle se mettait à beugler :
-POURQUOI PERSONNE NE M'AIME DANS C'MONDE ?! C'VRAIMENT TROP INJUSTE AIMEZ MOI PUTAIN D'MERDE Z'AVEZ QUOI CONT' MOI ?!
Le tout en gesticulant de façon très désordonnée, manquant de mettre une droite involontaire au type le plus proche.
Karl adressa un regard à son serveur qui comprit immédiatement que lui revenait la mission de calmer l'ambiance. Aussi, il se précipita vers la sorcière et tenta en premier lieu la diplomatie, l'alpaguant d'une voix douce dont lui seul avait le secret, lui demandant de se rasseoir, l'assurant que personne n'avait dit qu'elle n'était pas aimée et que ça allait passer, ce n'est que l'alcool qui...
En réponse, il se prit une gifle magistrale qui fit s'élever un oh de surprise et d'indignation dans ce qui restait de la clientèle.
Lewis, pourtant habituellement calme et bien poli, sembla voir rouge car il attrapa les poignets de la sorcière qui continuait de s'agiter dans tous les sens en lui intimant, d'une voix beaucoup plus dure et cinglante, de cesser son manège et de dégager d'ici.
-Ah c'pas un jeune comme toi qu'va m'faire dégager 'spèce d'malpoli ! s'exclama la sorcière en tentant à nouveau d'en foutre une au jeune serveur.
Excédé, Lewis lâcha un des poignet de la femme, évita de justesse une nouvelle gifle, saisit sa baguette et, d'un tour de poignet, lui balança un #[Levicorpus] bien senti. Hurlante, éructant de rage, la bave aux lèvres, l'impudente se retrouva tête en bas, cape tombant sur le visage, tandis que le serveur la conduisait de force vers la sortie.
Cette scène avait provoqué une véritable vague d'émotion. Certains s'étaient levés, prêts à intervenir ou venir en aide à Lewis. Tous avaient leur mot à dire sur la situation, créant un brouhaha de voix qui s'entrechoquaient.
Karl afficha une moue satisfaite : une fois encore, le jeune homme avait su se dépatouiller des situations déplaisantes dans lesquelles son charmant patron l'envoyait.
Mais cette satisfaction laissa bientôt place à deux yeux ronds tandis que le vieil homme constatait que ses deux principaux suspects avaient profité du remue-ménage provoqué par la sorcière pour se faire la malle. Heureusement qu'ils avaient payé leurs consommations au moment du service, parce que les réflexes de Karl auraient pu le conduire à s'écrier "ils s'en vont sans payer ! Lewis poursuis-les !" ce qui aurait rendu à néant les chances de filature discrète.
A la place, il tapota l'épaule de Kaelen et désigna du menton la porte qui venait de se refermer.
-Faut les suivre, commença-t-il. S'pourrait bien qu'ils aient quelque chose à voir avec un trafic de kiwicot d'une ampleur encore inconnue. Ca doit pouvoir t'intéresser.
Tout en parlant, il contourna le bar pour se diriger, lui aussi, vers la porte.
S'il avait été plus jeune et plus en forme, peut-être qu'il aurait bondi au-dessus de son comptoir, tel un héros de film d'action Moldu. Non pas qu'il connaisse grand-chose aux films d'action Moldu. Mais en 117 ans d'existence, il avait eu le temps de discuter avec bon nombre de personnes et apprendre des tas de choses même dans des domaines qu'il ne côtoyait absolument pas.
Mais d'ailleurs, était-on bien sûr que Karl Mitch fût âgé de 117 ans ? Absolument pas. Par un heureux hasard, les papiers pouvant certifier de la date de naissance du vieil homme n'étaient plus -la façon dont l'état civil avait (soi-disant) pu les perdre était floue. Aussi, il n'y avait que sa parole pour assurer qu'il avait 117 ans. Mais en y réfléchissant bien, ne disait-il pas depuis quelques années déjà qu'il avait 117 ans ? Vous savez, les vieux, des fois, ça perd la tête...
______________
Lancer de dé :
1 : Il ne sait réellement plus quel âge il a donc il suppose avoir 117 ans.
2 : Il a réellement 117 ans et s'en souvient très bien.
3 : Il n'a pas 117 ans mais est persuadé en avoir réellement 117.
4 : Il n'a pas 117 ans mais plutôt 83. Mais il préfère dire 117 ans, ça en jette davantage.
Message publié le 15/02/2025 à 12:56
Il était vingt-deux heures trente passées. Karl était derrière son comptoir, les bras tendus devant lui, jambes en arrière, en train de faire ses étirements. Dans la taverne, il n'y avait plus grand-monde.
Lewis, le jeune employé de vingt-cinq ans, apportait ce qui serait sans doute les derniers verres de la soirée. Un groupe de jeunes adultes, sans doute tout fraîchement sortis de Poudlard, jouaient des coudes pour tenir tous les huit autour d'une petite table ronde en bois. Ils parlaient fort, riaient fort, faisaient parfois de grands gestes au risque d'éborgner leur voisin un peu trop proche... bref, des jeunes quoi. Karl ne le dirait jamais assez : les jeunes, de nos jours, ça n'a plus d'respect pour rien ! Et surtout pas pour ses pauvres oreilles à plus de vingt-deux heures trente.
Une vieille femme, apparemment malheureuse si on en croyait sa mine défaite, enchaînait les bièraubeurres depuis près d'une heure. Elle était installée dans un coin, dos contre le mur, et Lewis l'entendait renifler à intervalles réguliers lorsqu'il circulait dans la salle pour apporter des commandes ou récupérer des verres vides. Une fois, il lui avait même gentiment proposé un mouchoir mais la vieille avait refusé de sa voix rauque. Il n'avait pas insisté, espérant seulement qu'elle ne cracherait pas sa morve sur le mobilier. Après, c'est à lui que Karl demanderait de nettoyer, il en était sûr !
Des cinquantenaires, a priori un couple au vu des yeux doux qu'ils se lançaient et des propos susurrés qui les faisaient glousser, sirotaient leur verre d'hydromel. Karl ne savait plus depuis combien de temps ils étaient là et ils n'avaient toujours pas fini leur verre. Par Merlin, comment peut-on autant laisser traîner de bonnes rasades d'alcool ?! Si ça ne tenait qu'à lui, il aurait terminé leur boisson cul-sec ! Fallait leur apprendre à boire !
Quelques autres personnes, plus ou moins éméchées, entamaient la clôture de leur soirée à la Tête de Sanglier. Il était temps pour eux de rentrer au bercail -parfois pour continuer la soirée dans la chaleur d'un appartement de Pré-au-lard.
Tout en faisant ses étirements, que sa fidèle clientèle avait l'habitude de voir, Karl gardait un oeil sur deux hommes âgés d'une trentaine d'année.
Il ne connaissait pas leur nom mais savait qu'ils venaient régulièrement tard dans la soirée. Au début, il n'avait pas fait attention à eux. Ils commandaient, ils consommaient, c'était bien.
Puis il avait commencé à remarquer que, parfois, une troisième personne les rejoignait. Celle-ci ne commandait jamais, s'asseyait à peine, repartait presque aussitôt et ne revenait pas. C'était arrivé une fois, puis deux, puis trois. Au bout de la quatrième, Karl s'était décidé : il était allé voir les deux hommes et leur avait dit, mot pour mot "on n'est pas chez vous ici, si quelqu'un entre, il consomme ! Sinon, j'le fous dehors de mes propres mains ! Faites passer le mot aux suivants".
Lewis lui avait dit, plus tard, qu'il n'aurait jamais osé les aborder ainsi. Qui sait de quoi ils étaient capables. Ce à quoi le vieux Karl avait répondu qu'eux non plus ne savaient pas de quoi lui était capable.
Bref, les deux hommes s'étaient pliés au règlement et depuis, le troisième individu consommait. Voilà une affaire qui roule !
Jusqu'à ce que Karl commence à se poser des questions sur ces rendez-vous nocturne.
Jusqu'à ce qu'il aperçoive, de façon totalement hasardeuse, quelques petites pastilles vertes enroulées dans un mouchoir passer d'une paire de mains à l'autre.
Devant Lewis, après la fermeture du bar, il s'était emporté.
Du trafic, dans son respectable établissement ?! Non mais, et puis quoi encore ?! Ils n'allaient pas lui bousiller sa réputation, ces salaupiauds !
Au début, il avait envisagé les foutre à la porte la prochaine fois qu'ils pointraient à nouveau leur nez dans l'établissement. Puis il s'était ravisé. Cette affaire pourrait bien tourner en sa faveur. Ecoutez-donc sa logique : quelques mois auparavant, il avait appris de la bouche de son ami Kaelen que le gouvernement le suspectait de ne pas être un vieil homme respectable en raison des réunions totalement légales qu'il organisait dans son établissement une fois par mois. Et si, grâce à lui, le même Kaelen parvenait à coincer quelques trafiquants de kiwicot voire arrivait à remonter jusqu'au labo de fabrication ? La carrière de son ami s'en porterait bien et lui, Karl Mitch, prouverait qu'il est un respectable citoyen, en vertu de quoi il fallait lui foutre la paix sur ses activités annexes ! Et puis, si sa réputation de héros de la nation pouvait encore perdurer un peu... Parce qu'elle était désormais loin, la coupe du monde de Quidditch où il s'était particulièrement démarqué en affrontant si brillamment un Feudeymon.
Il avait donc écrit à son ami Kaelen.
Il l'avait convié à venir à la Tête de Sanglier, avec sa tête la moins Auror possible histoire qu'il ne soit pas cramé dès son arrivée. Il n'avait pas donné beaucoup de détails, avait seulement signifié qu'il devait venir en forme parce qu'une petite filature n'était pas exclue, qu'il avait probablement un bon filon à lui refiler.
La lettre était partie. Il attendait. Il espérait que Kaelen répondrait à l'invitation. Et qu'il avait des talents pour se faire passer pour qui il n'était pas.