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L'Inconnu

Non binaire

125 ans

Inconnu

Britannique

Qui est le suivant ?

Message publié le 16/08/2025 à 03:05

Ce message fait l'objet d'un avertissement de contenu :

Pensées dérangeantes

Elle parle.

Elle parle vite, comme si les mots lui brûlaient la bouche. Ça déborde, ça glisse, ça cherche à remplir l’espace, à camoufler ce qui tremble à l’intérieur. On joue, oui. Immédiatement. Sans hésiter.

 

Les mains d'Erika sont posées sur la table, immobiles, les doigts entrelacés comme ceux d’une statue. Le vernis craque sous l’ongle. C’est discret, mais je le sens.

Elle entend, bien sûr. Chaque mot. Chaque inflexion. Ce ton faussement léger qu’on prend quand on sait qu’on est peut-être en train de crever un abcès. Ou d’en creuser un autre. Ou de creuser un trou. 

 

Je reste là. Je regarde.

Elle me donne un prénom. Alice. Et c'est délicieux. 

Je le répète sans le dire. Juste à l’intérieur. Il résonne, cogne contre les parois molles de mon crâne. 

Elle a les gestes qui rassurent, les mimiques de celles qui savent survivre. Retrousser les manches. S’adosser comme si elle était chez elle. Offrir un verre, comme on tend une main pour montrer qu’on n’a pas d’arme.

 

C’est joli. C’est humain.

Mais Erika ne répond pas.

Elle la fixe à peine. C’est un regard de travers, flou, glissant comme un poisson mort. Pas de colère. Pas de peur. Juste ce petit flottement, ce vide derrière les yeux.

Je suis là, juste derrière. Et je souris.

C’est fascinant, ça. Cette manière qu’elle a de se comporter comme si rien ne pouvait l’atteindre. Comme si elle avait le contrôle. Comme si sa politesse allait suffire à éteindre l’incendie.

Mais le feu est déjà là.

Tu le sens, Alice ? Tu sens la chaleur ? Elle est toute proche. Elle rampe. Elle s’insinue sous ta peau, entre les mots que tu choisis.

T’as peur. Pas de moi. Pas encore.

Mais de lui. Le type accoudé. L’inconnu. Celui qu’on peut pointer du doigt. Le coupable tout trouvé. Le parfait bouclier. 

       Erika baisse les yeux. Ses cils frôlent la lumière. Sa bouche s’entrouvre à peine. La même chose que toi. Même si je ne bois pas. 

C’est dit comme une vérité ancienne. Une chose apprise, répétée, machinale. Ça tombe entre elles deux comme une pierre dans l’eau.

Puis elle relève lentement la tête. Ses yeux croisent ceux d’Alice. Un peu trop longtemps. Un peu trop lentement.

Alice a bon cœur. Ça se voit. Elle sourit même à des inconnues trop calmes. Elle paie des verres à des femmes sans nom. Elle s’inquiète, elle joue le jeu. Elle est exactement comme elle était.

          Tellement bonne à aimer.

Tellement prête.

 

J’observe son sourire, sa gorge, le creux sous son menton. Je note la manière dont elle bouge, comment elle se mord la lèvre en regardant autour. C’est un langage aussi. Un corps qui parle.

Le miroir me renvoie son image, à elle. À Erika. Mais ce n’est plus Erika que je vois. C’est un flou. Une forme. Une transition.

                                                  Juste Là

Un battement sous la table. Mon genou contre le bois. Involontaire ? Non. Jamais.

Je me penche très légèrement. Erika incline la tête, comme une poupée qu’on bascule. Ses cheveux tombent en rideau pâle sur son visage. Il ne va pas s’en aller. La voix est basse. Froide. Détachée. Tu veux que j'y aille ? Un murmure glissé dans l’espace comme une aiguille sous l’ongle.

Elle ne regarde pas Alice. Elle regarde le vide entre elles. Là où leurs respirations se croisent. Là où la tension flotte, suspendue.

C’est là que ça naît, toujours. Ce moment. Cette fracture.

Commander je veux dire. 


Qui est le suivant ?

Message publié le 18/04/2025 à 04:25

Ce message fait l'objet d'un avertissement de contenu :

Pensées dérangeantes

Erika ne bouge pas.

Le bois sous nos doigts est tiède. Sa main reste en suspens, l’ongle accroché au vernis comme si c'était une peau. Elle a entendu la chaise, la voix. Elle a compris les mots. Mais tout ça flotte un peu, comme dans l’eau trouble. Comme si les choses arrivent en décalé. Comme si elles ne sont pas tout à fait réelles.

L’autre en face s’excuse.

Comme si ça voulait dire quelque chose !

Comme si ça pouvait suffire.

Je lève les yeux.

Ses prunelles s’arrêtent sur la nouvelle venue. L’image met quelques secondes à s’imprimer, à devenir cohérente pour moi

C’est elle. C’est bien elle. C’est cette bouche. Ces yeux. Sa manière de se tenir. 

C’est tout ce qu’on peut retenir.

Je pourrais l’aimer, elle aussi.

Si elle voulait bien se taire. Si elle arrêtait de trembler de la face.

Si elle me laissait l’enlacer. Juste un peu. Juste assez pour que je puisse la comprendre. L’écouter de l’intérieur.

Mais elle est comme les autres. Pas vraie. Pas entière.

Pile à l’heure.

Erika prononce les mots sans y penser, sans les choisir. Ils coulent hors de sa bouche comme une chanson oubliée. Elle les regarde tomber entre elles deux. Un murmure. 

Sa voix est jolie. On dirait un fil de soie autour de mon cou. Si je tirais dessus, doucement… est-ce que ça ferait un bruit délicieux ? Non. Pas tout de suite. Juste un craquement discret. Comme une coquille vide qu’on écrase.

Je détourne vaguement la tête, mes yeux glissent sur les autres. Elle aussi, elle est belle. La brune qui regarde.

 

Puis Erika observe la fille à notre table. Il y a une peur là, quelque part. Un doute. Et je le sens comme une chaleur dans ma poitrine.

L’angoisse de l’inconnu au comptoir. Pas de moi, on le devine. Ce n’est pas pareil. Et ce n’est pas encore suffisant.

 

Mais ça viendra. La peur, c’est comme un parfum. Il faut le laisser se poser sur la peau. Le laisser s’infiltrer. Et après, il ne part plus.

Pourquoi tu le fuis ? Je souris. Doucement.

Erika veut comprendre. Les gens veulent toujours comprendre. Comme si comprendre rendait les choses moins vraies. Moins tranchantes.

Mais ce n’est pas une question de pourquoi. C’est une question de mimétisme. 

Elle penche légèrement la tête. Il est là pour toi, à ton avis ?

Maintenant, c’est l’heure d’un silence. Celui qui vient après. Celui qui reste.

Mes yeux glissent vers le miroir, puis reviennent. Je ne regarde pas vraiment celle en face. Je la respire. Je m’enivre. Chaque mot, chaque geste qu’elle peut faire.

Si je lui ouvrais le crâne, tout doucement, est-ce que je trouverais la peur là-dedans ? Est-ce qu’elle a une forme, la peur ? Une couleur ? Une texture ?

Je pourrais y plonger les doigts. Les plonger et y goûter. Comme un bonbon fondu.

Mais je ne bouge pas. Erika reste là. Immobile.

Parce qu’il faut attendre. Parce que c’est encore trop tôt.

Et dans un coin de ma tête, très doucement, quelque chose tape.

BAM

BAM

BAM

Erika est encore là.

Mais pas pour longtemps.


Qui est le suivant ?

Message publié le 02/03/2025 à 21:16

RP Libre, ouvert à 2 autres personnages maximum

 

L’air est froid, mordant, chargé d’humidité et de silence. L’hiver s’accroche aux façades du Pré-au-Lard, s’insinue dans les pavés, transforme les pas en échos étouffés. Il n’y a pas grand monde dehors. Il n’y a pas grand monde dedans non plus, pas encore.

Elle pousse la porte.

La chaleur du pub l’accueille d’un coup, contraste violent avec la morsure du dehors. Une odeur de bois brûlé flotte dans l’air, mêlée à celle du cidre chaud et de la poussière. Les Trois Balais respire à son propre rythme, lent, régulier, comme un corps endormi. Quelques regards s’élèvent, machinalement. Des habitués, des visages fatigués par la journée, des inconnus à demi noyés dans leurs pensées. Personne ne la fixe vraiment. Erika est une silhouette parmi d’autres. Une présence banale dans un lieu où tout le monde finit par se ressembler. Je marche, mes pas sont mesurés, précis. Pas trop rapides, pas trop lents. Juste assez sûrs pour qu’elle ait l’air d’avoir toujours su où elle allait. Son manteau tombe sur ses épaules avec fluidité. Une cascade de tissu sombre qui souligne la lumière de ses cheveux.

Erika est blonde.

Ses cheveux glissent le long de son visage en mèches disciplinées. Son regard accroche la pièce sans s’y attarder. Ses traits sont doux, délicats. Elle n’a rien d’exceptionnel, mais elle attire juste assez. Une présence subtile, à la lisière du regard des autres. Suffisamment visible pour exister. Pas assez marquante pour être retenue. Je choisis une table près de la fenêtre. Une place qui donne à la fois sur l’extérieur et sur l’intérieur. Je peux voir la rue déserte, observer les passants qui passent trop vite pour s’attarder sur les visages. À l’intérieur, les conversations se superposent en murmures indistincts. Quelques rires, des verres qui s’entrechoquent.

Je m’assois.

Le bois est rugueux sous mes doigts. Usé. Creusé par le passage des années. Par les gestes répétés de ceux qui se sont installés ici avant moi. Avant elle.

J’ôte mes gants, lentement.

Un doigt après l’autre.

Le tissu glisse contre ma peau. Contre sa peau.

Ce n’est qu’un corps. Une enveloppe qui bouge, qui respire, qui s’anime selon mes envies. Mais parfois, parfois, c’est troublant. De la voir si nette dans le reflet du verre, de la sentir exister autour de moi. 

Elle ne devrait plus être là.

Et pourtant, elle l’est.

Un mouvement sur le côté. Quelqu’un s’approche. Attend. Un service comme un autre auquel on réponds. Je ne relève pas les yeux. Il n’y a pas besoin. Erika sourit peut-être. C’est un geste instinctif, ancré dans la mémoire de son corps. Une habitude d’humaine. Je respirer. Les bruits du pub se diluent en arrière-plan. Une chaise qui racle le sol. Une porte qui s’ouvre puis se referme. Le crépitement du feu, la respiration calme du lieu. Dans le miroir de la vitre, une femme me regarde. Blonde. Élancée. Son regard est calme, posé, presque serein. C'est moi, censé être moi, c'était elle. Celle qui est partie en premier, il y a des années.

Erika.

Je l’observe un instant. Une fraction de seconde qui s’étire dans le temps. Puis je baisse les yeux.

                                   TAP.

Un battement léger du bout du doigt sur le bois. Je ne m’en rends compte qu’après coup. Un bruit infime, insignifiant. Presque un appel. Je reprends la tasse devant moi. La chaleur diffuse s’attarde contre ma paume. Une gorgée, lentement.

Tout est normal.

Tout va bien.

C’est ce que l’illusion doit montrer, en tout cas.

Mais le silence s’étire, s’installe autour de moi. Il n’a pas de poids, pas encore, mais je le sens. Comme une tension dans l’air, un espace qui attend d’être comblé.

Il n’y a rien d’autre à faire, ici. Juste attendre.

Et peut-être choisir le prochain.


Et ça fait deux

Message publié le 25/01/2025 à 19:21

Ce message fait l'objet d'un avertissement de contenu :

Mort

 

Et ça fait deux

 

Il était fort.        Fort et plein de vie.      Toujours en       mouvement, tou jours à parler, 

à occuper l’espace comme s’il lui appartenait

C’était fascinant à regarder. Épuisant, parfois. Irritant, souvent.

Il était partout. Il savait tout. Il riait fort, il plaisantait, il attirait. Tout le monde l’aimait. Moi aussi… au début.

Mais il était trop bruyant. Trop présent. Il ne laissait pas de place. 

Pas pour moi. 

Il prenait tout, comme si je n’existais même pas.

Et pourtant, je l’ai regardé, étudié, écouté. Je connaissais ses habitudes, ses faiblesses, ce qu’il cachait sous son sourire éclatant. 

Parce que c’était ça, non ? Juste un masque. Comme le mien. Sauf que le sien était mieux fait. Plus crédible.

Moi, je ne pouvais pas le supporter. Il fallait qu’il s’arrête. Juste un instant. Qu’il me voie. Qu’il m’écoute. Qu’il comprenne.

Alors je l’ai fait taire.

Ce n’était pas difficile. Ce n’était même pas prémédité. Juste un moment. Une occasion. Une pulsion.

Et maintenant, il est parti. Plus de bruit. Plus de rire. Juste du silence. C’est drôle, le silence. On pense qu’il apaise, qu’il soulage. Mais en réalité, il pèse. Il s’étire. Il étouffe. Il y a trop d’espace maintenant. Et je suis là, debout au milieu, à ne plus savoir quoi en faire.

Ils ont remarqué, bien sûr. Ça n’a pas pris longtemps. Lui, il était trop important pour qu’on ne se demande pas où il est passé. Et moi, j’ai attendu. J’ai observé. 

J’ai souri. Parce que je savais. Je savais que ce serait eux, maintenant, qui rempliraient le vide avec leurs questions. Leurs soupçons. Leurs murmures.

J’ai entendu son nom dans leur bouche, comme une litanie. Ça m’a presque manqué, sa voix, son énergie. Presque.

TAP

Un bruit léger, à peine un battement. Juste une pensée qui revient, encore et encore. C'est délicieux

TAP 

TAP 

TAP

Est-ce qu’il a su, au moins ?

Est-ce qu’il a compris pourquoi je devais le faire ? Peut-être qu’il aurait ri, encore. Peut-être qu’il aurait essayé de me convaincre que j’avais tort.

Mais maintenant, il ne dira plus rien.

Est-ce que ça fait mal, d’être oublié ?

Peut-être. Peut-être pas.

Mais moi, je m’en souviendrai. Jusqu’à ce que j’en trouve un autre.

 


La première disparue d'Angleterre

Message publié le 21/10/2024 à 13:46

Ce message fait l'objet d'un avertissement de contenu :

Mort

La première disparue d’Angleterre 

 

Elle était si jolie, si mignonne. Elle me guérissait le cœur. Elle était mon amie. Ma confidente. Elle m’écoutait toujours. Jamais elle élevait la voix. 

Elle m’aimait, n’est-ce pas ? 

Moi, je l'ai aimé. Mais elle n’avait pas le droit de rester. Elle ne pouvait pas. Je ne pouvais pas la laisser rester, ici sur terre. 

Il fallait que je la fasse disparaître. C’était une pulsion. Elle n’était pas comme les autres. Mais c’était nécessaire. Il fallait que les gens comprennent. Qu’ils voient. Qu’ils ouvrent les yeux. Il fallait que j’aille mieux. 

Mais je regrette. Je regrette tellement. Sans elle, je suis vide. Sans elle, je ne suis plus rien. Juste l’inconnu qui parle au néant. Il me faut quelqu’un d’autre. Il me faut une autre tête qui peut me parler. Mes pensées sont seules. Elles doivent communiquer avec l’autre. Avec une autre bouche aussi apeurée que la première. 

Pardon. Ah. Ah. Non. 

Alors quand j’ai vu qu’ils avaient remarqué. Qu’ils avaient compris. J’ai souri. 

Le jeu pouvait commencer. Ils finiraient par me courser. Par chercher. Par voir plus loin que le bout de leur nez. Ce n’était pas anodin. Ce n’était pas un accident. C’était le commencement d’une folie qui dévorerait mon monde et celui des autres. 

BAM

BAM

BAM

Est-ce que tu crois que ça fait mal ça aussi ?

 

Peut-être

 

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