Harry Potter RPG

Liste des messages de Edwin Pope

Edwin Pope

Homme

51 ans

Sang-mêlé

Britannique

L’Art du Combat Transmuté [Cours]

Message publié le 17/02/2025 à 16:53

Le coup part trop vite pour que j’aie le temps d’intervenir. J’ai vu l’instant où tout a basculé – l’éclair de rage dans le regard de Ferguson, la provocation volontaire de Ryder. J’aurais pu les séparer avant que ça ne dégénère, mais cette seconde-là, je l’ai laissée filer. Parce qu’au fond, c’était inévitable.

 

Le bruit du choc résonne dans la salle, brutal, sec. Un os craque. Ryder se plie en deux, ses mains couvertes de sang, tandis que Decker fulmine, prêt à recommencer.

 

Assez !

 

Un mouvement fluide de ma baguette, et la dalle de pierre que j’avais invoquée plus tôt s’élève du sol, venant se matérialiser entre les deux élèves comme une muraille impassible. Le bruit sourd du bloc qui se pose coupe net l’élan de Decker, qui serre les poings de l’autre côté.

 

Mon regard glacial tombe sur lui.

 

Monsieur Decker.

 

Ma voix est basse, maîtrisée. Pas un éclat de colère, pas une once d’hésitation. C’est plus tranchant qu’un cri.

 

Vous venez de prouver, avec éclat, que vous n’avez rien à faire ici.

 

Silence pesant. Tous retiennent leur souffle.

 

Ce cours vise à vous préparer à un tournoi de haut niveau, où votre intelligence et votre maîtrise de la magie seront les seuls outils tolérés. La violence physique ? Elle n’a pas sa place ici, ni ailleurs dans cette compétition. Vous avez échoué avant même d’avoir commencé.

 

Je marque une pause.

 

Vous êtes exclu de ce cours. 50 points en moins pour Poufsouffle. Et je vous attends en retenue lundi soir.

 

Il y a des murmures autour. Certains semblent choqués, d’autres s’y attendaient. Quant à Ferguson, il n’a pas encore réagi. Il me fixe avec cette expression d’incompréhension et de colère pure. Je le devance, coupant court à toute tentative de protestation.

 

Sortez.

 

J’attends. Une seconde. Deux. Il finit par tourner les talons avec une dernière œillade furieuse, mais il ne dit rien. Une porte claque.

Je laisse le silence planer une seconde de plus, puis je baisse légèrement ma baguette. La dalle de pierre s’efface, se fondant à nouveau dans le sol. Mon regard se pose sur Ryder, qui a toujours les mains couvertes de sang.

 

À l’infirmerie. Maintenant.

 

Je ne lui laisse pas le choix. Malgré son sourire arrogant et son ton moqueur, son nez cassé le lance à chaque battement de cœur, et il le sait. Je pourrais soigner ça en quelques secondes, mais je veux qu’il sente le poids de sa provocation. Qu’il assume les conséquences de ses jeux dangereux.

 

Et si vous cherchez encore des moyens de "gérer votre colère", je rajoute en appuyant bien sur ses propres mots, assurez-vous que ce soit avec votre baguette, pas avec votre langue.

 

Je ne lui adresse plus un regard de plus et me tourne vers le reste de la classe. Certains sont crispés, d’autres mal à l’aise. Ambrose et Sam échangent un regard, probablement peu convaincus du départ forcé de Gus. Mais je ne leur laisse pas le loisir de remettre en question mon autorité.

 

Bien. Maintenant que nous sommes débarrassés des distractions inutiles, nous reprenons.

 

Je jette un rapide coup d'œil à Alison, qui semble encore absorbée par ce qui vient de se passer.

 

Miss Carter, vous passerez à l’atelier Précision. En binôme avec Ryder dès son retour.

 

J’ignore totalement le regard qu’elle me lance. Je me fiche de savoir si elle est ravie ou non. Elle a le niveau pour cet exercice, et Ryder devra prouver qu’il est capable de se concentrer ailleurs que sur ses guerres personnelles.

 

Quant aux autres, retour à vos postes. Et que cela serve de leçon : ici, c’est votre esprit qui prime. Pas vos poings.

 

Un dernier silence plane.

Puis, le cours reprend.


L’Art du Combat Transmuté [Cours]

Message publié le 17/02/2025 à 15:49

D’un mouvement rapide de baguette, je dissipe le sort avant même que Ryder ne se rétame lamentablement au sol. Son équilibre retrouvé, il lâche une exclamation frustrée, et la tension dans la pièce monte d’un cran. Mon regard, jusqu’ici neutre et observateur, devient immédiatement plus perçant lorsque je me tourne vers Ferguson.

 

Monsieur Decker.

 

Ma voix est calme. Trop calme. Celle qui précède l’orage. Il y a un éclat de défi dans ses yeux. Il s’attend à une remarque, peut-être à une punition. Après tout, ce n’est pas la première fois qu’il dépasse les bornes. Mais il y a aussi ce quelque chose en lui qui teste les limites, qui cherche à voir jusqu’où il peut aller sans se faire écraser.

 

Je m’approche lentement, chaque pas résonnant légèrement sur le sol de pierre.

 

Je ne me souviens pas avoir demandé de travailler sur la transformation des élèves. Mais puisque vous êtes si prompt à dégainer votre baguette…

 

Je laisse planer un silence.

 

Alors j’imagine que vous êtes prêt à me montrer, ici et maintenant, une transformation utile dans un combat réel.

 

Je me détourne légèrement et fais apparaître devant lui une lourde dalle de pierre d’un mètre de large.

 

Voici un obstacle. En situation réelle, il pourrait vous empêcher d’atteindre un allié, de fuir un danger, ou même de toucher votre cible. Vous avez exactement dix secondes pour me prouver que vous êtes capable de penser plus vite que votre égo.

 

Mon regard ne le quitte pas, et mon ton ne laisse place à aucun échappatoire. Il a voulu jouer ? Alors il va devoir montrer qu’il a le talent pour. Les autres élèves se sont tus. Tous attendent de voir s’il va fanfaronner ou s’il va prendre le défi au sérieux.

 

Le choix lui appartient.


L’Art du Combat Transmuté [Cours]

Message publié le 16/02/2025 à 08:09

Alison est la première à arriver. Droite, disciplinée, son regard balaye déjà la pièce à la recherche d’indices sur ce qui l’attend. Je devine en elle ce mélange d’assurance et d’incertitude, cette lutte entre le contrôle et l’adaptabilité qui la pousse parfois à trop intellectualiser la Métamorphose au lieu de la ressentir. Son sérieux ne m’étonne pas.

 

Ta baguette suffira pour aujourd’hui, mais j’espère que tu es venue avec autre chose.

 

Elle m’observe, curieuse. Je laisse planer une pause avant d’ajouter, un léger sourire en coin :

 

Réflexes, créativité… peut-être même un brin d’audace ?

 

La salle continue de se remplir, et bientôt, une silhouette rapide et décidée franchit la porte : Avery. Son entrée est sobre, efficace. Pas de grands éclats, mais une présence affirmée. Son regard balaye aussitôt la pièce, et je lis dans son expression cette curiosité attentive qui la caractérise. Elle a beau avoir hésité à venir – je le devine –, la voir ici me confirme qu’elle est prête à se mesurer aux défis du jour.

 

Je n’attends pas de réponse, car déjà Sasha entre à son tour, cravate légèrement de travers, démarche bourrue. Son regard glisse sur Alison mais il l’ignore délibérément en me saluant d’un sobre Sir avant d’aller s’installer au fond de la salle. Une habitude. Toujours en retrait, jamais là où il ne pourrait pas voir venir ce qui l’entoure. Il ne cherche pas à attirer l’attention, mais j’ai bien noté ses progrès en Métamorphose ces derniers mois. Il a du potentiel, même s’il préfère garder une distance prudente avec le personnel de l’école.

 

L’arrivée de Ambrose et de ses comparses Gus et Sam dynamise aussitôt l’atmosphère. Ambrose est poli, charmeur sans effort, sa baguette tournant déjà entre ses doigts avec impatience. Il est ici pour prouver quelque chose, c’est évident. Sam, plus discrète, suit le mouvement, mais son regard s’attarde sur Spike avec une ombre d’agacement. Je devine immédiatement ce qu’elle pense avant même qu’elle ne murmure quelque chose à Ambrose à son sujet. 

 

Puis, Julian fait son entrée. Contrairement à d’autres, elle ne cherche pas à s’effacer dans le décor. Elle bouscule quelques élèves en arrivant, s’arrête un instant devant la porte, comme si une partie d’elle hésitait encore à franchir ce seuil. Mais elle le fait, et la façade se met en place aussitôt. Quant à Gus, il entre avec sa désinvolture habituelle, attirant l’attention sans même avoir besoin de parler.

 

Il ne manque pas de me gratifier d’une révérence exagérée avant de siffler en voyant Alison. Je lève à peine un sourcil. Et puis, bien sûr, il ouvre la bouche.

 

Ben si faut une tenue spéciale, parait que les filles s'battent nues pour déstabiliser l'adversaire. J'me suis inscrit juste pour ça, nous laisse pas tomber Alison !

 

Une vague d’exclamations et de rires secoue la classe. J’attends, immobile, laissant l’écho de sa remarque s’évaporer avant de parler d’un ton posé.

 

Merveilleux. J’ai donc une classe qui se soucie du tournoi, de ses enjeux… et de sa mode vestimentaire. Decker, ton enthousiasme est noté, mais rassure-toi, personne ne finira nu aujourd’hui.

 

Je me redresse légèrement et balaie la classe du regard, m’assurant que l’attention revienne vers moi.

 

Bonjour à tous.

 

Le silence se fait. J’incline légèrement la tête.

 

Vous êtes ici parce que vous avez fait un choix : celui de ne pas vous contenter du strict minimum.

 

Je fais quelques pas dans la salle, observant les visages attentifs – ou moins attentifs.

 

Certains d’entre vous visent le Tournoi des Trois Sorciers, d’autres veulent simplement progresser. Quoi qu’il en soit, la Métamorphose appliquée au combat est une discipline exigeante. Elle demande non seulement de la technique, mais aussi de la réflexion et une grande capacité d’adaptation.

 

Je m’arrête près du premier atelier et croise les bras derrière mon dos.

 

Aujourd’hui, vous allez apprendre à utiliser la Métamorphose autrement. Pas comme un exercice académique, mais comme un véritable atout stratégique en duel.

 

Je lève ma baguette et la pointe vers le premier espace, où se trouvent les mannequins enchantés.

 

Premier axe : l’offensive.

 

Un mouvement précis et l’un des mannequins se transforme en un roc épineux.

 

Votre adversaire ne s’attendra pas toujours à ce que vous modifiiez son environnement. Apprenez à penser vite, à transformer ce qui vous entoure à votre avantage.

 

D’un autre geste, le rocher redevient un mannequin.

 

Je pivote vers la seconde zone, où sont dispersés meubles, tapisseries et autres éléments.

 

Deuxième axe : la défense.

 

D’un sort bien placé, un vieux bureau devient un mur de pierre.

 

Une barrière de protection. Un piège. Un abri. La Métamorphose peut être bien plus utile qu’un simple bouclier si vous apprenez à l’exploiter intelligemment.

 

Enfin, j’avance vers le dernier atelier, où les cages renferment quelques rats et grenouilles.

 

Dernier axe : la précision.

 

Je pointe un rat, et d’un sort rapide, il se change en coupe en argent avant de retrouver son état initial.

 

Transformer une cible en mouvement demande plus de concentration et de rapidité. Ceux qui se sentent prêts peuvent s’exercer ici.

 

Je baisse ma baguette et croise les bras.

 

Bien. Trois ateliers, trois axes de travail. Vous allez être répartis en groupes.

 

D’un mouvement de baguette, des parchemins apparaissent devant chaque élève avec leur affectation.

 

Atelier Offensive : Ambrose, Julian, Sasha

Atelier Défensif : Alison, Sam, Avery

Atelier Précision : Spike, Ferguson

 

Je les observe, guettant leurs réactions.

 

Une fois que vous avez rejoint votre groupe, vous avez cinq minutes pour réfléchir à la meilleure approche de votre exercice. Nous verrons ensuite ce que vous valez réellement.

 

Je recule d’un pas, laissant la place au mouvement, au doute et aux premières stratégies.

 

À vous de jouer !

 

---------------

Notes HRPG :

 

Merci à toutes et tous pour votre ponctualité ! Vous pouvez dès à présent vous atteler sur les différents ateliers auxquels vous avez été affecté.  Chacun de vos message devra être accompagné d'un lancé de sortilège de niveau BUSE ou ASPIC (uniquement des sortilèges de la matière Métamorphose bien évidement). Edwin interviendra ponctuellement après vos messages, je vous demande de jouer le jeu et d'y aller à fond sur les échecs critiques ! Notez que vous êtes autorisés à tenter de contrôler une situation qui déraperai au sein de votre groupe, mais pas d'intervenir au sein des autres groupes.

 

Je reste à votre entière disposition sur Discord ou par messagerie privée si vous avez des questions ou remarques. Les groupes changeront d'atelier d'ici une à deux semaines en fonction de votre activité.


Volière de Ferguson Decker

Message publié le 10/02/2025 à 20:36
Hibou reçu le 03/02/2125

Poudlard, École de Sorcellerie
Bureau du Professeur Pope

 

À l’attention de Monsieur Decker,

 

Je me permets de t’écrire à la suite de notre dernier cours de Métamorphose, au cours duquel, si ma mémoire est bonne, ton camarade a brièvement expérimenté la condition de belette. Si cet incident a eu le mérite de démontrer une certaine puissance dans ta magie, il souligne aussi un sérieux manque de contrôle qui pourrait te coûter cher aux B.U.S.E.S.

 

Nous sommes à quelques mois des examens, et je refuse de te voir échouer alors que je sais que tu peux progresser avec la bonne approche. C’est pourquoi je te demanderai de venir dans ma salle de cours ce mercredi à 18h, après les cours. Ensemble, nous établirons un programme de révision et d’exercices adaptés à tes difficultés, afin que tu puisses rattraper ton retard et éviter d’autres transformations… involontaires.

 

Je te demanderai d’apporter ta baguette, ton manuel de Métamorphose et ta motivation. Je m’occuperai du reste.

 

Dans l’attente de te voir mercredi,

 

Professeur Pope
Professeur de Métamorphose
Directeur de la Maison Serdaigle


L’Art du Combat Transmuté [Cours]

Message publié le 07/02/2025 à 21:29

La lumière froide du matin filtre à travers les hautes fenêtres de la salle, projetant sur les murs de pierre une lueur pâle et diffuse. Dehors, le ciel est d’un gris uniforme, la neige tombée dans la nuit recouvre encore les toits et les remparts de Poudlard, étouffant le bruit des premiers élèves qui s’aventurent hors de leur salle commune. Il fait froid, mais ici, une chaleur douce règne grâce aux torches enchantées et au poêle que j’ai ensorcelé pour qu’il diffuse une température agréable. 

 

D’un pas tranquille, j’entre dans la pièce, observant les préparatifs que j’ai mis en place la veille. Les pupitres sont repoussés contre les murs, libérant un vaste espace central où les élèves pourront se mouvoir librement. J’ai divisé la salle en trois zones distinctes, chacune destinée à un aspect précis de la Métamorphose en combat.

 

D’abord, l’arène d’entraînement, où se dressent plusieurs mannequins enchantés. Contrairement à ceux qu’ils ont l’habitude de voir en cours, ces derniers réagissent aux attaques : certains reculent sous l’impact, d’autres ripostent s’ils détectent une transformation incomplète. Le but est simple : leur faire comprendre que la métamorphose n’est pas un luxe, mais une nécessité en situation de combat. 

 

Ensuite, l’atelier de transformation environnemental. De vieux meubles, des morceaux de tapisserie, des pierres et même des cages rouillées attendent d’être modelés. Une barrière dressée au bon moment, un projectile improvisé, une sortie dégagée en un instant… Ceux qui maîtrisent ces sorts auront toujours l’avantage sur un adversaire qui se contente de lancer des maléfices. 

 

Enfin, au fond de la salle, l’espace d’expérimentation avancée. Quelques cages renferment des rats et des grenouilles, sous surveillance étroite. Il ne s’agit pas de les blesser, mais de s’exercer à métamorphoser des êtres en mouvement, ce qui demande bien plus de précision qu’une cible immobile. Je ne forcerai personne à s’y essayer, mais je sais que certains seront curieux. 

 

D’un mouvement de baguette, j’allume les dernières torches. La lueur dansante vient chasser les ombres, et je jette un œil à l’horloge. Ils ne devraient plus tarder. Mon regard glisse vers la grande armoire au fond de la salle. Son contenu reste pour l’instant un mystère, une surprise que je leur réserve pour la fin de la séance. Je croise les bras dans mon dos et me tiens droit, mon regard fixé sur la porte. Qui parmi eux comprendra aujourd’hui que la métamorphose n’est pas une simple discipline scolaire, mais un art de la stratégie, une arme aussi puissante qu’un sortilège de duel ? 

 

L’heure tourne. J’attends.

 

Sont attendus pour ce cours

Alison Carter, Ambrose Rosendale, Avery River, Ferguson Decker

Julian Rosenberg, Sam Chadwick, Sasha Shevchen & Spike Ryder

 

Prochain message le 15/02

 

Panneau d'affichage

Message publié le 03/02/2025 à 17:53

A l'attention des élèves de cinquième et de sixième année,

 

Les cours de préparation au tournoi des trois sorciers pour le domaine de la métamorphose débuteront ce lundi 10 février 2125. Les élèves qui souhaitent y participer sont invités à se rapprocher du professeur Pope afin de connaitre les modalités de ces cours. 

 

Pour rappel, celles et ceux qui souhaitent participer au tournoi des trois sorciers devront impérativement avoir suivi à minima trois cours de soutiens et avoir l'aval de deux professeurs. Aucune dérogation ne sera distribué.

 

Edwin Pope, Professeur de Métamorphose - 

 

HRPG : Merci de m'envoyer un message privé sur Discord ou directement sur le forum (pseudo : Gabriel)

en précisant le nom / la maison et l'année de l'élève que vous souhaitez inscrire.


Perdre prisme

Message publié le 21/11/2024 à 04:56

Je reste immobile, mes yeux fixés sur elle alors qu'elle parle, chaque mot prononcé avec une froide détermination. Son regard d'acier, les nuances sombres de ses mèches, son ton implacable... Tout en elle reflète cette volonté de contrôle absolu, cette peur viscérale de se laisser submerger. Anya ne veut pas de guide, elle veut une méthode. Je le comprends, mais je ne peux m’empêcher de noter à quel point elle semble tendue, prête à ériger un mur plus épais autour d’elle-même.

 

Je me redresse légèrement, appuyant mes paumes sur le bord du bureau. Elle évoque le contrôle des émotions, le pouvoir des potions et des pensines. Canaliser, comme elle dit. Mais je sens que ce qu’elle décrit va bien au-delà de la simple maîtrise. C’est une bataille contre une partie d’elle-même qu’elle considère presque comme une ennemie. Et son refus catégorique de relâcher quoi que ce soit me dit que, malgré sa force, elle est terrifiée.

 

Anya, je t’entends, dis-je finalement, en prenant soin de maintenir mon ton posé. Tu veux des réponses concrètes, des exercices précis pour avancer seule. Et je respecte cela. Ce que tu fais, venir ici pour chercher une solution, c’est déjà un acte de force.

 

Je fais une pause, mes yeux quittant un instant les siens pour se poser sur les reflets du soleil couchant à travers la fenêtre. Le parc est paisible, mais cette quiétude contraste vivement avec le tumulte que je perçois chez elle.

 

Je vais te donner des exercices, des techniques que tu pourras essayer. Mais avant cela, je veux que tu comprennes une chose.

 

Je repose mon regard sur elle, le rendant aussi direct et clair que possible.

 

La métamorphomagie n’est ni sauvage, ni indomptable. Elle n’est pas une rivière en crue que tu dois contenir à tout prix. Ce que tu vis, cette sensation de chaos, c’est une réaction. Un écho. Tu ne pourras pas toujours tout compartimenter, tout canaliser. Parfois, c’est dans le relâchement, même partiel, que tu trouveras la vraie maîtrise.

 

Je la laisse digérer ces mots un instant, conscient qu’elle n’est probablement pas prête à entendre cette partie de ma réponse. Mais je veux planter cette graine, qu’elle y revienne quand elle sera prête.

 

Je me dirige vers une étagère et saisis deux volumes. L’un est un manuel technique sur la métamorphomagie avancée, l’autre un traité sur la gestion des émotions liées aux dons magiques. Je reviens vers elle et pose les livres devant elle.

 

Ces exercices te permettront de travailler sur ta connexion avec ta magie. L’approche est progressive, rien d’invasif. Mais je te conseille aussi d’y aller avec prudence. La canalisation, comme tu l’appelles, peut fonctionner à court terme. Mais à force de contenir, tu risques de créer une pression que tu ne pourras plus gérer un jour.

 

Je fais un pas en arrière, lui laissant l’espace nécessaire pour réfléchir, pour décider.

 

Fais ce qui te semble juste pour toi. Je suis là si tu as besoin d’ajuster ou d’approfondir ces méthodes. Et Anya, n’oublie pas : ta magie, ce que tu ressens comme un chaos, fait partie de toi. Elle ne te définit pas, mais elle mérite d’être comprise, pas combattue.

 

Je me rassois, croisant les mains sur le bureau, lui indiquant sans un mot que je reste disponible si elle a des questions. Mais le reste, je le sais, dépendra entièrement d’elle.


Perdre prisme

Message publié le 26/10/2024 à 10:40

Je laisse le silence s’installer après ses paroles. Je comprends mieux maintenant, du moins en partie, ce qu’elle traverse. Ce n’est pas seulement une perte de contrôle sur son don ; c’est une lutte contre quelque chose de plus profond, de plus insidieux. Elle se sent envahie, dépassée par sa propre magie, comme si elle ne lui appartenait plus, comme si son propre reflet était devenu celui d’une inconnue.

 

Je la regarde, observant cette rigidité dans sa posture, cette façon presque militaire qu’elle a de maîtriser ses émotions. C’est une maîtrise que j’ai vue chez d’autres élèves avant elle, mais jamais avec autant de détermination et de résistance. Pour Anya, céder à ce chaos qu’elle décrit serait comme abandonner une bataille qu’elle se refuse à perdre.

 

Je me redresse légèrement et incline la tête, adoptant un ton calme et réfléchi, pesant chaque mot pour ne pas rompre ce moment fragile.

 

Je comprends, Anya, que tu ne considères pas ce don comme quelque chose de naturel, encore moins comme un don que tu aurais choisi. Il est exigeant, capricieux, et il impose ses règles sans te laisser de répit. Et pourtant, cette magie fait partie de toi. Elle n’est pas un adversaire, même si elle te donne l’impression d’en être un.

 

Je marque une pause, pour lui laisser absorber mes mots. Elle doit savoir que ce n’est pas elle contre sa métamorphomagie, mais elle avec elle-même.

 

Tu as déjà exploré différentes solutions, dis-je en m’appuyant sur les nombreuses tentatives qu’elle a mentionnées, mais chacune de ces tentatives partait du principe qu’il fallait la contrôler, la soumettre. Et si nous envisagions les choses autrement ?

 

Je me lève et vais chercher une plume sur mon bureau, jouant distraitement avec elle avant de poser mes yeux sur elle.

 

La métamorphomagie est profondément liée aux émotions, aux souvenirs, à tout ce qui compose ton être intérieur. Plutôt que de lutter contre elle, je te propose de travailler avec elle. Des exercices de visualisation, de relâchement émotionnel, qui permettront d’explorer ce que ta magie essaie de te montrer, sans que tu aies besoin de la maintenir sous un contrôle absolu.

 

Je pose la plume, m’assurant qu’elle capte la suite de mes paroles.

 

Cela va prendre du temps, Anya. Mais cette approche pourrait te permettre de te réapproprier ta magie, de l’accepter pour ce qu’elle est, avec toutes ses nuances, ses contradictions. Je ne dis pas que ce sera simple, et cela nécessitera probablement de revisiter certains souvenirs ou sentiments que tu as parfaitement compartimentés.

 

Je me rapproche légèrement, posant une main réconfortante mais légère sur le bord de mon bureau, un geste d’encouragement.

 

Si tu es prête, nous pourrions commencer dès que tu le souhaites. Je t’accompagnerai pas à pas, et nous irons à ton rythme. En fin de compte, ton don ne devrait pas être une entrave ; il a le potentiel de devenir une force, un moyen d’expression et de liberté.

 

Je recule doucement, lui laissant tout l’espace nécessaire pour réfléchir. Elle n’a pas besoin de répondre immédiatement ; cette démarche ne se fait pas en un claquement de doigts. Mais elle doit savoir que cette porte restera ouverte, et que, quelle que soit la route qu’elle choisira, elle ne sera pas seule pour l’affronter.


Perdre prisme

Message publié le 21/10/2024 à 22:54

Des coups secs contre la porte, la soirée est pourtant déjà bien avancée. Je lève les yeux de mes parchemins, redresse les lunettes sur mon nez et invite l'inconnu à entrer. Anya Nikitowa. Sa démarche déterminée est reconnaissable entre mille. Depuis son arrivée à Poudlard, il y a un an et demi, elle m'a toujours impressionné par son sérieux et sa discipline, mais aussi par une discrétion presque calculée. Une élève brillante, sans aucun doute, mais qui semble porter sur ses épaules un fardeau plus lourd que celui de ses camarades. La guerre dans son pays d'origine a sans doute laissé des traces profondes.

 

Elle ouvre la porte et s'avance dans la pièce. Comme toujours, sa posture est impeccable, presque rigide, mais ses cheveux la trahissent. Ils virevoltent dans un chaos de couleurs : du vert vif, au rouge incandescent, pour finir sur un étrange bleu métallique. Je vois à son regard qu'elle tente de garder le contrôle, mais sa métamorphomagie ne lui obéit plus. C’est devenu un problème de plus en plus flagrant ces dernières semaines.

 

Bonsoir, professeur, dit-elle en s’arrêtant devant mon bureau, les mains enfin sorties de ses poches, le visage toujours aussi neutre.

 

Bonsoir, Anya, je réponds en l’observant attentivement. Son anglais, bien que presque fluide, garde encore quelques traces de ses origines.

 

Pardon de vous déranger, je sais le couvre-feu est pour bientôt. J’ai problèmes avec le don métamorphomage, dit-elle, presque brusquement.

 

Je prends quelques instants pour la laisser exposer son souci. Anya n'est pas du genre à demander de l'aide à la légère. Son indépendance est presque une armure. Mais cette fois, je sens qu'elle est à bout. Son corps la trahit, ses cheveux en sont la preuve flagrante, et la situation semble lui échapper de plus en plus. Je me lève lentement, faisant le tour de mon bureau pour m'asseoir sur le rebord, face à elle.

 

Je vois ça, dis-je en pointant d’un léger geste ses mèches qui continuent de changer de couleur. Je comprends que la situation te dépasse, Anya.

Je croise mes bras, la regardant avec une bienveillance mêlée de curiosité. Depuis combien de temps exactement as-tu du mal à contrôler ta métamorphomagie ?

 

Mon ton reste mesuré, mais l’inquiétude est présente. Anya est d’ordinaire tellement maîtresse d’elle-même. Le fait qu’elle ait perdu le contrôle ne doit pas être facile à accepter pour elle, et cela pourrait avoir des répercussions sur ses études si nous n’agissons pas rapidement. Je sais que cette question la met mal à l'aise. Elle déteste exposer ses faiblesses. Mais parfois, le simple fait de nommer ce qui nous ronge est la première étape pour en reprendre le contrôle.


La première journée

Message publié le 20/10/2024 à 12:34

Assis confortablement dans l'un des vieux fauteuils bleus de la salle commune de Serdaigle, je jette un coup d'œil à la grande horloge accrochée au-dessus de la cheminée. Il est encore tôt, mais le jour pointe déjà à l'horizon, teintant les carreaux des grandes fenêtres d'un dégradé d'orange et de rose. La pièce, baignée dans cette lumière douce, me rappelle pourquoi j'aime tant cet endroit : il y règne une atmosphère de calme studieux, propice à la réflexion et à la contemplation. C'est ici que chaque année, j'accueille les nouveaux élèves de ma maison, les plus jeunes, souvent encore intimidés par l'immensité du château et l'exigence de ses couloirs.

 

Je me redresse légèrement dans mon fauteuil en entendant des pas hésitants derrière moi. Ils arrivent, les premières années, encore à moitié endormis, mais curieux. Ah, le regard écarquillé des nouveaux élèves... Cela me fait toujours sourire. J'ai moi-même ressenti cette même excitation lorsqu'on m'a envoyé, bien des années auparavant, dans cette maison. Un Serdaigle pour toujours.

 

Je me lève finalement, avec un geste lent mais assuré, et m'approche du groupe qui se rassemble timidement près de l'entrée de la salle commune. Ils sont là, une douzaine, leurs yeux scrutant chaque recoin, sans doute impressionnés par la hauteur des étagères chargées de vieux grimoires, ou par le calme majestueux des lieux.

 

"Bonjour à tous", dis-je, ma voix résonnant doucement dans la pièce encore silencieuse. "Je suis le professeur Pope, j'enseigne la métamorphose et suis également le directeur de cette maison. Bienvenue à Serdaigle !"

 

Un murmure d'approbation passe dans les rangs, certains me sourient avec timidité, d'autres semblent encore plus intimidés qu'ils ne l'étaient déjà. C'est toujours ainsi lors de la première rencontre, mais je sais que cela passera.

 

"J'espère que votre première nuit dans le château s'est bien passée." Je fais une pause, observant les expressions sur leurs visages. Quelques hochements de tête, quelques sourires hésitants... Le château peut être déroutant au début, avec ses escaliers capricieux et ses tableaux bavards. "Je me souviens que la mienne a été un véritable cauchemar", dis-je avec un sourire amusé, en essayant de détendre l'atmosphère. "Les escaliers n'arrêtaient pas de changer de direction, et je me suis retrouvé coincé plus d'une fois dans un couloir sombre sans retrouver mon chemin ! Mais rassurez-vous, vous vous y habituerez rapidement."

 

Je leur fais signe de me suivre vers les fauteuils disposés autour de la cheminée. Ils se placent en cercle, les yeux toujours rivés sur moi. Je suis conscient que ce moment est important pour eux. Cette première rencontre avec le directeur de leur maison, c'est un peu comme le moment où ils prennent pleinement conscience qu'ils appartiennent à un groupe, à une communauté.

 

"Serdaigle", je commence, ma voix légèrement plus posée, "c'est bien plus qu'un simple nom de maison. Nous avons ici une longue et fière tradition. La sagesse, l'intelligence, mais aussi la curiosité et la créativité sont nos valeurs fondamentales. Et croyez-moi, si vous êtes ici, c'est que vous avez toutes ces qualités."

 

Je les observe un par un, prenant soin de croiser leur regard, même furtivement. Il est important qu'ils se sentent vus, qu'ils comprennent qu'ici, ils auront leur place. Certains semblent plus sûrs d'eux que d'autres, mais tous méritent d'être là, cela ne fait aucun doute.

 

"Vous aurez probablement déjà remarqué que la salle commune de Serdaigle n'est pas la plus facile à atteindre", dis-je avec un léger sourire. "Notre porte n'a pas de poignée, ni de serrure. Pour entrer, il vous faudra répondre à une énigme. Croyez-moi, cela peut être frustrant au début. Mais c'est aussi une opportunité. Ici, nous valorisons le raisonnement, la réflexion. Ne vous précipitez pas pour trouver la réponse. Prenez le temps de réfléchir. C'est en essayant, en vous trompant parfois, que vous apprendrez le plus."

 

Un jeune garçon, à ma gauche, lève timidement la main. Je l'invite d'un geste à prendre la parole.

 

"Et si... on n'arrive jamais à répondre à l'énigme ? On reste dehors ?" demande-t-il d'une petite voix tremblante.

 

Je souris, amusé par sa crainte. "Ne t'inquiète pas. Cela arrive à tout le monde, même aux élèves les plus brillants. Et si tu n'y arrives vraiment pas, quelqu'un d'autre passera bien par là et pourra t'aider. La solidarité est aussi une valeur importante chez nous."

 

Je vois quelques sourires se dessiner sur leurs visages, l'ambiance semble se détendre progressivement. Le jeune garçon acquiesce, visiblement rassuré.

 

"Avant que nous descendions prendre le petit déjeuner, je veux que vous sachiez une chose importante." Ma voix devient plus grave, attirant à nouveau toute leur attention. "Ici, à Serdaigle, vous aurez la liberté d'explorer, d'apprendre, de poser des questions. Mais cette liberté s'accompagne d'une responsabilité. Le respect du règlement est essentiel. Nous sommes une maison qui valorise l'autonomie et la discipline intellectuelle, mais cela ne signifie pas que vous pouvez vous soustraire aux règles de l'école."

 

Je leur adresse un dernier regard, vérifiant que mon message est bien passé. Ils sont jeunes, pleins d'énergie et de rêves, et il est de mon devoir de les guider.

 

"Allez, maintenant, je pense que nous avons tous mérité un bon petit déjeuner. Les escaliers de Poudlard attendent de vous jouer quelques tours. Soyez prêts."

 

Je les laisse passer devant moi, chacun à son rythme, et, en les regardant descendre, je me dis que cette nouvelle promotion promet de belles choses. La salle commune retombe dans le silence, mais je sais que ce ne sera que pour un temps. Le calme de Serdaigle, c'est toujours avant la tempête des découvertes et des savoirs.

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