Homme
12 ans
Né-moldu
Britannique






Identité
-
- Première année
- Surnoms :
- Nationalité : Britannique
Capacités & Statuts
Groupes

Message publié le 02/09/2025 à 15:38
Tes épaules s'affaissent un peu. S'il veut rien d'toi, c'est mort. Ça t'emmerde. Alors dès qu'il change d'avis, t'écarquilles fort les yeux et tu t'balances en avant d'quelques centimètres. Il a toute ton attention.
- Si, n'importe quoi qu't'as besoin j't'ai dis !
Même que t'es carrément à la hauteur pour tout. Sauf pour grimper sur un balai évidemment. Mais ça, il le sait.
- Dis moi j'le fais !
Tu trépignes. Tu touches ton but. Tu l'sais. Quoi qu'il dise tu vas dire oui, c'est sûr. Crescent, tu vois pas qui c'est. Mais quand même, t'hoches la tête à la mention d'son nom. Pis quand il détaille, tu vois qui c'est, en fait. Faut dire que les membres des équipes de Quidditch, tu t'es vite renseigné dessus, dans l'espoir d'en faire partie le plus vite possible. Elle est terrifiante la capitaine des Gryffondors. Terrifiante, mais terrifiante cool. En tous cas c'est c'que t'as pensé la première fois qu'tu l'as vu. En plus elle t'a posé tout un tas d'questions sur ton frangin, et t'étais super fier de lui répondre.
- Oh.
Tu t'attendais pas à ce qu'il te demande ça. Ton regard descend sur la main d'Spike qu'il a tendu vers toi, et tu craches dans la tienne avant de la saisir sans l'ombre d'une hésitation pour la serrer fort. Aussi fort que ta carrure de gosse de onze ans te l'permet quoi.
- Deal.
T'as pas vraiment envie. Mais ça t'fait pas peur. Attirer des emmerdes aux gens tu sais faire. Plutôt deux fois qu'une. Papa il croit encore que c'est Russell qui lui a tiré ses cigarettes pendant toute l'année dernière, alors. Pis tu la connais pas, Crescent, et si Spike veut lui mettre à l'envers, c'est forcément qu'il doit avoir une bonne raison. Tout content, ton sourire s'étale sur ta gueule alors que tu lâches la main du mec. T'as pas la moindre foutu idée de comment tu vas t'y prendre. Pas plus que t'es sûr d'avoir compris d'quel genre d'ennuis on parle. Mais tu préfères qu'il précise pas, comme ça c'est toi qui décide.
Il peut pas revenir sur sa parole de toutes façons, il avait juste qu'à préciser.
Message publié le 31/08/2025 à 17:06
- D'où j'le stresse ?
Ton regard passe de Madame Carter à Elliot à plusieurs reprises tandis que tu recules. Ils vont pas lâcher l'affaire. Tu sais pas pourquoi ils veulent pas lâcher l'affaire. T'as dit non. T'as dit non mais tout l'monde s'en fout. Ton frère, la mère de Charlie, Charlie elle-même. Ils forcent. Plus ils forcent, plus t'as envie d'hurler et d'partir en courant. Mais tu bouges pas. Tu restes juste planté là, avec tes yeux paniqués qui passent de l'un à l'autre. Pis finalement, tu suis Charlie du regard, parce qu'elle s'est élancé sur un balai. Elle sait voler, elle. Toi tu sais qu'si tu grimpes dessus, tu vas rester coincé.
Exactement comme t'es resté coincé la première, la deuxième, la troisième fois. Exactement comme tu restes coincé à tous les cours et que le professeur insiste pour que tu recommences encore et encore alors que tous les autres élèves te regardent et que certains, tu le sais, te traitent de gros bébé. Hors de question pour toi qu'Elliot te voit comme ça. Hors de question qu'il sache. Est-ce que Charlie en a entendu parler, et c'est pour ça qu'elle a demandé à sa mère de t'emmener dans l'atelier pour monter sur un balai ? Est-ce qu'elle veut que tu te tapes la honte devant Elliot ?
Tu sais pas ce qui enfle le plus en toi. La peur, la colère, la panique, tout est un peu mélangé. Tu détestes le ton qu'emploie Madame Carter pour te parler comme un gros bébé et tu détestes encore plus Charlie Carter qui fait des rondes tout là-haut entre les lanternes, et tu détestes le mensonge qu'on te sert pour te pousser à faire c'que t'as dit que tu ferais pas. Tu sens plus que tu vois l'regard d'Elliot dans ton dos, qu'observe toutes tes réactions et tous tes gestes. T'as l'impression d'être complètement oppressé dans cet atelier mal éclairé que, y a moins d'une heure, tu trouvais fantastique.
- C'EST PAS VRAI, MENTEUSE, ELLIOT IL ÉTAIT SUPER DÈS LE DÉBUT !
Tu sais pas pourquoi tu cries. Mais tu cries. Tu cries et tu recules vers la sortie parce que t'en as marre qu'ils insistent tous autant qu'ils sont. T'as un peu envie de frapper Madame Carter, et aussi Elliot, et tout ce qui est autour de toi.
- Woh, tranquille Charli, t'entends Elliot comme s'il était loin alors qu'il l'est pas tellement.
- J'AI DIT QUE J'VOULAIS PAS MONTER SUR VOS FOUTUS BALAIS ! T'as la respiration un peu rapide, un vertige bizarre qui t'agrippe l'estomac, les yeux affolés et la sensation qu'tu pourrais tomber à tout instant.
- OK ! Ok.
La main d'Elliot t'as chopé l'épaule. Tu sais pas quand.
- Ok, Charli. T'veux pas tu fais pas c'est ok. Arrête de hurler
Tu respires vite encore, et tu cherches du regard ton frère, qui te regarde avec une inquiétude dont t'as pas l'habitude et qu'tu détestes déjà. Tu jettes un regard en biais vers Madame Carter, et Charlie Carter sous son plafond, et t'as honte, et tu détestes ça aussi.
- Tranquille. T'as vraiment pas b'soin de te vénère comme ça mon gars.
- Si parce que j'ai dit non et tout l'monde s'en fout, t'insiste d'une voix plus basse, rapide, hâchée.
- Ok. Ben on va pas monter sur un balai. On t'a entendu.
Elliot t'as chopé par l'autre épaule aussi pour te coller près de lui. Tu sais pas trop si tu détestes ça. Tu décides que non.
- On va y aller, tu l'entends dire.
- J'veux pas y aller, tu t'entends répondre par automatisme.
Tu parles juste de Poudlard. Parce que retourner à Poudlard veut dire qu'Elliot se tire, et tu sais pas quand est-ce que tu vas l'revoir la prochaine fois. Tu sais pas s'il capte. T'aimerais bien qu'il capte.
- On va y aller quand même. T'es fatigué, et moi aussi, et les Carter aussi. T'as envie d'chialer. Merci Freya. Charlie, une main quitte ton épaule pour saluer la fille de Madame Carter, et tu restes les regarder sans trop réagir. Charli ? Tu sens des doigts qui se pressent sur toi, et tu balances un merci m'dame un peu vaporeux.
T'es pas l'genre à te laisser trop approcher. Par personne. Alors l'contact s'arrête pendant qu'vous remontez, naturellement. Elliot s'tient toujours près de toi, mais ses mains sont plus sur tes épaules. Bizarrement, ça t'manque un peu. T'as pas envie d'rentrer. Mais t'es surtout rassuré qu'on essaie plus d'te faire voler sur un balai, alors t'es prêt à tout accepter. Ton regard va d'Elliot à la mère de Charlie alors que vous vous retrouvez sur le pas de la porte pour la seconde fois d'la soirée. Il est bizarre d'vant elle. T'as bien compris qu'ils s'étaient connus à Poudlard. Mais il t'as jamais parlé des gens qu'il a connu à Poudlard.
- C'était pas votre faute m'dame, t'annonces soudain en grimaçant. J'aurais pas du descendre dans votre malle j'le sais.
C'est qu'tu voudrais pas lui avoir attiré des ennuis avec Poudlard et tout ça. Elliot affiche à peu près la même grimace que toi quand il t'entend, et il secoue la tête en matant l'bout d'ses pompes. L'village est plongé dans le silence le plus total, éclairé seulement par une poignée de lampadaires qui vont sans doute pas tarder à s'éteindre.
- Bon bah bonne soirée.
Message publié le 25/08/2025 à 19:28
C'est bon. T'as pas l'réflexe de l'dire, mais c'est bon. Ça s'devine sans doute à la manière que t'as d'engouffrer l'plat ceci dit. T'as décidé d'ignorer complètement la présence d'Elliot, parce qu'Elliot est resté. Même que tu sais bien t'y prendre, c'est jamais tellement facile. Contre toute attente, c'est la fille Carter qui t'viens en aide. Avec son cahier. Tu l'regardes avec mépris, au départ. Mais ton intérêt s'fait happer dès lors que t'avises les croquis qui s'déplacent sur les pages. Des stratégies d'Quidditch comme on en voit dans les magasines, un peu. T'sais pas faire ça. T'aimerais savoir faire ça. Comme t'aimerais savoir voler. Alors t'as vite fait d'oublier qu'tu détestes CharliE, penché sur ses dessins et son écriture de fille, bercé par ses explications.
Tu t'fends parfois d'ton commentaire, comme si tu r'présentais l'avis d'expert. T'es doué pour analyser un terrain, faut dire. T'as épluché tous les matchs joués par les Catapultes, et plus encore. T'es rôdé sur l'sujet. Bien plus que pour t'percher sur le manche d'un balai et imiter tes idoles, que tu t'contentes jamais d'admirer que des gradins, ou au travers de pages glacées superbement animées. Tes doigts s'posent partout. Tes questions aussi, fusent résonnent bruyamment dans la cuisine. C'est pas interdit d'faire ça ? Ou encore nan mais par contre faut l'bon modèle de balai pour faire une figure pareille sinon tu t'plantes direct dans l'décor !
C'est à peine si tu captes la discussion qui s'passe en arrière-plan. Deux, trois mots peut-être bien. Mais t'as toujours eu l'attention volage, et tu peux pas t'empêcher de t'en mêler dès que t'entends un second verre couler du côté d'ton frère, qu'a même pas fait semblant d'vouloir mettre les pieds sous la table. Comme quand il vous visite à la maison, il se contente de boire et d'regarder. Tu lorgnes sur le pur-feu, puis hoche la tête en direction de la maman d'CharliE pour montrer qu'ouais, t'en as entendu parler des ventes du nouveau balai. Comme t'as vu les coupures de presse qui r'présente ton frère qui s'rapproche violemment d'une caméra à plus d'dix mille gallions pièce, et la jette au sol.
- Ouais ! T'approuves. C'est l'meilleur balai d'tous les temps il parait ! Moi aussi j'voudrais l'tester un jour.
Elliot se contente d'un reniflement méprisant. Tu lui jettes un r'gard méchant avant d'te rapatrier sur le cahier de la fille Carter, vachement plus intéressant. Tu continues sur ta stratégie d'base. Ignorer la présence d'Elliot. T'aurais bien beuglé qu'si, t'aurais bien testé, avec un aplomb d'fou furieux, mais t'as peur que Charlie Carter balance que t'sais toujours pas vraiment tenir sur un balai, et qu'elle a entendu les rumeurs à ton sujet. T'es renfrogné que cinq secondes avant d'passer à autre chose, tes doigts tâchant d'gras quelques pages alors que tu t'enflammes.
- Oh celle-là elle est super cool !
Tu rigoles alors que CharliE t'montres la figure pompé sur ton frère, et tu peux pas t'empêcher de saisir le carnet pour lui montrer.
- T'as vu ? C'est toi qui fait diversion. Elliot te r'garde même pas. Tu t'retournes vers Madame Carter pour lui montrer à elle plutôt : z'avez vu m'dame ? C'est Elliot qui fait la girouette ! Tu te marres, puis secoues la tête. J'ai plus faim c'est bon, merci ! Au même instant Elliot secoue la tête à la négative en levant son verre : j'ai c'qu'il m'faut. La réplique de Madame Carter t'échappes pas, juste derrière, et tu te détournes complètement du cahier. C'est bon j'me débrouille hein, j'suis pas un bébé.
Tu détestes qu'on parle de toi comme si t'étais pas là.
- Visiblement si Charli, vu l'bordel que t'as foutu ce soir.
- Ça va toi aussi t'as fait des conneries quand t'étais à Poudlard hein.
- Mais j'me suis pas fait prendre.
Tu lui jettes encore un regard noir, mais t'as pas vraiment le temps de répliquer qu'il enchaine :
- J'ai pas b'soin d'aide, Freya. T'as assez à gérer, et Charli c'est mon problème.
- J'suis pas un problème !
- Nan t'es juste mon frère, mais dans l'fond ça r'vient au même.
Tu lui fais un doigt, et il te l'rend avec une nonchalance qui t'donnes envie d'rire. Tu ris pas. C'est super sérieux. Pourtant tu l'vois, l'début d'un sourire sur la gueule d'Elliot. Alors tu fronces le nez comme un gamin histoire de lui taper ta meilleure grimace, et il te rend la même, et tout va bien dans l'meilleur des mondes. Jusqu'à ce que son visage se ferme de nouveau, comme s'il venait d'se rappeler où il était.
Message publié le 22/08/2025 à 17:30
Ton regard quitte pas la silhouette d'Elliot alors qu'il cause, plus agité à chaque seconde. Toi aussi t'es agité. Agité à l'intérieur surtout. T'sais pas si t'es plutôt triste, ou en colère, ou content, ou tout ça en même temps. T'sais juste que c'est la première fois qu'tu vois Elliot depuis des mois et qu'il est fâché après toi, comme d'habitude, et aussi qu'il est tard, que t'as faim, que t'as envie d'hurler et d'envoyer tout l'monde s'faire foutre, et même la mère de Charlie qui t'parle comme si t'étais genre un bébé. T'esquive son regard alors qu'elle chercher à te causer les yeux dans les yeux, t'dis que c'est sa faute. Tu l'sais que c'est sa faute. C'est Elliot qui veut pas l'croire. Il veut jamais t'croire de toute façon.
T'sais pas tellement quoi faire de ce qu'elle dit, alors tu t'contentes d'hausser les épaules et d'pousser un grognement, parce que de toute façon t'es sûr qu'Elliot il va pas t'laisser manger là en fait, c'est sûr. Charlie t'parles, elle aussi. Te dis qu'elle peut t'montrer son cahier de tactiques de Quidditch, et même si t'es plus que vaguement intéressé, t'en montre rien. Tu r'gardes juste Elliot, là dehors, qui parle et qui parle, et qu'agite les bras, et qui tourne en rond jusque l'autre bout d'la rue. Il gueule, tu l'sais, même si tu comprends pas c'qu'il dit. T'sais que Kayla gueule aussi. Tout l'monde gueule tout le temps, à la maison. C'est comme ça qu'on s'parle. Il raccroche. R'vient. Tu l'quittes pas des yeux.
- Nah, Elliot répond sans r'garder la mère de Charlie, juste en t'regardant toi.
- Elle a dit quoi Kayla ?
Il répond pas. Il pousse un soupir. Il t'regarde plus, d'un coup, et ça t'énerve.
- ELLE A DIT QUOI ?
- Elle a dit qu'tu pètes les couilles ! D'après toi p'tain.
- MENTEUR !
- C'est bon, Elliot enchaine sans même t'accorder une seconde de plus. Il r'garde la mère de Charlie. C'est mon frangin, j'm'en occupe.
- C'est pas toi qui décide hein. Tu fronces les yeux. Une vraie terreur.
- Pourquoi tu m'fais chier là ?
- T'avais qu'à pas v'nir ! M'dame Carter elle m'a invité déjà.
- Mais M'dame Carter ça la r'garde pas c'que t'as l'droit d'faire ou d'pas faire !
- BAH TOI NON PLUS !
C'est l'impasse. Tu l'sais. Elliot le sait. T'as les bras croisés, et t'en démordras pas. Alors bien sûr, la solution vient d'aucun d'vous deux. La solution vient d'volets qui s'ouvrent plus loin, et qui font tourner la tête d'Elliot tellement vite que tu rentres la tête dans les épaules.
- Ok c'est bon, il capitule brusquement en t'poussant à l'intérieur. Putain. Il mange on s'tire. Tu manges on s'tire c'est pigé ?
Il balance dans ta direction avec un r'gard noir. Tu lui rends l'même.
- Déso, il ajoute à l'intention d'Madame Carter.
- Ça va c'est sa faute en fait, tu marmonnes, intérieurement enchanté d'la tournure de la situation. Déglutit en croisant l'regard d'Elliot. T'es pas obligé d'être fâché tout l'temps comme papa.
Il soupire. Il soupire et tu sais qu't'as gagné. T'sais qu'il est même pas fâché après toi, parce qu'Elliot il est jamais fâché après toi. Il est juste fâché après tout l'monde de la famille. Sauf Kayla. Mais c'est normal, parce que Kayla c'est la meilleure quoi. Tu lui chopes la main, et il s'écarte pas, alors t'en profites.
- T'viens manger aussi, comme ça tu racontes ta saison ok ? J'ai tout suivi dans les magasines hein, t'as fait des supers scores.
- Mf.
Il a pas envie d'être là. Il a jamais envie d'être là. Dans la même pièce que toi. T'as toujours eu cette impression, et tu détestes ça. Parce que toi t'as tout le temps envie d'être dans la pièce que lui en fait. Alors tu t'pinces les lèvres et tu l'entraines à ta suite, mais ses yeux ont l'air juste scotché au décor, sans écouter vraiment un mot de c'que tu racontes. C'est chiant qu'il écoute jamais c'que tu racontes. C'est comme ça. Tu chuchotes à l'intention de Charlie, oubliant momentanément qu'tu la détestes parce que c'est une grosse pétasse et une grosse balance :
- Il est juste jaloux parce que moi j'ai réussi à fuguer d'Poudlard et pas lui, faut pas croire.
Message publié le 21/08/2025 à 20:28
Ton regard noir se braque sur CharliE, que tu peux pas t'empêcher de traiter intérieurement de grosse balance. Sans doute qu'elle peut le lire dans tes yeux d'ailleurs. Qu'est-ce qu'elle a besoin de dire un truc pareil hein ? Bon. Tu tardes pas à te décrocher d'elle en vrai, parce que maintenant que les lanternes sont allumées, y a un tas d'choses à voir beaucoup plus intéressantes. Tas atterris dans un foutu temple du Quidditch. D'ailleurs, y a ton frangin qui t'salue du haut d'un balai, affiché partout sur les murs.
- Woaaaaah.
T'essayes de tout voir. C'est impossible de tout voir. Y en a partout. Même jusqu'au plafond. Des balais flambants neufs qui s'coursent en huit. T'as jamais vu ces modèles. C'est dingue. Tu sais où t'es, maintenant que t'y réfléchis plus de deux secondes. Parce que y a CharliE Carter et que ça peut signifier qu'une chose : Owen Carter Quidditch. La dame de la malle c'est la dame d'Owen Carter Quidditch ! Tu connais la boutique que de nom. Mais c'est genre une légende ok ? Ton frère est l'égérie du dernier balai. L'OCQ500.
Tu pensais pas pouvoir y mettre les pieds avant au moins ta troisième année à Poudlard.
- Huh ?
Tu te tournes vers les deux Carter avec un air ahuri. T'en oublies le mépris pour CharliE. L'respect pour sa mère - ça peut qu'être sa mère, pas vrai ?
- Nan j'ai pas fait exprès, tu te défends avec chaleur. T'crois quoi.
Pour autant tu regrettes rien. Parce que t'as sous les yeux l'plus cool atelier de fabrication de balais du monde entier.
- Hein ? Non j'ai pas faim, que t'assures plus par réflexe que par souci de rétablir une quelconque vérité. Dites rien s'il vous plait ! On va m'engueuler et tout !
Ok bon. La mère Carter elle déconne pas. Tu sais que toi t'as déconné. Mais si elle prévient le concierge, ça craint. Tu vas encore faire perdre des points à ta maison. Ça doit être de famille d'être une grosse balance, tu penses en jetant un regard noir à l'une, puis à l'autre. T'es rapidement distrait par la chouette de la famille en vrai, parce qu'elle fait tout un speech de piaillement qui résonne et qui te fait éclater d'un rire léger, soudain, parfaitement enfantin. T'essaye de lui caresser les plumes, mais elle a pas l'air de vouloir, alors tu te décides à la laisser tranquille.
- Vous lui dites bien que j'ai pas fait exprès hein ? Tu peux pas t'empêcher de demander en zieutant de biais ce qu'écris la mère Carter sur son parchemin.
Tu peux pas t'empêcher d'suivre du regard la main qui traine dans les cheveux de CharliE, alors qu'elle grimpe les escaliers. Ta maman à toi fait jamais ça. Tu grimaces alors que tu te décides à suivre la rouquine à ton tour. En vrai ? T'as faim. L'endroit est dingue. C'est bordélique, un peu comme l'appartement que vous vous partager avec tes parents, tes frères, et Kayla, mais bordélique magique. Tout est différent de chez toi, en même temps d'être un peu pareil. T'aimes bien. Mais tu l'montres pas. Tu fais la gueule tout l'long. T'as une réputation à tenir.
Bon. Quand tu vois les aiguilles tricoter toutes seules des gros gants d'cuir, t'as quand même la bouche ouverte comme un poisson hors de l'eau. Ça doit être fort de grandir dans une maison pareille. T'es jaloux, un peu. Parce que toi ta maison ressemble à ça sans ressembler à ça. C'est juste le bordel, et ça pue, et maman s'fait avaler par l'canapé, et papa gueule dans tous les coins, et c'est vraiment pas super magique. T'oses pas poser ton cul sur la chaise qui reste. Tu te contentes de regarder la bouffe avec l'air de la jauger.
- Mmmf, tu réponds à la mère Carter sans trop y croire.
T'es à peu près sûr que c'est du pipeau et que ça va te retomber dessus, tout ça. Parce que sans mentir, t'avais rien à foutre dans sa malle, et elle le sait très bien. CharliE le sait très bien. Et CharliE est une grosse balance que l'concierge aime vachement bien.
- J'ai pas faim j'vous dit, t'insiste en croisant les bras, les yeux trainant sur l'décor.
Tu comprends pas la moitié de c'que tu vois. Les photos, qui montrent une femme encore plus âgée qu'la mère Carter - la mamie Carter peut-être bien -, et aussi Owen Carter lui-même. L'horloge avec des aiguilles qui montrent pas l'heure. Tu vois celle d'Owen Carter qu'affiche en déplacement, et tu te demandes vaguement à quoi ça sert de savoir que quelqu'un est en déplacement, vu que n'importe qui qu'est pas là l'est forcément. Aussi, c'est quoi la différence entre en voyage ou en déplacement, et est-ce que Owen Carter va débarquer ?
Tu sais qu'il est un peu porté disparu. Tu lis les magasines. Mais t'es dans sa maison. C'est super bizarre. Alors tu restes là, bras croisés, à attendre que ça se passe. T'as vraiment plus faim, parce que t'as une boule dans l'ventre à l'idée que déboule Horace Milbourne le pote de CharliE Carter, qui va fatalement t'tirer les oreilles, et t'faire faire des corvées pour avoir grimpé sans autorisation dans la malle de M'dame Carter, même que tu l'as pas fait exprès. Tu boudes, en fait. C'est écrit sur toute ta gueule que tu boudes. T'as le même air à peu d'choses près que ton frère sans trop l'savoir, alors que t'affiches ton air pas content.
Message publié le 21/08/2025 à 10:13
T'as pas osé sortir de ta cachette. Ni quand la lumière s'est brusquement éteinte, comme soufflée par magie. Ni quand l'intégralité de la pièce s'est mise à trembler. Ni quand t'as senti que t'étais comme soulevé dans les airs, alors que tes pieds restaient vissés au sol. T'as pas paniqué. Enfin. Presque pas. Ton cœur a eu un sursaut, ta respiration s'est accélérée, et tes yeux se sont agrandis comme deux soucoupes. C'est à peu près tout. Parce que rapidement, t'as compris que la propriétaire de la malle devait juste l'avoir fermé, et qu'elle t'embarquait avec elle.
Du coup t'as pas su s'il fallait qu'tu paniques ou non, et la pression est retombée.
Tu sais pas trop combien de temps t'es resté là, dans ton coin poussiéreux, à te laisser bercer par le mouvement étrange, plongé dans l'obscurité. L'noir t'as jamais fait peur, contrairement à Russell qu'aurait sans doute chialé comme une gonzesse. Tu te demandes juste où tu vas atterrir. T'as jamais trop sur ce que la personne de la malle venait faire à Poudlard, mais t'es à peu près sûr que ça a à voir avec le Quidditch, parce que la malle est toujours près du terrain d'Quidditch.
Alors si elle se tire du terrain d'Quidditch... est-ce qu'elle se tire de Poudlard ?
Est-ce que t'es en train d'quitter l'château sans le vouloir ? L'idée t'fais un peu rire. Ça s'rait une histoire super cool à raconter. Même les plus grands ils savent pas faire. S'tirer d'Poudlard sans autorisation. Tu l'sais parce qu'Elliot il a essayé, et l'directeur a carrément écrit à la maison tellement c'était grave et tout. Tu connais personne qu'a réussi. Mais peut-être bien que toi tu vas l'faire. Putain, quand tu vas raconter ça à Mika, il va jamais t'croire.
T'as soudainement l'impression d'te prendre le sol en pleine gueule alors même que t'as pas bougé. La malle a été posée. La malle a été posée avec tout qui s'est figé dedans, y compris toi, et bientôt c'est le silence qui drape tout l'endroit. Un silence de courte durée. La trappe s'ouvre. Tu t'arrêtes de respirer, brièvement, mais y a qu'un bras qui s'balade, une poignée de secondes à peine, avant que tout se referme de nouveau. Tu lâches un soupir alors que les pas s'éloignent.
Plusieurs longues minutes s'écoulent pendant lesquelles tu t'étires un peu dans tous les sens, te balade à tâtons, manque de faire tomber la plupart de ce qui s'entassent sur les étagères. Ça y est, c'est officiel, tu t'emmerdes. Tu t'emmerdes et personne revient. Si t'es vraiment plus à Poudlard en vrai, ça craint peut-être un peu. Tu sauras pas y revenir. Tu pourras pas raconter à Mika. Tu pourras raconter à personne. Tu s'ras juste paumé au milieu d'rien.
Tu grimaces, pis tu commences à grimper l'échelle. T'as aucun mal à pousser la trappe, et en un instant tu t'es extirpé de la malle pour te retrouver dans une nouvelle pièce. Une pièce plus grande, mais tout aussi bordélique, et pleine à peu près du même bordel que dans la malle en fait. Juste vachement plus éparpillé, et peut-être un peu plus organisé. Vite fait. Ça sent l'bois ici aussi. L'bois, et les produits d'entretien. T'y vois pas grand chose, mais ça t'empêche pas d'explorer.
Une exploration d'courte durée. Juste assez longue pour te dire que t'as pas la moindre foutue idée d'où t'es arrivé.
- Huh ?
Y a la voix d'une fille qu'appelle son père. Une autre qui lui dit d'se taire. Et toi, planté debout au milieu d'la pièce comme un lapin pris dans les phares d'une voiture. Tu bouges sans trop réfléchir, et tu t'prends les pieds dans le manche d'un balai, qui roule au sol bruyamment. Tu t'arrêtes, les épaules haussées, une grimace étirée sur la gueule, tes yeux éclairés par les lanternes qui viennent de s'enflammer.
- J'suis pas un gnome ! Tu réponds par réflexe, les traits énervés, alors que tu reconnais Charlie Carter.
Ton regard passe d'elle à la femme qui se tient près d'elle. Une femme qui lui ressemble énormément, en plus vieille, et en plus jolie.
- Heu... T'es moins sûre, d'un coup, parce que bon. C'est vrai quoi. Qu'est-ce que tu fais là hein ? J'ai pas fait exprès, t'expliques vaguement en cherchant la malle des yeux. C'est que j'... tu comprend, alors, que la femme, cette femme, c'est la femme de la malle, et un plan se forme dans ton crâne en panique : c'est vous, vous m'avez kidnappé ! T'accuses en pointant un doigt sur elle avec toute la conviction du gosse de onze ans - presque douze - que t'es.
Message publié le 20/08/2025 à 14:33
T'as révisé. Sûr qu't'as révisé. T'as relu des bouts de ton manuel, et même quelques uns de tes parchemins nappés d'pattes de mouche. Tu t'sens prêt. Enfin. Pas tellement prêt genre tu vas taper tes meilleurs notes, mais tu t'en fous pas mal d'avoir les meilleurs notes. T'es pas l'genre intello comme Patsy Grimes ou Teddy Fisher. Tu chiales pas quand on t'rend un Effort Exceptionnel. Tu l'sais que ça sert à rien à part faire perdre plein d'temps libre pour apprendre des trucs qui te serviront jamais. Typiquement, savoir qu'le type qu'a inventé l'encre à changement de couleur est mort y a plus d'dix-huit siècles, tu t'en bats les reins. Comme de connaitre les dates de toutes les guerres gobelines entre les Ve et XI siècles, ou d'savoir qu'on prononce Leviossa, pas Leviozaaaa.
Bref. T'as autre chose à foutre que t'noyer dans tes manuels un samedi après-midi ensoleillé. D'autant qu'les samedi après-midi écossais l'sont rarement ! Vachement plus que les samedi après-midi d'Cardiff, par exemple. T'es pas l'seul a faire l'impasse sur la proposition des professeurs de vous aider à réviser pour la journée, faut dire. Z'êtes une bonne poignée à vous balader librement dans le château. Theodore a lancé l'idée d'une énorme bataille de bombamousse dans l'parc, et t'as pas pu refuser. C'est fun, les bombamousses. Carrément plus que rédiger des paragraphes entier avec une plume d'oie qui fait trois fois la paume de ta main, ou de dessiner les contours d'un bubobulb pour en décrire chacune des parties. L'match a duré. Vraiment duré quoi. Tout l'monde a fini trempé, mais c'était l'éclate. T'as pas suivi les autres à l'intérieur pour te changer ou quoi.
T'as préféré aller t'balader.
T'adores Poudlard, mais c'que tu préfères à Poudlard, c'est l'parc. L'terrain d'Quidditch, surtout. Il est balèze, et tu passes des heures entières à mater les entrainements - quand y en a. C'est super impressionnant. T'as pas réussi à prouver qu'tu valais quoi que ce soit sur un balai de toute l'année, mais t'as réussi à grimper dessus plus d'cinq mètres pendant les cours. Tu lâches rien. Spike t'as promis qu'il t'apprendrais quand t'aurais plus l'vertige, et t'y travailles fort. Y a pas d'entrainement aujourd'hui. Rien qu'un terrain vide, avec des anneaux qui montent presque jusqu'au ciel, et qui brillent sous l'soleil. Tu la repères de loin. La malle. C'est pas la première fois qu'tu la vois, vraiment. Une fois l'mois ou presque, quelqu'un vient et la pose là. Tu vois jamais trop qui c'est, ou juste de dos.
La malle t'intrigues. Elle t'a intrigué toute l'année. C'est une vieille malle, un peu comme celle dans laquelle les joueurs de Quidditch rangent le souaffle, les cognards, le vif, mais plus grande, et t'as pas la moindre idée de ce que y a dedans. Alors forcément : tu veux savoir. Pis y a personne autour, et t'es tout seul, et c'est l'occasion ou jamais, pas vrai ? Alors t'approches, et t'approches encore, jusque t'poster devant le corridor qui mène aux vestiaires des joueurs. Toujours personne. T'y jettes un œil. Rapide. Curieux. C'est pas une malle. Enfin si. C'est une malle, mais c'est une malle magique. T'en vois pas l'fond. À la place, une échelle qui descend, et en bas comme du bordel éclairé par ce qui ressemblerait sans doute à des lanternes, si tu pouvais les voir de là où t'es.
Les yeux écarquillés, tu zieutes les alentours une dernière fois avant de définitivement approcher, la gueule un peu béate. T'as beau être cerné de magie depuis le début de l'année, t'as encore jamais vu un truc pareil. Alors tu peux pas t'en empêcher. T'hésites pas une seconde avant de rentrer à l'intérieur, maladroitement descendre tout en bas avant de regarder tout autour de toi. C'est l'bordel. Mais c'est un bordel génial. Y en a partout. Ça sent la sciure de bois. Ça et là, y a des manches de balais, et aussi des brosses, et aussi des ustensiles pour entretenir les balais, et aussi des outils, et aussi des trucs que tu reconnais même pas mais qui t'fascine tout pareil. L'endroit est éclairé par des lanternes, comme tu l'avais deviné, et tu commences à t'y balader. T'as envie d'toucher à tout. Tu t'prives pas d'ailleurs.
En fait, on dirait un atelier d'fabrication d'balais, mais un atelier dans une malle. Surtout, ça a l'air interdit d'être là. Alors c'est forcément cool. T'entends des pas, au-dessus, et tu te précipites soudain, sans même réfléchir, parce que même si rien ni personne te l'fais savoir, tu sais que t'es pas sensé être rentré là-dedans. Tu t'planques. Tu t'planques pas forcément super bien, mais assez sans doute pour pas qu'on puisse te repérer facilement : de toute façon, qui irait s'douter que t'es là ? T'as l'habitude de passer plutôt inaperçu. L'avantage d'être petit, ça, et aussi d'être un enfant. Ça t'arrange bien des fois. Prostré derrière ce qui ressemble à un genre d'établi poussiéreux, tu restes là sans bouger, sans trop savoir non plus pourquoi tu t'es planqué.
Mais c'est fun.
Message publié le 26/07/2025 à 11:58
T'aimes pas entendre le nom de ton frère dans la bouche de Charlie Carter. Elle fait genre qu'elle le connait alors qu'elle le connait même pas. Plein d'gens font ça. Même qu'Elliot veut pas tellement passer de temps avec toi, t'as envie d'leur dire à tous : c'est mon frère, c'est moi qui l'connait mieux qu'vous ! Ton regard noir se pose sur cette fille d'une tête plus grande que toi, et la lâche plus. Si tu l'savais pourquoi tu l'as fait alors ? C'est pas comme si c'était si grave, ce que t'as fait. Tu t'retiens de poser la question pour de vrai, parce que t'as toujours bon espoir que M'sieur Milbourne vous libère sans vous forcer à tout nettoyer. Le concierge, d'ailleurs, se contente d'acquiescer sans trop montrer ce qu'il pense, l'air grave, les yeux froncés.
Pis CharliE pointe du doigt le reste du couloir, et tu suis du regard ce qu'elle désigne. Tu peux que constater les dégâts avec un effarement stupéfait, prêt à te défendre devant une accusation imaginaire. Parce que c'est sûr ça va t'retomber dessus, pas vrai ? C'est pas cette pleureuse de CharliE que M'sieur Milbourne va accuser, et c'est pas Peeves qu'on pourra punir ! On va dire que t'as provoqué tout ça en lançant la première bombapoudre, et aussi te retirer tout plein d'points, et aussi t'faire frotter le sol jusqu'à ce que t'aies au moins vingt-cinq ans. Rouge jusque la pointe des oreilles, des sons te sortent d'entre les lèvres, véritable série de balbutiements qui cherche le début d'une phrase en même temps de trouver la fin d'une autre.
- C'e... M'sieur... Tout ça c'e... Non hein !
Interloqué, le regard d'Horace Milbourne se pose sur toi, un sourcil haussé comme un arc, l'autre étonnement ployé, ses lèvres hermétiquement fermées.
- C'est pas ma faute que Peeves il a fait ça ! Moi j'voulais juste faire une farce, et après c'est parti en couilles et c'est un accident ! Enfin c'est pas un accident mais c'est Peeves il fait tout l'temps n'importe quoi et il aurait fait ça même que j'aurais pas été là et soyez cool m'sieur s'vous plait nous faites pas frotter jusqu'à ce qu'on soit vieux et tout !
Le silence accueille tes derniers mots, que t'as beuglé tellement fort que des armures se sont de nouveau tournées dans votre direction. Un peu essoufflé, les mèches en bordel qu'encadre un visage que tu sens cramoisie, tu supplie du regard le concierge. Il se contente de te regarder en retour, de ce même air complètement fermé. Puis.
- Les scies n'aiment pas les raies, Monsieur Blackburn.
- Huh ?
- Les scies, n'aiment pas, les raies. Il brandit devant toi ses doigts, comme pour mesurer des choses invisibles à tour de rôle. Il aurait fait ça même si je n'avais pas été là ! Les si, n'aiment pas, les rais.
Tu reste con à le regarder, battant des cils en te refaisant la phrase que tu tardes à comprendre dans son intégralité. Même là, tu continues juste de le fixer avec la bouche un peu entrouverte.
- Une chose de plus à noter dans les apprentissages de la journée, conclut Horace avec un sourire qui s'étire finalement d'une joue sur l'autre. Aussi, évitez le mot couilles. C'est vulgaire. Préférez c'est parti en cacahuète ou encore c'est parti en sucette, ou la plus ancienne c'est parti à volo !
- Ok ?
- Je ne compte pas vous faire frotter les sols de Poudlard jusqu'à ce que vous ne soyez plus en âge d'y être. En fait, je pense que nous en avons terminé avec notre leçon du jour. Vous semblez tous les deux avoir appris beaucoup de choses de votre rencontre.
Le soulagement te fait dégonfler la poitrine d'un coup d'un seul. De plusieurs gestes de baguette très précis et ordonnés, Monsieur Milbourne enchante de nouveaux chiffons et balais, qui se mettent à faire le travail qui était le leur jusqu'à présent, avec une énergie qu'ils n'avaient visiblement pas.
- Wah. Tu peux pas t'en empêcher. C'est sacrément impressionnant.
- Qui sait, Monsieur Blackburn. Peut-être apprendrez-vous à faire tout ceci lors d'une prochaine rencontre, pourvu qu'elle ne consiste pas à vous réprimander. Déguerpissez maintenant, il insiste en agitant la main. Non, Miss Carter. Je n'ai pas besoin de votre aide. J'ai une véritable armée à disposition ! Ce dont j'ai besoin il s'abaisse légèrement et baisse le ton c'est que vous retrouviez votre si joli sourire. Sèche tes larmes et va prendre l'air tu veux ? On pourra se faire un thé tout à l'heure si tu veux.
Message publié le 25/07/2025 à 19:14
T'avais déjà décidé que tu la détestais. Mais plus les secondes passent, et pire c'est. Elle trouve que t'appuies trop fort ? Bah t'appuies encore plus fort, en la regardant droit dans les yeux. Elle est folle. C'est ça que tu te dis dans le fond. Parce que dans sa tête ça existe de faire le ménage dans une bonne ambiance, comme si faire le ménage c'était fun. Y en aurait eu une bonne ambiance si elle t'avais laissé filé, pis qu'elle avait fait pareil sans vous foutre tous les deux dans cette situation d'merde. Mais non. Non l'a fallu qu'elle te stop et qu'elle te fasse la morale, pour que Milbourne arrive et que finalement vous vous retrouviez à faire du ménage et qu'elle te dire que non elle est pas contente. Tu te contentes de l'imiter en jetant ta tête à gauche à droite pendant qu'elle parle. T'écoutes à peine. T'as envie de terminer et de détaler.
- Eh !
Tu te plains alors qu'elle t'arrache presque des mains la plaque que t'étais en train de frotter. Pis tu la regardes de biais, avec un air complètement stupéfait, parce qu'elle est vraiment en train de chialer comme une énorme fragile et de demander à Horace de rien dire à sa sœur. Genre vraiment, c'est elle qui fait en sorte que vous vous fassiez prendre, pour ensuite s'inquiéter que l'concierge aille tout répéter ? Peut-être qu'elle aurait du y réfléchir avant d'jouer les balances. T'as beaucoup de mépris dans ton regard tandis que derrière vous s'approche la silhouette longiligne du concierge, qu'a pas l'air le moins du monde déphasé par toute la situation. Y a vraiment pas d'quoi l'être d'ailleurs. Y a que CharliE qui l'est. Toute seule.
- Tt, tt, tt. Pourquoi ces larmes ? Mh ? C'est pas grand chose. Rien qui ne mérite d'ailleurs d'être reporté à vos familles respectives, Milbourne darde son regard globuleux sur vous à tour de rôle. On est ici dans une école, et qu'est-ce qu'on fait dans une école ? On apprend. Monsieur Blackburn, qu'avez-vous appris aujourd'hui ? Vous pouvez lâcher votre chiffon.
Contris - par la présence finalement assez imposante du concierge dès lors qu'il jette son ombre sur vous deux - tu te contentes d'abaisser le bras et d'observer le bout de tes chaussures. Tu réfléchis pour de vrai. Parce que tu la vois la porte de sortie. Sans doute que l'autre qui joue la carte de la pleureuse aide pas trop mal à faire pitié, et même si dans l'fond tu détestes un peu ça, tu dirais pas non à faire s'arrêter cette punition horrible.
- Monsieur Blackburn ?
- La bombapoudre ça s'lave mal, tu murmures en haussant les épaules.
L'éclat de rire d'Horace Milbourne éclaire le couloir tout entier, rebondit sur des tableaux qui semblent subitement cesser leur train-train quotidien, fait même réagir quelques armures intriguées. Tu lèves les yeux sous le coup de la surprise.
- Oui. En effet. La bombapoudre se nettoie très mal, Monsieur Blackburn. Une vraie plaie ! Quoi d'autre ?
Une lueur brillante dans le fond des iris, tu trouves que le concierge à un air un peu fou. Décalé. Loin de bien des adultes que tu as rencontré, à l'exception peut-être du bibliothécaire.
- Heu... Faut pas mentir. Enfin on a l'droit, mais pas toujours. Juste des fois.
De nouveau, le rire de Monsieur Milbourne fait écho dans le long corridor.
- Des fois. Mh. Des fois, ce n'est pas tout à fait exact, Monsieur Blackburn. Ne mentez que pour protéger vos amis, ou celles et ceux que vous voudriez voir le devenir, il prononce sur un ton théâtral, un index en l'air, et les lèvres étirées qui lui creuse les deux joues.
- Ok.
Tu sais pas trop ce qu'il veut dire. CharliE a un peu menti pour te couvrir, mais t'es assez certain qu'elle sera jamais ton amie.
- Miss Carter ? Qu'avez-vous appris.
- A chialer sur commande, tu souffle à demi-ton en détournant le regard, t'attirant un regard noir du concierge.
Message publié le 17/07/2025 à 15:29
Tu détestes Charlie Carter. Elle fait genre qu'elle va pleurer. C'est vraiment une grosse fragile. Tout ça pour pas qu'on lui retire des points, c'est sûr. Ça marche en plus. Le concierge lui retire aucun point. Il s'est contenté de dire j'espère bien que vous allez nettoyer ! Hop hop hop. Pis de leur balancer des chiffons, et de tout bien frotter à la main ! Charli grommelle, imite la Serdaigle a mi-voix tandis qu'il frotte et frotte et frotte : j'vais nettoyer Horace gngngn. Même qu'elle le tutoie, l'appelle par son prénom. Ils se connaissent bien. Elle l'a dans la poche. Elle l'a dans la poche mais elle se donne encore des airs de grosse victime un peu triste alors qu'elle s'est même pas faite engueuler.
- M'sieur Milbourne ça part pas ! Tu râles parce que la poudre colle au chiffon, et plus tu frottes, plus ça s'étale. Sont merdiques vos chiffons !
Le concierge se contente de faire claquer la langue contre son palais en te regardant de haut, la tête secouée de gauche à droite avec aplomb. Tu soupires. Tu recommences à frotter. Faut frotter fort. Beaucoup trop pour la force que t'as dans les bras. T'as l'impression que vous allez y passer toute la journée au rythme où vous aller. T'en veux à Charlie, t'en veux à Monsieur Milbourne, tu t'en veux à toi aussi. Te faire choper comme ça, c'est trop la honte. Tu t'en fiches pas mal des points perdus pour Gryffondor. C'est le début d'année, cinq points c'est pas grand chose. Qu'on puisse savoir qu'une fille t'as lancé un sort dans le dos au milieu des couloirs en revanche ? Horrible.
- J'espère que t'es contente, tu souffles à l'intention de Charlie alors que vous arrivez enfin dans la salle des trophées, et qu'il s'agit d'astiquer chacune des coupes avec l'énergie du désespoir. Il aurait tout nettoyé par magie si t'avais pas essayé de jouer la préfète ou j'sais pas quoi.
Tu sais pas quel âge a Charlie Carter, mais tu sais qu'elle a pas l'âge d'être une préfète. C'est juste une petite je-sais-tout doublée d'une grosse balance. Même que le nom t'évoques un truc, mais t'es pas sûr de quoi exactement. C'est en frottant et frottant encore une plaque dorée sur laquelle brille un nom familier que tu tiltes. Carter. Carter, comme le vieux joueur de Quidditch Owen Carter. T'as la carte, parce qu'Elliot te l'a refilé quand il en a eu un double. Est-ce que Carter c'est juste un nom très commun, ou est-ce que la fille qui vient de le balancer au concierge est vraiment la fille d'Owen Carter ?
T'as très envie de croire que c'est un nom commun, bizarrement.
Tu te contentes de lui jetter un regard suspicieux en te mettant à frotter plus fort. Derrière vous, Monsieur Milbourne siffle un air étrange et entrainant qui résonne peut-être à travers tout l'étage, les mains dans les poches, ses jambes semblant le balader d'un point à l'autre sans aucune logique.
Message publié le 17/07/2025 à 15:05
Tu t'affaisses un peu, déçu. Dans le fond, tu le savais, mais l'entendre dire ça fait quelque chose. Spike a toujours été bon sur un balai, comme Elliot a toujours été bon sur un balai. Ça veut pas dire que tu seras jamais bon sur un balai. Ça tu refuses. Mais quand même. Ça fait quelque chose.
- Cool, t'annonce.
Il dira rien. Il dira rien ni à Elliot ni à personne d'ailleurs, t'en es convaincu. Les yeux brillants, le menton relevé, tu fais tout pour pas que ça se voit de trop que t'es dégoûté de savoir que voler ça devrait être une évidence. Qu'il te montrera que quand t'auras plus l'vertige. Tu sais pas ce sera quand, pis tu sais pas si ça fera que voler a toujours été une évidence - sûrement que non - mais tu sais que ce sera pas aujourd'hui.
- Un épouquoi ?
T'as retenu de lui balancer que non, que t'as pas peur d'abord, que t'as peur de rien. Il a vu. Il a vu et il sait. Alors tu passerais juste pour un gros crétin.
- C'est où qu'on en trouve des comme ça ? Ça marche comment ? T'peux m'montrer ?
Ragaillardi à l'idée qu'il existe finalement une solution à ton problème - même si ça ressemble à un truc un peu épouvantable, t'as arrêté de trembler. On pourrait même dire que t'as repris des couleurs. Peut-être bien que Spike va pouvoir t'emmener là où on peut s'entrainer à affronter sa peur et tout. Peut-être bien qu'ensuite t'auras plus peur. Plus l'vertige. D'ailleurs t'as pas l'vertige. T'es juste pas bien habitué.
- S'te plait s'te plait s'te plait ! Tu supplies en trépignant comme un môme. J'peux t'offrir mieux qu'des cartes légendaires hein.
T'as du mal à imaginer que Spike Ryder passe sa vie à voler. Même qu'il fait pas d'collection d'cartes, il doit bien faire collection d'quelque chose. T'es prêt à parier qu'tu peux lui trouver quelque chose d'utile. T'es doué pour trouver des choses utiles. T'as passé les dernières années de ta vie à tout négocier avec tes frangins, alors t'es habitué à donner de ta personne pour obtenir quelque chose. Tu reculeras devant rien si ça veut dire pouvoir monter sur un foutu balai et voler comme si c'était une évidence. Ton regard défie celui de Spike alors que tu te tiens droit comme un homme dans tes baskets usées jusqu'à la semelle.
- N'importe quoi que t'as besoin j'peux l'avoir t'as qu'à dire, t'annonce, sûr de toi.
Message publié le 09/07/2025 à 17:40
T'as envie de te foutre de la gueule des filles parce qu'elles ont eu l'air complètement terrifiées, mais tu te retiens. D'abord parce que t'as pas trop fait le malin à l'épreuve précédente, mais surtout parce que tu peux pas t'empêcher de te dire que Sasha se ferait un plaisir de te cramer. C'est ce que ferait tes frères après tout. N'empêche que t'es sûr elles flippent pour pas grand chose. D'ailleurs si elles s'en sont sortis, c'est que ça doit pas être si terrible. Quand même, tu te redresses un peu quand tu passes devant pour faire un peu le fier. Peut-être un peu aussi pour avoir l'air moins petit à côté de ton binôme. Pourvu qu'on s'imagine pas que vous réussissez les épreuves que parce qu'il est là et qu'il connait des sorts que toi tu connais pas.
- Ah bon ? Tu te contentes de répondre à Sasha devant la piscine.
Tu pourrais pas savoir, t'es jamais venu aux cachots que pour les cours de potions. D'ailleurs ça t'étonne qu'à moitié d'y trouver une piscine, au vu de la taille du château. On pourrait facile foutre ta maison dedans plus de cent fois. Alors une piscine... L'eau est immonde ceci dit, alors une piscine c'est vite dit. Tu captes pas du tout ton reflet dedans, c'est dire. Ça t'fait pas peur. T'as pataugé dans pire que ça. Pis tu doutes qu'ils aient foutu des créatures dangereuses dedans. Ils auraient pas fait ça. Pas vrai ? Bref, t'as pas peur. Sasha lui il a l'air d'avoir peur. Vachement plus que du vide tout à l'heure. La preuve, il veut même pas foutre un orteil de dedans. Peut-être bien qu'il sait pas nager. Tu le regarde avec insolence histoire de lui demander :
- Quoi tu sais pas toi ? T'as peur ?
Même que t'as bien envie de montrer que toi non. Parce que t'es passé pour une mauviette un peu tout à l'heure, et faudrait remettre les pendules à l'heure un peu. T'es pas un Gryffondor pour rien. Alors t'attends pas vraiment sa réponse pour retirer ton uniforme, dans des gestes disgracieux. T'arrêtes pas de t'emmêler dans tes robes parce que merde : pourquoi les sorciers doivent porter des robes ? Tu galères vachement moins avec la chemise et la cravate, parce que tu portais déjà des sapes un peu comme ça à ton ancienne école. T'es bientôt en slibard devant le bassin, et tu sautes un peu d'un pied sur l'autre. Pas parce que t'as peur, mais parce que tu te pèles les couilles. Y a un vent glacial qui se traine toujours dans les cachots, et c'est le dernier endroit où t'aurais eu envie de te déshabiller.
- Bon. Quand faut y aller...
T'hésites même pas deux secondes. Tu plonges.
Les joues enflées, t'as les bras tendus vers l'avant pour essayer de trouver un fond que tu trouves pas. Alors tu nages. T'as du souffle. Tes copains à Cardiff, tu les battais à plat de couture quand vous faisiez des concours dans l'étang. Juste tu vois rien alors c'est compliqué. Même que t'ouvres les yeux et que ça change rien. Mais tu nages encore. Tu sens ton cœur qui bat jusque dans tes oreilles. Ta poitrine qui brûle un peu. Pis tu sens quelque chose sous tes paumes. Le fond. Et à priori c'est tout ce que tu devais atteindre, parce qu'aussitôt que tu l'as effleuré, tu le sens qui remonte vers toi à une vitesse assez folle, et qui te porte jusqu'en haut. T'émerges en même temps qu'un énorme piédestal en pierre. Tu prends une respiration énorme alors que tu zieutes ce qui semble en sortir.
Une clé, qu'ouvre sans doute la porte en face.
- Bah voilà, facile, t'annonce, essoufflé.
Te faut plusieurs secondes pour reprendre ton souffle, pis tu te rhabilles rapidement en réprimant des frissons. Tu craches, parce que t'as un peu chopé de l'eau dégueulasse. Le reste est épreuves est globalement du même niveau. Rien qui vous arrête. Ni l'obscurité lourde de la pièce suivante - t'as jamais eu peur du noir, et visiblement Sasha pas plus que toi -, ni la tonne d'insectes immondes au travers desquels faut ramper pour atteindre un nouveau couloir. T'es presque étonné quand vous poussez la porte et que tu captes que c'est la fin, que vous avez passé toutes les épreuves. Comme si c'était trop simple. T'as sans doute un peu oublié la terreur que t'as vécu devant le vide de la deuxième épreuve, ou alors t'as pas envie d'en parler.
Tout le monde est groupé, chuchote, et tu vois pas Mika alors t'en déduis qu'il a pas encore terminé. Contrairement aux filles, qu'ont repris des couleurs de l'autre côté de la pièce. Tu dresses une main en l'air pour en taper une avec Sasha. Vous avez géré, l'air de rien. Parce que visiblement vous êtes troisième, c'est pas rien.
Message publié le 15/06/2025 à 10:40
Sasha se marre, et t'es pas loin de te demander s'il se foutrait pas un peu d'ta gueule. Tu serres les dents pour pas lui dire de la fermer. Il cherche une idée quand même. Même qu'il en trouve une assez rapidement, pendant que toi tu t'contentes de faire un pas en arrière histoire de mettre de la distance entre toi et ce foutu vide. Ton attention s'reporte sur ton binôme ,et t'hoche la tête vaguement.
- Heu, ok.
T'as pas compris. Pour l'instant tu l'vois juste qui s'balade avec un gros tableau qu'il s'apprête à jeter dans l'vide. Mais bientôt tu l'vois qui remue sa baguette pour la seconde fois d'la soirée. L'enchantement fait léviter le cadre jusque là où tu t'tiens. Ben merde. Il en connait des sorts, le redoublant. Même que tu commences à te demander si c'en est vraiment un, de redoublant. Pourquoi on lui fait passer des épreuves de première année si c'est pas un redoublant d'abord ? Bon, tu l'diras pas à voix haute, mais c'est plutôt stylé d'avoir un binôme qui sait vraiment faire d'la magie.
T'analyses la plateforme, assez large pour que tu te poses dessus sans vraiment avoir à regarder le vide. C'est une bonne idée. Quoi qu'en pense la bonne femme qui s'agite à l'intérieur. Tu grimace en t'avançant un peu, t'affaisse même pour t'accroupir devant la peinture. T'as bien entendu le conseil de Sasha, mais c'est mort. Tu fous pas les pieds aussi près du vide. À genoux carrément, tu viens t'installer directement sur le décor. Ça bouge terriblement, comme si tu grimpais sur une planche qui flotterais sur un lac. Ça te rappelle l'étang dans lequel t'allais plonger avec les copains, à Cardiff. Alors t'essaies de te persuader qu'autour c'est pas du vide. Juste de l'eau.
- Mais quel rustre ! Jeune homme, vous écaillez ma marmite avec vos chaussures immondes !
- Désolé !
Désolé tu l'es pas. Même que tu tardes pas à lever la tête, juste un peu, pour guetter les mouvements de Sasha, qu'a gentiment attendu qu'tu te mettes à l'aise.
- Tu peux y aller, mais doucement ok ?
Ton cœur bat à tout rompre, et t'accroches tes mains moites au cadre en baissant obstinément la tête. C'est de l'eau, rien que de l'eau. C'est pour ça que ça bouge. T'es sur un étang. Les yeux fermés, t'en arrêterais presque de respirer. Sous ton corps prostré la bonne femme continue de râler, mais tu l'ignore complètement. Quand finalement t'arrive de l'autre côté, tu mets plusieurs secondes à te déployer entièrement, et tu quittes la plateforme improvisée de la même façon que t'as grimpé dessus : à quatre pattes. C'est que quand t'es à plus d'un mètre du vide que tu te décides à te relever, te secouer un peu. Ton regard coulisse vers Sasha.
- Bon bah voilà on a géré !
T'es un peu pâle, et encore un peu tremblant, mais l'épreuve est officiellement passé. Bon, c'est plutôt Sasha qu'a géré, mais vous êtes une équipe ok ? Personne a besoin de savoir que t'étais pas loin d'te pisser dessus quand le portrait s'est brutalement arrêté au milieu d'rien. Personne. Ça a pas l'air d'être l'avis de Sasha, qu'a l'air pas loin de se foutre de ta gueule encore, alors tu te contentes de lever les mains en reddition.
- Ok, ok t'as géré. Mais c'est facile aussi quand tu connais déjà plein d'sorts. T'hausse les épaules parce que c'est juste un fait. Aucun des autres élèves aura passé l'épreuve de cette façon, c'est sûr. T'as pas vraiment r'doublé hein...
Message publié le 06/06/2025 à 18:22
- C'était un accident ! Tu rétorques en criant.
Alors qu'elle ? Elle c'en est une, d'attaque. Elle t'a lancé un sort dans le dos et tu pouvais plus bouger. Alors tu croises les bras, le regard noir. Ta fuite s'est arrêtée nette, parce qu'à l'urgence de détaler du coin avant qu'un membre du personnel ne rapplique s'est substituée une terrible colère qui t'enflamme des pieds jusqu'à la tête. Le même genre de colère qui te prends à la maison, et qui te fais claquer des portes brutalement, briser ce qui te passe sous la main, frapper tes frères même s'ils sont tous plus grands que toi. Le même genre de colère qui a, moins de deux ans plus tôt, provoqué l'éruption de ta magie.
Tu t'en fiches pas mal du bordel que t'as pu mettre. Qu'est-ce que ça peut faire ? C'est que des vieux trophées pour des gens que tu connais même pas. Ils peuvent pas être aussi importants que ça si on a laissé leurs médailles à l'école, d'abord. S'ils voulaient pas que ce soit sali ils avaient qu'à les prendre avec eux ! Tu gardes ton air renfrogné, des rougeurs sur les joues, les lèvres serrés contre tes dents alors que CharliE te raconte qu'elle a des amis chez Gryffondor comme si ça pouvait tout réparer. Il s'en fiche aussi. Parce que c'est pas son ami à lui, c'est sûr, et après ce qu'il va raconter à ses copains ce sera l'ami de personne qu'il connait non plus.
- Et alors ?
Tu t'sens jugé. Juste parce qu'elle se sent obligé de dire que son père aussi, est Gryffondor. Que son père est un sorcier, et donc qu'elle vient d'une famille de sorciers. Tes parents à toi sont pas sorciers. Elliot il t'a jamais expliqué ça. Que ceux qui sont pas des sorciers sont appelés des moldus pour bien montrer qu'ils sont pas des sorciers. Les nés-moldus sont différents. Les nés-moldus comprennent pas. Ils ont pas les refs, comme Hugh ou Noah ont les refs. Comme CharliE doit avoir les refs aussi, c'est sûr. Tu rigoles pas aux mêmes blagues, tu comprends même pas tous les mots, et certains garçons te regardent comme si tu venais d'une autre planète.
Alors tu l'prends comme une attaque personnelle.
Même que CharliE essaie d'être cool et de te montrer parce que tu connais personne, mais que toi t'aime pas qu'on te regarde de haut parce que t'es pas si petit, et ce serait Kayla ça te gênerait pas tellement mais c'est pas Kayla alors elle a rien à t'apprendre, et aussi tu connais pas personne.
- C'est bon hein j'connais du monde ! Tu déclares en faisant un pas vers l'avant. T'crois quoi. J'suis l'frère d'Elliot Blackburn ! Tu gonfles la poitrine un peu. Même qu'il en a eu des trophées et tout, et il s'en foutrait pas mal que j'les ai dégueulassé et tout, il en a plein. C'est qu'des vieux trucs que personne regarde jamais !
C'est pas la première fois qu'on te dit que t'es irrespectueux, même. D'habitude c'est plutôt des profs. À Poudlard ça t'étais pas arrivé encore. Sauf là. Là avec CharliE, qui s'prend pas pour n'importe qui, et que t'es presque content d'avoir couvert de bombapoudre par accident parce que c'est le genre de personne qui lance des sortilèges dans le dos des autres et qui joue les gentilles après comme si c'était pas si grave. Le grincement de plusieurs armures te font relever brusquement la tête vers l'autre bout du couloir, et bientôt des bruits de pas semblent résonner entre les murs, s'approcher de vous. Tu pousse la fille brutalement pour pas qu'elle ait le réflexe de sortir sa baguette, et tu déguerpis dans l'autre direction.
Ta course s'arrête brutalement pourtant, car de l'ombre sort un chevalier en armure qui d'un bras t'arrête et te coupe le souffle.
- EH !
Une porte s'ouvre brusquement sur la gauche, de laquelle s'extirpe une véritable horde de chiffons et de balais. L'un d'entre eux te frappe le dessus de la tête, juste assez pour te faire pousser un cri indigné, et tu lui jette un regard noir. Au loin, un claquement de mains qui fait écho jusqu'au bout du couloir.
- Allons, allons. Miss Carter, Monsieur Blackburn. Pardonnez mes ustensiles, ils ont tendance à exagérer toutes les situations.
La voix, tranquille, chaleureuse, semble appartenir à une silhouette longiligne, qui parait bientôt dans la lumière. Le costume du sorcier est absolument grotesque. Tu restes figé à regarder la fille, puis l'homme, incertain de la posture à adopter. Les chiffons, eux, se sont mis à épousseter avec vivacité tandis que les balais s'épuisent à déplacer la poudre du sol vers le placard.
- Des explications peut-être ? Charlie ? Charli ?
L'homme a l'air terriblement amusé, mais toi tu te libère de l'armure d'un geste sec, et tu reste complètement silencieux, les joues rouges et les yeux vissés sur le bout de tes chaussures.
Message publié le 02/06/2025 à 20:39
T'as pas fait trois pas qu'un sortilège te frappe directement entre les omoplates, te figeant brusquement dans ta fuite. Littéralement, en fait. Parce que quoi que t'essaye de faire, y a rien qui marche. C'est comme si ton corps refusait obstinément de répondre à tes plus simples demandes. Frustré, t'es forcé de rester là et de subir. T'as décidé. Tu déteste cette fille. Le problème c'est que tu peux même pas lui lancer un regard noir pour lui faire comprendre. Tu peux rien faire. Ça te ferait presque paniquer. Presque. T'es pas un trouillard. T'as peur de rien. Certainement pas de rester bloqué comme ça pour l'éternité. De plus jamais pouvoir écrire une lettre à ta famille. De plus jamais pouvoir assister à un match de Quidditch. De plus jamais bouger.
T'as pas peur, t'as pas peur, t'as pas peur. Bon. T'as peur, un peu. Mais tu laisse la colère la remplacer, seconde après seconde, alors que la fille - CharliE, apparemment -, parle et parle et parle. T'écoute pas. Bon t'es forcé d'écouter. Mais tu voudrais lever les yeux au ciel. Te boucher les oreilles et lui brailler des LALALALALA ou l'insulter pis repartir en courant. T'es forcé d'écouter. CharliE - comme si y avait plein de filles qui s'appelaient CharliE, n'importe quoi celle-là - se la ramène à propos d'Horace Milbourne, le concierge, et aussi de sa sœur, qui fabrique des balais, et t'aurais envie de lui hurler qu'tu t'en fous et qu'il est hors de question qu'tu fasse le ménage, et qu'tu vas stfaire prendre à cause d'elle, pétasse.
Tu sais bien que ça se fait pas de traiter une fille de pétasse, Kayla te l'a déjà dit, mais en vrai de vrai, CharliE c'est une pétasse. Même Kayla serait d'accord. Même qu'elle t'a lancé un sort dans l'dos cette pétasse. Tu bouges pas parce qu'tu peux pas, et elle semble même pas s'en rendre compte parce qu'elle demande si tu vas l'aider, et si tu pouvais bouger tu ferais un geste obscène comme y en toujours à la maison. Mais tu peux toujours pas bouger, et toujours pas bouger, et SBLARF. Le retour à la réalité est brutal. Inattendu. Le sortilège prend fin sans prévenir, et tout ton corps reprend son mouvement, sans que tu sois paré pour le suivre. Alors de sprint vers l'avant, il se fait plongée, avec ton menton qui file directement vers le sol. T'as le réflexe de lever tes bras, mais tu t'éclates quand même comme un crétin.
Tu grognes.
- Tu m'as attaqué, t'es tarée ! Tu crises en te relevant du mieux que tu peux, prétendant que t'as même pas eu mal - t'as même pas eu mal de toutes façon.
N'empêche. Pétasse. Même que tu te gênes pas pour lui lancer ton plus gros regard noir.
- J'm'en fiche de nettoyer, pis d'quoi tu t'mêles d'abord ? T'as qu'a aller t'nettoyer toi !
La honte t'embrase les joues. Parce que tu t'es fait battre par une fille. Dans l'dos. Pis que tu t'es cassé la gueule devant elle en prime. Mais ta fierté reste, parce que t'es un Blackburn, et que tu vas pas t'laisser faire.
- T'veux juste que j'me fasse prendre pour que Gryffondor perde des points, t'es une balance !
Tu recule, l'air de rien. Pas après pas, vers l'arrière. T'ose plus lui tourner l'dos, parce qu'elle pourrait recommencer à te lancer des sorts, et que tu sais très bien que tu pourras pas te défendre. Mais de face tu sais que tu pourrais esquiver. Tu l'observe en chien de faïence, avec des yeux noirs comme du charbon, et tes bras tendus le long de ton corps.