Beaucoup d'évènements dépassent Freya dernièrement. À commencer par l'absence de son père qui s'avère interminable cette fois. Depuis des mois, les sœurs Carter nagent en pleine improvisation, mais visiblement dans des bains différentes. Pendant que Freya se noie sous des responsabilités toujours plus nombreuses, Alison plonge au milieu des requins. L'aînée fixe Spike, dubitative quant à son honnêteté.
Les journaux sportifs parlent d'un étudiant brillant.
Derrière l'élastique, la dentelle.
— Bon bah réponds, on va pas attendre 107 ans là, s'impatiente la cadette avec ses airs de poupée colérique. Owen saurait comment gérer cette situation. Les proches des Carter peuvent témoigner de son implication à l'éducation des trois rouquines, sévère et tendre à la fois. Il avait élevé des filles éloquentes, curieuses, polies et admiratrices de leur père, même Alison qui refuse de l'avouer.
Freya soupire. Pis, t'sais, j'suis peut-être une femme, mais j'peux prendre le réseau de Cheminette seule, j'ai pas besoin d'un gars pour me protéger, duh !
— Alison, t'es où depuis l'année dernière, dans une grotte ? Reviens sur Terre avec nous parce que l'actualité se complique, et moi j'ai besoin que mes sœurs soient conscientes du danger. Disparition, ça te parle ?
— Ouais. Ma mère, mon père, tu te rappelles ?
— Alison.
— Freya.
Ses mains sur les hanches, la Serpentard soutient le regard contrarié de son aînée, jusqu'à la faire craquer. Freya abandonne, pointant du doigt les deux adolescents, tandis qu'elle souffle. Me faites pas regretter ma décision. Déjà tout sourire, Alison trépigne d'insolence, sans même remercier sa sœur.
— Rentrez avant 20h, sinon je préviens Poudlard.
— Oui, allez c'est bon.
— J'rigole pas. Spike, mh ? Height p.m. grand maxi.
— La honte putain.
— C'est pas la honte Alison, que d'avoir quelqu'un qui se préoccupe de ta vie.
Une certaine amertume dans la voix, Freya jette un œil en arrière, espérant probablement voir Elliot surgir des vestiaires. Mais pas d'Elliot. Elle ravale sa salive. Allez j'y vais, il doit y'avoir du monde au magasin.
— Ciao.
— Salut. Salut Spike, conclue-t-elle brièvement, incapable d'assumer l'échec de cet après-midi en compagnie de sa sœur. Elle aussi avait une surprise pour Alison.
La porte du centre claque et Alison mordille sa lèvre, excitée par les heures de liberté qu'ils ont devant eux, elle et Spike. Tu vas t'changer ? Demande-t-elle, recollée au mur, la tête un peu penchée.